L’élégante berline noire aux vitres fumés avait conduit la jeune
Sakura Romako dans les hauteurs des montagnes de Seikusu, à plusieurs dizaines de kilomètres au-delà de la commune. Le Japon était ce pays magique où tout était possible. Il y avait, d’un côté, la Japon technologique et très avancée, le «
Japon de l’endroit », d’où Sakura était originaire, et, de l’autre, ce Japon montagnard, ancestral et paysan, le «
Japon de l’envers »… Là où, précisément, elle se rendait en ce moment. Sakura ne pouvait s’empêcher de dissimuler sa nervosité.
Originaire d’une petite ville proche, la jeune femme avait rejoint Seikusu pour ses études, mais avait beaucoup de mal à payer ses études. Elle était dans une situation compliquée, et avait déjà un impayé, ayant amené son bailleur à menacer de l'expulser. Chaque jour, elle vivait avec la boule au ventre de rentrer chez elle, pour voir que son propriétaire avait changé les serrures en son absence. C’était une pratique totalement illégale, mais, hélas, récurrente, car un excellent moyen de faire pression sur des locataires insolvables, a fortiori dans une ville qui était sous la coupe réglée des Yakuzas. Sakura savait que, à la deuxième échéance impayée, elle serait foutue. Elle avait donc mené d’intenses recherches sur Internet, cherchant des petits boulots, et c’était comme ça qu’elle avait découvert un contrat proposé par une agence d’intérim, relayant une annonce émanant d’une riche femme locale, une bourgeoise répondant au nom d’Hitomi Karawa. Tout ça ne disait pas grand-chose pour Sakura, mais Hitomi vivait dans une belle villa dans les montagnes, une ancienne ferme qu’elle avait considérablement réaménagée, tout en ayant besoin d’assistants à domicile. C’était un petit boulot, mais qui nécessitait de vivre sur place.
Fort heureusement, les vacances scolaires étaient là, et Sakura avait donc décidé de se proposer, fournissant un CV, une lettre de motivation, et plusieurs photographies d’elle, conformément à ce que l’annonce demandait. Elle avait été définitivement convaincue en voyant la rémunération promise. Pour autant, Sakura ne s’attendait pas à du succès, car il y avait sûrement beaucoup d’offres. Pour autant, et de manière surprenante, elle avait, dès le lendemain, reçu un coup de téléphone, confirmant son embauche, sans entretien préalable, et lui indiquant qu’une voiture viendrait la chercher, et qu’elle devrait se doter d’une robe spéciale.
«
Kagara-san tient beaucoup à ce que vous portiez une tenue respectable, mais, sachant votre situation financière délicate, nous vous fournissons une tenue. »
Sakura était une jeune femme un peu naïve, qui était loin de se douter des véritables motivations de la femme, et qui, surtout, avait presque pleuré de joie en écoutant la femme polie lui dire qu’elle l’embauchait. Elle avait donc donné ses mensurations, et avait reçu les félicitations de ses parents. La jeune lycéenne s’était ensuite renseignée sur sa patronne, et avait ainsi appris son secret… Elle faisait partie de ces rares personnes ayant hérité, à la naissance, d’un phénomène d’hermaphrodisme très rare, l’
hermaphrodisme vrai. Par cette expression, on désignait une personne ayant à la naissance un tissu testiculaire et un tissu ovarien. Sakura en avait été assez troublée, mais, là encore, ne s’attendait à rien en particulier.
Le chauffeur était ensuite arrivé, et elle rougissait un peu. La robe chinoise qu’on lui avait donné était très bien, mais… Eh bien, Sakura se sentait un peu
nue avec. Elle devait faire attention, car la robe dévoilant presque l’un de ses tétons, d’autant plus qu’elle ne portait pas de soutien-gorge, qui aurait déformé la robe. Et la manière dont la robe remontait était également très indécente, révélant une partie de sa culotte, pour peu qu’on regarde bien.
*
Pourquoi est-ce que je dois porter ça ? Ce n’est pas vraiment une tenue de maid…*
La voiture remontait, jusqu’à ce que, au détour d’un virage, Sakura n’aperçoive la villa. C’ »était une sympathique demeure, un peu champêtre, au beau milieu de nulle part, mais avec une vue incroyable. La voiture s’arrêta devant, et le chauffeur, impassible, ouvrit la porte à la jeune fille, qui sortit en le remerciant poliment. Elle observa ensuite le perron, et vit une
jeune servante s’approcher, dans une tenue encore plus indécente que la sienne, et qui devait à peine avoir quinze ans.
Sakura rougit furieusement, tandis que la jeune lui sourit.
«
Romako-san ? »
Sakura tiqua en entendant cette voix, qui était celle de…
«
Mais… C’est vous que j’ai eu au téléphone ?! »
La jeune fille sourit, en se courbant, visiblement guère gênée d’exposer ses seins à l’air, ses tétons percés par des anneaux.
«
Tout à fait ! Je suis enchantée de vous accueillir, Romako-san. -
Euh… Enchantée aussi… Madame… ? -
Aujourd’hui, Hitomi-san ne m’a pas encore attribué mon nouveau nom. Je vous prie bien de vouloir me suivre, Hitomi-san était impatiente de vous apercevoir. »
Sakura ne put que rougir davantage. Toutefois, la voiture était partie, et elle n’avait aucune affaire. On ne lui avait rien apporté, aucune affaire, et elle ne pouvait guère faire demi-tour. Sa guide ne passa pas directement dans la villa, et elles passèrent sur le côté, rejoignant un chemin latéral qui menait tout droit à la piscine. La jeune femme s’avança rapidement, et baissa la tête en étant de dos face à la propriétaire des lieux.
«
Maîtresse… Voici Romako-san. »
La jeune Sakura déglutit sur place, en sentant encore une fois ses joues s’empourprer.
«
Bon-Bonjour, Madame… »