« Comment ? J'en sais rien. Tout ce que je sais c'est que j'ai continué à marcher. Que je me suis pas arrêtée. Que j'ai continué à avancer sans même savoir où j'allais. J'ai eu beaucoup de chance de tomber sur vous. »
Grand dieu, quelle chance d'avoir obtenue une réponse un tant soit peu claire, parce que là, pour le coup c'est sur qu'elle avait compris l'intégralité des éléments qui avaient permit à la jeune femme de descendre sans trop se blesser les marches du Cocyte, aussi effilée que des lames de rasoirs, non sans parler d'avoir survécu dans un état d'hypothermie avancée une fois les grandes et hautes cavernes glaciaires atteintes. Bon, géniallissime, en gros elle n'avait pas le moindre petit bout de véritables explications, et alors même qu'elle avait portée tout ses espoirs sur la mémoire de celle qu'elle avait sauvée, elle devait avouer que les résultats n'étaient que bien peu probant, lui laissant dans la bouche cette impression bien désagréable que quoi qu'il puisse s'ensuivre, elle ne risquait pas vraiment d'obtenir la moindre information conséquente ! Tant pis, au moins elle était désormais pleinement certaine que la femme avait au moins été une simple marcheuse, couverte d'une bonne étoile qui frisait le ridicule, c'était un état de fait, mais qui avait quand même ainsi put trouver un moyen de se sortir face à l'un des passage les plus traître et mortel des enfers. Quel record, mais pour le coup la démone avait bien du mal à accepté un tel état de fait, parce que si la chance suffisait à s'éviter de bien triste finalité, alors tout le monde avait la possibilité, même infime, d'atteindre le Cocyte.. Et cela avait tout le don de fortement lui déplaire, même si son agacement ne se dirigeait pas vers la blessée, mais bien sur l'inefficacité de leur premier système de tri des visiteurs.
« Puis pourquoi… »
Ah ça en revanche, il y avait l'air d'avoir de quoi s'intéresser au minimum, parfait, elle vint à mettre immédiatement de coté le problème qui lui envahissait l'esprit, et se contenta d'observer la jeune femme avec un air tout autant intéressé que curieux. Qu'avait-elle vécue pour se jeter ainsi dans un chemin qui promettait bien plus de souffrance et de mort qu'elle ne pourrait normalement en connaître dans les enfers ? Personne n'approchait de la famille Lilith inconsciemment, et cette femme l'avait fait sans jamais chercher à hésiter le moins du monde, en tout cas c'est ce qu'avait laissé entendre le timbre de sa voix jusqu'ici : Il n'y avait pas de doute, ni même de remise en question, alors Keleth était tout à fait à même de vouloir connaître plus profondément l'intégralité des éléments qui avaient put la menée à un comportement considérable comme suicidaire ! Allez, sois gentille, surprends moi ma grande, je veux TOUT apprendre sur tes motivations !
« Yrora. Une succube. Elle est venue sur Terre… Là où j'étais… Et mon serviteur… Elle l'a… Elle l'a… »
L'explosion de la jeune femme fut … surprenante, en effet, mais en aucun cas dangereuse, ce fut bien la raison pour laquelle la démone ne vint même pas sortir la lame alors que celle qui se trouvait face à elle extériorisait soudainement sa rage dans un cris qu'elle caractériserait de bestial, de brute, une forme simple de relâcher un besoin primal de vengeance, lié à une agonie morale. Très bien, elle avait sa réponse sur le comportement de la jeune femme, elle pouvait enfin reliée quelques pièces du puzzle, et cela lui faisait le plus grand bien, à tel point qu'elle put enfin se redresser de sa chaise lentement tandis que la blessée continuait à enragée plus ou moins vivement, à tel point même que l'archi-démone, malgré sa réflexion, se mit à se demander dans un coin de sa tête si elle allait avoir besoin de la ramener un instant sur terre. Elle cessa sa crise plus ou moins toute seule, laissant à l'Exécutrice le soin de faire un constat rapide des événements qui étaient survenus précédemment à l'arrivée de Syria en ces lieux : Persécutée par une succube bien supérieur à elle, donc en gros un combat de pute idiote, la pute qui avait plus de force avait eut le don de faire connaître quelques sévices au serviteur de l'autre, puis s'était sûrement tournée ensuite vers quelques jeux bien plus amusants envers la pute moins forte. Bon qu'elle arrête d'user des mots putes, elle haïssait les succubes mais peut-être pas au point de se complaire dans la grossièreté n'est-ce pas ? Enfin bon, elle présupposait donc que la femme avait dés lors fuit l'affrontement autant qu'elle le pouvait, pour ensuite se réfugiée au Cocyte sans savoir vers où elle se dirigeait … Quelle misère.
Se tournant vers la femme encore parcourue de tics nerveux, ses ailes semblant frémir d'envie de mettre un grand coups dans la pièce afin de renversée le mobilier, elle vint à se dire qu'il était peut-être temps de régler le problème à la racine. Les Lilith était une famille élitiste, et pour l'occasion, le fait que cette femme vienne ainsi s'énerver après le combat n'était pas particulièrement bien vu de la part de Keleth, qui n'était pas du tout en accord avec les réactions de cette... succube... au point même où elle comptait bien lui faire la leçon. Et tant pis, si elle se mettait encore plus en colère, elle ne tarderais pas à lui faire comprendre que quoi qu'elle en pense, ce qu'elle allait dire n'était que pure vérité. C'est donc avec un certain raclement de gorge que la terrible démone vint à quérir l'attention de la blessée en pleine crise existentielle, et vint à parler d'un ton tranchant, indubitablement cruel pour bien du monde en cet univers, mais qui se voulait au moins capable de faire comprendre à Syria que si elle se plaignait désormais, il était bien trop tard pour que cela soit légitime.
« Bravooooo. Fantastique, que de rage, vint-elle à dire de manière bien ironique, tapant doucement ses mains l'une contre l'autre dans un lent applaudissement plein d'une moquerie honnête. C'est fou ce que les faibles ont le don de s'apitoyer sur leurs sorts une fois que le danger est loin. Yrora c'est ça ? Je n'en ai jamais entendu parler, ce qui laisse entendre qu'elle est une membre démoniaque de seconde zone, qui ne mérite donc même pas mon intérêt. »
Les paroles étaient d'une violence inouï, surtout quand on considérait que la descendante de la famille Lilith n'était pas si loin de la vérité que cela au niveau de ses spéculations sur ce qu'avait connue son invitée durant les derniers jours avant sa venue ici. Et bien sur, elle ne disait pas ça sans avoir prit des précautions, si Syria faisait le moindre geste pour se jeter sur elle, Keleth comptait très bien lui rappeler directement face à qui elle se trouvait en dégainant son sabre et le lui plaçant sous la gorge avant même qu'elle n'ai put faire plus d'un centimètre en direction de sa personne. Non, elle allait l'écouter jusqu'au bout, parce que pour être tout à fait honnête, aussi puérile était sa colère à ses yeux, elle ne comptait pas non plus la laisser sans le moindre élément pour réfléchir à ce qu'il s'était déroulé plus tôt, car une personne qui possédait encore la volonté enragée de se défendre était une personne qui était largement capable de faire montre d'une exceptionnelle intention de s'améliorer. Pour de bonnes ou de mauvaises raisons bien entendu... Mais ça la démone s'en moquait ! Reprenant donc d'un ton tout à fait implacable, porteur d'une sentence sûrement bien dure à entendre pour la jeune démone, Keleth se redressa dans un mouvement parfaitement impérieux, la gouvernant ainsi de toute sa hauteur, avant de la transpercer d'un regard orangé des plus vifs, comme si en cet instant précis, elle ne voulait pas s'adresser à la forme matérielle de Syria, mais à son âme, son esprit, l'élément le plus profond et honnête de son être.
« Tu as subie cela pour une seule et simple raison : aussi faible était ton adversaire, tu es encore plus faible qu'elle. Et les faibles n'ont qu'à souffrir de la tyrannie des forts, car ils ne peuvent s'en défendre. Tu enrages ? Tu veux faire la méchante démone ? Tu veux te venger ? Deviens forte alors, suffisamment forte pour l'écraser, pour la réduire au silence, pour lui faire comprendre qu'elle n'est qu'une pauvre succube, la plus basse forme démoniaque sur l'échelle de la force. Si tu en veux pas te faire tyrannisée, sois le tyran ! »
Elle marqua une pause, contemplant la jeune femme face à elle, puis soupire, se demandant si elle ne venait pas de s'emporter un peu, et vint finir par se retourner tranquillement, se dirigeant lentement vers la porte de la chambre tout en exprimant ses derniers termes.
« Enfin, je suis allée un peu loin. De toutes manières, tu ne peux rien faire dans ton état actuelle, tu es à la limite de perdre connaissance au moindre effort à mes yeux. Reposes toi, nous rediscuterons en d'autres circonstances... et encore une fois, fais confiance au Brimo pour prendre soin de toi, d'accord ? »