Keleth était loin de possédée sa forme originel quand elle se présentait comme une simple humaine, c'était un fait, mais elle ne le prenait pas mal pour autant de se présenter sous cette apparence. Après tout elle avait elle-même choisit cette seconde peau, cette forme pleine d'élégance et de charme, et en profitait d'ailleurs pleinement pour se permettre quelques petites incartades à son règlement personnel quand elle se devait d'être la juge des enfers, l'expression de la justice démoniaque. Que ses formes soient un peu plus douces, un peu plus humaines, n'était dans le fond qu'un savant calcul pour pouvoir bien mieux se mêlée à la foule, et pouvoir échanger sans grands soucis en usant d'une des choses que les êtres humains ne pouvaient occulter : l'apparence. Après, les cheveux plus long n'avait été qu'une coquetterie de sa part, comme le fait qu'elle avait choisit une vision un peu biaisée, qui l'obligeait à porter en permanence des lunettes qu'elle avait choisie avec goût, mais ce soir elle ne les avait pas encore sur le bout du nez, ne s'en étant pas servie à cause du fait que les verres étaient légèrement teintés, et que cela ne l'aidait clairement pas à bien voir une fois la nuit tombée. Et pourquoi faisait-elle tant d'efforts ? Eh bien tout simplement pour passer inaperçue, et pouvoir continuer une des choses qu'elle préférait faire quand elle n'avait pas quelques obligations de par son habituel travail d'Exécutrice : Observer l'humanité, avec tout ce qui faisait sa saveur et ses particularités, ainsi que de découvrir certaines personnes qui auraient le don de l'intéresser.
Allait-elle en avoir l'occasion ce soir ? Qui sait, elle n'en avait aucune idée, préférant se laisser la surprise, et quand elle avait remarquée la jeune mère présente dans la pièce, c'est avec un grand sourire qu'elle s'était présentée, afin d'être la plus abordable possible pour cette demoiselle qui semblait, malgré tout, un peu effacée dans sa posture. Quand Myrlia lui avait parlée d'une voisine avec un enfant, Keleth s'était un peu attendue à rencontrer une femme un poil plus âgée, elle avait sûrement dut avoir son fils bien tôt pour paraître si élégante et fraîche encore, mais dans le fond cela ne la dérangeait pas le moins du monde. Elle remarqua aussi l'enfant, dans son coin, en train de jouer avec grand intérêt, à tel point qu'il n'avait même pas fait attention à la nouvelle venue, ce qui aurait eut le don de faire rire la démone en d'autres circonstances, si elle n'était pas dans le fond profondément attachée aux règles précieuses de la bonne tenue japonaise. Simple, elle préféra du coup se reconcentrer sur celle qui se trouvait en face d'elle, et qui eut tout le don de se relevée de sa chaise avec un minimum d'empressement, prouvant un peu le malaise que la jeune femme possédait avec les us et coutume nippons. Encore une fois, cela n'était pas bien grave, la démone elle-même trouvait que toutes ces salutations étaient parfois un peu trop théâtrale et hypocrite pour avoir de la valeur, elle préférait encore remarquer le léger manque d'aisance qu'avait Stella, qui faisait bien plus naturel, et alors que cette dernière se présenta bien poliment, elle ne manqua pas de répondre assez rapidement, autant pour l'inviter à la détente, que pour éviter que sa forme bien délicate vienne se briser face à cette courbette un peu gênante.
- Le plaisir est pour moi Keleth, je me nomme Stella Fleuret et voici mon fils Noctis, nous venons d'arriver au Japon il y a peu avec mon mari Snow, pardonner moi si mes manières ne sont pas encore les bonnes.
- Ne vous en faites pas pour les manières Stella, sachez que de toutes façons, les japonais s'offusque même parfois de voir quelqu'un qui maîtrise parfaitement leurs manières et langage. Asseyons nous plutôt, voulez-vous ? Ce seras plus agréable que de nous tenir ainsi debout.
Et sans trop attendre, Keleth vint à se diriger vers la chaise la plus proche d'elle, s'installant pour la coup aux cotés de Stella tranquillement, tout en attendant le retour de la maîtresse de maison qui lui avait bien gentiment enlevé son manteau dans l'entrée pour aller le déposer à la penderie. La connaissant assez espiègle dans le fond, Keleth se serait presque attendue à ce que Myrlia prenne un peu plus de temps que prévue pour que ses deux invitées fassent connaissance, mais bien loin de ce préjugé, elle revint assez rapidement, non sans afficher un air rayonnant, pour aller s'installer devant ses deux amies avant de servir chacune d'un petit verre de vin blanc, dans la plus conviviale des ambiances. En d'autres circonstances, Keleth aurait refusée, n'ayant pas vraiment de réel péché envers l'alcool terrestre, mais elle vint à prendre le verre avec un sourire franc, et l'approcha d'elle une fois servie sans le porter à ses lèvres, mesurée dans ses gestes, et offrit un petit regard en biais vers Stella pour observer son comportement. Elle semblait un peu gênée, peut-être un poil mal à l'aise à l'idée de rencontrer quelqu'un qu'elle ne connaissait ni d'ève ni d'adam ? En ce cas, il allait lui revenir d'engager la conversation n'est-ce pas ? Cherchant bien un propos qui ne ferait pas tâche, la démone se laissa finalement portée par la situation, et s'adressa à la femme dans les même termes que ceux qu'elle avait prononcée auprès de Myrlia, non dans un sens d'excuses, mais bien pour ouvrir la discussion sur quelque chose d'autre après :
- Du coup, je m'excuse d'arriver aussi tard, mais les affaires de la compagnie me prennent un temps fou, et malheureusement j'ai bien du mal à boucler mes journées dans les temps. Connaissez vous la compagnie Keridana ? Ou peut-être en avez vous juste entendue parler ?
La compagnie Keridana était une des grandes compagnie nationale de Seïkusu, une entreprise qui se présentait officiellement comme un des facteurs du développement culturel nippon à travers les différents pays de la Triade. Certes il y avait bien autre chose, mais pour le grand public humain, c'était l'attribution qui était affiliée à son domaine du marché, notamment par l'organisation de concert, d'événements marchands, de diffusion culturelle, et de mise en place de programmes de sensibilisations autour des anciennes valeurs du Japon, notamment autour de sa culture passéiste du shintoïsme, et des festivités qui y étaient rattachées. De manière bien moins officielle, la compagnie Keridana était, littéralement, un moyen de recenser la population démoniaque qui déferlait depuis Terra dans les rues de Seïkusu, et l'Exécutrice ainsi avait la main-mise sur les allers et venues de ses confrères, se permettant ainsi non seulement d'attraper les quelques criminels qui osaient tenter de fuir son courroux par le biais des portails menant à la Terre, mais aussi ceux qui cherchait un domaine plus calme pour s'installer, auquel cas les fonds de la compagnie leur permettait tout simplement de s'implanter de quelques manières que ce soit. En tout cas, elle comptait bien en parler un peu, rien que pour parler un peu d'elle afin que la femme à ses cotés prenne un peu confiance en la personne avec qui elle échangerait ce soir... Des sujets plus futiles apparaîtront sûrement plus tard, mais il ne fallait pas brûler les étapes, n'est-ce pas ?