La bibliothèque. Retour à la source de tout les bouleversements de la vie. Hana vagabondait dans les rayonnages, cherchant la section prophétique. Elle s'était arrêté dans le rayon romantisme français, y trouvant des livres dans sa langue maternelle, des livres qu'elle avait lu dans son ancien lycée, tel que Pauline, d'Alexandre Dumas. Elle se rendit compte en relisant quelques pages, qu'elle était devenue aussi sensible que l'héroïne, frôlant le malaise à la moindre émotions. Elle était devenue fragile, vulnérable, et ça se voyait par l'explosion de sa vie sexuelle, et par la naïveté qu'elle avait acquise et qui l'avaient conduit au viol. Elle soupira, voyant enfin la section tant recherchée. Elle regarda la tranche de chaque livre, avec attention, et y lisait les titres. Alors qu'elle avait lu une cinquantaine de titres, elle se recula, et regarda la colonne, elle était grande, mais discrètement placée au fond de la bibliothèque, et moins bien fournie que les autres rayonnages. C'est alors qu'un livre à la tranche rouge sang attira son attention, c'était ce livre, celui qui était la source de ses problèmes. Il était bien trop haut pour qu'elle puisse l'attraper, alors, décidée, elle s'accrocha à l'étagère, et mit ses pieds sur une autre, comme un singe dans un arbre, et elle le saisit. Elle relut le titre et soupira, sans même prendre le temps de regarder la table des matières, c'est à la troisième de couverture qu'elle l'ouvrit, mais le petit papier n'y était pas. Hana reprit donc le livre du début et feuilleta les pages jusqu'à trouver SA page. Elle relu ses mots qui l'avaient fait fuir, et arrivé au bas de la page, regarda l'illustration, qui représentait une jeune fille dans les bras d'un lycanthrope. Elle soupira, et une larme tomba sur la page, laissant une tâche au contact de l'encre.
Ce livre, elle n'en avait pas besoin, la page, oui. Alors discrètement, elle regarda les alentours et ne vit personne, délicatement, elle arracha la page, mais le bruit ne fut pas son allié, un gros bruit de déchirement parcourut la bibliothèque et le rouge parcourut ses joues pâles. Elle reposa vite le livre à sa place, en grimpant à nouveau sur les étagères, puis glissa le morceau de papier dans la poche arrière de son jean slim. La tête haute, elle sortit du rayonnage, d'un pas léger, et traversa la bibliothèque, faisant claquer ses escarpins à tallons sur le carrelage gris du sol. Elle sourit à la bibliothécaire en guise de salut et sortit. Le hall d'entrée de l'édifice était simple, et de style un peu baroque à la française, tout comme l'intérieur, on aurait dit la même banque de livres que celle où Hana avait lu son futur. Un autre soupir lui échappa, puis elle reprit sa marche vers la sortie pour arriver dans la jardin de la bibliothèque, un endroit paisible où les gens dévoraient les livres empruntés à l'intérieur. Hana se contenta de s'assoir, elle sortit son baladeur MP3, et mit les deux écouteurs, ainsi la musique française lui pénétra les pensées et elle se perdit dans ses rêveries.