Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

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Shani Stevens

Dieu

Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

lundi 29 août 2016, 00:37:32

« C’est un bon livre, non ?
 -  Honnêtement, je le trouve… Un peu superflu. On dirait une machine à gaz de mystères. »

Les Japonais adoraient les romans d’un auteur français que Shani aimait bien aussi : Franck Thilliez. Un romancier très populaire en France, et qui avait une carrière internationale incontestable. Ses thrillers se dévoraient à toute allure, et le club littéraire du salon du Lotus Bleu s’était réuni pour une soirée littéraire axée sur le dernier roman en date de l’auteur français, « Rever », un livre racontant les mésaventures d’une femme victime de narcolepsie, une maladie rare qui faisait qu’une personne avait besoin de dormir énormément. La femme, une analyste, se retrouvait embarquée dans une histoire complexe l’amenant aux portes de la folie, à la poursuite d’un dangereux criminel qui capture des enfants depuis des mois. Shani avait lu le livre, et avait jugé intéressant de se rendre à ce salon.

En réalité, c’était pour elle un très bon moyen de perfectionner sa maîtrise du japonais, car, étant d’origine française, le japonais n’était pas sa langue naturelle. Progressivement, elle avait appris à le parler et à l’écrire, mais elle avait encore besoin de se former, et se rendre dans des endroits de ce type, c’était plutôt bon.

La jeune femme était un nouveau membre de ce petit salon, qui se trouvait dans une librairie indépendante de la ville, la librairie faisant aussi office de café littéraire. Il y avait plusieurs habitués avec elle, essentiellement des femmes, mais aussi une jeune femme, une nouvelle, qui faisait sa première soirée ici. Discrète et effacée, elle n’en était pas moins ravissante, et s’appelait Fönn. Avec un tel nom, difficile de voir en elle une Japonaise pure souche, et la difficulté qu’elle avait à parler japonais illustrait clairement le fait qu’elle venait d’arriver à Seikusu.

Shani s’intéressa en réalité nettement plus à elle qu’au livre, et, quand la soirée se termina, elle alla la voir. La « soirée » était, d’ailleurs, un terme mal approprié, car, dans les faits, elle se terminait vers 19 heures, quand la plupart des membres devaient retourner chez eux.

*Elle est vraiment belle…*

Pendant toute la durée de la session, Shani n’avait cessé de brièvement regarder Fönn, plutôt discrètement. La jeune secrétaire s’approcha donc d’elle, en lui souriant gentiment, tandis que le café littéraire se vidait progressivement, et lui parla en anglais :

« Par curiosité… Tu viens de quel pays ? Moi, je suis originaire de France, mais j’ai eu une mère américaine. Fönn, ça sonne un peu… Celtique. Ou scandinave. Le japonais est une langue difficile à comprendre, il m’a fallu des semaines pour arrêter de nager. Fort heureusement, les Japonais parlent beaucoup l’anglais, alors… C’est plutôt pratique ! »

Elle ne savait pas trop quoi dire, craignant un peu que ce brusque élan de camaraderie ne repousse la jeune femme.
DC d’Alice Korvander.

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Fönn Hersdóttir

Humain(e)

Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

Réponse 1 mardi 30 août 2016, 16:53:41

Elle était arrivée il y a peu dans ce nouvel univers. Loin de l'air léger de son pays loin au nord. Les deux îles, mis à part être des îles n'avaient que peu de choses en rapport. Il n'y avait plus ces longues étendues désertes. Il n'y avait plus ces marcheurs, pêcheurs bougons. Ni mêmes ces rares touristes qui venaient, soit pour profiter des sources chaudes, soit pour se perdre dans les pentes des volcans, ou les plateaux vides de trace humaine. Maintenant. Ce n'était qu'une sur-population, où chaque mètre carré produisait plus d'habitant qu'une maison pouvait en contenir. Et il y avait cette chaleur... Là où chez elle, il faisait, au plus beau de l'année, dans les onze, douze degrés. Et là... Tout était bien différent. On étouffait. Mais elle n'était pas là pour faire des comparaisons entre chez elle et le japon.

Alors elle s'était mise en quête de la raison de sa venue dans cette partie du monde repoussante : Des archives. Et elle avait trouvé son bonheur. Bien accueillie, reconnue pour son travail passé, appréciée pour sa mémoire, il y avait toujours cet éternel problème de la langue et de l'écriture. Une barrière qu'elle tentait de réduire peu à peu. C'est pourquoi elle avait décidé d'aller dans de ces salons de lecture. Sur un roman français. Elle ne l'avait pas lu, n'étant pas vraiment adeptes des œuvres contemporaines, mais y aller pour saisir un peu plus le langage. Les tics. Les habitudes. Si en repérant des sons sur un sujet qu'elle connaissait, elle pouvait deviner globalement. Ce serait déjà une avancée. Elle n'avait rien contre les salons de lecture, mais elle était plus archiviste que lecture contemporaine. Mais au moins, ce milieu-là était pour elle rassurant. Elle pouvait y venir sans avoir une boule dans la gorge.

C'est à peu près dans cet état d'esprit que la jeune islandaise avait affronté la foule compacte pour se rendre au salon dont elle comprenait à peine le nom. Habillée d'une façon plutôt chic, voulant faire une bonne impression dans ce genre de milieu (Sait-on jamais qui on pouvait y trouver. Un archiviste n'était jamais loin d'un autre !), elle s'était vêtue d'une longue robe claire, lacée dans son dos, pour affiner ses hanches. Mais si l'extérieur l'étouffait presque, arrivée à l'intérieur, ce fut une bouffée d'air qui l'accueilli. Les tons clairs aux murs, et l'odeur si particulière et appréciable des livres omniprésente. Un regard à gauche, à droite. Une salutation dans un japonais horrible, et elle s'était assise sur un siège dans un coin. Puis ses oreilles et ses yeux avaient fait le reste.

Oh, elle n'avait pas tout compris, loin de là. Mais les humeurs des gens, la façon dont fonctionnait cette nouvelle langue avec son rythme particulier. Elle commençait à les saisir correctement, sans oublier les quelques mots qu'elle avait repéré et qu'elle notait à chaque apparition. Une fois, même, prit-elle la parole non sans avoir redressé ses lunettes sur son petit nez. C'était un anglais avec accent islandais, mais elle avait articulé plus que nécessaire pour la compréhension, reprenant simplement une personne sur des dates de vie et de mort d'un auteur qui avait été mis en parallèle de Franck Thilliez.

Puis à nouveau ce silence gêné, et des regards en biais lancés ici et là. A travers les quelques personnes présentes, une sortait finalement du lot. Étrangère comme elle de toute évidence, et qui ne cessait de lui jeter des coups d’œils parfois insistants. Que voulait-elle donc ? Elle n'était pas désagréable à regarder. Et l'envie qu'elle pouvait presque lire dans son regard, à moins que ce ne fusse que de l'admiration n'était pas à repousser non plus. Mais elle doutait de ce qui se passait dans la tête de cette compagne de salon, quand à la fin de cette session de discussions, la dénommée Shani vint vers elle, déversant un flot de parole sans reprendre son souffle.

Fönn laissa un temps passer, terminant de ranger son cahier et un crayon à papier dans un sac d'une couleur aussi pâle que sa robe, surtout pour reprendre ses esprits et saisir le tout. Elle lui répondu dans la même langue, en se laissant un peu plus aller, sur l'accent.

- Fönn Hersdóttir. Je suis islandaise... D'Islande. Plus exactement, de Bæjarhreppur, au nord ouest.

Une autre pause durant laquelle son regard parcouru la silhouette devant elle avec lenteur, ses yeux plissés derrière ses lunettes aux verres de loupe, ou presque. Pour reprendre.

- Je suis très loin de maîtriser cette langue. Je comprends les mécanismes globaux. Je suis venue ici pour cela. Je suis plus... Archiviste que lectrice adepte de ce genre d'auteur, je doute pouvoir vous aider beaucoup si vous vouliez en parler.

Un autre silence gêné durant lequel elle gratta le plancher de la boutique du bout d'un talon léger. Puis elle releva le nez, serrant son sac contre elle.

- Comment vous appelez-vous ?

Après tout. Elle était seule. Les derniers participants quittaient la librairie, ne les laissant qu'avec le gérant qui attendait sûrement qu'elles sortent pour fermer la devanture.

Shani Stevens

Dieu

Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

Réponse 2 mercredi 31 août 2016, 22:28:22

Une Islandaise… C’était la première fois que Shani en voyait une, et son sourire se mit donc à s’accentuer, heureuse de voir une femme venue de si loin… Même si elle fut bien incapable de retenir le nom de sa ville d’origine. Fönn lui expliqua qu’elle avait bien du mal avec le japonais, ce que Shani pouvait tout à fait comprendre. Le japonais était un idiome qui était totalement différent des idiomes européens, et ce de près ou de loin. L’apprendre en étant adulte était donc un exercice intellectuel particulièrement redoutable, et, en ce domaine comme en tant d’autres, le meilleur moyen était une pratique assidue. En vivant sur place, et en baignant quotidiennement dans le japonais, Shani avait pu remarquer qu’on apprenait cette langue bien plus facilement qu’en essayant de l’étudier en France, ou en Islande. On apprenait jamais mieux une langue qu’en allant dans son pays natal, car on s’imprégnait, non seulement de la langue, mais aussi de sa culture, et, progressivement, des mécanismes derrière elle. De plus, ce qui aidait beaucoup Shani, c’était que les Japonais, pour s’habituer à l’anglais, avaient pris l’habitude de parler en anglais, et de traduire leurs textes dans un alphabet roman, qu’on appelait alors rōmaji. Ces méthodes de transcription permettaient ainsi de comprendre les kanjis et les kanas.

Il existait, quand on apprenait le japonais écrit, deux méthodes de transcription : la méthode Kunrei, qui était une norme européenne officielle, et la méthode Hepburn, la plus fréquemment utilisée. C’était d’ailleurs celle que Shani avait utilisé. Pour comprendre le japonais, il fallait d’abord maîtriser les rōmaji, et c’était à partir de ce système qu’on pouvait, quand on était très doué, transcrire le tout en kanjis ou en kanas.

Shani pensa fugacement à tout ça quand Fönn lui expliqua qu’elle avait du mal avec le japonais, car elle avait suivi au campus des cours universitaires destinés à lui permettre de maîtriser le japonais, de manière à ce qu’elle puisse, assez rapidement, assumer son rôle de secrétaire.

« Je m’appelle Shani. Shani Stevens. Je suis arrivée au Japon il y a quelques mois, et… »

Elle se tut en voyant le regard un peu impatient du gérant, visiblement soucieux qu’elles partent le plus vite possible pour pouvoir fermer sa boutique. Shani en rougit brièvement, puis se retourna vers Fönn.

« Euh… Ça te dirait que je t’invite à boire un verre ? Le gérant veut fermer, j’ai l’impression… »

C’est ainsi que les deux filles se retrouvèrent dehors, et, en lui souriant à nouveau, Shani s’élança vers un café tranquille, un Starbucks, et s’installa au rez-de-chaussée, dans un coin avec un canapé en cuir semi-circulaire.

« Je serais très curieuse de sa voir comment une Islandaise a fait pour se retrouver au Japon, mais, avant tout ça, par solidarité entre Européennes, je t’invite vivement à aller le plus vite possible à l’Université de Seikusu, au campus Mishima. La fac’ organise des cours spéciaux d’apprentissage du japonais pour tous les immigrés venus ici. Le Japon est un pays extrêmement fermé, alors je suppose que Seikusu est une exception… »

Elle rajouta ensuite, après quelques secondes d’hésitation :

« …Car je suppose que tu veux apprendre le japonais, non ? Enfin, sauf si tu ne comptes pas rester ici ! »

Après tout, Fönn faisait peut-être juste des vacances à Seikusu…
DC d’Alice Korvander.

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Fönn Hersdóttir

Humain(e)

Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

Réponse 3 mardi 06 septembre 2016, 18:56:55

La jeune femme apprenait. Dans tous les cas, que ce soit pour l'anglais, quelques brides de français ou d'allemand, d'ancien français, ou d'autres langues. Elle s'était saisie à chaque fois des règles pour les comprendre et les assimiler. Son but n'avait jamais été de maîtriser à la perfection ces langues, et certainement pas de les parler. Elle était là pour lire. Et s'emparer des connaissances que renfermaient ces livres. Elle était peut-être avide de cette lecture infinie, dont elle ne pouvait jamais se détacher. Et d'un côté. Elle était fière de sa langue. L'Islandais était encore une des langues les plus pures au monde, les influences extérieures ayant toujours été très limitées. Et plutôt que de simplement faire des néologismes étrangers, les Islandais avaient toujours préférer créer de nouveaux mots depuis les leurs, ou bien en réutilisant des anciens, désuets, pour les remettre au goût du jour avec une signification renouvelée. Pour elle, le japonais, qui empruntait de nombreux signes et règles ici et là, était un brin plus complexe, et la gymnastique qu'il fallait saisir pour comprendre cette langue n'était pas encore à sa portée. Oh, elle pouvait déjà réécrire tous les textes qu'elle avait pu lire. Mais sans les comprendre. Sans bien les tracer non plus, vu que l'ordre des traits avait aussi son importance. Mais là n'était plus la question. Ni même le temps.

Elle hocha la tête vers la Française, et ajouta quelques mots, toujours dans cet anglais marqué.

- Je vous suis, je ne connais pas encore bien le coin.

Et les voilà à nouveau plongées dans cet océan de personnes, qui se vidait peu à peu, vu l'heure tardive. Durant le court chemin qui les séparait du starbucks, Fönn se tint proche de Shani, comme si elle avait peur de se faire emporter loin. Comme si cette marée humaine la dérangeait. Comme si la française était une sorte d'ancre pour s'y retrouver. Puis libération, le café. S'installant, un serveur à la coiffure parfaite vint leur tendre une carte, prononçant quelques mots habituels, tellement qu'il n'y faisait presque plus attention.

Tout en écoutant Shani converser, Fönn jeta un coup d'oeil à la carte. Par chance, sous les noms japonais était écrite en petit leur traduction en anglais. Son ongle vernis brillant rosé glissa le long de la carte plastifiée pour s'arrêter à un moment.

- Je prendrais... Ceci. Si vous pouvez le demander pour moi ? demanda-t-elle en désignant du doigt un simple chocolat chaud, liégeois.

Une pause pour l'observer à nouveau avec attention, son regard coulant sur les courbes de la jeune secrétaire, sur cette coupe singulière, avant qu'elle ne réagisse pour répondre. Sa voix, qui commença presque murmurée gagna légèrement en force au fur et à mesure des paroles.

- Hu, je suis... Archiviste, et restauratrice. Plus ou moins reconnue dans ce milieu refermé. Ce que je lis, ce qui est écrit, dessiné ou tâché sur un livre. Je ne peux l'oublier. Mon cerveau prend toutes ces informations, sans en oublier aucune. Chaque virgule, chaque espace, chaque traits sont enregistrés. Je suis venue pour en apprendre plus sur les archives anciennes, sur ces mythes oubliés. Je... Ne suis pas sûre de vouloir retourner à l'université. Je ne sais pas si je resterai ici tout le temps.

Petite pause gênée, sauvée par le serveur qui, ayant pris les commandes grâce à son interlocutrice aux multiples langages, avait ramené ce qui avait été demandé. Fönn hocha la tête vers lui, souriant doucement reconnaissante de cette pause, et remonta ses lunettes sur son nez pour retourner à Shani.

- Je ne sais pas vraiment combien de temps je pourrais rester ici. Cela ne dépend pas que de moi. Du travail, déjà. Mais je venais surtout pour une aide à apporter sur certaines oeuvres qui ont subi... quelques dégradations malheureuses, et que j'avais pu, par le passé, parcourir des yeux. Ma mémoire les aidant....

Et elle parlait encore. Soufflant par le nez, elle prit sa grande tasse entre les mains, fermant les yeux un moment. Elle savourait cette chaleur qui lui rougissait les mains. Lui faisait doucement parcourir ces petits piques jusqu'au cerveau. C'était...  Calme. Plaisant. Autre souffle par le nez. Et de rajouter, en un murmure :

- Tout dépend de ce que je trouve. De qui je trouve.

Le rouge grimpa jusqu'à ses joues, et elle porta la tasse à ses lèvres pour en prendre une gorgée, et s'essuyant les lèvres du bout d'un mouchoir en tissu.

- Et vous ? Que faites-vous par ici, si je puis être curieuse ?

Shani Stevens

Dieu

Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

Réponse 4 mercredi 07 septembre 2016, 10:03:31

Il n’y avait pas que le physique de cette femme qui était original ; son métier l’était tout autant. Une archiviste restauratrice d’archives... De ce qu’elle disait, Shani comprit que Fönn devait avoir une mémoire eidétique. De tells personnes retenaient effectivement tout, et on parlait, pour les désigner, de « mémoire absolue ». Quand on aimait lire, on tombait forcément, tôt ou tard, sur ce concept, que les romanciers utilisaient parfois. Fönn était donc venue au Japon pour accomplir une mission visant à restaurer des archives, en utilisant sa mémoire pour permettre de les recopier auprès des personnes lui ayant demandé de l’aide. Shani trouvait ça fascinant, et laissa Fönn parler, appréciant le son de sa voix. Elle avait une voix claire et forte, prenante, et, avec ses lèvres magnifiques, c’était un régal de la voir, et de l’entendre parler.

Néanmoins, la belle archiviste la ramena à la réalité en lui demandant ce qu’elle faisait, et Shani se racla la gorge, avant de cligner des yeux.

« Oh, je... J’ai bien peur d’avoir une profession beaucoup moins originale que la tienne, Fönn... Je suis une simple secrétaire qui travaille au lycée Mishima. »

Il n’y avait pas grand-chose à en dire, d’autant plus qu’elle ne pouvait pas dire qu’une bonne partie de son agenda consistait à forniquer avec les élèves et avec le personnel du lycée. Et puis, secrétaire, ça n’avait jamais vraiment été un métier qui faisait rêver. Plutôt que de développer ses activités, elle préféra donc anticiper sur la prochaine question probable de Fönn, à savoir découvrir pourquoi une Française avait voyagé jusqu’au Japon pour devenir secrétaire.

« Ma mère était une Américaine qui s’est installée en France, et qui a toujours aimé voyager. J’ai hérité ça d’elle. J’ai beaucoup voyagé en Europe il y a quelques années. Puis... J’ai eu une opportunité de poste au Japon. J’ai décidé de venir, au départ juste pour un contrat temporaire, afin de voir si ça me plairait, et, dans le cas contraire, je serais retournée à Paris. Mais... Il s’avère que j’aime plutôt bien le Japon. Vu d’Occident, on le décrit comme un pays un peu fou avec des coutumes bizarres, mais, une fois qu’on se fond dans le paysage, on réalise que... Ce n’est pas si différent que ça de la France. »

Certes, il y avait des différences culturelles et sociologiques, mais, au-delà de ça, et des clichés ambiants, le Japon était un endroit assez agréable à vivre. Pour Shani, seule la langue avait représenté un sacré défi. Il lui avait fallu plusieurs mois d’enseignement pour réussir à la maîtriser plus ou moins bien, et, venant d’elle, ce n’était pas peu dire. Elle n’était pas secrétaire en raison de capacités intellectuelles déficientes, car elle avait largement les moyens d’avoir un métier bien plus élevé que le sien. De fait, qu’elle soit juste secrétaire avait toujours surpris sa mère, mais c’était ce que Shani aimait faire. Elle pouvait comprendre que ce soit déroutant pour les autres. Néanmoins, elle avait fait son choix depuis des années.

Shani se tut quand le serveur revint, apportant le chocolat chaud à Fönn, et le café à Shani. Cette dernière le remercia poliment, puis ouvrit l’emballage du carré de sucre, et le jeta dans le café, avant d’utiliser sa cuillère pour mélanger le sucre au liquide. Tout en faisant ça, elle regarda à nouveau Fönn.

« En revanche, je n’ai jamais visité l’Islande. Je m’imagine ce pays comme un endroit rempli de montagnes, de grands espaces verts, et de multiples lacs, avec de la neige un peu partout. Est-ce que c’est comme ça, en vrai ? »
DC d’Alice Korvander.

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Fönn Hersdóttir

Humain(e)

Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

Réponse 5 mercredi 07 septembre 2016, 14:28:46

Ces paroles et cette tranquillité. Combien, dans d'autres cas, le train du monde lui semblait lassant, insipide, banale et stérile. Mais ce moment était tout autre. Empli de calme, elle appréciait ce moment comme nul autre depuis son arrivée sur cette trop grande île. Dans ce simple café, dans un coin de celui-ci où l'on pouvait voir, dehors, le monde défiler alors que les ombres grandissaient lentement, chassant peu à peu les vives lumières, elles étaient là, à l'abri. A l'abri de ce monde trop grand, de ces foules semblables à des marées en colère. Et elle était accompagnée. Et quoi que les femmes ne furent jamais son genre de prédilection, il fallait croire que seul un fou pouvait jurer à jamais. Et Fönn était de celles qui, malgré des connaissances nombreuses, se savaient encore ignorantes.

Elle secoua la tête légèrement, puis rehaussa ses lunettes sur son nez.

- Il n'y a... nul besoin, ni recherche de l'originalité pour vivre. Chacun fait ce vers quoi le destin -à moins que ce ne soit un Dieu- nous guide. Il n'y a pas de basses tâches, ou de tâches ingrates. Les besoins de ce monde doivent être remplis dans tous les cas, non ?

Que ce soit secrétaire, archiviste, restauratrice, ou quel que soit le métier d'une personne. Chacun avait son intérêt, et chacun nécessitait des qualités certaines. De cela au moins, Fönn en était convaincue. Mais plutôt que de s'attarder sur son métier, et de le mettre un peu en avant, à la douce surprise de l'islandaise, Shani préféra changer de sujet. Et à défaut d'en apprendre plus sur son activité actuelle, elle en apprit plus sur Shani et son passé. Elle sourit légèrement, touillant du bout d'une cuillère le chocolat chaud désormais tiède.

- Vous savez... De mon point de vue. De l'Islande. Tout parait étranger, ou trop civilisé. J'apprécie trop le calme où mes sens ne sont pas tout de suite submergés par une pression trop grande. Trop de gens, trop de bâtisses qui grattent le ciel, beaucoup de bruit. Je préfère... l'abandon.

Elle rosit légèrement, et prit une gorgée de chocolat, soufflant dessus par mécanisme.

- L'islande est très proche du nord. A tel point que parfois, le ciel ne devient jamais nuit pendant une période de l'année, ou jamais jour selon l'époque. De plus... Comme le japon, au moins sur ce point, l'importante activité volcanique nous offre des sources chaudes. Et... plutôt que de la neige partout, il y a de longs espaces où la nature n'a que peu sa place, où la terre est jaune et rouge... Mais il y a de tout. C'est... Bien différent de tout ce que l'on peut voir ici et là.

Et elle s'interrompit. De base, elle n'était pas la plus à l'aise à parler d'elle ou de son pays, même si elle en était fière. Et encore plus, de façon générale, elle n'était pas la plus à l'aise à parler. Pourtant ici, les mots filaient les uns après les autres. Comme si elle avait peur qu'un silence ne mène qu'au départ de cette jeune demoiselle à peine rencontrée. De sa main recouverte de son gant de latex habituel, elle caressa machinalement les quelques fleurs tatouées sur son avant bras. Elle ne savait plus que dire. Et pourtant, elle ne voulait pas vraiment que ce moment cesse déjà.

Pourtant, elle restait là, à la regarder. Les lèvres légèrement entrouvertes, pour laisser passer un murmure, presque inaudible.

- Ást lítur ekki með augunum en með sál...


Shani Stevens

Dieu

Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

Réponse 6 dimanche 11 septembre 2016, 10:12:02

Shani ne savait pas grand-chose sur l’Islande, et Fönn était la première Islandaise qu’elle croisait. Par conséquent, elle désirait en profiter. La jeune femme avait toujours eu soif de connaissance et de culture. Elle ne connaissait pas la jeune femme rousse depuis longtemps, mais la secrétaire sentait déjà un attrait vers elle, une attirance qui ne faisait que croître. Elle aimait sa belle voix, avec des sonorités assez hachées et tranchées pour réussir à prononcer les sons en anglais. Les accents d’une personne étaient comme une carte d’identité, trahissant toujours les origines d’une personne. Shani, elle, parlait anglais depuis qu’elle était toute petite, grâce à sa mère, mais elle avait un accent français qui lui valait son succès ici... En plus de son décolleté. Fönn avait un accent que Shani n’avait encore jamais attendu, et, et c’était là un atout considérable, elle était d’une redoutable beauté. Sa redoutable chevelure de feu, ses yeux bleus étincelants, sa délicieuse bouche rosâtre... En réalité, plus elle parlait, et plus Shani s’imaginait presser ses belles lèvres contre les siennes. Depuis qu’elle était arrivée à Seikusu, elle avait rencontré quantité d’individus bizarres. Elle avait été violée et séquestrée par un gang de femmes en combinaisons noires moulantes avec des seins gigantesques et des phallus énormes,  une situation si irréelle qu’elle s’était souvent demandée si elle ne l’avait pas rêvé... Avant de se rappeler les tatouages qu’elle avait sur les fesses, preuves indélébiles que la jeune secrétaire n’avait pas rêvé.

Fönn lui expliqua ainsi qu’elle n’aimait pas les grandes villes, préférant le calme, le silence, « l’abandon »... Une phrase bien curieuse, mais elle enchaîna ensuite sur l’Islande, lui décrivant un pays sauvage et ardu. Un endroit proche du Pôle Nord, puisque l’Islande était juste au sud du Groënland. Les nuits pouvaient donc se prolonger longuement, ainsi que les jours, et, pour le reste, Fönn lui présenta cette île comme un endroit découpé et escarpé par les montagnes.

« D’accord. Ça a l’air... Atypique. Et rugueux. »

Rien à voir avec les grandes plaines vertes de France, et les forêts immenses de pins au sud-ouest. La secrétaire observa alors la main de Fönn, et constata qu’elle avait un gant en latex autour de ses doigts. Ceci provoqua chez elle un léger rougissement, en lui rappelant... D’autres choses. Curieusement, elle n’avait pas encore remarqué que l’archiviste portait un vêtement de ce type, et elle avala rapidement son café, afin de dissimuler le mordillement de ses lèvres en ayant une vision... Une vision où Fönn avait ses gants et des bottes, nue, et couchait avec une Shani qui la prenait en levrette dans une combinaison moulante noire en cuir, ou en latex.

*Calme-toi, Shani, tu ne peux pas fantasmer comme ça sur toutes les personnes que tu croises !*

La voix de la raison tentait en vain de s’imposer dans son esprit, de réfréner ses fantasmes. Et, comme à chaque fois, elle savait qu’elle s’engageait dans une lutte vaine, car sa volonté de tempérance avait, face à sa lubricité, la puissance d’un deux face à un flush royal. Et, alors qu’elle revenait à elle, Fönn lui parla soudain... En islandais. Un léger sourire vint alors éclairer les lèvres de Shani, et elle lui demanda, naturellement, la traduction de sa phrase :

« Hum... Désolée, Fönn, je ne parle pas l’islandais. Je... J’espère que ce que tu viens de dire n’était pas offensant, au moins... Même si... Même si ça n’en avait pas l’air. Enfin... Je crois... »
DC d’Alice Korvander.

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Fönn Hersdóttir

Humain(e)

Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

Réponse 7 dimanche 11 septembre 2016, 15:39:21

Ce duo atypique était là. Etrangères l'une et l'autre, étrangères l'une à l'autre dans ce café. La nuit commençait à étendre maintenant clairement les ombres des gigantesques immeubles sur les rues de cette jungle de béton. Ici et là, les lampadaires s'allumaient, et dehors, le flux de personnes commençait enfin à ralentir. Voilà qui devenait un peu plus respirable. Le temps reprit son cours, et Fönn pu réagir, toujours sur l'Islande, toujours de cette voix emplie d'une douceur infinie.

- Les plateaux, en Islande ont un caractère qui leur est propre. Ces plaines sans fins, débouchant sur ces pentes montagneuses, couvertes d'une verdure uniforme, respirent le calme et la confiance ; elles font pénétrer dans l'âme une émotion douce et triste. On éprouve un indicible bonheur à s'asseoir, à l'entrée d'un village Islandais, à l'ombre d'un des rares pins. Devant vous, alors s'étend peut-être une longue Varmahlíð, une des fermes traditionnelles, avec le toit en tourbe, recouverte d'une verdure complète. L'air est légèrement toujours balayé par ce vent omniprésent, portant les odeurs de tourbe et de poisson en train de sécher quelque part, ou les émanations du plateau réchauffé par ce soleil discret. Rien ne trouble ce silence, si ce n'est le grincement rauque d'un chariot vide, ou quelques cris d'animaux, rennes ou autre, porté par cet éternel vent.

Elle pinça les lèvres, par crainte de parler trop. Définitivement peu habituée à un tel verbiage, elle se laissait glisser par ses pensées, et ses souvenirs. Nombre de fois où elle s'était aventurée, livre sous le coude, dans ces longues étendues sauvages, évitant cours d'eaux torrentiels et autres pièges que la nature lui offrait, tout cela pour se réfugier dans une de ces cabanes solitaires, où elle pouvait lire et se plonger totalement dans les lignes offertes. Mais quelque chose avant changé, dans le comportement de sa compagne de café.

Des rougeurs s'étaient accaparées ses joues, et elle semblait plus fébrile. Elle tapota un doigt ganté sur la table, attirant le regard un bref moment de Shani, et l'archiviste eut un léger déclic. C'était cela qui l'avait rendue ainsi ? Un gant opéra de latex. Intéressante découverte, si tant était que c'en fut une en effet, et non pas une des mauvaises interprétations de l'esprit. Mais un fin sourire s'éleva sur ses lèvres, alors qu'elle croisa les jambes sous la table, laissant son escarpin lassé effleurer la jambe de la française.

Prenant son temps, et surtout, préférant ne pas répondre à la dernière remarque qui soulevait une demande implicite de traduction, elle secoua la tête. Et si...

- Non. Il n'y avait définitivement rien d’offensant dans mes paroles. Simplement une citation d'un auteur connu, disparu depuis longtemps. Guère d'intérêt pour notre sujet...

Mais... Elle ne pouvait pas s'échapper, non ? Elle porta, pour s'ajouter du temps de réflexion, sa tasse de chocolat chaud à ses lèvres, et finit le fond qui restait. Se tapotant avec candeur les lèvres d'une serviette pour faire disparaître les quelques traces de chocolat, elle reprit.

- Cela parlait surtout de comment l'Amour se voit. Avec les yeux, ou bien avec l'âme. (Une petite pause.) Je pense le second. Surtout avec mes sens qui sont trop facilement surchargés par l'environnement.

Ce fut à son tour de rosir légèrement, sa peau pâle se colorant. Autant se lancer. Une révélation ne coûtait rien.

- Pour cela. Je préfère les abandonner. Pour m'en remettre totalement à quelqu'un. Oublier les fils d'une pensée décousue, tiraillée par trop de crochets pour être menée quelque part, et ne se faire guider que par une poigne douce mais ferme qui profiterait de ces sens refermés. La mélodie d'un silence sans vision dirigée par un maître d'orchestre est plus appréciable qu'un capharnaüm auditif.

Elle pinça les lèvres se souffla par le nez. Était-ce une déclaration, juste un aveux d'appréciation quant à des goûts particuliers. Pourquoi l'avait-elle dit à cette jeune secrétaire à peine connue. Sous la simple devinette bancale d'une réaction supposée à un gant de latex. Elle était folle, sûrement. Mais déjà, elle était venue dans ce pays inconnu sur un coup de folie. Alors si ce voyage devait être sous le règne de cette émotion, alors, peut-être fallait-il s'y plier.


Shani Stevens

Dieu

Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

Réponse 8 lundi 12 septembre 2016, 18:21:12

Dans une conversation, on dialoguait avec ce qu’on disait, mais aussi, et surtout, avec ce qu’on ne disait pas. Et c’était précisément le cas ici, où Shani n’ignorait pas les quelques mouvements discrets de Fönn. Le regard de l’Islandaise croisa le sien, et elle sentit ensuite sa jambe effleurer innocemment la sienne... Mais d’une manière qui n’avait, en réalité, pas l’air si innocente que ça. Guère dupe, Shani l’avait laissé faire, tout en l’écoutant parler, lui parlant encore de l’Islande, de ces vastes landes sauvages, semblant décrire presque décrire un paysage médiéval, avant de finalement lui expliquer que sa phrase parlait « d’amour ». Ses explications, en réalité, auraient bien mérité d’autres explications, et forcèrent Shani à se concentrer, afin d’essayer de saisir le sens de ce que la femme disait. De ce qu’elle comprit, Fönn lui expliquait qu’elle ne se fiait pas à ses sentiments, par nature trop versatiles, et préférait « la mélodie d’un silence sans vision ».

*Elle m’avait caché qu’elle était poète, aussi...*

Shani mémorisa sa dernière phrase dans sa tête, se la répétant dans plusieurs reprises, essayant de la décortiquer... Avant de se dire qu’elle n’avait tout simplement pas compris. Comment le silence pouvait-il être mélodieux ? Tout ce qu’elle comprit, c’est que Fönn préférait juste le calme au bruit, ou, en enjoignant des termes philosophiques, le stoïcisme à l’hédonisme. Ce faisant, Shani était confuse, car elle voyait Fönn rougir légèrement, se mordiller les lèvres, effleurer sa jambe, soit essayer de la séduire, mais avec un discours qui était à rebours de cette interprétation, puisqu’elle lui disait qu’elle n’aimait pas la passion. Ou alors, peut-être que Shani ne comprenait pas très bien ce qu’elle disait, mais c’était, à son sens, la meilleure interprétation possible.

Ce faisant, la secrétaire ne savait plus trop quoi dire, car, elle, elle préférait justement le bruit au silence. Elle préférait la passion des corps au fait d’apprécier les choses simples de la vie. En somme, Shani ne savait guère quoi faire, et se racla donc la gorge, un léger silence s’installant entre les deux femmes.

« Eh bien... Je ne suis pas sûre de partager votre point de vue, mais l’intérêt de la vie réside dans la diversité des opinions, après tout. J’aime le calme, mais… J’aime aussi la passion que la vie peut procurer. Je ne pense pas que l’être humain soit fait pour vivre seul, ou pour contempler éternellement le silence. Pour ma part, je ne m’épanouis que dans les couleurs vives et chatoyantes, dans les endroits plein d’énergie, vibrants de vie et d’animation. »

Peut-être était-ce pour ça qu’elle était une secrétaire ? Parce qu’elle aimait cette vie sportive, faite de frisson et de joie… A fortiori dans un établissement scolaire comme Mishima, un endroit qui débordait de vie et de passion. Elle lui souriait donc, pas convaincue d’avoir pleinement compris ce que la femme essayait de lui dire.

« Il faut profiter des choses et des opportunités qui s’offrent à nous, Fönn, pendant que nos corps nous le permettent encore. »

Et Shani ne s’était pas trompée de mot. Elle avait utilisé à dessein le mot « corps », comme un message implicite, mais pour autant de plus en plus limpide, qu’elle souhaitait faire passer à la jeune et très ravissante femme assise devant elle.
DC d’Alice Korvander.

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Fönn Hersdóttir

Humain(e)

Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

Réponse 9 lundi 19 septembre 2016, 14:13:07

Elle était... Déçue. Cette femme, secrétaire aux intérets multiples, à l'intelligence vive, semblait avoir compris à peu près tout le contraire de ce qu'elle avait exprimé. Apparemment, ses paroles ne pouvaient toucher l'esprit de cette jeune femme. Peut-être était-ce dû surtout à l'apparente différence qu'il y avait entre ces deux êtres ? L'une portée sur le symbolisme exprimée dans toutes ses manières, et l'autre, sur les faits directs ? Pour peu, son égo l'aurait fait partir. Mais elle ne le souhaitait pas. Après tout, la secrétaire saisissait des choses, tout de même. Et dans tous les cas, dans cette ville, dans ce pays, elle n'aurait sûrement pas d'interlocuteur aussi... agréable pour converser ou plus. Ainsi, valait-il peut-être l'intérêt, de l'éduquer. De lui faire comprendre ce monde de symbole et d'importance. Elle secoua la tête doucement, alors qu'un sourire illumina lentement son visage.


- Nous nous sommes mal compris, je pense, fit-elle d'un ton doux. J'aime la passion. Mais surtout, j'aime ce qu'elle représente. Mais vous avouerez, je pense, qu'un cri -de plaisir, de douleur, autre- au beau milieu d'une nuit, poussé dans un parc vide a plus d'impact qu'un cri au beau milieu d'une foule bruyante et désintéressée. J'apprécie le calme pour ce qu'il laisse exprimer. J'apprécie le silence, car avec lui, mes sens, et moi-même pouvons nous concentrer sur une seule personne uniquement. Sur un but unique, plutôt que de s'éparpiller. Je suis là, pour qu'une voix seule guide mes actes. Qu'une voix seule soit la voie à suivre pour moi. Pour ne m'en remettre qu'à celle-ci.

Elle fit une petite pause, triturant nerveusement la tasse vide devant elle de sa main gantée. Ses joues s'étaient doucement rosies à ces nouvelles paroles. Peut-être espérait-elle simplement que ces explications, et celles à venir, ne feraient pas fuir cette Shani. Mais encore une fois. Elle n'avait rien à perdre, tout à gagner, et ses paroles étaient toujours aussi...  Enfin.


- Je l'ai dit. Ma sensibilité de façon générale est supérieure à la normale. Ce que mes yeux voient, je le retiens. Ce que mes oreilles perçoivent, je l'enregistre. Et ce, pour tous les autres sens. Ce qui peut faire... que rapidement, ils surchargent. C'est pourquoi je vous suivais de très près, par exemple, en dehors de la librairie, quand vous nous avez amené ici, à travers la foule compacte. Les couleurs, habits, regards, bruits viennent dans mon esprit. Et... C'est pourquoi, en toute confiance. Je pourrai devenir aveugle et sourde, si c'était pour me concentrer à quelqu'un uniquement. Car cette personne deviendrait mon Phare.

Elle repoussa la tasse devant elle sur le côté pour prendre une main des deux siennes.


- Le symbolisme derrière chaque acte est important, pour moi. Imaginons. Quelqu'un s'abaisse devant une autre personne, jusqu'à poser ses lèvres aux pieds de cette dernière. Si l'acte peut paraître plus ou moins anodin, ou avilissant, ou autre. Il a surtout une signification sur une relation. La passion ne devrait jamais être seule. Tout comme le symbolisme sans l'acte n'existe pas non plus. L'un est intrinsèquement lié à l'autre et cela... Je ne pense pas que vous pourrez l'éviter, Shani.

Elle souriait doucement, puis détourna le regard, se mordillant les lèvres. Mal à l'aise. Elle avait bien trop parlé, et son habituel sens asocial reprenait le dessus. Elle se fit petite sur son siège, rentrant légèrement sa tête dans ses épaules. Quand elle reprit parole, sa voix se fit plus aiguë. Plus petite.


- Vous... Comprenez.... Mieux ? Ne faites pas attention juste aux paroles. Mais au sens. Ne faites pas juste attention aux actes, mais à leur signification, aussi. Ensemble ils offrent la signification...


Shani Stevens

Dieu

Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

Réponse 10 dimanche 25 septembre 2016, 00:56:23

On pouvait interpréter différemment ce qu’une personne disait, a fortiori quand cette personne aimait faire dans le lyrisme. Ce fut visiblement ce qui s’était passé pour Shani, et, quand Fönn lui expliqua avoir compris de travers ce qu’elle lui avait expliqué, Shani en rougit légèrement, se sentant... Un peu bête. Fönn s’efforça ensuite de lui préciser ce qu’elle voulait dire, à savoir qu’elle aimait bien la passion, mais que, du fait de sa mémoire eidétique, elle se refusait à l’exercer dans un groupe, mais avec seulement une autre personne.

*En réalité, je ne m’attendais pas à ce qu’elle parle déjà de... De sexe !*

Non pas qu’elle en soit dérangée ou choquée, mais, venant d’une étrangère, elle ne pensait pas qu’elle s’acclimaterait si vite à l’atmosphère de Seikusu, et au fait que, ici, dans cette ville, les relations sexuelles étaient particulièrement faciles à développer, comme si quelque chose, une force supérieure, avait béni cette ville par le sexe. Et ce dont Fönn parlait, cette « passion », n’était rien d’autre, pour elle, qu’une allusion sexuelle, jusqu’à parler de soumission. Ce faisant, Shani comprenait mieux ce qu’elle lui avait dit auparavant, elle n’avait juste pas été sur les mêmes références. Fönn... Fönn était en train de lui dire qu’elle ne pouvait, sexuellement ou sentimentalement parlant, s’attacher qu’à une seule personne, en raison de sa mémoire eidétique. C’était une raison valable en tant que telle, mais Shani soupçonnait aussi autre chose, une raison plus personnelle.

Un léger silence s’instaura donc suite aux révélations de Fönn, qui termina en lui disant de ne pas s’attacher au sens premier des mots, mais à leur signification. Elle hocha alors la tête, et répondit rapidement, en exprimant une banalité, comme pour tenter de calmer les choses, et pour lui montrer qu’elle allait lui répondre, après les multiples explications de la belle archiviste :

« Eh bien... Je pense avoir compris ce que vous vouliez me dire, je ne pensais juste pas que la conversation prendrait si rapidement un tournant si.... Intime, pour le dire ainsi. »

Elle sourit à nouveau, avant de se pincer les lèvres, observant davantage Fönn. Il est vrai que cette femme était vraiment très belle, et elle avait des yeux bleus absolument magnifiques. En réalité, Shani aurait pu se perdre dans de tels yeux pendant des heures sans le réaliser, et, tout à coup, elle se mit à imaginer des scènes, visualisant des images dans sa tête... Comme celle où Fönn embrasserait son pied, recouvert d’une botte en cuir, afin de lui signaler sa soumission, ou une autre où, après avoir fait l’amour, elles étaient toutes les deux nues dans le lit de Shani, Fönn ne portant plus que ses longs gants noirs, et Shani observant doucement son regard, en l’embrassant régulièrement...

La secrétaire reprit ensuite ses esprits, et se racla nerveusement la gorge, avant de réaliser que, pendant sa vision, elle avait avancé sa main, et agrippait maintenant celle de Fönn, tenant entre ses doigts ceux de Fönn, gantés et agréables à souhait. Elle envisagea brièvement de les retirer... Puis y renonça. Se pinçant les lèvres, elle esquissa ensuite un léger sourire.

« Je pense qu’on peut se tutoyer, si on en est à parler de passion, Fönn. Et, pour être tout à fait honnête avec toi, je dois admettre que... J’adore tes gants. »

Elle ne faisait que tourner autour du pot, car Shani n’avait pas encore vraiment répondu à ce que l’archiviste avait expliqué, mais elle comptait bien le faire. Souriant donc, elle entra dans le vif du sujet :

« Je dois te prévenir, Fönn, que je suis... Une femme qui aime énormément la passion. À dire vrai, j’ai une telle soif, en la matière, que je n’ai jamais trouvé une personne qui soit capable de l’épancher, ce qui explique pourquoi je côtoie bon nombre d’individus. Pour te le dire franchement, et pour que tout soit clair pour toi, le désir que je ressens est... Beaucoup plus fort que chez la plupart des individus. J’ignore pourquoi je suis comme ça, mais c’est ainsi. Chaque fois que quelqu’un me fait l’amour, et finit épuisé, moi, je suis satisfaite... Et en même temps assoiffée, car mon corps en souhaite encore plus. J’aime le sexe, Fönn, car le sexe est le plaisir suprême, c’est l’incarnation de la vie, de la nécessité d’une harmonie entre les gens. C’est un plaisir qui ne peut s’accomplir qu’en étant au moins deux. »

Sa prose était beaucoup moins lyrique, mais Shani avait toujours eu un certain franc-parler. Elle avait fait de nombreux tests pour essayer de comprendre d’où lui venait cette soif de sexe, et pourquoi les gens qu’elle côtoyait aimaient tant lui faire l’amour. Elle avait réalisé des tests sanguins, sans savoir que, à chaque fois, son père, son véritable père, Eros, avait dissimulé ses origines réelles. Shani l’ignorait, mais elle était une demie-Déesse, et, quand on avait comme père le Dieu de l’Érotisme, alors il fallait bien s’attendre à être... Insatiable.
DC d’Alice Korvander.

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Fönn Hersdóttir

Humain(e)

Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

Réponse 11 dimanche 30 octobre 2016, 20:06:12

Fönn était gênée. Elle s'était jetée la tête la première dans ces paroles. Dans des paroles qui la firent rougir à l'intérieur, alors qu'elle maintenait, tant bien que mal, un aspect correct extérieurement. Rester calme, surtout. Et peut-être partir ? Elle était aller trop loin d'un coup. Mais la compréhension qui semblait limitée de cette secrétaire l'avait exaspérée ! Que diable aurait-elle dû dire de façon encore plus subtile pour l'amener sur ces points ? Elle ne savait même pas pourquoi elle en avait parlé au départ. Elle ferma les yeux, poussant un soupir. Mais avant qu'elle ne les rouvre, elle sentit des doigts, et une main qui emprisonnait les siens, gantés. Elle rouvrit les yeux, surprise, pour observer Shani.

Les yeux bleus de l'Islandaise se fixait ici, dans ces yeux, puis là, suivant la courbe de ce visage admirablement dessiné, s'attardant sur les oreilles, puis enfin là bas, sur ces lèvres à croquer.  Elle secoua la tête, sans pour autant retirer ses mains de cette emprise ferme et chaude.

Puis il y eut ce discours. Qui finit par réussir à faire rougir la pauvre étrangère, qui jetta des coups d'oeils aux alentours, espérant que les paroles de la secrétaire n'aient pas ateints des oreilles indicrètes. Et si un passant, ou une serveuse lui jetta un coup d'oeil, leur regard curieux semblait plus dirigé par rapport à son propre comportement qu'aux paroles de sa compagnes de lecture. Soulagée, elle poussa un long souffle, et son esprit lui laissa le temps d'analyser ce qui venait d'être dit.

- Que.. ? Je...

Elle pinça les lèvres en une fine ligne, pour plisser des yeux, sans lacher son regard de Shani, cette fois. Un autre soupir plus loin, et une dose de courage injectée, elle reprit.

- Je... Mmh. Je préfère de loin les circonlocutions et les emphases. Encore plus pour... parler de tels sujets. Je suis... Dirons nous, bien portée par le symbolisme. Sorte de romantisme, peut-être ? Pour autant... Ce que vous faisiez de vos... nuits ou autre. Vous n'avez pas à me décrire tout cela. Et encore moins dans un tel lieu...

La voix, sur la fin était devenue plus aigue. Son autre main, froide et sans gant, rejoint celle de Shani, pour se poser simplement dessus, profiter du toucher de cette peau douce.

- Mais... Je ne suis pas sûre où vous voulez en venir. Je doute... Qu'il soit très sain de parler ainsi à une presque inconnue. Que ce soit de ma façon, ou de la votre. Mais pour autant, nous sommes allées trop loin pour s'arrêter là, non ? Alors autant le demander directement. Que ce soit pour une nuit, ou plus. Voulez-vous, Shani, passer un peu plus de temps avec moi ? Histoire... De nous découvrir ?

Elle se mordit les lèvres plongeant son regard vers la table, pour ne pas avoir à affronter celui de Shani. Et cette rougeur envahissait à nouveau ses joues. Faire une telle demande.  Tout en gardant ce précieux vouvoiement, malgré la demande inverse de la part de sa camarade de table. Et puis zut. Dans tous les cas, elle l'avait demandé. Et elle ne pouvait pas vraiment revenir en arrière, n'est-ce pas ? Elle déglutit et se redressa pour se reposer face à la française.

- Découvrir nos passions ? Oui ?

Shani Stevens

Dieu

Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

Réponse 12 lundi 31 octobre 2016, 09:06:03

Shani avait jeté un pavé dans la mare, et souri en voyant Fönn rougir, ce qui allait, par ailleurs, très bien avec sa chevelure rousse, et ses belles joues. Elle avait une bouille assez ronde, et la voir rougir, c’était un spectacle très charmant. La secrétaire reconnaissait avoir parlé très crument, car elle voulait tester une théorie qu’elle avait en tête... Et cette théorie se retrouva, fort heureusement, bien vite confortée. Fönn, en rougissant, regarda ensuite autour d’elle, paniquée à l’idée que quiconque puisse les avoir entendu, avant de bafouiller, expliquant qu’elle préférait parler de sexe par le biais de « circonlocutions et d’emphases », de jolis mots. La secrétaire comprenait très bien ce qu’elle disait, mais avait fait mouche, vu que, ensuite, Fönn proposa de faire plus ample connaissance, et de « découvrir » leurs passions respectives. Shani ne put que sourire à nouveau, tout en se mordillant les lèvres, et en frottant légèrement ses cuisses l’une contre l’autre.

*C’est... C’est une invitation, non, ou je me trompe ?*

Difficile de le dire, car l’Islandaise avait un certain talent inné avec les mots. Mais Shani, contrairement à ce qu’on pouvait penser, n’était pas aussi bête que ça, puisqu’elle avait même réussi, à sa manière, à piéger la jeune femme. Certes, ce n’était pas vraiment un piège, mais la secrétaire le vivait comme ça ! De plus, elle-même avait légèrement rougi quand son imagination avait commencé à s’emballer. Car Fönn avait commencé en expliquant qu’il n’était pas très sain de parler ainsi à une femme qu’elle ne connaissait pas, avant de se raviser, dans la même tirade, en expliquant que, au point où elles étaient, il était impensable de faire machine arrière.

Alors, cherchait-elle, elle aussi, à la piéger, ou est-ce que Shani se faisait des idées, et est-ce que Fönn n’était pas, tout simplement, assez gênée par le franc-parler de Shani ? La secrétaire hésita un peu, puis sa main retourna attraper celle de Fönn, et elle se pencha vers elle. Décidée à suivre son instinct, elle embrassa la main de la femme, et sortit sa langue d’entre ses lèvres, s’en servant pour lécher brièvement ce gant, conservant ensuite sur ses lèvres un tendre sourire.

« Ce que j’en dis, ma chère, c’est qu’il est parfois... Excitant... De se laisser aller avec des inconnus. Des personnes qu’on ne connaît pas, mais dont on se dit que, fondamentalement, il ne pourra rien nous arriver de mal. Vous savez ce que c’est... Le frisson de l’aventure, le goût de nouvelles découvertes. Pour avoir rejoint le Japon, vous qui venez d’Islande, vous devez connaître ça. La seule question que vous devez vous poser, ma chère, c’est celle de savoir si vous serez en sécurité avec moi. »

Maintenant toujours sa main sur la sienne, elle y déposa un baiser supplémentaire.

« Moi, tu vois, fit-elle, et le passage au tutoiement était volontaire, je pense qu’il n’y a pas de réelle passion sans danger, sans frisson, sans... Sans incertitude. Et puis, même si on se connaît depuis peu de temps, on en sait déjà beaucoup l’une sur l’autre, non ? Deux étrangères en sol japonais, toi qui fais dans le lyrisme, moi dans le réalisme... »

Troisième baiser, léger coup de langue, et très bref raclement des dents sur la base de l’index. Une forme de subtilité buccale, mais qui laissait entendre bien des choses.

« Après tout, on dit que les contraires s’attirent, non ? Alors, dis-moi, Fönn, est-ce que je ne titille pas ta curiosité ? »

Shani savait déjà la réponse, mais elle ne résistait tout simplement pas à l’envie de titiller encore un peu la gêne de cette belle Islandaise...

...Parce qu’elle était tout simplement trop craquante quand elle rougissait !
DC d’Alice Korvander.

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Fönn Hersdóttir

Humain(e)

Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

Réponse 13 lundi 31 octobre 2016, 10:41:03

L'islandaise aurait pu paraître pure et innocente, pourtant, dans sa robe claire, lacée dans le dos. Mais il y avait ses gants, son visage qui rougissait facilement, signe que les pensées qui traversaient son esprit n'étaient pas les plus innocentes au monde, et signe aussi que les paroles et gestes de sa compagne de table faisaient mouche. Elle ne savait pas qui piégeait qui, après tout, elle était la première à avoir abordé ces sujets avec cette inconnue entreprenante, et c'était aussi elle qui avait dû s'expliquer plus clairement, car ses détours apparemment trop nombreux étaient...  Parfois fouillis.

Au baiser de Shani puis au premier coup de langue, Fönn haussa ses sourcils, ses yeux s'arrondissant derrière ses lunettes aux verres épais. Pis encore. Shani continuait à parler, sur un sujet risqué, et en restant penchée ainsi. Sûrement, ce duo qui sortait de l'ordinaire dans ce milieu très homogène japonais attirait l'attention. Sûrement, les quelques clients qui restaient dans ce café s'étaient au moins retournés, sinon pis. Mais l'étrangère ne lachait pas du regard le visage de sa compagne, l'écoutant.

Et la question méritait de se poser. Serait-elle en sécurité avec cette secrétaire décidément bien étrange ? Elle ne savait pas. Elle ne pouvait pas simplement dire 'oui', et se jeter dans les bras de cette inconnue. Elle n'en savait rien. Puis après un second baiser en vint un troisième plus prononcé, Fönn sentit même ses dents sur son doigt. Un bruit incongru, sorte de gémissement de surprise aigu s'échappa de ses lèvres, rapidement masqué par un toussotement de rattrapage. Définitivement, elle avait le rouge aux joues, qui s'étaient empourprée d'un ton supplémentaire. ELle plissa le nez.

- S'il est souvent dit que les contraires s'attirent, il y a, à la fin de ces histoires, aussi ce papillon qui se brûle lentement les ailes près de ce feu si intriguant. Et pourtant, il le sait, il le connait ce danger, car il le sent, plus il s'approche. Mais pourtant, il danse autour, jusqu'à s'embraser pour sombrer.

Elle se mordille la lèvre inférieure, puis retire sa main d'un geste, pour se redresser sur ses jambes, comme pour se donner du courage pour continuer, sans pour autant réussir à se départir de sa teinte coquelicot.

- Et si, Shani. Vous êtes ce feu insatiable, selon vos dires. Et je crains n'être que ce papillon aux ailes trop grandes, qui ne veut que s'approcher toujours plus.

Elle jetta un coup d'oeil vers les fenêtres, pour observer le flux de passants. Dieu soit loué, à cette heure il avait bien diminué, sûrement, ses sens seraient encore trop demandés, mais peut-être pas submergés. Elle eut un petit regard vers le ciel, pour remercier son dieu.

- Alors j'assumerai ce rôle. Je serai ce papillon-là. Chez vous ? Le petit appartement offert par la grande bibliothèque n'a pas grand chose de charmant, et serait peut-être exigu à deux.

Et, avant d'en dire encore plus et de se prendre dans ses mots, ses idées et ses pensées, elle fila vers le comptoir, pour baragouiner quelques mots en anglais-japonais à peine compréhensible, pour payer les boissons prises, avant de sortir pour respirer... Respirer, au dehors, parmi toujours cette foule qui, même si moins importante, avait un flux toujours impressionnant pour l'Islandaise. C'est sûr, c'était bien différent de chez elle. Elle se figea sur le palier du café, portant une main gantée à son coeur, et essaya de se calmer, mais le monde, devant elle, continuait de défiler, encore, et encore. Et pourtant, elle ne pouvait s'en détourner, absorbant ces informations.

Fönn vacilla légèrement, et s'appuya contre la verrière extérieure du magasin, respirant la bouche ouverte. Heureusement pour elle, Shani vint à sa rencontre, et elle fil vers elle, glissant une main gantée sur son bras pour s'y agripper, et murmurer quelques mots, d'une voix un peu enrouée.


- Filons. Je vous suis où que vous irez. Mais ne restons pas là.

Shani Stevens

Dieu

Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]

Réponse 14 lundi 31 octobre 2016, 12:48:53

Un papillon qui prenait feu... Amusante, l’image amena un sourire sur les lèvres de Shani. Elle était dans un domaine connu, maintenant, un territoire où elle avait posé ses marques, et son empreinte était maintenant sur Fönn, dont le discret gémissement ne lui échappa pas quand elle posa ses dents sur son doigt. Un très léger cri, qu’elle étouffa rapidement dans un bruyant toussotement, comme pour signaler que sa gorge était juste enrouée. Mais Shani n’était pas dupe. Elle voyait ce regard fuyant, cette inquiétude, la peur... La peur, non pas de Shani, mais du regard des autres. Et ça, c’était intéressant à noter. Shani avait été très claire sur ce qu’elle proposait, sur ce qu’elle voulait. Fönn l’attirait, comme un aimant attire une pièce de métal. Elle avait une sorte de « perversion romantique », employant de belles images pour décrire des choses très brutes, très... Très sexuelles. Une sorte de poète de l’érotisme, avec une voix de velours, et un magnifique corps. Elle était tout simplement parfaite, avec quelques formes là où il fallait, s’éloignant ainsi du cliché de l’anorexique, qui n’excitait pas tant que ça Shani, elle-même ayant, ici et là, des formes. Des formes qui se mariaient à la perfection, faisant des deux femmes deux singulières beautés, chacune étant, en quelque sorte, à l’image de son pays d’origine. Elle, Shani, la Française séduisante, piquante, tentatrice et provocatrice, et elle, Fönn, l’Islandaise, à la beauté hivernale, aux yeux bleus très clairs, et qui faisait preuve de cette poésie dont on pouvait en concevoir les rimes le long des fjords et des glaciers, à observer les aurores boréales en sentant l’inspiration vous transporter.

Fönn, donc, était un papillon qui allait se brûler les ailes. Shani maintenait toujours sa main contre la sienne, entremêlant ses doigts contre les siens, sentant l’agréable texture du latex, qui la faisait frémir. Le cuir, le latex, des matières très sexualisées, des textures que la secrétaire adorait, et qui avait le don exceptionnel de stimuler son imagination... Et, quand Fönn se retira pour aller payer au comptoir, Shani resta assise, se mordillant les lèvres. Cette fois-ci, il n’y avait plus aucun doute possible : un œuf avait éclos dans son nid. Un œuf flamboyant, tout chaud, qui l’amenait à contracter inconsciemment ses cuisses.

*Le latex... La peur du regard des autres... Comme si elle redoutait que ses propres fantasmes soient connus des autres...*

Shani réfléchissait silencieusement, pendant que son amie (on pouvait la qualifier ainsi, maintenant, non ?) l’attendait patiemment dehors. Finalement, Shani se releva à son tour. Fönn était loin de se douter que la flamme devant laquelle elle comptait frotter ses ailes était en réalité un feu flamboyant, incandescent et immense. La secrétaire n’avait rien exagéré en lui glissant qu’elle était, sexuellement parlant, terriblement gourmande. Nymphomane, Shani l’était vraiment, et, si elle avait vécu ça comme quelque chose d’horrible en France, ici, à Seikusu, elle avait pu admettre cette part d’elle-même.

En même temps, il n’y avait qu’ici qu’elle avait été la proie d’un gang de femmes aux seins disproportionnés qui l’avaient sexuellement torturé, avant de l’emmener dans une ferme sinistre dans la forêt, où elle avait été également torturée pendant des heures...

La secrétaire rejoignit la sortie du Starbuck, et vit Fönn, adossée contre un mur, magnifique dans sa robe blanche, avec des lacets élégants dans le dos, et ses longs gants noirs. Avec sa chevelure de feu, et ses yeux perçants, elle dénotait par rapport aux Japonaises, et Shani lui sourit en se rapprochant. Comme si elle était convaincue que les gens du café la regardait, elle se pressa d’ordonner à Shani de filer, et cette dernière acquiesça.

« C’est entendu... Mais, avant ça... »

Shani libéra son bras de la main de Fönn, et avança sa main, venant ainsi serrer celle de l’Islandaise dans la sienne, un nouveau sourire amusé venant ensuite se nicher sur ses lèvres.

« Voilà ! Comme ça, c’est mieux. »

Elles se dirigèrent ensuite vers le plus proche arrêt de bus. C’était le meilleur moyen pour aller chez Shani. Miracle du hasard, il n’y avait personne à l’abribus, ce qui fit que, très rapidement, une idée malicieuse traversa l’esprit de la facétieuse secrétaire. Tandis que les deux femmes étaient là, entrant dans l’abri, Shani se retourna vers Fönn, et l’une de ses mains, celle qui ne tenait pas celle de l’Islandaise, alla caresser sa joue. Elle se mordilla doucement les lèvres, l’observant silencieusement.

« Tu sais, avant de venir chez moi, je pense qu’un avant-goût ne fera pas de mal... Non ? »

Et, sans même vraiment laisser le temps à la femme de répondre, Shani se rua sur ses lèvres, et les scella par un tendre baiser, plaquant dans la foulée le corps de la femme contre le rebord de l’abri.

« Hmmm... »
DC d’Alice Korvander.

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