C'était Minase qui l'avait invité? Mais pourquoi? Elle allait devoir l'interroger sur ce sujet plus tard. En attendant, elle se sentait mal à l'aise. Shenjo semblait... Non, en fait elle savait très bien ce qu'il faisait, elle l'avait déjà vu faire plus d'une fois, quand ils étaient jeunes. Il était... vexé, et pour une raison un peu égoïste, Nori apprécia cela. Ses sentiments pour lui étaient finis, mais savoir qu'il éprouvait une sorte de jalousie pour elle restait plaisant à savoir.
« C'est vrai je t'ai brisé le coeur. C'était une erreur seulement à l'époque j'etais plus jeune et moins reflechi.C'est moi quid evrait être ici en tant que futur marié et Minase dans le public avec ses yeux pour pleurer. Tu le sais et je le sais, même lui doit le savoir au fond »
-Ce n'était pas une erreur et tu le sais. Tu n'as jamais tenue à moi comme Minase peut tenir à moi. Et tu as tord, tu sais... Je ne t'aurais sans doute jamais épousée. En fait, même si tu n'avais pas rompu, peut être que j'aurais fini par te quitter pour Minase.
Ce n'était pas totalement un mensonge. Sa relation avec Minase était le jour et la nuit de sa relation avec Shenjo. Vivre avec son futur époux était un plaisir, il y avait une réelle chaleur entre eux, et un amour profond et sincère. Elle était simplement heureuse avec lui, alors qu'avec Shenjo...
Sa relation avec lui était magnétique. Dès la première qu'elle l'avait vu, elle était tombée amoureuse, une amourette de jeunesse. Et quand Shenjo a finalement daigné porter un regard sur elle, elle s'était laissée emporter par un tourbillon de sensation, sans pouvoir s'arrêter. Pourtant, jamais elle ne s'était imaginée se marier avec lui. Il n'était ce genre de compagnon.
« Aujourd'hui tu vas épouser un second couteau. Bien sur je ne doute pas qu'il t'aime, mais dis moi est ce que tu ressens la meme passion que pour moi ? Il te respecte tellement, il t e met tellement sur un piedestal que je parie qu'il ne te donne pas le sentiment de satisfaction que tu mériterais. Il ne te voit pas uniquement comme une femme désirable qui a besoin de se faire combler.Tu es sa déesse mais tu restes une humaine avec des besoins, de envies. »
-Tu te trompes... Minase me satisfait totalement. Je l'aime, sincèrement, et tant pis si tu ne peux l'accepter...
Sa voix s'était un peu cassée quand elle réalisa qu'il était aussi proche d'elle. Elle sentait son souffle contre son visage, son sourire ayant toujours le même effet pervers sur elle. Trop souvent elle s'était laissé tentée par celui ci. Mais pas cette fois. En tout cas, elle se le répétait comme un credo.
« Moi en tout cas, il m'arrive souvent de penser à toi quand je prends Yukie. Ta bouche et te seins me manquent»
Le souffle de Nori fut coupé pour quelques secondes. Des images des nuits passée avec Shenjo remontèrent dans son esprit. Une bouffée de chaleur l'envahit. Bien sûr que Minase ne lui donnait pas le plaisir que Shenjo lui donnait à l"époque. Ou plutôt, il s'agissait d'un plaisir différent. Elle était comblée avec Minase, par sa chaleur, et son affection débordante. Elle se sentait importante pour lui, alors que Shenjo ne voyait en elle qu'une... sorte de poupée gonflable.
Elle faillit le giffler avec sa main gantée de blanc. Mais elle se retient, se mordant la lèvre, lorsqu'on toqua à la porte. Ne pas dévoiler sa présence? Au contraire, elle allait ouvrir la porte en grand, demander qu'il sorte devant témoin! Elle voulait que tout le monde sache ses propos, que Minase... Ses yeux s'agrandirent et ses traits s'affaissèrent, passant de la colère à la peur. Que dirait Minase s'il savait que Shenjo était venu lui faire des avances? Elle savait, quoi qu'elle en dise, que Minase avait toujours un sentiment d'infériorité par rapport à Shenjo. Il avait peur qu'il ne revienne et l'emmène, elle, loin de lui. S'il savait, il pourrait même annuler le mariage! Elle ne pouvait prendre le risque.
Alors elle se dirigea, soutenant entre ses mains les jupons de sa robe, dévoilant ses chevilles, pour arriver à la porte. Elle ouvrit le loquet de discussion, alors que Shenjo se dissimulait derrière une armoire. Il s'agissait du prêtre, un vieil homme qui croyait en les saintes vertus de l'amour, le visage burriné par les années, le front dégarni par l'oeil vif.
-Mon père...?
-Je suis venu vous prévenir, ma fille, que la cérémonie allait commencer en retard! Nous avons un léger soucis avec le matériel audio, qui date un peu. Mais rien d'irréparable, vous serez mariée d'ici ce soir, je vous le promet!
Nori se décomposa. La cérémonie repoussée...? Elle jeta un regard à Shenjo qui semblait avoir un sourire de triomphe. Elle balbutia des remerciements au prêtre, refermant le loquet, et se décolla de la porte. Le stress montait en elle, alors qu'elle se positionna derrière un épais fauteuil vert clair, comme pour dresser un rempart entre elle et lui.