CHAPITRE 1
Douces promesses d’avenir
«
N-Non... Oh mon Dieu, non... Jack... Non, pitié... ! »
Dans le sinistre chalet plongé dans la pénombre, la femme courait à toute allure. Elle pleurait à chaudes larmes, après avoir délaissé le corps ensanglanté, à qui la moitié du cou avait été sautée. La démarche de la femme était rapide, mais nerveuse. Derrière elle, la porte de service du chalet, celle donnant sur le sentier menant au groupe électrogène, claquait furieusement sous l’effet du vent, et le tueur s’approchait. Un homme massif, portant entre les mains une lourde hache à incendie. Il s’avança rapidement, la respiration longue et profonde, et la femme traversa le couloir rapidement, rejoignant le salon, sentant l’homme sur ses traces.
La longue robe de soirée en satin qu’elle portait la trahit quand elle approcha du tapis, et elle trébucha dessus, s’ouvrant le genou. Dans son dos, le tueur leva bien haut la hache, et elle hurla, écartant les jambes, ce qui fit que la hache alla se planter dans le sol, ouvrant le tapis. Elle se retourna alors, et, horrifiée, ne voyant pas le visage du tueur, dissimulé derrière une épaisse cagoule et des lunettes de skieur, rampa rapidement, posant une main sur la marche, et s’empressa de grimper à l’étage du chalet.
«
Non-non, non... »
Pas le temps de pleurer, elle grimpa rapidement les marches, et l’homme la suivit rapidement. Elle fila sur la gauche, et ouvrit une porte menant vers la salle de bains, puis la referma. Les mains de Doutzen tremblaient nerveusement, et elle tenta, tant bien que mal, de mettre la chaîne, avant qu’un coup de pied ne la fasse reculer, juste après avoir mis la chaîne. Le tueur tenta de forcer le passage, et, constatant que la chaîne avait été mise, s’improvisa en Jack Nicholson, et frappa à travers la porte, arrachant les lattes de bois. Au bout de plusieurs coups, et tandis que sa proie hurlait, en cherchant en vain une échappatoire, la porte s’ouvrit brusquement, un violent coup de pied manquant l’arracher.
Le tueur s’avança alors, et se retrouva face à un déodorant, avec un briquet.
«
Prends ça, connard ! »
Gros plan sur le déodorant...
«
Et... COUUUUPEEEEZZZ !! »
Les lumières se rallumèrent immédiatement, et Doutzen soupira alors. Le réalisateur du film d’horreur semblait satisfait.
«
Très bonne prise ! Magnifique, Doutzen ! Prenez un peu de repos, vous l’avez bien mérité ! -
Merci, Doug ! »
Doug Walters, le réalisateur, était en train de tourner un film d’horreur, au scénario dont le classicisme était totalement assumé. Il vendait son film comme une déclaration d’amour aux
slashers des années 80’s, un peu comme le diptyque de Rob Zombie, sorti il y a quelques années. «
Until Dawn » était une adaptation très libre du jeu vidéo éponyme, et l’idée d’un film tiré du jeu avait laissé de nombreuses personnes sceptiques, le jeu vidéo ressemblant énormément à un film. Les scénaristes avaient ainsi affirmé que le scénario s’éloignerait, sous bien des aspects, du jeu vidéo, mais en reprendrait certains thèmes, qui étaient transversaux à tout film d’horreur. Le scénario ressemblait, de fait, à ce classique des années 1990’s, «
Souviens-toi... L’été dernier », une histoire de vengeance où les victimes n’étaient pas toutes blanches.
Suivant le scénario du film, il y avait, au début, une introduction, où des jeunes, allant à un chalet pour des vacances naturistes, commettaient un meurtre. Les années passaient ensuite, et le souvenir de ce crime revenait les hanter dans la vie, jusqu’à els ramener ici, dans ce chalet. Ce n’était clairement pas le film du siècle, mais, pour Doutzen, c’était un début. La «
rescapée » était la vedette de ce film.
Elle regarda le « tueur », et lui sourit quand l’homme enleva sa cagoule.
«
Tu sais, avoua-t-elle avec un léger sourire,
tu es vraiment flippant quand tu veux... »
Elle souriait à l’attention de l’autre acteur.
Il s’appelait
Quentin.
Pour elle et pour lui, c’était leur tout premier film, et, pour Doutzen, ça faisait maintenant trois ans que son père adoptif, Reto Kroes, avait été arrêté, et qu’elle goûtait maintenant à une nouvelle vie, loin du Japon... Là où elle avait toujours rêvé d’aller, en étant enfant. Aux États-Unis.