«
Hnnnnn... -
Haaaaa... Haaaaaa... »
Son corps ondulait lentement. Bien que ce ne soit nullement utile, un feu crépitait dans l’âtre de la cheminée. Sa seule fonction était de donner un charme à cette chaude nuit dans le palais des Magoa. C’était une grande demeure, en Enfer, bâtie quelque part dans le Cercle de la Luxure, au-dessus de rivières volcaniques. Une construction atypique, celle d’un immense palais dont l’entrée était bâtie sur le rocher, avant d’être soutenu par une infinité de piliers énormes plantés dans le sol, formant un paysage architectural exceptionnel. En ce sens, le palais des Magoa ressemblait à la grande majorité des constructions infernales : des structures atypiques, de longs piliers qui formaient les soubassements de ces constructions.
Le palais Magoa était relativement grand, avec d’épaisses murailles, de longs drapeaux verticaux qui étaient le long du fronton, avec de nombreux gardes. C’était un palais situé, sous la surface de l’Enfer, dans des séries d’immenses grottes. Le palais en lui-même s’articulait autour d’une immense cour centrale, aussi grande que plusieurs terrains de football, surplombées par une série de ponts, et où s’amassaient une masse informe et grouillante... Les
damnés, les gens qui avaient été jugés par les Grands-Juges Infernaux, et reconnus coupable du vice de Luxure. Ils étaient récupérés dans les Limbes, et balancés ici, dans les Cours, où ils copulaient au milieu d’une masse grouillante, pendant des jours et des jours. À ce stade, ce n’était même plus de la luxure. Une odeur infecte s’échappait de ces corps boueux, en sueur, qui couchaient entre eux, baisant sur des cadavres et dans leurs excréments. Symboliquement, c’était une façon de perdre progressivement son humanité, pour devenir un démon.
Alastar, fort heureusement, ne se trouvait pas dans les Cours. Deux ravissantes esclaves dormaient à ses côtés. L’une s’appelait
Amalia, et l’autre
Ingrid. Délicieusement nues, elles étaient trop épuisées pour continuer à danser, et Alastar, dans sa somptueuse chambre, une grande pièce avec un lit énorme, et une cheminée dans un coin, était couché sous une femme qui dansait sur son sexe, ses mains pétrissant ses hanches, son regard fixé sur cette beauté rouge et cornue, dont le dos était léché par les flammes du cheminée, sa peau rouge s’en trouvant encore plus sensuelle.
Morri Magoa était l’une des nombreuses sœurs d’Alastar, une succube qui adorait coucher avec lui, et qui avait profité du fait que Le Diablotin soit ici pour jouer avec lui. Était-il l’heure de dormir ? En Enfer, le soleil n’existait pas. On dormait donc sans tenir compte du rythme journalier du jour et de la nuit. En fait, dans le palais Magoa, on ne se couchait pas parce qu’on était fatigués, mais parce qu’on avait envie de faire l’amour dans un lit.
Le Diablotin était, comme toujours, un amant insatiable, terrible, ses gènes d’Incube faisant de lui un amant véritablement
diabolique. Il avait épuisé Amalia et Ingrid, deux cochonnes comme on en faisait plus. La première avait été, avant de mourir, la maid d’une grande demeure à Nexus, qui avait usé de ses charmes pour se faire mousser. Femme vénale, elle avait ainsi obtenu l’amour de son « maître », qui avait déshérité sa famille légitime à son profit... Puis elle l’avait empoisonné, et avait ainsi pu bénéficier d’une fortune considérable. Ingrid, elle, avait été une dominatrice, une amatrice de cuir et de latex, ancienne psychologue qui violait ses patients. Les Grands-Juges les avaient condamnés en Enfer, et elles étaient devenues les esclaves du clan. Des beautés du Mal, tout comme Morri, qui couinait et soupirait, faisant craquer le lit.
Depuis combien d’heures dansait-elle ainsi sur lui ? Alastar avait perdu le fil, et s’en moquait. Morri, pour une succube, était encore jeune, mais pleine d’énergie, d’un dynamisme communicatif.
Dans un ultime soupir, son amante finit par se vider, et tout son corps sembla se détendre d’un coup, puis la femme s’écroula sur lui.
«
Ooohhhh... Alastar, hmmm... -
Haaaa, ma chérie... »
Les deux amants étaient en sueur, Le Diablotin clignant des yeux à plusieurs reprises, et laissa Morri somnoler contre son torse, en n’oubliant pas les deux règles d’Alastar : conserver son sexe en elle, et laisser l’une de ses mains sur ses fesses.
Ainsi, Alastar avait l’impression d’être dans son paradis personnel.
Il était bien loin de se douter que
quelque choseallait venir perturber cette sereine paix sexuelle...