Un monde parallèle [Pv : Jane Watson]

Jane était une femme très têtue. Quand elle s’était mis quelque chose en tête, il fallait avoir bien du courage pour la dissuader de continuer. Elle s’était promise de résoudre le mystère de Seikusu, de découvrir quels étaient ses pouvoirs magiques, et elle comptait bien réussir ça. James, le mystérieux James, sembla, lui, être tout d’un coup très emballé par les révélations en série de Jane sur son passé, et, de manière assez bredouillante, exprima son enthousiasme, en indiquant vouloir collaborer avec elle.

*Pourquoi cet emballement d’un coup ? C’est… Weird.*

Qu’est-ce que cet homme lui cachait ? Elle se demandait toujours ce que James était vraiment, car, honnêtement, il n’avait pas vraiment la carrure d’un magicien. Jane l’avait bien vue lui tomber sous le nez, mais elle se demandait si elle avait vraiment vu de la magie, ou… Ou autre chose. Une petite moue traversa ses lèvres à l’idée, tout d’un coup, de l’inviter réellement chez elle… Même si son « chez elle » était en réalité un « chez Nell », vu que c’était elle qui avait signé le bail, et qui payait le loyer. Cependant… Et bien, il était clair que Jane piétinait dans son enquête depuis maintenant des semaines, voire des mois. En fait, depuis qu’elle avait débarqué à Seikusu, elle n’avait pas progressé d’un iota ! Alors, peut-être que James pourrait lui fournir l’aide providentielle dont elle avait besoin ? Dans le cas contraire, et bien, au moins Jane pouvait se dire qu’elle avait essayé. Qui ne tente rien n’a rien, et elle devait bien se renseigner un peu.

Elle hocha donc la tête.

« Okay ! Allons-y, alors ! »

Rejoindre son appartement ne fut plus très long, et elle fila dedans. C’était un sympathique duplex avec un grand salon central, et Nell n’était pas là, étant toujours à l’université.

« Tu veux boire quelque chose ? » demanda Jane en se dirigeant vers la cuisine.

Elle attrapa la baguette de pain qu’elle avait acheté au déjeuner, puis alla vers le salon, et s’assit face à la table, où elle commença à découper le pain, avec du beurre. Entre-temps, elle prépara du chocolat chaud, histoire de se faire un sympathique goûter. Pour l’heure, la femme n’avait pas encore l’intention de mentionner le grimoire, mais elle comptait avancer quelques cartes.

« Bon, alors… »

Elle trempa son morceau dans le chocolat, et mordit dedans, laissant ainsi planer quelques seconds, avant de reprendre :

« Historiquement, les premières relations commerciales entre le Japon et Albion ont commencé au tout-début du 17^ème siècle, ont duré environ un demi-siècle, puis se sont gelées quand le Japon est entré dans la période du sakoku. »

Par « sakoku », on désignait une période historique du Japon qui fut instauré par Iemitsu Tokuwaga, en 1641, avant d’être officiellement terminé en 1853, soit plus de deux siècles après, sous l’influence des États-Unis, par le biais du commodore Matthew Perry.

« Mon ancêtre, Lord John H. Watson, a fait partie des premiers navigateurs anglais, mais… C’est compliqué. En 1613, le premier comptoir commercial anglais a ouvert au Japon, à Hirado. Il a duré dix ans, mais, pendant ces dix ans, on ne dénombre officiellement que quatre navires qui ont fait le voyage de l’Angleterre à Hirado. Hirado a été fermé en 1623 lors d’un massacre, et je pense que mon ancêtre avait cherché à rejoindre ce comptoir commercial. Je sais qu’il était un négociant qui travaillait pour la Compagnie des Indes Orientales, et qu’il était proche de John Saris, le premier commerçant anglais à avoir négocié avec les Japonais. Mais, après ça… Son navire ne compte pas comme faisant partie des navires ayant commercé avec le comptoir commercial d’Hirado, car il a échoué en mer. »

Jane se tut un peu, avant de poursuivre :

« Les colons d’Hirado ont retrouvé les débris du navire, qui s’est échoué. Hirado est une petite île près de l’île de Kyūshū, mais il y a de nombreux récifs. Ce qui est troublant, c’est que le voyage de John ne figurait pas dans les registres officiels de la Compagnie, mais son navire a bien échoué. J’ai trouvé les registres des Anglais d’Hirado, qui disaient avoir secouru de nombreux colons. Ils n’ont cependant jamais retrouvé le corps de mon aïeul, qui a été déclaré mort en mer. »

Jane se tut ensuite pendant quelques secondes, avant de reprendre :

« Maintenant, à ton tour… Si notre collaboration doit être réciproque, à toi de me dire ce que tu sais. »

C’était donnant-donnant, tout simplement.

Ils n'étaient plus loin de l'appartement de l'apprentie sorcière. Jane l'invita à entrer. L'appartement était plutôt cool, elle ne devait pas être dépourvue d'argent.

« Tu veux boire quelque chose ? »

" Oui, maintenant que tu le dit... cette téléportation m'a donné soif." Dit-il en souriant "Je veux bien un petit truc à boire s'il te plait. Je suis pas bien difficile, donne moi ce que tu as"

James se permit de s'asseoir. Même si il avait globalement récupéré, il n'y a pas à dire, les voyages entre les dimensions sont épuisant, et il n'a pas vraiment pu récupérer pour l'instant.

"Ton appart' est vraiment chouette Jane! Ça te fait un bel espace pour toi toute seule, pratique pour les soirées entre amis!"

Quand Jane revint de la cuisine, elle avait un chocolat chaud avec des tartines beurrées. Un truc simple mais efficace d'un univers à l'autre ! C'est alors que Jane allait donner une grosse quantités d'infos à James.

« Mon ancêtre, Lord John H. Watson, a fait partie des premiers navigateurs anglais, mais… C’est compliqué. En 1613, le premier comptoir commercial anglais a ouvert au Japon, à Hirado. Il a duré dix ans, mais, pendant ces dix ans, on ne dénombre officiellement que quatre navires qui ont fait le voyage de l’Angleterre à Hirado. Hirado a été fermé en 1623 lors d’un massacre, et je pense que mon ancêtre avait cherché à rejoindre ce comptoir commercial. Je sais qu’il était un négociant qui travaillait pour la Compagnie des Indes Orientales, et qu’il était proche de John Saris, le premier commerçant anglais à avoir négocié avec les Japonais. Mais, après ça… Son navire ne compte pas comme faisant partie des navires ayant commercé avec le comptoir commercial d’Hirado, car il a échoué en mer. »

James connaissait particulièrement la période qui a précédé celle ci. L'unification du pays par Ieyasu Tokugawa. De ce fait il put en conclure qu'a l'époque décrite par James, le japon était dirigée par un fils d'Hidetada. C'était un détail secondaire, mais James aimait savoir qui dirigeait un pays quand il devait voyager à une époque précise. De plus dans ce monde, l'histoire et la personnalité des dirigeants pouvait être sensiblement différente. Plus important, il y avait 4 navires qui ont officiellement fait le voyage de l’Angleterre jusqu'à Hirado. C'était une piste intéressante à supposé que le navire qu'on recherche avait officiellement fait le voyage. Le mieux serait de commencer par John Saris si celui-ci était proche de John H. Watson, il savait tout.

"John Saris hm? Intéressant... Je commencerais par me renseigner sur lui..."

« Les colons d’Hirado ont retrouvé les débris du navire, qui s’est échoué. Hirado est une petite île près de l’île de Kyūshū, mais il y a de nombreux récifs. Ce qui est troublant, c’est que le voyage de John ne figurait pas dans les registres officiels de la Compagnie, mais son navire a bien échoué. J’ai trouvé les registres des Anglais d’Hirado, qui disaient avoir secouru de nombreux colons. Ils n’ont cependant jamais retrouvé le corps de mon aïeul, qui a été déclaré mort en mer. »

" Hm... dans aucun registre officiel... bien évidemment... On peut donc supposer que ce John Saris l'a laissé passer en douce, et lui a fourni lui même un navire. Ca complique un peu les choses, mais rien n'est insoluble..."

« Maintenant, à ton tour… Si notre collaboration doit être réciproque, à toi de me dire ce que tu sais. »

Elle avait raison. James ne pouvait lui cacher éternellement ce qu'il sait. Mais n'était-ce pas un peu tôt? James n'était pas supposé révéler le fait qu'il voyage dans le temps et à travers les dimension à qui que ce soit. Le problème c'est qu'elle savait que l'irlandais lui cachait quelque chose, c'était une évidence. Il pourrait très bien lui dire simplement qu'il sait qu'il y a des failles interdimensionnelles qui se manifestent très régulièrement ici à Seikusu, mais serait-ce suffisant?

*Non... notre collaboration partira d'un mauvais pied si je continue à lui mentir...*

De plus, James avait besoin d'elle. Même si James se renseigne sur internet, il n'aura jamais toutes les connaissances de Jane en matière de magie, et il aura du mal a avoir des infos sur sa lignée. S'il devait voyager à travers le temps, il aurait besoin d'elle, c'est la meilleure façon de rendre leurs collaboration efficace. Et de toutes façon, même si il trouvait la réponse tout seul, Jane comprendrait qu'il l'aurait eu d'une façon anormale. Côté risque, il n'y en avait pas tant que ça finalement. Jane avait besoin de lui, du coup elle ne le dénoncerait pas.

"Très bien... Tu as raison. Je... je ne pouvais pas tout te dire d'entrée de jeu, et je t'ai menti sur certaines chose... Je suis désolé..."

James rougissait. Il détestait mentir, et encore plus qu'un de ses mensonges soit révélé au grand jour. Il se leva, et se dirigea vers une fenêtre, tournant le dos à Jane. Il craignait un peu sa réaction, et préférait éviter son regard pour l'instant. Il inspira un grand coup, prenant une voix un peu penaude, trahissant sa gène vis à vis du mensonge.

"Quand j'ai débarqué tout à l'heure à Seikusu... Je n'était pas supposé tomber sur quelqu'un... Mon père a été imprudent, il aurait du choisir une heure creuse. Tu n'étais pas censé être témoin de mon apparition. Je ne savais pas que j'allais me retrouver dans cet état en faisant ce voyage, et quand tu es arrivé... il me fallait une excuse pour que tu ne sache pas la vérité. Tu m'as alors parlé de cette histoire de magie. C'était étrange. J'ai cru tout d'abord que tu était une fille qui lisait trop, ou un truc du genre, mais je me suis servi de ça pour te cacher la vérité."

Il se retourna finalement pour lui faire face, laissant une pause dans son discours. Il commençait à se dire que peut être elle ne le croirait même pas quand il dirait la vérité.

"Je ne suis pas magicien Jane... Je ne sais pas si cette histoire de magie est bien réelle, mais je n'ai pas les capacités pour t'aider de ce côté la. Mais je peux t'aider de d'autres façon. Pour faire simple je... Je voyage à travers le temps... Et les dimensions aussi. Je ne viens même pas de cet univers, même si à première vue, il ressemble à une copie de celui dont je viens."

Il marqua une pause. Il fallait laisser la jeune fille assimiler ce fait et il ne savait pas trop ce qu'elle pouvait bien penser à ce moment la. Puis il reprit en faisant les cents pas dans la pièce.

"Bon... Quand à ce que je sais... Mon père m'as envoyé ici car des relevés étrange sont apparu sur son ordinateur. Dans cet univers précis, et aussi mais surtout dans cette ville précise, de nombreuses failles interdimensionnelles se manifesteraient. Genre... vraiment beaucoup. Plus de mille fois au dessus de la moyenne... Soit il y a un mec qui possède le même type de technologie que moi ici, soit c'est purement et simplement d'origine magique... Ce qui est une hypothèse supplémentaire que j'ai eu grâce à toi..."

Il retourna alors s'asseoir face à Jane. Il avait peur de sa réaction, mais il devait assumer.

"Voila... c'est a peu près tout ce que je sais...J'espère que tu ne m'en voudra pas et que tu comprendra que le mensonge était nécessaire... Mais puisque nous nous associons, je te promet de ne plus te mentir à l'avenir"

Il tendit une main face à Jane. Par cette poignée de main, il espérait de manière symbolique commencer officiellement leurs collaboration. Les choses allaient un peu vite, mais cette fille était peut être le meilleurs espoir de James dans cette enquête.

Pour le coup, même en cherchant bien, Google ne comprenait aucune information sur John H. Watson, et ce parce que, quelques siècles après, Sir Arthur Conan Doyle avait eu la bonne idée de nommer ainsi le célèbre acolyte de Sherlock Holmes. Toutefois, même sans ça, Jane ne voyait pas pourquoi l’Histoire aurait retenu le nom de ce navigateur. Il figurait dans les archives privées des Watson, surtout dans des mémoires, mais, de ce que Jane avait lu, « Lord » John n’était pas quelqu’un de très efficace. Au début du 17^ème siècle, les Stuart avaient pris le pouvoir en Angleterre, et John n’était pas dans leurs bonnes grâces. C’était un seigneur pauvre, suite à des disettes, qui avait entrepris de se reconstruire en Virginie, dans les récentes colonies anglaises en faisant du commerce de peaux de castors. De ce que Jane avait cru comprendre, il avait surtout été un exilé, fuyant le courroux de la Couronne après avoir participé à la Conspiration des poudres, un complot catholique dans lequel John avait rejoint le mauvais côté. En Virginie, bien loin des guerres de religion, il avait mené des expéditions de trappeur pour revendre les peaux un peu partout dans le monde, mais sans grand succès. John avait fini par devenir capitaine de la Compagnie virginienne de Plymouth, puis par acquérir un navire, mais il était surtout connu pour ses tendances à l’alcoolisme, au jeu, et à la prostitution.

S’il avait permis d’implanter les Watson aux États-Unis, John Hector Watson n’avait néanmoins pas été le meilleur Watson de la famille. Il n’y avait donc aucune raison que l’Histoire se remémore de lui. Jane ne savait pas pourquoi il avait décidé de quitter la Virginie pour rejoindre le Japon, elle supposait que c’était lié à la magie, mais, sur ce point, elle manquait d’informations. Et elle doutait que James puisse répondre à ses questions.

L’homme, acculé, comprit qu’il allait devoir lâcher quelques billes à son tour, et, après quelques hésitations, lui expliqua qu’il n’était pas magicien, mais une sorte de Doc Brown, voyageant dans le temps, visiblement sans DeLorean volante… Ainsi que dans les dimensions, en mode « Sliders ». L’homme avait l’air sérieux, ce qui amenait Jane à se demander s’il l’était vraiment, ou s’il se payait sa poire… Et, dans le cas où, effectivement, l’homme serait sérieux, alors il fallait admettre que son histoire était ahurissante.

*Est-ce que je suis tombée sur un dingue ?*

Tout portait à le croire. Elle avait parlé de la magie, un phénomène surnaturel, et il semblait logique, presque de bonne guerre que, en retour à cette affirmation, on se moque gentiment d’elle, en sortant une histoire invraisemblable de voyage dans le temps et dans les dimensions.

« Hmmm… »

Soupçonneuse, elle le regardait en fronçant les sourcils.

« Well… J’hésite entre rire aux éclats en me disant que tu te moques de moi, ou… Non, en fait, je ne vois que ça à l’esprit. Tu voudrais me faire croire que tu voyages dans le temps ? Et dans les dimensions ? T’es quoi, exactement ? Un genre de Dr. Who ? Est-ce que tout ça est un gros canular ? Où sont les caméras cachées ? Je dois m’attendre à trouver ma tête sur le Net, avec un sous-titre qui dira : ‘‘Regardez comme elle est conne, la Long-Nez, on lui fait croire n’importe quoi !’’ »

Oui, pour le coup, Jane avait du mal à encaisser l’idée que ce type en face d’elle soit ce qu’il prétende être. Autant Jane pouvait admettre la magie, autant ça…

Ça lui semblait impensable.

"Docteur Who? Haha! Excellent, ça existe donc dans cet univers aussi!"

*Evidemment elle ne me croit pas... En même temps ça n'a rien de surprenant. Parfois moi même j'ai du mal à croire que cette petite machine habillée en portable ai la puissance nécessaire pour accomplir des choses aussi improbable que le voyage dans le temps et dans les dimensions...*

James commençait à comprendre pourquoi son père avait décidé de directement lui montrer le voyage dans le temps plutôt que de le lui annoncer de vive voix. Une démonstration est toujours plus parlante que des mots. Il pris une gorgée du verre offert par Jane avant de reprendre en tripotant son "portable" afin de configurer une destination spatio-temporelle.

"Il n'y a pas de caméra cachée ici. J'ai été surpris moi aussi quand mon père m'a fait voyager dans le temps pour la première fois. Je me suis retrouvé face à William le conquérant. Bon à l'époque on l'appelait encore "Le bâtard". On a débarqué en plein conseil de guerre au moment ou William hésitait encore à attaquer l'Angleterre. Cet homme est quelqu'un d'impressionnant, pour sur!"

Il posa le verre sur la table avant de se lever et d'aller près de Jane en tendant a nouveau sa main vers elle.

"Tant que je ne t'aurais pas montré, tu ne me croira pas j'imagine. Je ne sais pas si l'histoire est la même que dans mon univers, mais si il y a un William le conquérant ici aussi, alors il ne m'as pas croisé moi et mon père dans cet univers. J'aurais pu te montrer ça... Mais c'est dangereux, je ne sais pas si j'aurais la même rhétorique que mon père face à William. J'aimerais pas trop qu'il plante sa lame en nous.... Non, j'ai une autre idée moins dangereuse. Néanmoins il y a toujours des risques, mais si tu n'as pas peur... Prend ma main."


Lorsque Jane toucha la main de James, ce dernier, de son autre main, activa sa machine. Tout deux furent pris d'un vertige. La matière semblait se déformer autour d'eux, des couleurs se mélangeaient dans tout les sens. Plus rien n'avait de logique. Seul Jane et James restaient parfaitement net.  Puis petit à petit un décors se précisa. Une ville. Il faisait nuit. Quelques coins étaient éclairé par des torches mais rien de comparable avec notre époque ou les villes sont éclairée de partout grâce à cette merveilleuses prouesse technologique qu'on appelle l'électricité. Nous étions le 29 Mai 1431.

"Début de la nuit, il doit être environ 22h00. Parfait. Tu vas bien Jane? C'est toujours un peu perturbant les premières fois."

James scruta les environs. Personne aux alentours. Sa machine lui permettais avec plus ou moins de précision de détecter les mouvement important dans les lieux ou il souhaite atterrir. Pour le voyage dans le temps ça fonctionne avec une assez bonne précision, le hic c'est que d'une dimension à l'autre, il faut simplement compter sur la chance. A quelques minutes près, si James était arrivé à Seikusu pile au moment ou Jane était arrivé sur le lieux de l'atterrissage... Les deux êtres auraient partiellement fusionnés, auraient été éventré, et seraient devenus une sorte de monstruosité condamné à mourir dans d’atroce souffrances quelques minutes après. Mais il ne valait mieux pas parler de ce genre de choses à Jane pour l'instant.

"Bienvenue à Rouen! Nous sommes en 1431. C'est la guerre de Cent ans en ce moment, l'Angleterre et la France se foutent joyeusement sur la gueule, donc évite de te séparer de moi. Si on nous prend pour des espions français, il faudra qu'on rentre en urgence à ton appart, j'ai déjà programmer le retour, ne t'en fait pas."

James commença a avancer, faisant signe à Jane de le suivre, et prenant la précaution de toujours la garder à portée de main au cas ou il faudrait partir en urgence.

"Il devrait y avoir une auberge pas loin. Nous nous y installerons. Normalement il ne devrait pas y avoir de soucis vu que notre anglais est parfait. Ton accent californien sera peut être perçu bizarrement par certains, mais ça devrait aller, on aura pas besoin de parler à beaucoup de gens de toutes façon. Non, le gros soucis, c'est nos fringues. Je m'attendais pas vraiment à devoir faire une démonstration de voyages dans le temps aujourd'hui, du coup nos vêtements vont vraiment paraître étrange... Une fois arrivé à l'auberge, tu restera à une table, et je m'arrangerais pour nous dégoter ce qu'il faut, y compris du pognon. Il va bien falloir payer l'aubergiste après tout."

James observa Jane alors qu'ils marchaient en direction de l'auberge. Tout cela était un peu soudain pour elle, difficile d'imaginer ce qu'elle pouvait penser. Il lui dit avec un grand sourire :

"J'espère que tu commence à me croire maintenant. Au moins un petit peu"

Évidemment que c’était un canular ! Qu’est-ce que ça aurait pu être d’autre ? Jane se refusait à croire au voyage dans le temps, et elle s’attendait même à ce que l’homme rigole, lui donne une tape sur l’épaule, en lui disant que c’était une blague, un sketch pour une quelconque émission télévisée japonaise à la con. Le principe, ma petite dame, comme vous l’voyez, c’est pas compliqué, on vous fait croire n’importe quoi, et on regarde jusqu’où ça va. C’était débile, mais la télé’, par définition, était débile, car pensée pour la majorité de la population. Jane s’y attendait avec une certitude absolue, et, au lieu de ça... L’appartement disparut, tout s’évanouit, et une sorte de voile blanc recouvrit le corps de Jane, qui se retrouva ensuite en pleine rue.

*HEIN ?!*

L’homme lui expliqua qu’ils étaient en 1431, à Rouen, en France.

« Q-Quoi ?! »

Ouais... Là, OKAY, c’était flippant ! Jane se mit à regarder nerveusement tout autour d’elle, n’écoutant même plus ce que l’homme disait. Est-ce qu’elle faisait un trip’ ? Est-ce que James avait drogué son chocolat chaud ? Elle regarda autour d’elle, tapota le mur d’une maison face à elle, puis se tapota les joues, les pinça, en essayant de se dire qu’elle rêvait, que tout cela était une vision de son esprit, mais l’image restait. La ville, l’obscurité, les reflets de lumières dans les torches.

*Non, non, non, non, non, non, je rêve, là... Putain, ouais, je rêve ! Non, non, non, non...*

La panique s’empara d’elle, la faisant ventiler. Elle tremblait sur place, sentant la claustrophobie l’envahir, ce qui l’amena à reculer, les yeux révulsés. James dut peut-être noter son état de panique, mais il était trop tard. La magie, en réalité, était une force étroitement liée aux sentiments, et, quand Jane pensait être une sorcière, elle ne se trompait pas. Alors que l’homme semblait se rapprocher, elle se mit à hurler.

« NE ME TOUCHE PAS ! »

Et...

*POUF !*

Une sorte de bulle bleue explosa autour de Jane, et, quelques instants après, elle avait disparu.

La femme se retrouva ensuite sur une sorte de place centrale, débarquant sur un bûcher, surprenant les gardes qui se trouvaient autour, avec, en vue, une église.

« Que... ?
 -  <Qui est-ce ?> s’exclama un garde en vieil anglais.
 -  <Elle vient saboter le bûcher ! Sûrement une hérétique de la Pucelle !>
 -  Mais c’est quoi ce bordel ? »

Médusée, Jane contempla ses mains, tandis qu’un garde la saisit rudement au bras. Jane hurla en vain, et fut jetée au sol, atterrissant dans une flaque de boue. Les gardes se mirent à rire, et, tandis qu’elle tentait de se relever, un coup la frappa dans le dos.

« <Elle a l’air de se plaire dans la glaise !> » commenta un homme en riant.

On la souleva alors... Et Jane hurla alors, et une onde de choc résonna autour d’elle, renversant les gardes, mettant fin à leurs rires, les soulevant comme des fétus de paille. Jane se retourna alors, tandis que les soldats hurlaient.

« <Sorcière ! Sorcière !>
 -  <Tuez-là vite avant qu’elle nous change en cochon !> »

Jane pleurait sans trop comprendre, et un arbalétrier la visa, puis tira. Jane ferma les yeux, et le temps se figea autour d’elle, une bulle temporelle s’échappant tout autour d’elle. Elle sentit son hurlement mourir, puis, en rouvrant les yeux, vit que toute la scène était figée. Flottant en l’air, comme en suspension, le carreau flottait dans les airs, tandis que tous les hommes étaient figés dans la même expression de surprise. Le garde qui était encore étalé dans la boule, les serviteurs médusés qui hurlaient et priaient...

*Mais c’est quoi ce bordel ?*

La bulle sembla alors se craqueler, et Jane disparut à nouveau.

Pour atterrir dans une cité médiévale enflammée.

Elle avait débarqué en 1298, dans le Saint-Empire romain germanique...

Lors du pogrom juif de Rintfleisch.

La situation ne se passait pas, mais alors PAS du tout comme James l'avait prévu. A la base, il comptait lui montrer un événement historique, celui ou Jeanne D'Arc, la pucelle de Lorraine allait se faire cramer à Rouen. James aurait du être plus attentif aux réactions de la jeune fille en arrivant à cette nouvelle époque, la rassurer plutôt que de lui donner une tonne d'informations d'entrée de jeu. James n'était pas habitué à ce genre de situation et ça se voyait. Quand on lui avait fait découvrir le voyage dans le temps, il était... tétanisé face à William le conquérant. C'était une des multiples réactions possibles, et James s'imaginait que l'apprentie sorcière réagirait plutôt bien au voyage dans le temps, surtout si elle était magicienne. Mais des tas de réactions était possible et malheureusement, alors que James commençait à se diriger vers l'auberge, faisant mine d'être sur le point d'attraper Jane par la main afin de la guider, elle eu une réaction inattendue.

« NE ME TOUCHE PAS ! »

C'est la qu'il réalisa que son accompagnatrice faisait une crise de panique. Il aurait probablement du mieux la préparer, faire un truc plus... soft que de l'emmener dans une époque si reculée. Presque après avoir hurler au visage de James, une grosse bulle bleue étrange apparut autour de Jane et ... plus rien... laissant le silence pesant de la nuit s'installer. Un silence oppressant.

"Non...non non... JANE! OU ES TU!"

James regarda a la hâte autour de lui, mais la lycéenne était introuvable! C'était une catastrophe. Ce qui venait de se passer était pour le moins étrange.

*Cette sphère bleu autour de Jane, c'était de la magie? Ou un dérèglement de ma machine peut être?*

Il observa rapidement l'historique des voyage dans le temps, mais le dernier voyage était bien celui qu'ils venaient de faire. Aucun voyage supplémentaire n'était enregistré! Jane s'était volatilisée, et c'était manifestement vraiment de la magie! James regarda une dernière fois aux alentours, hurlant le nom de son accompagnatrice, mais rien. Personne n'était là. C'était peut être un sort de téléportation qu'elle venait de balancer dans la panique... Jane était peut être quelque part en ville, mais l'irlandais ne pourrait pas passer inaperçu dans sa tenue du futur. Il aurait peut être à interroger des gens pour la localiser. L'urgence était de la retrouver mais sans éveiller la moindre suspicion, histoire de ne pas empirer les choses. Pas de panique, son père l'avait formé dans le but de le préparer à ce genre de situation. Première chose à faire : Se trouver des fringues moyen-âgeuses.

Qui sait quelles répercutions une lycéenne en crise de panique en pleine guerre de cent ans pourraient avoir sur le futur? Techniquement James pourrait s'en foutre vu que ce n'est même pas son univers, mais il n'était pas comme ça. Habillé comme elle l'était, avec sa jupe d'écolière, elle passerais pour une hérétique doublé d'une catin à cette époque. Retourner dans le futur maintenant ce serait en quelque sorte valider le destin funeste de Jane qui la conduirait probablement à des choses désagréables et même si c'était des choses que James comptait corriger par la suite, il préférait dans un premier temps éviter. Il n'allait donc pas chercher les vêtements moyen-âgeux dans le futur mais dans le passé. Une heure dans le passé en fait, dans une petite ferme d'Evreux. C'était suffisamment éloigné de Rouen, ça ferait l'affaire.

Il faisait sombre dans cette petite ferme. James s'éclaira avec la lampe torche de son portable. Même si il se faisait repérer ce ne serait pas grave, qui croirait un pauvre fermier isolé de toutes façon? Non il y avait plus urgent, Jane était en danger, on verrait pour les potentielles répercutions plus tard. Le voyageur du temps s'infiltra discrètement dans la maison, le plancher craquant un peu sous ses pas à la recherche de vêtements quand soudain un vieil homme à qui il manquait pas mal de dents, une fourche à la main se jeta sur lui en tentant de le planter avec son arme improvisée.

"Meurt hérétique!"

Evidemment, la torche du portable de James était prise pour une magie impie. James réussi in extremis à esquiver l'attaque du paysan en colère qui vit sa fourche se planter et rester coincée dans le mur en bois de la maison. James trébucha dans l'esquive et se retrouva au sol tandis que le vieil homme tentait en vain de retirer son arme du mur. L'irlandais se releva à la hâte, un peu déboussolé allant se réfugier dans ce qui ressemblait à une chambre, bloquant la porte avec la première chaise qu'il trouva. Bien évidemment ça ne tiendrait pas longtemps. Il fouilla la pièce à la hâte et trouva quelques vêtements. Probablement un peu trop grand pour lui mais ça ferait bien l'affaire. Il y avait aussi une robe qui devait appartenir à la femme, peut être décédée, de l'habitant de la ferme. James "l'emprunta" également, ça pourrait servir pour Jane si jamais pour une raison ou pour une autre on aurait besoin de prolonger notre séjour. Evidemment l'objectif était de rentrer rapidement à Seikusu et de la laisser reprendre ses esprits aussi vite que possible mais bon...

Le propriétaire de la ferme tambourinait à la porte en hurlant toutes sortes d'injures quand James appuya sur la touche de retour d'urgence, le ramenant une seconde après son départ vers cette petite excursion aux alentours d'Evreux. Le jeune homme de retour à Rouen, s'habilla à la hâte dans cette tenue trop grande pour lui. L'odeur était assez désagréable, mais c'était pas la première fois que James était confronté à ce genre de situation ou il devait porter quelque chose d'immonde et puant. Par la suite James passa la nuit à chercher la californienne, hurlant son nom et posant des questions aux passants. En vain. Peu à peu il n'y avait plus personne dans les rues hormis quelques gardes somnolant sur leurs lances par ci par la. Personne ne semblait avoir vu Jane. Puis le soleil commença à se lever. James était désespéré...


*T'as merdé mon grand... t'as vraiment merdé...*

Il restait une maigre lueur d'espoir. James décida de se rendre au bûcher de Jeanne d'Arc au moment ou celle ci allait se faire carboniser. Il avait déjà vu cette scène avec son père, et visiblement l'histoire ici était relativement identique. James nota tout de même une très légère différence. Les gardes supposés allumer le bûcher n'étaient pas les même que ceux de son univers et... ils semblaient avoir peur de brûler la pucelle. Le juge eu même à les réprimander pour qu'ils se décident enfin à lancer l'incendie. James haussa les épaules.

*Il faut bien qu'il y ai quelques petites différences après tout...*

James avait espéré croiser l'apprentie sorcière lors du bûcher. Elle aurait très bien pu suivre la foule pour voir ce qu'il se passait. Mais aucune trace d'elle nulle part. Jane était définitivement perdue, et elle pouvait être n'importe où. Qui sait ou elle avait pu aller? Elle aurait tout aussi bien pu se retrouver au Seikusu de l'an 1431. Quelque part ça aurait été logique qu'une téléportation dans la panique la ramène chez elle. Sauf que ce chez elle n'existe pas encore. Malheureusement il allait falloir passer au plan B : Enquêter depuis le futur.

Retour à l'appartement de Jane juste avant notre départ. Le goûter entamé de la jeune fille était toujours sur la table. James aurait très bien pu squatter dans l'appart le temps d'enquêter, mais il se sentait déjà suffisamment coupable de son erreur. Enfin au moins l'appartement semblait en état, donc quelque soit les répercutions du voyage des deux protagonistes, il ne semblait pas avoir changé quoi que ce soit ici. C'était déjà ça. James se changea en soupirant, d'un air las, reprenant ses vêtements d'époque. Il récupéra également son chapeau et sa veste laissés dans l'entrée de l'appartement.

Jane avait très probablement des proches qui s’inquiéteraient de son absence, et afin d'éviter toutes complications temporelles, il allait falloir retourner dans le passé le temps d'enquêter. Si l'enquête de James prenait plusieurs jours, les proches de Jane se feraient un sang d'encre. Ce serait modifiable par la suite... Mais on aurait deux exemplaire de James à Seikusu. James numéro 1 enquêterait sur la localisation de Jane, tandis que James numéro 2 la ramènerait. Les risques de paradoxes, de se rencontrer soit même et de créer un bordel monstrueux étaient trop grand. Les besoins de l'enquête de toutes façon allait forcer l'irlandais à voyager dans le passé. James quitta donc l'appartement Watson pour aller dans le passé. Il choisit d'enquêter en l'an 2010.

De retour à Rouen, mais cette fois à une époque plus familière, James changea rapidement quelques yens en euros avant de se trouver un hôtel avec une chambre de dispo. Il venait de passer une nuit blanche à chercher Jane partout, et il avait besoin de récupérer. Il n'arriverait pas a avoir les idées clair et à enquêter correctement dans cet état. Il pris une douche à la hâte enlevant l'odeur puante des frusques moyen-âgeuses de sa peau avant de s'écrouler comme une masse sur le lit. Son sommeil fut agité, il cauchemarda. Des cauchemars ou il voyait Jane se faire torturer, violer, tuer. Puis le fantôme de la jeune fille poursuivait James partout en essayant de lui faire payer. Malgré ces mauvais rêves, James réussi à dormir une douzaine d'heure d'affilée, se réveillant au petit matin. Il n'y avait pas grand chose à faire à cette heure ci, donc James se contenta de prendre un petit déjeuner, puis une nouvelle douche avant de se téléporter quelques heures dans le futurs, afin de pouvoir visiter le lieu qui l’intéressait, et la base de son enquête : Le musée Jeanne d'Arc.

A cette époque, le musée n'était pas encore fermé. Il s'agissait d'un musée de cire représentant la vie de Jeanne d'Arc. Bon, James n’espérait pas grand chose de la part de cette visite, mais qui sait? Peut être allait-il y avoir des indices intéressant au chapitre de la condamnation. James entra dans le musée, prenant le temps de bien s’imprégner de l'histoire de la pucelle, pour enfin arriver au moment fatidique. Celui de la condamnation. Les choses semblaient relativement fidèles et aucun changements notable ne semblaient visible. Haussant les épaules, alors qu'il allait faire demi tour, James fut attiré par une petite section à laquelle il n'avait pas fait attention jusque la. Une scène qui se passait au niveau du bûcher, la veille de la condamnation de la pucelle, figé dans des statues de cire. Des soldats anglais l'air totalement affolés étaient accrochés par des fils invisible, comme propulsés en arrière, et au milieu... une jeune fille portant une tenue ressemblant à celle de Jane, mais légèrement plus fantaisiste. Elle arborait un sourire fier, les sourcils froncés, les deux mains en avant. Cette scène était intitulé : "L'avertissement céleste"

*Jane! Ils ont du un peu romancer la scène, mais pas de doute, c'est forcément elle! Elle était au bûcher la veille! Je peux la ramener!*

Un vieil homme surgit alors derrière James.

"Ah! L'envoyée des cieux..."

James sursauta.

"Pardon?"

"Vous n'en avez jamais entendu parler jeune homme? On se demande ce qu'ils vous apprennent à l'école aujourd'hui!"

"Hm...c'est justement pour ça que je viens dans les musées, pour compléter mon éducation... Vous... que savez vous sur cette envoyée des cieux?"

Le vieil homme semblant heureux de pouvoir étaler sa science, répondit à James en souriant.

"La légende raconte que cette jeune femme est apparue de nulle part au bûcher érigée dans le but d’exécuter Jeanne d'Arc la veille de ladite exécution. Elle est venue avertir les gardes que si jamais la pucelle mourrait, ils subiraient son courroux. Elle lança un sort, très certainement la magie de dieu pour éjecter les soldats anglais tout autour d'elle. Puis elle disparu aussi vite qu'elle était apparue, laissant tomber les gardes. Les témoins de la scènes furent tous traumatisés et beaucoup durent être enfermés de force car ils s'opposaient à l'arrestation de la pucelle."

*Ils ont prit Jane pour une envoyée de Jésus ou un truc du genre... génial... Mais visiblement elle aurait propulsé des gardes comme par magie... ils ont pas pu romancer ça aussi... si?*

"Vous remarquerez que les vêtements de la jeune filles sont assez particulier. Des vêtements d'une classe supérieur comme pour prouver qu'elle est une envoyée de Dieu. Il est amusant de constater qu'environ 130 ans plus tôt, une autre jeune fille avec une tenue similaire fut aperçu au sein du Saint-Empire Romain pendant le pogrom juif. Et comme par hasard il est encore question de bûchers. C'est peut être une envoyée d'une quelconque déesse du feu ou un truc du genre."

"Une jeune fille avec une tenue similaire vous dites?"

"Oui... C'était ce soir ou la foule en colère menée par Sire Rintfleisch envoya des familles entière de juifs au bûcher. La jeune fille en question fut trouvée ce soir là. On ne sait pas ce qu'elle est devenue. Il y a des tonnes de sources contradictoires. Certains disent qu'elle a été capturée par Rintfleisch et qu'il la gardait précieusement dans une cage, d'autre disent qu'elle s'était échappée. D'autres encore disent qu'elle fut brûlée mais qu'on ne retrouva rien de son corps, comme si elle avait purement et simplement disparue... C'est le soucis avec les témoignages du moyen-age, on est jamais sur de rien..."

".....Je vois. Merci pour vos informations, elles ont été précieuse."

Le vieil homme semblait ravi. Après l'avoir salué, James sortit du musée avec quelques indices précieux. Tout d'abord il y avait cette fille, sans aucun doute Jane, qui a réussit à tenir en échec quelques anglais grâce à un sort, ce qui correspondrait avec le fait qu'elle est supposée être magicienne. La première destination logique serait donc de retourner pile à 22h, le 29 Mai 1431 mais cette fois ci vers le bûcher de Rouen, afin d'attendre son apparition. Avec un peu de chance il pourrait la récupérer à ce moment là. Mais l'autre indice, sur le pogrom juif était troublant. L’événement avait lieu tout de même environ 130 ans plus tôt!

*Jane ne peut pas voyager dans le temps...Si? Non c'est impossible... a moins que...*

Jane, en ayant subit un voyage dans le temps avait peut être... absorbé quelques proprietés de la machine. C'était une théorie assez farfelue mais c'était l'une des seules possibilités. Soit ça, soit il y avait une autre voyageuse du temps. Peu importe. D'abord Rouen, et ensuite le pogrom. James retourna donc à l'hôtel, se rhabilla avec les vêtements sales moyen-âgeux et repartit immédiatement.

On y était, le point de départ de cette mésaventure. James était près de la fameuse cathédrale, le bûcher bien en vue, attendant patiemment. Quelques gardes le regardaient d'un œil mauvais, après tout il était étrange que le jeune homme reste ainsi à attendre. Mais l'attente fut de courte durée. James fut témoin de l'apparition de Jane et de la scène qui s'en suivit! Les gardes la prirent pour une complice de Jeanne d'Arc. James aurait bien voulu intervenir mais il ne pouvait rien faire face à une bande de gardes armés. Il décida donc de rester dans l'ombre pour l'instant, guettant une opportunité de venir sauver l’américaine en grinçant des dents face au traitement qu'ils lui infligeait. Soudain, alors qu'un soldat souleva la lycéenne, elle hurla et une onde de choc propulsa tout le monde autour. James malgré la distance fut lui même déséquilibré et tomba au sol. Le reste de la scène alla très vite. A peine l'irlandais eu le temps de se relever qu'un arbalétrier tira sur Jane qui... se volatilisa purement et simplement, le carreau venant se planter droit dans le bûcher.

"Bordel!"

James n'avait rien pu faire. La lycéenne était désorientés et ses pouvoirs semblaient incontrôlables. Si en plus de ça elle avait absorbé une partie des propriétés de la machine à voyager dans le temps et qu'elle se retrouvait à des époques au pif, on courrait droit à la catastrophe. La seule chose à faire maintenant était de l'intercepter lors du pogrom et de tenter de la calmer. James arriva donc en 1298 à Röttingen. Il fut difficile de trouver un endroit ou atterrir, la cité était en flammes et il y avait de l'agitation partout. Il finit par trouver un coin isolé. Jane était probablement ici quelques part, le tout était de la trouver avant l'ignoble Rindfleisch. James courrait partout. Il croisa de nombreux citoyens paniqués. On entendait des hurlements partout dans la cité et on pouvait deviner à peu près ou se situait la foule en colère. Celle ci se rapprochait dangereusement. Courant partout, regardant dans chaque ruelles à la recherche d'une fille en tenue d'écolière, James finit enfin par la trouver. Jane était figée, elle avait les larmes aux yeux et semblait vraiment perdue. Sans perdre une seconde de plus, James courra vers elle. La foule était proche, il ne fallait pas rester ici, mais il fallait s'assurer que Jane reprennent le contrôle d'elle même avant toute chose. Si elle repartait vers une autre époque aléatoire, on était mal!  Le jeune homme attrapa cet épaules, la tenant fermement, faisant en sorte de bien mettre son visage à hauteur de celui de la jeune fille, espérant qu'un visage amical la rassurerait.

"Jane! C'est moi James! Est ce que tu m'entends? Je t'en supplie Jane, il faut absolument que tu te reprenne! Je te promet que je vais te sortir de la mais il faut que tu reprenne le contrôle de tes pouvoirs!"

Si Jane ne se reprenait pas, foutu pour foutu, James enclencherait le retour d'urgence. Mais vu l'effet qu'un voyage dans le temps avait eu sur elle, il valait mieux qu'elle soit rassurée avant d'envisager de lui en faire faire un autre.

« <Tuez-les ! Massacrez ces chiens, ces hérétiques, ces rats !> »

Jane avait l’impression d’avoir plongé tout droit dans un film hollywoodien, un blockbuster médiéval qui serait après une guerre. Elle ignorait où elle était, quand elle était, ce qu’elle faisait là, et ses narines étaient agressées par d’agressives odeurs, notamment celle, globale et généralisée, de la mort et de la dévastation. Ses cours d’Histoire lui semblaient bien éloignés alors qu’elle voyait, le long des rues, les portes des maisons être arrachées. Des femmes hurlaient, des enfants pleuraient, on jetait au sol les civils, avant de les exécuter sommairement, par des hommes en armure au visage cruel. Des cavaliers remontaient le long des grandes rues, abattant les civils, jetant des torches enflammées sur les chaumières des maisons. Des prêtres tenant des croix priaient dans des grandes places, vénérant Dieu et les Saints de leur bénédiction contre les forces impies.

Et, au milieu de tout ça, une foule dense et compacte avançait, hurlant, montant sur place un immense bûcher, leurs jambes baignant dans le sang. Jane voyait des cadavres partout, massacrés, décapités, torturés, leurs os réduits en bouillie, leurs muscles déchirés, le sang coulant de leurs multiples plaies. On les volait, on les pillait, à la recherche des prétendues hosties volées.

Jane s’avançait lentement, n’y comprenant plus rien, son esprit comme déconnecté. Est-ce qu’elle faisait un bad trip ? Est-ce que tout cela, toute cette folie, n’était qu’un songe, un rêve issu de son imagination folle ? Comment les évènements avaient-ils pu dégénérer ainsi ? Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Elle avançait lentement, quand son pied s’enfonça dans quelque chose de flasques… baissant la tête, elle sentit un haut-le-cœur la traverser en voyant que son pied s’était enfoncé dans une tête, écrabouillant un cerveau. Avec sa nervosité et cette obscurité ambiante, elle n’avait pas vu qu’elle venait de marcher sur un cadavre.

*Oh… Mon Dieu…*

Quelle horreur ! Jane sentit quelque chose remonter en elle, et se mit à vomir sur le sol… Un sol rempli de viscères, de tripes, de corps massacres, et de flaques de sang. Spectacle nauséabond et terrible de chairs putréfiées. Elle s’avança vers la rue, avant d’entendre la clameur de la foule remonter. Elle ne comprenait rien à ce qu’ils disaient, mais ça n’avait pas l’air très sympathique.

« <Brûlez-les !>
 -  <Mort à ces sales Juifs, ces hérétiques !>
 -  <Haro à ces bâtards de voleurs !>
 -  <Sire Rintfleisch a dit qu’il fallait massacrer ces enfants de putain !> »

Très prudemment, Jane choisit de se reculer, faisant marche arrière. Une sorte de fièvre s’emparait d’elle, et elle sentit les larmes venir, avant d’entendre des bruits de pas se rapprocher. Éberluée, elle vit alors James se rapprocher. Le visage de Jane était Sali, noirci, et l’homme posa ses mains sur ses épaules, en lui arguant qu’il était temps de retourner chez eux.

« OÙ SOMMES-NOUS ?!! »

C’est à cet instant que des bruits de pas supplémentaires se firent entendre dans le dos de James… Et s’exprima, non pas en vieil allemand, mais dans une langue connue !

« Des visiteurs… Venus d’ailleurs. Je ne suis pas surpris que tu aies choisi ce moment pour venir, Jane Watson… »

Jane cligna des yeux en voyant la silhouette s’approcher. Un homme massif, portant une armure avec une croix rouge chrétienne sur le torse, et une sorte de long manteau noir recouvrant son corps.

« Q-Q-Quoi ?! Qui… Qui êtes-vous?
 -  Moi ? Un modeste boucher… Sire Rintfleisch, pour vous servir, mais… Vous n’êtes pas là pour moi. Vous voyez le temps comme une ligne droite allant d’un obscur point A vers un indéfinissable point B, mais le temps… Le temps n’est pas une ligne droite. Il est une corde, et je ne peux pas te laisser créer trop de nœuds, ma chère Jane. »

Jane n’y comprenait plus rien, mais, d’un autre côté, et c’était là encore plus étrange, elle avait l’impression, en son for intérieur, de connaître cet homme.

« Tes pouvoirs sont très élevés, comme je m’y attendais… Mais il est encore trop tôt. Pour le bien de tout le monde, il vaut mieux que vous oubliez tout de cette rencontre.
 -  QUI ES-TU ?!! »

L’homme se mit à sourire.

« Quelqu’un qui a combattu une Déesse pendant des siècles afin de la sceller, et de lui faire oublier la mémoire… Ta Déesse, Jane. Je n’avais pas prévu que tu rencontrerais un voyageur temporel, mais… Ça ne fait rien, je peux arranger ça. »

Les mains de l’homme se mirent alors à luire, tout comme ses yeux, et une magie terrifiante émana alors de lui. Une magie qui surclassait totalement Jane, et le décor autour d’eux se transforma, devenant une sorte de long couloir blanc, dans lequel des « fenêtres » apparaissaient, montrant, ici et là, des choses et d’autres.

« Nous nous reverrons en temps et en heure… Leland Gaunt. Retiens bien ce nom. Maintenant… Bon réveil ! »

Aveuglante et hypnotique, la lumière blanche les recouvrit totalement, Jane et James…

…Puis Jane se réveilla alors, hirsute, dans son lit, en sueur.

*Ow… Quel rêve !*

 Elle se massa la tête, en essayant de se rappeler de quoi il s’agissait, exactement… Mais, déjà, le rêve s’évanouissait. Et elle prit alors conscience qu’elle était nue, et qu’il y avait quelqu’un d’autre, également nu, dans le lit. Elle tourna la tête… Et écarquilla les yeux en voyant James, qui dormait contre elle.

« WHAT ?! »

« OÙ SOMMES-NOUS ?!! »

"A une époque bien trop dangereuse! Je ne sais pas comment tu as atterri ici mais qu'importe, on rentre chez toi!"

La pauvre Jane avait l'air terrorisé, et James s'en voulait terriblement. Il avait très mal géré l'initiation de la jeune sorcière aux voyages dans le temps et il se promettait intérieurement de se racheter de toutes les façons possibles. Alors qu'il s'appretait à l'emmener dans un coin relativement sombre pour entamer le voyage retour, des bruits de pas retentirent dans le dos de James. Celui ci se retourna, restant près de Jane, le doigt près à enclencher le retour d'urgence au cas ou.

« Des visiteurs… Venus d’ailleurs. Je ne suis pas surpris que tu aies choisi ce moment pour venir, Jane Watson… »

Bon, deux choses anormales. Il ne parle pas la langue locale déjà, et aussi et surtout il connait le nom de Jane. Cet homme savait visiblement qu'on voyageait à travers le temps et il semblait s’intéresser surtout à la petite sorcière.

« Q-Q-Quoi ?! Qui… Qui êtes-vous?
 -  Moi ? Un modeste boucher… Sire Rintfleisch, pour vous servir, mais… Vous n’êtes pas là pour moi. Vous voyez le temps comme une ligne droite allant d’un obscur point A vers un indéfinissable point B, mais le temps… Le temps n’est pas une ligne droite. Il est une corde, et je ne peux pas te laisser créer trop de nœuds, ma chère Jane. »

James n'y comprenait plus rien. Rintfleisch était un voyageur du temps lui aussi? Ou un sorcier tout comme Jane? Ou peut être tout simplement l'homme en face de nous n'était qu'un imposteur. Le reste de la conversation entre la jeune fille et le chevalier était déroutante... Enfin si on peut appeler ça une conversation, c'était avant tout un monologue de la part du boucher. Celui ci semblait ressentir un grand pouvoir en Jane. Lorsque Jane insista en lui hurlant dessus de décliner son identité, il raconta une histoire étrange de déesse qu'il a combattu pendant des siècles, apparemment il s'agissait de la déesse de l'apprentie sorcière, mais une déesse? Après tout ça ne devait être qu'un fanatique religieux. Un fanatique ayant le pouvoir de voyager dans le temps par contre donc potentiellement très dangereux. Par ailleurs la présence de James ne semblait pas faire partie des plan de l'homme en armure. Ses yeux et ses mains se mirent à luire et enveloppèrent les deux protagoniste dans un nouveau décors. Une sorte de long couloir blanc avec des... cadres ou... fenêtres ou quelque chose dans ce genre semblant montrer diverses choses... L'homme mystérieux ajouta :

« Nous nous reverrons en temps et en heure… Leland Gaunt. Retiens bien ce nom. Maintenant… Bon réveil ! »

Puis plus rien. James fut réveillé tout d'un coup par un hurlement contre lui.
« WHAT ?! »

Un peu dans le coaltar et ne sachant pas trop ou il était, il ouvrit péniblement les yeux et sa première vision fut... Une paire de seins!

*Je... je rêve encore la?*

James reste figé, le cerveau encore a moitié endormi, ayant du mal à savoir si c'était vrai. Puis il leva un peu les yeux pour découvrir que la propriétaire de cette jolie poitrine n'était autre que Jane. Ils étaient tout deux dans le même lit et... complètement nus! Visiblement le jeune homme avait dormi contre elle comme si c'était une peluche car ses bras étaient tout autour de sa taille. Ses jambes étaient entrelacées avec celle de la jeune sorcière. James se rendit compte ensuite d'une chose terrible, non seulement il était nu dans le lit d'une jeune fille, ne se souvenant pas ce qu'ils avaient bien pu foutre la veille, mais surtout, l'érection matinale du jeune homme était plaquée contre la hanche de Jane. Il se mit à rougir très fortement s'écartant d'elle pour aller de son côté du lit.

"Qu... qu'est ce que... C'est ta chambre? Qu'est ce qu'on à fait hier?! Je ... On... est ce que on... l'a fait?"

James n'osait pas le dire. Il était très timide avec les filles et se retrouver subitement dans cette situation était très gênant pour lui. Et de plus ça aurait été vraiment triste pour lui de ne pas se souvenir de sa première fois... James un peu déstabilisé, ayant du mal à ne pas jeter quelques regards furtifs en direction de la poitrine découverte de Jane, essayait de se rappeler en vain de ce qu'il s'était passé.

"On...Je me souviens avoir été te chercher mais... après que je t'ai récupéré c'est le flou total... Je ne crois pas qu'on ai bu hier soir pourtant..."

James était vraiment très rouge et ne savait pas comment réagir. Il espérait que son érection matinale allait se calmer mais le corps dénudé de Jane n'allait clairement pas améliorer les choses, au contraire. Il cachait son membre sous les draps mais une bosse dépassait et était clairement visible. Sentant que la jeune fille la verrai de toutes façon,il préféra se justifier.

"Ce... ce n'est pas ce que tu crois... Je... je ne peux pas le contrôler! Ce n'est pas pour autant que je veux te faire quoi que ce soit! Enfin... tu es jolie et tout mais euh... je... ton corps est beau et tout mais...je..."

James s'enfonçait plus qu'autre chose. En réalité il était heureux d'avoir une telle vue au réveil et après une telle vue, il espérerait fortement au fond de lui coucher avec elle. On ne peut pas dire que le jeune homme était très doué pour le cacher. Encore une fois il n'était pas doué pour mentir et à ce stade, Jane devait avoir pris l'habitude de le démasquer quand il ment.

Qu’est-ce que ce fuckin’ bad trip ? Jane planait totalement, l’esprit dans le cirage, ce qui fit qu’elle ne sentit pas, tout de suite, l’érection de l’homme. Au lieu de ça, son esprit essayait encore de recoller les morceaux, de comprendre pourquoi elle était là, nue, dans son lit, en compagnie de ce mec, alors que, avant, elle était… Hum… Où était-elle, justement ? Redressée sur le lit, la couverture ne dissimulait pas la vue de ses seins, et elle se concentrait, essayant de retrouver ce qui avait bien pu lui arriver. Elle se souvenait de sa rencontre avec James, du goûter, puis du voyage dans le passé… Aussi incroyable que ce soit… Et, ensuite, elle se réveillait. Là ?

*Non, il manque un épisode, il me manque une étape…*

C’est là, à ce moment, qu’elle le sentit. Elle se retourna alors, faisant face à James, et vit que ce dernier avait une belle érection, ce qui l’amena à perdre tous ses moyens. Il tenta de dissimuler son érection, ce qui eut pour effet de la rendre encore plus visible, et, devant ses explications pâteuses, Jane soupira.

« Non, on n’a pas baisé. Maintenant, détends-toi, j’ai déjà vu des queues tendues. Si on avait baisé, ta queue serait plate. »

De cela, elle n’était pas sûre du tout, mais… Non, elle se souviendrait sûrement avoir couché avec cet homme. Ou, en tout cas, elle aurait une impression différente que maintenant. Après le sexe, elle se sentait heureuse, épanouie, tout son corps détendu. Mais là, Jane ne ressentait rien de tout ça, seulement une impression diffuse et latente de peur et… Et de froid. Elle pouvait encore apercevoir les reflets estompés et flous d’un mystérieux homme en noir, mais cette vision ne lui disait rien, ne signifiait rien pour elle. L’image disparut ainsi rapidement.

Elle se retourna vers James, puis s’extirpa ensuite du lit. Ses vêtements étaient là, éparpillés sur le sol, et elle les enfila rapidement.

« J’ai toujours super faim quand j’ai baisé… Et là, j’ai rien, donc… On a rien fait. Nothing ! »

Le dire en anglais, ça avait toujours plus de poids. Jane ne comprenait pas trop ce qu’elle faisait là, mais il était maintenant trop tard pour faire marche arrière.

« Fuck… Ça doit être ce voyage dans le temps, ça m’a retourné l’esprit… »

Elle était en sous-vêtements, et soupira encore.

« T’es vraiment ça, hein ? Un mec qui voyage dans le temps… Shit… »

Dans quelle galère est-ce qu’elle venait encore de s’embarquer ?

Une chose était sure, Jane était bien plus à l'aise avec le sexe que James. Si le jeune homme avait du mal à aligner deux mots quand ce sujet était sur le tapis, ce n'était pas un problème pour elle. Sans compter qu'elle ne semblait pas ultra pudique.  Enfin bon, d'après la jeune fille il semblait clair qu'ils n'avaient pas "baisé" (terme assez direct qui choqua James un peu plus) . Selon elle, elle avait toujours la dalle après une partie de jambes en l'air. Cela rassura partiellement James, dans le sens ou sa première fois n'était pas gâchée par une amnésie. Cependant son érection ne semblait pas se calmer si facilement. Surtout que le jeune homme se rinçait l’œil autant que possible, mais en essayant de rester relativement discret, jusqu’à ce que celle ci enfile ses sous-vêtements en marmonnant que ce voyage dans le temps avait du lui retourner l'esprit. James ressentait une légère déception de ne pas avoir pu mater ce corps plus longtemps,  mais d'un autre côté, son érection avait maintenant une vague chance de se calmer.

« T’es vraiment ça, hein ? Un mec qui voyage dans le temps… Shit… »

"O-ouais... Je suis désolé, j'aurais du mieux te préparer... bien qu'il soit difficile d'imaginer comment préparer quelqu'un à ça...et toi... tu maîtrise vraiment la magie? C'est dingue..."

James commençait à reprendre un peu ses esprits, et à se poser les bonne questions. Plutôt que de se demander "A-t'on couché ensemble" il commençait à se demander "Pourquoi on s'est réveillé dans le même lit complètement nus sans se souvenir de ce qu'on a fait la veille?". Il y avait un soucis. Poussé à la réflexion, son érection se calma peu à peu. Il y avait un chaînon manquant.

"Jane... y a un truc qui cloche... Pourquoi on ne se souvient pas de comment on a atterrit à poil ici?"

Je remarquais que mes vêtements était au sol. Je ramassais mon caleçon au pied du lit, prenant soin de garder mon membre bien dissimulé sous la couette. Sans même sortir de celle ci, je m'habillais, étant bien plus pudique que la jeune sorcière.

"Attends, laisse moi récapituler que je puisse y voir plus clair. J'ai voulu t'emmener voir le bûcher de Jeanne d'Arc pour te prouver que je peux voyager dans le temps. Sur place, tu as paniqué et tu t'es téléporté. Jusque là pas de soucis, je me souviens... Je t'ai cherché par la suite toute la nuit mais tu étais introuvable. Je suis resté éveillé jusqu’à l'heure du bûcher au cas ou mais toujours rien... Je m'en souviens encore clairement aussi..."

Le jeune homme sortait alors du lit en caleçon, commençant à faire les cents pas dans la chambre de Jane.

"Ensuite... je... Je suis rentré chez toi récupérer mes affaires et je suis parti en l'an 2010 enquêter au musée Jeanne d'Arc à la recherche de potentielles traces que tu aurais laissé dans l'histoire... et... Y a eu ce vieux... ce vieux qui t'appelais l'envoyée des cieux! Oui voila! Tout un chapitre à été ajoutée à l'histoire de Jeanne d'Arc à cause de ta brève apparition! Tu as balancé une onde de choc impressionnante sur ses soldats anglais. J'ai voulu te sauver mais visiblement tes sorts ont largement fait l'affaire! Mais ensuite... euh... Je suis allé à une autre époque... te chercher je crois...? C'est à partir de là que ça devient flou..."

James ne se souvenais pas. A part vaguement... des flammes peut être? Bordel... c'était louche de ne pas se rappeler... Bon, il restait toujours une solution pour au moins savoir ou il avait été : L'historique des voyages. En fouillant dans la poche de son pantalon, il retrouva sa machine, camouflée en téléphone portable.

"Alors... euh... d'après l'historique des derniers voyages dans le temps nous serions allé à Röttingen le 20 avril 1298. Qu'est ce qu'on a été foutre la bas? Il se passe quoi de spécial à cette date là?"

Puis James constata autre chose de très très bizarre.

"... Jane... Y a pas de voyage retour d'affiché... Officiellement, d'après ma machine on est toujours au moyen-âge... Bordel, va falloir la resynchroniser... Mais je ne vois pas pourquoi la machine n'a pas pris en compte notre voyage retour... c'est bien la première fois que ça arrive"

Il lança donc un programme afin de resynchroniser sa machine et qu'elle comprenne qu'on a changé d'époque.

"Je ne sais pas jusqu’où s'étant la magie mais... tu crois qu'il est possible que quand tes pouvoirs se déclenchaient un peu au hasard, tu ai balancé un sort d'amnésie sur nous deux sans le vouloir?"

Cette histoire était étrange, et poussait James à chercher une explication. Si bien que le jeune homme, bien que pudique, en oubliait totalement qu'il était en caleçon devant une lycéenne en train de faire les cent pas dans sa chambre.

Tout cela, c’était... Fuck ! Jane avait l’impression de planer totalement, de délirer, d’être dans un monde, complètement out. Elle enfila des sous-vêtements, pendant que James, toujours empêtré dans le lit, résumait ce qui s’était passé. Jane ne comprit pas trop son histoire avec le musée de Jeanna d’Arc. D’après lui, elle... Elle avait modifié le cours de l’Histoire ?

*Wut ? Mais de quoi y me parle ? Quelle magie ?!*

Elle le regarda, surprise, avant de se dire qu’il devait s’agir d’une sorte d’humour. De fait, Jane n’avait aucun souvenir, non plus, des pouvoirs magiques latents qu’elle avait manifesté. Tout était voilé, nimbé dans une brume épaisse dont elle n’arrivait guère à voir quoi que ce soit. James termina en disant que, selon la machine, ils étaient toujours en 1298. Jane se contenta d’hausser les épaules.

« Tu comptes sur moi pour réparer ta machine infernale ? Ce que je sais, c’est que je ne veux plus que tu utilises ce truc sur moi ! »

Oh ça non ! Les voyages dans le temps, ah, quelle blague ! Elle n’était pas Marty McFly, elle, elle aimait bien l’époque actuelle. Et, s’il y avait effectivement des questions auxquelles elle n’avait pas de réponses, elle n’avait pas spécialement envie de creuser davantage. Le fait de se dire qu’elle avait voyagé dans le passé était déjà assez flippant comme ça. Elle récupéra d’autres affaires dans un placard, et les tint dans le creux de sa main : une chemise blanche, et un jean.

« Bon ! Pendant que tu répares ton engin infernal, je vais aller me doucher. Je... J’ai besoin de faire le point sur tout ça. »

Jane fila dans la salle de bains, et enclencha rapidement la douche. Elle possédait une belle douche à l’italienne, et elle se plaqua contre le mur, yeux clos, en sentant l’eau ruisseler sur elle. Dans sa tête, elle revoyait James lui parler de ses pouvoirs magiques. Mais c’était absurde, elle était à peine capable de faire soulever une bougie ! Pour autant, elle le voyait mal plaisanter... Surtout dans un moment pareil. Et puis, de manière générale, il n’avait pas vraiment l’air d’aimer les blagues.

*Fuck ! Fuck ! Fuck ! Mais qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que j’ai bien pu faire ?*

Ses derniers souvenirs en tête ? Elle se revoyait dans la ruelle, et... Et voilà tout.

Confuse, Jane finit par sortir de la douche.

Pendant ce temps, dans l’appartement, des bruits de pas se firent entendre dans le couloir, se rapprochant de la chambre de Jane... Et la porte s’ouvrit alors, laissant passer, non pas Jane, mais sa sœur, Nell Watson, en maillot de bain deux pièces.

« Hey, Jane, je... Ha ! »

Nell bondit sur place en voyant James.

« Putain, vous êtes qui, vous ?! »

« Tu comptes sur moi pour réparer ta machine infernale ? Ce que je sais, c’est que je ne veux plus que tu utilises ce truc sur moi ! »

Elle était en train de récupérer des affaires dans son placard. Elle devait être encore un peu sous le choc de son voyage ça n'avait rien de surprenant après tout. Il lui sourit pour la rassurer.

"T'inquiète pas. C'est juste un soucis de synchronisation, c'est chiant, ça nécessite de lancer un programme et ça prend quelques heures, mais elle n'est pas cassée. Et je te rassure, je n'utiliserais plus la machine sur toi sans ton accord. S'il le faut j'enquêterais seul sur ton ancêtre et dans tout les cas je te laisserais le temps de réfléchir. Quelques semaines s'il le faut. Mais sache que tu connais mieux la magie que moi, et que l'enquête serait plus efficace si tu étais à mes côtés."

« Bon ! Pendant que tu répares ton engin infernal, je vais aller me doucher. Je... J’ai besoin de faire le point sur tout ça. »

"Oui, je comprend... Oh, et puisque tu cherchais un mentor, ce bon vieux John Watson pourrait faire l'affaire. On peut peut être le sauver sans changer le passé et le ramener ici. Réfléchis-y."

Maintenant que le voyage dans le temps était assimilé par la jeune fille, autant lui faire comprendre ce qu'il est possible d'accomplir pour elle. Dans l'idéal, si Jane pouvait être présente pour cette expédition dans le passé, celle ci serait bien plus efficace. Evidemment cela comporterait certains danger, mais en étant bien préparés, les chose étaient supposé mieux se passer la prochaine fois. Bon, ce voyage durerais probablement quelques semaines, mais ça, il ne valait mieux pas le mentionner à Jane pour l'instant, elle avait déjà beaucoup de choses à encaisser. La jeune sorcière fila rapidement vers sa salle de bain.

Cela laissait du temps à James pour s'occuper de lancer le programme de resynchronisation. En soit la désynchronisation de la machine n'était pas trop grave, mais ça n'en restait pas moins perturbant. C'était comme si il n'y avait pas eu de voyage retour. Pourtant on était bien dans une chambre de notre époque, la chambre de Jane d'ailleurs. Dans le doute, James jeta un œil à l’extérieur au cas ou il y aurait eu on ne sait quel événement anormal, du genre une maison entière qui voyage dans le passé. En voyant que la ville de Seikusu était toujours là, James se dit que c'était finalement idiot d'avoir pu penser une seule seconde que la maison avait pu voyager dans le temps. Mais il était un peu confus, il y avait quelque chose d'anormal dans cette histoire. Avant de lancer le programme de resynchronisation, il envisagea d'envoyer un message vocal à son père.

Cette machine lui permettait de communiquer avec son père mais... c'était compliqué du au fait qu'ils n'étaient plus dans la même dimension. Déjà il ne pouvait envoyer que des messages vocaux et de ce fait, la communication n'était pas aussi direct qu'un appel téléphonique. Mais si ce n'était que ça, ça irait encore. Le message pouvait très bien arriver morcelé, parasité ou même tout simplement ne jamais arriver du tout. James avait eu pour instruction que s'il devait envoyer ce genre de message, il fallait les envoyer à une date le plus tôt possible après son départ. Donc il allait l'envoyer à 5 minutes après son départ. Comme il pouvait y avoir en plus un léger délai, c'était préférable. Il démarra donc le message.

"Bonjour papa. Depuis mon départ j'ai du vivre environs 2 jours, ou du moins j'ai dormi deux fois mais j'ai déjà vécu quelques voyages dans le temps donc c'est assez difficile d'être totalement sur. Mon enquête avance déjà pas trop mal, et j'ai déjà une piste. Il semblerait que les failles soient d'origine magique, car oui, la magie existe dans cet univers parallèle, bien que ça reste quelque chose de très peu courant et qu'au final le commun des mortels semble comme chez nous, considérer cela comme une légende tout au plus. Bref, j'ai eu un gros soucis. Déjà, je ne me souviens pas de mon retour au Seikusu de l'an 2016, et rien que ça, ce n'est pas normal. Le problème suivant, c'est ma machine, elle n'indique aucun voyage retour et pour elle je suis toujours au moyen-age. As-tu déjà eu affaire à ce genre de situation, et sait-tu si ce genre de bug arrive souvent? Avant de terminer ce message qui, j'espère te parviendra assez vite, j'aimerais te demander d'enquêter sur quelque chose de ton côté. Voit si dans notre monde il existe une Jane Watson et essaie d'en savoir un peu plus sur elle, et éventuellement ses ancêtres. Je ne sais pas si ce sera utile, mais qui sait? A bientôt papa... j'espère pouvoir te revoir très bientôt!"

James soupira, réécouta le message et le sauvegarda avant de l'envoyer. S'il n'avait pas de réponse dans les prochains jour, il renverrai le message jusqu’à ce que ça marche. James lança alors enfin sa resynchronisation et s'étira. Il remarqua alors dans le coin de la pièce un panier à linge sale contenant entre autre quelques sous-vêtements. Le jeune homme avait ce fétichisme étrange mais néanmoins assez répandu d'aimer les culottes. Bon évidemment, il se doutait que ça ne valait pas une vraie partie de jambes en l'air, mais James était puceau et il saurait s'en contenter. Et puis une culotte en moins, ça ne se verrait pas, pas vrai? Repenser à la vision de rêve du corps de Jane qu'il avait eu un peu plus tôt, même si ce fut bref, acheva de le motiver à commettre son larcin. Il attrapa une culotte mais des bruits de pas retentirent, c'était certainement Jane qui revenait de sa douche. Vu son état James s'était imaginé qu'elle traînerait plus longtemps dans la salle de bain.

"Merde" , murmura-t'il.

James n'avait pas eu le temps de s'habiller, ayant fait d'autre choses en priorité, et il avait toujours la culotte de Jane à la main. Le seul réflexe qu'il eut fut d'aller à la hâte sur le lit et de s'asseoir dessus pour la planquer.


« Hey, Jane, je... Ha ! »

James sursauta, de la même façon que son interlocutrice. C'était une jeune fille, peut être un poil plus âgé que Jane et avec un sacré air de ressemblance avec elle. Ses cheveux étaient bien plus court et ... elle était dans un maillot de bain particulièrement sexy. Le fait que James soit dans la chambre de Jane, en caleçon et que la jeune fille en face de lui était dans une tenue très sexy acheva de rendre James rouge pivoine. Sans oublier ce qu'il cachait sous ses fesses!

"W-wow...B-bonjour!"

« Putain, vous êtes qui, vous ?! »

"J-je suis James. Vous devez être la soeur de Jane? Vous vous ressemblez beaucoup, vous pouvez difficilement vous renier..."

Il regarda ses vêtements, traînant à côté du lit... Mouais... la situation prêtait vraiment à confusion et la sœur de Jane avait du le remarquer.

"Je... Jane est une... euh... amie, ce n'est pas du tout ce que vous croyez!"

Bon... Amie, c'était probablement un peu tôt pour qualifier Jane ainsi, mais c'était la seule excuse qu'il avait trouvé face à cette situation compromettante. Extrêmement gêné James se rapprocha de ses vêtement pour se rhabiller, d'autant plus que la jeune fille en face de lui n'avait pas forcément envie de le voir presque entièrement dénudé. Remettant maladroitement son pantalon, un peu tremblant, et manquant de se casser la gueule il s'adressa à la sœur de Jane. Il espérait que de la elle était, elle ne verrait pas la culotte. James était devant et bouchait en partie la vue après tout et il avait l'intention de se rasseoir rapidement une fois qu'il aurait fini de galérer à mettre son pantalon.

"Jane prend sa douche actuellement... ça doit faire 5 minutes peut être qu'elle est partie a tout casser..."

Dans la douche, Jane était confuse, et finit par en sortir. Trempée, elle s’enroula dans une serviette. James avait proposé d’aller chercher son ancêtre dans le passé, celui qui était mer au Japon. C’était... Weird. Too weird for her, en réalité. La Californienne n’avait aucune envie de jouer à ces trucs qu’elle avait vu dans les films: l’effet-papillon, des trucs comme ça. Et puis, ça impliquait de replonger dans le passé, et ça... Absolutely no way ! Plus jamais elle ne voyagerait dans le temps ! De fait, la jeune femme avait encore du mal à convaincre qu’elle n’avait pas rêvé. Elle avait visiblement fait preuve de pouvoirs magiques, mais... Fuck ! Elle était confuse.

« Jaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaane... !! »

Jane, qui était en train de se coiffer, fronça les sourcils, en croyant entendre la voix de sa sœur. Elle coupa le sèche-cheveux, et ouvrit la porte.

« Euh... Ouais ?
 -  Tu peux venir, s’il-te-plaît ? »

Fuck ! À coup sûr, elle avait trouvé ce grand corniaud de James ! Évidemment ! Après tout, ce n’était pas comme si Jane, en se levant le matin, ne voyait pas Nell avec ses amants ou amantes du soir en train de prendre le petit-déjeuner. Jane soupira donc.

« J’arrive ! »

Elle se dépêcha d’enfiler ses sous-vêtements, puis son jean, et sa chemise blanche, puis retourna rapidement dans sa chambre. Et, comme elle s’y attendait, Nell était là, dans ses sous-vêtements sexy, et James, penaud, était assis sur le lit.

« Et bien ?
 -  Et bien... Quoi ? »

Nell roula des yeux, comme si elle était surprise.

« C’est qui, ce type ?
 -  Ah... Ben... C’est James.
 -  Ah ouais ?
 -  Yep.
 -  Et... À part son nom, c’est quoi ?
 -  Un type qui voyage dans le temps. »

Nell cligna des yeux à plusieurs reprises, puis haussa les épaules.

« Oh, whatever ! But, for God’s sake, please keep me advised next time, sugar, I don’t want to be seen naked in front of... Whatever is this dude ! »

Nell aussi revenait parfois à sa langue naturelle, et Jane soupira encore.

« Yeah, you’re right, honey ! It’s what I see like... Hmmm... Every two days, at least ? »

La grande sœur grommela encore.

« Fuck you, Jane !
 -  Yeah, I love you too ! »

Nell partit alors, tournant les talons, et Jane se retrouva face à James.

« Bon... »

Elle soupira à nouveau.

« C’était Nell, ma sœur. Et je ne sais pas quoi faire de toi, pour le coup... »

James avait vraiment l'air d'un glandu à essayer de remettre son pantalon. Après quelques secondes d'un spectacle assez pitoyable, il finit par y arriver et retourna s'asseoir par la suite, histoire de masquer la culotte de Jane. La jeune fille en bikini appela Jane qui arriva au bout de quelques secondes. Mouais, pas de doutes, en les voyant côte à côte, on peut clairement confirmer que ce sont deux sœurs. S'en suivit une pseudo dispute.

« Et bien ?
 -  Et bien... Quoi ?
 -  C’est qui, ce type ?
 -  Ah... Ben... C’est James.
 -  Ah ouais ?
 -  Yep.
 -  Et... À part son nom, c’est quoi ?
 -  Un type qui voyage dans le temps.
 - Ah, c'est bien ça, je constate que vous vous dites tout entre sœur! »

James avait dit ça sur un ton assez sarcastique. Cela étant, la sœur de Jane n'avait pas trop l'air d'y croire. S'en suivit une dispute en anglais. James en profite pour planquer rapidement la culotte dans une poche de son pantalon. La sœur de Jane n'était visiblement pas contente d'avoir été vue dans cette tenue et voulait être prévenue la prochaine fois qu'elle aurait un invité. Jane de son côté envoya une petite pique à sa sœur laissant supposer qu'habituellement c'était l'inverse, que c'était elle qui était vue à moitié à poil par les amants de Nell. James se demandait si elles parlaient en anglais parce qu'elles ne voulaient pas que James les comprenne.

« You know... I am Irish so I can speak english as well...  »

Techniquement, même sans ça, James pouvait parler de nombreux langages comme si c'était sa langue natale grâce aux nanomachines implantés dans son cerveau par les soins de son père : Jack Bowmore. Bon, pour le coup, les deux sœurs étaient tellement prise dans leur pseudo-dispute que James était même pas sur qu'elles avaient relevé cette remarque. Finalement la grande sœur s'en alla de la chambre et Jane se retrouva seule avec James.

« C’était Nell, ma sœur. Et je ne sais pas quoi faire de toi, pour le coup...
- Vous vous ressemblez comme deux gouttes d'eau! »

Il se releva alors, et remit son T-shirt à la hâte tout en enchaînant :

« Comme je te l'ai dit, les cartes sont entre tes mains. Je ne te forcerais pas à voyager dans le temps à nouveau si tu ne le souhaite pas. Dans tout les cas je vais avoir pas mal de choses à faire avant de partir dans le passé. Je viens tout juste d'arriver à Seikusu, il me faut un logement, et en attendant j'essaierais de me trouver un hôtel sympa. Vu que tu connais mon secret tu dois te douter que ça va pas être évident vu que je n'existe pas dans cette dimension, mais je me débrouillerais... »

James remarqua un pc portable et le pointa du doigt.

« Je peux te l'emprunter? Il faut absolument que je te montre quelque chose. »

Il attendit qu'elle tape le mot de passe et s'installa sur le bureau, entamant quelques recherches sur internet.

« Quand j'aurais mon logement, je m'incrusterais surement dans le lycée du coin. Une promesse faite à mon père, d'étudier durant mon enquête sur les failles dimensionnels apparaissant ici, à Seikusu. Evidemment mon enquête risque de m'empêcher d'étudier tout le temps mais bon... Une promesse est une promesse! Quand je serais un peu plus posé de ce côté là, je te redemanderais si tu veux ou non venir avec moi enquêter sur John Henry Watson. Bon... et désolé que tu ne puisse pas être ma padawan niveau magie, tout ça... mais... haha! »
 
James venait de trouver ce qu'il cherchait. Une photo du musée Jeanne d'arc, une photo représentant les statues de cire qu'il avait vu la bas avec Jane au milieu en version très romancée. Il se tourna vers elle pour observer sa réaction en lui adressant un grand sourire.

« L'Envoyée des Cieux! Avoue quand même que tu pète la classe sur cette représentation de toi! Il faut dire que tu l'a bien mérité, la façon dont tu as envoyé valdingué ses anglais était vraiment impressionnantes! Bon, ils ont vachement romancé le truc, mais franchement, on s'en tape pas vrai? »

L'article en dessous détaillait l'histoire de "l'Envoyée des Cieux". Globalement ça correspondait à ce que le vieil homme du musée Jeanne d'Arc avait dit sur elle. James se leva pour laisser la place à Jane au cas ou elle voudrait voir ça de plus près et lire l'article. Peut être que ça pourrait la convaincre de voyager dans le temps qui sait? Il resta à ses côté. Il ne se rendit pas compte qu'un bout de la culotte ramassé quelques minutes plus tôt pendait négligemment de la poche de son pantalon.

« Jane... il faut absolument que tu me montre ce que tu sais faire en matière de magie! Bon, j'ai vu certaines choses hier... mais je veux voir ce que tu sais faire à tête reposé! »

Il était peut être temps pour James de rassurer Jane et de laisser ses histoires de voyages dans le temps de côté pour le moment. Une démonstration de magie lui changerait surement les idées.

 

Jane et Nell étaient deux sœurs très proches, ce qui faisait qu’elles se disputaient fréquemment. Jamais rien de bien méchant, c’était juste une manière de se montrer leur affection mutuelle. Nell partit donc, laissant Jane seule avec le voyageur dans le temps, qui s’accapara son ordinateur portable. Elle vit ensuite l’homme pianoter vers un musée de Jeanne d’Arc, tout en lui expliquant que, désormais, il comptait s’installer à Seikusu, très certainement au lycée Mishima. Jane l’écoutait sans rien dire, ne sachant pas trop où il voulait en venir… Puis l’homme lui montra, ensuite, une photographie sur le site, montrant un tableau où on voyait une sorte de créature angélique repoussant des soldats, avec, en image de fond, le bucher de Jeanne d’Arc.

*Wut ?*

The fuckin’ hell is that ? Jane clignait des yeux à plusieurs reprises, et, quand James l’incita à aller lire la description de la gravure, elle le fit, s’installant sur le fauteuil. On parlait d’une sorte d’ange qui serait apparue la nuit, comme pour protéger Jeanne d’Arc, en indiquant aux gardes anglais surveillant le bûcher qu’ils étaient en train d’attaquer une sainte, une idole divine.

*Du délire…*

Elle, une idole divine ? Un Ange venu des Cieux ? Et puis quoi encore ? Bullshit ! Elle clignait des yeux en voyant les informations défiler sur son écran, puis se retourna vers James. Ce dernier lui demanda alors de lui montrer ses talents en matière de magie, et, alors qu’elle se retournait vers lui, toujours assise, elle commença à lui répondre, avant de réaliser que quelque chose dépassait de la poche de son pantalon.

« Et bien, je ne sais pas comment faire, parce que… Hum… ? »

Il y eut un léger blanc, et elle fronça les sourcils en voyant ce bout de ficelle blanche.

« WHAT ??!! » s’exclama-t-elle alors.

Sa main se saisit de la culotte, et elle tira dessus en se redressant, son fauteuil filant en arrière. Médusée, elle s’était redressée, tenant cette culotte dans sa main, la faisant pendouiller le long de ses doigts.

« The fuckin’ fuck is that ?! »

Abasourdie, elle regardait la culotte… Sa culotte, puis fixa James.

« Mais… T’es taré ou quoi ? Tu piques mes culottes ?! You pervert !! »

Jane repensait à ces fantasmes japonais sur les culottes, et à ce distributeur de culottes qu’elle avait aperçu, une fois. Les filles y déposaient de vieilles culottes usagées, afin que des Japonais puissent les acheter. Elle avait toujours cru à une sorte de blague de très mauvais goût, une blague typiquement japonaise…

Jusqu’à maintenant.