Je m'étalais de tout mon long dans le sable sale et poisseux de sang de l'arène, me retrouvant face contre terre alors que les spectateurs hilares riaient de mon sort et que je me relevais difficilement en tremblant de tout mon long. Les orcs n'avaient prêté aucune attention à mes supplications et bien que j'eu tenté de freiner de toutes mes forces la marche en tirant désespérment en arrière pour repartir vers ma cage, ce fut en vain. Les deux orcs me maintinrent en respect avec une facilité étonnante. L'un d'eux me gratifia d'un coup du pommeau de sa vieille épée dans les côtes et je fus contraint de céder, le souffle coupé. Ils me tirèrent vers l'arène sans ménagement et m'y jetèrent comme un paquet inanimé, me faisant littéralement mordre la poussière. Debout sur mes jambes flageolantes, je regardais tout autour de moi et eu l'impression que le sol se fendait sous mes coussinets pour m'engloutir tout entier. Sur les pauvres estrades de bois se pressaient les hideuses créatures qui se jouaient de mon sort, échangeant argent et grognements quand d'autres trinquaient de bon cœur ou arrachaient un quartier de viande sur une cuisse de poulet. Brutalité et bestialité, partout... J'en eu la nausée.
C'est alors que mes yeux se posèrent sur l'être encapé, à la tête casquée. Lui. C'était assurément le maître qui présidait à cette assemblée. Pour son plaisir, j'allais devoir me battre et très sûrement mourir. Si je fus tenté de l'implorer à genoux de m'épargner, quelque chose d'ancré profondément en moi me fit comprendre que c'était aussi inutile que c'était une mauvaise idée. Alors que mon regard bleu noyé de larmes naissantes quittaient sa stature implacable pour se poser sur les portes qui s'ouvraient face à moi, je compris ce qui m'avait empêché de l'invectiver pour quémander sa clémence.
L'instinct de survie.Par le Ciel... Qu'est-ce que c'était que cette horreur qu'amenaient les gnolls ? Une sorte de petit minotaure au corps terriblement solide et aux cornes meurtrières. Pas d'armes et de protections, certes, mais il était clair que même si cette chose était plus petite que moi sa puissance physique et sa résistance n'avaient rien à avoir avec ce que je pouvais développer. Le bovin tirait durement sur ses chaînes, forçant ses maîtres se mettre à plusieurs pour le retenir. Et l'effet ne semblait pas s'estomper : cette machine cornue s'excitait à l'avance du combat à venir, probablement une formalité d'après lui. Étonnamment, davantage que ses cornes ou ses muscles, ce fut sa queue tendue qui me poussa à réagir et me reprendre malgré ma peur. Si ce... cette chose parvenait à entrer en moi, il me détruirait sûrement. Et puis, quelle horreur que de se faire baiser par cette créature stupide ! L'image de sa verge m'ouvrant le cul s'imposa à mes yeux et me fouetta les sangs, juste à temps. La trompe résonna et le bovin libéré fonça en ligne droite dans ma direction, me donnant l'impression qu'un chariot de guerre arrivait pour me piétiner.
Mon corps fut plus prompt que mon esprit. Au dernier moment, avant de me faire entrer dedans, je sautais instinctivement sur le côté et roulais sur le sol pendant que le bovinator percutait l'enceinte, faisant voler de grandes bandes de bois. Quelques exclamations félicitèrent ma prestation, beaucoup de cris haineux aussi. Le monstre devait être bien côté dans les paris... Quant à moi, mon coeur battait plus vite que jamais, pompant furieusement l'adrénaline dans tout mon être. Si bien que je fus prêt à esquiver également la seconde charge qui ne tarda pas à venir aussi prestement que la première. Mieux contrôlée, celle-là n'envoya pas la bête dans le décor et il parvint même à glisser sur le sable avant le choc, donnant un coup de rein pour changer violemment d'angle et revenir vers moi. Si il avait la force, j'avais pour moi l'énergie du désespoir et une inventivité naïve mais efficace : frappant du pied dans le sol, je soulevais un nuage de sable qui aveugla mon adversaire. J'aurai pu contre-attaquer (je pense) mais ne le fit pas. Pas d'arme et pas question de m'approcher pour le frapper à la main. Néanmoins, je trouvais une solution et me ruais vers l'endroit du premier impact du bovin alors que ce dernier se nettoyait les yeux en hurlant de fureur. Je m'emparais d'un grand éclat de bois au moment où la créature espérait revenir à la charge...
Et je m'agenouillais face à lui, oreilles baissées et gueule grande ouverte tout en regardant son énorme pine tendue avec insistance. Dans l'assemblée, les premiers sifflements appréciateurs de ma soumission se mirent à fuser. Certains gueulèrent leur déception, mais la plupart étaient heureux de pouvoir assister à un viol brutal et impitoyable. Le bovinator semblait être content de ma docilité, lui aussi. D'un pas lourd, l'être hideux s'avança vers moi et mit sa verge tendue à bonne portée de moi, me faisant comprendre que je devais m'en occuper. Comme résigné, je portais la main à son vit tendu pour commencer à le branler fermement de haut en bas, coulissant sur le corps raide de ce membre pour le moins imposant. Plus la masturbation que je lui infligeais s'accélérait pendant que mes doigts se refermaient fort sur sa chair, plus le monstre relâchait sa garde.
C'est alors que je frappais.
Du morceau de bois ramassé juste avant, je perforais sa pine congestionnée par l'envie. Le sang gicla et le bovinator hurla à m'en déchirer les tympans, sans avoir le temps de me punir. Tirant de toutes mes forces sur mon arme improvisée, je parvins à arracher trois ou quatre centimètres de sa chair. L’hémorragie fut très intense, couvrant pour bonne partie mon pelage de sang frais. Je me redressais alors, détendant mes jambes qui n'avaient en fait qu'attendu cet instant, leurs muscles plus durement bandés que la queue éventrée. Partant en arrière, j'évitais un coup issu de la fureur douloureuse de l'immonde hybride qui frappa un peu à l'aveugle.
Sans trop savoir pourquoi, j'armais mon bras ganté du cestus et frappais. D'instinct, je pense. Voir ce...cette chose saigner comme un goret égorgé fit naître en moi un courage inattendu, presque vicieux. Ma peur et ma colère fusionnées firent le reste et je lançais mon poing clouté en pleine face du bovinator dans un cri de rage qui me sembla faire vibrer poumons et cordes vocales tant il était puissant.
"RaaaaaaaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !"
Le cestus s'abattit en plein sur le mufle du bovinator avec une puissance que je n'avais même pas soupçonnée de mes bras. Mes phalanges craquèrent, l'impact se fit ressentir dans tout mon corps alors que le sang et la sueur mêlés jaillirent de mes poils souillés au moment du choc, lui conférant une force visuelle tout à fait inattendue. Le monstre encaissa avant de reculer d'un pas, puis deux, puis il tituba franchement.
Quant à moi, vidé tant de ma rage que de mes forces, j'attendais d'avoir la conclusion de ma propre bataille, ramassant déjà un nouveau morceaux de bois. Après tout ça, je n'offrirai plus grande résistance, c'est vrai. Mais l'instinct me poussait à me dresser là, pantelant et épuisé, pour mourir debout.