Dans la salle de retrait des enchères, Tyria stuckov attendait, habillée de
son tailleur masculin noir avec cravate et gants de cuir assortis. Elle n'avait pas pour habitude de se mêler à la jet-set de Tekhos, surtout pour quelque chose d'aussi peu dans ses priorités qu'une vente d'esclaves. Encadrée de deux de
ses robots-sentinelles, elle était assise, jambes élégamment croisées, dans un siège confortablement rembourré tandis que le comptable de la compagnie procédait aux transactions financières depuis les comptes de la jeune femme et qu'une autre humaine en tailleur plus féminin car portant une jupe, remplissait les contrats d'achat et réglais la paperasse administrative.
La jeune Stukov se demandait encore ce qu'il lui avait pris. Avait-elle été atteinte d'une sorte de fièvre acheteuse due à l'effet de se retrouver au milieu de toutes ces personnes venues pour se doter d'un nouvel esclave à ajouter à leur collection ? C'était ridicule, mais plausible. Mais surtout ridicule car elle était déjà propriétaire d'un harem qu'elle avait fondé avec les anciens esclaves de ses parents en guise de force de travail. Et ce Harem lui servait avant tout de vengeance contre eux. Y ajouter une personne qui n'avait rien à voir avec cette histoire relèverait de la cruauté pure et simple. Et même si Tyria avait la réputation d'être une sorte de "rideau de fer" tout soviétique aux demandes de ses esclaves, elle n'était pas non plus quelqu'un de foncièrement cruel. Elle n'aimait pas ça, même si sa colère la faisait régulièrement se transformer en monstre de froideur quand il était question du sort des anciens esclaves de ses parents.
Sauf que là, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle allait bien pouvoir faire de cette acquisition. Ni même de pourquoi elle avait ressenti le besoin de se battre pour acquérir cette créature. Il était vrai qu'on avait jamais vu d'elfe de cette couleur auparavant et cela l'intriguait. Elle avait une elfe dans son Harem qui, malgré sa soumission absolue et sa manie de faire comme si elle ne savait rien, en connaissait un rayon sur les autres espèces. Elle espérait qu'elle pourrait peut-être l’aiguiller sur où sortait cet étrange spécimen.
Les robots tournèrent leurs "têtes", contenant surtout leurs capteurs vers la porte qui s'ouvrit dans le mur et par laquelle deux personnes entrèrent, un homme doté d'un archaïque gourdin et son achat, encore très légèrement vêtue de sous-vêtements d'une genre révélateur. Tyria Stukov resta de marbre tandis que la femme en face d'elle lui confirmait que tous les papiers étaient en ordre et que la comptable donnait son feu vert, confirmant que le payement avait bien été délivré.
Les choses étaient faites, Tyria Stukov venait d'acheter fort cher une esclave dont elle ne savait que faire. Il était désormais trop tard pour reculer et elle doutait que le vendeur ne fasse des reprises.
En voyant les deux personnes approcher, les robots relevèrent les sécurité de
leurs élégants fusils à chocs, faisant doucement monter dans les aigus la charge de leurs armes et faisant hésiter l'homme traînant l'esclave par le bras.
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Vous n'avez pas besoin d'approcher plus près, Dit Tyria le visage complètement inexpressif à l'homme sur le ton de la simple constatation.
Je n'aime pas avoir de gens armés dans mon entourage immédiat. Vous pouvez également relâcher ma propriété, je ne pense pas qu'elle puisse s'enfuir bien loin avec toute la sécurité de cette tour sur le qui-vive.L'homme relâcha le bras de l'elfe blanche avant de se reculer de plusieurs pas, ce qui eut pour effet que les robots remirent les sécurités en place sur leurs armes qui, bien que non-létales, pouvaient malgré tout être douloureuses et induire aisément un état de perte de connaissance. Le bruit aigu diminua doucement tandis que l'homme se retirait de la pièce avec la comptable et la responsable administrative qui promit que le reste des documents suivraient à son adresse après lui avoir remis une puce de données sur son achat récent.
Une fois tout le monde parti et ne laissant plus que la jeune femme brune, ses deux robots-sentinelles et son esclave dans la pièce. Tyria demeura silencieuse, laissant un lourd et inconfortable silence s'installer. Elle détailla sans se cacher le physique de sa nouvelle acquisition. Elle avait un corps magnifique, une teinte de peau des plus atypique, des yeux ensorcelant, une bouche attirante... Elle était une sorte d'appel, de tentation incarnée et Tyria commença à comprendre un peu mieux pourquoi elle s'était portée acheteuse. Cette esclave l'attirait, et du côté sexuel de la chose.
C'est donc officiel, si je ne suis pas bi, au minimum je suis lesbienne... Songea la jeune fille en poussant un léger soupir avant de se lever et d'avancer à pas agiles, presque félin en direction de son acquisition. Elle s'arrêta en face d'elle et la toisa en silence toujours avant de tendre une main et de cueillir délicatement une mèche de ses cheveux qu'elle regarda de plus près. Ils étaient si fins qu'elle s'en étonna, même si elle n'en montra rien. Elle relâcha cette mèche et tourna ses pupilles brunes vers celles de l'esclave.
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Tu es bien silencieuse, pourtant je me doute que tu n'en penses pas moins... Quel est ton nom ? Comment es-tu arrivées ici ? Demanda-t-elle de son ton neutre tout en déboutonnant son pardessus.
Elle écouta la réponse tandis qu'elle retirait le survêtement de ses épaules, libérant son gilet noir et sa chemise blanche d'en-dessous de celui-ci. Puis elle posa celui-ci sur les épaules de l'elfe. Il était suffisament lon pour qu'une fois refermé, il soit presque à la même hauteur qu'une minijupe sous ses fesses, même si du coup il faisait aussi un décolleté plus que plongeant s'arrêtant juste sous le niveau des seins.
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Enfile-ça, tu vas prendre froid sinon... Dit-elle sans changer d'un iota son ton neutre.
Je me nomme Tyria Stukov. Je suis ta nouvelle propriétaire. Quand à savoir ce que je vais faire de toi... J'y songe encore... Dit-elle en sortant une sorte de pistolet-injecteur de sa poche.
Navrée, ça va pincer un peu, mais c'est pour éviter que ces deux-là te considèrent comme une menace, dit-elle en désignant du pouce les robots dont les têtes semblaient fixer assidûment l'esclave.
Et ça permet aussi de te marquer comme m'appartenant, expliqua-t-elle en lissant un peu la peau de la nuque avant d'appliquer l'injecteur qui pinça fortement la peau pour y faire entrer la puce RFID qui s'activa en absorbant les impulsions électrique du système nerveux.
La dernière des Stukov rangea ensuite l'injecteur dans sa poche et massa doucement du pouce la peau qui s'était assombri à l'endroit de l'injection.
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Bon, maintenant que c'est fait, est-ce que tu as des questions avant que nous ne rentrions chez moi ? Des questions pertinentes de préférence... Précisa-t-elle