La capitale de Sylvandell ne se trouvait pas au centre du royaume, mais à son extrémité, et se découpait en deux parties : la
ville basse, et la
ville haute. La partie basse ne l’était qu’en théorie, car elle se tenait à quelques centaines de mètres au-dessus du sol. C’était une construction incroyable, bâtie le long d’un flanc de montagne, et dans laquelle on trouvait le cœur névralgique et les poumons de Sylvandell. Toute la richesse de la ville s’y trouvait : auberges, boutiques, ateliers de tisserand, forges, boulangers, etc... On accédait à la partie haute, soit par les monte-charges y conduisant, soit par des sentiers circulant à flanc de la montagne. La partie haute, elle, se composait de hauts-plateaux qui accueillaient généralement les foires ou les déclarations publiques, et des bâtiments institutionnels : la caserne des Commandeurs, les casernes militaires, la Cathédrale, ou encore l’Arène. Au loin, dans des collines environnantes, il y avait également des habitations. Les gens s’y rendaient en tourisme, pour admirer le décor, ou pour paniquer en voyant les dragons qui passaient par là.
C’est depuis la capitale qu’on accédait à la chaîne de montagnes, mais une grande partie de ce massif était interdit à la visite, car il s’agissait de la terre des Dragons, et les humains s’y rendant n’étaient que des proies aux yeux des dragons y vivant. L’ultime frontière de séparation était un petit fort en hauteur appelé
La Griffe. Ce « fort » n’avait de fort que le nom, car il se composait d’une grande salle d’attente pour les voyageurs, avec des cartes, et une petite garnison. La nuit, la Griffe avait quelque chose de terrifiant, mais, concrètement, il ne s’agissait que d’un poste-frontière. Ce fut donc ici que Nanami se rendit, s’accolant à l’un des arbres à proximité, car il n’y avait que par là que la Princesse pouvait venir.
Dans le ciel, les dragons dansaient, poussant parfois des rugissements terrifiants. Difficile de croire que ces créatures puissent collaborer avec les chétifs humains vivant à côté. Terra connaissait cependant d’autres endroits où humains et dragons collaboraient. Il existait des clans et des sectes de dragonniers, mais ces derniers étaient souvent mal réputés, car ils s’adonnaient à des pratiques barbares et cruelles : sacrifice humain, cannibalisme... Le tout en l’honneur de dragons cruels et sauvages. Sylvandell était un peu différente, même si le royaume avait la réputation (méritée) d’être un royaume guerrier et belliciste.
Alice ne tarda pas à revenir, ce que Nanami put comprendre en entendant les gardes en parler :
«
C’est la Princesse ! -
Avec l’elfe... -
La Princesse revient ! La Princesse revient ! »
Occupés à jouer aux cartes ou en léthargie, les gardes se remuèrent. Deux chevaux s’approchaient, et Alice était à la tête, galopant à toute allure.
«
On dirait qu’elle est à chaque fois poursuivie par une armée de dragons... »
Alice se rapprochait rapidement, et arrêta son cheval, qui se dressa sur ses pattes arrières. Un élégant cheval à la fourrure noire, un destrier de guerre, très obéissant, qui se redressa en hennissant, puis se posa ensuite sur ses quatre pattes, Alice le tenant par les rênes. Son regard était alors fixé sur les gardes, puis se décala vers la gauche, où il y avait une femme... Elle regarda ensuite ses gardes, puis fixa à nouveau la femme, et écarquilla les yeux en la reconnaissait soudainement.
«
NANAMI ?! »
La surprise devait également être de taille pour elle...