Un peu de chaleur dans ce royaume glaçé ? (PV Tek_Kitsune)

    J'étais accompagnée de ma fidèle compagne Fovéane, une terranide fennec des pays chaud. Nous étions à la frontière du royaume terranide qui imposait un froid mordant à qui n'était pas préparé à ce dernier. Ma fourrure, bien que faible, suffisait et j'avais insité pour que celle qui m'accompagnait prenne des vêtements chauds. Elle avait refusé au départ, préférant épargner la bourse pour moi, mais j'insistai jusqu'à ce qu'elle aille chercher de quoi se protéger en vérifiant bien ce qu'elle prenait.
Humain j'avais connu une fois une tempête de neige, ce que cela pouvait entraîner, et il était hors de question qu'elle prenne un coup de froid ou pire.

    Vous vous demandez peut-être pourquoi nous étions là, sachez que cela est un choix égoïste de ma part. Ayant été transformé je pensais m'en sortir sans devoir apprendre sur ma nouvelle nature, ni la magie qui m'était permise. J'ai blessé Fovéane sans le vouloir il y a de cela une semaine. Depuis j'ai pris le temps de réfléchir et il était évident que je devais trouver d'autres kitsune pour apprendre ce que je suis devenue. Ma gentille fennec m'avait pardonné sans peine, mais cela n'était plus suffisant.
Le meilleur endroit pour trouver des terranides apte à m'apprendre était le royaume où ils avaient trouvés refuge. Fovéane avait choisit de me suivre, sa fidélité était digne des meilleurs compagnons de route, même si je devais penser à son bien être, car elle oubliait cela pour se concentrer sur le mien. Chacune de nous prenait soin de l'autre et pouvait aller jusqu'en enfer si cela signifiait la retrouver, ce lien nous avait déjà joué des tours, mais c'était grâce à lui si nous étions toutes deux celles que nous étions à présent.


    Nous marchions dans la neige depuis une demi journée, si ma progression fut aisé cela fut moins la cas pour Fovéane. Je lui prêta mon dos au bout de la demi journée et elle accepta à contre-coeur. Je la rassura, cette petite était courageuse, mais il fallait préserver ses forces dans un milieux aussi hostile que ce royaume. Nous évitions le Terre de glace, mais son froid cruel se faisait quand même ressentir, à moindre effet. Nous devions atteindre un lieux qui nous protégerait le temps de reprendre une peu de force, car les miennes commençaient à faiblir. Nous fîmes une halte dans une grotte pendant une journée, le temps que ma compagne puisse se réchauffer un peu.

   Nous arrivions enfin à un village après trois jours de marche dans la neige. Ma pauvre amie était toute grelottante sur mon dos, malgré ses vêtements chauds. Les terranides nous firent un accueil chaleureux et je me permis d'utiliser des graines de cacao pour faire un chocolat chaud à Fovéane qui manqua de se brûler. Le village était assez grand, mais comportait peu de lieux réservé aux étrangers, mais tout terranide était accueillit les bras ouvert, contrairement aux autres. Je me demandais quel aurait été leurs réactions s'ils avaient sût que j'avais été humain.

    Le blizzard finit par se calmer et la température devint plus agréable, bien que toujours fraîche. Je laissait la fennec enroulée dans les chaudes couvertures, quel était mimi roulée en boule, elle avait bien droit à son repos le temps que j'aille chercher divers choses. Je quittais la chambre en silence et me dirigea vers le premier magasin. J'allais en profiter pour rechercher des informations sur les possibles kitsunes du coin.

L'avantage dans une chasse à l'homme à l'échelle de l'univers, c'est qu'on visite des tas d'endroits chouettes. Récemment, je suis passée sur une planète habitée uniquement par des femmes, sur laquelle Tek_Usagi aurait été aperçu. Ce monde respirait la paix et l'harmonie, débarrassée des hommes et de leur naturel conditionnement à la violence et leur dépendance au sexe. Mais avec toute la tension homosexuelle qui flottait dans l'air, j'ai eu beaucoup de mal à me retenir de ne pas sauter sur toutes les habitantes pour les enserrer entre mes douces queues. La seule chose qui m'a permis de tenir, c'est de me concentrer sur ma mission. Et bien que je n'ai eu aucun renseignement et que je n'ai pas trouvé le lapin, c'était un voyage marrant. Mais cette fois-ci, ce ne sera pas pour m'amuser.

D'après les services de renseignements tekhans, Tek_Neko aurait été impliqué dans un incident provoqué par les rebelles de Raynor, un groupe d'anarchistes opposé à la domination féministe sur le territoire. Ils ont fait exploser un centre de recherche clandestin de la Geowepaon Corp, qui travaillait sur un nouveau modèle d'arme chimique pour la lutte contre les formiens. Après quoi, ils se sont enfuis. Le service de renseignements soupçonnait l'existence d'une base importante des rebelles dans le royaume terranide, alors je suis parti là-bas pour la trouver. Mes instructions sont de me concentrer sur le chat mais, si je peux, de capturer des officiers haut-placés chez les anarchistes.

Je viens juste de débarquer dans le royaume terranide. Ne connaissant pas bien l'endroit, et n'ayant aucune idée d'où chercher la base, je me suis téléporté un peu au hasard. Le seul paramètre que j'avais pu établir, c'était d’atterrir dans un coin habité. Ainsi, mes nanites m'ont transporté dans un village plutôt grand. Quand les habitants m'ont vu, ils m'ont tout de suite accueilli à bras ouverts. En plus de l'hospitalité offerte aux terranides, il faut rajouter que je suis une prêtresse renarde à neuf queues. De ce fait, on dirait que tout le monde m'adore. Les villageois m'offrent une chambre dans une auberge, mais je ne compte pas m'éterniser. En tout cas, peut-être que la réceptionniste pourra me renseigner. Elle voit passer des tas de gens. Avec un peu de chance, elle a vu mon fugitif.

« Bonjour. Je suis à la recherche d'un ami qui est peut-être passé par ici. »

Je sors une photo de Tek_Neko que m'a fourni Miranda Julius, la responsable des cobayes du projet.

« Vous l'avez vu ? »

« Non. Étrange, je pensais plutôt que vous alliez m'interroger sur la kitsune. »

« La kitsune ? »

« Oui. Elle est arrivée ici il y a moins d'un jour avec une terranide fennec sur son dos. Comme elles avaient l'air mal en point, nous leur avons offert l'hospitalité. »

Je suis intriguée. Une autre terranide renarde à queues est dans ce village ? C'est peut-être un de mes amies du temple du Renard Blanc.

« Vous savez où elle se trouve en ce moment ? »

« Je l'ai vu sortir il y a moins d'une heure. Mais son amie est toujours dans sa chambre, donc elle n'a pas du quitter le village. »

« D'accord. Merci pour votre aide. »

Je quitte l'auberge pour aller trouver cette kitsune. Mais le village est immense, et je ne suis pas sure de pouvoir la trouver. Du coup, je décide d'utiliser mes nanites. Je les envoie se disperser dans tout le village. Puis j'utilise mes pouvoirs magiques pour faire résonner des ondes d'énergie mystique dans tout le village. Si c'est vraiment une kitsune, elle le sentira. Et ainsi, je saurai où elle est et elle saura que je la cherche.

Dans le premier magasin, une épicerie au sens moyenâgeux du terme, j'allais vendre un peu de cacao, une épice précieuse dans ce monde de glace. L'épicier me demanda si j'étais marchande, je lui répondis honnêtement que non. En tous cas je sortis du magasin avec une bourse un peu plus rebondit. Il me restait une dizaine de grain pour mon usage personnel.

Le second magasin était une draperie, il fallait trouver des vêtement plus adaptés et ici il aurait été logique de trouver des habits pour le froid. Je ne fut pas déçue par ce que proposait le marchand de ce magasin. D'une part il y avait ce que je cherchais, un manteau long à la taille de la fennec et des bottes fourrées pour protéger ses pieds, de l'autre certaines tenus me faisaient de l’œil, je pris ce qu'il lui fallait et demanda à essayer des vêtements de style chinois que j'allais acheter pour moi en l'indiquant au marchand. Il excepta de me laisser utiliser une petite salle.
J'avais envie de participer à l’activité du village pour les remerciés de nous avoir accueillit et nous avoir trouvé une chambre sans attendre.
J'allais payer quand une sorte d'onde étrange me fit hérisser le poil du fait de la surprise. Je savais que cela était de la magie, mais j'aurais été bien incapable de faire ce genre de chose. Je repris mon calme et paya le marchand,  j'allais chercher la source de ce phénomène.

Je devinais, vu la répétition de cette onde, que la personne cherchait à attirer mon attention, car personne d'autres ne semblaient réagir à la magie qui avait lieu actuellement. Il y avait deux possibilités, soit un ou une kitsune avait entendue parlé de ma recherche, soit c'était un piège. Dans les deux cas je devais aller voir, car dans le second Fovéane pourrait être prise pour cible pour m'attirer. Ce n'était pas la première fois qu’elle avait été utilisée comme appât et sa santé actuelle ne lui permettrait peut-être pas de se défendre.
La piste était étrangement facile à suivre, comme un fil d’Ariane, même si j'avais l'air détendu mes sens étaient sollicités, il valait mieux se montrer trop prudent que pas assez. Nous étions dans un royaume dédié aux terranides, mais rien ne disait qu'il n'y avait aucun danger, mon passé s’il était connus pourrait suffire à m'attirer les foudres du village et j'avais déjà vu des terranides agir en esclavagiste. 

Mes pas me menèrent vers la source de ses ondes qui n'étaient plus désagréables et là j'étais partagé entre deux sentiments, la surprise de voir qu'une kitsune attendait, elle avait neuf queues comme moi, et un peu de peur car je me savais particulièrement faible malgré mon nombre de queues et si j'en avais la nature je ne connaissais ni ma magie, ni ma puissance.
Si la kitsune pouvait sentir ma magie elle en déduirait une puissance brute à peine plus maîtrisé qu'une jeune kitsune.
Je lâchais un soupire de soulagement, car j'avais imaginé le pire, j'étais trop attachée à ma petite fennec.

-Bonjour, est-ce vous qui avez provoqué ces sortes d'ondes magique ?

Cette femme-renarde était charmante, elle aurait facilement captivé l'humain que j'avais été par le passé, la robe faite de nuance de bleu lui allait magnifiquement bien. Je devais avoir l'air étrange à côté avec mes habits chinois , je n'avais pas pris de chapeau car  le neige ne me gênais pas, ni de chaussures, cela était une dépense inutile. J'aimais les vêtements assez ample car des habits trop près du corps mettraient en valeur mon attribut masculin et ce n'était pas une bonne chose dans la plupart des cas.

-J'en oublis de me présenter, je me nomme Leonna. Pourrais-je savoir à qui ai-je l'honneur ?

J'avais gardé cette attitude respectueuse envers les personnes clairement au-dessus de moi. Il valait mieux ne pas l'énerver, car s'il elle avait causé es ondes nul doute qu'une colère me mettrais dans un salle état. Je me sentais nerveuse devant elle, nous partagions peut-être la même nature de kitsune, mais je me sentais comme un jeune renardeau à côté d'elle.

Il ne me faut pas longtemps avant de sentir quelqu'un réagir à mes émissions magiques. Je ne reconnais pas la trace laissée par cette personne, mais ça ne veut pas dire pour autant que je ne la connais pas. En effet, il arrive parfois que mes pouvoirs de renarde à neuf queues soient perturbés par les circuits des nanites. Après tout, l'harmonisation de la magie et de la technologie en une seul parfaite unité n'est pas quelque chose que les tekhans se sont évertués à faire à la perfection au cours des derniers siècles. Et donc, même si mes nanites ont été conçus pour résonner avec ma magie, il arrive parfois que les deux forces se combattent et se parasitent l'une-l'autre.

En tout cas, ce qui est sur et certain, c'est qu'une kitsune se trouve bien dans ce village. Je me dirige donc vers la source de la résonance, que je sens également s'approcher de moi. Comme je l'avais prévu, ma source est aussi facile à suivre d'un côté que de l'autre. Et plus je m'approche, plus je sens de choses sur la personne qui a reçu mon ''message''. Son pouvoir est brut, sauvage, non maîtrisé... plus j'avance, plus je suis persuadé que ce n'est pas une de mes amies du temple du Renard Blanc, mais aussi que je m'approche d'un potentiel désastre. Heureusement pour moi, le danger ne m'a jamais fait peur, et encore moins maintenant que j'ai mes petits robots avec moi.

J'arrive dans un des grandes rues du village. Étrangement, elle est complètement vide. Toutes les échoppes de cette rue sont pourtant ouvertes, mais on dirait que personne ne s'y intéresse. Un silence presque pesant s'installe autour de moi. Je vois enfin celle que je cherchais.
Comme je le pensais, ce n'est pas une de mes amies prêtresses. Cependant, elle reste une magnifique terranide renarde des terres froides, recouverte d'une belle fourrure vert clair avec quelques nuances de noir, notamment aux bouts de ses queues, de beaux yeux rouges, un petit museau et de petites oreilles, le tout enveloppé dans une robe chinoise ample qui ne mettait pas vraiment ses courbes en valeur, mais qui lui allait bien quand même.

Au début, je reste un peu secouée devant l'apparition de cette femme. Puis je reviens à la réalité quand elle m'interroge sur les ondes magiques que j'ai libérées.

« Oui, c'était moi. Je voulais vérifier s'il y avait une autre kitsune dans ce village. Je suis ravie de voir que c'est vrai. »

Je m'approche d'elle sans aucune crainte. Même si je sens bien que son pouvoir est instable, elle ne peut rien faire qui me mette en danger. De toute façon, je ne trouve aucune trace d'elle dans la base de données des criminels recherchés, et elle ne m'a absolument pas l'air agressive. Elle se présente, alors je fais de même.

« Enchanté Leonna. Je m'appelle Amata Koïtobi. Ravie de vous rencontrer. »

C'est vrai, je suis vraiment contente. Il est rare de rencontrer des kitsune, en particulier des aussi jolies, alors je suis toujours aux anges quand j'en croise une. En plus, celle là m'attire étrangement, pour une raison que je ne saurais déterminer.

Je la regarde. Elle ne me regarde pas directement dans les yeux, et semble faire preuve de beaucoup de respect envers moi. En plus, mes nanites relèvent tout un tas de signes vitaux étranges : pouls rapide, transpiration, tremblements... soit elle a attrapé froid, soit je la rends nerveuse. Et vu l'épaisseur de sa fourrure et de ses vêtements, je penche plutôt pour la deuxième option. J'essaie donc de détendre un peu l'atmosphère.

« Leonna, vous n'avez pas à vous sentir intimidé à cause de moi. Nous sommes toutes les deux des kitsune, nous sommes égales. »

On dirait qu'elle ne voit pas les choses de la même façon. Elle m'explique rapidement pourquoi, et ça me frappe comme un caillou en pleine figure. Je me souviens que, à l'époque où j'ai débuté mon entraînement pour devenir prêtresse, je me sentais intimidée par Kimi parce que son pouvoir était infiniment plus grand que le mien et que, comme je n'avais pas un contrôle optimal, je craignais en permanence de faire une bêtise qui aurait pu la mettre en colère. Et maintenant, c'est ce qui arrivait avec Leonna. Je me sentais mal de lui infliger ça, alors j'ai rapidement corrigé le tir.

« Ne vous en faîtes pas Leonna, j'ai bien senti votre pouvoir. Il est puissant mais indompté, incontrôlé. Tout ce qu'il vous faut, c'est un peu de maîtrise.
Si vous voulez, je pourrais vous apprendre à vous en servir. »

C'est vrai quoi. Entre renardes, il faut bien qu'on s'entraîde.

Elle me considérait comme une kitsune, vu mon apparence cela pouvait être pardonné.

-Il est vrai que techniquement je suis une kitsune, mais si je partage depuis un petit moment votre nature je suis bien loin d'avoir votre maîtrise de la magie. Je suis encore un renardeau sur ce plan à peine capable d'user convenablement de la magie sans prendre le risque de blesser ce que je souhaite protéger, sauf pour transformer mes queues pour me défendre ou protéger ma compagne de route.

Dans cette phrase j'avais volontairement donné des pistes à cette kitsune quand à la raison de mon incompétence magique. Changer la taille et la dureté de mes queues était une chose instinctive qui était apparut alors que j'avais eu besoin de me protéger d'une bande de fauve. J'avais été apeurée et m'étais entouré dans une dôme de poil dur comme l'acier, depuis je m'étais exercé mais les autres essais magique s'étaient soldés par un échec.

-L'aide d'une kitsune me serait une aide précieuse, mais je n'ai pas grand chose à vous offrir en retour si ce n'est ma gratitude pour l'aide que vous m'apporterez. Mais je suis une kitsune assez singulière par sa naissance, si on peut appeler cela ainsi. Je ne sais pas si cela affectera cette puissance que vous avez vue en moi.

J'avais déjà eu un aperçu de mes capacités lorsque ma chère Fovéane avait été enlevé par une bande de brigand comprenant de puissant mages. J'avais enveloppé mes queues de mana brut et avait renvoyé certaines boules de feu à l'expéditeur, mais cela avait provoqué aussi des perturbations dans les sorts repoussés de cette manière l'un d'eux avait explosé, blessant la fennec légèrement. Un mage ordinaire et moyen aurait épuisé son énergie trop vite pour vaincre ce groupe, c'était ma nouvelle nature qui m'avait permis de récupérer mon amie.

-Si vous acceptée toujours j'aimerais parler un peu au chaud, discuter dans la rue n'est peut-être pas le meilleur endroit. J'ai une chambre l'auberge, mais si vous souhaitez aller dans un autre lieux cela ne me gêne pas, cependant je devrais indiquer à mon amie que je suis en votre compagnie. Elle n'ai pas méchante, nous somme juste très lié l'une à l'autre et elle pourrait penser que vous m'avez enlevé.

J'eus un petit rire. Fovéane pouvait se montrer protectrice au point de menacer un, mais surtout une, invité(e) par crainte que je me sois mis en danger ou que la personne tente d'abuser de moi.  

Apparemment, Leona n'est pas une kitsune de naissance, on a fait en sorte qu'elle devienne ainsi. Ce qui explique pourquoi elle se considère comme un ''renardeau'' sur le plan de la magie, à peine capable de s'en servir et, dans de nombreux cas, blesser ceux qu'elle veut protéger en le faisant. De la magie instinctive... J'en usais souvent à mon insu quand j'étais plus jeune et que je ne contrôlais pas mes pouvoirs. Au moins, ça veut dire qu'elle a bien des pouvoirs et qu'ils ne sont pas néfastes pour elle. Il est donc possible de lui apprendre à les maîtriser, ce que je compte bien m'employer à faire. Je suis peut-être en mission, mais je reste avant tout une prêtresse du temple du Renard Blanc, et il est de mon devoir de guider les terranides renardes à queues sur la voie de la spiritualité, peu importe le temps où les efforts à fournir.

Après sa brève explication sur ses origines, Leonna me dit qu'elle n'a rien à m'offrir en échange de mon aide.

« Ne vous en faîtes pas, je ne fais pas ça pour avoir quelque chose en retour. J'agis seulement pour vous permettre d'apprendre à contrôler vos pouvoirs. C'est une aide normale entre kitsunes. »

Cependant, j'avoue que l'idée d'un paiement un peu particulier m'a traversé l'esprit. Après tout, cette terranide est une femme absolument magnifique, avec des formes alléchantes et une fourrure qui a l'air vraiment douce. En plus, mon récent passage sur la planète peuplée uniquement de femmes a réveillé mes instincts primaires, que j'ai du garder en sommeil durant toute ma formation de prêtresse. Et avoir une aussi belle femme en face de moi me fait un peu tourner la tête.

Je secoue la tête de gauche à droite pour éliminer ces pensées de mon esprit. Pour l'instant, je dois me concentrer sur Leonna. Cette dernière me propose d'aller dans sa chambre à l'auberge pour pouvoir discuter plus tranquillement, et surtout, au chaud. Elle me met néanmoins en garde contre son amie, une femme avec qui elle dit être très liée et qui pourrait mal interpréter que nous arrivions ensemble dans la chambre. Probablement la terranide fennec dont la réceptionniste m'a parlée.

« Va pour la chambre d'auberge. Ne vous inquiétez pas pour votre amie, je sais me montrer diplomate. »

Leonna et moi nous mettons en route pour l'auberge. En chemin, nous passons devant un sanctuaire shinto, le seul du village. C'est là que je me souviens que j'ai pris un engagement envers les villageois.

« Excusez moi, Leonna, mais je dois me rendre dans ce temple. Ça ne prendra pas longtemps. »

Ne sachant pas trop quoi faire, la kitsune me suit. Nous passons ensemble le torii, le portail rouge à l'entrée, grimpons les marches de l'escalier en pierre, traversons l'allée en passant par le chozuya, le bain spirituel dans lequel je me nettoie les mains et la bouche, un procédé qui permet de nettoyer les souillures du corps avant d'aller prier, pour finalement atteindre le haiden, le bâtiment où je vais pouvoir prier. Mais d'abord, je donne une petite explication à Leonna.

« A chaque fois que j'arrive dans un village de terranides croyants, ils tiennent toujours à m'offrir l'hospitalité, à condition que je vienne chaque jour faire une prière dans leurs lieux de culte. D'anciennes légendes racontent que les terranides renard à queues attirent la chance et la protection sur les villages. Je vais donc faire une prière ici, ensuite nous pourrons repartir. »

Je fais sonner la cloche, je me mets à genoux et je récite la prière classique que les prêtresses renardes récitent dans les temples, censée permettre aux dieux de reconnaître une kitsune. Une prière que Kimi m'a fait répéter pendant des mois pour que je la connaisse sur le bout des doigts. Une fois que c'est fait, je me relève et je repars vers l'entrée du temple, avec ma nouvelle élève derrière moi.

Nous marchons encore un moment avant d'atteindre finalement l'auberge. Une fois entrées, la réceptionniste nous salue, visiblement heureuse d'avoir contribué à nous réunir. Je lui fais un sourire pour répondre à sa salutation, puis je suis Leonna jusqu'à sa chambre. A l'intérieur, je remarque immédiatement la fameuse terranide fennec, couchée sur le lit, visiblement fatiguée.

« Dites moi, est ce qu'elle va bien ? Je la trouve un peu pâlotte. »

C'est à ce moment-là que la jeune femme, roulée dans ses couvertures, reprend conscience. J'espère vraiment que ça va bien se passer entre nous.

Amata semblait avoir eu quelques pensées gênantes pour elle au vu de son geste pour les chasser, je les avaient vus. Elle accepta ma proposition et nous nous dirigions tranquillement vers l'endroit.
Durant le chemin la kitsune s'arrêta devant l'entré d'un temple. C'était un lieu que je connaissait et qui me rappelait l'endroit d'où je venais. Amata m'indiqua qu'elle avait une petite obligation et je me doutais très bien de quoi il s'agissait; les légendes sur les kitsunes étaient très proches entres celles de la Terre et celles de Terra.
Je n'avais pas osé passer le torii à cause de ma nature non naturelle. C'était avec une petite crainte que je passais la porte, rester dehors ne m'inspirai pas, mais rien ne se passa. Les dieux semblaient ne pas refuser ma présence dans leur sanctuaire. Je suivais Amata en gardant le silence, c'était ma façon de faire lorsque j'allais dans ce genre de lieu. J'appliquais le phrase suivante "Les mots sont d'argent et le silence est d'or", je partais du principe que les dieux pouvaient très bien accepter une prière silencieuse. La kitsune m'indiqua la raison de sa présence et commença une prière tandis que je ne faisais pas de bruit pour troubler ce qu'elle faisait.
Ensuite nous reprenons la route vers l'auberge pour y arriver assez rapidement, montèrent les marches et arrivèrent à la chambre. Amata eu une remarque. Si je ne connaissait pas autant Fovéane j'aurais pu m'inquiéter, mais ce n'était pas alarmant. Je pris sa température avec ma main, pas de fièvre. La raison de sa fatigue avait plusieurs sources.

-Rassurez-vous, Fovéane a toujours été un peu pale après un effort très important et elle a dû mal dormir, sans ma présence, pendant que je faisais les courses. Elle vient d'un désert alors le climat ne lui est pas favorable ce qui rend sa récupération plus difficile, mais elle serait capable de braver n'importe qu'elle danger pour m'accompagner. En lui laissant du temps elle sera sur pied bientôt.

J'avais confiance en elle et cela devait se voir comme la truffe au milieu du visage. La fennec se mit à bouger, elle avait soit été réveillée par le peu de bruit que nous avions fait, soit nos présences. Elle bailla à s'en décrocher la mâchoire, ce qui me tirai un sourire amusé. C'était encore à moitié endormit qu'elle prit la parole.

-Leonna-sama, où sommes-nous et qui est à côté de vous ? dit-elle d'une petite voix

Je lui indiqua que nous avions rejoins un village et que Amata était une kitsune qui m'avait proposé son aide pour m'améliorer en magie. Si Fovéane était encore un peu endormit cela ne l'empêcha pas de jauger du regard la kitsune. Elle fini par faire un petit geste de la tête indiquant qu'elle acceptait sa présence. Elle voulut se relever, mais je lui fit un pichenette sur le front pour lui faire perdre un peu sa position assise.

-Tu vas te reposer, il te faut encore du repos. Si tu te tient tranquille je te ferais des massages.
-Promis ?

J'ébouriffai gentiment la tête de la fennec et lui assurant que je tiendrais parole, elle adorait que je la masse. Oui c'était du chantage affectif, mais il fallait de temps en temps que j'use de cette astuce pour qu'elle se ménage. J'avais presque oublié que j'étais en présence d'Amata, trop peu habituée à avoir une autre personne présente.

-Si vous avez des questions ou des remarques n'hésitez pas

Leonna me rassure sur l'état de son amie Fovéane, la terranide fennec. Selon elle, ce sont ses récents efforts, ainsi que le climat défavorable et l'absence de son amie kitsune qui l'ont mise dans cet état. Mais elle m'assure aussi que, avec un peu de repos, elle sera rapidement sur pied. C'est une bonne nouvelle.

A peine quelques secondes après, Fovéane ouvre un peu les yeux.

« Oups. Je crois que nous l'avons réveillée. »

Elle baille à s'en décrocher la mâchoire, gesticule un peu dans ses draps, puis interroge Leonna sur l'endroit où elles se trouvent, ainsi que sur moi. La kitsune vient à son chevet, puis lui explique rapidement comment elles étaient arrivées dans ce village, ainsi que la raison de ma présence ici. Je suis un peu nerveuse, attendant de voir si la fennec va m'accepter dans sa chambre, avec son amie, qu'elle semble surprotéger de tout et tout le monde. Mais finalement, après qu'elle m'ait rapidement jaugé du regard, elle me fait un petit signe de la tête pour me faire comprendre qu'elle était d'accord pour que je reste avec elle et son amie kitsune. Je me courbe respectueusement en soulevant les pans de ma robe.

« Merci pour votre hospitalité. Je vous promets de prendre bien soin de Leonna. »

Fovéane veut ensuite se lever, mais Leonna lui met une pichenette sur le front pour l'obliger à se rallonger. Son geste, ainsi que le chantage affectif qu'elle utilise, me font doucement rire. J'ai l'impression de voir deux sœurs, qui prennent soin l'une de l'autre, se protègent mutuellement et sont si complices que c'en est attendrissant. Un spectacle ravissant pour les yeux, mais je n'oublie pas pourquoi je suis ici. D'ailleurs, il est important que ma nouvelle élève ne l'oublie pas non plus.

« Hum, hum... »

La renarde se retourne, et comprend immédiatement ce que je veux dire. Elle laisse Fovéane se reposer, et s'approche de moi, prête à débuter son entraînement à la magie.

« Bien. Nous allons pouvoir commencer. Avant toute chose, je dois mettre une sécurité en place. »

Je me concentre un peu et je fais apparaître des orbes colorés dans toute la chambre. Crées à partir de ma magie et de mes nanites, ils ont l'air de grosses lucioles multicolores, et plongent la pièce dans une ambiance lumineuse et colorée qui fait le ravissement des yeux de Leonna et Fovéane.

« Ces orbes sont des orbes absorbeurs de magie. En cas de débordement d'énergie magique, ils absorbent l'excès de magie pour éviter des réactions instables. Grâce à eux, vous pourrez libérer complètement vos pouvoirs sans craindre de faire des dégâts ou de blesser quelqu'un. »

Mon élève me remercie de mon implication, en particulier à cause de Fovéane, qui dort dans le lit voisin.

« Ne me remerciez pas trop vite, parce qu'à partir de maintenant, les choses sérieuses commencent. D'abord, maintenant que vous êtes mon élève, je vais vous tutoyer à partir de... maintenant. Ensuite, sache que je suis un professeur exigeant, limite soûlant. Mais si tu fais ce que je te dis comme je te le dis, je te promets que tu apprendras à maîtriser tes pouvoirs de kitsune à la perfection. Tu m'as bien compris ? Allez, on y va. »

Je lève mes neuf queues et, avec un peu d'application, je fais apparaître un orbe lumineux sur le bout de chacune d'elles, histoire de bien montrer ce qu'on est capable de faire avec des pouvoirs sous contrôle.

« La magie parcourt le corps des renardes à queues en permanence. Cette énergie est comme un ensemble de ruisseaux, qui file de tes pieds à ta tête. La première chose à faire pour apprendre à maîtriser cette énergie, c'est de la ressentir. »

Je me concentre un peu plus. Peu à peu, des lignes lumineuses apparaissent sur tout mon corps, formant un réseau de veines allant de mes pieds à ma tête, sans oublier de passer par mes queues. Mon élève est fascinée par la vue.

« Ce que tu vois, Leonna, ce sont mes veines de magie, qui font circuler mon énergie spirituelle dans mon corps. Toi aussi, tu en possèdes. Il faut juste que tu les perçoives.
Ce sera ton premier exercice. Tu vas fermer les yeux, chercher à l'intérieur de toi, trouver ces veines et les faire apparaître. Une fois que tu auras réussi, tu verras que tu comprendras déjà bien mieux tes pouvoirs. »

C'est un exercice compliqué, qu'il m'a fallu près d'un mois à maîtriser complètement. Mais j'ai le pressentiment qu'elle va bien s'en sortir.

Mon attention fut de nouveau dirigé sur la kitsune qui avait eu la bonté de patienter un peu. Je gratifiais Fovéane d'une petite caresse sur le haut de son crâne et fit quelques pas vers mon instructrice qui m'indiqua qu'il était temps de commencer. Elle mit en place une sécurité assez féérique, mais aussi rassurante pour moi car, selon elle, cela serait suffisant pour éviter de possibles accidents.

-Merci pour cela.

Amata indiqua alors qu'elle type de professeur elle était. J'avais déjà eu un prof proche de se genre, il se montrait assez exigent pour notre bien, mais cela pouvait agacer. J'espérais que ce brave homme ai une longue vie car il était précieux, en devenant autre chose j'avais eu le temps réfléchir.
Je vis le corps de mon enseignante parcourue de veines étrangement lumineuses, elle m'expliqua ce que cela était. De mon côté j'avais fait le raccourcis avec les circuits magiques de Fate/Stay Night, assez proche de ce que j'observais.
Ce fus à mon tour de faire de même, je réfléchis un moment comment je pouvais procéder, mes queues ondulaient légèrement et en les observant un peu j'eus une idée. Cela pouvait foiré, mais c'était mieux que de tâtonner au pif.

D'abords je laissais ma magie affluer, enlevant doucement les limites que mon esprit craintif avait posé pour éviter de faire surgir mon mana comme une bombe. Je sentais cette puissance de manière diffuse, de l'extérieur je ne savais pas par quoi cela se traduisait car il n'y avait que le silence.
Puis je fis changer de taille mes queues toutes les deux secondes environs pour sentir les changements et plus précisément au niveau de ma puissance magique. Cela me prit une bonne minute avant que je ne trouve une des veines et une autre pour bien définir où elle était.
Au bout de la quatrième minute j'avais remonté vers ce qui semblait être un nœud important, le plus difficile était de garder à l'esprit la cartographie du corps qui se dessinait et qui était différente que celui d'un système sanguin. Cela pouvait se voir par quelques mimiques de mon visage trahissant une concentration assez importante.

Vint le moment de les rendre visibles. Je n'avais aucune idée de comment faire ce tour. La magie que j'utilisais avec mes queues se basaient sur ce que je visualisais, peut-être qu'un peu de lumière.

Alors que je visualisais la chose mon enseignante pouvait voir de petite veines palpiter d'une lumière irrégulière en partant de mes queues qui avaient cesser de changer de tailles. La kitsune pouvait compter une dizaines de veines et au fur et à chaque secondes de nouvelles veines se dessinaient, progressivement, doucement, mais toujours avec cette lueur irrégulière.

Je ne savais pas si cela marchait mais au moins je pouvais dessiner la carte de ses veines magiques très précieuses.
J'avais volontairement laisser la magie servir d'indicateur et affiner ma recherche. Avec une magie plus faible j'aurais eu du mal, mais j'avais tellement craint ma puissance que je savais la reconnaitre facilement, il ne me  restais qu'à chercher les traces quelle laissait dans les veines. C'était comme suivre un ruisseau sauf que je partais d'une extrémité.

J'avais remarqué que ma magie était un peu différente dans les veines découvertes que celles encore floues. C'était comme si elle était un peu plus dirigée par la découverte de ses canaux, mais c'était encore très flou dans mon esprit.

Ma concentration eu cependant un moment de faiblesse rompant net mes efforts alors que mes veines étaient devenus assez visibles pour un premier essai. Comme je voulais avoir son avis ma question fut évidente et simple.

-Cela a t-il marché senseï ?

Comme elle était mon enseignante je la considérait comme une prof et utilisais le langage approprié. Si elle connaissait la Terre elle saurait ce que cela signifierait, sinon j'allais improviser, mais mon ton respectueux lui montrerait que ce n'était pas une moquerie.

Fovéane de son côté avait bougée en silence pour se mettre dans un coin de la chambre, pour me mettre plus à l'aise et pour éviter que sa présence entraver mon enseignement. Dans son village l'apprentissage par les ainés était sacré et gare à l'enfant qui perturberait le cours. Le savoir était tout aussi vital que de marcher ou chasser dans sa tribu. La fatigue eu cependant le dessus et elle se rendormit sans crainte pour moi, me voyant entre de bonnes mains.

Je regarde attentivement Leonna tandis qu'elle ferme les yeux. Je peux sentir sa magie affluer dans son corps quand les limites qu'elle s'est elle même imposées disparaissent les unes après les autres. Son corps commence à briller légèrement. Puis je vois ses queues changer de taille avec un rythme à peu près régulier. On dirait qu'elle utilise sa magie pour ressentir les veines par le parcours de l'énergie dans son corps. Une méthode intéressante mais, le problème, c'est qu'utiliser sa magie risque de ne pas lui laisser assez d'énergie pour éclairer ses veines. Mais je ne peux pas juger de son efficacité avant de voir les résultats de la méthode.

J'attends quatre minutes en l'observant sans rien dire et sans voir autre chose que ses queues qui grossissent. C'est là que je sens en elle un passage de sa magie dans un nœud veineux. On dirait qu'elle commence à comprendre et à visualiser l'organisation de son système de circulation magique. C'est la première étape. Je prends confiance au sujet de son apprentissage.

La voir me rappelle l'époque où j'apprenais à contrôler ma magie au temple du Renard Blanc. Kimi était un professeur bien plus gentil que je ne le méritais, vu comment j'étais maladroite avec mes pouvoirs. Je me souviens qu'une fois, j'ai mis le feu au temple après avoir perdu le contrôle d'un des mes orbes de lumière. Je pensais que j'allais être exclue du temple après ça mais, à la place, Kimi m'a juste demandé d'aider à réparer ce que j'avais détruit. Puis l'entraînement avait repris. Ce n'était que bien plus tard que j'avais compris son attitude : en tant que professeur et en tant que kitsune, il était de son devoir de m'apprendre à contrôler mes pouvoirs pour éviter que ce que j'avais fait ne se reproduise, ainsi que pour que je comprenne les conséquences de mes actes. Et je compte bien appliquer la même méthode avec Leonna, mais en un peu plus raide parce que c'est dans ma nature. Cependant, je pense qu'elle s'en sortira.

Après encore deux minutes, je commence à apercevoir de la lumière qui sort de son corps. Cet éclat suit bien le chemin de ses veines de magie. On dirait qu'elle a fini par les trouver. Le problème, c'est que l'éclat est faible et incomplet. Je ne sais si c'est parce qu'elle manque de magie ou parce qu'elle n'a pas trouvé le reste, mais il n'empêche que l'exercice est incomplet. En plus, elle manque de concentration et finit par éteindre la lumière sans l'avoir voulu.

-Cela a t-il marché senseï ?

« En partie, oui. C'est un début encourageant, mais je sais que tu peux faire mieux. Alors on recommence. »

Je prends un des orbes de la pièce et je l'envoie dans son corps.

« Ça va te rendre une partie de l'énergie que tu as dépensée. Et mon petit doigt me dit que tu vas en avoir grandement besoin.
Maintenant, je veux que tu utilise ce que tu sais déjà sur l'organisation des veines de magie dans ton corps pour trouver les autres. Une fois que tu auras bien tout visualisé et tout éclairé, je veux que tu fasses ceci... »

Je lève un peu la main et je fais apparaître un orbe de lumière à l'intérieur. Il n'a aucun pouvoir particulier, il est juste fait pour la décoration.

« Tous les kitsune possède le pouvoir de créer des orbes de lumière. Pour cela, il te suffit de sentir les veines de magie dans tes mains, puis d'y concentrer ta magie, la faire sortir par les pores de ta peau et la concentrer pour obtenir cette forme bien circulaire. Je t'assure que c'est à ta portée. »

Je remarque alors, dans un coin de la chambre, que Fovéane s'est levée de son lit et s'est endormie sur le sol. Comme je ne veux pas qu'elle se réveille trop durement, j'ajoute un petit sort dans mon orbe de lumière, que j'envoie doucement dans le corps de la terranide. Grâce à ça, elle aura un sommeil réparateur deux fois plus efficace, et sera sur pied en un rien de temps. Je ne la connais pas, mais je sens que Leonna tient beaucoup à elle, alors je fais un petit geste. Suite à quoi, je me consacre à nouyveau complètement à mon élève.

« Allez, vas y. »

Je n'avais donc pas totalement réussit ou trop peu aux yeux d'Amata, néanmoins elle se montra encourageante. La méthode que j'avais choisit ne semblait pas totalement fausse, mais apparemment je devais connaitre la cartographie des veines de magie. Elle en profita pour m'envoyer une orbe, je sentis un afflux de magie et elle m'expliqua la raison de se ressentit. Puis elle me montra l'exercice qui suivra, faire une bouboule de lumière, je me doutais que cela ne sera pas aussi simple qu'il y parait, aussi j'allais faire les choses dans l'ordre.

Amata envoya une orbe vers Fovéane, sa compagne n'allait pas réagir car je voyais qu'elle avait encore une bonne fatigue. Je me doutais que cette sphère lumineuse aurait pour but de l'aider et comme elle ne ressentait pas d'animosité la terranide fennec n'allait pas se réveiller. C'était peut-être une récompense pour mes efforts...ou pas.

Je repris ma concentration et fus surpris de voir que je retrouvais les veines déjà découvertes avec une facilité déconcertante. Cela me pris quelques minutes pour que je puisse trouver la totalité du circuit magique et me demanda un effort de concentration assez important. Je n'étais pas quelqu'un qui pouvais rester concentré longtemps, sauf cas de danger, et ma transformation semblait avoir un peu amélioré cela en m'octroyant un petit quart d'heure de concentration suplémentaire. Cependant je réussis à faire briller les veines en utilisant une autre méthode, je m'imaginais une douce lumière reposante sortir de mon corps et qui aurait pour but d'apaiser. Les lumière douces pouvaient détendre et ce n'était pas bien compliqué à visualiser.
Je sentais que j'avais réussis la première partie, mais savait que cela ne voulait pas dire que cela était acquit pour autant. Je me lançais donc dans le deuxième exercice.

Étrangement cela fut plus facile, le globe de lumière apparut très facilement et avec une jolie forme ronde. Je restais concentré car c'était de la magie donc cela pouvait sans doute être dangereux.

-Si je perd la concentration sur le globe, est-ce dangereux ?

C'était une question courte, mais je maintenait mon attention sur la bouboule. Pour moi la magie restait un danger potentiel et donc je me devais de faire preuve d'une très grande prudence. J'avais déjà vu un mage perdre le contrôle d'un sort d'attaque et se faire détruire par ce dernier. Ce n'était pas un sort offensif mais on ne sait jamais.

Contrairement à ce qu'elle semble croire, Leonna n'est pas dépassée par sa magie, elle n'est seulement pas consciente de ses forces et de ses limites. C'est une chose qu'il faudra que je travaille avec elle.

Je la regarde tandis qu'elle cherche et trouve le reste de ses veines de magie. Cependant, elle décide de changer de méthode pour les éclairer : au lieu d'une lumière clignotante et irrégulière, elle choisit d'utiliser une lumière douce et apaisante, si légère qu'elle ne perturbe pas le sommeil de sa camarade, toujours paisiblement endormie dans un coin de la pièce.

Je peux voir l'intégralité de ses veines de magie. Quand la lumière se dissipe, je vois que quelque chose en elle a changé : elle se sent plus en confiance sur son potentiel.

« C'est du bon travail. A présent, passe à l'orbe. »

C'est sans surprise que je la vois former un orbe de lumière dans sa main avec plus de facilité. Une fois qu'on connaît l'emplacement des veines de magie, faire circuler son énergie devient un jeu d'enfant. Quand j'étais en formation au temple du Renard Blanc, je me souviens que Kimi m'avait fait chercher chaque recoin de mes veines de magie pendant presque deux mois. Quand je lui avais demandé quel intérêt il pouvait bien y avoir à cet exercice, elle m'avait dit d'essayer de créer un orbe de lumière alors que je ne l'avais encore jamais fait ou vu faire. Et pourtant, je l'avais réussi facilement et du premier coup grâce à ce simple exercice. A présent, c'est moi la professeur, je dois donc être dans le même état d'esprit que l'était Kimi avec moi.

Leonna me demande s'il y a un danger potentiel avec l'orbe qu'elle tient dans sa main. Une question compréhensible.

« Un orbe seul ne représente pas de danger. Pour qu'il puisse faire quelque chose, il faut qu'il soit chargé avec un sort. Par exemple, l'orbe que j'ai envoyé à Fovéane était chargé avec un sort d'apaisement, qui va lui permettre de récupérer plus rapidement ses forces en dormant.
Je vais t'apprendre à charger tes orbes en magie afin de leur donner diverses capacités, offensives ou défensives, pour toi ou pour les autres.
Je suppose que tu as déjà utilisé un sort dans ta vie. Alors je veux que tu essaies de lancer le même sort sur l'orbe afin qu'il s'en imprègne. N'aie pas peur d'y mettre toute ton énergie, mes orbes sont là pour empêcher les catastrophes.
Vas y, montre moi. »

Lancer un sort en soin n'aurait pas été difficile, mais j'avais toujours cette crainte. Celle de voir mon sort m'échapper et que les deux personnes présentes en fassent les frais. Dans ma mémoire je n'avais que deux sorts que j'avais lancé, si l'on ôtait les transformations de queues. Le premier était un sort d'eau qui avait servit à éteindre un incendie dans la maison où nous avions trouvé refuge, jusqu'à ce que des esclavagistes viennent nous déloger par le feu. Le second était un sort de vent que j'avais lancé au jugé et qui était la cause de ma recherche de kitsunes. On pouvait facilement voir que je craignais la magie, mes oreilles s'étaient légèrement baissées. Je fis preuve d'hésitation pendant une poignée de seconde, même s'il y avait la protection j'étais nerveuse.

-J-je vais essayer.

Essayer était déjà beaucoup car que se passerait-il si l'orbe ne pouvait pas tout absorber, si j'y allais trop fortement ? La pratique de la magie n'était pas si facile selon moi, il y aura toujours des conséquences si je ne fais pas attention.

Ce fut timidement que je m’apprêtais à jeter le sort d'eau, contrairement au sort de vent elle ne pouvait devenir une arme tranchante et si je me trompais nous serions juste trempées. Je prenais le moins offensif en espérant que tout se passe bien.
Le plus difficile fut de se rappeler comment j'avais fais, mais aussi de contrôler la force dudit sort. Sur le coup nous avions eu besoin de beaucoup d'eau et j'avais fais apparaitre un disque d'eau de la largeur de la maison que j'avais fais tomber dessus. Cela n'avait pas été élégant, mais efficace contre les flammes.
Je fis un petit disque sur l'orbe, mais la petite masse d'eau tomba autour alors je la rattrapa pour qu'elle ne mouille pas le sol. Le sort en lui-même me semblait difficile à mettre dans une orbe, cela dépassait mes capacités de réflexion, mais je fis quand même quelques autres essais pour voir si je pouvais y arriver seule.

Je décida de ne pas mettre un sort mais de la magie dedans pour voir si c'était mes capacités qui était mises en cause ou ma manière de faire. Je pencha légèrement la tête en voyant la sphère se colorer. Je me grattais la tête avec ma patte droite, cherchant comment mettre mon sort dedans. Je refis mon sort, mais d'une autre manière. Mon but était de la remplir déjà d'eau, puis de donner sa forme une fois dedans.

Cela fut une réussite, mais un point me turlupinais, plusieurs même.

-Mettre des sorts dans des orbes me semble bizarre et là j'ai contourné la difficulté en mettant l'eau, puis en définissant sa forme après, ce qui prendrait trop de temps en cas d'agression. Ma conception de la magie semble poser des soucis pour ce genre d'exercice. Pourriez-vous m'indiquer comment mettre directement un sort dedans ou me parler un peu de la façon dont vous voyez la magie ?

Il me manquais clairement une clé et ma manipulation de la magie comportait des erreurs. Mon incompréhension venait du fait que j'avais été humain et non kitsune de naissance. Ce qui pouvait être logique pour des êtres humain ne pouvait pas l'être pour les autres êtres pensant et inversement. 
 

Les oreilles de Leonna se baissent dès que je commence à parler de sorts. A-t-elle donc si peur de ses pouvoirs ? A la voir, j'ai l'impression qu'elle craint de se blesser ou de blesser quelqu'un d'autre. Pourtant, elle se lance quand même.

Je la regarde lancer un sort sur l'orbe. Un sort d'eau. La magie élémentaire est un bon point de départ. Ca va me permettre d'observer à quel point elle laisse ses peurs la diriger. Ensuite, j'évaluerais le travail à faire.

Un petit cercle d'eau se forme autour de l'orbe. Au début, je trouve qu'elle s'en sort bien, mais je vois ensuite ce disque tomber avant d'être rapidement intercepté par Leonna. Elle réessaie plusieurs fois, mais le résultat est toujours le même. Et juste quand je m'apprête à intervenir, elle décide de changer de méthode.

Tout en se grattant la tête avec sa patte droite, Leonna décide de faire passer la magie sous sa forme pure dans l'orbe au lieu de passer par la case ''sort''. Une fois l'eau à l'intérieur de la sphère, cette dernière prend une couleur bleue qui indique qu'elle est chargée en magie aquatique.

« C'est une réussite. »

Pourtant, ça ne semble pas lui faire plaisir. Elle fait disparaître l'orbe, puis m'explique qu'elle aurait besoin que je l'aide à revoir sa définition de la magie.

« Si tu veux. »

Je me décolle du mur et je m'approche de mon élève avant de faire apparaître un orbe chargé en magie de feu dans ma main.

« Qu'est ce que tu vois dans ma main ? »

Évidemment, elle me répond ''un orbe''.

« Faux. C'est un sort qui à l'apparence d'un orbe. »

Je fais disparaître la boule de ma main.

« Je crois que le problème vient de là. En tant qu'ancien humain, tu vois le sort et l'orbe comme deux choses différentes. Alors que nous, les kitsune, nous les voyons comme une seule et même chose. Les deux formes d'une même entité. Les deux noms d'un même objet.
Mais c'est aussi un peu de ma faute : je n'aurais pas du te demander de faire l'orbe et le sort séparément. Excuse moi.
Je vais rattraper ça : maintenant, je te demande explicitement d'invoquer un sort et de lui donner la forme d'un orbe. Ainsi, tu pourras les créer en un éclair. Regarde. »

Je lève une de mes queues et, dans la seconde qui suit, un orbe bleu foncé apparaît. C'est un orbe de foudre.

« Tu vois. Ce n'est pas un orbe, c'est la forme que prend un sort lancé par une terranide à neuf queues.
Quand tu sauras faire ça, tu auras fait un grand pas dans l'apprentissage de la maîtrise de tes pouvoirs. »

Je fais disparaître l'orbe, puis je m'approche d'elle.

« A propos de ça, voici une autre leçon : la force de ta magie dépend aussi de ton état émotionnel. Si tu laisses la peur te guider, tes pouvoirs ne t'obéiront jamais, c'est eux qui te domineront. Souviens toi : tu n'es un danger pour aucun de tes proches, sauf si c'est ce que tu continues à penser. »

Très joli monologue. Il faudra que je pense à le ressortir, à l'occasion.

« Allez. A toi de jouer. »

Amata me mit devant mon erreur de point de vue. Son explication sur ma vision erronée de la magie kitsune fut très simple et me fit prendre conscience de ce qui ne marchait pas. Il était vrai qu'avant j'avais été humain et je pensais encore la magie comme tel, pourtant j'avais réussis à changer pas mal de choses comparé à ma vie précédente. Nous... Nan je ne peux plus dire cela à présent. Les humains n'aiment pas le changement, c'était sans doute pour cela que je n'avais pas trouvé car mon esprit était en parti humain.

Malgré son explication claire je me retrouvais face à un exercice mental assez important, basé sur une logique qui ne devait plus avoir cours dans ma pratique de la magie. Cela serait difficile car cela signifiait abandonner un peu plus ma nature humaine avant et c'était très dur, mais cela serait nécessaire pour assimiler les sorts. Qui sait, cela me permettrait de vivre un peu comme avant.

La deuxième leçon fit un peu mal, car je me doutais que mes pensées pouvait devenir dangereuses, mais je ne savais pas comment agir vis-à-vis de celle-ci. La peur était comme la nuit, effrayante, oppressante, mais elle ne fait que nous dévoiler nos faiblesses et il n'appartenait qu'à nous de les comprendre pour les changer en étoiles pour illuminer cette dernière. Changer une peur demanderait encore du travail, mais j'avais déjà fais les premiers pas avec l'exercice précédent.

Je présenta ma paume vers le plafond, comme-ci je tenais simplement une coupelle, et me mis à essayer ce qui m'étais demandé. Pour me rassurer je fis brièvement et doucement briller mes veines magique et m'attela à la création du sort, toujours utilisant de l'eau.
Le premier essai fut un échec, le sort explosant dans ma main de mon côté, l'arrosant. Mais cela n'était pas suffisant pour me faire abandonner et je recommença en essayent d'appliquer ce qui avait été dit, changer la forme du sort. Il eut un bon nombre d'échecs de ma part avant de pouvoir donner au sort une forme vaguement ronde et cela m'avait bien fais travailler mentalement. Cela se répercuta sur mon contrôle de la luxure qui avait élu domicile dans mon nouveau corps et je m'en rendis compte et entrepris de me calmer en pensant à autre chose. Il aurait été inconvenant d'avoir une érection face à ma mentor et je ne voulais pas donner une mauvaise image. Mais je ne savais pas qu'elle pourrais deviner vu qu'elle avait déjà côtoyée des kitsunes.

-C-c'est pas parfait, mais c'est déjà un bon début, non ?

Le but de cette question était de me distraire et voir ce qu'elle pourrait proposer par la suite, si elle ne souhaitait pas que je continu l'exercice. La situation était assez dérangeante pour ma part et faisait partis des choses que j'avais encore à comprendre.