Pour Squirrel Girl, la vie est une fête permanente. Tout est un prétexte pour s'amuser : une balade en sautant d'immeuble en immeuble, quelques bandits à aller secouer, un beau garçon ou une jolie fille qui passe dans le coin... et surtout, elle sourit toujours. Personne n'a jamais pu lui enlever son sourire espiègle de terranide libre et de super héroïne. Pourtant, ce jour là, elle n'était ni joyeuse ni espiègle. Au contraire, elle était inquiète, peut-être même un peu en colère.
Il y a deux jours de cela, elle patrouillait dans le centre ville de Seikusu, quand un braquage a éclaté. Sans hésiter, elle est intervenue : elle est entrée dans la banque, a neutralisé les braqueurs et fait sortir les otages sains et saufs, le tout sans trop de dégâts matériels. Seulement, quand la bagarre fut terminé et qu'elle prit à nouveau pleinement conscience de ce qui l'entourait, elle a réalisé que Monkey Joe, son fidèle écureuil de compagnie, n'était plus là. Elle l'a cherché dans la banque, puis a tenté de l'appeler, mais sans résultat. Pour elle, ce fut le début de l'horreur. Elle passa la nuit et la journée suivante à le chercher, fouillant dans tous les coins où un écureuil aurait pu filer. Mais il n'était nulle part. Pire encore, Monkey Joe n'est pas le seul écureuil à avoir disparu : tous les rongeurs poilus mangeurs de noisettes de Seikusu manquaient à l'appel. Ils étaient tous les amis de Squirrel Girl, aussi se mit elle à chercher plus activement, plus intensément... parfois même plus violemment. Mais tous ses efforts furent vains, puisqu'elle ne trouva aucune piste sur l'endroit où ils pouvaient être.
Et maintenant, elle était seule, sur un toit, à la limite du désespoir, pleurant l'absence de son cher petit compagnon et priant vers le ciel pour qu'on lui donne un indice. C'est alors que, comme pour répondre à ses prières, elle vit un écureuil passer devant elle à toute vitesse. Elle l’appela, mais il ne répondit pas. Alors elle le prit en chasse. L'animal était rapide, mais l'héroïne l'était tout autant, le suivant sans peine à travers les toits de la ville. Cette chasse lui rappelait le temps où elle vivait dans son village natal, dans les Contrées Sauvages, quand elle traquait les animaux sauvages en sautant d'arbre en arbre. Mais elle fut durement ramenée à la réalité, quand un sifflement aigu vint lui résonner dans la tête. Elle fut secouée, mais pas assez pour oublier la raison de sa course : retrouver Monkey Joe. Tandis qu'elle courait derrière l'écureuil, elle essayait de lui parler, mais toujours en vain. Et plus elle avançait, plus le bruit se faisait oppressant. Elle commençait même à entendre une voix résonner dans sa tête.
« Viens, viens... »
Une voix qui l'invitait à la suivre. Bien déterminée à avoir le fin mot de l'histoire, elle continua à poursuivre l'écureuil, tout en gardant une partie de son attention sur cette mystérieuse voix.
Après 10 minutes de poursuite, elle vit finalement l'écureuil entrer dans un bâtiment : un vieux temple, à peine entretenu, au milieu d'un terrain qui semblait être à l'abandon depuis des années. L'endroit paraissait intimidant et dangereux, mais ce n'est pas ça qui allait décourager Squirrel Girl.
« Monkey Joe, si tu es à l'intérieur... tiens bon, j'arrive ! »
Sans hésiter, elle descendit du toit d'un bond agile, se réceptionna à une branche et se propulsa ensuite jusqu'à l'entrée du temple. Avec précaution, elle ouvrit la porte et, immédiatement après qu'elle en ait passé le seuil, elle sentit son odeur.
« Monkey Joe ! »
Elle se précipita vers la source de l'odeur qu'elle percevait, pour finalement arriver dans une pièce qui devait servir de salle de méditation quand le temple était encore utilisé. Dans cette salle, elle retrouva tous les écureuils de Seikusu, regroupés autour d'un fauteuil, sur lequel se trouvait un homme. Squirrel Girl porta son regard sur lui : c'était un homme blond, dans les un mètre quatre-vingt, moyennement bâti et dégageant un charisme qui ne la laissa pas indifférente. Elle fut également transpercée par son regard, ses yeux verts qui la scrutaient, l'observaient comme s'ils cherchaient quelque chose. Finalement, il se décida à parler.
« Tu es venue... comme je l'espérais. »