- Désignation : Station Umojan...
- Fonction : Poste minier indépendant, Nouvelle base d'opération des rebelles de Raynor...
- Statut : En activité, (officiellement abandonné depuis un an)...
- Situation : 83 Km de la ligne de front Tekhane la plus proche...
67 Km de la ruche Formienne la plus proche...
Je suis en train de me promener dans la base, inspectant au passage les défenses que Swann a passé la journée à installer. Réhabiliter les anciens bunkers s'est révélé plus difficile que de les détruire pour en construire des nouveaux, mais ils sont du coup plus petits et un peu moins performants. L'essentiel des défenses de la station date de notre premier établissement ici cinq ans plus tôt. On avait encore les poches pleines de matos, alors on avait pas lésiné à l'époque. Ce qui n'a au final pas empêché les Tekhanes de nous rouler dessus quand elles nous ont trouvées. Ce jour-là beaucoup de bons marines sont morts de chaque côté et j'ai appris durement la leçon qu'avoir un centre fixe était une mauvaise stratégie.
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Commandant, vous êtes où ? Crépite la voix de Matt dans mon communicateur.
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Sur la barricade Est, réponds-je en regardant aux alentours.
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La barricade Est ? Il y'a une barricade à l'Est ? S'étonne Matt d'un ton surpris.
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Ouais, souris-je.
Celle que t'as défendue avec ta femme, ça te rappelle quelque chose ?Matt grogne à l'autre bout du fil.
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Ha... Cette barricade-là...Je ne peux pas m'empêcher de rire en l'entendant. Dire que Mira a gagné son mari au poker, ça me la coupera toujours. Surtout que le mari en question est mon bras droit et que l'idée l'emballe tellement qu'il ne l'appelle jamais et fait tout pour qu'elle croie mort.
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Commandant, je pense que vous devriez revenir au poste de contrôle plutôt que de me parler de ma "femme". On a des signaux étranges sur les scanners et Swann n'arrive pas à les faire disparaître avec ses réglages. Je pense qu'on a peut-être de la compagnie...-
Quel genre de compagnie ? Demande-je en accélérant en direction du PC.
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On est encore sûr de rien, mais ce genre de signaux sont plutôt organiques.-
Formiens... Grogne-je en pressant le pas vers le PC.
Je commence aussi à me souvenir de la dernière fois que j'ai couru vers ce maudit poste de contrôle. Ce jours-là il y avait une autre personne à mon côté. J'ai l'impression de l’apercevoir à nouveau, en train d'enjamber souplement les obstacles pour perdre moins de temps à les contourner, son long fusil de Ghost à la main, son air volontaire et résolu. Toute une époque disparue qui avait alors commencé sur une sorte de rendez-vous du destin assez foireux dans le genre.
5 ans avant aujourd'hui- Désignation : Quelque part dans les Badlands...
- Fonction : aucune...
- Statut : aucun...
- Situation : 32 Km la station Umojan...
27 Km de la Hacienda Juarez...
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Alors ? Demande-je à l'image de Mira Han sur le communicateur installé un peu à la hâte dans le tank Crucio transformé en centre de commandement temporaire.
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Tu avais raison Jim, sourit la chef mercenaire d'un air amusée.
Ils ont gobé toute la ligne et l'hameçon avec. Juarez a été trop content de m'engager sur le champ pour assurer sa protection contre tes anarchistes déchaînés.-
"Rebelles révolutionnaires", la corrige-je d'un ton mi amusé-mi agacé.
Il en a dit plus sur ce qu'il comptait faire ?-
Il a dit qu'il allait battre le rappel des Vipers, mais je ne saurais pas trop te dire à quoi s'attendre de leur part. Ils peuvent aussi bien accourir la fleur au fusil que refuser toute forme d'aide à leur acheteur principal d’esclaves.-
Ça nous arrangerait quand même bien de faire d'une pierre deux coups... Commente Matt depuis un autre char de siège.
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Matthew, tu es mignon mais je ne peux pas faire de miracles, minaude Mira dans sa direction.
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Elle a raison Matt, c'est déjà pas mal de pouvoir rouler cette crevure, lui fais-je remarquer.
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Vous avez raison commandant, acquiesce Matt.
J'espérais juste que vu le prix que nous coûte cette opération, nous pourrions espérer un maximum d'objectifs secondaires en prime.Je grimace un peu à cette mention. Mira Han a beau nous affirmer nous avoir fait un prix d'amis, ses services ont quand même creusé plus qu'un sacré trou dans notre budget. À vue de nez, je dirais que le tiers de ce que nous avons pris en quittant la caserne y est passé. Si ça continue, on va devoir vendre du matos au marché noir pour pouvoir nourrir les troupes.
La matinée passe bien trop lentement à mon goût, mais il fallait surprendre ledit Juarez au saut du lit pour éviter qu'il réfléchisse trop à la proposition de Mira. Cependant, malgré leurs six cent chevaux sous le capot, les tanks crucio restent lourds et pas particulièrement rapide en milieu non urbain. Par-dessus le marché, notre colonne de troupe soulève un nuage de poussière qui doit presque se voir jusqu'à Anachore. J'espère simplement que les filles du fort ne viendrons pas voir ce qu'il se passe. Pas qu'on ait pas de quoi largement leur botter leurs culs de lesbiennes, c'est juste que je voudrais éviter autant que possible qu'elles tirent dans le tas et risquent de toucher les esclaves que nous sommes venus libérer. Et, pour les avoir déjà vu en action, je sais très bien que les canons jumelés de quatre-vingt-dix millimètres d'un crucio font de sacrés dégâts dans un tas de gens en train de paniquer.
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Raynor pour Mère Poule, comment va la couvée ? Demande-je en appelant mon soutien aériens.
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Tous les poussins sont dans le rang, m'apprends le chef de vol.
Matt a fortement insisté pour que nous ayons une couverture aérienne en cas de problème, ce à quoi je ne me sentais pas de faire obstacle. Mais Mira a insisté sur le fait que Juarez avait pas mal de missiles anti-aériens en stock. C'est pour ça que nos vikings, banshees et médivacs sont aller tourner plus loin, attendant le moment où Mira nous transmettra les codes des IFF de Juarez pour faire croire à ses missiles que mes renforts aériens sont des alliés.
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Jim, je rentre dans le périmètre de la vallée, je te recontacte quand tout est prêt, m'apprend Mira Han avant de couper la communication.
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Gare à tes fesses poulette, réponds-je au communicateur vide, une boule dans le ventre.
C'est à partir d'ici que tout se joue. Matt et moi allons devoir procéder à une manœuvre d'encerclement de la vallée. Avec près de dix mille hommes pas de problèmes. La vallée est adossée à une série de "
sierras" qui interdisent à du matériel lourd ou des gros convois de ficher le camp par là. Nous n'avons donc qu'à encercler la cuvette de Juarez et j'ai plus de troupes et de moyens blindés ou aériens pour le faire. N'importe quel sous-lieutenant d'opérette pourrait le faire d'ailleurs. Mais là où réside la difficulté, c'est que je dois le faire d'assez près pour lui faire comprendre que je suis sérieux quand à l'assiéger, mais pas d'assez près pour lui donner envie de tirer le premier.
Se mettre à portée de canons tout en essayant d'éviter d'être à portée de ceux de l'ennemi... Mon Dieu que je n'aime pas ça...Dans la dernière heure avant notre arrivée au point d'encerclement, nous croisons de nombreux groupes d'éclaireurs de Juarez et certain des Vipers. Les poches de résistance sont vite maitrisée, mes hommes avançant comme un vrai rouleau-compresseur sur les positions adverses trop faiblement défendue et dotés d'un armement insuffisant pour lutter efficacement contre les douze millimètre de titane-tungstène des armures de mes marines. Sans compter mes maraudeurs et mes flammeurs qui ont des carapaces de près de quarante millimètres et son presque aussi lourds qu'un marcheur de combat Goliath.
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On progresse bien, constate Matt d'un ton surpris.
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Un peu trop bien à mon goût... Commente-je sceptique.
Matt, envoie d'autres éclaireurs et fait doubler le rythme des rapports. Si il y'a une embrouille, je veux la connaître avant qu'elle nous tombe dessus.-
À vos ordres ! Acquiesce mon second visiblement aussi peu rassuré que moi.
Nous déployons de nombreux autres groupes d'éclaireurs appuyés de nos vautours pour faire bonne mesure avec leurs lance-roquettes. Qui plus est, notre encerclement comprend le déploiement d'un champ de mines terrestres autour du périmètre grâce aux poseurs de mines des vautours militaires pour garantir que nous n'aurons pas de mauvaise surprise qui pourrait s'enfuir ou nous surprendre par-derrière quand nous avancerons.
Mes hommes se déploient ensuite le long de la ligne de crête, formant un impressionnant barrage d'armures et de fusils gauss avec à intervalle régulier des chars qui déploient leurs pieds et ouvrent leurs canons en mode siège. Un cran en arrière, les Goliaths déploient leurs formes anguleuses et meurtrières, dépassant le niveau des marines sur lesquels ils jettent leurs ombres. Le spectacle doit être assez impressionnant vu d'en face, mais je suis trop occupé à superviser le déploiement des troupes pour m'en soucier. Dans la vallée de Juarez, on sonne le tocsin et les alertes résonnent bruyament au loin. La population est encore en train de fuir dans les rues dans le plus grand désordre, nombreux étant ceux qui se précipitent en direction de l'
Hacienda tandis que d'autres fuient à travers le désert en direction des sierras, sans se douter que mes vikings et mes banshees les attendent derrière, volant sous le couvert des radars et se cachant dans l'ombre des montagnes déchiquetées.
Nous terminons finalement notre déploiement, pas moins de dix mille hommes pour un front total de près de sept kilomètres de long comprenant deux rangées de marines appuyés d'unités spécialisées flammeurs et maraudeurs, soutenu par nos chars de siège et appuyé aussi bien pour le feu anti-personnel que la couverture anti-aérienne par les Goliaths.
Une putain de sauterelle ne pourrait pas passer sans mon autorisation... Ou sans un camouflage optique de pointe... Songe-je mal à l'aise que nous n'ayons pas d'unité de soutien scientifique "corbeau" et leurs scanners spéciaux permettant même de détecter des unités ayant des capacités de camouflage avancées.
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Tout est en place commandant, M'appelle Matt sur mon communicateur.
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Bien reçu, grogne-je une peur sourde au ventre.
Aucune nouvelles de Mira ?-
Pas pour le moment, mais les éclaireurs rapportent qu'ils ont bien identifié ses unités au milieux des défenses de l'Hacienda.-
Mais qu'est-ce qu'elle bricole ? Marmonne-je plus pour moi que pour mon second.
Le communicateur choisit ce moment pour bipper, annonçant un appel entrant d'origine inconnue.
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Ce doit être Juarez, devine Matt.
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Je vais le prendre. Reste a l'écoute mais ne te montre pas, qu'on évite qu'il ait ma tête et la tienne en ligne de mire au cas où ça tournerai au vinaigre.Matt hoche la tête et son écran noirci en passant sur écoute uniquement, n'envoyant plus de signaux. Je décroche alors l'autre ligne après m'être constitué une expression aussi neutre que possible.
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James Raynor, j'écoute, décroche-je avec juste ce qu'il faut de sécheresse dans la voix pour montrer que je ne suis pas d'humeur à plaisanter sans pour autant être offensant.
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Monsieur Raynor, quel plaisir dé vous rencontrer en chair et en os aussi rapidement, entame une voix à l'accent du sud prononcé tandis qu'un homme au nez proéminent, à la grosse moustache noire et aux yeux plein de mépris s'encadre dans l'image de mon communicateur.
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Arrête ton char gueule d'ange, le coupe-je plus sèchement.
Toi comme moi ne sommes pas ravis de nous voir l'un-l'autre. Toi parce que je viens perturber tes affaires, moi parce qu'on s'est payé ma fiole.Mon interlocuteur semble un peu ébranlé par mon franc-parler, mais en-dehors de faire descendre son ton dans les glacials, il ne le montre pas plus que ça.
-
On s'est payé votre fiole dites-vous ? Demande-t-il soupçonneux.
Yé né saisi pas bien en quoi y'ai pou vous offenser...-
Vous p'têt pas, mais les personnes avec qui vous travaillez probablement. Voyez-vous, j'ai récemment libéré une esclave illégale qui avait été vendue à un certain Gabriel. Ne faites pas semblant, je sais que vous avez entendu cette histoire. Figurez-vous que cette même fille fait partie de votre liste de vente d'aujourd'hui. Je ne sais pas pour vous, mais quand je trouve ma bouteille de whisky dans le frigo alors que je l'avais rangée dans la cave, que je reprends la peine de la remettre dans la cave une nouvelle fois pour la retrouver encore une fois dans mon frigo, ça a tendance a me mettre un peu hors de moi.-
Si, approuve mon interlocuteur.
Lé whisky ça se rafraîchi, ça né sé refroidi pas pour être bu. Quel est le nom dé cette esclava déyà ?-
Elle se nomme Elena Cruz, mais j'imagine que vous avez dû lui trouver un pseudo pour pouvoir la vendre sans être inquiété par les autorités ? Raille-je.
-
Si commandante, mais si yé la libère et vous la rends, vous pourriez aller tourner ailleurs avec vos youets ?-
Désolé mon pote, ça marche plus comme ça maintenant. Je suis ici pour fermer la boutique avec effet immédiat. Vous avez dix minutes pour décider de vous rendre sans effusion de sang, après il n'y aura pas de coup de semonce.-
MA QUÉ ? VOUS ÊTES FOU ?-
Dix minutes ! Grogne-je agacé.
Raynor terminé, termine-je en coupant la communication.
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Je croyais qu'on ne devait pas le provoquer ? Demande innocement Matt en rallumant sa communication, ce qui est sa manière de me dire qu'on s'éloigne du plan.
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On est sans nouvelles de Mira, gronde-je mécontent.
J'ai dû improviser pour gagner du temps.-
Commandant, nous en sommes au point où nous devons envisager la possibilité que Han nous trahisse et se joigne réellement aux forces de Juarez.-
Dans ce cas on l'aura dans le cul et je devrais faire sonner la retraite, réponds-je amer.
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Sauf votre respect commandant. Après un tel déploiement de force, repartir sans rien faire la queue entre les jambes ce ne serait pas juste épargner les esclaves, ce serait considéré comme un signe d'incompétence par nos hommes et par nos adversaires. Ce qui risquerais d'ouvrir la foire aux empoignades entre nous et les gangs locaux qui seront libre de croire que nos belles paroles ne sont que du vent.-
Qu'ils pensent ce qu'ils veulent, je n'ordonnerais pas un massacre, dis-je froidement à Matt.
-
Il n'empêche que ce silence de mademoiselle Han n'est pas nor...-
Coucou les garçons ! Je vous ai manqué ? Nous interromps soudain Mira en s'invitant dans notre conversation, ce qui fait froncer les sourcils de Matt.
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Plutôt oui ! Soupire-je soulagé.
Tu as ce qu'on voulait ?-
Le transfert est en cours, nous apprend Mira en souriant à Matt comme une collégienne.
Tu as l'air troublé Matthew, qu'est-ce qui ne va pas ?-
Qu'est-ce qui vous a pris si longtemps made... Mira ? S'encquiert Matt d'un ton de reproche.
-
Juarez courait partout, j'ai eu de la peine à obtenir les IFF pour mes propres hommes. Il pensait même pouvoir éviter le conflit jusqu'à il y'a une petite minute. Mais après que Jim l'ai remis à sa place, il était vert de rage et m'a donné carte blanche pour vous écraser. Il s'est même offert le luxe d'être particulièrement grossier avec moi.-
Je sens que la suite vas encore moins lui plaire... Commente-je avec un demi-sourire en voyant s'afficher les données IFF terminée de téléchargée dans mon ordinateur de bord.
-
Par contre ne tarde pas trop, me prévient-elle.
Il a ordonné à ses hommes d'aligner une dizaine d'esclaves militaire kidnappées devant les murs de l'Hacienda et de les fusiller si tu approchais.-
Tu peux gérer ça Mira ? Lui demande-je inqiuet.
-
Jim, j'ai déjà toute la garnison de Juarez à manager, sans compter de très nombreux Vipers. Je commence a être un peu à cours de personnel pour ça en plus.-
De nombreux Vipers ? Nous interromps Matt d'un ton intéressé.
Combien ?-
Je dirais les deux tiers de leurs effectifs, environ trois cent hommes...-
Dans ce cas, fait en sorte qu'ils ne puissent pas fuir. Ils pourront nous êtres utile pour plus tard !-
Matt ! Et les esclaves ? M'insurge-je.
-
Ce n'est pas prévu dans le contrat que nous avons signé, dit Han en secouant négativement la tête.
-
S''il vous plaît... Mira, s'il te plaît ! tente Matt.
S'entendre tutoyée par Matt semble faire l'effet d'un choc électrique à la chef mercenaire qui en avale difficilement sa salive.
-
D'accords, je vais voir ce que je peux faire pour vous deux... Dit-elle en se mordant la lèvre avant de couper précipitamment la communication.
-
Espèce de Don Juan... Siffle-je admirativement en direction de Matt qui me retourne un regard surpris.
-
Qu'est-ce que j'ai fait ?Nous n'attendons pas longtemps avant que la villa Juarez ne nous recontacte juste après que j'aie terminé de transmettre les IFF à mon soutien Aériens.
-
Bon fini de rire, hijo de puta, entame hargneusement le moustachu de tout-à-l'heure.
Jette un coup d'oeil au secteur quarante-quatre, six.Je tourne ma tourelle dans la direction indiquée et découvre sans trop de surprise une demi-douzaine de jeune femmes en tenues d'Eve ou peu s'en faut, ayant encore vaguement quelques fragments d’uniformes de gauche à droite mais aucun pour cacher leurs parties intimes, portant aussi des baillions-boule en guise de complément d'habits. Elle sont toutes agenouillées dans la poussière, les mains liées derrière le dos et autant d'hommes armés se tiennent trois ou quatre mètres en arrière d'elles.
-
Tu es en train de faire une grosse erreur, "big moustache". Dis-je d'un ton froid.
-
Et moi yé crois qué si tou avais les corones pour m'attaquer vraiment, y'entendrais tonner tes canons, pas ces conneries dé propositions dé sé rendre. Et quand yé vois comment tou réagis quand on point un flingue sur les pétites chicas, yé mé dis que tou es un beau parleur, mais qué ta bite, elle doit té servir ouniquement à pisser débout.-
C'est mon dernier avertissement, gueule de métèque, grogne-je agressivement.
Vire tes guignoles de là avant que je perde patience et que mes tireurs d'élite leurs fassent sauter la caboche.-
Quels tireur d'élite cabrone ? Si tou en avait des tireurs d'élite, tou m'aurais même pas laissé lé temps dé les aligner dehors.Il a pas tord, et j'ai pas de tireur d'élite pour essayer d'aligner ses exécuteurs... Enrage-je silencieusement.
Surtout qu'avec tout ses mecs alignés, il y aurait de quoi faire un sacré strike...Je songe soudain à un souvenir pas trop lointain et coupe la communication vers Juarez pour l'allumer vers l'un de mes tankistes.
-
Flint, dis-moi que tu es là ! Appelle-je un peu brutalement.
-
Commandant ? S'étonne
Flint Foley.
Bien sûr que j'suis là.-
C'est pas toi qui m'a dit un jour que tu pourrais renverser toute une série de quilles de bowling sans érafler la peinture de la boule en approche ? Souris-je.
-
Sûr que c'est moi, me confirme le tankiste d'un air un peu perdu.
Ces petites bêtes sont tellement précise que ce n'est pas un problème.-
Matte un coup le secteur quarante-quatre, six Flint. Qu'est-ce que tu vois ?Sur mon écran, je vois mon interlocuteur froncer les sourcils et réaligner les optiques de visée de son tank avant que ses yeux ne s'illuminent et qu'il ne pousse un sifflement appréciateur.
-
Je vois une sacrée batterie chambrant du calibre C à F commandant ! Sacré par-chocs !J'éprouve une vive envie d'écraser la paume de ma main sur ma figure en entendant une connerie pareille.
-
Pas celles-là, derrière elles ! Grogne-je mécontent.
-
Heu... beaucoup moins mon type, commente Flint d'un air un peu perdu.
-
Et comme jeu de quilles à descendre, ça te parles plus ? Demande-je à mon tankiste.
Ce dernier fronce les sourcils en regardant son écran, puis son regard s'illumine.
-
Allah est grand ! s'exclame-t-il d'un air réjoui.
Ce n'est plus de la tentation, à ce niveau-là c'est une invitation !-
Tu crois que tu peux me descendre les affreux de derrière sans toucher aux petites de devant ?-
En tir direct on peut tout faire commandant. Mais les demoiselles devant vont ramasser une partie des gravats et probablement finir la gueule dans la poussière à cause du souffle, mais en dehors de quelques ecchymoses, il ne devrait pas y avoir de sérieux bobos.-
Calibre ton tir mon pote et fais-moi signe quand tu es prêt, lui ordonne-je un sourire aux lèvres.
Ce n'est pas secouer un peu quelques officières qui va nous faire peur.-
Sûr commandant ! Approuve mon tankiste en commençant à pianoter comme un dingue sur sa console de tir.
Je reprends la conversation avec Juarez, un nouveau sourire narquois sur la tronche.
-
Alors comme ça, tu penses que j'ai pas de tireurs d'élite ? Demande-je en m'autorisant à dégainer un cigarillos pour me l'allumer.
Mon interlocuteur me lance un regard soupçonneux, mais en tire les mauvaises conclusion.
-
Du bluff mainténant Raynor ? Désolé, mais ça né prends pas avec moi. Si tou avais des ghosts, tou les aurais balancés dans mon Hacienda avant. -
Bon, puisque tu insistes... commente-je en voyant le statut du char de Flint passer au vert.
Matte un peu ton secteur quarante-quatre, six, dis-je en appuyant avec bonheur sur le signal de mise à feu.
L'air se déchire autour du char de flint tandis que le canon de siège de cent-quatre-vingt millimètres crache son projectile de tungstène surchauffé à une vitesse supersonique. Avant que le son de la détonation n'atteigne les hommes de Juarez six cent mètres plus loin, une énorme explosion retenti derrière eux, les envoyant valser au loin, en démenbrant certains au passage, renversant les gonzesse devant qui atterrissent bel et bien le nez dans la poussière.
J'ai l'immense satisfaction de voir la mâchoire de mon interlocuteur se décrocher et tout air suffisant quitter sa figure.
-
Oups, aurais-je oublié de préciser le calibre de mes tireurs d'élite ? Raille-je sans la moindre retenue.
Que je sois pendu s'il s'attendait à ce que j'utilise un char de siège pour liquider ses mecs.-
Ma vous êtes oune grand malade Raynor ! S'exclame Juarez les yeux exorbités.
Je remarque alors la porte derrière Juarez qui s'ouvre, Mira entrant avec deux de ses marines mercenaires.
-
Et toi tu es fini... Commente-je en voyant Mira lever son pistolet incapacitant en direction de Juarez avec un sourire de profonde satisfaction.
Il nous faut pas moins de vingt minutes après que Juarez ait été mis hors course pour terminer de boucler ses hommes. Les Vipers avaient été attirés par Mira dans un hangar sous le prétexte de leur distribuer du matos supplémentaire et enfermés comme des cons sans avoir pu faire quoi que ce soit. Au final, la bataille de l'Hacienda Juarez a fait six mort et six blessées. Sitôt le soutiens aériens arrivé, nous avons pris possession de la vallée pour la sécuriser. Je suis le premier à faire sauter l'un des nombreux cadenas qui ferment les cages à esclaves. Le spectacle est désolant. Contrairement aux esclavagistes Tekhanes qui ont des standards de qualité pour l’entreposage et le convoyage des esclaves, Juarez les a entassés pêle-mêle dans des larges containers commerciaux. Nos quelques trop rares medisc sont débordés dans le temps de le dire, mais face à tant de misère, même mira détache les siens pour nous aider.
-
Commandant, vous pouvez venir un instant ? Me demande l'une des medics après plusieurs dizaines de minutes de défilé de misère aussi bien humaine que Terranide.
-
Sûr M'dame, que puis-je pour vous ? Demande-je en la suivant.
-
Ce n'est pas pour moi, me dit-elle en me conduisant auprès d'une civière dans laquelle se trouve une
toute petite Terranide-chat.
Je m'agenouille avec un sourire rassurant pour la petite qui s'y trouve.
-
Hé, tout va bien. Le vieux Jim est là, le cauchemar est fini, lui dis-je tout bas.
Celle-ci m'adresse un petit sourire tandis que la médic se penche de l'autre côté de la civière. À ma grande surprise, la toubib secoue la tête, signe assez universel pour dire qu'il n'y a plus rien à faire.
Je regarde d'un peu plus près la petite, elle semble un peu somnolente, mais sinon tout à l'air d'aller bien.
-
Qu'est-ce qu'elle a ? M'étonne-je.
-
Insuffisance cardiaque. C'est génétique, ça ne se soigne pas. En tout cas pas avec le traitement-choc qu'on lui a donné pour qu'elle tienne debout pour les ventes. Elle sait qu'il ne lui reste que quelques minutes, mais elle voulait voir celui qui lui a permit de partir libre... Commente la doc en détournant le regard.
Je reste tellement abasourdis que je manque de ne pas remarquer que la petite me tends une petite main tremblante.
-
On peut vraiment pas ? demande-je tout bas en laissant ma phrase en suspend tout en lui prenant la main.
-
Non commandant, il nous faudrait une centre de chirurgie complet et une prothèse cardiaque adaptés à la taille de sa cage thoracique. Nous n'avons ni l'un ni l'autre.Je tourne un regard meurtri vers la pauvre petite Terranide en train de mourir sous mes yeux de mauvais traitement. Simplement de mauvais traitement.
-
Merci beaucoup, me souffle-t-elle avec le sourire le plus heureux et le plus triste que j'aie jamais vu.
-
T'a pas à me remercier petite... Hoquete-je épouvanté d'être remercié par une gamine qui n'a pas le quart de mon age en train de mourir le sourire aux lèvres.
Elle secoue la tête, l'air sereine comme une sainte.
-
J'avais très peur de mourir en regardant les barreaux d'une cage, me dit-elle d'une voix si faible qu'elle est à peine audible.
Mais je suis contente, parce que je vais pouvoir voir le ciel sans barreaux avant de partir. C'est un très beau... dernier... cadeau. Dit-elle en redressant sa tête tandis que sa main se relâche et que son souffle se ralenti.
La doc lui pose son scanner médical à la base du cou, mais l’encéphalogramme est plat. Elle est morte les yeux ouverts, un léger sourire sur le visage, en train de regarder le ciel de la vallée Juarez. Le pire étant qu'elle est morte pratiquement dans mes bras.
Bordel, si j'avais été plus rapide !-
Ce n'est pas votre faute commandant, commente la médic en écrasant une larme sous son casque.
Et c'est déjà gentil de votre part de lui avoir tenu la main. Je suis sure qu'elle est partie en paix comme ça.-
Quand même... Grommelle-je en sentant mes propres larmes couler sur mes joues.
On ne peut pas la laisser là...-
Il y a un cimetière plus loin, je vais demander à deux marines d'aller lui creuser une tombe.-
Laissez, dis-je en prenant le petit corps encore chaud dans mes bras.
Je vais m'en occuper.Sans un mot de plus, je me dirige vers le cimetière, la petite dans mes mains me donnant l'air de dormir, si ce n'est qu'elle dort les yeux ouverts. Mais elle était si heureuse de pouvoir voir le ciel, que je ne me sens pas l'âme de les lui fermer.
Je trouve sans problème un pelle au cimetière et attaque le trou un peu à l'écart. Pour une raison que je n'identifie pas, il me semble que je ne suis pas seul, mais un coup d’œil autour de moi m'apprend que je le suis bel et bien. haussant les épaules, j'attaque le trou et commence à meubler le silence en radotant comme un vieil ivrogne.
-
Tu sais Dieu, J'me d'mande souvent si t'existe... Parce que si t'existe vraiment, j'comprendrais jamais comment tu peux tolérer autant d'misère sur c'te terre... Elle avait fait quoi pour que tu la rappelle aussi vite chez toi ? Elle a même pas eu le temps d'avoir une vie. Bordel, elle a même pas eu le temps de connaître l'amour à mon avis. Dis-je en pelletant le sol pour cette fillette que je ne connais pas, mouillant ma chemise autant de ma sueur que de mes larmes.
Tu m'explique Dieu pourquoi c'est les gamines qui s'en vont et c'est l'vieux Jim qui reste ? C'est pas c'que j'appelle l'ordre naturel des choses. Si y'avait un peu d'justice sur cette terre, tu m'aurais fais prendre un pruneau dans la gueule et t'aurais donné un cœur qui fonctionne à cette petite en échange... Ça m'aurait eu l'air plus équitable.Je passe une bonne heure à creuser la tombe avant d'y déposer le corps de la petite. Un simple drap blanc pour seul cercueil et une simple planche de bois anonyme car personne ne sait son nom dans le camp. Ell était là depuis trop peu de temps et les esclavagistes ont lancé leurs registtres dans le désintégrateur moléculaire quand ils ont vu Mira arrêter tout le monde.
Et dire que Matt a osé parler de victoire... J'vois pas cqu'il y'a de victorieux là-dedans... Songe-je en marquant une bien pauvre épitaphe sur la tombe.
"Ci-git une petite neko libre d'admirer le ciel."
? - 13.06.3065 C.T.
-
Repose en paix p'tite. L'vieux Jim se souviendra d'toi aussi longtemps qu'il pourra. termine-je en me redressant face à la tombe tandis que le soleil se couche à l'horizon.