Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

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James Raynor

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    James Raynor est un résistant, un ex-militaire et ex-hors-la-loi qui suite à la perte de sa famille et sa condamnation par sa hiérarchie féministe intolérante est entrée en rébellion contre le système de Tekhos.
    
    La quarantaine, charismatique, bon vivant, franc du collier, il dirige les Rebelles de Raynor, un groupe armé constitué d'anciens militaires et esclaves qui se battent pour réformer le système qui les a rejetés.

Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

lundi 02 mars 2015, 23:09:26

  • Désignation :     Station Umojan...
  • Fonction :         Poste minier indépendant, anciennement propriété de la République de Tekhos...
  • Statut :             Abandonné...
  • Situation :        83 Km de la ligne de front Tekhane la plus proche...
                              67 Km de la ruche Formienne la plus proche...


- Bon, Swann, qu'est-ce que t'as pour moi ? Demande-je en tirant sur mon cigarillos d'un ton pensif.

- Ça dépend champion, commente mon officier technique en chef, d'un ton pince-sans-rire. Qu'est-ce que tu veux entendre ? Que le système énergétique est naze ? Que ces foutu clarks datent de l'empire d'Ashnard ou qu'il y'a suffisamment de trous d'rouille dans les blindages de la station pour pour qu'on ait jamais à se soucier de la ventilation ?

- Qu'est-ce que tu veux Swann ? M'étonne-je d'un ton amusé On est en cavale, pas en colonie de vacances.

- Je sais cowboy, je sais... Soupire Swann d'un ton résolu. J'aurais juste aimé qu'on se trouve un truc dans lequel on puisse pioncer au chaud et pas craindre les courants d'air.

- Si on a que les courants d'air à craindre, alors je nous estimerais chanceux, Marmonne-je en passant mes jumelles numériques sur l'horizon.

Fort heureusement pour nous, il n'y a que les plaines de poussière rouges typiques de la région à l'horizon et elle sont aussi vides que les poches d'un ouvrier de basse classe après avoir payé ses impôts.

- Okay Swann, je crois qu'on a trouvé notre nouveau chez-nous, dis-je dans mon commincateur intégré à mon armure de Marines. Rameute le reste de la bande, on s'installe !

- À tes ordres champion ! Acquiesce Swann.

Moi et ma petite escouade d'éclaireurs prenons position en attendant le reste des rebelles. Ceux-ci ne tardent d'ailleurs pas à débarquer, les tanks Crucio en tête, débordant de marines, suivit de près par les Goliaths, marcheurs de combats légers, encadrés de vautours. Volant à faible altitude pour rester sous le niveau de la couverture radare, plusieurs navettes d'intervention médicales Médivacs , remplis à craquer de Marines, de Maraudeurs, de flammeurs et escorté par les quelques rares Vikings et Banshees que les rebelles avaient réussi à voler lors de leur mutinerie.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, moi et mes quelques centaines de rebelles investissons l'ex-poste minier avec une efficacité née de la longue pratique de déménagement incessants que je suis obligé de leur faire mener depuis plusieurs années. Depuis en fait que tous ces braves gars ont abandonné familles et amis pour combattre l’oppression de la société Tekhane et de ses mégacorporations. Comme toujours, ont commence par débarquer le matériel pendant que Swann et ses ingénieurs de combat s'occupent des installations techniques de la station. Le corps des ingénieurs est celui où je compte le plus de femmes, car ce sont les seules qui peuvent faire de hautes études sans se faire refouler à l'entrée des écoles polytechniques. Swann a tout appris sur le tas et a un vrai don pour les machines, c'est pour ça qu'il est mon chef technique, mais sur beaucoup de détails, ses connaissances pêchent beaucoup. Alors le fait d'avoir des ingénieurs féminines est un vrai soulagement pour nous. Même si la plupart sortent des centre de redressement de Thekos, sans compter un grand nombre de prisonnières destinées à des programmes de réinsertions d'un barbarisme à donner envie de vomir, il n'y en a pas une qui n'est pas convaincue qu'il faut changer le système, en le détruisant au passage s'il le faut.

C'est cette idée qui commune qui fait que mes rebelles sont une des entités les plus efficaces de tout Terra. Ils sont tous unis par un même objectif. Là où beaucoup de corps d'armée se délitent dès que les choses commencent à mal tourner, les miens serrent les rangs encore plus proche et font payer au centuples chaque perte infligée. Car ce n'est pas juste un ami ou un compagnon d'arme qui tombe à chaque fois, ce sont des membres de leur famille. Une famille gigantesque et assez turbulente, et si on le prend au pied de la lettre, assez incestueuse aussi vu le nombre d'histoire de fesses qui se déroulent dans le camp.

Heureusement, ce sont pas des vrais frères et sœurs, parce que là ça deviendrait un peu crade quand même...

- Jim, je peux vous parler une seconde ? Me demande le docteur Hanson, ma cheffe de service médicale.

Je n'ai pas eu le choix à ce niveau-là, le seuls personnels formé médicalement étant des femmes, le corps des médics est entièrement féminin et suscite bien trop de fantasmes à mon goût dans le camp.

- Qu'est-ce que je peux faire pour vous, Doc ? Demande-je en esquissant un sourire aimable.

Je l'aime bien. Elle est du genre plutôt sympa et en plus, elle a rejoins la cause sans avoir eu besoin d'être maltraitée ou accusée de quoi que ce soit par les Tekhans. Elle et sa mission ont juste été abandonnés quand les Formiens ont approché trop près de leur mission humanitaire. Il s'en est fallu d'un cheveux qu'on parvienne à les tirer de là.

- Monsieur, Dit-elle de sa jolie voix de soprano. Nous manquons à nouveaux de sédatifs et de divers autres médicaments de base pour le traitement des blessés.

Je soupire.

- Doc, je suis vraiment navré, dis-je d'un ton désolé. On fait le maximum, mais les fournitures médicales sont vraiment une horreur à trouver...

Je suis finalement le doc Hanson jusqu'à son poste de soin pour dresser une liste des fournitures les plus urgentes.

C'est bien ça notre problème, on manque de tout. Munitions, pièces de rechange, médicaments, quand parfois ce n'est pas la bouffe ou l'eau qui font défaut.

J'espère que cette fois on arrivera à rester assez longtemps pour panser nos bobos le temps que Matt se procure les plans de la station spatiale de la GeoWeapon. Ce cuirassé nous rendra bien service sitôt qu'on aura mis la main dessus. Une base mobile... Un vrai chez nous...
« Modifié: mardi 03 mars 2015, 01:17:07 par James Raynor »
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Sarah Kerrigan

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Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

Réponse 1 jeudi 05 mars 2015, 01:21:21


Les Zerglings s’agitaient en grondant nerveusement sur la crête rocailleuse, leurs yeux jaunes perçant dans la nuit. Une main violette aux longs doigts griffus se posa alors sur le crâne de l’un d’entre eux, le membre-alpha de cette petite meute, et insinua dans son esprit des pensées apaisantes et relaxantes. Les grondements de la bête se tarirent, et elle se coucha lentement, rejointe ensuite par ses congénères.

« Ils sont excités...
 -  C’est ton excitation qu’ils ressentent, Irina. Tu dois apprendre à retenir tes émotions, ou elles influent sur le comportement de tes troupes proches.
 -  Pardon, ma Reine... Je ne suis pas encore habituée à cela. »

Sarah ne la sermonna pas plus. Irina était sa dernière Cérébrate en date, une femme à la magnifique peau bleue, et qui disposait d’un corps parfait, que Sarah ne pouvait pas regarder plus de cinq secondes sans avoir une irrépressible envie de l’engrosser à nouveau. Sous les traits magnifiques et sensuels de cette femme se cachait le Docteur Irina Tova, une ancienne généticienne tekhane ayant toujours été passionnée par l’ADN, et, plus généralement, par le code génétique. Tova avait écrit, à l’époque de l’université, une thèse qu’on aurait tout à fait pu qualifier d’eugénique, dans laquelle elle soutenait que, avec le temps, le contrôle de l’ADN permettrait d’éliminer et de supprimer toutes les défaillances de la civilisation : maladies, pathologies mentales... Ou masculinité. Le jury avait approuvé sa thèse, et elle avait été bombardée docteur, puis employée par l’armée, afin de travailler sur le code génétique formien. Ce que l’armée ne savait pas alors, c’était que Tova était fascinée par les Formiens, et par leur capacité d’absorption et d’assimilation des codes génétiques existants. En travaillant au sein de l’armée, sur cet ADN, Tova avait été passionnée par cette étude, qui avait confirmé tout ce qu’elle savait. Les Tekhanes, en effet, faisaient des recherches sur le patrimoine génétique des Formiens, afin de déterminer, parmi la multitude innombrable d’espèces, le code génétique-source de la Fourmilière. En ayant ce code, elles pensaient pouvoir confectionner un virus qui permettrait enfin de les éradiquer. Dans les faits, elles n’étaient pas les seules à rechercher un génophage formien : les Gordaniens, à l’autre bout de l’Univers, le cherchaient aussi.

Tova, qui avait toujours le nez dans les livres, et une passion irrépressible pour la science, avait compris que les Formiens représentaient l’évolution, et avaient offert son âme à Sarah. Après avoir accompli quelques services pour cette dernière, elle avait finalement eu droit à sa récompense, en devenant une belle et puissante Cérébrate... Mais il fallait encore la former. Sortir en mission l’excitait énormément, ce qu’elle voyait sur ses Formiens, qui étaient plus audacieux, et avaient envie d’attaquer rapidement la base tekhane abandonnée que les deux femmes voyaient au loin. Sarah avait entendu parler d’une activité récente autour de cette base... Et elle savait des choses sur cette base.

« Umojan...
 -  Pardonnez ma curiosité, ma Reine, mais... Que faisons-nous là ? Je ne sens aucune activité formienne dans les environs, et Umojan est une structure militaire abandonnée...
 -  Il y a du monde là-dedans... »

Irina haussa les épaules.

« Ce sont sûrement des mercenaires ou des voleurs. Nous sommes dans les Badlands, vous savez comme moi que cette région attire les rebuts et les parias de l’humanité. »

Les Badlands étaient le nom donné à un vaste désert se trouvant entre Tekhos et l’Empire d’Ashnard. Cette région était connue pour le nombre important de seigneurs de guerre et de barons de la drogue, ainsi que pour ses bunkers et autres bases militaires abandonnés. Avant l’invasion des Formiens, les Tekhanes, craignant une invasion ashnardienne, avaient militarisé cette partie du désert, et, quand la Fourmilière avait atterri, à l’autre bout de l’État, la majorité des troupes armées avaient levé le camp sans prendre le temps de remballer toutes leurs affaires, laissant ainsi quantité d’armes et de munitions aux contrebandiers, mercenaires, et autres rebelles.

Kerrigan en savait pour quelque chose, et, alors qu’elle voyait, au loin, les lumières d’Umojan, et que, dans son dos, dans des grottes, une Ruche était en formation, elle replongea dans son pensée.

Umojan... Raynor, les Badlands...




Il y a cinq ans...
Tekhos Metropolis, haut-commandement de l’armée


« Ce sont des rebelles, soutenus par un paria qui a accompli moult insubordinations durant son apprentissage, et a fini par massacrer ses supérieures, prenant avec lui la garnison. C’esqt quelque chose que l’armée ne peut décemment tolérer. »

Tam Ramwï était une Générale haut-placée, connue pour son autorité et sa sévérité. Elle marchait lentement, mains dans le dos, dans un uniforme noir en latex, et elle lui présentait la biographie d’un renégat, James Raynor. Kerrigan avait sous les yeux son dossier. Raynor était né dans les bas-fonds de la capitale, dans ces ghettos de mâles où régnait l’insécurité, la criminalité, et les trafics en tout genre. Un forban qui avait rejoint l’armée en vue de bénéficier des programmes de réhabilitation sociale. Il était maintenant activement recherché. Si Kerrigan comprenait pourquoi l’armée voulait mettre la main sur un déserteur, elle ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi elle comptait envoyer un Ghost, et, surtout, pourquoi, dans le bureau du Générale, une belle femme était assise sur un fauteuil. Elena Junn’était pas un militaire, et elle travaillait pour le compte de GeoWeapon Corp., une redoutable mégacorporation tekhane pleinement ancrée dans ce mécanisme qu’on appelait « communément « complexe militaro-industriel ». Qu’est-ce que GWC faisait ici ?

Néanmoins, obéissante et disciplinée, Sarah, qui venait de terminer sa formation, et qui était maintenant officiellement une Ghost depuis plusieurs mois, écoutait donc les ordres. Sa mission était d’appréhender James Raynor. Sa seule piste était, outre l’inspection du camp ravagé, de se rendre dans les Badlands, où Raynor chercherait sûrement des contacts parmi les rebelles locaux.

« Il va avoir besoin d’hommes et d’armes. Ce sont des choses qu’on trouve dans cette partie-ci de l’État. Vous pouvez prendre contact auprès de la garnison d’Anachore, l’une des plus grandes villes de ce secteur. Des autochtones doivent sûrement avoir des pistes sur la localisation de ce rebelle. Notez bien qu’il est impératif de nous le ramener vivants.
 -  Très bien, Madame. Il en sera fait selon vos instructions. »

Elena se releva alors. Une délicieuse odeur parfumée s’échappait de son corps, et elle sourit à Kerrigan. Elle était, pour l’heure, la seule Ghost ayant le niveau Psi-10.De fait, quand Kerrigan avait quitté le monastère des Psykers pour rejoindre l’académie des Ghosts, son niveau psionique était tel qu’il avait fallu revoir la classification en place, afin de faire d’elle une Psi-10. Elena s’était donc rapprochée, et ses yeux noirs étaient animés par une lueur curieuse.

« Nous comptons sur vous, Kerrigan. »

Sarah hocha la tête. Sur le bureau, elle avait vu un autre dossier, portant un intitulé curieux, qui ne lui disait rien : « PROJET CYB-WEAPON », avec le logo de GWC. La firme était connue pour ses vastes projets militaires et autres programmes expérimentaux. Kerrigan ne savait pas ce que ces femmes voulaient de Raynor, et, dans le fond, ce n’était pas bien grave. Si elle devait le capturer, elle comptait bien le faire.

Anachore serait donc sa prochaine destination... Elle n’y avait encore jamais été, et quelque chose lui disait que cette ville n’allait pas lui plaire énormément.
« Modifié: vendredi 06 mars 2015, 23:19:50 par Princesse Alice Korvander »
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James Raynor

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Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

Réponse 2 jeudi 05 mars 2015, 13:54:16

Je retrouve la station Umojan avec une certaine mélancolie. C'est l'une des premières bases que nous avons eue avec mes rebelles quand on venait tout juste de faire notre mutinerie. On avait besoin d'un coin où les sales garces du gouvernement nous trouveraient pas tout de suite, le temps qu'on s'organise un peu. C'est pour ça qu'au lieux de foutre le camp derrière nos lignes à nous, on les avait suivies en parallèles du côté Fomiens pour foncer dans les Badlands. Sûr que les huiles du haut commandement, et surtout cette garce de générale Ramwï, s'y étaient attendues. Mais elles savaient aussi bien que moi que si on voulait qu'une chatte perde ses petits, y'avait pas mieux que les Badlands. Entre les anciennes cache militaire abandonnées, les planques de contrebandiers, les groupes de hors-la-loi en tout genre, autant chercher une aiguille dans une botte de foins.

J'ouvre la porte de ce qui m'a servi de bureau un temps. Le sommier du lit en acier est toujours là, malgré la rouille, la poussière et les trous dans le mur.

Avec un soupir de lassitude, je dépose le paquetage que j'ai emporté avec moi sur le sommier qui grince en signe de protestation. Presque tout est encore là. Je me sers de mon armure pour redresser le bureau derrière lequel je me suis planqué pour accueillir les salopes venues investir la station la première fois qu'elle est tombée. Même si, en fait de bureau, c'est surtout une vieille table en métal préfabriquée. Elle a quelque bosses, là où des tirs d'arme à énergie ont fait gondoler le métal et quelque trous là où d'autres projectiles ont réussi à passer. Mais dans l'ensemble, elle est utilisable. Et puis, le doc Hanson a déjà besoin de tout ce qui ressemble à une table d'opération ou un lit pour ses patients. D'un geste mélancolique, je récupère le tableau de liège qui me servait à épingler des trucs sur mon mur. Un papier en glisse et, intrigué, je me penche pour le ramasser.

- Oh, c'est là que t'étais toi ? Commente-je en regardant la vieille photo poussiéreuse.

Je m'assied sur la table et l'époussette tendrement d'un doigts.

- Sarah...



Il y'a cinq ans...
Station Umojan, Badlands...


- Bordel Matt, T'es sûr de ton info là ? M'exclame-je éberlué.

- Tout à fait sûr commandant. Cet homme souffre d'un léger nanisme, mais je suis persuadé que c'est l'homme qu'il nous faut pour entretenir notre parc à véhicule et notre matériel. Qui plus est, il n'est pas seul. Il a rassemblé un petit groupe de passionnés autour de lui et ils se servent de leurs connaissances pour retaper les vautours des gangs de raiders des environs.

- Comment t'as dit qu's'appelait cette perle déjà ?

- Swann. Rory Swann. Mais ce ne sera pas simple d'essayer de le convaincre de nous rejoindre. Ses affaires sont plutôt légales, même si elles n'ont pas l'air très florissantes.

- Comment ça pas florissantes ? Arrête, un mec pareil doit se faire une blinde de fric avec un job comme celui-là.

- Justement, pas d'après ce que je sais. Il semble qu'il soit dans le collimateur d'une officielle de l'administration Tekhane. Si j'ai bien tout compris, elle l'écrase sous les "taxes" parce qu'elle sait qu'il n'osera pas protester à cause de la nature de sa clientèle et qu'il ne respecte pas le quotat de femmes dans son atelier.

- Raison de plus pour aller le voir dans ce cas ! M'exclame-je. Fait préparer un vautour, je vais aller y jeter un coup d’œil.
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Sarah Kerrigan

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Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

Réponse 3 samedi 07 mars 2015, 03:47:03


Anachore
Fort militaire d’Anachore


« Anachore est une ville dangereuse... L’autorité tekhane n’y est pas établie aussi facilement qu’en métropole. Les gangs contrôlent tout. »

Le Major Kuroko suivait sa première mission d’affectation ici. Il y avait une époque où tous les membres hauts-gradés issus de l’Académie militaire allaient tout droit au Containment Point, délaissant le reste de l’État aux généraux démotivés et aux incompétents, ce qui avait eu, sur le long terme, des conséquences nuisibles. Maintenant, l’état-major commençait à réaliser que els Badlands étaient devenus une zone de non-droit, générant quantité de trafics qui arrivaient jusque dans les grandes villes tekhanes. Le trafic d’armes, le trafic de stupéfiants, l’esclavage illégal, la prostitution... Tout cela transitait par cette zone désertique,  sans parler des rebelles et des espions ashnardiens qui se rendaient ici pour effectuer des opérations illégales, essentiellement dans le but de subtiliser des technologies tekhanes. Kuroko était une femme compétente, affectée à ce poste depuis seulement quelques mois, et elle avait eu le temps de se renseigner sur la géographie globale des Badlands.

C’était une grande zone désertique régie par les barons de la drogue et les cartels, faisant office de nouveaux seigneurs féodaux. Les villages reculés étaient totalement assujettis à ces derniers. Les trouver n’était pas bien difficile : ils trônaient dans de grandes haciendas surarmées.

« Nous ne sommes qu’une force armée parmi tant d’autres ici... Le Sénat refuse d’allouer davantage de crédits à la défense du secteur, et il nous faut composer avec un personnel qui manque d’entraînement, et des armes de seconde zone. Nous nous reposons beaucoup sur le développement des SMP pour obtenir de l’aide afin de sécuriser la région. De fait, Anachore est l’une des rares villes où une Tekhane peut se promener sans avoir trop de risques d’être kidnappée par des esclavagistes. »

Il y avait quantité de dangers ici, ce que Kerrigan savait déjà. La Ghost suivait lentement Kuroko, marchant à travers les coursives du fort militaire. Bâti en plein cœur d’Anachore, il avait été construit sur un ancien fort médiéval. Les murs avaient été renforcés, mais le fort abritait encore de magnifiques jardins. Kerrigan avait mis plusieurs jours à venir jusqu’ici. Elle était venue dans une élégante et rapide moto, un engin puissant et souple. Elle avait rejoint Anachore, et s’était directement présentée au fort militaire. Les Ghosts avaient un droit d’entrée dans n’importe quel poste militaire, tout comme un droit de commandement subsidiaire sur n’importe quelle garnison. On pouvait tout à fait les qualifier de « super-soldats », et sa venue n’avait pas été sans faire jaser. Kerrigan savait qu’elle aurait tout à fait pu passer du bon temps en compagnie du personnel de la base, et ce d’autant plus que les dortoirs avaient été installés dans l’ancien harem du fort. Néanmoins, Sarah était une femme assez isolée et renfermée, un trait assez commun aux Ghosts et aux télépathes.

« Que pouvez-vous me dire sur Raynor ?
 -  Pas grand-chose, j’en ai peur. J’ai reçu vos ordres de mission, et j’ai lancé mes recherches... Malheureusement, le désert est vaste. Néanmoins, si Raynor et ses hommes sont ici, ils vont rapidement avoir besoin de munitions, de vivres, d’équipement... Ils vont devoir entrer en contact avec des gens, recruter des membres...
 -  Qui est le plus gros fournisseur d’armes de la région ?
 -  Ici, tout passe par les gangs de rue... Ils sont les intermédiaires des barons de la drogue, et se font régulièrement la guerre. »

La femme se rendait dans un bureau, et s’assit sur un confortable fauteuil. C’était une agréable pièce, avec un balcon donnant directement sur la cour intérieure, et plusieurs bibliothèques avec des livres papiers. Sur le bureau, il y avait un petit dispositif circulaire. Le Major appuya dessus, et une image holographique se forma, représentant un clavier virtuel. Elle appuya dessus, et une image virtuelle d’Anachore apparut. C’était une grande ville, entourée par une muraille, avec des minarets, des tours, un souk central... Peu de grands immeubles, essentiellement des maisons blanches et des immeubles de trois ou quatre étages, avec quelques grandes rues centrales.

Kuroko entreprit ensuite de lui faire les présentations de quelques gangs :

  • Les Raptors, l’un des plus influents gangs de la ville, essentiellement spécialisé dans le rapt de Tekhanes venant de la métropole. Ils ciblaient des adolescentes venant se faire un trip’ dans le désert, mais ne se limitaient pas qu’à l’esclavage. Ils étaient aussi très implantés dans le trafic de stupéfiants, et en affaire avec des raiders ;
  • Les Vipers, des concurrents directs des Raptors. Les deux gangs étaient fréquemment en guerre, les Vipers ayant la mainmise sur plusieurs bordels et cantinas de la région. Ces deux gangs de rues se faisaient régulièrement la guerre ;
  • Le Techno-Crime, un gang futuriste venant des grandes métropoles tekhanes. Ses hommes de mains étaient tous des individus ayant bénéficié d’implants cybernétiques, afin de renforcer leurs capacités. Ils étaient spécialisés dans le trafic de technologies et de contrebande, ainsi que dans la vente de stupéfiants ;
  • Le Red Sun, une organisation paramilitaire fonctionnant comme une milice privée, et qui faisait surtout de l’extorsion et du racket, que ce soit sur des entreprises locales, ou sur des villages isolés ;
  • Les Sons of Rebellion, des anarchistes et des rebelles en guerre contre le système... Les bikers du désert.



Kerrigan avait ainsi rapidement limité la liste des possibilités au Red Sun, pouvant fournir des hommes à Raynor, au Techno-Crime, qui pouvait leur procurer des armes, et aux Sons of Rebellion, des anarchistes qui pouvaient sympathiser avec lui. Pour Kuroko, il était évident que le rebelle passerait par là. Anachore était le poumon névralgique des Badlands.

« J’ai des informations sur les repaires de ces trois gangs... »

Le Techno-Crime disposait d’une usine à Anachore, le Red Sun avait établi son QG dans les grottes environnantes, et les Sons of Rebellion, eux, se réunissaient dans une cantina qui leur appartenait. Sarah avait donc plusieurs options possibles.

« Je vous remercie pour vos informations, Major. Je vais les charger sur mon PDA.
 -  Toujours aussi secrètes, hum ? Je n’avais encore jamais rencontré une Ghost... »

Sarah ne répondit pas, car elle n’avait rien à dire. Elle connaissait le taux de corruption au sein des militaires des Badlands. Elle ignorait si Kuroko était fiable, et elle ne tenait à faire aucune erreur. Une Ghost était une guerrière solitaire, c’était comme ça qu’elle avait été formée et entraînée. Elle chargea les données sur le PDA intégré à sa combinaison.

« Je vous contacterai si jamais j’ai besoin de votre aide...
 -  J’espère que vous mettrez fin à cette rébellion... L’armée comprend beaucoup de mâles, surtout ici, et il se rait regrettable que nos garnisons tentent de se rebeller. »

La Ghost se rendit vers le balcon, puis enclencha le camouflage optique de sa combinaison, un masque venant recouvrir son visage. Elle sauta ensuite dans le vide, et se fondit dans le décor, disparaissant dans Anachore.

Elle allait commencer par les cantinas, en espérant trouver des informations sur Raynor.
DC d’Alice Korvander.

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James Raynor

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    La quarantaine, charismatique, bon vivant, franc du collier, il dirige les Rebelles de Raynor, un groupe armé constitué d'anciens militaires et esclaves qui se battent pour réformer le système qui les a rejetés.

Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

Réponse 4 dimanche 08 mars 2015, 03:02:42

  • Désignation :     Station Tosh...
  • Fonction :         Relais routier...
  • Statut :             En activité...
  • Situation :        40Km D'Anachore, Route 38, direction Empire d'Ashnard...


- Écoute cowboy. Tu m'as l'air d'un chic type, mais je ne peux pas décemment accepter ta proposition, me dit le dénommé Swann en secouant négativement la tête derrière son bureau.

Je pousse un soupir, m'y attendant un peu en fait. Je bascule la tête en arrière, regardant le plafond blanc crépi et le ventilateur dont les pales s'agitent sans grande efficacité. Malgré cette tentative d'air conditionné, Il fait très chaud dans le bureau de Rory Swann, et je ne parle même pas de l'extérieur où le soleil tape si dru que sortir sans couvre-chef relève de la tentative de suicide. Néanmoins, comme l'air est très sec, ce n'est pas très dérangeant, j'en tiens pour preuve que mon interlocuteur porte sa combinaison brune de mécano zippée jusqu'au menton. Malgré l'air bourru et brut de décoffrage du proprio, l'endroit est d'une propreté clinique. Le carrelage gris au sol est nickel et les boiseries aux murs sont brillantes comme si elle avaient été vernies récemment, la fontaine à eau ainsi que les deux fauteuils devant le bureau de bois simple où trône un terminal d'ordinateur basique sont également assez propre pour accueillir le salon du vautour dans l'heure s'il le faut. Contre le mur sont encadrés divers papiers, des coupures de presse, des photos, une licence de garagiste et d'autres choses qui doivent être des tables de cycles de rotations pour les rotors des vautours.

- J'comprends m'sieur Swann, finis-je par dire en me redressant. J'devais essayer, mais merci d'avoir été franc avec moi.

- De rien champion, me sourit pauvrement le petit homme derrière son bureau. Écoute, dit-il en saisissant les accoudoirs de son fauteuil pour se relever. Si jamais tu as besoin d'une révision sur quelques-un des ces vautours militaires que vous avez embarqué, je te ferais un ristourne, mais je ne peux pas faire mieux. Ma situation est déjà assez tendue comme ça.

- Vous inquiétez pas M'sieur Swann, j'comprend tout à fait, acquiesce-je en me levant à mon tour. Mais merci quand même pour la proposition d'ristourne. J'garderais ça en tête.

- Sur ce, j'te chasse pas mais j'ai du boulot cowboy, me salue le petit homme en me tendant une main que je m'empresse de serrer.

Il a au moins pas fait semblant d'être intéressé pour découvrir où on crèche et nous balancer ensuite, c'est toujours ça.

Je suis le propriétaire du garage hors de la bâtisse tout en remettant un vieux chapeau de feutre brun que j'ai trouvé en occase et retrouve sans grande joie le sable rouge de la station Tosh. En-dehors du garage Swann, il n'y a pas grand-monde à la station. Tout juste deux motels à l'air très vieux et assez miteux, un poste de sécurité "temporaire", ce qui signifie que ce n'est qu'un gros cube blindé préfabriqué et qui n'entre en activité que quand un officiel de Tekhos arrive ici, le reste du temps il est simplement fermé et vide, une petite épicerie d'une grande chaine de magasins avec un simple robot pour en prendre soins et un monstrueux robot de sécurité pour éviter le vandalisme, cinq-six baraques qui se courent après. Bref, l'endroit à tout du trou paumé où les gens ne font que s'arrêter avant de repartir. Je crois même que c'est l'un des derniers postes Tekhans avant d'entrer dans la zone plus ou moins contestée entre Ashnard et nous. Plusieurs tours sont réparties aux alentours, appelées "tours de condensation" elles servent à condenser les particules d'eau présentes dans l'atmosphère pour alimenter la station en eau potable. Ce qui explique aussi en partie pourquoi l'air est aussi sec dans les environs de la station.

Il y a quand même une certaine quantité de monde malgré tout. Le garage de Swann emploie à lui tout seul neuf personnes, lui compris. En tout cinq hommes et quatre femmes. Normalement la législation voudrait que ce soit l'inverse et que les hommes soient au plus des aides-mécanos, mais comme le patron ne compte pas vraiment comme un mécano ni comme un employé, il semble qu'il ait trouvé le moyen de faire digérer ça à une gratte-papier d'Anachore qui est le centre administratif de toute la zone.

En plus d'eux, il y'a aussi un bar-restoroute qui acceuille les nombreux clients de Swann qui sont soit en attente dune réparation, soit juste passés pour se rencontrer. Il semble que l'endroit soit considéré par pas mal de bandes de pillards du secteur comme une zone neutre. Les armes sont très apparentes ici et presque tous ceux qui viennent à la station Tosh sont armés depuis un simple flingue dans un holster à la ceinture jusqu'à certains qui ont carrément des fusils à pompe ou semi-automatiques dans le dos, sans compter les psychopathes qui se promènent avec des machettes longues comme l'avant-bras à la ceinture. Certains vautours qui sont garés ici et là on même des armes illégales pour des civils montées sur leurs capots et tout le monde s'en fou, ce qui en un sens m'arrange bien étant donné que les nôtres arborent leur paire de lance-roquettes "Typhoon" militaires de chaque côtés de leurs flancs et leurs poseurs de mines "Spiders". Au final on se fond plutôt bien dans la masse.

Un chouette coin pour boire un pot entre amis quoi. Faites pas chier les voisins parce qu'ils sont nombreux et bien armés.

Je me dirige vers mon vautour, saluant au passage Nick, Frank et Bob, trois rebelles qui ont accepté de me servir d'escorte en venant ici.

- Salut les gars, tout vas bien ?

- On s'en sort commandant, grogne Franck. Mais je crois qu'on a attiré l'attention.

- Ha ? M'inquiète-je en me retenant de commencer à tourner la tête dans tous les sens pour chercher la menace. Et par quoi ?

- Par "qui" plutôt commandant, me corrige Franck en pointant un truc du doigt quelque part dans mon dos.

Je suis bien forcé de me retourner pour voir arriver un type un peu bedonnant et aux cheveux gris, portant un gilets à poches multiple vert olive mais néanmoins baraqué qui marche d'un pas conquérant dans notre direction tout en transpirant abondamment.

- Bonjour, bonjour ! Nous souhaite-t-il avec un gras sourire de politesse narquoise. Monsieur Raynor je présume ? Me demande-t-il en me tendant la main.

- Continuez à présumer... L'acceuille-je froidement en lui tendant la main d'un air méfiant. Vous êtes ?

- Ma mère m'a donné le jolis prénom d'Hypocrate, ricane-t-il. Mais les gens du cru m'appellent "Marteau". Dans un cas comme dans l'autre, mes soins sont définitifs, termine-t-il avant de pouffer, ce qui me laisse de marbre.

- Que puis-je pour vous M'sieur Marteau ? M'encquiers-je avec une froide politesse.

- Au but hein ? Glousse-t-il d'un air amusé. Ça me plaît bien. Mais je suis pas là à titre personnel. Quelqu'un souhaite vous rencontrer monsieur Raynor. Quelqu'un avec qui vous avez des intérêts commun.

- Vous pouvez préciser ? Demande-je en soulevant un sourcil surpris.

- Vous avez déjà entendu parler des Sons of Rebellion ? Me demande-t-il avec un petit sourire en coin.

- Jamais, réponds-je après un instant de réflexion. Mais j'imagine qu'avec un nom pareil, vous n'êtes pas exactement une colonie de vacance ?

- Sûr que non, grince mon interlocuteur d'un air un peu pincé à ma dernière remarque. Il se trouve que notre chef souhaiterais discuter avec vous.

- C'est trop d'honneur, dis-je en me demandant si ce serait une bonne idée d'accepter.

Il n'empêche que dix minutes de baratin plus tard, le gros tas a réussi à me convaincre d'aller présenter mes salutations à son boss, un homme qui répondrait au surnom de "Gabriel". Nous fainsons route vers Anachore, mes gars et moi montés sur nos vautours et lui sur une sorte d'hybride entre une moto et un vautour qui a tout l'air d'un truc bricolé maison.

Nous approchons rapidement des faubourg d'Anachore et il nous dirige vers un vaste entrepôt à la sortie de la ville avant de nous guider jusqu' un grand parking grillagé à l'arrière dans lequel se trouvent déjà des dizaines de véhicules tous plus au moins modifiés avec des plaques de protection en plus, des armes montées sur les flanc ou les toits. Il y'a là une sacrées puissance de feu, mais je repère vite ce qui cloche. malgré leur arsenal, ils n'ont là que de gros flingues montés sur des appareils pas du tout prévus pour tenir la rampe face à des armes un peu lourde ou trop de blindage. Avec une demi-douzaine des chars Crucio que nous avons à la base, il y'a de quoi gentiment expédier leur parc à véhicule en enfer et s'en sortir avec des grosses bosses et peut-être un ou deux tank hors-service.

- Impressionnant déploiement de force, commente-je en regardant le parc même si je ne suis pas impressionné pour deux clous.

J'ai vu et participé aux défilés militaires de la capitale et participé aux grandes manœuvres interarmes. Ça c'était vraiment impressionnant et c'est ça qui me fait comprendre que la guerre sera longue entre moi et l'état Tekhan.

- Pas mal hein ? Se rengorge Marteau en redressant les épaules. Quand le chef a su que vous veniez, il a battu le rappel général des troupes. Normalement, tout le monde devrait être là.

- Juste sous les nez des autorités d'Anachore ? M'étonne-je plus sincèrement.

Marteau ricane en se dirigeant vers l'un des portes de l'entrepôt.

- Quand nous sommes tous là, elles savent qu'elle n'ont pas la moindre chance, alors elles se cachent dans leur forteresse et attendent que l'orage passe.

Il se présente à la porte et échange des mots de passe avec un interlocuteur derrière. Puis avec un grand bruit de ferraille, les grande portes de l'entrepôt s'ouvrent lentement, presque majestueusement, pour permettre à la lumière du soleil d'éclaire l'intérieur de l'entrepôt.

Il y'a probablement plus d'une centaine d'hommes qui crient et applaudissent à l'intérieur en me voyant, répartis sans aucune cohésion apparente un peu partout dans l'entrpôt. Tout au milieu, au milieu d'un cercle vide se trouve un homme habillé de noir de la tête au pieds, portant un vieux gilet de cuir fatigué, des lunettes protège-sable et un casque rongé par la corrosion. Très vite je comprends que ce doit être lui le chef de la bande car dès qu'il lève un poing, tout le bruit cesse.

- James Raynor, entame-t-il d'une voix étouffée par le foulard qui lui recouvre le bas du visage. Bienvenue parmi les vôtres.

- Les miens ? Demande-je en toisant la foule.

- Oui, car nous sommes frères vous et moi, dit-il d'une voix assez convaincante. Frères dans une seule et même cause, abattre les tyrans qui ont détruit nos vies !

- Et ces tyrans sont ? demande-je pour être sûr.

- Elles ont bien des noms, répond-t-il en énumérant sur ses doigts. Tekhanes, mégacorporations, directrices, sénatrices... Le Malin a toujours joué avec de nombreuses identités pour mieux nous duper, continue-t-il en se levant pour faire quelques pas dans ma direction. Mais vous et moi sommes pareils mon frère. Nous avons percé le voile de leurs mensonges et avons vu la vérité. Et nous avons décidé que nous rejetions leurs enseignements impies. Que nous n'aurions pas de repos, tant que leur règne ne sera pas déchu et ces perfides créatures, renvoyées à la place qu'elles méritent !

- Pour le moment, en-dehors du charabia mystique, c'est vrai que ça sonne comme quelque chose que je peux comprendre, acquiesce-je.

- Tu t'y fera frère, m'assure-t-il. En vérité, si tu te tiens devant moi aujourd'hui, c'est pour joindre tes forces aux miennes afin de libérer ces terres de la tyrannie de Tekhos et y rétablir l'ordre vrai.

- Joindre mes forces aux tiennes ? Mais vous êtes combien ? Demande-je presque innocemment.

- Ces forces que tu vois là sont le gros de mon armée, me dit-il en englobant l’entrepôt d'un large geste du bras. J'en ai d'autres, mais ce qui fera vraiment nos forces, ce sera le peuple qui se soulèvera quand il verra que la justice est en route et que la grande croisade a commencé.

Okay, je viens de cesser de le prendre au sérieux.

- Donc, tu voudrais prendre Anachore, qui a une force de près d'un demi-millier de combattantes aguerries et bien équipées avec... combien, deux ? Trois cent hommes ?

-Plus les tiens, me rappelle-t-il. Et avec l'assistance des onze mille opprimés qui soufrent sous le joug de la tyrannie quand ils apprendront que nous sommes venu leur retirer leurs chaînes.

- Ça peut marcher, admets-je.

Avec une chance de cocu...

- Je savais que tu entendrais la voix de la raison mon frère, me dit leur chef en venant jusqu'à moi pour me poser une main sur l'épaule. Ton arrivée est un signe James Raynor. Toi et moi entrerons dans les livres d'histoire et nos noms deviendront ceux des saints libérateurs.

Si tu le dis jolis cœur... Songe-je de moins en moins emballé par ses effets de style.

- J'ai un présent pour toi James Raynor, me dit-il à voix haute, sans doute pour que tous ses hommes puissent en profiter.

Ce disant, il claque des doigts et un chariot élévateur est allumé par l'un de ses hommes. Celui-ci le manipule pour apporter une grande caisse en direction de moi.

C'est quoi ça ? Ne puis-je m'empêcher de m'étonner.

L'homme pose la caisse bien devant moi, mais il la pose sur l'un de ses petits bords, ce qui m'étonne un peu. Visiblement le contenu doit rester debout.

- Pour toi James Raynor, un présent de ton frère Gabriel ! Me dit l'homme en se dirigeant vers la caisse et en enfonçant un bouton.

Les boulons sont alors éjectés et les parois de la caisse tombent, révélant son contenu.

Je reste choqué quelques secondes sans pouvoir rien dire. Dans la caisse se trouve une grande femme rousse, attachée par les poignets au sommet de l'armature de la caisse, la pointe de ses pieds touchant tout juste le sol. Elle est nue en-dehors des manches restantes d'un uniforme de sous-lieutenant-stagiaire, a un baillon-boule dans la bouche et porte de nombreuses traces de coups de fouet sur son corps. Par-dessus le marché, deux pinces crocodiles reliées à un système antédiluvien de batteries son fermées sur ses tétons qui ont violacé autour des endroit où les pinces ont mordu à travers la peau.

- Elle est pour toi Raynor. Voici l'une des catins qui s'est crue au-dessus de nous et que nous avons reconvertie. Elle est encore un peu récalcitrante, mais si tu te montres ferme, frère Raynor, alors peut-être pourra-t-elle trouver le salut dans ce qui est sa place véritable : À nos bottes ! Ou tu peux aussi lui donner l'expiation par la mort, comme tu l'as si bien fait lors de cette nuit sainte où tu sauva toutes les âmes de ton camp.

Je regarde le spectacle les bras croisés plusieurs secondes supplémentaires, trop surpris pour dire quoi que ce soit. La demoiselle est huée et sifflée par l'ensemble de l'assemblée, certains allant jusqu'à lui jeter des canettes de bière vide ou autre choses. Elle tente misérablement de se protéger en se ramassant sur elle-même, mais sitôt que l'un de ses pieds quitte le sol, je la voix prise de violentes contractions et comprends que cette bande de sadiques ont mis un système de pression qui fait que quand elle veut bouger hors de la toute petite zone peinte sous ses pieds, les batteries lui déchargent leur contenu dans le corps à travers a poitrine. Elle repose son peid presuqe aussi vite qu'elle l'a soulevé et gémit à chaque fois qu'un projectile la touche, pleurant, brisée.

Je m'approche d'elle et les manifestation de violence s'arrêtent sur un geste de Gabriel.

- Elle est donc à moi pour en faire ce que je souhaite ? Demande-je en m'interrompant à mi-parcours.

- Absolument tout ce que tu voudra frère, sa vie est tienne.

- Parfait, grogne-je en sortant mon couteau.

La dame me regarde faire avec des terrifiés mais résignés. J'arrive à son niveau et retire les pince sur ses seins avant de couper la corde d'un geste sec.

Dans la salle un silence stupéfait s'est installé. La fille est même tellement surprise que je suis obligé de la rattraper.

- Désolé p'tite, lui dis-je en ôtant ma veste pour la poser sur ses épaules. Si j'avais su, je s'rais venu plus vite.

- Que fais-tu frère Raynor ? S'étonne Gabriel, mais je choisi de l'ignorer.
 
Je tranche le lien du baillon-boule et le laisse tomber dans la poussière.

- Tu tiens debout ? Lui demande-je un peu inquiet.

Elle me regarde l'air totalement incrédule, serrant mon manteau sur ses épaules mais fini par secouer négativement la tête.

- Bon, on va te ramener chez toi, lui dis-je en me relevant.

- Frère Raynor, que fais-tu ! S'insurge Gabriel.

- Je corrige tes conneries "frangin", réponds-je d'une voix glaciale.

- Tu ne peux faire cela ! Elle va nous dénoncer !

- Et avec raison, dis-je d'une voix forte pour que tous m'entendent. Vous vous dites rebelles ? Vous vous dites révolutionnaires ?

Je me tourne vers Gabriel et le fusille du regard.

- Vous n'êtes que des esclavagistes ! Rien de mieux ! Des ordures, encore bien pire que celles que vous prétendez combattre.

- Retire ces propos infamants frère Raynor ! Nous te donnons une chance de faire partie d'une cause plus grande que toi et tu nous rejette en nous insultant !

- C'est toi qui m'insulte ! Rétorque-je. Vous êtes quelques centaines tout au plus. Moi j'ai plus de dix mille hommes avec moi. Deux compagnies au complet ! Et même ainsi, je sais que prendre Anachore serait une grave erreur. Car sitôt prise, sitôt vous donnerez un prétexte à l'armée pour raser ce tas de cailloux jusqu'au sol ! Vous croyez qu'ils viendront vous faire la guerre ? Ça n'en vaudra pas la peine à leurs yeux. Ils bombarderont l'endroit, puis droperont de nouveau habs préfabriqués et en l'espace d'une semaine, New-Anachore pourra gentiment oublier les ruines à côté desquelles elle sera construite.

Je pointe ensuite du doigt Gabriel.

- Je ne me suis pas rebellé pour torturer des femmes. Ni même pour leur faire payer ce que j'ai subi ! Je me suis rebellé pour faire changer le système ! Pour y établir des droits équitables, non pour remplacer les tyrans qui m'ont fait souffrir ! Si c'est là votre combat alors nous n'avons plus rien à nous dire ! Quant à ceux qui veulent vraiment changer les choses, suivez-moi, dis-je en tournant les talons pour partir.

Je me penche sur la jeune femme au moment ou ses yeux se figent de terreur. Mû par un réflexe de soldat je plonge sur elle pour la plaquer au sol. Un coup de plasma passe en crépitant au-dessus de nous tandis que Gabriel hurle à la trahison.

La seconde d'après, je me retourne, mon revolver en main, et lui loge un pruneau en pleine tête à travers son casque de motard usé.

Il semble si surpris que pendant plusieurs secondes, son cadavre titube sur place, avant de finalement basculer en arrière et s'effondrer de tout son long.

Gardant mon calme le plus possible, je me relève en portant la jeune femme en mariée enroulée dans mon manteau cache-poussière. L'assistance derrière moi retiens son souffle. Puis mes hommes sur leurs vautours arrivent et braquent leurs lances-roquettes sur l'intérieur du bâtiment.

- Vos ordres commandant ? Me demande Frank, le visage dur et fermé.

- On s'en va, on a assez perdu de temps ici. Et on va faire un petit crochet en ville pour déposer cette fille, dis-je en la tendant à bob qui est à la fois le plus fort et le plus doux des hommes de mon escouade.

Je monte ensuite sur mon vautour et nous partons. Aucun des hommes dans le hangar n'a réagi à notre départ et je ne me fais pas trop d'illusions à leur sujet. Leur chef les a ptéri de haine et maintenant ils carburent à ça. Et je ne veux pas de ça chez mes rebelles.
« Modifié: mercredi 11 mars 2015, 13:53:13 par James Raynor »
EN RALENTISSEMENT ROLEPLAY

DC de Tessia.

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Sarah Kerrigan

Créature

Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

Réponse 5 mercredi 11 mars 2015, 01:37:44


Anachore
« La Salamandre »


Les accents de jazz se mélangeaient aux sons multiples de la « Salamandre », l’une des plus grandes cantinas d’Anachore. Quantité de gens s’y trouvaient en toute heure, essentiellement des mineurs, des ouvriers, et parfois quelques fermiers. Les Badlands présentaient un intérêt stratégique pour les mégacorporations tekhanes, car on y trouvait des gisements de propane, des puits de pétrole, et des mines abritant de riches gisements de minerais. Ce faisant, les usines et les mines des mégacorporations étaient souvent de véritables forteresses, avec des miradors, des caméras de sécurité, des barrières électrifiées, et des agents de sécurité qui suivaient une formation paramilitaire. Une importante partie de l’alimentation en énergie de Tekhos se trouvait dans cette région. Les habitants des Badlands avaient beau les haïr à voix basse, c’était bien les mégacorporations qui faisaient vivre cette région, et leur offraient de quoi survivre et se nourrir. Si ces dernières partaient, toute la population sombrerait. C’était les mégacorporations qui apportaient de la nourriture, qui remplissaient les épiceries, qui fournissaient du matériel électronique... Elles étaient à la fois les bourreaux de cette région et leurs sauveurs. Anachore avait été bâtie grâce à elles, et, pour beaucoup, c’était ces mêmes mégacorporations qui étaient derrière les trafics d’armes et de stupéfiants.

« C’te foutues tempêtes de sables... Je comptais dépenser mon salaire pour goûter aux nichons de Suzie... Au lieu de ça, j’ai tout dépensé chez le réparateur.
 -  Le moteur est foutu ?
 -  Des putains de grains de sables, bordel ! Ils ont filé dans la ventilation, l’ont grippé, et le moteur a surchauffé... Quand j’ai été faire ma moisson, y avait de la fumée noire qui sortait du tracteur. Tout qu’est foutu ! La surchauffe a grillé les circuits électroniques, alors j’ai été voir ces enculés au garage, t’sais, afin de leur demander un prix, et une p’tite ristourne... Putain, j’suis client dans c’putain de magasin depuis que les vaches, elle sont appris à pisser ! Et tu sais ce qu’y m’dit, le fils d’pute ?
 -  T’as été demandé crédit au garage Weiss ? T’es pas un peu con, dès fois ?
 -  J’voulais pas croire à tous ces ragots... C’te enculé m’a fait payer pleins pots, ouais ! J’ai pu un radis en poche !
 -  Ça, au moins, y’te reste toujours assez de crédits pour te remplir le gosier ! »

Les conversations de bistrots n’étaient guère passionnantes, mais Kerrigan savait comment une enquête marchait. Il fallait se fondre dans le milieu, et, avec sa combinaison optique, elle était invisible. Ses bruits de pas étaient étouffés dans la mêlée, et, même quand on la heurtait, les gens ne faisaient pas attention... Ou alors, ils regardaient autour d’eux, ne voyaient rien, étaient surpris quelques secondes, puis pensaient à autre chose. Sarah apprit ainsi rapidement que, outre le bar commun, faisant aussi office de restaurant, il y avait un tripot au sous-sol, un salon VIP à l’étage, et, dans les étages supérieurs encore, un bordel... Et probablement d’autres activités illégales plus en bas. Elle se rendit vers le fond de la cantina, trouvant l’escalier permettant de descendre. Il était gardé par un vigile patibulaire et massif. Kerrigan hésita un peu. Est-ce qu’elle obtiendrait davantage d’informations en contrebas, ou en hauteur ? Le salon VIP était à l’étage, et elle décida de rester encore un peu ici.

Ce fut au bout d’une demie-heure à écouter des conversations insipides sur les femmes des ouvriers, les horaires infernales, les salopes de contremaître, et autres, qu’elle aperçut plusieurs individus s’approcher d’un escalier. Ils grimpèrent à l’étage, et Kerrigan comprit qu’elle avait peut-être là un début de piste. Elle vit les tatouages sur les épaules des hommes, leurs veste en cuir cloutées, et se dit, sans aucune erreur possible, qu’elle avait affaire aux Sons Of Rebellion. « La Salamandre » abritait surtout des Vipers, mais, de ce qu’elle avait cru comprendre, les deux étaient alliés. De fait, il y avait, parmi cet attroupement, plusieurs personnes avec des cheveux verts ou des vêtements verts fluorescents, la marque des hommes des Vipers.

Sarah s’empressa de sortir, puis longea l’établissement. Il se trouvait le long d’une des rues bétonnées d’Anachore, avec plusieurs feux de circulation, des lignes jaunes sur le sol, des drones en l’air diffusant des ondes de radio locales. Sarah longea le bâtiment, et grimpa par-dessus un muret poussiéreux, arrivant dans une allée latérale, avec des sacs-poubelles ici et là, quelques vélos attachés à une clôture métallique, et une gouttière. Toujours invisible, la silencieuse et redoutable Ghost grimpa à l’aide d’une des gouttières, rejoignant une fenêtre ouverte au deuxième étage, puis pénétra dans la chambre d’une prostituée. La chambre était vide, et elle passa par la porte, arrivant dans un couloir élégant, et marcha lentement. Sur son poignet, un écran digital diffusait une carte de l’établissement, afin de lui indiquer l’emplacement du salon VIP qu’elle avait repéré au rez-de-chaussée. Elle rejoignit ainsi une pièce se trouvant juste au-dessus, une autre chambre vide. D’autres pièces, elles, ne l’étaient pas, et elle avait ainsi pu apercevoir essentiellement des fellations. Un spectacle qui la laissait indifférent. Elle rentra donc dans cette autre pièce, et se coucha sur le sol, sortant de ses affaires un petit microphone. Les Ghosts disposaient d’un équipement de pointe, en matière d’espionnage et de surveillance, et elle en était la preuve vivante. Elle glissa l’appareil dans une interstice, et put ainsi filmer et entendre la conversation se déroulant en contrebas.

« ...Et qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse si vous ne pouvez pas conserver vos propriétés ? demanda un homme à la voix grisonnante.
 -  Ce connard a flingué Gabriel, Shérif ! PAN ! Une balle entre les deux yeux ! Merde, j’ai eu des bouts de sa cervelle sur mes chaussures ! »

Sarah reconnut l’un des hommes comme étant le shérif local, Jim Peterson. Il fumait une cigarette avec un verre de brandy sur une table en bois, et une prostituée qui lui suçait la queue sous la table. En quelques secondes, Kerrigan comprit avoir affaire à un ripoux. Cette vidéo pourrait peut-être intéresser le Major Kuroko...

« Sérieusement, petit, tu voudrais que j’ouvre une enquête pour ça ? J’avais déjà dit à Gabriel de se méfier.
 -  Je ne peux pas laisser passer ça, Peterson. Les filles, c’est mon commerce. Si je commence à laisser un trou-du-cul d’ex-Marine me les sucrer sous le nez...
 -  Écoute, tu m’as dit qu’il y avait deux compagnies avec lui, hein ? Et tu voudrais que j’aille me battre contre ce type ? »

Un ex-Marine... Deux compagnies militaires... Les pistes se rapprochaient autour de Raynor. Sarah entendit alors du bruit sur sa gauche, venant du couloir, et vit deux filles passer rapidement.

« ...Le pire, c’est qu’il m’a demandé s’il ne m’avait pas étouffé ! Moi, je n’avais même pas remarqué qu’il avait joui avant qu’il ne me le dise ! »

Kerrigan laissa les deux femmes rigoler, et reporta son attention sur la scène se déroulant en contrebas.

« Je propose d’embaucher un mec pour le dézinguer... C’est propre et c’est net.
 -  Il n’y aura pas de meurtres dans ma juridiction, Lotther. Je croyais pourtant avoir été clair sur ce point la dernière fois... La tuerie au ‘‘Tekhos Sand’’ a failli me coûter la place.
 -  Putain, mais il s’agit pas d’un trafiquant classique, mec ! Ce gars, là... Il vient pour foutre le bordel ! C’est un putain de terroriste, mec !
 -  Parce que toi, tu te définis peut-être comme un honorable citoyen, hum ?
 -  Moi, c’est différent... J’ai des idéaux, moi ! Lui, mec, c’est comme que je te dis... On a osé rien faire, tous ces hommes nous auraient buté ! C’est des putains de tueurs, lourdement armés ! À la limite même, tu peux en causer à ces pétasses de Tekhanes qui se bouffent la chatte dans leur fort, là...
 -  Je tiens à dire que je ne supporterais pas la venue d’un autre illuminé voulant libérer les esclaves dans cette ville.
 -  Et vous voudriez que je fasse déclarer la loi martiale parce que cet abruti de Gabriel est mort ? Tôt ou tard, il devait calancher. Il abusait trop de ses propres produits. Tout son délire religieux... Ce gars n’était pas net. Si ce type ne l’avait pas flingué, j’aurais fini par le faire moi-même. S’en prendre à des nénettes du coin, je veux bien, mais les touristes qui viennent ici... Les mecs, ça la fout vraiment mal pour mon image. Je vais m’occuper de ce Marine. S’il vient ici pour libérer l’esclave, je devrais pouvoir le croiser facilement. Vous, de votre côté, vous allez vous occuper définitivement de Nathanäel... Et, un de ces quatre, il faudra m’expliquer pourquoi, dans votre petite secte à la con, vous choisissez de porter des noms issus des Saintes Écritures. Je crois t’avoir déjà dit que j’aimais pas ça...
 -  C’est une tradition, rien de plus... Mais je vais m’occuper de Nathanaël, il devient incontrôlable.
 -  Parfait, Lotther. Quant à toi, Speedy, tu vas préparer tes hommes. Je vais vous renvoyer la fille cet après-midi au foyer. Vous n’aurez qu’à venir la récupérer au passage. »

À cette idée, un sourire macabre et particulièrement vicieux éclaira les lèvres de Speedy.

« Ouais, ouais, okay... J’aime ça. »

La réunion était finie, et, avoir tiré son coup sur sa bite molle et flasque, Peterson se releva, remit son chapeau sur sa tête, et sortit, ses bottes claquant sur le sol. Sarah, cependant, était contente et satisfaite... Car elle avait désormais une piste à suivre.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

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James Raynor

Humain(e)

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    Description
    James Raynor est un résistant, un ex-militaire et ex-hors-la-loi qui suite à la perte de sa famille et sa condamnation par sa hiérarchie féministe intolérante est entrée en rébellion contre le système de Tekhos.
    
    La quarantaine, charismatique, bon vivant, franc du collier, il dirige les Rebelles de Raynor, un groupe armé constitué d'anciens militaires et esclaves qui se battent pour réformer le système qui les a rejetés.

Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

Réponse 6 vendredi 13 mars 2015, 01:36:45

5 ans avant aujourd'hui

  • Désignation :     Station Umojan...
  • Fonction :          Poste minier indépendant, Nouvelle base d'opération des rebelles de Raynor...
  • Statut :             En activité, (officiellement abandonné depuis un an)...
  • Situation :         83 Km de la ligne de front Tekhane la plus proche...
                              67 Km de la ruche Formienne la plus proche...

- Vous n'auriez pas dû abattre cet homme commandant... Commente Matt d'un ton réprobateur depuis l'autre côté de mon bureau.

- Fou-moi la paix Matt... Grommelle-je en portant mon verre de whisky à mes lèvres. J'étais supposé faire quoi ? Leur dire merci et le coller un gros bec sur chaque joue ? Questionne-je en avalant une gorgée de Jack Daniels.

- Non, mais vous auriez pu prendre leur "cadeau" et le relâcher plus loin sans forcément commencer à coller des pruneaux à tous ceux qui ne vous reviennent pas.

- C'est lui qui a tiré en premier, grince-je. Je n'ai fait que me défendre.

- Une balle de 44 anti-blindage entre les deux yeux, vous appelez ça de la légitime défense vous ? Me rétorque mon second en me rappelant que mon revolver chambre un calibre suffisant pour inquiéter même un marines en armure complète. Moi j'appelle ça tirer les mouches au canon de siège.

- Bon, bon... Soupire-je. J'ai compris la leçon Matt... Je le referais plus...

- Je crains que vous n'ayez plus guère le choix commandant. Vous comme nous d'ailleurs. Vous avez mis les deux pieds dans la gueule de l'un des gangs locaux dont j'espérais le plus nous rallier des partisans. Maintenant tout est à reprendre du début...

- Mouais... Pas facile la vie de mercenaire Matt...

- En parlant de mercenaires, Intervient Matt en sortant une feuille du porte-document qu'il tient sous le bras. Il paraît que votre action d'éclat a attiré l'attention des Red Suns. Leur chef, une femme du nom de Mira Han, souhaite nous rencontrer.

- Voilà enfin une bonne nouvelle ! Me réjouis-je. Elle a donné une date pour la rencontre ?

- En fait elle est déjà en route. M'apprend mon second. Elle arrivera d'ici une heure ou deux.

- Et tu me dis ça seulement maintenant tête de noeud ? M'exclame-je en bondissant hors de mon siège. Il faut préparer le camp pour la recevoir et...

Je suis interrompu par la toux guindée de Matt que j'ai appris à reconnaître comme sa manière de rire.

- Quoi ? Demande-je en ayant le sentiment d'être le dindon de la farce.

- J'ai donné les ordres plusieurs heures avant que vous ne rentriez commandant, m'apprend Matt. Le camp est pratiquement prêt à recevoir la visite d'une sénatrice. Le dernier qui n'est pas prêt, c'est vous, termine-t-il en sortant sortant ma tenue de cérémonie de mon placard.

- Oublie ça Matt, dis-je d'un ton dangereux. Il est hors de question que je me travestisse encore avec ces tenues de cuir quelque soit la nana qui doit débarquer ici.

- Vous n'allez quand même pas porter ça ? Me demande Matt en désignant mes habits du doigt.

- Et pourquoi non ? Réponds-je en regardant ma tenue.

- Enfin commandant, vous n'êtes pas sérieux ! Commente Matt. Vous pourriez au moins faire un effort vestimentaire quand on se déplace pour vous voir !

- Parlons-en d'effort vestimentaire Matt, combien de temps encore tu vas arborer l'insigne du sénat Tekhan sur ton uniforme toi ? Demande-je ne le pointant du doigt. On ne se bat plus pour elles et je n'ai pas vu un rebelle sur cette base qui n'ait pas griffé ses insignes du sénat. Pas un sauf toi.

Matt regarde alors les épaulières de son uniforme et reste songeur un moment.

- Commandant, des visites au portail, m'interpelle soudain mon aide de camp.

- Ben merde alors... Déjà ? M'étonne-je.

- Aide de camp, confirme l'identité des visiteurs. Ordonne Matt en fronçant les sourcils.

- Identité confirmée : Han, Mira. Chef des Red Suns. Status : mercenaire. Nous apprend l'IA.

- Dans une heure ou deux, hein ? Raille-je en dépassant Matt dans les couloirs.

- Mais je pensais que... Se défend Matt en me suivant.

- Et bien tu pensais mal Matt, hausse-je les épaules amusé.

Pour une fois que je peux le prendre en flagrant délit de "mes plans ne se passent pas comme je l'avais prévu", je ne me prive pas de le taquiner un peu.

- Par contre, va reposer mon uniforme, tu as l'air ridicule avec dans les mains.

Je parcours la base avec Matt qui me rattrape après avoir reposé mes affaires dans mon placard. En quelques minutes, nous approchons du portail de la station qui a été renforcé récemment de bunkers fortifiés dotés de tourelles automatiques ainsi que de tourelles à mitrailleuses escamotables, de tourelles escamotables lance-flammes et de tourelles lance-missiles anti-aérien. Nous arrivons à l'entrée et trouvons deux pelotons de marines en train de surveiller deux personnes. La première est une femme aux cheveux d'un rose qui me fait mal aux yeux, ayant un côté de la figure légèrement brûlé et un œil bionique. L'autre est un homme d'un certain âge aux cheveux blanc, doté d'un œil bionique aussi et d'un implant crânien. Malgré la chaleur, il porte un uniforme étrange fermé jusqu'au col. Son premier geste en descendant de son vautour est d'ailleurs de sortir une pipe et d'en allumer le contenu qui commence à émettre une épaisse fumée. Ils ne semblent pas plus dérangés que ça d'être cerné par suffisamment de puissance de feu pour les réduire en pulpe si jamais ils devaient faire un geste déplacé. Tous deux sont armés mais plutôt légèrement.

- Bonjour, les aborde-je avec un sourire aimable. Je suis James Raynor. Et vous êtes ?

- Mira Han, commandant les Red Suns, se présente la femme avec un incroyable accent roulant les "r". Et voici mon second, le colonel Krassimir.

L'intéressé hoche la tête dans ma direction pendant que Mira m'écrase la main lorsqu'elle me la serre, me faisant me demander si elle n'en a pas une partie qui serait mécanique et remplacé par une presse. Matt se présente dans la foulée mais je ne peux que constater que lui ne semble pas grimacer tandis qu'il serre la main de la chef mercenaire. Par contre la tentative de mon second pour saluer de la même manière le colonel se révèle un échec cuisant car celui-ci se contente de regarder sa main en fronçant ses sourcils blancs comme s'il s'agissait d'une tache particulièrement horripilante sur belles bottes cirées.

- Excusez Krassimir, reprends Mira avec un sourire amusé. Il ne serre plus de mains depuis qu'un militaire Ashnardien a essayé de la lui trancher pendant qu'il la lui tendait.

Matt retire sa main d'un air penaud tandis que je reprends la parole.

- Quel vent vous amène nous voir ? M'encquiers-je curieux.

- Un vent de changement, me répond Han d'un air amusée. Vous les garçons, vous n'êtes pas là depuis deux semaines, et tout le monde parle de vous. Il paraît même que la capitale a envoyée une Ghost pour vous trouver, d'après les rumeurs qui filtrent hors de leurs fort.

- Une ghost ? S'étonne Matt en fronçant les sourcils. Un bataillon, je comprendrais. Mais pourquoi une fille des opérations spéciales ?

- Va savoir, grogne-je en songeant qu'il faudra que je sois deux fois plus prudent la prochaine fois que je me balade.

- Vous l'ignoriez ? S'étonne Han d'un air surprise.

- Ouaip, comme vous l'avez dit, on vient d'arriver. On est encore en train de creuser notre trou.

- Il va falloir développer votre réseau d'information plus vite que ça les garçons. Sinon, vous n'allez pas faire long-feu dans le secteur.

- Merci du tuyaux m'dame. On y travaille aussi.

- Bon... On va dire que je vous ai offert ces deux-là. Par contre les prochaines, ce sera donnant-donnant. J'ai une réputation à tenir.

Je souris en hochant la tête.

- Pas d'soucis m'dame. J'comprends bien. Vous voulez rentrer ? Qu'on discute un peu au frais.

- Volontiers. On a même apporté de quoi boire, précise Han en sortant deux bouteilles. Un coup d’œil sur l'étiquette m'apprends que c'est un alcool de patates très prisé d'un groupe vivant dans le nord, ce qui pourrait expliquer un peu leur accent.

- Pourquoi pas ? Mais si je goûte votre pinard, faudra goûter le mien, préviens-je, ce qui a le mérite de faire sourire en coin la mercenaire.

- Pas de problème si votre second boit aussi.

Matt ouvre de grand yeux en entendant ça et je suis persuadé qu'il avait déjà planifié de remplir son verre d'eau et de ne pas y toucher de toute la conversation. Nous passons dans le mess et Mira sert tout le monde avant de commencer à parler un peu de la pluie et du beau temps. Le colonel sirote son propre verre en continuant à fumer comme une cheminées d'usine. Matt n'a pas l'air de vouloir toucher à son verre et écoute beaucoup plus qu'il ne parle. La majorité de la conversation se déroule donc entre Han et moi. Très vite, nous tombons d'accords pour utiliser nos prénoms et elle opte pour mon surnom de "Jim". Je suis surpris d'apprendre qu'elle d'originne Nexusienne et quelle a grandi dans les ghettos à mâles. Mais comme elle le dit si bien, "ça forge le caractère". Elle n'a d'ailleurs pas grandi très loin de l'endroit où j'ai moi-même habité avant que les Formiens n'arrivent. La conversation allant et le niveau des bouteilles descendant, je remarque de plus en plus que Mira lorgne sur Matt de manière plutôt suggestive, mais comme à son habitude, Matt semble ne pas s'en rendre compte.

J'te jure, même si cupidon en personne venait lui coller un canon gauss d'amour express dans la gueule, il le reconnaîtrait pas.

C'est à peu près à ce moment-là que le communicateur de han tinte et elle s'excuse en l'allumant avant de paraître étonnée.

- Excuse-moi Jim, mais quand tu as fais ton petit show avec Gabriel, tu n'avais pas libéré une lieutenant-stagiaire rousse à forte poitrine ? Me demande-t-elle d'un air circonspecte.

- Heu... Bien possible, reconnais-je après un instant de réflexion. J'étais plus occupé à essayer de voir venir un coup en traître qu'à mater ses seins pour être honnête. Pourquoi ?

- Elle ressemblait pas à ça ? Me demande Mira en me mettant la photo même de la gamine que j'ai lourdée aux autorités de la ville quelques heures plus tôt.

- Si, si, c'est bien elle. Pourquoi ?

- Parce qu'elle est de nouveau à vendre... Commente Mira en fronçant le nez. Avec la mention usagée cette fois...

Je cogne du poing sur la table, les yeux exorbités, sentant la colère et la rage monter en moi comme un poison brûlant. Mon geste surprend tout le monde sauf Matt qui pousse un profond soupire de lassitude.

- Comment tu sais qu'elle est de nouveau à vendre Mira ? Cette information est fiable ?

- Sûre et certaine. Je fais souvent affaire avec les Vipers, du coup je suis sur leur mailing list quand ils rentrent de la nouvelle marchandise. La petite m'intéressait avec son bagage militaire alors j'avais posé une option dessus, mais les Sons of Rebellion me l'avaient chourée aux enchères.

- Vous pratiquez l'esclavagisme dans votre compagnie ? Demande Matt en fronçant le nez à son tour.

- Qu'on soit bien clair mon poussin, le coupe Mira en agitant un doigt réprobateur dans sa direction. Mes mercenaires ont aussi des besoins et des envies. Alors si leur salaire leur permet de se payer une esclave, je ne vais pas les empêcher. C'est le droit de chacun de recourir aux esclaves autant que de recourir aux filles des bordels pour les vôtres. Et n'essaie pas de me faire croire que tes danseuses dehors se contentent de la veuve poignet.

Soufflé, Matt se tait pendant que je bouille dans mon coin.

Attends, tu libère une esclave illégale, tu la file aux autorités et dans l'heure elle est de retour sur l'étalage des marchands d'esclaves ? On se paie ma fiole !

- Mira, y'a quelque chose que je dois savoir sur le shérif du coin ?

- Il mange à tous les râteliers et essaie de faire en sorte que tout le monde ne fasse pas trop de vagues pour ne pas attirer l'attention de la garnison sur ses petits arrangemens. Pourquoi ?

- Parce que c'est à lui que mes hommes ont remis cette gamine ! Bordel si j'avais su !

- Boah... Soupire Han en agitant la main. Une de perdue...

- Ça en fait une de trop ! Rétorque-je en grimaçant de colère. Surtout quand au passage on se paie ma tête !

- Et tu veux faire quoi ? Me demande Mira d'un air neutre. Jouer les chevaliers blanc et aller la sauver ? Elle se fera reprendre et revendre de nouveau.

- Pas si je retire les esclavagistes du tableau, rétorque-je d'un ton hargneux.

- Ça ne servira à rien Jim... Commente Han. Si tu attaques le camp des esclavagistes pour libérer les esclaves, alors ils menaceront de tous les tuer pour que tu t'en ailles. Même chose si tu essaies de les assiéger ou que sais-je encore...

- Elle a raison commandant, commente Matt en faisant tourner le contenu de son verre avant, chose exceptionnel, d'en prendre une gorgée alors qu'il s'estime probablement "en service". Si on tente une action militaire contre eux, il leur suffira de se servir de leurs esclaves comme d'otages.

- Et si on les prenait par surprise ? Tente-je malgré tout.

- Commandant, comment voulez-vous avoir l'effet de surprise avec dix mille hommes, des centaines de tanks, des dizaines de navettes, des vikings, des vautours de guerre, des banshees et j'en passe ?

- Il a raison, argue Mira en désignant Matt de la main un sourire satisfait sur les lèvres. Même mes mercenaires, qui se voient pourtant de loin, sont plus discret que vos hommes Jim.

Je claque des doigts en la regardant, une idée pointant dans mon esprit.

- Mais bien sûr ! M'exclame-je. Pas besoin d'être discret quand l'océan masque la vague !

- Heu... Commandant, vous pouvez décoder pour nous, pauvres mortels ?

- Le cheval de Troie Matt, tu connais ?

- Quoi, vous voudriez qu'on infiltre un commando dans le camp des esclavagistes ?

- Pourquoi un commando... Le corrige-je avec mon plus beau sourire de canaille avant de désigner Mira d'un geste . ... Quand on a une armée.

- Retiens tes grands chevaux Jim, me douche Mira. Je n'ai pas dit que j'acceptais de travailler pour toi. Et je ne vois pas comment mes mercenaires pourraient entrer discrètement sans une longue et lourde préparation.

- Je n'ai jamais dit qu'ils ne devaient pas se faire repérer, lui fais-je remarquer avec un sourire digne de Tychus reluquant une affaire en or. Mais tu as raison, je mets la charrue avant les bœufs. Mira, accepterais-tu de travailler pour moi ?

- Toute chose a un prix Jim, commente Mira d'un ton songeur. Heureusement pour toi, je ne suis pas sous contrat en ce moment, mais je ne vais jeter mes hommes dans une boucherie pour tes beaux yeux. J'ai besoin d'en savoir plus.

- C'est assez simple, explique-je. Mes gars et moi on fait une sortie en force. Tu appelles les Vipers pour les prévenir qu'on arrive et tu lui sort à peu près la même chose que tu viens de me dire sur le fait que tu n'es pas sous contrat en ce moment. Garanti-leur que tu peux me repousser pour eux contre une somme juste et je pense qu'ils te laisseront pénétrer leur système défensif.

- Je crois que je commence à saisir... Commente Mira en levant un sourcil surpris. Si je suis déjà sous contrat avec toi, c'est comme s'ils faisaient rentrer le loup dans la bergerie...

- Exactement ! Et le moment voulu, tu neutralisera leurs défenses sans qu'ils puissent toucher à un seul esclave !

- Désolée, mais je ne marche pas. Me contre-t-elle avec une sorte de grimace désolée sur la figure.

- Hein ? Mais pourquoi ? M'étonne-je, les jambes sciées par la surprise.

- Jim, je touche toujours une part de mes contrats d'avance. Si je faisais ça comme tu le dis, ce serait voler et tromper un client. Et je crois que tu ne te rends pas compte à quel point la réputation ça joue dans le milieux. Si je commence à avoir la réputation d'une poignardeuse dans le dos, on ne voudra plus m'embaucher nulle part. Qui plus est, mes gars sont clients chez les Vipers. Les mettre hors course se serait un peu comme fermer le bordel pour les vôtres.

- Mais bon sang, ce sont des esclavagistes dont on parle là ! M'insurge-je. Ne me fais pas croire que tu as des atomes crochus pour cette racaille !

- Jim, j'ai une esclave chez moi qui fait mon ménage, ma vaisselle, mes repas et ma lessive, me coupe-t-elle, son ton se refroidissant. Je ne la traite pas mal, mais je ne pourrais pas me permettre de payer le salaire d'une vraie bonne. J'aime d'ailleurs beaucoup cette petite Terranide, mais s'il n'y avait pas eu les marchands d'esclaves pour l’amener ici, je ne l'aurais jamais eue. Je ne cautionne pas leur activité, mais je sais que le confort a un prix.

- Mais... Commence-je alors que Matt lève la main pour m'interrompre, geste qui semble surprendre Mira.

- Nous comprenons tout cela mademoiselle Han...

- Mira, le coupe la chef mercenaire.

- ... Mira, reprend Matt tandis que je suis prêts à jurer avoir vu la jeune femme aux cheveux rose frisonner en s'entendant appeler par son prénom par mon second. Nous comprenons bien vos besoins et vos soucis. C'est pourquoi je vous propose un marché. Nous payerons vos frais, vous aurez les prises de guerre plus un extra.

- Un "extra" ? Demande Mira avec un regard suggestif à Matt.

Celui-ci a son expression de joueur de poker qui me fait comprendre qu'il est en train de négocier ferme.

- Oui. En plus des prises de l'équipement adverse et en échange de la libération des esclaves, nous vous autoriserons à vendre en esclavages les esclavagistes et à vous servir au passage dans ce cheptel pour vos troupes, termine Matt.

Plusieurs longues secondes de silence stupéfait viennent accueillir cette proposition. Je suis le premier à réagir.

- Matt, mais t'es devenu cinglé ? M'exclame-je ébaubi.

- Je suis parfaitement sain d'esprit commandant, me répond mon second en se tournant vers moi, l'air résolu.

- Mais on s'est juré qu'on ne ferais jamais d'esclaves ! M'insurge-je.

- Nous n'en ferons pas, c'est mademoiselle Han... Mira qui en fera. Nous ne ferons que libérer les esclaves et laisser les prisonnier à la charge de nos mercenaires. Libre à eux ensuite d'en faire ce qu'ils veulent. Et en les vendant en esclavage, mademoiselle Han fait d'une pierre deux coups : elle supprime la concurrence et se remplis les poches aux passage. Et puis, n'est-ce pas une punition approprié pour des marchands d'esclaves de devenir leur propre marchandise ? Comme dit le proverbe : "puni par où ils ont péché". Et puis, ce n'est pas grave puisque dans quelques années nous aurons renversé le système et abolis l'esclavage non ? Disons que c'est comme un bagne en un peu plus trash. Termine-t-il pour me moucher d'un sale coup sous la ceinture.

Ça on en reparlera mon pote...

Je me tourne vers Mira, mais celle-ci semble perdue dans ses pensées, les yeux dans le flou. Je m'attends presque à ce que ceux-ci tournent dans leurs orbite pour afficher en lieu et place de leurs pupilles, le sacro-saint symbole du crédit Tekhan.

Le colonel de Mira, resté silencieux jusqu'ici, se penche alors vers mira et marmonne quelque-chose à son oreille. Celle-ci pouffe alors et hoche la tête à son intention avant de se tourner vers nous.

- Le colonel Krassimir vient de me rappeler que le chef de ces butors de Vipers n'a jamais été bien aimable avec moi. L'avoir pour récurer mon plancher même pour quelques mois me séduit au plus au point monsieur Horner. Au fait, puis-je vous appeler Matthew puisque c'est votre prénom ? Ajoute-t-elle en minaudant un peu.

- Si cela vous permet d'envisager un accords, je vous y autorise volontiers, réponds Matt probablement sans se douter le moins du monde qu'elle lui fait de gringe depuis presque le début de la rencontre.

- Alors nous avons un accords Matthew, dit-elle en lui tendant la main.

- Merci beaucoup madem... Mira, sourit matt en me désignant la main tendue de la chef mercenaire.

Je la prends et la serre un sourire un peu forcé sur le visage.

- Le colonel Krassimir va vous rédiger un contrat en bonne et due forme et rester avec vous jusqu'à ce qu'il soit signé et que tous les préparatifs soient terminés. Je veux un briefing complet avant de jeter mes mercenaires comme cheval de Troie.

- Vous en aurez un ! Lui assure Matt qui est le plus planificateur de nous deux. Faites-moi parvenir toutes les données que vous avez sur le refuge des Vipers et je vous renverrais ça avant ce soir.

- Donc le début des opérations et prévu pour ? Demande Mira d'un ton très pro.

- Pour dans douze heures à partir d'aujourd'hui mille huit-cent heure.

- Donc on frappe demain à l'aube... Calcule Mira en hochant la tête d'un air appréciateur. Bien, mal réveillés ils comprendront encore moins biens ce qui leur arrive.

- Je penser que ça être début de longue et profitable collaboration, dit alors le colonel avec un accent encore plus prononcé que Mira tout en saisissant la bouteille de vodka pour resservir tout le monde. Toast ! S'exclame-t-il ensuite en se levant tout en retirant sa pipe de sa bouche. À nos alliés, puissent-ils prospérer ! Et à nos ennemis, puissent-ils pourrir sous nos bottes !

Il termine en buvant cul-sec son verre et en le jetant ensuite par-dessus son épaule, imité la seconde d'après par Mira. J'échange un coup d’œil rapide avec Matt, mais celui-ci se contente de hausser les épaules, de descendre son verre et de le jeter par-dessus son épaule aussi.

- Mouais, à nos potes prospères et à nos ennemis morts... Commente-je en avalant l'alcool de patates en grimaçant avant de jeter aussi mon verre par-dessus mon épaule.

J'ai vraiment besoin d'un coup de Jack Daniels... Mais je vais probablement faire tomber un des plus gros gangs d'esclavagistes de la région sans faire couler la moindre goutte de sang. J'espère que ça en vaudra la peine...
EN RALENTISSEMENT ROLEPLAY

DC de Tessia.

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Sarah Kerrigan

Créature

Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

Réponse 7 dimanche 15 mars 2015, 01:55:05


Station Umojan
Alentours


« Que vous arrive-t-il, ma Reine ? Je sens votre trouble... »

Le vent soufflait en cette partie de la nuit. Comme tout désert, les journées ensoleillées étaient étouffantes, et, la nuit, quand il n’y avait plus aucune lueur solaire pour réchauffer le sable, le froid était là. Sarah s’en rappelait, même si, maintenant, elle ne ressentait plus vraiment le froid. Son corps en chitine était très résistant, pouvant s’adapter à bon nombre de situations. Ses cheveux tentaculaires remuaient légèrement, et elle se tenait sur un haut-plateau, observant, au loin, la silhouette d’Umojan, avec ses lueurs. Est-ce que Raynor était revenu là-bas ? Elle en doutait. Qu’est-ce qui aurait pu le pousser à revenir ici ? Mais elle-même... Elle n’avait aucune raison sérieuse de se trouver là, et, en ce sens, elle comprenait :es hésitations d’Irina. La Cérébrate avait été une scientifique auparavant, et elle avait conservé ce point de vue très pragmatique et très rationnel. Sarah observait donc Umojan, et se retourna vers Irina.

Délicieuse créature à la peau bleue, Irina était une jeune Cérébrate, qui, un peu comme une petite fille, avait envie d’être à côté de sa mère. Elles se tenaient hors du nid, qui était en formation dans les profondeurs de la montagne, sur les hauteurs. Les étoiles dominaient dans le firmament, et elle soupira faiblement. Sarah, finalement, tendit sa main vers la joue d’Irina, et la caressa doucement, avant de lui sourire, et de l’embrasser délicatement sur les lèvres.

« Tu te souviens de ton ancienne vie, Irina, n’est-ce pas ?
 -  Mon... Mon ancienne vie ? »

Interloquée, elle se demandait ce que sa Mère voulait dire. Sarah l’embrassa à nouveau, venant se plonger dans les lèvres et dans le corps parfait et magnifique de la Cérébrate. Irina était d’une grande beauté, mais, en ce moment, même sa légendaire beauté ne suffisait pas à empêcher les pensées de revenir. Formienne, Sarah avait depuis longtemps sa part d’humanité... Mais elle continuait encore à se souvenir de son passé, et, conservant dans sa main celle d’Irina, elle se repencha vers Umojan.

« C’est ici, Irina... Ici et dans cette région que j’ai compris à quel point l’humanité était bancale et désespérante. »

Toujours aussi troublée, Irina cligna des yeux à plusieurs reprises. Sarah continuait à la maintenir contre elle, et le contact de sa Reine sur son corps était tout simplement magnifique, chaud et rassurant. Fermant les yeux, Irina s’appuya contre elle, et sentit une main caresser ses cheveux. D’aucuns pensaient, sur Tekhos, que, en devenant la Reine des Lames, en se transformant en Annexienne, Sarah avait totalement oublié son passé, totalement oublié ce qu’elle était quand elle avait été humaine. Ce point de vue était erroné, et insuffisant. Ce que l’Overmind lui avait fait subir avait été bien différent d’un simple lavage de cerveaux. Il lui avait montré à quel point la protection de l’humanité était vaine, et à quel point les Formiens, derrière les apparences, étaient un peuple bien moins monstrueux que les humains.

Sa main caressait les cheveux d’Irina, et elle y repensait... Oui, tout était clair chez elle. Elle s’y était rendue en pensant traquer un criminel, sans savoir qu’elle-même travaillait pour les criminels. Elle y avait été en pensant que ce Raynor n’était qu’un simple forban, l’un de ces affreux mâles arrivistes et fourbes dont on entendait parler à la télévision.

« Chez moi, ça a été en analysant les Formiens, en voyant la manière dont ils fonctionnaient... C’est une société fascinante, où chaque individu est à sa place, et où chaque cellule a son intérêt et son utilité. C’est un organisme biologiquement parfait, contrairement à la société humaine. Les humains sont des êtres contre-nature... La nature ne tolère pas l’échec et ne cherche pas à protéger les faibles et les inutiles. Les espèces non-utiles sont supprimées, et c’est ce qui m’a toujours fasciné chez les Formiens : tout a une utilité sociale... Et personne ne peut mentir. Chaque Formien est une partie d’un tout collectif qui els dépasse et les englobe totalement. Pour moi, ils sont l’évolution logique de l’humanité, du vivre ensemble... »

Irina embrassa Sarah sur la joue, et cette dernière la regarda, un léger sourire sur les lèvres. Oui... Il n’y avait pas société plus égalitaire que els Formiens, une société binaire où les rôles étaient extrêmement bien répartis, entre les ouvriers et les Annexiens. Sarah la regarda à nouveau, puis elle l’embrassa, enfonçant sa langue dans sa bouche, caressant plus activement les cheveux d’Irina, sa belle et longue chevelure bleue. Irina aussi n’avait pas oublié son ancienne existence... C’était le meilleur moyen pour transformer une humaine en Formienne : lui montrer les failles de son raisonnement. Chez Irina, la tâche avait été d’autant plus simple que cette dernière était venue volontairement voir les Formiens, et n’avait eu aucune difficulté à être transformée en Cérébrate.

Chez Sarah, tout avait commencé là, en traquant Raynor, et quand elle s’était rendue à la hacienda de Juarez. Sur le coup, elle n’avait initialement pas réalisé à quel point cet endroit avait impacté sur son esprit.

La première fracture avait eu là. Elle s’y était rendue après sa visite au bureau du shérif, où elle avait appris, en consultant le registre, que les adjoints avaient effectivement vu une esclave. Ils avaient noté cela dans leurs procès-verbaux, mais l’avaient ensuite vendu aux hommes de Juarez, un esclavagiste et truand local, qui l’avait emmené dans son hacienda. Est-ce que c’était Raynor qui avait conduit cette esclave ? Le doute assaillait l’esprit de Kerrigan, et elle avait choisi de se renseigner sur le sort de cette esclave, de se rendre au camp d’esclavagistes, dans la forteresse de Juarez...




Les Badlands
Hacienda de Juarez


Juarez était un truand local, un baron du crime. Il avait à Anachore des liens avec tous les gangs, mais, de manière générale, son principal appui, dans la ville, était le gang des Vipers. Juarez avait jadis été un aventurier venu dans la région pour trouver un vieux trésor, et on disait que c’était en cherchant ce trésor qu’il avait, progressivement, mis sur pied une organisation criminelle. C’était un esclavagiste vendant illégalement des esclaves, un trafiquant de stupéfiants qui avait la mainmise sur plusieurs ranchs de la région, qui produisaient, outre des céréales, des produits toxiques... Et, surtout, il était aussi un trafiquant d’armes. Quand les Tekhanes avaient massivement abandonné leurs bases militaires pour aller repousser les Formiens, il avait envoyé ses hommes pour vider les arsenaux, et avait ensuite vendu les armes aux plus offrants, y compris les Ashnardiens. Juarez ne respectait rien ni personne, si ce n’est lui, sa conception erronée de la religion, et le sacro-saint crédit tekhan.

Sa hacienda se situait à une dizaine de kilomètres hors d’Anachore, dans une région vallonnée, près d’un petit village, Los Pueblos, qui était sous la coupe réglée des hommes de Juarez. Sarah avait abandonné sa moto à quelques lieues de Los Pueblos, et y était venue en fin de journée, s’imprégnant de l’atmosphère de la ville, avant de finalement délaisser son camouflage optique, s’abritant derrière des vêtements civils. Son camouflage optique était efficace, mais son armure avait besoin de se recharger, afin que les batteries ne soient pas à plat.

« Qu’est-ce que vous voulez, M’dame ? »

L’homme à l’accueil du saloon de Los Pueblos était un homme moustachu et chauve, avec des rouflaquettes. En entrant dans le salon, Sarah avait vu bien des regards se tourner vers elle. Certains jouaient aux cartes, d’autres buvaient, et l’aubergiste s’était adressé à elle. Elle le regarda lentement, et lui sourit en marchant vers le comptoir.

« Une chambre. »

Elle posa sur le comptoir plusieurs billets que l’homme observa, méfiant.

« Une chambre ? ‘Devrait y avoir moyen de vous trouver ça... Qu’est-ce qui vous attire à Los Pueblos, M’dame ? »

Sarah avait une réponse toute faite :

« La photographie. On m’a dit que les paysages étaient fascinants ici.
 -  Les paysages, hein ? Vous m’en direz tant... »

L’homme avait un ton suspicieux, mais Sarah s’en moquait bien. Il finit par lui donner une clef, et Sarah se mit à grimper les marches, rejoignant une chambre au deuxième étage. C’était une petite pièce étroite, et la nuit était en train d’approcher. Elle aurait pu se rendre directement à la hacienda, mais elle voulait d’abord se renseigner un peu sur la région. Raynor... Sa cible était tracée, mais elle n’était pas la seule... L’esclavage était une chose terrible, qui heurtait les convictions de Sarah. Certes, sa mission était de capturer Raynor, mais si, dans la foulée, elle pouvait vaincre ses complices... Dans sa tête, une théorie s’élaborait, celle d’un renégat qui vendait des soldates à des ordures comme Juarez. Les militaires tekhanes se vendaient cher sur le marché, et Sarah ne pouvait tolérer ça.

*Qui sait, ses hommes passeront peut-être à Los Pueblos ce soir...*

Ou alors, dans tous les cas, elle pourrait en apprendre plus sur Juarez, ce qui était toujours bon à prendre.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


James Raynor

Humain(e)

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    Description
    James Raynor est un résistant, un ex-militaire et ex-hors-la-loi qui suite à la perte de sa famille et sa condamnation par sa hiérarchie féministe intolérante est entrée en rébellion contre le système de Tekhos.
    
    La quarantaine, charismatique, bon vivant, franc du collier, il dirige les Rebelles de Raynor, un groupe armé constitué d'anciens militaires et esclaves qui se battent pour réformer le système qui les a rejetés.

Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

Réponse 8 vendredi 20 mars 2015, 02:55:20

  • Désignation :     Station Umojan...
  • Fonction :          Poste minier indépendant, Nouvelle base d'opération des rebelles de Raynor...
  • Statut :             En activité, (officiellement abandonné depuis un an)...
  • Situation :         83 Km de la ligne de front Tekhane la plus proche...
                              67 Km de la ruche Formienne la plus proche...

Je suis en train de me promener dans la base, inspectant au passage les défenses que Swann a passé la journée à installer. Réhabiliter les anciens bunkers s'est révélé plus difficile que de les détruire pour en construire des nouveaux, mais ils sont du coup plus petits et un peu moins performants. L'essentiel des défenses de la station date de notre premier établissement ici cinq ans plus tôt. On avait encore les poches pleines de matos, alors on avait pas lésiné à l'époque. Ce qui n'a au final pas empêché les Tekhanes de nous rouler dessus quand elles nous ont trouvées. Ce jour-là beaucoup de bons marines sont morts de chaque côté et j'ai appris durement la leçon qu'avoir un centre fixe était une mauvaise stratégie.

- Commandant, vous êtes où ? Crépite la voix de Matt dans mon communicateur.

- Sur la barricade Est, réponds-je en regardant aux alentours.

- La barricade Est ? Il y'a une barricade à l'Est ? S'étonne Matt d'un ton surpris.

- Ouais, souris-je. Celle que t'as défendue avec ta femme, ça te rappelle quelque chose ?

Matt grogne à l'autre bout du fil.

- Ha... Cette barricade-là...

Je ne peux pas m'empêcher de rire en l'entendant. Dire que Mira a gagné son mari au poker, ça me la coupera toujours. Surtout que le mari en question est mon bras droit et que l'idée l'emballe tellement qu'il ne l'appelle jamais et fait tout pour qu'elle croie mort.

- Commandant, je pense que vous devriez revenir au poste de contrôle plutôt que de me parler de ma "femme". On a des signaux étranges sur les scanners et Swann n'arrive pas à les faire disparaître avec ses réglages. Je pense qu'on a peut-être de la compagnie...

- Quel genre de compagnie ? Demande-je en accélérant en direction du PC.

- On est encore sûr de rien, mais ce genre de signaux sont plutôt organiques.

- Formiens... Grogne-je en pressant le pas vers le PC.

Je commence aussi à me souvenir de la dernière fois que j'ai couru vers ce maudit poste de contrôle. Ce jours-là il y avait une autre personne à mon côté. J'ai l'impression de l’apercevoir à nouveau, en train d'enjamber souplement les obstacles pour perdre moins de temps à les contourner, son long fusil de Ghost à la main, son air volontaire et résolu. Toute une époque disparue qui avait alors commencé sur une sorte de rendez-vous du destin assez foireux dans le genre.


5 ans avant aujourd'hui

  • Désignation :     Quelque part dans les Badlands...
  • Fonction :          aucune...
  • Statut :             aucun...
  • Situation :         32 Km la station Umojan...
                              27 Km de la Hacienda Juarez...

- Alors ? Demande-je à l'image de Mira Han sur le communicateur installé un peu à la hâte dans le tank Crucio transformé en centre de commandement temporaire.

- Tu avais raison Jim, sourit la chef mercenaire d'un air amusée. Ils ont gobé toute la ligne et l'hameçon avec. Juarez a été trop content de m'engager sur le champ pour assurer sa protection contre tes anarchistes déchaînés.

- "Rebelles révolutionnaires", la corrige-je d'un ton mi amusé-mi agacé. Il en a dit plus sur ce qu'il comptait faire ?

- Il a dit qu'il allait battre le rappel des Vipers, mais je ne saurais pas trop te dire à quoi s'attendre de leur part. Ils peuvent aussi bien accourir la fleur au fusil que refuser toute forme d'aide à leur acheteur principal d’esclaves.

- Ça nous arrangerait quand même bien de faire d'une pierre deux coups... Commente Matt depuis un autre char de siège.

- Matthew, tu es mignon mais je ne peux pas faire de miracles, minaude Mira dans sa direction.

- Elle a raison Matt, c'est déjà pas mal de pouvoir rouler cette crevure, lui fais-je remarquer.

- Vous avez raison commandant, acquiesce Matt. J'espérais juste que vu le prix que nous coûte cette opération, nous pourrions espérer un maximum d'objectifs secondaires en prime.

Je grimace un peu à cette mention. Mira Han a beau nous affirmer nous avoir fait un prix d'amis, ses services ont quand même creusé plus qu'un sacré trou dans notre budget. À vue de nez, je dirais que le tiers de ce que nous avons pris en quittant la caserne y est passé. Si ça continue, on va devoir vendre du matos au marché noir pour pouvoir nourrir les troupes.

La matinée passe bien trop lentement à mon goût, mais il fallait surprendre ledit Juarez au saut du lit pour éviter qu'il réfléchisse trop à la proposition de Mira. Cependant, malgré leurs six cent chevaux sous le capot, les tanks crucio restent lourds et pas particulièrement rapide en milieu non urbain. Par-dessus le marché, notre colonne de troupe soulève un nuage de poussière qui doit presque se voir jusqu'à Anachore. J'espère simplement que les filles du fort ne viendrons pas voir ce qu'il se passe. Pas qu'on ait pas de quoi largement leur botter leurs culs de lesbiennes, c'est juste que je voudrais éviter autant que possible qu'elles tirent dans le tas et risquent de toucher les esclaves que nous sommes venus libérer. Et, pour les avoir déjà vu en action, je sais très bien que les canons jumelés de quatre-vingt-dix millimètres d'un crucio font de sacrés dégâts dans un tas de gens en train de paniquer.

- Raynor pour Mère Poule, comment va la couvée ? Demande-je en appelant mon soutien aériens.

- Tous les poussins sont dans le rang, m'apprends le chef de vol.

Matt a fortement insisté pour que nous ayons une couverture aérienne en cas de problème, ce à quoi je ne me sentais pas de faire obstacle. Mais Mira a insisté sur le fait que Juarez avait pas mal de missiles anti-aériens en stock. C'est pour ça que nos vikings, banshees et médivacs sont aller tourner plus loin, attendant le moment où Mira nous transmettra les codes des IFF de Juarez pour faire croire à ses missiles que mes renforts aériens sont des alliés.

- Jim, je rentre dans le périmètre de la vallée, je te recontacte quand tout est prêt, m'apprend Mira Han avant de couper la communication.

- Gare à tes fesses poulette, réponds-je au communicateur vide, une boule dans le ventre.

C'est à partir d'ici que tout se joue. Matt et moi allons devoir procéder à une manœuvre d'encerclement de la vallée. Avec près de dix mille hommes pas de problèmes. La vallée est adossée à une série de "sierras" qui interdisent à du matériel lourd ou des gros convois de ficher le camp par là. Nous n'avons donc qu'à encercler la cuvette de Juarez et j'ai plus de troupes et de moyens blindés ou aériens pour le faire. N'importe quel sous-lieutenant d'opérette pourrait le faire d'ailleurs. Mais là où réside la difficulté, c'est que je dois le faire d'assez près pour lui faire comprendre que je suis sérieux quand à l'assiéger, mais pas d'assez près pour lui donner envie de tirer le premier.

Se mettre à portée de canons tout en essayant d'éviter d'être à portée de ceux de l'ennemi... Mon Dieu que je n'aime pas ça...

Dans la dernière heure avant notre arrivée au point d'encerclement, nous croisons de nombreux groupes d'éclaireurs de Juarez et certain des Vipers. Les poches de résistance sont vite maitrisée, mes hommes avançant comme un vrai rouleau-compresseur sur les positions adverses trop faiblement défendue et dotés d'un armement insuffisant pour lutter efficacement contre les douze millimètre de titane-tungstène des armures de mes marines. Sans compter mes maraudeurs et mes flammeurs qui ont des carapaces de près de quarante millimètres et son presque aussi lourds qu'un marcheur de combat Goliath.

- On progresse bien, constate Matt d'un ton surpris.

- Un peu trop bien à mon goût... Commente-je sceptique. Matt, envoie d'autres éclaireurs et fait doubler le rythme des rapports. Si il y'a une embrouille, je veux la connaître avant qu'elle nous tombe dessus.

- À vos ordres ! Acquiesce mon second visiblement aussi peu rassuré que moi.

Nous déployons de nombreux autres groupes d'éclaireurs appuyés de nos vautours pour faire bonne mesure avec leurs lance-roquettes. Qui plus est, notre encerclement comprend le déploiement d'un champ de mines terrestres autour du périmètre grâce aux poseurs de mines des vautours militaires pour garantir que nous n'aurons pas de mauvaise surprise qui pourrait s'enfuir ou nous surprendre par-derrière quand nous avancerons.

Mes hommes se déploient ensuite le long de la ligne de crête, formant un impressionnant barrage d'armures et de fusils gauss avec à intervalle régulier des chars qui déploient leurs pieds et ouvrent leurs canons en mode siège. Un cran en arrière, les Goliaths déploient leurs formes anguleuses et meurtrières, dépassant le niveau des marines sur lesquels ils jettent leurs ombres. Le spectacle doit être assez impressionnant vu d'en face, mais je suis trop occupé à superviser le déploiement des troupes pour m'en soucier. Dans la vallée de Juarez, on sonne le tocsin et les alertes résonnent bruyament au loin. La population est encore en train de fuir dans les rues dans le plus grand désordre, nombreux étant ceux qui se précipitent en direction de l'Hacienda tandis que d'autres fuient à travers le désert en direction des sierras, sans se douter que mes vikings et mes banshees les attendent derrière, volant sous le couvert des radars et se cachant dans l'ombre des montagnes déchiquetées.

Nous terminons finalement notre déploiement, pas moins de dix mille hommes pour un front total de près de sept kilomètres de long comprenant deux rangées de marines appuyés d'unités spécialisées flammeurs et maraudeurs, soutenu par nos chars de siège et appuyé aussi bien pour le feu anti-personnel que la couverture anti-aérienne par les Goliaths.

Une putain de sauterelle ne pourrait pas passer sans mon autorisation... Ou sans un camouflage optique de pointe... Songe-je mal à l'aise que nous n'ayons pas d'unité de soutien scientifique "corbeau" et leurs scanners spéciaux permettant même de détecter des unités ayant des capacités de camouflage avancées.

- Tout est en place commandant, M'appelle Matt sur mon communicateur.

- Bien reçu, grogne-je une peur sourde au ventre. Aucune nouvelles de Mira ?

- Pas pour le moment, mais les éclaireurs rapportent qu'ils ont bien identifié ses unités au milieux des défenses de l'Hacienda.

- Mais qu'est-ce qu'elle bricole ? Marmonne-je plus pour moi que pour mon second.

Le communicateur choisit ce moment pour bipper, annonçant un appel entrant d'origine inconnue.

- Ce doit être Juarez, devine Matt.

- Je vais le prendre. Reste a l'écoute mais ne te montre pas, qu'on évite qu'il ait ma tête et la tienne en ligne de mire au cas où ça tournerai au vinaigre.

Matt hoche la tête et son écran noirci en passant sur écoute uniquement, n'envoyant plus de signaux. Je décroche alors l'autre ligne après m'être constitué une expression aussi neutre que possible.

- James Raynor, j'écoute, décroche-je avec juste ce qu'il faut de sécheresse dans la voix pour montrer que je ne suis pas d'humeur à plaisanter sans pour autant être offensant.

- Monsieur Raynor, quel plaisir dé vous rencontrer en chair et en os aussi rapidement, entame une voix à l'accent du sud prononcé tandis qu'un homme au nez proéminent, à la grosse moustache noire et aux yeux plein de mépris s'encadre dans l'image de mon communicateur.

- Arrête ton char gueule d'ange, le coupe-je plus sèchement. Toi comme moi ne sommes pas ravis de nous voir l'un-l'autre. Toi parce que je viens perturber tes affaires, moi parce qu'on s'est payé ma fiole.

Mon interlocuteur semble un peu ébranlé par mon franc-parler, mais en-dehors de faire descendre son ton dans les glacials, il ne le montre pas plus que ça.

- On s'est payé votre fiole dites-vous ? Demande-t-il soupçonneux. Yé né saisi pas bien en quoi y'ai pou vous offenser...

- Vous p'têt pas, mais les personnes avec qui vous travaillez probablement. Voyez-vous, j'ai récemment libéré une esclave illégale qui avait été vendue à un certain Gabriel. Ne faites pas semblant, je sais que vous avez entendu cette histoire. Figurez-vous que cette même fille fait partie de votre liste de vente d'aujourd'hui. Je ne sais pas pour vous, mais quand je trouve ma bouteille de whisky dans le frigo alors que je l'avais rangée dans la cave, que je reprends la peine de la remettre dans la cave une nouvelle fois pour la retrouver encore une fois dans mon frigo, ça a tendance a me mettre un peu hors de moi.

- Si, approuve mon interlocuteur. Lé whisky ça se rafraîchi, ça né sé refroidi pas pour être bu. Quel est le nom dé cette esclava déyà ?

- Elle se nomme Elena Cruz, mais j'imagine que vous avez dû lui trouver un pseudo pour pouvoir la vendre sans être inquiété par les autorités ? Raille-je.

- Si commandante, mais si yé la libère et vous la rends, vous pourriez aller tourner ailleurs avec vos youets ?

- Désolé mon pote, ça marche plus comme ça maintenant. Je suis ici pour fermer la boutique avec effet immédiat. Vous avez dix minutes pour décider de vous rendre sans effusion de sang, après il n'y aura pas de coup de semonce.

- MA QUÉ ? VOUS ÊTES FOU ?

- Dix minutes ! Grogne-je agacé. Raynor terminé, termine-je en coupant la communication.

- Je croyais qu'on ne devait pas le provoquer ? Demande innocement Matt en rallumant sa communication, ce qui est sa manière de me dire qu'on s'éloigne du plan.

- On est sans nouvelles de Mira, gronde-je mécontent. J'ai dû improviser pour gagner du temps.

- Commandant, nous en sommes au point où nous devons envisager la possibilité que Han nous trahisse et se joigne réellement aux forces de Juarez.

- Dans ce cas on l'aura dans le cul et je devrais faire sonner la retraite, réponds-je amer.

- Sauf votre respect commandant. Après un tel déploiement de force, repartir sans rien faire la queue entre les jambes ce ne serait pas juste épargner les esclaves, ce serait considéré comme un signe d'incompétence par nos hommes et par nos adversaires. Ce qui risquerais d'ouvrir la foire aux empoignades entre nous et les gangs locaux qui seront libre de croire que nos belles paroles ne sont que du vent.

- Qu'ils pensent ce qu'ils veulent, je n'ordonnerais pas un massacre, dis-je froidement à Matt.

- Il n'empêche que ce silence de mademoiselle Han n'est pas nor...

- Coucou les garçons ! Je vous ai manqué ? Nous interromps soudain Mira en s'invitant dans notre conversation, ce qui fait froncer les sourcils de Matt.

- Plutôt oui ! Soupire-je soulagé. Tu as ce qu'on voulait ?

- Le transfert est en cours, nous apprend Mira en souriant à Matt comme une collégienne. Tu as l'air troublé Matthew, qu'est-ce qui ne va pas ?

- Qu'est-ce qui vous a pris si longtemps made... Mira ? S'encquiert Matt d'un ton de reproche.

- Juarez courait partout, j'ai eu de la peine à obtenir les IFF pour mes propres hommes. Il pensait même pouvoir éviter le conflit jusqu'à il y'a une petite minute. Mais après que Jim l'ai remis à sa place, il était vert de rage et m'a donné carte blanche pour vous écraser. Il s'est même offert le luxe d'être particulièrement grossier avec moi.

- Je sens que la suite vas encore moins lui plaire... Commente-je avec un demi-sourire en voyant s'afficher les données IFF terminée de téléchargée dans mon ordinateur de bord.

- Par contre ne tarde pas trop, me prévient-elle. Il a ordonné à ses hommes d'aligner une dizaine d'esclaves militaire kidnappées devant les murs de l'Hacienda et de les fusiller si tu approchais.

- Tu peux gérer ça Mira ? Lui demande-je inqiuet.

- Jim, j'ai déjà toute la garnison de Juarez à manager, sans compter de très nombreux Vipers. Je commence a être un peu à cours de personnel pour ça en plus.

- De nombreux Vipers ? Nous interromps Matt d'un ton intéressé. Combien ?

- Je dirais les deux tiers de leurs effectifs, environ trois cent hommes...

- Dans ce cas, fait en sorte qu'ils ne puissent pas fuir. Ils pourront nous êtres utile pour plus tard !

- Matt ! Et les esclaves ? M'insurge-je.

- Ce n'est pas prévu dans le contrat que nous avons signé, dit Han en secouant négativement la tête.

- S''il vous plaît... Mira, s'il te plaît ! tente Matt.

S'entendre tutoyée par Matt semble faire l'effet d'un choc électrique à la chef mercenaire qui en avale difficilement sa salive.

- D'accords, je vais voir ce que je peux faire pour vous deux... Dit-elle en se mordant la lèvre avant de couper précipitamment la communication.

- Espèce de Don Juan... Siffle-je admirativement en direction de Matt qui me retourne un regard surpris.

- Qu'est-ce que j'ai fait ?

Nous n'attendons pas longtemps avant que la villa Juarez ne nous recontacte juste après que j'aie terminé de transmettre les IFF à mon soutien Aériens.

- Bon fini de rire, hijo de puta, entame hargneusement le moustachu de tout-à-l'heure. Jette un coup d'oeil au secteur quarante-quatre, six.

Je tourne ma tourelle dans la direction indiquée et découvre sans trop de surprise une demi-douzaine de jeune femmes en tenues d'Eve ou peu s'en faut, ayant encore vaguement quelques fragments d’uniformes de gauche à droite mais aucun pour cacher leurs parties intimes, portant aussi des baillions-boule en guise de complément d'habits. Elle sont toutes agenouillées dans la poussière, les mains liées derrière le dos et autant d'hommes armés se tiennent trois ou quatre mètres en arrière d'elles.

- Tu es en train de faire une grosse erreur, "big moustache". Dis-je d'un ton froid.

- Et moi yé crois qué si tou avais les corones pour m'attaquer vraiment, y'entendrais tonner tes canons, pas ces conneries dé propositions dé sé rendre. Et quand yé vois comment tou réagis quand on point un flingue sur les pétites chicas, yé mé dis que tou es un beau parleur, mais qué ta bite, elle doit té servir ouniquement à pisser débout.

- C'est mon dernier avertissement, gueule de métèque, grogne-je agressivement. Vire tes guignoles de là avant que je perde patience et que mes tireurs d'élite leurs fassent sauter la caboche.

- Quels tireur d'élite cabrone ? Si tou en avait des tireurs d'élite, tou m'aurais même pas laissé lé temps dé les aligner dehors.

Il a pas tord, et j'ai pas de tireur d'élite pour essayer d'aligner ses exécuteurs... Enrage-je silencieusement. Surtout qu'avec tout ses mecs alignés, il y aurait de quoi faire un sacré strike...

Je songe soudain à un souvenir pas trop lointain et coupe la communication vers Juarez pour l'allumer vers l'un de mes tankistes.

- Flint, dis-moi que tu es là ! Appelle-je un peu brutalement.

- Commandant ? S'étonne Flint Foley. Bien sûr que j'suis là.

- C'est pas toi qui m'a dit un jour que tu pourrais renverser toute une série de quilles de bowling sans érafler la peinture de la boule en approche ? Souris-je.

- Sûr que c'est moi, me confirme le tankiste d'un air un peu perdu. Ces petites bêtes sont tellement précise que ce n'est pas un problème.

- Matte un coup le secteur quarante-quatre, six Flint. Qu'est-ce que tu vois ?

Sur mon écran, je vois mon interlocuteur froncer les sourcils et réaligner les optiques de visée de son tank avant que ses yeux ne s'illuminent et qu'il ne pousse un sifflement appréciateur.

- Je vois une sacrée batterie chambrant du calibre C à F commandant ! Sacré par-chocs !

J'éprouve une vive envie d'écraser la paume de ma main sur ma figure en entendant une connerie pareille.

- Pas celles-là, derrière elles ! Grogne-je mécontent.

- Heu... beaucoup moins mon type, commente Flint d'un air un peu perdu.

- Et comme jeu de quilles à descendre, ça te parles plus ? Demande-je à mon tankiste.

Ce dernier fronce les sourcils en regardant son écran, puis son regard s'illumine.

- Allah est grand ! s'exclame-t-il d'un air réjoui. Ce n'est plus de la tentation, à ce niveau-là c'est une invitation !

- Tu crois que tu peux me descendre les affreux de derrière sans toucher aux petites de devant ?

- En tir direct on peut tout faire commandant. Mais les demoiselles devant vont ramasser une partie des gravats et probablement finir la gueule dans la poussière à cause du souffle, mais en dehors de quelques ecchymoses, il ne devrait pas y avoir de sérieux bobos.

- Calibre ton tir mon pote et fais-moi signe quand tu es prêt, lui ordonne-je un sourire aux lèvres. Ce n'est pas secouer un peu quelques officières qui va nous faire peur.

- Sûr commandant ! Approuve mon tankiste en commençant à pianoter comme un dingue sur sa console de tir.

Je reprends la conversation avec Juarez, un nouveau sourire narquois sur la tronche.

- Alors comme ça, tu penses que j'ai pas de tireurs d'élite ? Demande-je en m'autorisant à dégainer un cigarillos pour me l'allumer.

Mon interlocuteur me lance un regard soupçonneux, mais en tire les mauvaises conclusion.

- Du bluff mainténant Raynor ? Désolé, mais ça né prends pas avec moi. Si tou avais des ghosts, tou les aurais balancés dans mon Hacienda avant.

- Bon, puisque tu insistes... commente-je en voyant le statut du char de Flint passer au vert. Matte un peu ton secteur quarante-quatre, six, dis-je en appuyant avec bonheur sur le signal de mise à feu.

L'air se déchire autour du char de flint tandis que le canon de siège de cent-quatre-vingt millimètres crache son projectile de tungstène surchauffé à une vitesse supersonique. Avant que le son de la détonation n'atteigne les hommes de Juarez six cent mètres plus loin, une énorme explosion retenti derrière eux, les envoyant valser au loin, en démenbrant certains au passage, renversant les gonzesse devant qui atterrissent bel et bien le nez dans la poussière.

J'ai l'immense satisfaction de voir la mâchoire de mon interlocuteur se décrocher et tout air suffisant quitter sa figure.

- Oups, aurais-je oublié de préciser le calibre de mes tireurs d'élite ? Raille-je sans la moindre retenue.

Que je sois pendu s'il s'attendait à ce que j'utilise un char de siège pour liquider ses mecs.

- Ma vous êtes oune grand malade Raynor ! S'exclame Juarez les yeux exorbités.

Je remarque alors la porte derrière Juarez qui s'ouvre, Mira entrant avec deux de ses marines mercenaires.

- Et toi tu es fini... Commente-je en voyant Mira lever son pistolet incapacitant en direction de Juarez avec un sourire de profonde satisfaction.


Il nous faut pas moins de vingt minutes après que Juarez ait été mis hors course pour terminer de boucler ses hommes. Les Vipers avaient été attirés par Mira dans un hangar sous le prétexte de leur distribuer du matos supplémentaire et enfermés comme des cons sans avoir pu faire quoi que ce soit. Au final, la bataille de l'Hacienda Juarez a fait six mort et six blessées. Sitôt le soutiens aériens arrivé, nous avons pris possession de la vallée pour la sécuriser. Je suis le premier à faire sauter l'un des nombreux cadenas qui ferment les cages à esclaves. Le spectacle est désolant. Contrairement aux esclavagistes Tekhanes qui ont des standards de qualité pour l’entreposage et le convoyage des esclaves, Juarez les a entassés pêle-mêle dans des larges containers commerciaux. Nos quelques trop rares medisc sont débordés dans le temps de le dire, mais face à tant de misère, même mira détache les siens pour nous aider.

- Commandant, vous pouvez venir un instant ? Me demande l'une des medics après plusieurs dizaines de minutes de défilé de misère aussi bien humaine que Terranide.

- Sûr M'dame, que puis-je pour vous ? Demande-je en la suivant.

- Ce n'est pas pour moi, me dit-elle en me conduisant auprès d'une civière dans laquelle se trouve une toute petite Terranide-chat.

Je m'agenouille avec un sourire rassurant pour la petite qui s'y trouve.

- Hé, tout va bien. Le vieux Jim est là, le cauchemar est fini, lui dis-je tout bas.

Celle-ci m'adresse un petit sourire tandis que la médic se penche de l'autre côté de la civière. À ma grande surprise, la toubib secoue la tête, signe assez universel pour dire qu'il n'y a plus rien à faire.

Je regarde d'un peu plus près la petite, elle semble un peu somnolente, mais sinon tout à l'air d'aller bien.

- Qu'est-ce qu'elle a ? M'étonne-je.

- Insuffisance cardiaque. C'est génétique, ça ne se soigne pas. En tout cas pas avec le traitement-choc qu'on lui a donné pour qu'elle tienne debout pour les ventes. Elle sait qu'il ne lui reste que quelques minutes, mais elle voulait voir celui qui lui a permit de partir libre... Commente la doc en détournant le regard.

Je reste tellement abasourdis que je manque de ne pas remarquer que la petite me tends une petite main tremblante.

- On peut vraiment pas ? demande-je tout bas en laissant ma phrase en suspend tout en lui prenant la main.

- Non commandant, il nous faudrait une centre de chirurgie complet et une prothèse cardiaque adaptés à la taille de sa cage thoracique. Nous n'avons ni l'un ni l'autre.

Je tourne un regard meurtri vers la pauvre petite Terranide en train de mourir sous mes yeux de mauvais traitement. Simplement de mauvais traitement.

- Merci beaucoup, me souffle-t-elle avec le sourire le plus heureux et le plus triste que j'aie jamais vu.

- T'a pas à me remercier petite... Hoquete-je épouvanté d'être remercié par une gamine qui n'a pas le quart de mon age en train de mourir le sourire aux lèvres.

Elle secoue la tête, l'air sereine comme une sainte.

- J'avais très peur de mourir en regardant les barreaux d'une cage, me dit-elle d'une voix si faible qu'elle est à peine audible. Mais je suis contente, parce que je vais pouvoir voir le ciel sans barreaux avant de partir. C'est un très beau... dernier... cadeau. Dit-elle en redressant sa tête tandis que sa main se relâche et que son souffle se ralenti.

La doc lui pose son scanner médical à la base du cou, mais l’encéphalogramme est plat. Elle est morte les yeux ouverts, un léger sourire sur le visage, en train de regarder le ciel de la vallée Juarez. Le pire étant qu'elle est morte pratiquement dans mes bras.

Bordel, si j'avais été plus rapide !

- Ce n'est pas votre faute commandant, commente la médic en écrasant une larme sous son casque. Et c'est déjà gentil de votre part de lui avoir tenu la main. Je suis sure qu'elle est partie en paix comme ça.

- Quand même... Grommelle-je en sentant mes propres larmes couler sur mes joues. On ne peut pas la laisser là...

- Il y a un cimetière plus loin, je vais demander à deux marines d'aller lui creuser une tombe.

- Laissez, dis-je en prenant le petit corps encore chaud dans mes bras. Je vais m'en occuper.

Sans un mot de plus, je me dirige vers le cimetière, la petite dans mes mains me donnant l'air de dormir, si ce n'est qu'elle dort les yeux ouverts. Mais elle était si heureuse de pouvoir voir le ciel, que je ne me sens pas l'âme de les lui fermer.

Je trouve sans problème un pelle au cimetière et attaque le trou un peu à l'écart. Pour une raison que je n'identifie pas, il me semble que je ne suis pas seul, mais un coup d’œil autour de moi m'apprend que je le suis bel et bien. haussant les épaules, j'attaque le trou et commence à meubler le silence en radotant comme un vieil ivrogne.

- Tu sais Dieu, J'me d'mande souvent si t'existe... Parce que si t'existe vraiment, j'comprendrais jamais comment tu peux tolérer autant d'misère sur c'te terre... Elle avait fait quoi pour que tu la rappelle aussi vite chez toi ? Elle a même pas eu le temps d'avoir une vie. Bordel, elle a même pas eu le temps de connaître l'amour à mon avis. Dis-je en pelletant le sol pour cette fillette que je ne connais pas, mouillant ma chemise autant de ma sueur que de mes larmes. Tu m'explique Dieu pourquoi c'est les gamines qui s'en vont et c'est l'vieux Jim qui reste ? C'est pas c'que j'appelle l'ordre naturel des choses. Si y'avait un peu d'justice sur cette terre, tu m'aurais fais prendre un pruneau dans la gueule et t'aurais donné un cœur qui fonctionne à cette petite en échange... Ça m'aurait eu l'air plus équitable.

Je passe une bonne heure à creuser la tombe avant d'y déposer le corps de la petite. Un simple drap blanc pour seul cercueil et une simple planche de bois anonyme car personne ne sait son nom dans le camp. Ell était là depuis trop peu de temps et les esclavagistes ont lancé leurs registtres dans le désintégrateur moléculaire quand ils ont vu Mira arrêter tout le monde.

Et dire que Matt a osé parler de victoire... J'vois pas cqu'il y'a de victorieux là-dedans... Songe-je en marquant une bien pauvre épitaphe sur la tombe.

"Ci-git une petite neko libre d'admirer le ciel."
? - 13.06.3065 C.T.

- Repose en paix p'tite. L'vieux Jim se souviendra d'toi aussi longtemps qu'il pourra. termine-je en me redressant face à la tombe tandis que le soleil se couche à l'horizon.
EN RALENTISSEMENT ROLEPLAY

DC de Tessia.

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Sarah Kerrigan

Créature

Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

Réponse 9 lundi 23 mars 2015, 01:22:21


Les Badlands
Hacienda de Juarez


« Vous êtes en état d’arrestation, James Raynor. »

Le soleil se couchait lentement dans la vallée, et son pistolet était pointé sur la tempe de Raynor, face au corps enseveli dans la tombe. C’était le crépuscule, le calme avant la tempête... Et, alors que Kerrigan pensait enfin sa mission terminée, et ses doutes envolés, une alarme se mit à résonner... Puis elle entendit le sifflement caractéristique d’un obus, et une bombe explosa au milieu du cimetière, suivie par d’autres, et la poussière la recouvrit, voilant son visage...



Quelques instants auparavant...

La hacienda de Juarez était une véritable forteresse, avec d’épais murs, et une armée privée. Juarez était un homme richissime. Il avait des dizaines et des dizaines de tueurs, des miradors, des gatlings, des mortiers, des armureries remplies d’armes, des portes blindées et verrouillées hermétiquement. Les truands patrouillaient régulièrement. La hacienda était entourée par cet épais mur blanc, et Sarah y approcha au petit matin, alors que le soleil commençait à se lever. Elle avait quitté aux aurores sa chambre de Los Pueblos, pour rejoindre la région à dos de cheval. Sarah s’était arrêtée sur une montagne à des lieux de la hacienda, en hauteur, où elle avait pu voir cet énorme manoir avec des jumelles. Elle avait ensuite délesté l’animal, et avait enclenché son camouflage optique, puis était descendue, et avait commencé à explorer la région.

Ce qu’elle avait vu dans cette hacienda était terrible. Des viols réguliers, répétés, dans les chambres, sur de multiples esclaves, généralement des Terranides, ou des filles capturées depuis les régions reculées de Terra. Les esclaves étaient entassés dans des cages sinistres dans les souterrains de la hacienda, vivant reclus comme des bêtes. Ceux qui tentaient de s’enfuir étaient torturés, puis tués selon l’imagination du moment : pendus à des gibets, abandonnés dans le désert pour être dévorés par des vautours, crucifiés à des croix... D’autres avaient été fouettés à mort sur une scène d’exécution dans la cour d’entrée, et, tandis que les autres esclaves travaillaient, ils voyaient les corps agonisants, les plaies qui brûlaient sous un soleil harassant... Juarez avait la mainmise sur des mines, et, régulièrement, les esclaves s’y rendaient pour creuser. On disait que Juarez recherchait un trésor magique, car il n’y avait aucun gisement exploitable dans cette région. Cette hacienda était un autel du vice et du crime, et elle voyait des visages apathiques chez les Terranides esclaves, servant des hommes gras et cruels. Elles avaient été brisées, tellement battues et tellement humiliées, qu’elles ne cherchaient même pas à se défendre. Sarah vit ainsi un homme frapper une esclave, et cette dernière ne pleura même pas. La claque était très forte, la tête de la neko avait pivoté sur un angle dangereux. Elle s’était écroulée sur le sol, puis s’était ensuite relevée, sans aucune lueur de résistance dans les yeux, sans aucune envie de se battre. Elle avait tendu la bière à un homme, puis était reparti, tandis que lui avait sorti sa queue de son pantalon pour baiser une femme.

Sarah repéra assez rapidement Juarez, dans les cours intérieures de la hacienda, d’agréables jardins. Il discutait avec ses lieutenants, un énorme cigare régulièrement planté entre ses lèvres.

« Nous avons encore perdu plusieurs esclaves dans des excavations hier...
 -  Hum... Et ?
 -  L’un d’entre eux a tapé trop fort avec sa pioche sur une poutre. Elle s’est effondrée, et toute la galerie s’est effondrée sur eux. »

Juarez grommela contre tout ce temps perdu, et Sarah l’avait suivi, jusqu’à atteindre ses quartiers personnels. Elle avait grimpé par le toit, évitant les sentinelles, et avait descendu dans le balcon de sa chambre personnelle. Deux putes étaient affalées dans le lit, défoncées aux narcotiques, et elle était sortie de cette chambre pour rejoindre son bureau. Une pièce énorme avec des têtes d’animaux empaillés, et elle avait inspecté ses dossiers, cherchant des traces d’un accord avec Raynor. Elle n’avait rien trouvé, si ce n’est des transactions avec certains corporations tekhanes, des particuliers, ou d’autres groupes criminels... Autant d’éléments qui attestaient d’une relation assez forte entre Juarez, les Ashnardiens, et des Tekhans à l’intérieur des terres. Rien de tout cela n’intéressait Kerrigan, et, tandis qu’elle cherchait, elle était troublée... Dans sa tête, elle revoyait les visages vides de ces esclaves. Ils ne semblaient plus rien attendre de la vie, si ce n’est le fait de mourir le plus vite possible. L’esclavage était quelque chose qui n’avait jamais vraiment intéressé Sarah. Elle était une Ghost, faite pour obéir, mais, sans pouvoir se l’expliquer, elle n’arrivait pas à oublier le regard vide de cette neko après s’être faite frapper, tout en voyant, devant elle, une autre neko qui se faisait sodomiser.

*Je devrais tout faire sauter...*

Elle était une Ghost, ce ne serait pas difficile pour elle. Il lui suffirait de plastiquer l’armurerie, et de trouver un moyen de libérer les esclaves... Mais quel intérêt ? Le tiers des esclaves mourrait, et les deux tiers seraient de nouveau capturés par d’autres esclavagistes, et subiraient un sort encore plus cruel que ce qu’elles vivaient actuellement. Alors, à défaut de pouvoir changer le monde, autant se concentrer sur sa mission : Raynor. Son enquête la conduisait ici, et elle était convaincue qu’il avait pris attache avec un homme comme Juarez, ou qu’il le ferait prochainement.

C’est dans ces conditions que Raynor mena son attaque. Sarah assista à tout de l’intérieur, et continua à suivre Juarez. Il était en compagnie de Mira Han, que Sarah connaissait pour avoir lu son dossier dans les fichiers. Une mercenaire, travaillant pour le compte des Red Sun. Elle était très influente à Anachore, car c’était elle qui dirigeait cette milice privée. Une femme dont l’honnêteté suivait les largeurs qu’on lui offrait. Sarah la  suivit donc, jusqu’à rejoindre une salle de communications. Raynor avait visiblement envisagé d’assiéger la hacienda, et elle l’entendit ordonner à Juarez de libérer ses esclaves, ce qui la surprit.

*Il ne travaille pas avec Juarez ?*

C’était... Particulièrement surprenant. On l’avait présenté comme un traître, quelqu’un qui avait tué ses supérieures, et mené un acte de mutinerie. Elle s’attendait à le voir se rapprocher de Juarez, voire des Ashnardiens, mais, au lieu de ça, il utilisait ses troupes pour attaquer la hacienda. Sarah n’y comprenait rien, et elle fut encore plus surprise quand elle vit Mira assommer Juarez, et désorganiser les défenses de la hacienda, ouvrant les portes aux hommes de Raynor. Sarah resta encore dans l’ombre, son camouflage optique dernier cri lui permettant d’éviter tous les détecteurs. Elle vit les mutins s’emparer de la hacienda, enfermer les truands dans les prisons, et libérer les esclaves.

« On devrait tous les tuer, ces bâtards, grogna un soldat.
 -  On vaut mieux qu’eux pour les exécuter en rang comme des bêtes de somme... »

Ils poussaient les prisonniers, et s’évertuaient à tenter d’ouvrir les portes blindées. Sarah, quant à elle, continuait à observer, indécise. La Psi-10 sondait parfois leurs pensées, et voyait qu’ils étaient aussi révoltés qu’elle par ce qu’ils voyaient, et qu’ils vouaient un profond respect à Raynor, le voyant comme un héros, un libérateur. Où étaient leurs intentions vénales ? Pourquoi ne violaient-ils pas ces filles ? Ils envisageaient de les confier à des orphelinats, à des monastères... Et, pendant ce temps, Juarez était dans son bureau, en compagnie d’un Red Sun, le colonel Orlan, et du second de Raynor, Matt. Les Vipers de Juarez étaient enfermés dans des hangars, avec de lourdes portes blindées. Raynor avait fait venir un cheval de Troie, qui avait réussi son office, et tout était trop beau pour être vrai...

Sarah se retrouva ainsi sur une cour extérieure, hors de la hacienda. Le long du chemin, un peu sur le côté, il y avait un cimetière. Des croix de l’Ordre se balançaient au-dessus de certaines tombes. Le soleil était en train de se coucher, et Raynor était seul, seule avec, entre ses bras, la dépouille d’une neko qui avait subi des modifications génétiques avant d’être revendue à Juarez. Sarah se rapprochait de lui, s’abritant derrière un arbre rachitique, au milieu des tombes.

*
*  *

« Hijo de puta ! grogna Juarez Tu crois que tu peux attaquer quelqu’un comme moi sans rien craindre, hein ? Je suis Juarez ! Tu sais comment on appelle cette vallée, compadre ? La vallée de Juarez ! Tout m’appartient, ici, hey ! Ton petit cul, il est à moi !
 -  Il est bruyant, je sais... »

Juarez cracha un caillot de sang de sa bouche, fusillant Matt du regard. Il n’y avait qu’eux trois dans la pièce, et Orlan marcha un peu, inspectant les livrets de comptes. Cet homme n’avait de « colonel » que le nom. Ancien militaire tekhan, il avait déserté l’armée quand les Formiens avaient envahi Terra. Alors de corvée de latrines dans les camps militaires fortifiés, ou servant de transporteur en convoyant des camions blindés d’une base à l’autre, il avait saisi l’occasion, et était parti avec un camion rempli d’armes et de munitions. Orlan avait commencé par s’installer comme vendeur d’armes, en prétendant être un colonel. Par la suite, il avait rencontré les Red Sun, et avait décidé de les rejoindre.

« Qu’est-ce que vous croyez accomplir, ici, hey, chicos ? Libérer ces esclaves ! Pah ! Ils sont fils et filles d’esclaves, venus de ranchs et de fermes gigantesques, ou encore de laboratoires tekhans... La servitude, ils ne connaissent rien d’autre ! Vous pourrez pas les libérer d’eux-mêmes ! »

Juarez soupira à nouveau, et rigola sur place, tête penchée vers le bas.

« Le pire, c’est que vous avez fait tout ça au nom d’un putain d’idéalisme de merde... Mais tu sais quoi, cabron ? L’idéalisme, il ne survit pas à la réalité... »

À cet instant, Orlan ouvrit le feu sur Matt. La balle transperça l’épaule droite de l’homme, et ce dernier heurta le mur en gémissant, avant de s’affaler sur le sol.

« Juarez m’a proposé un meilleur arrangement que celui avec Mira… Notamment la possibilité de pouvoir délester les Vipers de leurs armes au profit des miennes... Et puis, je n’ai jamais eu l’âme d’un esclavagiste... Je préfère les monnaies sonnantes et trébuchantes, et celle de ton chef vaut une petite fortune. Les Tekhanes n’aiment pas trop les mutins, encore moins quand ils tuent leurs supérieurs. »

Orlan libéra alors Juarez, et ce dernier se releva. Furieux, il donna quelques coups de pieds à Matt, puis récupéra ses pistolets dorés.

« Mon  contrat ne prévoyait pas de libérer des esclaves, précisa-t-elle davantage.
 -  Tes hommes sont prêts ?
 -  Ils sont postés sur les collines environnantes, et vont bombarder les hommes de Raynor.
 -  Je veux qu’on m’apporte cet enfoiré, je le tuerai de mes propres mains ! Oser me faire ça... À moi ! »

Juarez s’avança vers son bureau, et appuya sur plusieurs boutons. Des portes secrètes s’ouvrirent alors, menant à des galeries souterraines. Les hommes dans l’hacienda n’étaient pas tous les hommes de main de Juarez. Une grosse partie se trouvaient dans les mines et, quand ils avaient appris l’attaque de Raynor, ils étaient venus par ces souterrains, et débarquèrent dans les caves, tirant sur les hommes de Raynor, libérant ensuite leurs propres camarades. Pendant ce temps, les portes retenant les Vipers s’ouvrirent, permettant à ces derniers de sortir... Et Orlan transmit l’ordre à ses hommes de faire feu.

Mira avait été comme les Tekhanes, elle avait toujours sous-estimé Orlan… Car l’homme était doué en calculs, et, surtout, était un excellent hacker. Pendant des mois, si ce n’est plus, il avait piraté les livres de comptes des Red Sun, et avait ainsi, progressivement, racheté la majeure partie de la milice. Pour lui, c’était l’occasion de se hisser à la place de Mira, et si, en prime, il pouvait ramener la tête d’un traître aux Tekhanes, il aurait, en plus, les bénédictions de la Nation.

Que du bonheur en perspective.



« Vous êtes en état d’arrestation, James Raynor. »

Le soleil se couchait lentement dans la vallée, et son pistolet était pointé sur la tempe de Raynor, face au corps enseveli dans la tombe. C’était le crépuscule, le calme avant la tempête... Et, alors que Kerrigan pensait enfin sa mission terminée, et ses doutes envolés, une alarme se mit à résonner... Puis elle entendit le sifflement caractéristique d’un obus, et une bombe explosa au milieu du cimetière, suivie par d’autres, et la poussière la recouvrit, voilant son visage...

Elle se retrouva étalée sur le sol, sonnée, et plusieurs obus supplémentaires tombèrent, explosant au milieu du cimetière. À l’intérieur de la hacienda, il y eut des explosions supplémentaires, puis des hurlements et des coups de feu. Sarah nota que du sang coulait de sa tempe, et, alors qu’elle entreprenait de se relever, une balle explosa une pierre tombale juste à côté d’elle.

*Des tireurs d’élite !*

Depuis les collines en hauteur, des tireurs d’élite appartenant aux Red Sun faisaient feu sur le cimetière, visant aussi bien elle que Raynor. Sarah bondit derrière une pierre tombale, et enclencha son camouflage optique... Pour voir ce dernier se désactiver dans la seconde. L’explosion avait grillé quelques circuits, et elle se pinça les lèvres, tandis que des obus supplémentaires pleuvaient dans le ciel. Elle avait son fusil d’assaut, qui faisait aussi office de fusil de précision, et s’en servit. Elle roula sur le côté, fit feu, et une balle fila sur plusieurs centaines de mètres, faisant exploser la tête d’un des miliciens.

Il avait fallu moins de cinq minutes pour que la situation dégénère totalement, que la hacienda se retrouve en plein théâtre de guerre.
« Modifié: lundi 23 mars 2015, 09:31:29 par Princesse Alice Korvander »
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James Raynor

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    Description
    James Raynor est un résistant, un ex-militaire et ex-hors-la-loi qui suite à la perte de sa famille et sa condamnation par sa hiérarchie féministe intolérante est entrée en rébellion contre le système de Tekhos.
    
    La quarantaine, charismatique, bon vivant, franc du collier, il dirige les Rebelles de Raynor, un groupe armé constitué d'anciens militaires et esclaves qui se battent pour réformer le système qui les a rejetés.

Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

Réponse 10 mardi 24 mars 2015, 22:56:35

« Vous êtes en état d’arrestation, James Raynor. » Entends-je surpris.

Ma première surprise passée, ce sont les sifflements des obus que j'entends et un vieux réflexe de soldat me fait me jeter à terre. L'instant d'après, les détonations soulèvent des nuages de poussière orange-rouge et font pleuvoir gravats et morceaux de pierre tombale un peu partout.

- Bordel ! Jure-je à voix haute avant de rouler derrière une pierre tombale quand je me rends compte qu'en plus des obus tungstène surchauffés de 180 millimètres se sont ajoutés les projectiles plus classique de tireurs d'élite.

Je dégaine mon fidèle revolver, mais un simple coup d'oeil m'apprends que ces empaffés sont beaucoup trop loin pour moi. Un crépitement attire mon attention et la demoiselle rousse qui a tenté de m'arrêter quelques secondes plus tôt réapparait plus loin, pinçant les lèvres sûrement parce que son camouflage optique émet des étincelles.

- Comme arrestation j'ai vu mieux ! Lui lance-je depuis ma pierre tombale tandis qu'elle riposte avec son fusil de précision court C-20 A.

Entre l'arme et la tenue, je comprends que j'ai affaire à une Ghost, les foutues division spéciales Tekhanes. Ce qui est une mauvaise nouvelle pour moi. Mais en même temps, qu'on me tire dessus à l'obusier est une nouvelle encore pire pour mes fesses. Et visiblement, ce sont pas ses renforts mais les troupes de Mira qui ont ouvert les hostilités.

- Matt ! Qu'est-ce qui se passe ! Réclame-je en hurlant à moitié dans mon communicateur pour me faire entendre. Mais à sa place, c'est le sergent Avery Jonhson qui me répond.

- Désolé chef, le commandant en second Horner est introuvable dans tout ce bordel !

- Au rapport ! Ordonne-je en rentrant la tête dans les épaules quand plusieurs projectile viennent crépiter contre la grosse pierre tombale derrière laquelle je me trouve.

- Les Red Suns se sont retournés contre nous M'sieur, mais on dirait pas tous, d'ailleurs certains d'entre eux se dirent dessus entre eux. Pour moi ça ressemble à une putain de rébellion.

- Et Dieu sait que nous sommes experts en la matière sergent ! Acquiesce-je en réfléchissant. Qu'en est-il de notre périmètre de sécurité ?

- Réduit aux deux tiers m'sieur ! On a perdu plusieurs bon soldats dans la surprise, mais on est en train de se retourner et de leur faire comprendre leur putain de connerie d'avoir voulu s'en prendre aux marines m'sieur ! Je vais personnellement leur faire regretter chaque homme tombé ! Ils sont nombreux, mais on a encore l'avantage du nombre et ils ne sont pas bien équipé pour perforer nos armues de marines, et je parles même pas du carnage que font nos flammeurs dans les rangs des hommes de Juarez. Honnêtement, on les massacrerais à la pelle s'il y avait pas les marines mercenaires de Mira qui eux ont du véritable matériel de guerre.

- Alors concentrez-vous sur eux et contentez-vous de repousser les hommes de Juarez hors de mon putain de périmètre sergent ! faites reculer les esclaves libérés et dirigez-les vers les zones d'évacuation pour que les médivacs viennent les chercher !

- Considérez qu'c'est d'jà fait commandant ! Acquiesce le sergent en coupant la communication.

Je change de canal et appelle mon soutien aériens.

- Mère poule, répondez !

- Commandant ! C'est quoi ce bordel en bas ? Demande mon chef de vol d'un ton surexcité.

- Une occasion pour vous de vous livrer à un putain de bombardement de type TALON sur les zones de forte résistance. Foutez-leurs vos missiles en guise de suppositoire et qu'ils aillent crever en enfer ! J'ai voulu être gentil, maintenant c'est fini ! Et si vous pouviez me nettoyer la colline à zéro huit-cent, vous m'ôteriez une épine du pied ! Termine-je en lui donnant la position des tireurs d'élite.

- C'est comme si c'était fait ! Acquiesce mon chef de vol.

Dans la minute qui suit, le grondement des réacteurs d'une escadrille de banshee nous survole et font pleuvoir leur missile typhoons sur la position des tireurs d'élite, la rasant au sol et forçant les derniers à chercher un autre couvert pour éviter la fureur venue des cieux.

- De rien, c'était un plaisir ! Lance-je en direction de la Ghost en me relevant mon arme au poing. Par contre si on pouvait remettre mon arrestation à plus tard, il faut que je sorte les esclaves de là avant que cette bande d'assassin ne leur remette la main dessus ! D'ailleurs un coup de main serait le bienvenue si ça vous tente ! Dis-je en prenant mon élan pour sauter par-dessus la pierre tombale et entamer ma course en direction de mes troupes.
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Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

Réponse 11 dimanche 29 mars 2015, 01:41:33


Les Red Suns constituaient une milice de mercenaires, et non un ordre de soldats. Partant de là, leur fidélité allait avec celui qui payait les chèques. Sarah Kerrigan s’était renseignée, et elle comprit, assez rapidement, qu’une mutinerie venait d’éclater autour de la libération des esclaves. Les grands idéaux résistaient mal à la pratique et aux besoins purement économiques. Le cimetière, lui, était un véritable champ de bataille, et Kerrigan continuait à tirer. Une balle atteignit sa combinaison, et elle grogna, bondissant sur le côté. Sa pierre tombale était en train de partir en morceaux, et elle allait s’abriter dans un autre angle, faisant feu à nouveau. Sans son camouflage optique, la Ghost était une cible beaucoup plus facile à atteindre, mais elle était loin d’être vaincue. Ses autres tirs abattirent deux autres miliciens, et, tout en se déplaçant, elle entendait Raynor ordonner un bombardement des points forts de la hacienda, ainsi que le bombardement du talus. Sarah vit ainsi la position des ennemis s’embraser, et se retourna vers Raynor.

Sa mission n’était pas de libérer des esclaves, ni de supprimer une ordure comme Juarez. Elle devait appréhender le rebelle James Raynor, le capturer, et le ramener à ses supérieures. Suivant ses ordres de mission, toute autre considération était secondaire. Une Ghost réussissait toujours sa mission, et elle le vit se dresser face à elle, arguant qu’il comptait sauver les esclaves :

« Par contre si on pouvait remettre mon arrestation à plus tard, il faut que je sorte les esclaves de là avant que cette bande d'assassins ne leur remette la main dessus ! D'ailleurs un coup de main serait le bienvenu si ça vous tente ! »

Et, sans même attendre sa réponse, Raynor s’élança vers la hacienda en flammes. Sarah ferma les yeux, et son da brièvement les pensées conscientes et externes de son esprit… Elle ne vit aucune malice. L’homme se préoccupait sincèrement pour la santé de ses hommes et des esclaves piégés à l’intérieur. Sarah était… Tout simplement surprise. Cette vision n’était pas conforme à celle qu’elle s’était imaginée de l’homme, à ce qu’on lui avait dit… Et, pourtant, c’était bien lui. Sur ce point, Kerrigan n’avait absolument aucun doute. Elle se pinça les lèvres, revoyant le visage de ces esclaves piégés à l’intérieur, et serra les dents.

*Mais qu’est-ce que tu fais, Sarah ?*

Une balle, et elle pouvait le neutraliser. Elle l’avait dans son champ de vision, ça n’avait rien d’insurmontable ! Mais, pour autant, elle n’appuya pas sur la gâchette, et entendit alors des rotors d’hélicoptères. Elle se retourna, et se pinça les lèvres en voyant plusieurs hélicoptères d’assaut de l’armée arriver. Des hélicoptères lourds, qui portaient l’écusson des Red Sun, et qui se mirent à canarder la hacienda… Ainsi que Kerrigan. Cette dernière comprit que les mutins avaient des renforts, et elle se mit à courir, fuyant le cimetière, les balles des mitrailleuses lourdes sifflant autour d’elle. Elle se dépêcha de modifier le mode de tir de son arme, puis se retourna, posa un genou au sol, et tira une balle explosive. Cette dernière atteignit la vitre de pilotage, et explosa la tête du pilote. C’était un hélicoptère à pilotage unique, avec des commandes numériques, et une vision qui fonctionnait essentiellement par le biais de caméras… Mais il y avait, malgré tout, une petite vitre, que Sarah avait réussi à atteindre d’un tir extrêmement précis.

L’hélicoptère se mit à tournoyer en l’air, et piqua du nez. Sarah se retourna à nouveau, et courut rapidement. Elle usa des combinaisons spéciales de son armure, et bondit vers le haut mur blanc, alors que l’hélicoptère explosait violemment en heurtant le sol. La déflagration répandit des bouts d’hélices vers Sarah, qui adhéra brièvement contre le mur, utilisant l’adhésion de sa combinaison comme un appui pour bondir dans les airs. Un saut périlleux prodigieux, où elle tourbillonna en l’air, avant d’atterrir de l’autre côté, face à plusieurs Vipers qui la regardèrent, surpris, au milieu d’une cour faisant penser à un champ de bataille.

Depuis les terrasses et les balcons, des tirs fusaient dans tous les sens. Les Red Suns s’affrontaient entre eux, les hommes de Raynor formaient des groupes solides, mais les ennemis étaient nombreux. Sarah vit les Vipers pointer leurs armes vers elle, et elle bondit vers eux, des lames énergétiques triangulaires se générant à hauteur de ses poignets. Elle en tua rapidement deux, attrapa le pistolet-mitrailleur de l’ennemi, et les canarda, tout en se recevant plusieurs balles supplémentaires. Elle serra les dents sous la douleur. Fort heureusement, la combinaison était résistante… Mais pas invincible.

Sarah bondit derrière un muret, et tourna la tête, cherchant la trace de Raynor. Il voulait libérer les esclaves, et allait donc probablement se diriger vers les camions du hangar, afin de les emmener dans un lieu sûr… C’était donc là-bas que Sarah devait se rendre… Ou alors…

*Il est trop bien entouré…*

Elle avait cru comprendre que son second était tombé dans un piège. S’il était toujours en vie, Sarah pouvait toujours profiter de l’effusion et de l’hécatombe ici pour le capturer, et ainsi se renseigner sur Raynor… C’était la meilleure piste possible, et aussi un bon moyen de désorganiser une future rébellion ici.

Sarah entreprit donc de rentrer dans le manoir, afin de retrouver cet homme.
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James Raynor

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    Description
    James Raynor est un résistant, un ex-militaire et ex-hors-la-loi qui suite à la perte de sa famille et sa condamnation par sa hiérarchie féministe intolérante est entrée en rébellion contre le système de Tekhos.
    
    La quarantaine, charismatique, bon vivant, franc du collier, il dirige les Rebelles de Raynor, un groupe armé constitué d'anciens militaires et esclaves qui se battent pour réformer le système qui les a rejetés.

Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

Réponse 12 mercredi 01 avril 2015, 18:36:42

5 ans avant aujourd'hui
  • Désignation :     Hacienda Juarez...
  • Fonction :          Exploitation minière...
  • Statut :             En activité...
  • Situation :         59 Km la station Umojan...


Je saute à couvert, entendant les balles me siffler aux oreilles et les rayons d'énergie grésiller un peu partout. Une odeur d'ozone arrosée d'un soupçon métallique de sang et d'acier, une saveur de poudre à canon à l'arrière-goût de plomb. C'est probablement l'un des pires champs de bataille que j'ai jamais connu. Le seul qui pourrait être pire à me revenir en tête c'est la fois où on s'est retrouvé cernés par les flics avec Tychus il y a de cela plus de treize ans.

"Si vous manquez de tout sauf d'ennemis, félicitation, vous êtes sur un champ de bataille", comme disait mon instructrice.

Je me redresse juste le temps de larguer une paire de pruneaux dans le buffet d'un des miliciens de Juarez qui barre le couloir dans lequel j'essaie de progresser. Le mec s'effondre, les yeux révulsés... et un trou bien net au milieu du front qui n'est pas de mon fait.

- Raynor, ne tire pas ! S'exclame la voix de Mira Han depuis un autre angle du couloir.

- Elle est bien bonne celle-là ! Espèce de traitresse ! Rugis-je en reconnaissant la voix de celle qui nous a plongé dans cette merde noire.

- Bordel Jim, c'est pas ce que tu crois ! C'est mon lieutenant, Orlan, qui m'a doublée ! Crie Mira d'un ton fulminant. Si j'attrape cette petite shlyukha, je lui mets ses intestins en collier !

Je reste perplexe, ça me semble quand même un peu facile.

- Qu'est-ce qui me dit que t'es pas en train d'essayer de m'entuber aussi pour avoir la prime ?

- Rien du tout, mais si on traîne ici encore longtemps, c'est Matthew qui va y passer !

Matt ? Merde !

- Qu'est-ce qui est arrivé à Matt ?

- Ce svinina d'Orlan lui a tiré dessus quand il a libéré Juarez. Ils doit encore être dans son bureau. Probablement gardé.

- Bordel ! Jure-je en donnant un grand coup de poing contre le mur.

Je n'ai qu'une envie, me précipiter pour aller donner un coup de main à Matt, mais ça représenterai un détour conséquent.

- J'ai deux hommes de confiance avec moi Jim, reprend Mira dans le silence qui suit sa déclaration. Si tu viens avec nous, on peut sauver Matthew ! J'en suis certaine !

- J'ai des esclaves à sortir de l...

- Bordel mais on s'en fou des esclaves ! Jura Mira Han. Tu les a bien regardés ? La plupart sont des loques ! Presque tous se pencheront en avant et écarteront les cuisses sans poser de question dès qu'on leur dira qu'on veut les tirer ! Matthew est ton second nom de Dieu ! Sans lui, tes forces perdent une grande partie de leur puissance opérationnelle !

- Quand bien mê... essais-je de protester.

- Raynor, tu te bas pour quoi exactement ? Pour sauver des esclaves ? Dans ce cas tu es un abruti qui ne comprends rien à comment vont les choses ! Souviens-toi de ce que tu as promis à tes hommes ! Quel était la motivation derrière ta rébellion ! C'était quoi ton bel argument quand on s'est croisé il y'a deux jours !

Je reste un moment étourdi. le pire étant qu'elle a raison. Je n'ai jamais promis de libérer des esclaves. Je sais même que beaucoup ne m'auraient pas suivis pour ça. La vengeance non plus, ça n'intéressait pas Matt et une bonne moitié de mes marines. Non, ce qui les motivait, ce qui les motive toujours ce n'est rien de ça.

- faire changer le système...

- Gotcha Raynor ! Et ce ne sont pas quelques esclaves de moi ou de plus qui y changeront quoi que ce soit ! Il sont des centaines à mourir chaque jours pour la république de Tekhos, même toi tu le sais ! Mais là, ce qu'il te faut pour accomplir ton objectif c'est une armée en état ! Et pour ça...

- Okay, OKAY ! J'ai compris ! Rage-je de devoir prendre cette décision. Je te suis Mira !

- À la bonne heure ! Viens jusqu'ici, je vais garder mon arme baissée !

J'hésite une dernière seconde, puis me jette en avant dans le couloir et rejoins l'angle de Mira en qautre foulées avant de glisser le reste et de me plaquer à côté d'elle. Jetant un œil de gauche et de droite, je me tourne finalement vers elle d'un air surpris.

- Je croyais que tu avais des hommes de confiance ? M'étonne-je.

- J'ai peut-être un peu brodé, admit Mira avec un sourir en coin.

- Comment ça ? Demande-je en me méfiant un peu.

Soudain, les reflets de deux camouflages optiques tombent et révèlent deux dames accroupies en retrait de nous. Je pousse un hoquet de surprise en réalisant que ce sont des Ghost. Mon deuxième  moment de stupeur c'est quand je remarque l'écusson des Red Suns sur leurs épaulières.

- Je te présente Annah et Tiana, ex-Ghosts, elle bossent pour moi maintenant. Sans elles, les assassins d'Orlan m'auraient butée.

- Tu m'avais pas dit que tu avais des Ghosts ! M'insurges.

- Parce qu'elle ne font pas partie de l'effectif officiel des Red Suns. Rétorqua Mira avec un sourire en coin.

- Effectif officiel mon cul ! Rétorque-je agressivement.

- Dans cette baraque elles sont notre meilleur chance d'arriver à Matt ! Alors ferme ta gueule et suis les ordres pour une fois Raynor ! Me mouche Mira avant de jeter un coup d'oeil dans le couloir puis de nous faire signe d'avancer.

Je grommelle intérieurement pendant que nous progressons dans les couloirs du bâtiment. Les deux demoiselles ont réactivé leurs camouflages optique si bien que je ne peux plus les distinguer. À l'extérieur, la situation se stabilise, mais mes rebelles sont obligé de battre en retraite de tout bord à cause de l'entrée en jeux de renforts aériens ennemis. Nos vikings parviennent sans peine à les maintenir à distance de nos transports mais ne suffisent pas à assurer la couverture aérienne de tout le secteur. L'Hacienda est en flamme a bien des endroits et les poches de survivants qui s'y affrontent encore sont constituées essentiellement de mercenaires de Mira ayant suivi Orlan, moins nombreux mais tout aussi fércoes ceux qui sont restés fidèles à Mira, et au milieu du tas il y a les Vipers et les milicens de Juarez qui, incapables de différencier les uns des autres, tirent sur tout ce qui bouge.

Il nou faut plusieurs longues minutes pour atteindre le bureau de Juarez, mais à peine la porte passée, je m'immobilise, bouche bée devant le spectacle.

Juarez est au milieu de la pièce, les yeux injectés de sang, un trou au milieu du front, ses deux pistolets dorés encore au mains, les culasses ouvertes d'avoir tiré toutes leurs cartouches, reposant dans une mare de sang. Autour de lui, pas moins de neuf de ses miliciens, armés jusqu'aux dents et équipés de gilets par-éclats lourds sont étalés à divers degrés de démembrement dans un patchwork de sang, de chaire tranchée, d'éclats d'os et de bile pour ceux qui on été éventrés.

- Niovotsk !  Que c'est-il passé ici ? Laisse tomber Mira d'un air hallucinée.

Je ne répond pas, car je viens de trouver un truc sur le corps de Juarez. Un éclat de combinaison légèrement ensanglanté, de couleur blanche avec le symbole de la république de Tekhos dessus. Coincé dans un replis, quelques cheveux roux.

- FAIS CHIER ! Hurle-je en voyant un nuage de poussière s'éloigner de l'Hacienda dans une direction où je ne peux pas envoyer de renfort.

- On peut peut-être encore...

- On peut rien du tout ! Crache-je écœuré. Si elle n'a pas tué Matt, c'est qu'il y a une bonne raison ! Il va rester en vie encore un temps, mais pour le moment on peu rien faire si ce n'est sortir de ce merdier !

Je saisi mon communicateur.

- Johnson, sonne la retraite ! On se tire d'ici sitôt qu'on a fini d'embraquer les esclaves qu'on a pu sauver et qu'on a rembarqué nos gars.

- Bien reçu. Et pour le commandant en second.

- On ira le chercher plus tard, dis-je en coupant la communication.

Tiens Bon Matt, fais surtout pas de conneries !
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Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

Réponse 13 lundi 06 avril 2015, 02:22:02


Son avantage était sa grande discrétion. En aucun cas, elle ne devait se faire repérer. Autrement, tout serait fichu… Ou, en tout cas, nettement plus compliqué. Le camouflage optique était la première force d’une Ghost, et c’était encore plus le cas qu’une Ghost comme Kerrigan pouvait étroitement compartimenter ses pensées, de manière à éviter qu’on ne puisse la surprendre, si elle tombait sur des télépathes. Au sein de la hacienda, la bataille continuait à faire rage, que ce soit entre les hommes de Raynor et les autres, ou avec l’aide des esclaves. Si certains étaient effacés et brisés, comme cette neko au regard vide, d’autres n’avaient pas perdu leur combativité. Sarah vit ainsi une neko sauter sur un geôlier, et enfoncer profondément ses griffes dans sa chair, avant de le mordre au sang, faisant jaillir une ligne pourpre de sa gorge dans un gargouillis.

Kerrigan continuait à avancer, jusqu’à atteindre un escalier, et fit feu avec son silencieux, abattant deux tueurs se tenant dessus. Des tirs précis, chirurgicaux, logés chacun en pleine tête. Elle avait remis son fusil d’assaut dans son dos pour prendre un pistolet-silencieux, et réussit à atteindre l’étage supérieur. Elle longea ainsi des chambres où des individus en tenue de cow boys tiraient sur des cibles en bas, avant de s’abriter derrière les murs, de recharger leurs armes, et de tirer à nouveau.

« Yeeeaaahh ! Prenez ça, bande de fils de putes !
 -  Wooooowww… !! »

Sarah pouvait sentir l’odeur forte de la drogue. Elle commençait à se rapprocher du bureau de Juarez, au milieu d’une zone de guerre urbain. Le manoir trembla alors sur ses fondations, signe qu’une explosion venait d’avoir lieu. Les tueurs n’hésitaient pas, lançant des grenades, ou utilisant même des lance-missiles. La hacienda de Juarez était une véritable place forte, mais, depuis la cour et le jardin, les hommes de Raynor réussissaient à l’ébranler. Le jardin intérieur était en feu, et les soldats se chargeaient d’évacuer autant d’esclaves que possible, assurant une ligne de pont depuis une partie du fort, où ils avaient défoncé le mur à coup d’explosifs, canardant la hacienda, chargeant les Terranides et autres esclaves dans des véhicules.

La Ghost hésitait toujours. Elle vit, dans les chambres, des femmes à la peau sombre, affalées sur les lits, retenues par des chaînes. Des junkies… Ces malades les avaient drogués, violés, battus… Elle pouvait voir des traces de mégots de cigarettes sur leurs corps, formant des petites marques circulaires. Elle serra les dents, en sentant la colère pointer. Pendant ce temps, les mercenaires se concentraient justement sur l’un des véhicules de Raynor, et un missile s’abattit sur ce dernier, provoquant une violente explosion. Le blindage du véhicule tint bon, mais plusieurs des ex-Marines gisaient au sol, tandis que, à l’intérieur, les esclaves hurlaient.

« Recharge le lance-roquettes ! Fais cramer ces salopes ! »

Sarah vit l’un des hommes poser l’appareil. Une caisse verte à côté était remplie de roquettes, et il se dépêcha d’en enfiler une. Ce n’était pas sa mission… Et elle risquait sûrement de perdre du temps en agissant ainsi… Mais Kerrigan finit par tirer, et atteignit l’arrière du crâne de l’homme tenant le lance-roquettes. Il cracha du sang depuis la bouche, et s’affala contre le mur, laissant une traînée de sang, surprenant ses comparses. Kerrigan se contenta de faire feu à plusieurs reprises, puis une autre explosion ébranla la structure de la hacienda.

*Elle menace de se rompre…*

De profondes et multiples lézardes commençaient déjà à se former le long des remparts et des murs. Sarah sentit le plancher craquer, et entendit des bruits de pas supplémentaires, puis des rafales de mitraillettes. D’autres hommes de Raynor se rapprochaient, et la Ghost estima leur venue amplement nécessaire pour protéger les femmes capturées ici. Elle reprit donc sa course, et grimpa un nouvel escalier, atteignant ainsi les sommets de la hacienda.

Il y avait ici bien moins de gardes, et elle s’approcha d’une double porte, puis décida, plutôt que de passer par là, d’ouvrir une porte latérale à gauche. La porte menait dans un simple débarras, avec un vasistas. Elle passa par là, usant de son agilité et de sa légèreté pour passer dehors. S’appuyant contre le mur, elle longea ce dernier, posant ses pieds sur une fine interstice. En bas, la bataille continuait à faire rage. Sur un mur, plusieurs Vipers furent abattus par les hommes de Raynor, et d’autres obus continuaient à s’abattre sur la hacienda, provoquant des explosions supplémentaires. L’une d’elles déstabilisa d’ailleurs Sarah, qui vit des échardes de bois s’envoler dans tous les sens.

*Bordel !*

Trébuchant, Sarah réussit à se maintenir sur place, et réussit à rejoindre un balcon, d’où deux hommes tiraient en contrebas. C’était le balcon menant à la chambre de Juarez, et ils tiraient sur le jardin intérieur, qui était en flammes, lançant eux-mêmes des grenades incendiaires., ou se servant de fusils d’assaut ou de lance-grenades. Sarah se rapprocha lentement, et fit à nouveau feu, puis bondit en avant, et atterrit sur le balcon.

« Qu’est-ce que ça, putain ? »

Il était entouré par toute une armée, et Sarah sourit… Inutile d’utiliser son pistolet. Les gardes pointèrent leurs armes, sans pouvoir la voir… Et elle bondit sur eux, déclenchant ses lames énergétiques. Elle décapita ainsi le plus proche des hommes de Juarez, qui se recula en jurant, tandis que le camouflage optique de Kerrigan se désactiva.

« Une GHOST ?!! »

Les balles se mirent à fuser, mais Kerirgan était une vraie danseuse. Ses lames tranchèrent les jambes d’un des tueurs, elle bondit vers un autre, enfonçant ses lames dans son torse, faisant jaillir deux longues traînées de sang, puis elle bondit vers un autre, et lui arracha les deux mains, faisant fuser son sang contre le mur. Juarez continuait à faire feu, mais il était trop lent à déplacer ses armes, ce qui eut surtout pour effet de vider ses chargeurs sur ses propres hommes de main.

« Crève, hija de puuuta !! »

En tant que pure professionnelle, Kerrigan ne parlait pas. Elle se moquait des contacts de Juarez avec l’armée locale, des moyens que ce dernier aurait d’éviter une peine d’emprisonnement en vendant ses complices, en montrant des preuves permettant d’accuser tous les officiers corrompus qui l’avaient aidé à installer son petit trafic. Elle s’en moquait, car elle savait que cet homme n’irait jamais devant les tribunaux.

Il la visa, et appuya sur la gâchette… Et les armes cliquetèrent dans le vide. Sarah sourit sous son casque.

« Non, ne… »

Le tir fusa, et mit fin aux dernières paroles, guère inspires, de Juarez. La balle traversa sa tête, et Juarez tomba en arrière, s’affalant sur son fauteuil, les bras ballants. Kerrigan rangea alors son arme… Et entendit du bruit. Elle se dépêcha d’enclencher son camouflage optique, et se dissimula dans un coin, tandis que Raynor et ses hommes pénétraient dans le bureau.

Sarah vit Mira Han, et comprit que cette femme travaillait avec Raynor, et que, visiblement, ses hommes avaient choisi de la trahir, en partie. Plus curieux, Sarah sentit aussi… Des télépathes qui les accompagnaient.

*Des Ghosts ?*

Étant aussi immobile qu’un sphinx, Sarah était indétectable. Le jardin intérieur continuait à brûler, formant de hautes flammes qui étaient à l’origine d’une épaisse fumée noire visible à des kilomètres à la ronde. Elle comprit que Raynor pensait qu’elle avait capturé Matt… Malheureusement, Sarah était arrivée trop tard, et constata, à sa grande surprise, qu’une mèche de cheveux avait atterri sur un corps, probablement pendant la bataille. Sarah aurait bien tenté d’utiliser ses pouvoirs psychiques, mais les deux Ghosts l’auraient repéré… Si ce n’était pas déjà le cas. Avec une Ghost, impossible de savoir.

Sarah réagit donc rapidement, et, sans crier gare, elle se matérialisa alors, et pointa son arme sur le dos de Raynor.

« Si vous bougez un seul cil, j’explose la tête de votre Commandant séance tenante. »

Elle le visait tranquillement, le doigt sur la détente.

« Je n’ai pas votre second, Raynor. Orlan l’a emmené… Et vous êtes toujours en état d’arrestation. »

Orlan avait dû fuir par les multiples souterrains filant sous la hacienda.

« Orlan s’est emparé de l’ordinateur de Juarez… Il va probablement chercher à récupérer le trafic de Juarez, et à mener une rébellion au sein des Red Suns, en utilisant Matt pour obtenir l’aide des soldates d’Anachore. Votre coup d’éclat ici sera perçu par la garnison d’Anachore comme une provocation, et elles demanderont des renforts depuis Fort Nuevo pour sécuriser la région. »

Sarah avait tout le scénario qui défilait dans sa tête.

« Je pensais que vous étiez venu voir Juarez pour obtenir des armes ou des vivres… Pourquoi avoir fait ça ? Vous venez de démontrer tout votre potentiel de feu, et cet incendie sera visible depuis les tours d’Anachore. Pourquoi avoir fait ça ? » répéta-t-elle.

Les autres soldats pouvaient partir : seul comptait Raynor…

…Et les sentiments ambivalents que l’homme lui inspirait.
DC d’Alice Korvander.

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James Raynor

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    Description
    James Raynor est un résistant, un ex-militaire et ex-hors-la-loi qui suite à la perte de sa famille et sa condamnation par sa hiérarchie féministe intolérante est entrée en rébellion contre le système de Tekhos.
    
    La quarantaine, charismatique, bon vivant, franc du collier, il dirige les Rebelles de Raynor, un groupe armé constitué d'anciens militaires et esclaves qui se battent pour réformer le système qui les a rejetés.

Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]

Réponse 14 jeudi 16 avril 2015, 12:04:46

« Si vous bougez un seul cil, j’explose la tête de votre Commandant séance tenante. » Entends-je provenir de derrière moi.

Je me fige en reconnaissant la voix, mais pas les ghosts de Mira qui apparaissent à leur tour, leurs fusils armés et braqués sur la tête de la rousse que j'ai croisée au cimetière tout à l'heure.

- Où est Matthew ? Grince Mira en braquant à son tour la Ghost sans vraiment se soucier de moi.

- J'aimerais bien aussi le savoir, grogne-je en tournant très légèrement la tête en direction de mon interlocutrice pour l'entrapercevoir du coin de l’œil.

« Je n’ai pas votre second, Raynor. Orlan l’a emmené… Et vous êtes toujours en état d’arrestation. » Me précise-t-elle, ce qui me fait hausser les sourcils.

- Quoi, encore ces conneries ? Gronde-je agacé. Pourquoi vous m'avez pas simplement tiré une balle dans la tête ? Depuis quand on envoie les Ghosts chercher des fugitifs ?

« Orlan s’est emparé de l’ordinateur de Juarez… Il va probablement chercher à récupérer le trafic de Juarez, et à mener une rébellion au sein des Red Suns, en utilisant Matt pour obtenir l’aide des soldates d’Anachore. Votre coup d’éclat ici sera perçu par la garnison d’Anachore comme une provocation, et elles demanderont des renforts depuis Fort Nuevo pour sécuriser la région. » Continue la demoiselle comme si elle réfléchissait à haute voix.

- Tu ne nous apprends rien de bien nouveau, commente Mira d'un ton froid tandis que je garde le silence, attendant d'avoir la conclusion de son raisonnement.

« Je pensais que vous étiez venu voir Juarez pour obtenir des armes ou des vivres… Pourquoi avoir fait ça ? Vous venez de démontrer tout votre potentiel de feu, et cet incendie sera visible depuis les tours d’Anachore. Pourquoi avoir fait ça ? » répéta-t-elle d'une voix intriguée.

- Pourquoi j'ai fais ça ? Crache-je en me tournant doucement. Vous vous ficheriez pas un peu de ma figure par le plus grand des hasards ?

Je lui désigne le lit de cette enflure de Juarez et les deux terranides mortes qui s'y trouvent, leurs corps nu mettant très bien en évidence les sévices qu'elles ont subies avant de trépasser, leurs intimité dégoulinant encore du foutre de leurs dernières activités.

- Quel genre d'être humain faut-il être pour faire subir ça à des gens qui ne vous ont rien fait ? Quel genre de bête sauvage se comporte ainsi ? Et encore, j'insulte les animaux là, puissent-ils me pardonner, Dis-je d'un ton écœuré. Je ne suis pas venu pour négocier quoi que ce soit avec cette enflure à part les termes de sa reddition. Je suis venu ici pour faire cesser cette pratique infâme qu'est le trafic d'esclaves. Le commerce en est déjà assez ignoble, mais ici ce mec capturait tout et n'importe quoi pour le vendre. Il n'y a pas que des Terranides dans ses containers, il y'a aussi des touristes Tekhanes et des soldates, que dis-je soldates, des sous-officières ! Des personnes portées disparues qui ne  peuvent pas entrer dans le circuit légal de l'esclavagisme et sont donc traitées encore moins bien que des esclaves classiques ! Et vous tolérez ça à un saut de puce d'une caserne ! M'emporte-je sur les derniers mots, les prononçant avec une claire envie de meurtre dans la voix.

- Vous voulez savoir pourquoi je suis venu ? Parce que j'aime mon pays et que quand je vois ça, je ne peux que constater que l'état ne fait pas son boulot ! Et c'est le but des mes rebelles : corriger le tir pour faire de notre nation une république meilleure !

- Et c'est pour ça qu'on vous suit... Termine la voix affaiblie de Matt dans le couloir derrière moi et la fille.

Je tourne le tête dans sa direction, soulagé à un point impossible à décrire de le voir. L'instant d'après je réalise que son bras saigne, mais que malgré ça, il pointe un revolver dans le dos de la Ghost.

- Matthew ! S'écrie Mira d'un ton aussi soulagé que moi.

- Reculez tous loin de mon commandant et baissez vos armes ! Grogne-t-il d'un ton où la haine le dispute à la faiblesse. Ou par l'enfer, je donnerais moi-même l'ordre de raser ce bâtiment, Anachore et les tours du sénat jusqu'aux fondations s'il lui arrive quoi que ce soit !

- On se calme Matt ! Mira est avec nous, elle a été trahie par Orlan !

- Je sais, j'étais au première loges ! Et j'ai aussi vu cette fille en face de vous décaniller toute la clique à Juarez. J'étais au poste de sécurité avec Orlan quand cette furie a fait son petit show devant les caméras de surveillance. C'est là que j'ai réussi à lui fausser compagnie.

Un nouvel impact sur la maison fait trembler tout le bâtiments et des traînées de poussières tombent du plafond.

- Réfléchissez bien Ghost, reprend Matt d'un ton mortellement sérieux. Vous avez vu nos effectifs dehors, vous savez que si nous décidons de faire une opération coup-de-poing, nous pourrons faire suffisamment de dégâts pour que l'administration Tekhane mette des semaines à s'en remettre. Dans ce délais, les programmes de financement de l'état seront suspendu, ce qui fera perdre des millions par jour aux mégacorpos en cheville avec la nation. Dans le même foulée, avec les troubles intérieurs généré par notre opération et une bonne communication, les autres états pourront lorgner sur les territoires contesté aux frontières. Même en admettant que la diplomatie réussisse à vous les reprendre,  il faudra des mois, vois des années pour cela. Et je doute que vous puissiez reprendre aux Formiens ce qu'ils auront bouffé dans ce délais. Nous savons qu'ils disposent de créatures capables de recevoir et comprendre un message de notre part. Ils seront trop heureux de sauter sur l'occasion, surtout si nous leur désignons les bonnes cibles. Alors appuyez sur la détente, et je vous met au défis de trouver le moindre de vos supérieur qui ose vous dire "mission accomplie" quand vous reviendrez ! Vous tenez au bout de votre canon la seule personne qui nous empêche d'en venir là !

Je regarde Matt, surpris par ce qu'il suggère.

- Matt, je veux changer l'état des choses à Tekhos, pas la détruire ! M'insurge-je.

- Parfois il vaut mieux arracher tout l'arbe pour en replanter un neuf que s'acharner à soigner les branches malades comme vous le faites commandant, grogne mon second en me montrant son communicateur allumé.

Je comprends que tous mes hommes ont entendus toute la conversation. Et leur absence de réponse n'est pas exactement pour me rassurer. C'est vrai que j'en connais un bon paquet qui seraient bien du genre à foncer tout droit sur le sénat pour tout casser s'ils venaient à péter un durite pour un motif ou un autre.

Je me tourne vers la demoiselle rousse, attendant sa réaction, espérant franchement qu'elle ne fera pas de conneries.
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