Détention [Pv]

Viens, viens donc par ici, jeune femme , sais-tu où tu glisses ta mai ? Sais-tu qui est cet homme, ce jeune homme aux yeux si vieux ? C'était le dernier possesseur du pendentif que contenait Arrhes… se rendait-elle compte de ce qu'il y avait dans la bourse qu’elle prenait en ce moment même à cet homme qui était passé de stature de l'homme le plus vertueux du monde à celui de l'un es pires « démons » du quartier, un être si vil et veule qu'il avait fait plus de mal qu'on ne s'y attendait… mais elle ne le savait sans doute pas quand l'homme se fuit dérober sa bourse, peut être ne le savait-elle pas… et au fond, quelle importance pour Arr'Kesh… il avait tiré partie du mieux possible de l'âme qu'on lui avait donné, et pour le reste… le reste… et bien était simple… au moment où il se sentit changer de propriétaire…. Il eut un frisson avant de finalement se sentir  de nouveau possédé ;.. il sentait la personne… c'était différent, complètement différent… avait-elle vu que dans la bourse seul un collier s'y trouvait ? Faite d'une chaîne d'argent où était montée une grosse pierre noire, voilà quoi ressemblait cet être puissant et dangereux qu'était Arr'Kesh…

Oh bien sur, c'était temporaire, le temps qu'elle lui donne plus de force, plus d'énergie, et là tout changerait… la pierre l'appelait, attendait la moindre forme d'expression qui puisse laisser suggérer un vœu.. et tout commencerai...elle le verrait s'exaucer alors que la pierre aurait une lueur violette, et puis, et puis… elle le verrait, doucement, s'incarner, dans son dos sans doute, et s'incliner bien bas avant de tendre la main vers elle et lui parler ainsi :

« Maîtresse, vos désirs sont des ordres... »

Oui, il aurait l'air un rien terrible, humain aux cheveux rougeoyants, aux mains légèrement griffues, et à la tenue abîmée, comme un génie qui aurait passé un mauvais quart d'heure… mais sentirait-elle cette légère fatigue, d'un seul coup ? Et ce besoin irrépressible de garder la pierre avec elle, contre sa peau… c'étaient les effets de la pierre, c'étaient les effets d'Arr'Kesh… il eut un petit sourire satisfait, le démon, en regardant un peu par devant elle, avant de lui susurrer, comme un amant, comme un serviteur…

« Je puis exaucer n'importe quel vœu ou presque, alors si vous le désirez, je puis vous offrir ce que vous désirez le plus... »

Il fallait du temps pour gagner en force, pour prendre pleinement pied dans cette réalité, pour prendre part à la réalité  et doucement, la corrompre...

Ashnard, capitale de l’Empire du même nom… une ville immense deux ou trois fois plus grande que Port Harbor et cinq fois plus peuplée. Cette ville m’attirait au plus haut point, surtout que je n’y étais absolument pas connue et que j’étais libre de faire ce que je voulais, tant que la Guilde de Voleur locale, les Lames de Cœur, recevait une part de mes larcins. Ils avaient des yeux et des oreilles partout.

Cela faisait plusieurs semaines que je suivais cet homme qui possédait beaucoup trop d’objets intéressant pour lui. Surtout ce collier que j’avais vu quand il avait ouvert sa bourse au marché. C’était un collier de femme, aussi, je me demandais bien pourquoi il le gardait ainsi. Graissant un peu la patte de certains commerçants, je découvris peu à peu qui était cet homme, un certain Jaefer Osteri. Il y a quelques mois, il est passé d’homme de bien à un être abject, je subodorais une influence quelconque sur lui. Mais n’ayant aucune preuve, je ne pouvais rien faire pour lui, à part lui délester cette bourse très tentante à mon goût.

Alors qu’il était en train de faire quelques courses, surement pour assouvir quelques besoins inavouable, je me faufilais jusqu’à lui, coupant discrètement mais surement sa bourse d’un petit coup de dague, bourse que je m’empressais de mettre à l’abri des regards dans mon havresac magique. Une fois dans un endroit discret et non passant, je repris la bourse et l’ouvrit doucement sur le pendentif et les pièces d’or s’y trouvant. Quoi ? Seulement trois pièces d’or ? J’estimais le pendentif à une quarantaine de pièces d’or… rien de bien folichon pour un homme qui se disait très riche.

Le collier irait bien sur moi, mais j’allais avoir à payer de ma poche pour garder le pendentif… je soupirais quand je vis celui-ci devenir un bracelet. Je clignais des yeux n’y comprenant pas grand-chose, puis je secouais la tête prise par un léger vertige. Je mis le bracelet à mon poignet sans vraiment m’en rendre compte quand je sentis quelqu’un dans mon dos. Je me retournais rapidement, dague à la main pour voir un homme grand et costaud à la longue chevelure couleur du feu. Il s'inclina bien bas avant de me tendre sa main.

_ « Maîtresse, vos désirs sont des ordres... »

Je le regardais incrédule avant de m’apercevoir que je portais le bracelet à mon poignet. Je secouais la tête tout en l’observant, grand aux mains légèrement griffues, les vêtements déchiré.

_ « Je puis exaucer n'importe quel vœu ou presque, alors si vous le désirez, je puis vous offrir ce que vous désirez le plus... »

Je clignais des yeux tout en me demandant dans quelle galère j’avais mis les pieds en volant cet amulette-bracelet qui était manifestement magique. Etait-ce un Génie ? Ou bien quelque chose de plus sournois ?

_ « En aucun cas, je ne suis ta maîtresse, quand à avoir ce que je désire, j’ai déjà tout ce qu’il me faut… »

Ce n’était pas vrai, mais je ne voulais pas que cette créature sache que j’avais des désires que je n’avais pas encore réalisé.

_ « Vous êtes quoi ? Un Génie ? Un démon ? Un ange ? »

La réaction de la jeune femme l'étonna un peu, il s'efforça de ne pas le montrer, comme une sorte de surprise pour elle, une surprise silencieuse pendant laquelle il observait la jeune femme, sa détentrice désormais… mais voilà, la méfiance était un peu excessive, vous ne pensez pas ? Après tout, il ne faisait qu'exaucer les vœux, enfin, c'était ce que tout le monde pensait… il ne pouvait pas leur avouer ouvertement qu'il dévorait leur âme jusqu'à ce qu'elle soit à l'image du charbon… un petit morceau noir tout sec tant il l'aurait rongée et vidée…. Il ne pouvait que se ravir de ce repas qui pouvait durer deux jours comme plusieurs années… cela dépendrait d'elle ! Il ne pouvait que croiser les doigts pour un festin !

Enfin, toujours était-il que sa réaction plus que sceptique était pénible, était dangereux… il fallait qu'elle soit bien méfiante, trop même pour vraiment imaginer une telle chance.. enfin, si elle posait des questions alors il allait y répondre, c’était son travail… le travail de ce démon contraint à exaucer les vœux pour continuer à subsister, à exister. Un bien triste fardeau selon beaucoup, mais le piège était pour Arr'kesh, jouissif, enorgueillissant, magique !

« Si, vous êtes ma Maîtresse, Maîtresse, car vous possédez mon artefact…. Ce bracelet qui continent mon âme… vous le possédez, il est à vous, aussi, n'ai-je aucun autre choix que d'obéir et me plier à vos exigences, quelles qu'elles puissent-être… aussi, si vous préférez que je vous appelle autrement que Maîtresse, je vous prie de me faire savoir comment vous désirez que je vous appelle... »

Discours autrement plus classique que ce qu'elle avait dit, mais que pouvait-il dire d'autre ? Il ne voyait pas… cela viendrait sans doute. Son autre question vint sans doute achever la compréhension de sa méfiance… avait-elle un vrai doute sur sa nature ? Peut-être… il sourit et l'ombre qu'il était encore s'inclina bien bas pour toucher de son genou le sol, tête baissée, il attendit la fin de sa diatribe pour dire sur un ton qu'il voulait monocorde.

« Vous connaissez bien les êtres étranges Maîtresse… je suis flatté d’être percé à jour… mais si vous désirez tant le savoir, je suis un démon, un démon enfermé dans un gemme de puissance, enfermé dans la pierre…. Et je ne peux plus rien faire d'autre qu'exaucer les vœux, comme un génie… du coup, suis-je vraiment un démon et non un génie… je n'en sais rien… je ne puis que vous dire la vérité… enfermé dans cette pierre je n'ai plus qu'un désir : exaucer les vœux de mon possesseur. Vos vœux en fait, dans la mesure de mes grands moyens... »

Il laissa planer le silence avant de lancer.

« Commandez, maîtresse et j'obéirais….. seulement, puis-je conseiller à ma Maîtresse de cesser de me parler en public ? Je n'existe pas pour tous ceux qui nous entoure et vous risquez de passer pour folle... »