En définitive, on en revenait toujours à ça… Le sexe. Ligament de la vie, il était toujours, de près ou de loin, un facteur d’interaction sociale. Kelly connaissait sa beauté, et elle ne se trouva guère choquée de la demande de Reto, au plus grand plaisir de ce dernier, qui aurait eu bien du mal à supporter un refus de la part de la belle Américaine. Elle acquiesça donc, sans restriction, et se pencha vers lui, ce qui eut pour effet d’envoyer des vibrations supplémentaires entre ses jambes. Depuis qu’il l’avait vu dans sa robe, Reto avait des envies de sexe avec elle, et, depuis ce moment, son membre était déjà réveillé, roidi et tendu vers le plafond. Il n’attendait qu’une seule chose : qu’on s’occupe de lui avec le talent et l’expertise qui convenait. Reto n’en demandait pas plus, et il sentit les doigts de Kelly jouer avec les boutons de son pantalon, jusqu’à exhiber ce membre, qui pointa à l’air libre. Au milieu des ronflements de la voiture, il la vit se pencher vers le sol, sa main gantée venant masturber son sexe… Et, comme elle le supposait, Reto adorait ça. Avec de tels habits, Kelly ressemblait presque à une espèce de diva sacrée, de nymphe enchanteresse. Sa beauté était fascinante, dans tous les sens du terme, car elle était à la fois outrancière et glamour, élégante et sauvage. C’était comme si elle avait la beauté d’une salope et d’une lady, et Reto adorait ce contraste. La laisser partir ne faisait clairement pas partie de ses intentions ou de ses désirs. Il voulait cette femme pour lui tout seul, il voulait la caresser, la prendre, la baiser, pendant des heures et des heures, jusqu’à plus soif, jusqu’à atteindre la satiété.
Pour l’heure, elle lui faisait une fellation, comme hier… Et Reto était loin de s’en lasser. Jambes écartées, une main caressant les cheveux de Kelly, veillant aussi à ce qu’elle prenne bien son membre en bouche, son regard croisait parfois le sien. Le regard de Kelly était assuré, fier, déterminé, c’était celui d’une femme qui savait où elle allait, et qui n’avait peur de rien. C’était un regard franc et fort, et Reto en soupirait, voyant cette belle tête remuer d’avant en arrière, faisant parfois disparaître son membre derrière une masse de cheveux bruns. Quoi de mieux qu’une petite fellation avant un dîner en ville ? Reto n’avait jamais été un exhibitionniste convaincu, mais il devait admettre que les défis sexuels avaient souvent le dos d’aiguiser la libido… Non pas que la sienne en eût particulièrement besoin, mais il était tout simplement bon de vivre sous pression, sous l’excitation du moment, avec des challenges… Ici, toutefois, ils ne risquaient rien. Le faire dans les toilettes du restaurant serait par exemple plus osé… Mais, pour l’heure, seul comptait le moment présent. La bouche de Kelly remuait d’avant en arrière, et les minutes défilaient, tandis que le chauffeur, naturellement, prenait tout son temps pour rejoindre le restaurant, quitte à faire des détours.
« Hum… Ma belle Kelly… »
Continuant à caresser ses cheveux, Reto la laissait faire, et l’intéressé finit par jouir. Il s’abandonna en elle en se tortillant sur sa banquette, son vit tendu déversant dans sa belle bouche son sperme. Il eut plusieurs longues giclées, ses ongles venant meurtrir la chair de la femme. C’était si bon, si bon, de se vider ainsi dans le corps de cette femme, de répandre sa jouissance en elle. Reto soupirait longuement, tout en jouissant, balançant ses multiples giclées, jusqu’à s’arrêter… Soulagé, repu, il venait de tirer son coup, et, naturellement, il se sentait particulièrement bien et relativement posé.
« Si tu veux le recracher… Voilà un verre… Mais tu peux aussi l’avaler, ma belle. »
Il lui tendit un verre, en la laissant choisir ce qu’elle voulait. Pendant leurs discrets ébats, la limousine s’était rapprochée, et il aida ensuite Kelly à reposer ses fesses sur la banquette, venant alors l’embrasser, caressant sa joue, puis malaxant l’un des seins de la femme, à travers sa robe. Entreprenant, Reto n’hésitait pas, comme si cette fellation avait galvanisé son excitation, et accru son assurance. Cependant, cette séance de pelotage fut relativement courte, car la limousine s’arrêta sur le parking privé du restaurant.
« Nous y sommes, Kelly… »
Le restaurant, qui répondait au doux nom de « Holy Russia », était un restaurant de plusieurs étages, avec une entrée publique, sur le devant, et une entrée privée, à l’arrière. Le chauffeur leur ouvrit la porte, et, après avoir rangé l’oiseau dans son nid, Reto sortit, puis tendit sa main vers Kelly, l’aidant également à sortir. Le parking, entouré par un muret, comprenait énormément de voitures de luxe, et ils s’avancèrent le long de gravillons, rejoignant une porte arrière. Serveurs et serveuses portaient des tenues traditionnelles russes, les femmes arborant de longues robes avec des corsets serrés.
« Ah, Kroes-san, c’est un plaisir de vous revoir ici ! La table habituelle, je suppose ? »
L’homme qui venait de lui parler arborait un costume, et s’inclina respectueusement. C’était un Japonais qui, tout en se courbant, n’hésita pas à loucher sur la poitrine parfaite de Kelly. Reto tenait sa main dans le creux de la sienne, et acquiesça.
« Oui, ce sera parfait. »
Le Japonais hocha à nouveau la tête, et leur fit signe de le suivre. Il grimpa à l’étage, rejoignant un salon VIP avec des fumoirs, et d’autres personnes qui saluèrent Reto, puis le laissèrent dans un box, face à une fenêtre donnant vue sur le jardin intérieur. Respectant sa galanterie, Reto laissa Kelly s’asseoir la première, en tirant une chaise, puis s’assit devant elle.
« Nous y sommes, Kelly… Ce restaurant appartient à ma famille, et, comme tu peux le voir, il y a du beau monde. Lui, par exemple, fit-il en désignant du doit un Japonais septuagénaire avec une belle blonde qui devait à peine avoir vingt-quatre ans, est un conseiller à la Cour d’Appel. Il est important de savoir s’entourer, tu ne crois pas ? »