Quand j’avais volée le
coffret d’ivoire d’un jeune noble qui lui-même l’avait volé dans un sanctuaire, je ne m’imaginais pas qu’il serait à l’origine d’une aventure sans précédent dans ma vie de voleuse et d’alchimiste et qui allait bouleverser ma vie. Une fois chez moi, ou du moins dans ma chambre à l’Auberge de la Belle Aguiche. Je pris mes outils de voleur, des rossignols plus ou moins longs, des aiguilles, un marteau minuscule et d’autres outils divers et variés nécessaire pour ouvrir des portes, coffres, et coffrets divers et variés.
La plupart des coffrets avait des serrures difficiles à ouvrir, car généralement, il détenait de grands trésors, souvent en bijoux ou en objets d’art. Mais là, déjà, le coffret valait à lui seul au moins six ou sept cents pièces d’or. Mais ce qui m’intéressait le plus c’était ce qu’il pouvait contenir. Ce coffre n’était pas magique en lui-même mais ce qu’il contenait l’était. Il fallait absolument que je l’ouvre pour voir ce que c’était. J’avais même achetée deux parchemins, un de détection de la magie et l’autre d’identification et j’en avais recopié l’équivalent, cela m’avait coûté près de soixante-dix pièces d’or, mais cela en valait le coup.
Maintenant, j’étais capable de faire des extraits de ce sortilège et de l’utiliser. Doucement, j’insérais d’abord le rossignol puis une petite aiguille. J’avais déjà découvert qu’il n’était pas piégé. Après quelques minutes d’essais, je réussis à l’ouvrir dans un petit clic qui me faisait à chaque fois frissonner de plaisir. Ce n’était aussi jouissif que de foutre le feu à un bâtiment, mais au moins c’était très excitant. Doucement, j’ouvris le couvercle du coffret d’ivoire et y découvrit un parchemin enroulé dans l’anneau d’une
bague en or sertie de pierres précieuses. Je bus mon extrait de détection de la magie, puis celui d’identification.
Après quelques instants d’études, je finis par découvrir ce qu’était cet anneau magique, c’était un anneau de détection des passages secrets. Intéressant pour une voleuse comme moi, cet anneau est utilisable deux fois par jour. Je déroulais le parchemin, enfin les parchemins puisqu’il y en avait deux. Le premier avait une carte dessinée sur le recto et des instructions sur le verso écrite. Le problème étant que je ne savais pas lire cette langue. L’autre parchemin était rédigé en draconien, là j’étais capable de le lire, il y était indiqué que la clef de la carte était une amulette magique qui faisait office de boussole. Il y avait aussi un dessin de la dite
amulette.
Après plusieurs jours de recherche je parvins enfin à la localiser dans un bâtiment militaire. Après avoir posée quelques questions à certains de ces mêmes gardes dans un bar, et avoir couchée avec l’un d’eux, j’eu tous les renseignements nécessaire au vol de cette amulette. Tous se passa sans accros, me faufilant grâce à mon anneau d’invisibilité à l’intérieur du bâtiment en évitant largement les gardes devant la porte en passant par les toits. Descendant jusqu’au niveau de la salle de rangement, j’assommais rapidement les deux gardes d’un bon coup de matraque dans la nuque. Je pris l’amulette et la mise dans mon havresac magique. Repartant rapidement comme j’étais venue, par les toits, puis glissant au pied du bâtiment, je partais tranquillement en sortant d’une ruelle, relançant le mot de commande de mon anneau d’invisibilité.
Je savais que certains magiciens étaient capables de voir les personnes invisibles mais je ne pensais pas qu’il y en avait à tous les coins des rues, et surtout pas à cette heure de la nuit. Quand j’entendis des bruits bizarres venant du bâtiment que j’avais quitté quelques minutes plus tôt, je me retournais.
_ «
Tu as choisi la mauvaise cible, tu vas le regretter. »
C’était apparemment une Terranide, la première que je voyais qui partait dans l’autre sens avant de frapper le sol avec ses pieds. Puis elle se rua vers moi, c’était comme si elle m’avait repérée alors que j’étais invisible. En quelques bond, elle atterrit lourdement devant moi et me pointa du doigt.
_ «
Rends-moi ça tout de suite, je dois ramener ça chez moi pour que mes protégés puissent en profiter. Je ne laisserais pas une voleuse en profiter cupidement. »
Elle frappa de nouveau le sol. Je souris, je venais de comprendre qu’elle était aveugle et qu’elle fonctionnait avec une sorte de sonar, comme les chauves-souris.
_ «
Avoir de jolies formes ne t'autorise pas à prendre ce que je vole. Allez, dépêches toi de me rendre cet objet. »
Je rigolais, c’était aussi une voleuse.
_ «
Tu as une patente au moins pour voler dans la ville ? Et puis, moi, je n’ai pas volé ce que tu désires pour des raisons pécuniaires… enfin si mais cette chose que tu convoites mène à un plus gros trésor… »
Je m’approchais de la Terranide pour l’observer plus attentivement. C’était une Terranide félin.
_ «
Mais ne restons pas dans la rue comme ça, on risquerait de nous arrêter. Soit tu me suis, soit tu restes ici… mais moi, je rentre chez moi avec l'amulette ! »