Le surveillant la laissa là et Anaé poussa la porte, un peu anxieuse. La chambre n'était pas bien grande, un vague carré à l'angle du bâtiment, une ancienne chambre de surveillant d'internat, à ce qu'elle avait cru comprendre...mais bénéficiait de la douce lumière qui traversait deux fenêtres, dont une au-dessus du lit. Une armoire, un bureau, une petite étagère, un chevet et de la place pour, au cas où, accueillir une autre interne de dernière minute.
Beaucoup auraient rechigné à la vue de cette chambre trop sommaire, mais Anaé eut un large sourire d'enfant heureuse. C'était bien mieux que sa cellule de prière auprès des moines, et moins...bizarre que de dormir dans le lit des gens chez qui elle avait été placée. Elle trépigna sur place, sans prendre gare à tenir sa petite jupe qui voletait, révélant à qui passerait son tanga imprimé en tartan bleuté.
Elle entra et huma l'air. La chambre était humide, en raison de la présence des douches à côté, et des tâches à l'angle du plafond témoignaient de la mauvaise isolation de la tuyauterie, mais Anaé se délecta surtout de l'odeur de gels douche, de shampooings, de crèmes pour le corps et de féminité qui embaumait l'endroit. Une fois de plus, elle trépigna, posa son sac de voyage et sa valise sur le bureau et jeta un coup d'oeil par les fenêtres. D'un côté, elle pouvait voir la magistrale silhouette du lycée, les courbes de la bibliothèque ou peut-être de l'administration - elle était un peu perdue. Par l'autre fenêtre, elle pouvait voir le gymnase et le stade où s'entrainaient encore quelques pom-pom girls... Peut-être tenterait-elle de les rejoindre un soir, juste pour savoir comment on fait...
Puis, elle détacha son sac à dos et le posa sur le lit. Anaé sortit Ghûl de sa cachette et lui fit découvrir la pièce, avant de le gratifier d'un bisous sonore et de le poser sur le lit. Elle était enfin chez elle !
Elle se lança sur le lit et y resta allongée en souriant benoîtement, sans se soucier de sa jupe relevée, de son tanga qui moulait son entrecuisse et de la porte ouverte.
"On va être heureux ici, Ghûl !"
Anaé se leva et retira sa veste, puis ouvrit la fenêtre. Avec la vapeur des douches, il faisait chaud, au point qu'elle décida également de retirer son chemisier. Après tout, elle était dans sa chambre. Anaé ouvrit sa valise et rangea les quelques livres qu'elle avait réussi à sauver de l'incendie, essentiellement des cadeaux des moines, et aussi sa "pochette spéciale", en réalité un gros classeur où elle rangeait les plus belles photos de ses mannequins lingerie préférées. Puis, ce fut au tour du sac de voyage, et Anaé en sortit ses vêtements et sous-vêtements en masse, faisant des aller-retours entre le bureau et l'armoire, laissant tomber ça et là des culottes et des soutien-gorges tout en chantonnant et en lançant des sourires à son ours en peluche.