On trouvait absolument de tout au Japon, ce qui expliquait sans aucun doute pourquoi ce pays était si merveilleux. Entre les cafés où il y avait des chiens, ceux où les servantes étaient habillées en maid et offraient aux clients de simples câlins, ou simplement leur nettoyer l’oreille avec un coton tige, il y avait de tout pour être heureuse ! Raison de plus pour que White Rabbit passe son temps à se faire plaisir, car on trouvait même des ninjas du futur avec des armures cybernétiques. La Lapine suivit de loin la fuite de Samuel. Respectant son code d’honneur, il se refusa à attaquer les policiers, et parvint à leur échapper, laissant derrière lui un joli carnage. L’entrepôt était sous vidéosurveillance, et, si la Lapine aimait bien son spectacle sous l’œil de la caméra, elle espérait que l’identité de son beau chevalier ne serait pas obtenu par la police... Dans tous les cas, il risquait d’avoir la police aux fesses.
«
C’était risqué... -
Ces demeurés étaient plus occupés à me mater qu’à essayer de m’abattre. -
Hum... »
Une moue dubitative traversa les lèvres de la belle
Riven, une
bunny girl... Elle avait les bras croisés, et, comme d’habitude, elle n’approuvait pas les risques pris par la Lapine. Sa sollicitude était touchante, et la Lapine lui sourit. Riven était une ancienne esclave, qui avait été à Nexus, avant que la Lapine ne la libère, afin qu’elle aille travailler au sein de son casino sur Nexus. Les deux femmes se trouvaient dans un entrepôt désert à Seikusu, le long du port, et inspectaient les billets récupérés par la Lapine. Riven était une jeune fille timide, discrète, mais très intelligente, ce qui expliquait pourquoi elle était la comptable de son organisation.
Dans l’entrepôt, il y avait un Portail, que la Lapine avait su créer à l’aide de puissantes gemmes magiques et de sa magie. Tout ça avait été difficile à faire, car, mine de rien, ouvrir des failles dimensionnelles n’était pas facile. Fort heureusement, la Terre et Terra constituaient deux dimensions parallèles extrêmement proches, comme si les frontières dimensionnelles les séparant étaient fissurées à Seikusu. C’est ce qui avait permis à White Rabbit de créer un Portail permettant de rejoindre les souterrains de son casino nexusien. Riven, cependant, était assez inquiète, comme toujours.
«
Tu repars avec moi ? » s’enquit-elle, de sa douce petite voix.
White Rabbit lui sourit, et l’embrassa sur les lèvres. Un baiser tendre, chaste, et plein de promesses, la main de la Lapine venant agripper les cheveux courts de la femme. Riven rougit poliment, répondant à son baiser en soupirant.
«
J’ai encore à faire ici... Un rencard à honorer. -
Qu’est-ce que tu me caches, encore ? »
Pour toute réponse, la Lapine se contenta d’un sourire espiègle, et l’embrassa à nouveau, rapidement, avant de s’écarter.
«
Rien qui ne te concerne... C’est juste que j’ai bien le droit de m’amuser, non ? »
Sur ce point, Riven ne risquait sûrement pas de la contredire. White Rabbit s’écarta alors d’elle, en lui faisant un dernier sourire.
Le club était dirigé par des Yakuzas, comme la plupart des clubs de strip-tease de la ville. Il s’agissait d’un établissement avec, au rez-de-chaussée, un bar faisant office de salon de strip-tease, et des pièces plus privilégiées. Des hommes en costume, aussi épais que des armoires à glace, menaient la garde, et étaient aisément réceptifs à l’argent. Quand Samuel arriva, il vit de multiples
bunnies, qui dansaient sur les estrades, ou qui faisaient office de serveuses. On trouvait du beau monde là-dedans, et uniquement des serveuses portant des tenues de lapines. White Rabbit était là, même si Samuel ne la voyait pas.
Elle lui laissait le temps de se faire à l’ambiance du club, et, encore une fois, sa magie allait être très utile. Au centre du club, il y avait une estrade centrale, avec plusieurs barres métalliques. Plusieurs minutes continuèrent à s’écouler, avant que toutes les lumières du club ne s’éteignent pendant quelques secondes, mettant fin à toutes les conversations en cours. Il y eut quelques murmures, et des lumières s’allumèrent alors, éclairant l’estrade centrale. Même la musique s’était éteinte.
«
Et maintenant, Messieursdames, pour votre plus grand plaisir, comme chaque soir... » tonna une voix jaillissant depuis des hauts-parleurs.
Il y avait, derrière l’estrade, un rideau noir. Il se mit à légèrement remuer, et ce dernier s’ouvrit alors brutalement, tandis que des lumières blanches éclatèrent depuis l’estrade, provoquant comme des explosions de lumière, laissant apparaître quelques silhouettes féminines plongées dans la pénombre derrière.
«
...Le SPECIAL RABBIT SHOW !!! » conclut l’homme derrière le micro.
Comme au cinéma, la musique jaillit alors des hauts-parleurs, diffusant l’air de Joe Cocker,
You Can Leave Your Hat On.
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Lors de l’explosion musicale caractérisant les quinze premières secondes de la musique, les
bunnies girels apparurent, déclenchant un vivat et un tonnerre d’applaudissements. La voix éraillée de Joe Cocker jaillit alors, servie par des airs lancinants de piano, tandis que les
bunnies s’avançaient, agrippant leurs mains sur les barres pour se livrer à des
pole dances.
«
Woow !! »
Les
bunnies dansaient avec des sourires éblouissants, et, au milieu du groupe, il y avait, bien évidemment, celle qui venait de rejoindre ce spectacle : White Rabbit. Elle posa sa main autour d’une barre métallique se trouvant à l’extrémité de la piste de danse, et sous les yeux extatiques d’une petite foule, se mit à se déhancher, entamant sa danse.
Il fallait bien leur en donner pour leur argent.