Séduction empoisonnée [PV : Mary Jane Watson]

Séduction empoisonnée
_{Ft. Mary Jane Watson}

Le chemin que toute personne emprunté était toujours intéressant à analyser. Parfois, on pouvait déterminer ce qu'était réellement un individus rien qu'en observant où allait-il, dans la vie, vers où se dirigeait-il. Et l'on pouvait tomber sur des surprises. Mais bien que ceci possède une approche bien philosophique aux yeux de tous, certaines personnes très bien avisées savent en tirer la réelle science se cachant derrière. Car c'était la définition même du 'chemin' qui importait dans ce secret. Le chemin, sous quel aspect ? Mental, professionnel … Il y avait beaucoup de possibilités. Des gens s'étaient spécialisés dans cette voie et arrivait à faire des miracles, rien qu'avec peu d'informations. Des gens doués, sûrement, mais surtout doté de moyens non-négligeable. Après tout, la technologie a évolué pour permettre à l'Homme de mieux appréhender son monde et de faciliter la vie. Dans notre présent cas, elle agit comme un réel crayon magique.

Assez de parole futile. Ce soir-là quelque chose se préparait dans le quartier secret des "Dragons". Ils avaient depuis plusieurs jours mener l'enquête, si on pouvait dire. Un homme à abattre, un mauvais payeur disons, qui s'était bien servi sans dire merci. Voir même, qui s'était trop servi … Et cela posait problème. Les Dragons n'aimaient pas les ingrats et les profiteurs, et lorsque c'était nécessaire, ils étaient dans l'obligation de leur envoyer un agent pour 'réguler' leur situation. Et c'est de cet agent dont il est question dès à présent. La célèbre Monica Leone, du moins célèbre au sein de cette organisation, et dans le milieu criminel. Cela faisait depuis le début de la traque qu'on l'avait affecté à cette affaire. Après des jours de 'fouilles', c'est à dire à avoir capturer, tuer, parfois torturer certaines personnes en lien avec l'intéressé, elle avait enfin une piste concrète et très certainement, porteuse de fruit.

Tout ceci allait se dérouler dans une boite de nuit branchée, le Japan Broadway. Cet établissement était un endroit prisé, notamment par les étudiants pour y passer d'excellentes soirées. Un lieu chic et très à la mode, en somme. La question se pose dès lors, pourquoi ici ? Selon les dernières informations en possession de Monica, un homme étant lié au recherché serait venu ici-même il y a quelques jours, pour des raisons plus qu'évidentes. Seulement comment extraire à nouveau un renseignement alors que ceci s'était déroulé il y a plusieurs jours maintenant. C'était là tout le plan de la tueuse à gage. Les registres d'entrées du Japan Broadway devaient avoir encore l'identité de l'homme en question, son adresse et tout ces renseignements si utile qui allait lui permettre de mettre la main dessus, de le faire parler, et de enfin retrouver ce fichu fuyard. Car oui, pensez bien que les "Dragons" ont essayés l'effraction à son domicile, à son travail et tout, mais aucune trace. Le bougre savait fuir, mais il n'avait pour le moment pas encore quitter la ville. Il ne restait plus beaucoup de temps. Juste assez pour que Monica remette le grappin dessus.

Ainsi, ce soir-là elle allait s'improviser cliente de ce night club, et agir en toute normalité. Pour accéder aux registres, il y avait la manière forte c'est à dire à l'ancienne : avec les armes et les balles. Ou bien, il y avait la manière intelligente. Directement s'en retourner au propriétaire des lieux. Voila une bonne idée, bien plus simple. Le, ou plutôt la convaincre, car il s'agissait d'une femme. Comment y arriver ? L'improvisation, comme toujours. Monica était forte là-dedans. L’apparat jouerait un rôle important, elle devait agir comme n'importe qui. C'est ainsi qu'elle se glissa dans la peau d'une parfaite civile venant d'achever une lourde semaine et désireuse de s'amuser à fond. Quoique, cet exercice n'était pas difficile pour elle, car la tueuse à gage avait l'habitude de ce genre de soirée … Elle était très branchée là-dessus. Son camouflage était parfait : la belle était vêtue d'une mini-robe rouge écarlate moulant son corps et ses formes très fortement. Comme à son habitude, toujours perchée sur des hauts-talons, et maquillée sublimement. Son coté soignée faisait clairement surface ce soir-là, et cela n'en fit qu'un résultat des plus gourmands.

La soirée s'écoula un petit peu, et Monica s'adonnait à l'ambiance avec joie, sans pour autant en oublier sa mission. Elle devait trouver la patronne de l'établissement, c'était son premier objectif. Peut-être aurait-elle plus de chance de la croiser aux étages supérieurs ? Ne souhaitant pas paraître suspecte, elle traîna un peu au rez-de-chaussée qui s'apparentait à un bar, bien que conservant l'esprit du night club. Prenant assise au comptoir, Monica commanda de quoi mieux la mettre en condition. Il serait mentir de dire que passer une soirée en boite ne lui faisait pas plaisir. Quand elle pouvait lié plaisir et boulot, c'était sans refus ! D'ailleurs, elle s'arrangeait pour que ce soit toujours le cas. Alors qu'on lui servit sa commande, son regard se baladait à droite, puis à gauche, d'une manière nonchalante, jusqu'à ce que quelque chose l'interpelle. Une jeune femme, rousse, moyenne de taille. Monica avait toujours eut un petit faible pour les rousses, et il fallait dire qu'elle exagérer dans les regards. Toutefois elle tâchait de rester discrète.

(La mission … Penses à la mission … Quelle mission ?) Bien sûr, Monica était à présent belle et bien dans le bain des soirées comme celle-ci. Bien qu'elle gardait en tête la raison de sa venue, l'envie de vraiment s'amuser la saisissait toujours plus. Écoulant son actuelle verre devant elle, l'envie était devenue assez intense pour qu'elle se décide à aller aborder cette illustre, mais séduisante, inconnue. Mais elle allait faire ça à la traditionnelle. Elle demanda au barman d'aller servir un verre à la belle demoiselle à coté, celle aux cheveux de feu. Toutefois, Monica ne comprit pas tout de suite la brève expression que l'homme avait prit. Elle ignora ce détail néanmoins. Quand sa petite commande fut passée, et délivrée, elle tourna sa tête vers la jeune femme et lui fit un clin d’œil aux attraits bien … Aguicheurs.

Portant un agréable débardeur noir et un blue-jean, Mary Jane était attablée derrière le bar du rez-de-chaussée du Japan Broadway, observant avec un sourire ravi les multiples clients qui s’agglutinaient le long des tables. On leur servait des boissons, et Mary Jane en était à se demander si elle n’allait pas investir davantage, afin que ce bar devienne aussi un cabaret et un restaurant... Un cabaret serait une bonne idée, car elle avait vu qu’il y avait beaucoup d’artistes à Seikusu, et elle avait toujours aimé les cabarets. Elle commençait toutefois petit, suivant en ce sens les conseils de la propriétaire des lieux, Claudia, qui lui avait dit qu’il ne fallait pas avoir les yeux plus gros que le ventre, et laisser tranquillement son exploitation se développer. Mary Jane n’avait jamais vraiment eu le sens des affaires, elle avait un sourire éblouissant, un relationnel facile, une certaine tendance à faire la fête toute la nuit... Rien qui ne fasse très reluisant dans le CV d’une femme voulant faire des économies pour faire du profit. Le fait est que, en réalité, Mary Jane n’avait jamais vraiment été intéressée par l’argent, préférant faire ce qu’elle avait envie de faire... Même si ça finissait généralement par une catastrophe.

Dans les haut-parleurs du bar, Daft Punk et Julian Casablanca diffusaient Instant Crush, et Mary Jane se retourna vers Kenji, son barman, engagé depuis une semaine. C’était un Japonais souriant qui adorait l’Occident, et qui avait répondu à l’offre d’emploi que Mary Jane avait diffusé afin de l’aider à soutenir l’activité florissante de son night club. Le Japan Broadway avait bénéficie d’un très bon lancement, probablement en raison de sa proximité avec le lycée Mishima, le plus grand lycée de la ville. Son charme occidental plaisait à une population très cosmopolite, et comprenant beaucoup de migrants venant justement des pays occidentaux. Elle avait même bénéficié d’un article et d’une interview dans l’un des journaux locaux de la ville, un article plutôt élogieux.

« Ils sont nombreux ce soir, hein, MJ ? s’exclama Kenji après avoir secoué comme un prunier deux shakers.
 -  Ouais, ça pullule, c’est cool ! »

Mary Jane se déplaçait rapidement, commençant à reconnaître quelques visages. Il y avait essentiellement des adolescents qui venaient ici, mais elle avait constaté que des adultes venaient également parfois. La boîte se situait à côté d’un immeuble d’affaires abritant les bureaux de plusieurs sociétés, et ces derniers préféraient venir ici. D’après Kenji, le charme de MJ n’y était sans doute pas pour rien... Ce type était un flatteur né, mais elle aimait ça. Pour une fois, elle n’avait plus à sortir dans la rue en se demandant si son petit ami était en train de mourir, éventré par les cornes du Rhino, ou si elle ne le verrait pas sur le canapé, en sang, le costume déchiqueté... Ou si elle n’allait pas encore être capturée, ou si on n’allait pas lui tirer dessus... Encore un peu, et elle n’aurait même plus le besoin de prendre ses antidépresseurs ! Certes, Seikusu abritait toujours des super-héros et donc des super-criminels, mais la ville semblait plus sûre que New York... Le fait qu’elle se soit retrouvée dans une autre ville infestée d’individus dotés de capacités surnaturelles était sans aucun doute le signe que, quelque part dans le ciel, un esprit farceur se moquait d’elle, mais, pour l’heure, Mary Jane n’avait encore vu aucun malade venir pulvériser son night-club... Et il fallait bien croire qu’elle touchait du bois pour que ça n’arrive pas !

La belle rousse se déplaçait donc le long des tables, venant prendre les commandes, discutant avec les clients, certains ne se privant pas pour lorgner sur ses seins, ou sur son superbe cul. Depuis qu’elle était arrivée à Seikusu, elle n’avait encore couché avec personne. Est-ce que ça lui manquait ? En fait, elle ne se posait pas vraiment la question, pour l’heure... Mais, vu que cette dernière était peu à peu en train de revenir, il fallait croire que son corps était en train de se rappeler à elle. Se retrouver au Japon avait été un tel changement... Elle maîtrisait un peu le japonais, mais avait surtout tendance à parler en anglais, langue que, fort heureusement, les Japonais connaissaient beaucoup.

Elle retournait vers le bar quand Kenji alla la voir, avec un verre à la main, et un léger sourire rieur sur ses lèvres.

« De la part de la dame en robe rouge, là... »

Surprise, Mary regarda l’intéressée... La femme lui sourit, et Mary, étonnée, cligna des yeux à plusieurs reprises.

*Je suis sûre de ne l’avoir jamais vu…

Elle était plutôt belle... Mais bon, MJ était hétéro’ (du moins, c’est ce qu’elle croyait). La curiosité prit rapidement le pas sur sa méfiance, et elle s’avança vers elle, un sourire engageant venant se nicher sur le visage.

« Merci pour le verre, Madame ! Je m’appelle Mary Jane Watson... Et je vous souhaite la bienvenue dans mon club ! »

MJ espérait que son japonais n’était pas trop horrible à entendre.

Le petit jeu de Monica semblait commencer bel et bien. Pourtant, elle s'était demandé au dernier moment comment réagirait cette femme face à cela … Monica ne s'était même pas demandé si cette inconnue était de ce genre, ou non. Car ce qui pouvait sembler évident pour la tueuse à gage, car se basant sur sa propre personne, ne l'était pas forcément pour les autres. Elle s'en rendit compte qu'après avoir demandé son petit service au barman. Mais elle fut soulagée de voir que l'intéressée n'eut pas de mauvaises réactions. C'était déjà un bon début. Ainsi, lorsque la jeune femme s'approcha d'elle, celle-ci se tourna lorsqu'elle entendit sa voix. Elle l'avait certes aperçue depuis que son verre lui a été livré, mais ce petit jeu voulait qu'on ne devait pas regarder comme un imbécile en permanence, au risque de soulever des questions, déjà que la situation était un peu difficile pour Monica. Toutes les femmes n'étaient après tout pas forcément portées sur les femmes aussi. Et ceci, Monica en avait perdu le sens depuis quelques temps … Ce qui était un grand, très grand tort.

Cependant, ce qu'elle entendit lui fit changer de visage durant un très court instant. Venait-elle de dire "Mon club" ? Pourquoi serait-il le sien ? À moins que … C'était fort bien possible. Cette femme se tenant devant elle pouvait être la propriétaire des lieux. Ceci expliquerait la moue qu'avait fait le barman, à moins que celle-ci était à cause de tout autre chose. Quoiqu'il en était, Monica venait de tomber sur une personne ayant un liens direct avec cet établissement, et sa chance était là. Souriante à son tour, elle regardait la jeune femme dans les yeux. Son niveau de Japonais n'était pas si mal, Monica avait réussie à la comprendre en tout cas. Un bon niveau. Pourquoi parler de cela ? Car de toutes évidences, cette "Mary Jane Watson" n'était pas d'ici, pas du Japon. Ceci était à moitié vrai aussi pour Monica. Seulement son père était Japonais, sa mère étant italienne, ce qui expliquait son nom et ses traits moins typés. Ainsi, jouant sur le rôle de la femme polie et bien éduquée, Monica répliqua aussitôt. "Oh, cet établissement est donc bel et bien le votre ? Je dois dans ce cas vous féliciter, vous avez fait un très beau travail …" Dit-elle en longeant du regard la salle. "Ravie de faire votre connaissance en tout cas, Mary Jane. Moi c'est Monica Leone. Et quant à ce verre … C'est la moindre des choses pour quelqu'un d'aussi sympathique."

Les présentations étaient à présent faites. Il fallait toutefois avancer, car la membre des "Dragons" avait un but précis en ce soir. Si Mary Jane était belle et bien la propriétaire des lieux, ou bien avait un lien avec, c'était la bonne personne envers qui s'adresser. Il fallait trouver le moyen de lui tirer les informations dont elle avait besoin à présent. Comment la retenir et parler avec ? Si cela se trouvait, elle avait bien d'autres choses à faire. Monica devait trouver le déclic. "Hmm … Votre visage me rappel quelqu'un. Le miens ne doit pas vous être familier en revanche, je me trompe ? Enfin …" Monica tournait autour du pot et ça pourrait potentiellement faire échouer ses plans. Elle devait trouver quelque chose pour retenir son attention. Une idée lui vint à l'esprit, bien qu'elle doutait que cela fasse effet. "J'ai souvent entendu parler de vous et justement, de ce club. Vous savez, les lycéens, l'internet … Ça ne doit pas être facile tout les jours pour vous à devoir gérer tout ceci, n'est-ce pas ?" Dit-elle avec un large sourire amical. La tueuse voulait taper la causette dans un premier temps, jusqu'à ce que le sujet vienne. Une technique passive, mais qui pourrait s'avérer payante, si tout fonctionnait bien. Elle fit un signe au barman afin que celui-ci lui resserve à boire, de quoi la mettre un petit plus dans l'ambiance …

Cette Japonaise était vraiment bien foutue. Mary Jane n’aurait su dire pourquoi, mais elle trouvait que les femmes asiatiques avaient un petit truc en plus que les Occidentales... La forme de leur visage, sans doute, qui paraissait un peu plus juvénile, un peu... Un peu mieux. Et puis, il fallait aussi dire que les Japonais avaient une meilleure gastronomie, bien plus équilibrée et plus saine, que les Burger King et les FKC américains. Cette femme était vraiment bien conservée, et MJ se surprit à y songer... À se dire qu’elle était belle. Depuis qu’elle était là, à Seikusu, elle avait vu beaucoup de couples lesbiens, ce qui, en soi, l’avait surpris. On disait le Japon très conservateur, mais, par rapport à ce qui se faisait aux Etats-Unis, où l’homophobie était encore très répandue, le Japon n’avait pas ce puritanisme ancestral. Certes, c’était un pays très conformiste et très conservateur, mais elle avait pu voir bon nombre de couples de même sexe, généralement des lycéens, s’embrasser à des tables. Ils ne s’en cachaient pas, et ne semblaient même pas craindre le regard des autres. Cette mentalité l’avait étonné, et elle commençait à en ressentir les effets secondaires... Surtout face à des jolies femmes.

*Pourtant, ce n’est pas comme si j’avais déjà été privée de la vue de belles femmes là d’où je viens...*

Être la petite amie de Spider-Man l’avait amené à rencontrer un certain nombre de femmes qui faisaient tourner la tête de n’importe quel homme : la Chatte Noire, pour commencer, ou encore Susan Storm. Curieusement, elle ne s’était jamais sentie attirée par elle, et, avec le recul, MJ attribuait surtout ce sentiment au naturel sentiment de dissociation entre elle, femme normale, et des femmes dotées de capacités surnaturelles. Et puis, elle pouvait toujours se prétendre en couple. Maintenant, les choses étaient un peu différentes. Elle pensait encore à Peeter, souvent avec regret, et puis elle se rappelait tous les à-côtés de cette vie fantastique... Les maniaques cherchant à la tuer une fois par semaine, toutes ces soirées d’inquiétude quand son amant e revenaient pas, et ce sentiment de culpabilité qui vous envahissait à chaque fois que vous étiez paisiblement en train de dormir tandis que votre super-fiancé était en train de se battre contre les tentacules métalliques du Docteur Octopus... Et ce sans parler encore de la nécessité permanente de ne rien dire qui pourrait compromettre votre situation avec lui. Il fut un temps où elle supportait tout ça, toute cette pression, où elle se disait même que c’était fun, comme avoir un amour secret... Mais maintenant... Maintenant, les choses étaient différentes. Elle avait envie d’oublier cette ancienne vie, elle avait envie de penser à autre chose, et son esprit se focalisait donc sur cette femme.

Oui, MJ pouvait taper un brin de conversation avec elle...

*...Voire plus si affinités* souffla une petite voix perverse dans sa tête.

MJ choisit de s’asseoir sur un tabouret, regardant la femme, et lui répondit, pêle-mêle :

« J’ai fait un peu de télé il y a quelques temps, vous avez peut-être regardé l’un de ces films... Dans un moment de solitude ou de désespoir profond... »

Un sourire espiègle sur les lèvres, elle précisa le fond de sa pensée :

« C’était des nanars... J’ai arrêté d’y tourner quand j’ai compris que ma plastique intéressait plus les producteurs que mes talents, et qu’il était très aléatoire de se faire un nom à Hollywood sans être pistonnée par quelqu’un. À la place, j’ai choisi d’aller voir ailleurs, de voyager très loin. Une amie a acheté ces locaux, et m’a proposé de l’aider à en faire une boîte de nuit. Techniquement, je ne suis pas la propriétaire, mais l’exploitante... Cependant, c’est bien moi la directrice... Alors, merci pour ton compliment, c’est très sympa. »

Ouais, elle s’en sortait bien avec le japonais. MJ était une battante, une femme intelligente... Suffisamment intelligente pour être partie vivre avec un super-héros !  En tomber amoureux était sans doute la pire épreuve de sa vie, mais il fallait bien en faire, parfois.

« Quant à gérer ça... Honnêtement, je m’en sors très bien, je n’ai pas à me plaindre. »

Gérer une boîte de nuit, après la vie qu’elle avait eu à New York, c’était clairement de la rigolade... Et sans doute faudrait-il aussi qu’elle cesse de continuer avoir New York en tête. Comment la nouvelle MJ était-elle censée éclore si l’ancienne continuait ainsi à se rappeler à elle ?

« Malheureusement, je crois n’avoir pas entendu beaucoup de choses sur toi... Qu’est-ce qui t’a poussé à venir au Japan Broadway ? Je suis toujours très curieuse quand il s’agit de mes affaires ! J’espère qu’on ne fait pas une mauvaise réputation de mes murs en douce... »

Un peu d’humour, ça ne faisait jamais de mal !

Tout se déroulait bien pour le moment. Monica avait réussi à faire engager une conversation et il semblerait que Mary Jane soit prompt à discuter. Cela ne pouvait qu'être bon pour les affaires. L'infiltrée observait la jeune femme au fur et à mesure que celle-ci parlait, la scrutant dans ses moindres détails visible. Elle était plutôt distinguée et ce qui était sûr, était qu'elle disposait d'un certain charme. Peut-être était-ce un tout, ou un détail particulier qui avait échappé à la vue de Monica. Quoiqu'il en était, il serait mentir de dire que cette femme ne plaisait pas à Monica. Cette dernière avait vu des filles parfois très jolie, et pour certaines raisons, n'avait pas pu aller plus loin. C'était un peu frustrant, mais il fallait se dire qu'elle n'avait pas que cela à faire, il n'y avait pas que ça dans la vie … Mais ce soir ? Serait-ce différent ? Seul le temps allait le dire, car pour le moment, elle n'avait aucune information. Un petit plan se montait dans sa tête ; s'il fallait obtenir des informations sur les clients ayant été ici il y a quelques jours, il fallait d'une certaine manière obtenir la confiance de Mary Jane, ou du moins, sa sympathie.

Monica l'écoutait avec intérêt, cela se voyait même dans ses yeux. Elle écoutait ce qu'elle disait et s'y intéressait, après tout, c'était toujours bien d'en savoir plus. Elle répondit à sa dernière question concernant la gestion de ce club, et fut rassurée d'entendre que ce n'était pas si difficile que cela. À ce qui avait été dit, Mary Jane n'était en fait que l'exploitante et non la vraie propriétaire. Un détail qui importait peu à présent, car même étant seulement exploitante elle pouvait avoir accès aux données que Monica voulait. Ainsi, cette dernière prenant une gorgée du verre qu'elle avait commandé, ne pu que lâcher un petit rire cristallin quand elle entendit la question de Mary Jane. Lui faisait-on de la mauvaise réputation ? Bien que ceci était de l'humour, sans doute, la question était pertinente. L'agente des "Dragons" songea un moment puis décida de rétorquer. "On m'a parlé de cet endroit, comme quoi c'était LA boite du moment, qu'elle était branchée et que l'ambiance y était au rendez-vous. J'avais une envie, et spontanément, je suis venue ici, pour essayer. Et je dois dire que pour le moment, je ne suis pas déçue. La clientèle est parfaite, l'ambiance est au point … et le staff est des plus agréable." Dit-elle en regardant spécialement Mary Jane, avec un air presque coquin.

Même si les choses allaient pour le mieux, il fallait continuer dans cette lancée. Mary Jane semblait loquace et ce n'était que pour le plus grand plaisir de Monica. Cette dernière avait à la fois envie de finir vite sa mission, mais aussi de s'amuser comme si de rien n'était. Et plus précisément, elle avait envie de s'amuser avec cette femme. Pourquoi ne pas passer toute la soirée avec elle ? Si elle le souhaitait bien sur. "Hmm … Deux verres m'ont suffit à m'échauffer. J'ai rudement envie de danser mais le faire seule, c'est … Pas très amusant. Je sais que tu dois sûrement avoir beaucoup de boulot mais, ça me ferait très plaisir d'avoir la directrice en personne à mes cotés ne serai-ce que pour quelques minutes. J'ai entendu dire que la boite de nuit se situait à l'étage, ça te dirait ? Aller, ça ne te coûtera rien et ça te détendra un peu." Dit-elle avec son plus beau sourire, en donnant une tape amicale sur le genoux de Mary Jane.

Monica était réellement dans le bain. Elle se souvenait de ses multiples soirées dans des night club, cette folie qui la gagnait à chaque fois. À cet instant, elle avait envie de s'amuser, de bouger. Mais elle avait aussi envie de le faire avec Mary Jane, c'était d'une part un moyen de se rapprocher et donc de mieux pouvoir appréhender la suite, mais aussi un moyen de ne pas rester seule. D'une manière générale, c'était toujours mieux de jouer à deux, que tout seul.

MJ esquissa un sourire devant le compliment de cette mystérieuse – et fort belle – femme. « LA » boîte du moment... Il fallait bien admettre que c’était flatteur, même si une telle tournure de phrase signifiait que le Japan Broadway finirait par sombrer dans l’oubli... MJ se contenta cependant de ce que cette phrase signifiait principalement, et qui confirmait les différents retours qu’elle avait reçu : son entrée en ville s’était très bien passée. Elle avait de nombreux clients, et, chaque soir, des clients supplémentaires arrivaient. Difficile de dire, pour l’heure, ce qui marchait bien. Le Japan Broadway avait son propre site Internet, et les quelques avis laissés pour l’heure saluaient le choix d’une playlist mélangeant l’Occident et l’Orient, alternant entre divers genres musicaux, comme la J-Pop, mais aussi d’autres styles européens : rock, techno, dance... Il y avait de tout, afin d’essayer de satisfaire l’ensemble de la clientèle, et, surtout, il y avait du monde. C’était comme un cercle vertueux. Plus il y avait de monde, et plus les gens venaient. La personne gérant le site Web, et qui filtrait les avis, avait cru bon de ne pas préciser à MJ que certains avis laissés concernaient le postérieur de la responsable du club.

La femme était quasiment en train de la draguer, hey ! MJ sourit devant les compliments qu’elle lui versait, voulant danser avec elle à l’étage. La belle rouquine hésita un peu, se mordillant les lèvres. Si elle était raisonnable, elle refuserait, afin de se concentrer sur la gestion de la clientèle, et que Kenji ne soit pas débordé... Mais, si elle était raisonnable, elle n’aurait jamais pris ses valises pour arriver au Japon, si loin de New York, si loin de son ancienne existence. Elle alla même jusqu’à donner une tape amicale sur sa jambe, et MJ hocha la tête, après un bref regard vers Kenji.

« Okay, ça marche ! Ça me fera du bien, à moi aussi. Tu me suis ? »

MJ se retourna rapidement, après un sourire, et s’avança, son jean moulant ses fesses de la plus insolente des manières. Qu’est-ce qui lui arrivait ? Pourquoi est-ce que le sourire de cette femme la hantait, revenant dans son esprit ? Elle s’avançait vers l’escalier intérieur, dans un coin, menant à l’étage. En tant que grande spécialiste des night clubs et des discothèques, MJ avait longuement réfléchi sur l’agencement interne du club. Fallait-il faire une sorte de hall commun avec seulement le plafond, et rien entre le premier et le dernier étage, si ce n’est de longues mezzanines, ou opter pour une succession d’étages ayant chacun un thème différent ? Elle avait fini par opter pour cette seconde solution, mais en faisant en sorte que tout reste dans le même lieu. Les escaliers se trouvaient ainsi dans la salle principale, et non dans un couloir annexe.

En arrivant à l’étage, elles furent rapidement accueillies par de la musique occidentale : les Black Eyed Peas chantant I Gotta Feeling sous une lumière stroboscopique. La piste de danse se trouvait au centre, et il y avait un autre bar à l’étage, tenu par un autre employé.

« Au fait, tu t’appelles comment ?! » demanda MJ en haussant le ton et en rapprochant son visage de son oreille, afin qu’elle puisse l’entendre.

Le choix de recourir aux Black Eyed Peas était assez stratégique, car c’était un groupe très populaire au Japon. De manière générale, pour marcher au Japon, il fallait tout de même avoir une playlist susceptible de leur plaire. La musique était plutôt calme, rien à voir avec ce qu’elle avait pu entendre dans certaines boîtes de nuit underground. Sa main se saisit de celle de la femme, et elle la guida dans la faune, au milieu de corps en transe et en sueur,

Comme au bon vieux temps... Sans que le toit n’explose en plein milieu de la danse pour mettre fin à ce moment. MJ et Monica se retrouvèrent ainsi au milieu des gens, et MJ se laissa aller, laissant la musique s’emparer d’elle, et prendre possession de son corps.

La soirée s'annonçait des plus amusantes. Il fallait dire que Monica prenait parfois quelques petits risques, comme celui d'avoir invité MJ à danser, avec en sus une tape sur la jambe. La séduction était un jeu pour elle, c'était le genre de femme qui n'hésitait pas à utiliser ses charmes/atouts pour parvenir à ses fins. Il n'y avait qu'à voir comment elle était habillée ce soir-là pour deviner qu'elle était prête à mettre toutes les chances de son coté. Et il suffisait aussi de voir comment elle regardait la gérante une fois que celle-ci eut accepté son offre. Un regard des plus félin, criblés de significations qui en disaient long sur ses réelles intentions. Finissant son verre dans une dernière traite, elle sourit une dernière fois à la belle rousse puis étant un peu en condition grâce à ce qu'elle venait d'ingurgiter, tapa dans ses mains suivit d'un "Aller, je te suis !". Monica commentait à réellement apprécier la tournure des choses. Lorsqu'elle se leva à la suite de MJ, la tueuse eut tout le loisir d'apprécier la vue qui s'offrait à elle. Ce fessier moulé dans ce jean, chancelant ainsi devant elle … Dur de ne pas y jeter un œil. Pourtant, Monica faisait en sortes de ne pas s'attarder sur ces détails, non pas qu'elle avait de la retenue, mais qu'elle ne voulait pas briser son 'alibi'. C'était un peu hypocrite dans le sens où c'était dans ce genre d'endroit où l'on faisait le plus ce genre de choses. Cependant, plus elle y pensait et regardait, plus une envie la prenait … Cette femme avait décemment un charme certain qui fonctionnait sur Monica.

Quand les deux femmes arrivèrent à l'étage, l'agente des "Dragons" fut très vite emportée par la musique. Un morceau qu'elle connaissait, et aimait aussi. Voir tout cette foule se mouvoir au rythme du son avait de quoi donner encore plus envie de s'y plonger, et de profiter de ce moment. Avant ceci, Monica entendit toutefois Mary Jane lui demander son prénom, tout en rapprochant son visage. Le bruit était fort et il fallait presque hurler pour se faire entendre. Toutefois, cette proximité permettait à Monica de ne pas s'esquinter la voix et de lui dire son nom. Rapprochant sa bouche de son oreille, l'effleurant presque avec (Ce qui était voulu), la jeune femme le lui dit. "Monica … Mais ce n'est en tout cas pas plus jolie à entendre que Mary, je trouve." Dit-elle avec un clin d’œil. Ainsi les deux femmes connaissaient chacune le prénom de l'autre. Ce qui était bien en soi. MJ prit la main de Monica et l'emporta avec elle dans la foule. Les choses sérieuses allaient pouvoir commencer. Monica se laissait emporter par la musique, la laissant jouer de son corps à son rythme, l'animant avec une vigueur envoûtante. Les premières minutes s'écoulèrent normalement, la jeune femme profitant de ce célèbre titre pour bien se mettre en condition. Sauf que, rapidement, la belle profita du fait que tout le monde était serré pour se coller d'avantage à MJ. Elle la regardait d'un regard des plus taquin, trémoussant son corps progressivement au rythme du sien, au fur et à mesure qu'elle se collait à elle. Il ne fallait pas qu'elle aille vite, sinon … Ça pourrait peut-être tourner au vinaigre.

La finale du titre arriva enfin, et alors que la foule, plus ensorcelée que jamais, s'agitait d'avantage, Monica redoublait d'efforts. Son corps moulé dans sa robe se mouvait tel un serpent, en des mouvements suivant le rythme, et surtout, suivant celui de MJ qui était collée à elle à présent. Monica se laissait à la fois aller à la musique et à l'ambiance, mais aussi à l'appel de son corps qui semblait aimer cette proximité avec celui de MJ. Restait à savoir si cette dernière appréciait, aussi ? Pour être plus dans le jeu, Monica n'avait pas hésité à placer ses mains sur les hanches de la jeune femme pour mieux suivre ses mouvements, mais surtout et pour être honnête, pouvoir prendre en main ces formes si langoureuses.

Monica lui souffla son nom sur un ton sensuel, et MJ, avant de l’emmener danser, s’en était pincée les lèvres, ressentant un inexplicable frisson, qui l’amena encore à se poser des questions sur ses orientations sexuelles... Puis, ensuite, la musique s’appela à elle, avec cette force typiquement artistique : vous évader. Beaucoup de gens se demandaient parfois quelle était la fonction sociale de l’art, à quoi servait le fait de faire des tableaux. Une réponse préliminaire, et fausse, était de considérer que l’art se devait de transmettre une certaine forme de beauté. D’autres réponses, se voulant plus affinées, soutenaient, au contraire, que l’art servait à exprimer une vision de l’artiste sur le monde, que cette vision soit poétique, romantique, historique, philosophique, ou politique. MJ le pensait très sincèrement, car, après être sortie du lycée, elle avait suivi des cours artistiques, où la question de la nature de l’art se posait parfois, donnant lieu à des brainstorming où chacun y allait de sa propre définition. Or, pour MJ, définir l’art était en réalité très facile, sans avoir à partir dans de longs débats philosophiques ou des considérations socioculturelles relevant plus de la masturbation intellectuelle que de la véritable réflexion. L’art, c’était la force qui vous permettait de vous évader, de penser à autre chose. L’art, c’était ce tableau que vous regardiez sans penser à rien d’autre, sans penser à votre compte en banque qui rapetissait, sans penser à votre gosse qui venait de se foirer à son dernier examen. L’art, c’était regarder au cinéma un film de deux heures avec des grosses explosions. L’art, c’était une parenthèse... Et l’art, et bien, c’était danser sur une piste de danse dans une espèce de synergie collective sous l’air des Black Eyed Peas avec une fille sexy qui se frôlait à vous.

I Gotta Feeling se lançait, Fergie donnant la réplique à will.i.am. La musique se poursuivait tranquillement, et MJ était ailleurs. Là, elle n’était plus la responsable du Japan Broadway, cherchant comment maintenir la clientèle et remplir ses caisses, ou l’ancienne amante d’un super-héros craignant perpétuellement de se faire agresser dans la rue par un malade mental en costume bariolé. Là, elle était une simple femme, cette éternelle adolescente aimant sortir en boîte, et elle dansait avec Monica, remuant la tête en faisant virevolter ses cheveux, tournoyant sur elle-même. Elle ne suivait aucune chorégraphie particulière, voulant du son, voulant s’abandonner encore plus. C’est ce que la partie finale de la musique lui offrit, quand tous les instruments s’emballaient. Monica la tenait par les hanches, et MJ la laissait faire, tournoyant devant elle, éblouissante, flamboyante dans les lumières stroboscopiques, qui se déchaînaient. Noir. Photographie blanche donnant l’impression de figer la scène pendant quelques secondes. Noir. Nouveau flash blanc. Tonight’s gonna be a good, good night… Noir. Fondu au blanc sur les hanches de MJ pivotant sur elle-même, contre Monica. Ses fesses heurtaient parfois d’autres culs, son corps se frottait à d’autres. Certains adolescents la mataient en sifflant, s’attirant parfois des coups de coude désapprobateurs des minettes se tenant avec eux. Elles portaient des cheveux flashys, des teintures spéciales qui les rendaient fluorescents.

La musique se termina, et MJ poussa un cri de joie en se serrant instinctivement contre Monica :

« Woow, c’est super ! »

Voilà tout à fait le genre de trucs qui lui manquaient dans sa vie ! Elle ne devait plus avoir peur de la nuit, elle ne devait plus craindre la vie nocturne. Elle n’était plus à New York, elle n’était plus dans cette ville de dingues où elle avait fini par devenir paranoïaque. Elle était à Seikusu, elle était au Japon, ce pays si asymétrique, si incompréhensible pour le commun des mortels. Elle ne devait pas paniquer, elle ne devait pas s’angoisser inutilement.

« On continue ?! demanda-t-elle. Tu es une excellente partenaire ! »

Le rythme s'emballait à toute allure. Les lumières stroboscopiques s’affolaient elles aussi, plongeant la foule tantôt dans la lumière, tantôt dans les ténèbres. Ceci avait un drôle d'effet, créer des flash qui figeait un moment à chaque fois. Monica se balançait dans tout les sens, laissant faire son corps. Sa tête était emportée par la musique et son rythme effréné, mais ceci ne l'empêchait guère de rester plus ou moins concentrée sur MJ. Tenant celle-ci par les hanches, elle n'hésitait pas à se frotter à elle, celle-ci tournoyant sur elle-même, contre l'agente. Monica avait un déhanché qui en pouvait presque faire pâlir toutes ces minettes de lycée aux alentours, qui n'avaient que pour avantage d'êtres très jeunes. La tueuse esquissait un sourire tout au long de la danse, de satisfaction. Tout marchait comme sur des roulettes et au bout de la soirée, elle savait qu'il allait être probable qu'elle puisse enfin obtenir ce qu'elle voulait, ces renseignements si précieux. Toutefois, une partie d'elle-même la contredisait. Et pourquoi ne profiterait-elle pas juste de la soirée et de la compagnie de MJ au lieu de cette stupide mission ? Elle aurait, après tout, tout le temps d'y plancher dessus après par bien d'autres moyens. Plus elle y pensait, plus elle trouvait MJ si électrisante, si attirante. Il était clair que Monica commençait à avoir un petit faible.

La musique finit par s'arrêter et ce fut dans un vacarme mélangeant cri et sifflements que Monica fut quelques peu surprises en voyant MJ la serrer. Elle semblait avoir réellement apprécier le moment, et avoir tout aussi apprécier la compagnie de Monica. Une excellente partenaire ? Voila bien des termes qui pouvaient facilement s’interpréter d'une certaine façon dans son esprit corrompu … Elle était une excellente partenaire dans bien d'autres domaines. Sans qu'elle y réfléchisse, Monica refusait pour le moment de desserrer la jeune femme, ayant passer ses bras tout autour de sa taille. Son regard s'était planté dans le sien, un sourire malicieux aux lèvres l'animait d'une certaine curiosité à son égard. "Tant qu'on peut, on le fait !" Lui répondit-elle. Ce qui signifiait qu'elle voulait belle et bien continuer de partager ces moments avec elle. Cette grande proximité à ce moment, les deux femmes serrées l'une contre l'autre excitait Monica. Elle devait cependant se maîtriser un peu sinon le 'cobra' résidant dans en son entrejambe pouvait se réveiller. Et là, si MJ le sentait, un vrai problème pouvait se poser. Ce n'était pas vraiment commun de croiser des femmes ayant ce genre d'attributs appartenant normalement aux hommes … D'autant plus que Monica, à l'instar de beaucoup de futanaris, n'avait plus aucune trace de son attribut d'origine qui était féminin. Cela risquait d'être un peu déroutant.

Finissant par la lâcher doucement, faisant glisser ses mains sensuellement sur ses hanches, Monica profita de la courte pause pour rajuster sa robe au niveau de sa poitrine et de ses jambes. Au moindre grand mouvement le bas remontait, mais il fallait dire que Monica, n'ayant aucune pudeur, avait tendance à aimer que son corps soit le plus exposé que possible. Toutes ses jambes jusqu'à la strict limite de son fessier étaient à nues, sa poitrine l'était un peu moins mais le moulage de cette robe était si importante que l'on percevait presque tout les détails. Reportant son regard sur MJ à nouveau, Monica lui adressa un sourire.

"Tu n'as pas trop chaud avec ce jean et ce débardeur ?" Dit-elle.

MJ pouvait danser toute la nuit. Elle ne comptait plus le nombre de nuits blanches qu’elle avait faite quand elle était lycéenne ou étudiante, filant avec ses copines pour de folles nuits... Et elle n’avait jamais fini ces soirées en se faisant sauter par un type inconnu contre un mur, contrairement à d’autres de ses amies. Difficile à croire, quand on la connaissait, quand on voyait son engouement et le fait qu’elle soit très énergique, mais Mary Jane avait toujours eu une mentalité assez pudique vis-à-vis du sexe. Elle avait eu assez peu d’amants au cours de sa vie... Trop peu, selon elle, et, après des années avec un seul mec, elle espérait bien pouvoir passer le cap... Ce n’était pas qu’un pur besoin physique de faire l’amour, il y aurait aussi quelque chose de symbolique et de fort dans l’idée de coucher avec une autre personne... Une personne autre que Peter Parker. Ce serait une manière de s’éloigner davantage de son ancienne vie, de voler de ses propres ailes, et d’oublier encore New York... Et, dans son esprit, elle se demandait si cette Monica ne serait pas une bonne solution. S’initier aux femmes, n’était-ce pas, là aussi, une autre manière de s’évader, de se forger une nouvelle existence ? Elle n’avait jamais été homophobe, et, à Los Angeles, elle avait rencontré son lot d’homosexuels pour se convaincre que, derrière leur excentricité, ils formaient des gens tout à fait normaux.

*Et puis, la vie est pleine de nouvelles expériences...*

Mary Jane n’avait jamais eu d’expérience homosexuelle, mais elle mentirait en disant qu’elle n’était pas intriguée. C’était une femme curieuse, suffisamment curieuse pour avoir fini par apprendre que le petit lycéen timide et brillant en chimie se baladait le long des toits de la ville dans un pyjama rouge et bleu. La danse l’aidait à avoir les idées un peu plus claires, à se libérer. Elle n’avait jamais vraiment été timide, plutôt du genre à foncer, et à avoir tout ce qu’elle voulait avec son sourire éblouissant. Elle vit ainsi Monica remettre en place sa robe, et loucha involontairement sur son décolleté, un geste visuel que la Japonaise pourrait sans doute percevoir. Elle n’était pas naïve, MJ, et elle avait bien vu que Monica se collait à elle.

Un sourire éclaira ses lèvres suite à la question de Monica, une question qui était tout sauf innocente. La musique allait bientôt repartir. C’était l’introduction de cette dernière, des notes basses pour une musique tout en douceur, comme si le DJ était de mèche avec une force sexuelle pour que MJ se colle à cette femme : Touch, des Daft Punk. Pas vraiment une musique qui bouge beaucoup, mais un rythme lancinant, poétique, et entraînant. Une musique parfaite pour des mouvements plus lents, plus sensuels. Mary Jane tendit ses mains, et les enlaça autour du cou de la femme. En soi, séduire une fille était plus difficile qu’un mec. Pour un mec, il suffisait de se frotter un peu contre lui, et d’approcher son bassin du sien, puis de sentir la révélatrice petite bosse pointant à hauteur de son bassin. Ici, il n’y avait rien, et elle allait devoir faire avec.

« Si je te disais que oui, tu te proposerais de me les retirer ? » demanda-t-elle.

Touch était avant tout une musique sensorielle. Il y avait très peu de mots pour un long morceau, une musique faite pour rêver, faite pour s’évader. Après la longue introduction de Paul Williams, la musique rentrait dans un long passage musical, un passage féérique pendant lequel les lumières stroboscopiques s’éteignirent, au profit de lumières plus multicolores, donnant l’impression de flotter dans un rêve, dans une expérience sensorielle futuriste et enchanteresse. Touch, considéré par certaines mauvaises langues comme le seul morceau valable de « Random Access Memories », convenait tout à fait à ce jeu romantique et sensuel que MJ était en train de faire avec Monica.

Pour le coup, MJ était plongée dedans. Quand les chœurs répétèrent à tue-tête « Hold on, love is the answer », elle oscillait entre ses souvenirs, qu’ils soient réels ou fantasmés. Son premier baiser avec Spider-Man, dans une ruelle sous la pluie, elle dévoilant la moitié de son visage sous le masque pour l’embrasser, tous les bons moments passés auparavant... Et, comme si la musique lisait dans son esprit, les paroles fournissaient des réponses à ses questions... « I need something more », lâchait Williams sur un soupir, sur un ton final. Elle aussi, elle avait besoin de quelque chose de plus.

Avec la fin de la musique, MJ se pencha alors vers Monica, un peu plus grande qu’elle, et murmura dans le creux de son oreille :

« Je dois te prévenir... Je n’ai encore jamais couché avec une femme. »

MJ pouvait prendre des risques, mais, honnêtement, elle ne voyait aucune raison qui conduirait une femme à venir lui demander de danser, et à lui demander, en toute innocence, si elle n’avait pas trop chaud dans ses habits... Non, les indices étaient trop forts pour que ce soit juste l’imagination de MJ.

Monica n'était, d'ordinaire, pas si réservée et passive que cela. Si l'on compare à bien d'autres fois, on pourrait presque croire que pour l'instant présent, elle est la plus sage des filles. D'habitude elle est plus directe, plus acerbe, plus … Malsaine. Ce n'était clairement pas une femme prenant son temps pour les choses et surtout quand il s'agissait de sexe. Mais là elle était en mission, les règles du jeu changeaient. La méthode douce finirait par payer, se disait-elle. Cela lui rappelait vaguement ses premières fois où seulement à cette époque elle déployait patience et efforts. Elle était encore très jeune de tout ce domaine, et surtout, maladroite. Elle se souvenait encore de sa première fois qui était … Un peu hasardeuse. Comme la plupart des premières fois, cela dit. Par contre, ses premiers pas avec une partenaire femme furent nettement mieux. C'était comme si elle était plus à l'aise à l'idée de faire l'amour à une femme qu'à un homme. Peut-être parcequ'elle était elle-même une femme et savait par conséquent comment s'y prendre. Quoiqu'il en était, Monica était pour le moment aux anges. Sa petite question n'avait rien d'innocent et MJ l'avait comprit. Alors qu'une nouvelle piste commença, la jeune femme enlaça le cou de la Japonaise.

MJ déclara, ou plutôt demanda, si Monica se proposerait si elle disait oui. Voila qui était fort intéressant. Cela surprit un peu l'agente qui ne s'attendait pas à cela, du moins pas aussi tôt. Mais comme la belle était de nature impatiente et capricieuse, voir que tout s’accélérait ne fit que la réjouir. Un large sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle entoura toute la taille de MJ avec ses bras, pendant toute la musique. Elle ne connaissait pas ce morceau cela dit, et l'écouter était donc une belle surprise. C'était assez bien dans l'ambiance et le thème, surtout celui régnant à présent entre les deux femmes. "Je commencerai même par ce débardeur …" Répondit-elle sensuellement. Deux amantes, l'une dans les bras de l'autre, sur le point de s'apprécier d'avantage et surtout, de plus près. Monica ne la quitta pas des yeux un seul instant durant le morceau. Elle avait remarqué que auparavant, MJ n'avait pas hésité à estimer son décolleté quand l'agente le réajustait. Visiblement sa poitrine était à son goût, elle n'allait pas être déçue dans ce cas.

Alors que la fin du morceau sonna, Monica eut un frisson en entendant MJ lui susurrer au creux de son oreille qu'elle n'avait jamais encore essayer la chose avec une femme. Voila une bien belle surprise. Monica aimait particulièrement ce genre de femme, qui découvrait pour la première fois les plaisirs avec une partenaire du même sexe. L'air de Monica se voulait désireux, elle voulait MJ maintenant et tout de suite. Ses mains dérivèrent bientôt de ses hanches vers son fessier, délicatement, passant dessus lentement, prenant son temps. "Dans ce cas, ça sera mon petit plaisir de te faire découvrir ça …" Dit-elle doucement. Et elle avait l'intention de lui offrir un très rapide aperçu dès maintenant. Son visage s'éclaircit, se rapprochant de celui de MJ doucement, prenant le temps de voir comment elle réagissait, comment elle appréhendait. Ses lèvres rouges et pleines effleurèrent bientôt celles de MJ, puis esquissant un dernier sourire, vint les coller définitivement aux siennes en un doux et savoureux baiser. Le succulent instant dura un peu, Monica profitant au maximum de ce premier contact chaleureux pour y mettre tout son cœur et sa douceur. Ses douces lèvres se mêlaient à celles de MJ, déposant même un peu de son rouge dessus. Elle avait même fermé les yeux durant tout ce temps, mais les rouvrit quand tout se termina. Un baiser sensuel, à la limite du langoureux dans lequel Monica y avait mit beaucoup de son être … Eh, il fallait bien faire bonne impression dès la première fois, après tout. Retirant tout aussi doucement son visage, pinçant une dernière fois les lèvres de MJ avec les siennes, Monica tenta de voir sa réaction.

"Alors ? Cela t'as-t-il donné un bon aperçu ?" Pour MJ elle était impatiente de savoir, mais pour elle tout était clair. Elle voulait MJ plus que tout à présent, et ce baiser n'avait fait que l'exciter d'avantage. Elle avait envie de la rendre folle … Elle avait beaucoup trop d'envies à cet instant. Cet énorme appétit était en partie dû à son futarasite, cela dit. Mais, elle faisait tout pour le contenir. D'ailleurs, au moment du baiser elle ne pu malheureusement retenir son curieux serpent de commencer à s'éveiller … Elle espérait que Mary Jane n'avait pas encore remarqué ni sentit la bosse s'étant formée dans ses dessous, qui ne faisait que s’accroître désormais. "Hmm … Si tu as un bureau ou un endroit où nous serons, disons … En toute intimité, je te suis."

Ce baiser fut l’épreuve du feu. MJ l’attendait, mais elle savait que ce n’était pas elle qui pourrait le donner, car elle ressentait encore comme une certaine réserve, liée au fait qu’elle était en train de brancher une personne qu’elle ne connaissait pas vraiment, et aussiau fait que c’était une femme. Ce baiser était crucial, car ce n’est que là qu’elle saurait clairement si cette attirance qu’elle pensait ressentir pour le beau sexe était un fantasme issu de son imagination, ou, au contraire, un désir lancinant et inconscient qui n’avait encore jamais eu l’occasion d’éclore aux Etats-Unis. Elle avait donné à Monica suffisamment de signaux pour allumer un feu de forêt, et, quand cette dernière posa ses mains sur ses fesses, MJ frissonna, et entrouvrit les lèvres. La respiration de Monica se mélangea à la sienne, et le baiser scella leurs lèvres, au milieu de la foule. Mary Jane n’entendit même pas les accords et les accents venant du morceau supplémentaire qui se lançait. Ses bras autour du cou de Monica raffermirent leur prise durant cet échange buccal.

Et bien, ma foi... Comment le résumer en un simple mot ? Ah, si, MJ avait une idée ! C’était... Et bien, c’était délicieux, voilà ! S’il fallait trouver un mot qui convenait, ce serait celui-là. MJ sentait contre sa poitrine les seins de Monica, formant de curieuses bosses contre lesquelles sa poitrine s’enchevêtrait, et, outre ça, Monica avait une bouche magnifique. Ce baiser était superbe, extrêmement sensuel, une bouche bien différente de celle de Peter, ou des autres mecs qu’elle avait pu embrasser. Plus... Plus glissante, pour ainsi dire, plus tendre, plus... Trouver le mot exact était difficile, car il s’évadait de l’esprit de MJ. Tandis que David Guetta se lâchait, Monica lui demanda ensuite, après ce baiser, s’il n’y avait pas un endroit plus discret, comme son bureau... MJ aurait pu accepter, mais elle se disait que venir coucher dans son bureau était vraiment un trop gros cliché, et ce surtout que son appartement était juste au-dessus. Inviter une femme chez elle, de la part d’une ex-new-Yorkaise proche d’un justicier, était probablement la preuve la plus flagrante que MJ voulait sortir de ce sentiment de paranoïa qui avait peu à peu fini par s’instaurer en elle à chaque fois qu’elle sortait de chez elle, cette petite voix inquiète qui vous disait que le caissier louchant un peu trop sur vous n’était pas simplement occupé à mater vos nibards, mais qu’il voulait plutôt vous kidnapper, et faire un snuff movie avec elle dans sa cave.

Plus étonnant, MJ avait senti quelque chose de familier contre son bassin... Mais elle chassa cette idée en s’écartant de la femme, tenant Monica par la main, un sourire sur le coin des lèvres.

« Ouais, je connais un endroit comme ça... »

Kenji et les autres pouvaient gérer le club pendant une heure ou deux, et ce baiser avait clairement permis à MJ d’établir le constat suivant : elle avait le cul en feu. Son organisme diagnostiquait un manque chronique et dangereux d’activités sexuelles... Ce qui était probablement la raison pour laquelle elle avait cru sentir un sexe en érection entre les cuisses de cette femme.

*Une femme membrée, et puis quoi encore... MJ, tu n’es pas au Brésil !*

La jeune femme n’était pas encore au bout de ses surprises, et, pour l’heure, elle fit signe à Monica de la suivre. Elles sortirent de la piste de danse, MJ la tenant par la main, et le duo fila vers une porte latérale que MJ ouvrit à l’aide d’un badge. La porte s’ouvrit, et elles arrivèrent dans un escalier plus classique, un escalier d’immeuble, avec des murs nus aux couleurs froides. MJ referma la porte derrière elles, et regarda Monica, avant de lui sourire à nouveau. Elle grimpa ensuite les marches, arriva à l’étage du dessus, et ouvrit une autre porte.

Son appartement était un agréable loft avec une mezzanine. MJ s’avança lentement, puis se retourna vers Monica.

« La vue te plaît ? C’est chez moi... »

Vivre si près de son boulot... Au moins, on pouvait dire que son job était sa passion ! Cependant, pour l’heure, elle ne pensait plus à son night club.

Seule Monica emplissait ses pensées.

Cette femme était décidément des plus envoûtante qu'il soit. Elle n'en avait pas l'air ainsi, Monica pensant aux premiers instants à si elle allait accepter de se faire draguer par une femme ou non. Pour qu'au final, ça soit une réponse des plus positives … Elle n'aurait pas pu s'en douter, du moins pas dès le début. MJ était définitivement une femme attirante, et sexy, tout ce plaisait à Monica en somme. Lorsque son baiser fut finit, un sourire s'esquissa sur ses lèvres. Elle adorait ce qui était en train de se passer, cette tension sexuelle entre elles la tenaillait au plus haut point. Monica avait envie de finir la soirée dans son lit, ou autre chose, pour peu qu'elle ai passé un moment des plus intense avec MJ. Elle avait envie d'elle, de son corps, de son odeur maintenant et tout de suite. La pauvre ne pouvait plus attendre … Elle s'en mordait presque les lèvres. Et ce fut tout naturellement une joie quand elle entendit que Mary Jane avait belle et bien un endroit où elles pourraient tranquillement mieux se connaître. Toutefois, elle était à mille lieux de se douter de quoi s'agissait-il. Suivant la nymphe aux cheveux de feu, elle fila avec elle, les deux femmes se tenant par la main, comme deux parfaites amantes. C'était ce genre de petit geste qui rendait ce type de relation si spécial et si intéressant.

Une cage d'escalier plus tard et deux portes, et voici que Monica avait en face d'elle un véritable loft. Chez elle ? C'était ici que vivait MJ ? Au-dessus de son propre lieu de travail. Elle devait particulièrement aimait son job pour avoir fait ce choix, qui était selon l'agente, intelligent. Mais il est inutile de préciser que, même si elle trouvait le loft très bien décoré à première vue, et bien agencé, la meilleure des vues était cependant le simple croisement de regard avec MJ. C'était elle son paysage de rêve, autant par son visage que par son corps tout entier, qu'elle mourrait d'impatience d'en faire plus ample connaissance. "Tu as un magnifique chez-toi Mary Jane, j'en suis fan … Mais soyons honnête, la plus belle des vues reste la tienne." Dit-elle en tournant son regard vers le sien, tout en serrant un tout petit plus sa main. Elle finit par la libérer, faisant doucement glisser ses doigts félin le long de son bras, avant qu'ils n'atteignent sa joue. Monica l'effleura délicatement, traçant un sourire presque angélique sur ses lèvres, qu'elle ne tarda guère à rapprocher à nouveau. Monica y alla plutôt doucement, ne voulant pas trop brusquer MJ au début. Un nouveau baiser, encore plus langoureux et miellé que le premier. Si Monica y allait pas trop brusquement, cela ne l'empêchait guère d'y mettre toute sa vigueur dans ce baiser. Sa langue venait jouer avec celle de la jeune femme, ses lèvres coulissaient sur les siennes dans une sensualité et une douceur sans pareille.

Mais l'agente finit par mettre à terme à la succulente étreinte, par manque de souffle. Elle était blottit contre elle, poitrine contre poitrine, les mains glissant dans son dos jusqu'à ses fesses dans un mouvement lent. Comme l'idée était d'y aller progressivement, elle allait procéder en prenant les devants. Souriant malicieusement, elle finit par se décoller un peu, puis du haut de ses talons aiguilles, se faufila derrière elle. Bientôt, ses mains se baladait doucement sur ses bras, puis alors qu'elle donnait un chaleureux baiser sur son épaule, elle vint tout innocemment et prudemment, glisser une de ces mêmes mains sur sa poitrine, tandis que l'autre se faufilait à la limite de son bas-ventre … "Hmm … Préfères-tu que je sois ta professeur, ou que je te laisse la main libre pour satisfaire toute ta curiosité, ma chérie ?" Lui susurra-t-elle dans l'oreille de son ton langoureux. Ses baisers montaient graduellement depuis son épaule jusqu'à son cou, pour finalement mordiller son lobe avec tendresse.

Monica était en ébullition et mourrait d'impatience de se lover à nouveau contre MJ, et voir celle-ci jouer de son corps. En fait, elle était tout simplement impatiente de jouer. Son 'petit secret' ne l'oublia guère cependant, et la précédente bosse qui s'était formée au premier baiser s’intensifia et bientôt, ses dessous ne suffirent plus à le contenir, celui-ci se faufilant par-dessus et affichant désormais une excroissance clairement affichée en dessous de sa robe. Monica savait que MJ était en train de sentir quelque chose de pas très normal dans son dos, et décida de prendre le taureau par les cornes. "Oh j'oubliais ce petit détail … J'espère que tu n'as rien contre les femmes possédant une petite 'divergence' au niveau de la ceinture, si je puis dire." Dit-elle en gloussant. Ses instincts reprirent légèrement le dessus et la voilà qu'elle la serrait d'avantage contre elle pour que MJ sente très correctement cette dite bosse se plaquer contre son dos. Tout ceci avait la qualité d'exciter Monica à un très haut niveau, et elle espérait que c'était aussi le cas de MJ, à présent qu'elle savait que Monica était belle et bien une femme, mais juste avec une petite 'différence' par rapport aux autres.

Tout s’embrouillait dans sa tête. Elle allait coucher avec une femme... Une femme qu’elle ne connaissait quasiment pas ! Woow... Peter la tuerait s’il la voyait. Mais il fallait qu’elle sorte de son ombre. Et puis, ce n’est pas comme si lui avait été constamment fidèle, après tout. MJ avait encore à l’esprit ses multiples romances avec la Chatte Noire, s’accompagnant parfois de passages à l’acte. Leur relation avait toujours été complexe, et il fallait qu’elle arrête de penser à lui ! Elle avait beau se le dire, c’était comme si son esprit était bloqué à la case « Peter Parker », y revenant constamment. Elle avait cru pendant tellement longtemps qu’il était l’homme de sa vie... Bien trop longtemps. Au lieu de ça, il était temps pour elle de s’offrir à une nouvelle vie, d’expérimenter de nouvelles choses. Monica se rapprocha d’elle, et l’(embrassa à nouveau. MJ ferma les yeux en soupirant, appréciant énormément ce baiser, et elle caressa les épaules de la femme, puis ses hanches, et gémit quand la femme alla empoigner ses fesses, les pressant sans trop d’hésitation. Une onde de plaisir traversa tout son corps, remontant le long de son échine, et elle les rouvrit ensuite.

Il y avait bien une bosse contre elle, et ses joues rougissaient de plaisir. Monica la flattait, la séduisait, multipliant les mots doux. Elle se glissa ensuite dans son dos, caressant son corps, tactile, envoûtante, vénéneuse... MJ était comblée, sentant ses tétons pointer, sa poitrine commençant à lui faire mal, l’un des signes avant-coureurs et ô combien désirable du désir. Il commençait à s’égayer en elle, mais elle sentait toujours cette bosse... Et son esprit avait du mal à se dire ce que ce truc pouvait bien être. Un gode ? Certes, mais le gode ne pousserait pas... Et Monica n’avait pas l’air d’une drag queen brésilienne. Elle continuait à lui parler, sur un ton langoureux et tendre, lui faisant des propositions... Celle de savoir si elle voulait que MJ la considère comme une simple amante, ou comme une professeur... Des termes ambigus, qu’on pouvait interpréter comme on l’entendait. Elle répondit en tournant lentement la tête, son nez venant frotter contre la joue de la femme, ses jambes s’écartant pour accepter les doigts de la femme caressant son intimité en filant sur son jean.

« Je te l’ai dit... Je n’ai jamais couché avec une femme avant toi... Alors... Je crois que je ne serais pas contre un brin de formation. »

Elle avait le sentiment que cette nuit serait une première pour elle... Et, quand il devint évident que cette « bosse » existait bel et bien, Monica lui expliqua alors, en la maintenant contre elle, qu’elle avait un attribut physique supplémentaire, une « petite divergence ».

*Oh putain, elle a une bite !*

MJ s’écarta rapidement, comme si on venait de la piquer au cul, et ne put masquer sa stupeur en voyant une verge pointer des vêtements de la femme.

« Woow, dingue ! » s’exclama-t-elle alors, sous la surprise.

Heureusement qu’elle avait déjà croisé des vampires, des types possédés par des symbiotes extra-terrestres carnivores, et tout un tas d’autres trucs encore plus farfelus les uns que les autres... Une hermaphrodite, qu’est-ce que c’était dans tout ce tas ? MJ cligna lentement des yeux en se remettant de sa surprise. Elle ne rêvait pas, elle avait bien invité dans son loft une femme membrée... Est-ce que Monica avait été un homme, à la base ?

« Excuse-moi, c’est juste que... Je m’attendais pas à ce que tu aies... Enfin... C’est pas banal ! »

Elle se remettait de ses émotions. Quand on avait passé plus de vingt ans à New York, on pouvait tout endurer, et se remettre de tout.

« C’est... C’est une vraie ? Bien sûr que c’est une vraie... Tu... Euh... T’es genre... Née comme ça, ou... »

Pitié, pitié, faites que ce ne soit pas une expérience radioactive et/ou génétique ! Autrement, elle n’aurait plus qu’à se jeter par la fenêtre.

La surprise avait pour l’heure effacé le désir, mais il ne fallait pas se méprendre : le désir était toujours là, n’attendant qu’une étincelle pour flamboyer à nouveau.

MJ avait donc décidé de laisser la main à l'experte. Un petit sourire se dessina dès lors sur les lèvres de Monica, qui avait déjà certaines idées. Puisque cela allait être sa première fois, mieux valait ne pas y aller trop fort … Du moins, tout dépendait de comment Mary Jane allait réagir. Cette dernière se laissait aller aux mots et caresses de la tueuse à gage, le désir montait autant chez l'une que chez l'autre, et cela se voyait. Tournant sa tête, son nez frottant doucement sa joue, sa réponse en fut des plus satisfaisante. L'impatience consumait les deux femmes, et pour Monica, cela se traduisait par la prise d'importance de son intimité, commençant dès lors à pousser sur le bas de sa robe. Voila l'un des inconvénients d'avoir un tel sexe quand on était une femme … Porter ce genre de vêtement pouvait rapidement être gênant quand le réveil arrivait. Et pour une femme comme Monica qui adorait porter vêtement moulant et tenue de soirée, le changement avait été un peu pénalisant. Mais que cela ne tienne, ce soir, elle décida de ne pas se voiler la face et d'y aller franchement. Quand MJ sentit la bosse contre son dos, elle s'écarta rapidement, sans doute surprise par ce petit détail.

Sa verge pointait au travers de sa robe. Maintenant que la propriétaire du Japan Broadway était au courant, il allait falloir lui expliquer. La voir réagir ainsi la fit rire légèrement, car cette réaction, elle la connaissait. Bon nombres de ses partenaires l'ont eut ; tandis que d'autres trouvaient cela très excitant, d'autre trouvaient cela trop bizarre et ont été un peu réticent … Mais Monica avait toujours su les convaincre, à sa manière. Attendant qu'elle finisse, l'agente des Dragons hocha de la tête à sa dernière question. Officiellement, Monica était née avec. C'était ce qu'on lui avait apprit à dire quand elle devait s'expliquer sur ce sexe, c'était ce que Mistress Futa lui avait ordonné de dire. Elle était née comme ça, point. Dans la réalité, elle était née sans ça, mais avait été infectée par un futarasite. Dans les deux cas, cela ne diminuait en rien sa condition de femme … Ce qu'elle avait entre les jambes importait peu, pour elle. Certaines mauvaises langues diraient qu'elle n'en est plus une, mais elle l'est toujours. Ainsi, se rapprochant lentement de MJ, elle tenta de fournir une explication. "Je sais, j'ai souvent vu ce genre de réaction, et je te comprends. Si moi aussi je voyais une femme possédant un membre, je serai étonnée. Je suis née comme ça, dame nature a fait que je serai belle et bien une femme, sexy en plus, mais avec quelques petits atouts volés au sexe opposé … Mais comme je peux le voir dans ton regard, je vais te rassurer, chérie. Non, tu ne risques rien … Du moins, pas comme tu le penses à cet instant." Dit-elle malicieusement.

Ses mains vinrent se plaquer contre ses hanches, à nouveau, alors qu'elle l'estimait du regard. Leur corps étaient presque collés, comme auparavant, sans qu'un mot ne fut prononcé durant quelques instants. Souriant de nouveau, Monica ne tarda pas à rappliquer. "Et puis regardes ça d'un autre œil … Tu ne sera pas complètement perdue dans cette nouvelle expérience." Affirma-t-elle avec un clin d’œil. Elle ne tenait pas à ce que MJ soit trop déroutée par ce détail au risque de tout faire voler en éclat. Elles étaient aller bien trop loin pour que tout s'arrête maintenant. Non, Monica désirait MJ de tout son être, et n'accepterait pas de voir ses plans contrariés juste à cause d'un détail anatomique. Non sûr de la suite, elle alla tout de même tenter de chercher un nouveau baiser, comme pour rassurer la jeune femme. Elle avança lentement son visage, plus lentement que les autres fois, car non sûre de comment MJ allait réagir. Elle lui laissait décider de la suite ; allait-elle refuser, ou accepter ?