Voleur volé cherchant voleuse à voler [Pv Tania Blacksteel]

Le boîtier était particulier, étrange et lorsqu'Amser posait ses yeux sur celui-ci, d'une simple boite à musique verrouillée magiquement, il lui semblait sentir un cœur runique battre en son sein. Pourquoi tellement de précaution ? La secouant avec méthode, le terranide entendait des objets métalliques rebondir, peut-être des pièces bien que les chocs lui indiquaient des formes plus allongées, de quoi le perturber un peu plus. Ce petit coffre avait ses mystères et le Forgeron avait été obligé de laisser son impressionnante épée, Ispolin, derrière lui après avoir tenté de forcer le couvercle. La relique avait lâchée un puissant éclat, brillant qui avait brûlé simplement le corps du pilleur et briser sa lame si puissante en trois, ne lui laissant qu'un manche fumant entre les mains avant qu'il ne se rende compte avec frustration que la méthode forte ne pouvait marcher. Aucune entrée pour une clé, juste un dessin qui imitait merveilleusement bien un verrou comme un trompe-l’œil narguant le chasseur de magies qui grinçait les dents lorsque sa peau reprenait sa couleur normale et qu'il plantait la poignée d'Ispolin dans une souche d'arme coupée récemment par un combat ayant opposé la nature et la force brute. Bien sûr, quelqu'un pourrait prendre l'arme mais qui ? Il fallait qu'elle l'accepte et en tant que seul membre de sa race, Amser savait que personne ne pouvait lever l'Excalibur forgé à partir de sa propre âme.

Volant un pantalon et un haut en cuir rapiécé à un bûcheron qui se lavait. Après les premiers kilomètres, trouver un bout de tissu pour servir de sac improvisé n'était pas un problème. Sa route était toute tracée, ou plutôt on pouvait parler d'une ligne droite définissant un aller-retour simple. La ville de Tekhos avait reçue il y a quelques heures un artefact puissant qui avait fait frémir les oreilles du Gris malgré la distance et tout naturellement, il s'y dirigeait une fois avoir trouvé chaussures à son pied dans un magasin en revendant des pépites d'Ispolin brisées en guise de payement. Un métal de si bonne qualité allait certes perdre sa magie mais garderait ses composants minéraux, mélange fabuleux dont la recette était une petite légende, un paroxysme chez les forgerons des villages plus primitifs qu'Amser traversait sans soucis, totalement habillé à la sortie et même équipé une épaisse bure sombre qui pouvait le protéger du soleil comme de la pluie, sans oublier le vent bien entendu. Au moins, le terranide serait présentable lorsqu'il rentrerait dans cette ville où la majeure partie des gens le dévisageait violemment, le prenant peut-être pour un pauvre à la recherche d'un travail ou un mercenaire excentrique pensant que le grand nombre de femmes présent voulait dire qu'il pourrait se vider sans le moindre soucis.

« - Des voleurs... Comme s'il pouvait y avoir des voleurs dans un endroit pareil... »

Sa balade avait due se faire sur une période allant d'une demi-heure à deux heures, aussi bien qu'il se retrouvait vite perdu dans cet univers qu'il ne connaissait pas et où il passait la plus grande partie de son temps les yeux rivés sur le ciel où d'étranges véhicules se baladaient dans un désordre organisé qui donnait d'abord le vertige à Amser avant que sa mission ne lui revienne comme un bras d'honneur à ce qu'il avait lui-même dit à son arrivée : il était temps de commettre son larcin et dans cette foule compacte des heures de pointe, trouver sa cible n'allait pas être dure et la fuir non plus si jamais elle venait à le repérer.

Malgré les dites heures de pointe, le quartier des beaux-arts de Tekhos était en effervescence, ce jour-là.

C'était généralement la conséquence du passage d'une personne en particulier, pas difficile à repérer grâce à la grosse masse poilue qui dépassait de son pantalon. Les deux mains bien accrochée sur le guidon, Tania narguait les files de voiture à grands coups de queues de poissons et d'accrochages qui laissait leur propriétaire avec quelques heures de réparation à créditer. Perchée sur son fidèle destrier de métal, la terranide distançait les voitures de police qui surgissait pourtant des rues aux alentours et écartait la foule des passants à grands coups de sirènes stridentes.

La course-poursuite en voitures volantes avait quelque chose de grisant, avec cette manie d'arpenter les murs, le ciel, et même les toits des immeubles de la ville. La vitesse à laquelle allait Tania lui permettait tout autant d'effectuer toutes ces pirouettes. Le précieux coffret bien attaché sur le panier du vélo, l'adolescente pédalait sans relâche et se permettait même des grimaces et des descendages de pantalons bien en règle - montrer son cul à des policières échauffées, un des meilleurs aspects du métier de chapardeuse.

Malheureusement, ce fut justement pendant un de ses audacieuses cabrioles, que Tania manqua d'oublier une silhouette sur le trottoir où elle atterrissait. Décalant le vélo pour un freinage forcé, les bruits de frein se rapprochait de plus en plus du pauvre malheureux qui ne manquerait pas de se prendre cinquante kilomètres de vitesse dans le museau si il ne faisait rien...

Inutile de chercher à éviter sa proie et Amser en était le premier surpris. Un peu bousculé à cause de sa masse impressionnante, il regardait autour de lui d'un air inquiet en localisant doucement l'objet de ses convoitises et après quelques secondes, il pouvait dire que son objectif était loin mais se rapprochait dangereusement de son propre emplacement. Que se passait-il ? Quelqu'un portait l'artefact et se dirigeait vers Amser, peut-être même pour lui prendre son coffret mais lorsqu'il entendait les sirènes, le terranide évaluait les chances pour que cela soit simplement une coïncidence et mieux encore, maintenant il pouvait se faire passer pour un héros en attrapant le criminel présumé, devenu cible en même temps que l'objet porté qui servait de balise au forgeron qui constatait un peu tard que la foule s'écartait. Le plan était simple, l'intérêt venait directement sur lui et lorsque Amser regardait en face de lui, rien n'était évident mis à part des voitures hors d'atteinte, il fallait attendre qu'il pense à lever les yeux pour avoir un indice. De Tania, la première chose qu'il voyait était une belle paire de fesses qui le faisait même un peu rougir, sûrement à cause de la surprise qui venait en même temps et heureusement pour la pudeur de la belle, son vélo cachait les parties plus intimes de sa personne qui s'approchait dangereusement et à grande vitesse surtout.

« - C'est pas sér-... ? »

Pas le temps de finir. A la moitié de la centaine de kilomètre par heure, une roue avant percutait le visage du forgeron perturbé par cette rencontre imprévue. Il pouvait sentir le semblant de caoutchouc frotter contre son nez et une gerbe de sang surgissait de ce dernier, faisant crier une bonne femme qui considérait la scène comme affreuse alors que l'imposant mâle se projetait vers l'arrière pour limiter le sillon dans sa face, roulant sur le dos comme éjecté par la force de l'impact et lorsqu'il se redressait, à l'aide de sa main, Amser redressait un peu son nez qui se ressoudait de lui-même, sa peau reprenant sa place initiale. Les plaisirs de la régénération dirons-nous.

Parfait. Tania était à portée et bien qu'elle pouvait se déplacer rapidement, le fait d'être rentrée dans quelqu'un devait l'avoir étonnée alors en réponse à cette agression gratuite, le forgeron d'Ispolin la chargeait en tendant sa main vers son postérieur, ayant trouvé une bonne excuse avec son comportement désinvolte pour la frapper et ce coup était juste une énorme gifle sur les fessiers de la cycliste, pour la marquer et l'affaiblir, l'empêcher de rouler aussi bien et laisser un peu de temps à Amser pour qu'il se reprenne, agissant pour l'instant avec son instinct et des impressions. La seconde face du plan, c'était l'attraper dans un coin et la fouiller pendant la petite minute qu'il devait rester aux deux avant que les autorités ne débarquent, ce qui était pas mal du tout à Tekhos où des agents pouvaient surgir de partout. Les plaisirs de la technologie futuriste dirons-nous.

Évidemment, un tel choc ne restait pas sans conséquences : on avait beau être professionnel, la gravité nous rattrapait vite dans ce genre de cas. C'est donc avec toute la grâce disponible dans ce genre de situation que Tania quitta la selle de son vélo et vola en direction du trottoir, où elle atterrit sur le dos, le souffle coupé pendant une seconde. Le choc dégagea même un peu de poussière, et la demoiselle mit un peu de temps à se remettre.

-Haheuhaheuhaaha x__x...

Quand son dos se redressa dans un craquement sinistre, une main sur la tête, Tania put voir que l'étendue des dégâts allait plus loin que sur sa propre personne. Le pauvre mâle qu'elle avait heurté pissait le sang à en effrayer les gens aux alentours... et ceux-ci ne manquèrent pas, en voyant l'homme se remettre le nez en place, de s'enfuir en hurlant.
De nouveau debout, Tania observait sa "victime" d'un air perplexe, songeant qu'en faisant ce genre de choses en public, cet andouille allait sûrement s'attirer les foudres des autorités... vu à quel point on appréciait ce qui sortait de l'ordinaire, par ici...
En tout cas, les sirènes environnantes rappelèrent à l'ordre la voleuse, qui s'empressa de remettre son vélo en place, vérifiant que son butin ne s'était pas abîmé... mais c'était sans compter sur la sensation de pression que l'adolescente sentit sur une de ses fesses, qui se transforma vite en un choc soudain, suivi d'une douleur cuisante.

- AIE !

Se retournant pour voir qui était le coupable, Tania n'eut aucune surprise en voyant le colosse qu'elle avait défiguré, la main toujours tendue. Et ce fut d'ailleurs cette même main que la terranide attrapa rapidement pour retourner le pervers et lui administrer un puissant coup de pied dans le dos - l'athlétique silhouette de la demoiselle aidant. Son coup fut d'ailleurs tellement puissant qu'il envoya Amser à terre, et pour éviter un éventuel revirement de situation, Tania planta sa basket droite entre les deux omoplates du forgeron, l'empêchant ainsi de trop bouger ou de se relever.

- Non mais je rêve ?! Touche à ton cul, toi ! Qu'est-ce que tu me veux, au juste ??

Un temps précieux était perdu au travers de cet échange musclé, mais Tania n'était pas femme à éviter les problèmes.

En réalité, elle avait plus tendance à les entraîner.

Amser était ce qu'on appelait un professionnel de la résistance, un véritable parasite dont il était difficile à l'extrême de se libérer et peut-être, voire même sûrement, un simple humain n'aurait pas survécu à ce choc frontal de la joue et de la roue de vélo. Totalement indemne au final, il s'était même brièvement inquiété pour la demoiselle dont il avait vu vaguement le cul et le drôle de rire lui indiquait que la situation n'était pas désespérée pour elle ou du moins, pour cet aspect-là. Quant à savoir si un espoir subsistait pour les problèmes de comportement de Tania, c'était une autre histoire, une toute autre histoire... Le choc ayant dû être difficile pour elle également, on ne pouvait que se ravir de voir que sa tête n'avait pas été la première à toucher le sol. Au pire, elle aurait décédée bêtement, se retrouvant devant Saint-Pierre pour accident de bicyclette, au mieux, elle s'en serait sortie totalement débile, davantage si tel était déjà le cas. Le gros mâle étant originaire d'un monde davantage moyenâgeux, disons juste que son image de la femme se révélait être très éloignée de celle qu'on avait dans une cité où elles régnaient, pour résumer grossièrement la situation et les préjugés qu'il pouvait avoir sur le moment.

En parlant du contexte, Tania pensait aux choses anormales mais tout l'était et rien ne l'était. Pour le terranide, voir des personnages sortant tout droit d'un conte pour enfants, animaux personnifiés, paraissait bien plus étrange que se redresser le nez. Pour cela, une bonne dose de courage et de contrôle de soi, ou une habitude de se faire exploser dans tous les sens et la seule particularité à laquelle il pensait lorsque ses états d'âme partaient vers les forces de police, sa régénération monstrueuse dans tous les sens du terme. S'arrêter sur une réflexion n'allait pas avancer le schmilblick -Quel putain de drôle de mot, note du connard de narrateur- et le coup venait naturellement pulvériser le cul de la demoiselle. Adorable comme un cœur, elle lui avait presque tendue la chose et les instincts les plus bas du tentaculaire auraient pu ressortir si l'envie de son trésor ne surpassait pas ces derniers. Ce doux et petit Aïe assurait à l'agresseur que sa réputation dans le coin était foutue mais une surprise venait. Alors qu'il pensait devenir le caïd du périmètre quelques minutes, Amser tournait sur lui-même comme une danseuse sans comprendre pour hériter d'un coup dans le dos qui le faisait se cambrer dans un bruit sourd d'un souffle de surprise, légèrement de douleur. Lorsque le poids dépasse presque la centaine de kilogrammes, il y a toujours de l'étonnement à se faire manipuler de la sorte !

« - Bwouf ! »

Seconde surprise, se retrouver au sol. Dans le regard d'Amser, aucune peur, juste des interrogations qui se succédaient. Qu'est-ce qui s'était passé ? C'était quoi ce revirement de situation inattendue et pourquoi une faible femme qui n'aurait pas due être un obstacle lui marchait dessus avec sa drôle de chausse. Pas même une botte ou quoique ce soit du genre, une sandalette de paysan ou autre, une basket... Pas la plus grosse surprise dans Tekhos ceci-dit.

Tania provoquait des problèmes supplémentaires, en tout cas plus qu'il n'en fallait comme si ceux déjà présents ne suffisaient pas. Amser gardait cependant son plan en tête et le pied de la belle était juste au bon endroit. Entre les omoplates, huit longs trucs dégueulasses pour certains à cause des idées que cela pouvait donner et oui, elle gardait le pied sur un sac mou de tentacules qui se libéraient avec violence pour lui attraper le mollet et offrir une vision de cauchemar autrement plus horrible qu'un redressement nasal. Deux extensions du terranide dansaient donc sur la jambe de la demoiselle en la serrant comme des menottes et les bouts de celles-ci s'agitaient dans ce qu'on pouvait imaginer comme un rire cruel avant de refouetter son cul sans non plus faire preuve d'une violence excessive, profitant ensuite de la prise qu'elles avaient avant de la soulever tout bêtement, tête en bas pour permettre au forgeron d'attraper la sacoche de son bourreau victimisé, tirant violemment dessus pour l'en défaire. Un tentacule pouvant lever un poids d'une cinquantaine de kilos, Amser avait bien estimé en se disant que Tania ne dépassait pas sa masse à lui et il agitait un peu le sac devant madame d'un air sévère. C'était à la fois un vol et une punition pour la vilaine gamine ainsi qu'une humiliation pas si méchante, parlons plutôt de narguage.

« - Juste ça, petite. Ça tombe bien que tu me l'apportes, mh ? »

Des propos bien flous et Amser laissait un silence s'installer pour qu'elle puisse se poser des questions, prenant ensuite seulement son sac de tissu avec un autre tentacule pour sortir le petit coffret qui semblait avoir quelques points communs au niveau de l'apparence avec le trésor de la cycliste mais pour l'instant, seule elle le savait car le Gris n'était pas aller regarder l'objet qu'il faisait juste tomber dans son propre bardage. Dans l'empressement, il ouvrait juste le conteneur à larcins de Tania et le basculait vers son sac, prenant et ce qui l'intéressait et tout ce qui s'y trouvait et qui voulait bien tomber.

Pourquoi être si pressé ? La police, pardi ! Une fois le méfait commis plus ou moins comme il était prévu de le faire, Amser commençait à courir sur quelques mètres avant d'enfin lâcher Tania au sol sans considération, la refoutant au sol plus exactement même si c'était juste une chute de quelques dizaines de centimètres et de ses jambes puissantes mais pas plus rapides qu'un vélo, encore moins qu'une voiture, il s'échappait en espérant trouver une excuse si jamais il était attrapé, ou juste pour après car maintenir l'hostilité ne semblait pas être une bonne idée avec Tekhos. Une grosse amende, des travaux d'intérêt général ? Possible mais après ! D'un saut impressionnant, le gaillard s'éloignait du sol comme s'il s'envolait avec sa cape, tombant sur un balcon du premier étage d'un immeuble avant de recommencer pour accéder au petit jardin extérieur de l'appartement d'au-dessus, pouvant commencer à fuir en courant presque sur les murs. Comme un homme araignée, ou un gros bonhomme vert radioactif énervé. Cela dépendait des avis...

D'un coup, le monde s'était renversé, et elle avait mis du temps à comprendre pourquoi. Tout ce qu'elle sentait, c'était quelque chose de mou, gluant, glissant le long de la fourrure de sa jambe et lui filant une méchante nausée. C'était pire que de dormir dans une poubelle oubliée d'une fabrique agro-alimentaire - la furry en savait quelque chose, bien sûr.

Concernant tout ce qu'elle voyait, c'était sa sacoche, joyeusement secouée devant son nez par un bras de la taille d'un jambon, appartenant lui-même au colosse aux cheveux gris que la demoiselle avait frappé quelques temps plus tôt. Rien de personnel, mais il fallait avouer que ça avait été beaucoup plus marrant que maintenant.

« - Juste ça, petite. Ça tombe bien que tu me l'apportes, mh ? »

Certainement pas, aurait voulu clamer l'animale, qui observait d'un œil noir le visage de Amser, se tortillant sans résultat pour se dégager de sa prise. Elle eut le malheur de jeter un coup d’œil à son mollet, et d'apercevoir le coupable de sa... mise en suspens, si l'on puis dire.
Oh, des tentacules, elle en avait déjà vu. Ne serait-ce que dans les labos où l'on l'avait enfermé un temps - certaines expériences s'avéraient plus glauques que d'autres... et même dans les comics dont elle raffolait, il y avait parfois des monstres gélatineux, par ci par là, prêts à fondre comme des proies. C'était surtout dans les plus vieux comics, un peu totalitaire ; une manière comme une autre de rappeler le visage de l'ennemi tekhan aux plus jeunes lecteurs.
Et finalement, la sirène de la police qui vrombissait à leurs oreilles, et le mâle qui s’élançait à toute allure avant de lâcher Tania qui s'écroula sur le sol et manqua de se rompre la nuque - ce ne fut pas ça qui la stoppa dans son élan, bien au contraire. Le sang qui lui avait monté à la tête pendant sa pendaison vers le bas renforçait son allure furibonde, alors qu'elle serrait les dents, ne prenant même pas le temps d'attraper son vélo ou ce qui restait de sa sacoche.

- Sale mâle de merde, REVIENS LAAAAA-A-A-A-A-A !!!!

Oui, il aurait été bien mal convenu de le traiter de voleur. On prenait donc ce qui passait.
D'ailleurs, Tania était tellement concentrée sur le niveau de son injure qu'elle semblait ignorer que, poussé par sa colère et les mouvements brusques de son corps, quelque chose semblait se passer. Amser, lui, par contre, avait bien dû remarquer que ses jambes ne semblaient plus aller aussi vite, que ses bras ne se balançaient plus au même rythme. Un peu comme lors des cauchemars, où l'on semble peiner à avancer. Ou comme ces héros de dessins animés qui pédalent dans la mélasse quelques instants avant de s'élancer vraiment. Même les sirènes de polices semblaient hurler moins vite, et les oiseaux dans le ciel se fixer presque au bleu de l'atmosphère.
Une sorte de passage à vide, en soi, qui ne dura pas bien longtemps. Quelque soit le déclencheur de ce phénomène, il ne semblait pas le contrôler parfaitement - peut-être même ne s'en rendait-il pas compte.

Mais en tout cas, quand Amser put reprendre le cours normal de sa vitesse, ce fut pour recevoir un poids touffu sur son dos qui l'envoya embrasser le sol. Les deux voleurs firent même quelques roulés-boulés entremêlés comme deux amoureux, une image bien loin de la réalité, évidemment. Y avait même pas de pelouse et de marguerites pour parfaire le tableau, en plus.
Tania finit par plaquer au sol le Gris, assise sur lui. Ses crocs immaculés découverts, elle ressemblait vraiment plus à un animal qu'autre chose dans sa rage.

- Tu t'es cru où, toi ? Rends-moi ç-

Le bruit de dizaines de canons braqués fit mourir la phrase de Tania - et le coup de poing qu'elle allait mettre dans la grosse tête de son assaillant. Détournant le regard de lui, elle put voir une troupe de la police tekhanne tout autour d'eux, en train de les viser consciencieusement.
A croire qu'elle n'avait pas été assez rapide. Et lui non plus d'ailleurs.

Allez savoir, c'était peut-être simplement l'effort qui voulait que ça soit gluant ou alors, un liquide de lubrification spécifique qui ne rendait pas les choses plus joyeuses pour la furry pour autant, mais généralement, les tentacules du colosse d'Ispolin n'étaient pas luisantes, tout juste plus semblables à des douces écailles pour être précis qui, au pire pouvaient arrachés la peau lorsqu'il frappait et que les tentacules étaient secs et au mieux, un peu comme ici, possédaient un toucher presque similaire à une peau de bébé. Il faut savoir prendre soin de soi pour être beau et séduisant, surtout quand on est un monstre, seul représentant de son espèce sur le plan technique! -Ce qui est faux, vue que notre jeune ami ici présent à réussir à engrosser doublement une de ses victimes voire plus, mais ça c'est une autre histoire les petits... Comment ça ça fait malsain de vous appelez "mes petits" après toutes ces explications?-

Comme un démon d'un Weird Tales étrange, ces comics dont Amser ne suspectait même pas l'existence en réalité, le terranide fuyait habillement la situation, la police dans un premier lieu pleine de féministe et l'animale dans un second temps qu'il pouvait entendre hurler au loin, ce qui lui indiquait secrètement que la jeter au sol n'avait peut-être pas été la meilleure des idées et que ce n'était pas non plus ça qui lui ferait gagner la masse de temps mais enfin bref, une seconde est une seconde et niveau secondes, il y en avait quelques qui le séparaient de la furry furibonde et le narrateur de cette histoire trouve qu'il a dit beaucoup trop de fois le mot seconde. Oh, attendez une seconde... Soit. Après cette astuce brisant le quatrième mur pour gagner quelques lignes, reprenons le fil de l'histoire! Expression bien à propos car le Temps lui-même semblait freiner pour reconsidérer le Destin offert aux deux protagonistes et le regard du jeune homme fixait le ciel gelé, la course des oiseaux, tout ça avant de se rendre compte que tout bêtement, les secondes qu'il avait gagné, il les perdait assez rapidement grâce à un pouvoir que lui-même possédait grâce à son dieu mais avant de pouvoir l'utiliser, un coup lui était porté. Il n'avait pas eu la marge suffisante, quelle douce ironie de ne pas avoir le Temps lorsqu'on en était un prêtre-mage dévoué.

Quelques mèches de ses cheveux fins entre ses lèvres, un regard un peu perdu, mi-clos d'un côté comme un amour séduit, surpris de l'autre côté et l'oreille interne qui vrillait encore suite au choc suivi de la roulade. Malgré la différence évidente de taille et de poids, c'était le fils de Forgenoire qui se retrouvait bloqué sur un sol froid de la cité technologie et inutile de parler, Tania le faisait très bien pour deux car oui, elle parlait trop et même ça, Forgenoire ne lui disait rien en la laissant croire un instant à une possible supériorité. Probablement qu'aucun véritable mâle l'avait remise en place. Allez, un p'tit coup et hop, à la cuisine gente dame! Soulignez ici la subtilité de mes propos misogynes à prendre au second degré, comme la brûlure que la demoiselle devait subir lorsqu'une des larges mains du titan s'installait sur dessus en y véhiculant sa magie via une rune. Encore une punition cruelle vous pensez, et vous avez peut-être raison!

- Peuf, simplement un coup de poing? Mais qu'eeest-ce que tu vas f-... ?

Des bruits d'armes à feu qui alertaient Amser bien que ces armes là, il n'en était pas forcément le plus instruit à cause de son monde d'origine moyen-âge mais ce qu'il savait par contre, c'étaient les limites de son corps. Enlaçant brutalement Tania pour la mettre au sol et la recouvrir avec son épaisse carcasse, cachant une ouverture volontaire avec Ispolin, son épée gigantesque, le gros mâle encaissait volontairement quelques tirs avant qu'un cercle de flammes ne se développe et s'éloigne des deux voleurs sous forme de vagues presque transparents, un gros coup de chaud mais rien de concis pour les policières en faites car la surface dure du sol de Tekhos empêchait au terranide de correctement graver ses runes de sa main brûlée mais par contre, une seconde rune, aérienne cette fois, venait gonfler la cape qu'il avait caché au niveau de son ventre, comme un coussin qui séparait physiquement les deux faux amants dans la prairie. Résultat, une cape qui gonfle d'un coup et les deux personnages qui s'envolent comme s'ils passaient au-dessus d'un courant d'air chaud, les propulsant sur orbite... En faites non, pas tellement, juste sur le sommet d'un autre bâtiment où Amser s'appliquait à atterrir entre deux transformateurs électriques où il se serrait un peu avec cette voleuse qu'il venait maintenant de kidnapper, ou alors se rendre coupable de complicité involontaire avec une femme déjà connue des services? Il ne savait pas et voulait pas savoir, nah, juste attendre que la tempête passe.