Les tentacules rouges jaillirent, et se heurtèrent aux siens. Ils étaient bien plus longs et plus vastes que ceux de son corps. Nathan était plus imposant que Carnage, mais, concrètement, ça n’avait aucune importance. La force physique pure n’avait que peu d’influence avec les symbiotes. Carnage bondit sur Nathan, s’appuyant sur le plafond, et balança un tentacule organique rouge sur son visage, faisant office de toile. La toile recouvrit son visage, une toile corrosive. Nathan grogna en secouant la tête, et Carnage se laissa tomber sur le sol, puis courut à toute allure vers Nathan. Ses griffes le frappèrent au ventre, et Nathan répliqua en attrapant le cou de l’homme, l’envoyant s’écraser contre un pilier de soutènement. La toile recouvrant son visage disparaissait progressivement, et il envoya à plusieurs reprises le corps de Carnage se fracasser contre le pilier. Nathan balança ensuite Carnage sur le sol, et balança à son tour des toiles organiques, qui recouvrirent presque l’intégralité du corps de son ennemi. Carnage fut cependant plus rapide que Nathan à s’en défaire, et la toile noirâtre de la Bête explosa quand Carnage réussit à s’en défaire, en étendant son symbiote au maximum. Nathan essaya de le neutraliser, mais l’ennemi fila sur le côté, tracté par un tentacule qui s’était déployé contre un mur. Particulièrement rapide, Carnage bondit en hauteur, et ses deux pieds s’écrasèrent à pieds joints sur la tête de Nathan, l’envoyant s’étaler sur le sol.
« Je le contrôle mieux que toi, humain... Pourquoi refuser ce précieux cadeau ? Je sens ton conflit contre ce merveilleux présent. Il m’a offert tellement de choses... La perspective d’accomplir tous mes rêves. Alors, tu penses bien que je ne laisserai pas un raté comme toi m’empêcher de me réconcilier avec ma copine. »
Ce type était un malade mental, un sujet idéal pour un symbiote. Nathan savait que le symbiote dévorait son hôte, mais ce n’était pas à sens unique. Il y avait une sorte d’interaction entre les deux. Chez Carnage, elle s’exprimait par la démence de Cletus Kasady, le rendant encore plus dangereux. Nathan transforma son dos en hérisson, des crêtes jaillissant de sa moelle épinière pour repousser Carnage. Nathan se releva alors, et griffa Carnage, ses griffes s’enfonçant dans la chair organique du symbiote. Loin de se volatiliser, cette chair se compacta autour de ses doigts, engloutissant sa main. Avec un sourire hideux, Carnage frappa alors le visage de Nathan à plusieurs reprises, et entreprit, comme Killer Croc, de mordre. Pendant ce temps, son symbiote essayait d’avaler sa main, une sorte d’acide dissolvant le symbiote.
Nathan se mit à courir droit devant lui, et le corps de Carnage traversa un mur léger séparant la pièce d’une autre salle remplie de bureaux. Nathan envoya sa tête heurter violemment celle de l’homme, et sa main libre se transforma en une longue épée qu’il utilisa pour tenter de décapiter son adversaire. La lame fendilla le vide, Carnage se séparant rapidement. Le symbiote bondit en arrière et courut droit vers Nathan... Qui l’accueillit en lui balançant un écran d’ordinateur sur le visage. L’écran explosa au contact de la tête de Carnage, et Nathan opta pour un néon, en décrochant un qui était sur le plafond. Le choc envoya Carnage voler au loin. Le monstre s’écrasa contre des casiers dans un coin, faisant voler des formulaires administratifs dans tous les sens.
« Tu es costaud... Je te l’accorde, mais tu ne peux toujours rien contre moi ! »
Carnage se mit à nouveau à courir, mais Akina intervint alors. Elle avait sorti l’artillerie lourde, et accueillit Carnage avec une mitrailleuse lourde. Nathan bondit sur le côté, et les balles incendiaires frappèrent le torse de Carnage, ne tardant pas à répandre des flammes, perçant le symbiote pour atteindre la peau de Cletus. Le symbiote et son porteur poussèrent tous les deux des hurlements de douleur en tombant au sol. Les détonations du Browning étaient assourdissantes, déchiquetant la peau symbiotique de son adversaire. Carnage continua à hurler en gesticulant faiblement sur le sol, et cessa bientôt de remuer, le corps partiellement dénudé. Mort ? Non. Mais grièvement blessé, ça c’était sûr.
Surpris, Nathan regarda à nouveau Akina, tandis que la Bête disparaissait ici et là, jusqu’à totalement se rétracter, ne laissant plus qu’un policier esseulé, avec des vêtements troués ici et là. Le policier n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu’Akina, au bord de la crise de nerfs, bondit contre lui, et lui roula la pelle de sa vie. Nathan écarquilla les yeux les cinq premières secondes, puis posa une main sur les cheveux d’Akina, et répondit à son baiser, la serrant contre lui, l’enlaçant tendrement, son autre main venant lui caresser une jambe en la relevant.
Le baiser se rompit le temps pour Akina de demander à ce que Nathan ne la quitte plus. L’homme et la Bête sourirent en même temps. Pour la Bête, protéger ses amantes rentrait tout à fait dans ses attributions.
« Vous voulez que je reste près de vous pour me protéger... Ou pour que vous me protégiez ? Vous avez étalé Killer Croc et Carnage. Vous devriez songer à enfiler un costume bariolé, Akina, vous en avez l’étoffe. »
Il allait à nouveau l’embrasser quand une porte s’ouvrit à la dérobée, livrant passage à un commando d’élite.
*La cavalerie n’arrive jamais au bon moment...*
Il relâcha Akina, et se retourna vers les agents. Ils brandissaient des canons supersoniques vers Carnage, et tirèrent à plusieurs reprises. Nathan grinça des dents, et Cletus se contorsionna à nouveau, encore et encore, jusqu’à ce que le symbiote finisse par se retirer, ne devenant plus qu’une masse rouge, une sorte de flaque infecte.
« Enfermez-là ! »
Deux agents traînèrent le corps essoufflé de Cletus. Il était nu, et se retrouva avec des menottes derrière les poignets, tandis que les agents enfermaient le symbiote dans une curieuse boule de stase qui flottait en suspension. Le symbiote, une fois dans la boule, ne tarda pas à s’énerver, s’agitant nerveusement en essayant de forcer le passage, mais sans succès. On avait essayé un mécanisme similaire avec Nathan, mais la Bête ne craignait pas le feu, ni les ondes sonores fortes.
« Beau boulot, Joyce ! Où est Killer Croc ? »
Nathan entrouvrit les lèvres, puis regarda Akina, qu’il tenait par l’épaule oppose, et sourit à l’agent:
« Miss Walker l’a balancé en bas de la cage d’ascenseur. Je pense qu’il vous y attend. »
L’agent portait une cagoule, mais Nathan le vit quand même écarquiller les yeux de surprise, avant de toiser Akina Walker, comme s’il peinait à croire que c’était ce bout de femme qui avait neutralisé un individu aussi puissant que Killer Croc.
« Et ben, ma foi... Mes félicitations. »
L’homme tendit sa main vers elle, afin de la serrer, un sourire chaleureux sur les lèvres.