Nom, Prénom : Catalina Taylor.
Âge : 27 ans.
Sexe : Féminin.
Race : Humaine.
Orientation sexuelle : Hétérosexuelle.
Situation de départ : Expérimentée.
Le bout de papier déchiré gisait sur la table basse. Catalina Taylor, immobile, observait la pendule. Les aiguilles indiquaient neuf heures et demi. Son regard vert fixait les aiguilles, tandis qu’elle cillait rarement. Elle paraissait sans vie. Comme les statues de marbre. Son teint d’albâtre renforçait cette impression, ainsi que sa respiration presque imperceptible. Sa cage thoracique se soulevait à peine, bougeant ainsi très peu son buste pourvu de formes généreuses. Son tailleur était impeccablement boutonné, jusqu’à la naissance de sa poitrine.
Quand l’aiguille indiqua neuf heure trente cinq, elle se leva. Défroissant sa jupe sombre, tombant juste au-dessus du genou, elle s’observa rapidement dans le miroir. Sa jupe soulignait son fessier ferme, et ses cuisses fuselées. Le reste de ses jambes était gainé de bas noirs, légèrement opacifiés, et ses pieds étaient cachés par des bottes qui mettaient en valeur ses mollets délicats. Le talon important des chaussures rehaussait encore sa silhouette tout en courbe. Et quand elle se mit à marcher vers la porte de sa demeure, le doux balancement de ses hanches provoqua de légers plis sur son chemisier, mais ça ne changeait rien à la finesse de sa taille.
Dehors, un coup de vent fit bouger ses cheveux sombres, réunis en une queue de cheval haute. Une mèche rebelle balaya son visage aux traits fins et innocents. L’arête de son nez droit se plissa de mécontentement en voyant la foule qui s’amassait près de la cathédrale Santa Maria. Mais elle fendit la foule, d’un pas vif, faisant parfois se retourner les gens sur son passage. Elle eut le droit à quelques sifflements appréciateur, mais n’y fit pas attention. Elle croisa un homme entièrement habillé en noir. Un costume élégant. Hors de prix sans doute. Personne ne nota leurs mains qui s’effleurèrent, échangeant ainsi un bout de papier. Et elle continua son chemin, allant acheter une baguette, pour retourner chez elle ensuite.
* * *
Assise sur son canapé, elle déplia lentement le papier. Catalina n’était pas quelqu’un de spécialement calme. En fait, elle était plutôt impulsive. Mais dès lors qu’il s’agissait d’affaires sérieuses, elle savait se poser et prendre son temps. Pour réfléchir. Evaluer les situations. Jauger ses chances. Très professionnelle, elle n’était jamais prise en défaut. Elle savait également prendre l’expression qu’il fallait, dès lors qu’elle en avait besoin, sans forcément les ressentir. Il fallait juste qu’elle soit dans « le bain ». Qu’elle se sente dans un contexte professionnelle.
Au naturel, elle était bien plus franche et ouverte. Elle aimait l’argent, aussi bien que les bijoux. Les belles choses et le luxe, c’est quelque chose qui lui va à merveille. Elle aime se détendre, et sa curiosité constante fait d’elle une personne agréable à fréquenter. Elle ne juge personne sur sa manière de s’habiller, ou sur de simples rumeurs. Elle aime se faire sa propre opinion.
Un peu (beaucoup) têtue, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, et n’hésite pas à dire haut et fort ce qu’elle pense. Elle n’a pas peur du danger, et n’hésiterait pas à se jeter la tête la première dans les situations délicates pour sauver ceux qu’elle apprécie. Elle n’est pas sans cœur, quoiqu’on en dise. Mais elle a une conception plutôt spéciale de la loyauté. Elle a ses propres règles de vie, et se fiche des conventions.
A présent, dans le silence de la pièce, elle reposa le papier. Un nom y était inscrit, en lettres capitales.
MARCUS BENSON.
La profession de Catalina, c’était quelque chose de compliqué. Elle bossait pour une sorte d’organisation. Celle-ci lui envoyait le nom d’un homme, et Cat’ le séduisait, le poussait à lui passer la bague au doigt (ou à divorcer, puis à l’épouser), lui faisait mettre son nom en tant qu’unique bénéficiaire de son héritage, et attendait quelques semaines avant de le tuer. C’était une « veuve noire », pour reprendre un terme utilisé par les médias. Elle n’était pas recherchée, toutefois. Pour la bonne raison qu’elle utilisait une identité différente à chaque fois. Depuis dix ans, elle vivait de cette profession. A chaque fois, l’homme était riche. L’organisation la laissait garder l’héritage. Tout ce que voulait l’organisation, c’était que l’homme meurt, et que ça n’ait aucun lien avec eux.
L’argent et tous les titres de propriétés étaient ensuite transférés. Catalina mettait tout en œuvre pour masquer ses traces, et au final, l’argent devenait impossible à localiser. Pareil pour les titres de propriété. La majorité des titres étaient revendus, mais elle en gardait quelques uns. Les plus intéressants.
* * *
«
Oh, Jenna, depuis que tu es devenu ma femme, c’est une lune de miel permanente…
― Merci chou, c’est la même chose que je ressens. Pourtant… Six mois sont passés déjà !
― J’ai l’impression de t’avoir connu toute ma vie. Tu étais destinée à devenir Mme Benson, n’est-ce pas mon cœur ?
― Absolument mon chéri. »
Catalina, connue sous le nom de Jenna Procter, épouse Benson, s’approcha de son époux en ondulant. Son corps souple était seulement vêtu d’une nuisette noire, faisant ressortir sa carnation de nacre, et sa chevelure teinte en roux. Ses formes généreuses, épousées par le satin, firent briller le regard de Marcus Benson. Dans la main de Catalina, un téléphone portable dernier cri. Un message indiquait «
Jusqu’à ce que la mort nous sépare. », et c’était le signal.
La jeune femme embrassa langoureusement son époux, laissant la marque de son rouge à lèvre sur lui. Sur sa peau, sur ses lèvres. Quelques minutes après, avant même que la nuisette n’ait touché le sol, Marcus Benson s’écroula sur le lit, blanc comme un linge, avec les lèvres légèrement bleues.
Elle se leva alors, ôta sa nuisette et s’habilla. Un jean, un chemisier, et une veste. Elle nettoya toute trace de son passage. Ils étaient dans une suite d’un hôtel retiré. Elle prit les clés de la voiture, et s’en alla.
Quelques heures plus tard, dans la maison où ils vivaient, elle appela la police. Elle signala la disparition de son époux. Il était en voyage d’affaire, selon elle, et devait rentrer la veille. Mais elle n’avait aucune nouvelle de lui.
Après quelques jours, la police la rappela. Son époux avait été trouvé mort dans une chambre d’hôtel. Il était probablement en galante compagnie quand c’est arrivé, et il avait été empoisonné. Catalina joua la femme effondrée et trahie. Elle paya l’inhumation, et toucha l’héritage. Elle disparut aussitôt, l’argent et les titres de propriété également.
Peu après, l’organisation la recontacta. Cet homme, le douzième, était également le dernier qu’ils ciblaient. Elle pouvait prendre sa retraite. Alors elle réunit ses affaires, et prit un vol pour Seïkusu. Là, elle résiderait dans l’une des nombreuses propriétés qu’elle détenait.
Dans l’avion, elle repensa à son enfance. Sa mère, volage, et son père, travailleur acharné. Elle repensa à son premier mariage. Un vrai mariage, pour elle, et pas pour l’organisation. Son mari, son amour d’enfance, l’avait persuadée de se marier alors qu’elle venait d’avoir seize ans. Ils étaient toujours légalement mariés, mais ils ne se voyaient qu’une fois ou deux par an. Et ce, depuis qu’elle l’avait surpris au lit avec une maîtresse.
Elle insistait pour qu’ils restent mariés, mais ne voulait plus avoir affaire à lui. Pour elle, le divorce n’était pas une option. Et heureusement, quelques jours avant de tuer la dernière cible qu’elle avait eue, elle avait reçu un courrier. Hunter Taylor avait eu un accident de voiture. Ivre, il s’était tué, ainsi que sa maîtresse. Mais par chance, son testament n’avait pas bougé depuis qu’il l’avait fait en sa faveur. Elle toucha ainsi son premier héritage, sans avoir prémédité quoi que ce soit.
Elle réprima quelques larmes, en repensant à cette lettre. Malgré ses trahisons, elle l’avait aimé, au début. Pendant la première année de leur mariage, pendant la période où elle ignorait tout de ses liaisons. A présent, elle se retrouvait veuve. Ce n’était pas une première pour elle, mais ça lui faisait tout drôle. C’était sa vie personnelle, et non professionnelle. C’était différent.
* * *
Trois jours après qu’elle se soit installée dans le penthouse légué par un de ses nombreux maris (le sixième, pensait-elle se rappeler), elle décida de demander les papiers nécessaires à une double-nationalité. Elle n’allait pas travailler, suffisamment riche pour vivre sans bosser, mais elle avait investi dans pas mal d’entreprises japonaises.
Plusieurs semaines après, elle s’était bien intégrée. Dans les soirées mondaines, elle était la riche veuve éplorée. Encore endeuillée, si l’on en croyait son attitude. Elle n’avait pas cédé à une seule tentative de séduction. Elle se montrait distante avec la gent masculine intéressée par elle. Car elle souhaitait prendre un peu de recul par rapport à sa vie d’avant. Elle avait trop souvent couché avec des hommes qu’elle n’aimait pas. Elle aimerait juste une relation avec un homme qu’elle apprécierait, qu’elle connaîtrait un minimum. Qu’elle trouverait séduisant. Et pour le moment, pas l’ombre d’un individu de ce type.
Il faut dire qu’elle était plutôt sélective. Elle n’aimait pas tellement le type japonais. Elle avait toujours été habituée au type américain. C’est tout ce qu’elle cherche pour le moment. Un compatriote. Elle veut oublier l'organisation, et ses messages. Elle veut oublier comment elle a acquit sa fortune. Mais seul le temps pourra atténuer ces souvenirs.
DC ? Yup. Je met la liste.
- Camille Temple ;
- Cindy Terreur ;
- Catalina Taylor ;
- Calliope Tick ;
- Cassandre Trésor ;
- Christy Torres ;
- Charis Trident ;