Les rayons de l’aube éclairaient lentement le corps élégant et svelte de
Laora. La belle paysanne était toute nue, à l’exception d’un pagne doré recouvrant partiellement son corps, et destinée à la protéger du froid. Ses cheveux, noués en deux belles tresses, glissaient près de l’ourlet de ses généreux seins. Laora était le fantasme même de la beauté paysanne, la preuve qu’Eaux-Claires, bien qu’étant éloigné de tout, offrait tout de même une certaine hygiène de vie. Seulement, quand l’évènement le plus important du village était le festival annuel de la vache, on pouvait comprendre que Laora puisse s’ennuyer. Elle rêvait de voyager sur des navires, d’aller à Nexus, de rencontrer le prince charmant... Des rêves de gamine qui ne l’avaient jamais vraiment abandonné. Elle s’ennuyait profondément chez elle, d’autant plus que les hommes du village étaient généralement des benêts imbéciles, et de bien piètres amants. Laora avait donc fait partie des femmes capturées par la mystérieuse dryade, qui était allongée sur le corps de la femme, et terminait de tendrement lui faire l’amour, l’embrassant dans le creux du cou, se délectant de son corps ferme et de ses formes généreuses.
Poison Ivy, alias Pamela Lilian Isley, était la «
dryade » d’Eaux-Claires, les villageois l’appelant ainsi à cause de sa peau verte, et de sa proximité avec la nature. La créature n’avait évidemment rien d’une dryade, et Ivy aimait plutôt à se considérer comme une mutante intermédiaire, tenant à la fois de l’humain, mais aussi de la dryade. Elle profitait parfois de ses vacances sur Terre pour se perdre dans Terra, s’abandonnant dans la nature généreuse et dans les forêts millénaires qui étaient offertes dans le continent, bien loin des forêts polluées et de l’atmosphère vicié de la Terre. Même au Japon, elle pouvait sentir la différence quand elle se rendait sur Terra, dans les profondeurs du monde, loin de la sphère tekhane. Elle ne faisait alors plus qu’un avec la nature, mais, n’aimant pas être seule, il lui arrivait assez souvent de « kidnapper » provisoirement certains des villageois vivant à proximité. Elle était depuis plusieurs semaines dans les profondeurs de la forêt, et avait progressivement influencé sur cette dernière, animant certaines plantes, ainsi que les arbres, se constituant un agréable sanctuaire dans lequel elle copulait joyeusement avec les quelques humains qu’elle avait réussi à capturer. Outre Laora et d’autres paysannes, il y avait aussi quelques chasseurs, ainsi que des bûcherons.
Récemment, des esclavagistes avaient tenté d’attaquer Ivy, et elle s’était chargée de les neutraliser. L’un d’entre eux avait malheureusement réussi à s’enfuir. Elle aurait pu les tuer, mais elle avait choisi, plutôt que de les massacrer, de les enfermer dans certaines plantes, afin qu’ils se calment, et soient ensuite ses serviteurs dévoués, les plantes se chargeant de leur modifier le cerveau, afin d’en faire des amants dociles. Il s’agissait de les droguer. Des drogues temporaires, mais suffisamment efficaces pour en faire de parfaits défenseurs de la nature, et des amants magnifiques.
«
Hmmm... gémissait silencieusement Laora en remuant faiblement.
-
Que tu es belle, ma chérie..., ronronnait Ivy contre elle, en allant pincer l’un de ses seins.
Tu t’es toujours crue hétérosexuelle jusqu’à maintenant, hein ? »
Laora dormant encore, elle peinait à répondre, se contentant de pousser quelques soupirs. Ivy aurait bien continué à jouer ainsi avec elle, mais, dans sa tête, elle ressentit alors comme un appel. Une
alerte. Surprise, elle se redressa subitement, et ferma les yeux. Elle était mentalement reliée à ses plantes, et certaines avaient pour fonction de protéger l’accès à son sanctuaire. Or, on accédait notamment à ce dernier depuis un lac à proximité, et ses plantes avaient détecté la présence d’une personne dans ce lac, à proximité. Pamela, qui n’aimait pas beaucoup les visiteurs indésirables, délaissa Laora, et s’y rendit en personne.
Il lui fallut moins de dix minutes pour y aller. Un homme était là, seul, armé, et visiblement peu méfiant. Il se présenta comme s’appelant l’Arpenteur, l’appelant «
fille des fleurs ». Autour de lui, il pouvait sentir voir des espèces de tentacules onduler lentement le long des arbres, ou le long de l’herbe. Une menace silencieuse et tacite. S’il tentait quoi que ce soit, Ivy n’hésiterait pas à l’attaquer.
«
Je m’appelle Ivy », répliqua cette dernière, après quelques secondes.
Elle avait encore dans sa bouche le goût des lèvres de Laora, comme une délicieuse offrande. Elle était toute nue, dans son corps délicieux, et restait, par mesure de précaution, à bonne distance de l’homme.
«
Que me veux-tu, Arpenteur ? Les hommes armés ne sont pas les bienvenus dans mon sanctuaire. »