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[FINI] A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 135 mardi 08 juillet 2014, 19:19:23

Un enfer. La Louve nageait en plein enfer. Tout ce qui se passait autour d’elle  se déroulait tellement vite qu’elle avait la sensation de perdre le fil.  Des hommes-porcs et maintenant une créature invisible ! Le pauvre Karl se battait en vain contre un monstre dont il ne pouvait imaginer la taille véritable, la force ou même sa position dans cette eau crasseuse. Comment diable avait pu faire Shaw pour s’en sortir. Il était bien passé par les égouts, alors pourquoi n’avait –il pas mentionné cette créature sortie tout droit de la bouche de l’Enfer ?  La Terranide avait tenté de s’approcher du garde du corps de Troymen pour l’aider mais fut facilement repoussée par la masse invisible.


La lycane chuta dans l’eau mais se releva prestement de sorte à se préserver d’un coup de revers. Pourtant, pour son bonheur, la créature semblait se focaliser principalement sur Karl au grand malheur de ce dernier.  L’ordre de Tromeyn lui parvint par la suite aux oreilles et comme si ces quelques mots lu avaient servis de déclencheurs, Shad réagit au quart de tours, lançant un dernier regard à Karl qui se débattait avec le monstre.  Elle ne pouvait l’aider avec sa magie du feu, l’air était puant certes, mais semblait être également saturé de gaz.  Ou plutôt que les égouts avaient commencés à se saturer de gaz. Sentant cela, la Terranide se rassura un peu sur le fait que la lampe à huile était à présent immergée. Mais pour ce qui était d’aider Karl avec sa magie, cela risquait d’être fort impossible. La fuite était ainsi la seule solution à son grand désarroi.


Pourtant, l’eau elle-même ne semblait vouloir faciliter une telle opération et chaque mouvement pour sortir de ce bourbier semblait être plus difficile que le précédent. C’était comme si toute la crasse s’agglutinaient  autours des articulations des jambes en formant une masse compacte qui rendait ardue chaque mouvement supplémentaire. Pourtant, le temps était compté et il fallait tout faire pour sortir d’ici.  L’humain ouvrait la marche et la Terranide le suivait grâce à ses  sifflements dû à sa respiration plus que difficile. Pour peu, elle se demandait s’il n’allait pas s’effondrer. Tout comme elle d’ailleurs.  La panique faisait battre son cœur à tout rompre et sa respiration était également lourde et difficile. Qui pourrait rester calme dans un moment pareil ?

Un dernier râle et des derniers éclaboussements d’eaux se firent entendre derrière les fuyards. Le monstre avait terminé d’achevé sa première victime. Et il n’était pas difficile de deviner quelles seraient ses prochaines cibles.  L’eau croupit commença à émettre de nombreuses ondulations et par réponses à cette menace qui s’approchait dangereusement, le duo accéléra le pas, finissant par monter sur une plate-forme. La seule qui ne présentait pas de grilles forgées mais une porte en fer. Assise sur le bloc de pierre, la Terranide s’était attendu à voir sortir des profondeurs l’ignoble créature. Mais ce ne fut pas le cas. Par chance inouïe.

« hé…hé bien…tant  mieux s’il ne peut pas sortir de l’eau…bon sang… »



Et comme si le monstre avait su comprendre leur parole, il s’éloigna et fit s’approcher le corps mutilé et sanguilonnant  de Karl.  Une sinistre attaque pernicieuse.  La Louve observa un instant le corps du défunt, baissant ses oreilles, reculant par réflexe pour s’éloigner de l’eau. Il était vrai qu’elle n’avait aucun attachement envers Karl mais voir mourir une personne ainsi était rarement un fait dont on pouvait faire facilement abstraction.


« Je..suis désolé pour Karl…. »


La Terranide aussi voulait se rassurer et remercia gracieusement Nolan du regard pour ses paroles qui se voulurent réconfortantes dans un tel moment de détresse. Mais, il ne pouvait rester indéfiniment. Elle fit donc un signe à l’humain,  avant de se diriger vers la porte en fer, s’apprêtant à avoir une énième porte fermée. Si telle était le cas, ils seraient pris entre le marteau et l’enclume. La main de la Lycane se posa sur la pognée puis s’abattit légèrement. Un déclic caractéristique se fit entendre suivit d’un grincement strident. La porte était relativement lourde mais néanmoins possible à pousser.  Cette dernière menait dans un couloir aux murs de pierres recouverts de sang ici et là et de mousses.


Niveau direction, le duo n’avait pas besoin de réfléchir longtemps. Le couloir était une ligne droite, sans possibilité d’aller ni à gauche, ni à droite. Et s’autres sorties il y’en avaient, la Terranide n’avait su les voir aux premiers regards.  Donc, il ne restait qu’à espérer que rien ne vienne à leur rencontre face à eux.  Et même si derrière eux ce truc l’Invisible, Shad préférait jeter de temps à autres de rapides regards, s’assurant qu’aucuns hommes-porcs ou autres venaient à leurs rencontres par l’intervalle d’un passage secret. Pourtant, rien ne vient à leurs rencontres mise à part une seconde porte.


« Si seulement c’était la sortie…prêt ? «

La Louve attendit l’approbation de Nolan avant d’abaisser la poignée poussant la porte.   Ce qui apparut aux yeux de l’Okami ne fut nullement à quoi elle s’attendait. Des dizaines, des centaines de porcs étaient accrochés, suspendus du plafond. Certains encore entier, certains ouverts à divers endroits. Le sol avait pris une couleur de rouille dû aux nombreux litres de sang qui avaient dû couler en ce lieu qui ressemblait fortement à un abattoir. Au loin on pouvait entendre le cri caractéristique d’un porcin tandis qu’au même moment le coup sec d’un hachoir retentissant dans la pièce.


Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 136 jeudi 10 juillet 2014, 01:32:57

ELENA IVORY

Des morts partout. Une vision de cauchemar. Des corps déchiquetés et pulvérisés, gisant sur le sol, formant un spectacle sinistre et insoutenable. Incrédule, le Zerrikanien voyait le corps qui gisait dans la grande pièce sombre, et entendait les cris de son père, brandissant sa lance contre un individu qui leur tournait le dos. Malgré toutes les années, le Zerrikanien n’avait jamais oublié cette scène. Il avait vu son père brandir sa lance, tandis que l’homme leur tournait le dos, ses mains plongées dans le corps d’un étranger. Il finit par le relâcher, se retournant, et, pendant ce temps, le sang des cadavres massacrés se déplaçait, comme aimanté pour se concentrer sur un objet brillant se tenant dans le creux des mains de l’homme. Le Zerrikanien reconnut ce visage, déformé par un sourire hideux. C’était celui de l’homme qui les avait payés pour venir ici tantôt.

Oswald Mandus. Il tenait dans ses bras l’orbe magique, semblable à un œuf démoniaque, répandant une lueur écarlate dans la pièce. Son père avait hurlé en courant vers son adversaire, qui parlait alors une langue étrangère, inconnue, mais une langue qui avait terrorisé le jeune homme, lui faisant mal aux oreilles. C’était une langue que plus personne n’enseignait : la langue infernale des Grands Anciens. Son père avait hurlé, et avait couru avec sa lance... Pour être soudain bloqué en route. Son fils avait hurlé, tandis que son père était soulevé en hauteur, et que du sang se mettait à jaillir comme par magie de son corps, fusant contre les murs. Son fils avait hurlé en tentant de se rapprocher, mais le corps de son père avait alors progressivement commencé à exploser. Son bras gauche avait explosé en une bouillie indescriptible de sang et de morceaux d’os, heurtant le visage de son fils, puis ses jambes, son autre bras, et il hurlait, hurlait, hurlait si fort... Elena tremblait en entendant ce récit, que le Zerrikanien semblait toujours prononcer sur le même ton.

Son père avait été massacré devant ses yeux, et son corps s’était alors soulevé, guidé par la magie de Mandus, dont les yeux brûlaient d’une démence folle. Il s’était envolé vers le plafond, avant de heurter violemment le sol, ses os se broyant à chaque impact, remontant puis redescendant, se fracassant à chaque fois sur le sol, tandis qu’une force surhumaine semblait avoir écrasé les jambes du Zerrikanien sur le sol. Le sang ruisselait de son corps, et son fils avait vu l’un de ses yeux se crever ensuite, ses dents sautant pour se répandre sur le sol, ses cheveux restant également collés par terre. Mandus avait ensuite balancé le cadavre du Zerrikanien sur son fils, le renversant. Dans un hurlement, ce dernier était ressorti du temple, rebondissant le long des marches du temple. Il avait dégringolé pour atterrir dans les buissons, en sang, que ce soit le sien, ou celui de son père, tandis que les flammes sortaient du temple, et que Mandus se mettait à descendre.

Le temps que le Zerrikanien se relève, et retourne chez lui, la nuit était déjà bien avancée, et, depuis sa position, il voyait les flammes danser au loin. Il était retourné vers sa tribu, en clopinant, les poumons en feu... Pour voir qu’il n’y avait plus de tribu.



NOLAN TROMEYN

Karl mort... Pour Nolan, c’était surréaliste. Il avait l’impression de vivre un rêve éveillé... Ou un terrible cauchemar. Karl... Un homme loyal, efficace, qu’il avait cru être invincible. Il était mort, et bien mort. Bon sang, mais qu’est-ce qui se passait donc ici ?! Nolan suivit Shad en restant étonnamment silencieux. Shaw avait réussi à sortir d’ici par miracle, c’était maintenant évident. Quoi qui se passe ici, c’était grave, et ça ne faisait qu’empirer. Ils étaient poursuivis par des hommes-porcs, mais, dans le musée aux horreurs que constituait l’abattoir de Mandus, ces derniers n’étaient que du menu fretin. Quelles autres horreurs les attendaient encore ? Comment Shaw avait-il bien pu fait pour sortir d’ici ? Nolan ne pouvait que comprendre ses réactions et la peur primaire qu’il semblait ressentir désormais.

Lui et Shad se retrouvèrent dans une nouvelle pièce, sortant des égouts et de leur odeur pestilentielle... Pour en retrouver une autre. Nolan n’avait plus de mouchoir pour se protéger, et la moitié de ses vêtements étaient infectés par l’eau sale venant des égouts. Devant eux, il y avait une multitude de porcs disséqués, et ils avançaient sur un sol couvert de sangs éché, qui s’évacuait lentement dans des trous.

« Il semblerait que nous ayons retrouvé les porcs manquants... » commenta Nolan.

Ils étaient maintenus par des crochets en hauteur qui permettaient de les déplacer. C’était un spectacle insolite, et dérangeant. Nolan entendit alors, comme Shad, le couinement d’un porcin ainsi que le bruit d’un hachoir tranchant la chair, et se roidit sur place. Encore une nouvelle menace ? Le hachoir s’abattit encore à plusieurs reprises, et il entendit un soupir.

« Non... C’est... C’est un écho... »

Nolan s’avança rapidement, et vit, dans un coin de la pièce, une sorte d’atelier, et entendit des bruits caractéristiques d’un encrier et d’une plume glissant sur du parchemin.

« Je crains qu’il n’y ait pas assez de porcs... Les productions sont insuffisantes.
 -  Impossible d’en prendre plus ?
 -  Impossible de le faire sans éveiller davantage les soupçons, et notre projet n’est pas encore prêt. »


Deux voix bien distinctes, l’une grave, l’une calme, mais qui semblaient surgir de nulle part.

« Un écho du passé... »

La magie agissait. Il entendit des bruits de pas, et comprit que la scène devait se dérouler devant lui. Un homme en train de marcher, l’autre assis devant le plan de travail.

« Vous avez lu les nouvelles ? Au sujet de ce condamné à mort ? Luis Felipe ? »

Luis Felipe était un cannibale, un Nexusien qui avait été arrêté par la Milice après une enquête qui avait duré des mois, et qui avait défrayé la chronique. Le « Cannibale des caveaux », comme on l’avait surnommé, s’attaquait à des clochards, à des prostituées, et il avait fallu attendre qu’il s’attaque au fils d’un riche noble pour que l’affaire prenne un fort impact médiatique, et ne mobilise les beaux quartiers. Les cadavres étaient retrouvés en pleine rue, et, après un certain temps, le Cannibale avait été arrêté. Luis Felipe avait été condamné à mort lors d’un procès très retentissant.

« Oui, mais quel est le rapport ?
 -  Nous manquons de porcs, n’est-ce pas ?
 -  Nous pouvons toujours passer de nouvelles commandes, mais...
 -  Ou alors... Il faut trouver une nouvelle source d’approvisionnement.
 -  Que voulez-vous dire ? »


Il y eut un flottement pendant quelques secondes, et des bruits de pas supplémentaires, avant que la voix ne lâche :

« Et bien, je suppose que tout dépend de la définition qu’on donne au mot ‘‘porc’’... »
DC d’Alice Korvander.

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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 137 vendredi 11 juillet 2014, 16:05:39

AGATHA CHRISTIE

La douleur était intolérable. Ses cris se perdaient en écho dans ces couloirs sombres et humides. Mais plus le temps passé, plus ses cris perdaient d’intensités. Ses forces la quittait peu à peu, aspirer par ces seringues. Sa peau auparavant rosée était à présent proche de celle d’un mort. Sa respiration était faible et hésitante et son esprit auparavant encore actif n’était plus que confusion et peur. Comment était-elle arrivée ici ? Elle une simple propriétaire ? Certes son immobilier n’était pas très bien entretenu et elle demandait beaucoup trop en guise de payement. Mais, elle n’arrivait pas encore à croire qu’elle vivait un parfait cauchemar et surtout ces derniers instants.

Affaibli au plus au moins, la vieille n’avait qu’une envie en cet instant. Que tout casse. Que quelqu’un vienne l’aider, la sauver et si c’était le cas, elle changerait sa vie. Oui, elle profiterait de cette dernière comme s’il s’agirait de son dernier jour et arrêterait d’espionner tout le monde. Ou bien, il fallait qu’il vienne l’achever. Lui. Cet homme qui avait actionné cette infernale machine qui la vidait doucement mais sûrement de son sang pour un quelconque ignoble dessein. Lui que tous pensait saint et bienveillant. Mais qui n’était qu’en fait qu’un enfant du Diable.

Mais, même si elle viendrait à s’en sortir par un quelconque miracle, qui la croirait ? On la traitait déjà de folle, personne n’irait la croire. Et surtout pas ces gens pompeux de la Couronne. Non, personne ne la croira. Bon sang qu’elle avait mal. Elle se sentait si faible. La dame tenta de s’humecter les lèvres mais ce ne fut qu’une impression pâteuse et sèche qui lui vint en bouche. Pour une fois qu’elle savait un fait très important, elle l’emporterait dans sa tombe. Et dire qu’il avait l’air si gentil, lui qui aidait les pauvres des Bas-Fond, qui les hébergeait. Lui qui était censé être au service du bien. Lui un homme d’église.  Quand le masque était tombé, elle avait reconnu son visage. Tout le monde le connaissait à Nexus dans les Bas-Fond.
Le Père Lamb.

PERE LAMB

Le saint homme retira sa tunique noire ainsi que son masque porcin. Le tout fut soigneusement rangé avec la plus grande délicatesse dans une maille noire aux bordures dorées. Et ce même coffret renfermant un terrible secret fut placé dans une cache secrète. Personne ne devait savoir. Et ceux qui savait était réduit au silence. Le curé s’approcha de sa tenue de prêtre et l’enfila sans se presser. Aujourd’hui encore viendrait des hommes et des femmes du Bas-Fond. Aujourd’hui encore quelques un d’entre eux disparaîtront mystérieusement pour alimenter la Machine. Lui, n’avait qu’à jouer le rôle du gentil prêtre qui aider la veuve et l’orphelin. Et pour l’instant, tout ceci marchait à merveille. Personne ne le soupçonnait,  personne ne pensait qu’il avait un quelconque lien avec les meurtres de l’abattoir et ces mystérieuses disparitions. Même la Couronne ne l’avait pas encore soupçonné.

Mais pour l’instant, il était temps de jouer l’homme d’église bienveillant et de lire quelques prières à ses adeptes. Le Père Lamb attrapa son missel et sortir du presbytère  se dirigeant vers l’enceinte de son église. Lieu tant accueillant mais qui cachait un terrible secret en son sein. Comme d’habitude, il vit bon nombres d’hommes et de femmes présents. Principalement ceux dont l’un des membres de la famille ou des amis travaillaient chez Mandus. Comme à son habitude il alla à leur rencontre, les rassura, leur énonça des phrases saintes pour les apaiser. Et comme d’habitude, il réfléchissait qui prendraient part à la nouvelle livraison de « porcs » pour alimenter la Machine.

SHAD
La magie. Cette dernière pouvait servir à temps de chose. La plupart du temps, la Terranide la connaissait en tant que magie de combat mais à cette heure, à cet instant, elle apparaissait sous une nouvelle facette. La magie venait de s’activer dans cet enfer et avait conduit le duo à voir, ou du moins surtout entendre des échos du passé.  Et cet écho donnait lieu à un fait important, une discussion dont chaque parcelle devrait être soigneusement retenue.

Cette conversation du passé semblait invraisemblable mais pourtant vrai. Et plus que tout, elle permettait de comprendre comment et par quel fait des personnes étaient venues à disparaître autours de l’abattoir. La raison était des plus simples pour la Terranide. Les humains étaient considéras comme de vulgaire porcs, rien de plus.  La dernière phrase était tombée tel un couperet et elle ne put s’empêcher de tourner son regard vers Nolan, se demandant s’il avait lui-même compris le sens de cette dernière.

Voilà aussi pourquoi les employés disparaissaient mystérieusement. Cet abattoir porcin dévoilait encore plus en plus sa véritable nature. Les coups de hachoir remplacèrent celui d’une plume glissant sur la papier. Le présent refaisait surface et le passé s’estompait à présent. Immobiles depuis quelques instants, il était maintenant temps de se mouvoir à nouveau. La Louve observa rapidement els environs, tentant de se faire la plus discrète possible.  Il leur fallait sortir d’ici c’était un fait indéniable. Au loin, un grincement se fit entendre et une petite lueur apparu dans la pièce.

Une porte ! A la fois si proche et en même temps si loin. La Louve indiqua d’un mouvement de menton cette dernière avant de se figer sur place. Outre les simples animaux,  de nouveaux cris retentirent dans cette salle. Des cris que maintenant, le duo reconnaissait entre milles. Celui des hommes-porcs.

Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 138 mardi 15 juillet 2014, 01:13:32

ELENA IVORY

Tout le village était en feu... Les corps gisaient partout, en pièces, en morceaux, déchiquetés, et les flammes... Les flammes brûlaient haut dans le firmament. Plus rien n’était reconnaissable, tout n’était que mort, souffrance, et chaos. L’Enfer s’était déchaîné dans son village, ravageant sa tribu. Ils gisaient sur le sol. Hommes, femmes, guerriers, vieillards, enfants... Certains étaient morts chez eux, ils avaient la poitrine arrachée, leurs cœurs pulvérisés gisant près d’eux, leurs têtes décapitées en bouillie sur le sol. C’était comme si un être d’une particulière sauvagerie venait de s’abattre dans ce village, déchaînant une pure violence, frappant, mordant, déchirant, découpant, tuant. Tout avait du être rapide, et meurtrier. Ils n’avaient eu aucune chance. Les guerriers avaient eu le temps de sortir leurs lances, leurs épées, et leurs arcs, mais tout n’avait servi à rien. Et tout ça était de sa faute... Tous ces morts... Sa faute, car c’était à cause de lui que son père avait décidé de conduire l’étranger, de rompre le serment, de pénétrer dans le lieu interdit, et de Le réveiller. Il était sorti de son sommeil éternel, et Il avait pris possession du corps de l’étranger.

Les autres tribus étaient venues à l’aube, et avaient tout de suite compris. Leurs shamans le leur avaient dit : un grand malheur venait de sortir du Sanctuaire, et il fallait rapidement le contrecarrer, avant qu’Il ne s’évade. Les meilleurs guerriers avaient traversé la jungle, et il les avait suivi. Le petit Zerrikanien était le seul à avoir vu le Blanc, et à pouvoir le reconnaître.  Il avait donc suivi les redoutables guerriers aux jambes solides, certains chevauchant des tigres à dents de sabres, s’enfonçant dans la jungle sauvage, évitant les Basilics, les araignées géantes, et quantité d’autres monstres redoutables. Ils avaient rejoint le camp des Blancs, à l’extrémité de la jungle.

Malheureusement, ces derniers étaient déjà partis. Ils étaient partis précipitamment, laissant plusieurs de leurs affaires en plan.

« Il l’a traqué... Il n’avait plus que ça à faire, le traquer... Plus de famille, et personne ne voudrait de lui, car c’était son clan qui avait libéré le Démon.
 -  Le Démon ?
 -  L’orbe, Majesté... Il ne cherche pas à tuer Mandus, il cherche l’orbe que ce dernier a volé dans ce temple, ce... Ce Sanctuaire... Afin de la ramener. »

Elena hocha lentement la tête. Le Zerrikanien continuait à parler, mais il fallait bien admettre que la Reine n’y voyait pas plus clair sur les pouvoirs de l’orbe.

« D’après lui, les pouvoirs de l’orbe ont déjà commencé à se manifester... Il a mis des années à rejoindre Nexus afin de retrouver Mandus, et, pendant ce temps, ce dernier a eu tout le temps de la construire...
 -  Mais de construire quoi ? Qu’est-ce qu’il y a dans cet orbe ? »

Le Zerrikanien continuait à parler, et Elena put voir que Zephyr tremblait sur place. Dans le couloir, des gardes couraient rapidement, le bruit de leurs bottes en fer se répercutant contre les murs.

« Oh non... »

Zephyr manqua chanceler sur place, et dut s’appuyer contre la table, tandis que le Zerrikanien, pour sa part, venait enfin à se taire. Elena sentait sa patience arriver à son terme.

« Qu’a-t-il dit ? Qu’est-ce que cet orbe ?!
 -  C’est... C’est un plan. Ou... Plutôt un schéma...
 -  Un schéma ?! De... »

Elena ne put achever ce qu’elle était en train de dire, car on tapa furieusement à la porte. Un soldat l’ouvrit, et entra, en sueur. Elena se retourna vers lui, le fusillant du regard.

« Majesté !
 -  Quoi ? s’exclama la Reine.
 -  Une révolte vient d’éclater dans les bas-fonds. »



NOLAN TROMEYN

Nolan avait parfaitement compris... Peu importe ce que Mandus ait cherché à fabriquer ici, il avait eu besoin de carburant. Sûrement une diablerie de machine tekhane. Bien sûr ! Nolan pensait avoir compris ce qui se passait ici. Oswald venait de Tekhos, et il était sûrement un agent infiltré par les Tekhanes, quelqu’un qui avait construit une sorte de machine infernale souterraine pour pouvoir envahir Nexus en temps voulu ! Cette base souterraine était probablement un complexe de mutation génétique, afin de transformer des gens normaux en ces espèces d’abominations qui les avaient attaqués tantôt. Tout se tenait ! Tout était logique !

« Shad... Je crois que tout ça est... »

Nolan se tut quand les hurlements furieux des hommes-porcs rugirent. Il se redressa soudain, paniqué, mais n’entendit aucun bruit de pas vers eux.

« C’est un prélude... Un prélude à une invasion ! Je pense que Mandus est... »

La structure se mit alors à trembler furieusement, et Nolan entendit les soubresauts d’une violente explosion. Le sol trembla, le plafond également, comme si un séisme venait d’éclater. Nolan battit des bras, et s’effondra sur le sol, tandis que des jets de pression se mirent à jaillir de tuyaux en hauteur, crachant de la fumée blanche dans des sifflements suraigus, de l’eau jaillissant des tuyaux pour tomber sur le sol.

« Par l’Enfer, mais qu’est-ce qui peut encore bien se passer ici ?! »

De l’eau lui tombait sur le visage, et il se mit à courir rapidement, tandis que d’autres explosions retentissaient, au loin. Il courut dans un couloir, rapidement, sentant les canalisations craquer autour de lui, répandant des jets de vapeur. Il s’en prit un dans les yeux. La vapeur était brûlante, et Nolan poussa un hurlement. Il se reçut ce jet devant un escalier, et perdit l’équilibre, dévalant l’escalier en hurlant, pour s’étaler sur le sol, heurtant alors quelqu’un. Il y eut un choc métallique, comme un rebond, et une vivie lueur s’éteignit soudain.

« Haaa !! »

Nolan s’étala sur le ventre, et la lumière revint alors, un homme saisissant une lampe à huile. Sa silhouette était indiscernable à l’obscurité.

« Qui êtes-vous ?! Que faites-vous ici ?! »

Cette voix... Non, ça ne pouvait pas être possible. Oubliant son asthme, Nolan releva sa tête, et son regard croisa celui de son interlocuteur.

« Nolan ? s’étonna ce dernier.
 -  Mandus !! »

Oswald Mandus se tenait face à eux, portant dans la main une chandelle qu’il pouvait éteindre ou allumer à l’aide d’un commutateur. Mandus n’était clairement pas dans ses meilleurs jours. Son pantalon était déchiré par endroits, il avait des croûtes de sang et des ecchymoses sur le visage, et ses traits étaient tirés. Nolan n’y comprenait plus rien.

« Je... J’ai l’impression de vous connaître... Votre nom, en tout cas. Savez-vous où sont Enoch et Edwin ? Je crains que mes enfants ne se soient égarés, et soient prisonniers dans cette structure. »

Enoch et Edwin ? Nolan cligna des yeux sous l’effet de la surprise.

« Oswald... »

Nolan peinait à parler, en raison de son asthme.

« J’ai fait exploser quelques pompes en les retirant de l’eau des égouts. Elle sert à les refroidir, vous comprenez ? J’espérais que ceci suffirait à stopper cette diablerie, mais cette mécanique est plus complexe que ce que je croyais. »

Hein ?! Mandus, sabotant les pompes ? Nolan n’y comprenait décidément plus rien, mais les hommes-porcs hurlèrent à nouveau.

« Il faut fuir, vite !! Ils me pourchassent ! Ils vous tueront aussi ! »

Mandus se mit alors à marcher, essayant de courir... Mais, comme il boitait, la tâche n’était pas aisée. Nolan, lui, pouvait entendre les échos des bruits de pas précipités des hommes-porcs. C’est ce qui, en définitive, l’incita à se relever, et à suivre Mandus.

Il n’allait pas rester sagement là à attendre la venue de ces cannibales monstrueux.
DC d’Alice Korvander.

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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 139 mercredi 16 juillet 2014, 08:10:41

Etait-ce réellement le temps de faire des suppositions quant à la finalité de cet endroit ? Pour la Lycane, le mieux à faire pour l’instant était bien de sortir de cet enfer avant qu’une troupe de monstres ne leur arrive dessus.  De plus, elle ne pouvait s’empêcher de se demander qui viendrait à créer une telle machinerie en guise de prélude à une invasion. Ces créatures bien qu’imposantes, dangereuses et meurtrières pouvaient dans ce cas, tout aussi bien se retourner contre leurs maîtres. Et si tel était le cas, qui alors ? Qui viendrait envahir nexus par de tels procédés ? Ashnard ? Ou bien Tekhos ? Il lui semblait pourtant que pour cette dernière, la cité surdéveloppé avait bien marqué le fait qu’elle était neutre, laissant l’empire Ashnardien et la capitale Nexusienne se quereller entres eux.

« Je ne sais pas, ça parait assez…. »

Mais fin soudaine de toute réflexion. Sentant la structure tremblait dangereusement, la Louve n’eut que le temps de croiser ses bras devant son visage pour protéger ce dernier. Un jet de vapeur blanche et brûlante la frappa de pleins fouets, brûlant sa peau, l’obligeant à reculer de quelques pas.  Un autre jet sorti tout proche du visage de la Terranide et siffla près de ses oreille. La proximité du bruit suraiguë et son audition plus fine eut pour effet de faire chanceler la lycane. Cette dernière perdit un instant son équilibre et dû se rattraper à l’un des murs, tandis qu’au même instant le monde semblait tourner rapidement autour d’elle.  Ce fut un troisième jet la brûlant une seconde fois aux bras qui lui permirent de reprendre plus rapidement conscience de l’endroit où elle se situait actuellement.

Méfiante plus que jamais envers les tuyaux, la Terranide se mis à regarder rapidement où pouvait bien se trouver Nolan actuellement. Sa première pensée fut de l’appelée mais la pensée qu’une autre personne était sans doute rentrée dans le complexe lui fit changer d’idées.  En cirant le nom de l’humain, elle risquait fort bien d’attirer l’attention sur eux. Certes, les hommes-porcs étaient déjà sur leur trace, mais rien n’obligeait à les attirer encore plus à soi. Ce fut cependant un autre type de cri qui attira son attention et sans réellement réfléchir, la lycane s’élança en direction de la source d’où provenaient deux voix parfaitement distinctes. Et l’une d’entre elle n’était autre que celle de Mandus lui-même.

« C’est quoi ce bordel ? »

L’étonnement était à son comble. Située en haut des marches des escaliers, la Terranide observa un instant Mandus incrédule, l’entendant même dire qu’il venait de saboter les pompes. Ces mêmes pompes qui avaient craché leurs mécontentements par le biais de jets de vapeurs brûlantes. A cette pensée, la Louve grimaça en bougeant légèrement son bras, sentant la brûlure lui tiraillait la peau et les muscles. Mais elle ne pouvait pas s’en plaindre bien longtemps et rester stoïque.  Elle descendit les escaliers quatre à quatre tandis que les deux hommes commençaient déjà à partir, fuyant des hommes-porcs qui semblaient venir dans leur direction. Et comble du bonheur, ou singularité des faits, étaient aussi à la poursuite de Mandus. Mandus que tout indiquait comme le créateur de ces aberrations. La Louve rejoignit rapidement les deux hommes, s’arrêtant l’espace d’un instant, son attention étant concentrée sur le bruit de la canne du propriétaire de l’abattoir.  Chaque mouvement, chaque pas était ponctué par le son caractéristique de cette canne frappant contre le sol et résonnant au sein du complexe. Trop de bruit, beaucoup trop. Emettant un grognement, la lycane accéléra  le pas et se mis devant Mandus, le forçant à s’arrêter.

« Je ne sais pas si c’est une déplaisante plaisanterie mais si on doit fuir, vous serez bien trop lent et bruyant. «
- elle tourna son regard vers Nolan – Désolé je ne pourrais porter que l’un d’entre vous. Je compte sur toi pour me prévenir s’il tente quelque chose dans mon dos… »

A ces mots, la Terranide revêtit son apparence animale, s’abaissant légèrement sur ses pattes pour permettre à Mandus de monter sur son dos et la chevaucher.  Une chance encore qu’elle était en mesure de le porter.  S’assurant que Mandus était bien accroché, la bête reprit sa marche, ayant laissé cependant le temps à Nolan de prendre une bouffée d’air pur grâce à son inhalateur.  Tout en marchant d’un pas rapide, la Louve était aux aguets. Mais les cris de porcs semblaient pour le moment se perdre dans les méandres de cette infernale machine :

« Il serait bon que vous nous expliquez tout Mandus….A  croire que vous êtes sujet à de la schizophrénie. »

Les pas de la bête cessèrent  subitement. L’animal tourna son museau vers Nolan  semblant réalisé quelque chose. D’un bref mouvement de tête elle lui indiqua l’habit qu’il portait, continuant :

« Tu as bien cette fameuse bouteille non ? Amnesia ? Ce pourrait-il qu’elle est un lien avec l’état de Mandus ? »

Tout était possible après tout. Et toute hypothèse était bonne à prendre.  Mais plus que tout, plus que de savoir ce qui se tramait réellement autours de Mandus, la Louve voulait en priorité sortir d’ici et au plus vite.


Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 140 jeudi 17 juillet 2014, 01:37:14

CLAYTON SHAW

«  À mort ! À mort ! » hurlèrent-ils en s’avançant.

Leurs torches brûlaient dans la rue, alors que la meute devenait de plus en plus nombreuse, poussant des hurlements sauvages en brandissant leurs épées, leurs fourches, leurs bâtons, et leurs haches. Il y avait surtout des dockers et des ouvriers, s’avançant le long d’une grande rue pavée. Ils hurlaient, réveillant les riverains, qui s’approchaient à leurs fenêtres, observant ce qui se passe. Clayton était en tête, parmi d’autres dockers et des ouvriers, comme des personnes travaillant à l’abattoir. Ils renversaient les poubelles en s’avançant, arrachant les affiches publicitaires vantant les mérites de l’abattoir Mandus.

L’abattoir Mandus se rapprochait de plus en plus, et Clayton était résolu. Il ne faisait plus confiance à ce Nolan Tromeyn, ce noble venu des hauteurs, qui se dandinait dans ses beaux vêtements, avec son air suffisant, sans rien comprendre aux horreurs véritables qui se déroulaient ici bas. Il allait régler ça à l’ancienne : par le feu. Il était toujours ami avec les dockers, et ces derniers avaient ramené d’un entrepôt toute une cargaison de brai. C’était du brai de houille, qui venait de profonds marécages, et était acheminé par des chariots à Nexus, pour être vendu. Les principaux clients étaient des seigneurs et des châtelains, ainsi que la Couronne. Le brai était utilisé pour les fosses empoissées, car c’était un élément hautement inflammable, solide à température ordinaire. Les stocks avaient été enfermés dans de solides pots, afin de ne pas en respirer les redoutables inhalations, et ils étaient contenus dans un chariot qu’on avançait.

Shaw n’était pas le genre d’hommes à se laisser faire. Il allait détruire cet abattoir. Peu importe quelles étaient les saloperies vivant là-dessous, il ne comptait pas attendre sagement qu’ils viennent l’enlever, comme ils avaient déjà pu le faire avec bien d’autres habitants. Se terrer dans son coin n’était pas la manière avec laquelle il appréhendait des menaces. Il était un battant, pas un comploteur vicieux à la Tromeyn. Mandus était un cinglé, et il allait régler ça à l’ancienne.

En purifiant tout par le feu.

La procession se rapprochait rapidement de l’abattoir, en longeant les murs. Shaw voulait agir rapidement, avant que la Milice urbaine ne vienne leur mettre des bâtons dans les roues. Shaw en terminerait ce soir. Il se l’était juré.



OSWALD MANDUS

« Tu me déçois beaucoup, Oswald, lui avait-il dit. Tu es en train de détruire ce à quoi nous avons tant contribué, le fruit de millénaires et de millénaires de croyances et de sacrifices. Si seulement tu prenais le temps d’y réfléchir, tu comprendrais quelle erreur tu es en train de commettre. »

Il ne l’écoutait pas. Le Professeur essayait de le dissuader de ne pas le faire, mais Oswald savait ce qu’il fallait faire. Il l’avait su dès qu’il s’était réveillé, hagard, dans son lit. Plus aucun souvenir, plus rien, si ce n’est son nom, visible sur la manchette d’un journal, et le souvenir persistant que ses fils allaient mal. Oui, ses enfants... Il les avait entendus jouer en haut, dans le grenier, et il les avait suivis...  Mais, plus il les suivait, et plus il avait conscience qu’ils allaient mal, comme s’ils avaient été enlevés. À force de jouer à cache-cache, ils s’étaient perdus dans des souterrains que Mandus avait suivi, jusqu’à rejoindre un abattoir. Son abattoir. Il avait erré dans les entrepôts et les locaux déserts, sortant de l’abattoir pour errer dans quelques rues, avant de se retrouver dans l’église. Il avait eu un souvenir en traversant le cloître menant à cette dernière.

C’est là qu’il les avait baptisés. L’église était vide. Aucune trace de paroissiens, mais les cierges étaient allumés. Il était tombé à genoux devant l’autel, en voyant une hérésie : un cadavre de porc crucifié sur la Croix du Christ.


C’est depuis l’église qu’il avait rejoint la Machine. Il y avait un passage secret, une entrée dans la crypte, et c’est là qu’il avait peu à peu compris ce qui se tramait. Il avait été dupé par un associé, par le Professeur, afin de protéger une monstruosité, une aberration sans nom. Comment avait-il pu prendre part à ça ?! Les souvenirs revenaient... L’abattoir, la misère dans la ville... Il était revenu de ses safaris pour constater que la misère sociale, cette souffrance qu’il voyait dans des régions sauvages et autochtones, avait déferlé chez lui, à deux pas de sa porte, dans l’indifférence totale des puissants, qui se prélassaient dans des fêtes somptueuses et des banquets fastes. Il avait vu les épidémies de choléra ravager certains quartiers des bas-fonds, et avait mis sa fortune à l’œuvre d’un édifice qui permettrait de soigner ces malheureux, en leur offrant du travail, en leur permettant de s’insérer dans ce modèle sociétal qu’il avait appris à admirer à force d’en voir les balbutiements à l’étranger.

Oswald s’était inspiré de travaux tekhans pour améliorer les porcs. Des implants génétiques, mais il n’aurait jamais pu soupçonner que le Professeur se déciderait à les employer sur des êtres vivants ! Mon Dieu, c’était... Il n’y avait pas de mots pour décrire les abominations qui avaient été faites ici ! Il revoyait en images diffuses les prisonniers en train d’agoniser, et ses hurlements. Quand il avait su tout ça, il avait voulu tout arrêter... Mais comment arrêter cette construction ? Elle s’enfonçait très profondément dans le sol, et les pensées de Mandus étaient encore très confuses sur ce qu’il avait fait. Il y avait encore des blancs qu’il ne s’expliquait pas, et il suivait son instinct, qui lui disait où aller.

Pour fonctionner, la Machine utilisait l’eau des égouts pour se rafraîchir. Elle consommait énormément de chaleur, et il y avait énormément de pression. L’eau des égouts avait permis de concevoir la Machine, à l’aide d’un système qui avait permis de dériver l’eau des égouts à un endroit précis, dans les pompes. Il venait de saboter ces dernières, en fermant les trappes permettant à l’eau de rentrer. La pression explosait partout, mais ce n’était pas suffisant pour arrêter la Machine. Elle avait été trop bien construite, avec trop de sécurité.

Sa canne le ralentissait, et il avait déjà failli mourir à plusieurs reprises à cause de ça, notamment dans l’abattoir. L’un de ces monstres errait là-dedans, et il l’avait prudemment esquivé, le cœur sur le point d’exploser. Maintenant, il courait aussi vite qu’il le pouvait, quand les deux mystérieuses personnes l’interpellèrent... Surtout la Terranide. Était-ce l’esclave de Tromeyn ? Elle se dressa devant lui, et se mit à prononcer quelque chose d’incompréhensible.

« Une plaisanterie ? Mais... »

Avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, il vit la femme prendre la forme d’une énorme louve, et écarquilla les yeux de stupeur. Oswald n’eut cependant pas le temps d’en savoir plus. Les hommes-porcs se rapprochaient, et il grimpa sur cette dernière, s’élançant le long des couloirs. La pression continuait à exploser, mais ils avait que ce ne serait pas assez. Il avait affaibli la Machine, mais il ne pourrait pas stopper le Professeur. Grâce à l’aide de la Terranide-louve, il parvint en tout cas à semer les hommes-porcs... À moins que ces derniers n’aient lâché la traque.

Ils se retrouvèrent dans un couloir sombre, et Nolan, épuisé, s’appuya contre un mur, en sueur, tandis que la louve se mit à lui parler. Sous sa forme animale, ses mots ressemblaient à des grognements, mais il en comprenait le sens.

« Schizophrène ?! s’exclama-t-il. Je ne comprends strictement rien...
 -  Pas de ça, Mandus... Ces hommes-porcs erraient chez vous, ceci est votre... Votre création !
 -  Non ! s’exclama-t-il. Pour l’amour de Dieu, pourquoi aurais-je conçu une telle chose ?!
 -  Parce que... Parce que nous sommes sous votre... Sous votre putain d’abattoir ?!
 -  Ça n’a rien à voir ! J’ignorais ce qui se passait là-dessous ! »

Tromeyn le regardait d’un air soupçonneux, et, conformément à ce que la femme avait demandé, il brandit sous son nez un flacon... Une bouteille avec une mention dessus. « AMNESIA ».

« C’est... C’est quoi ?! s’étonna Oswald.
 -  À vous de nous le dire, nous l’avons trouvé dans votre chambre. »

Oswald ne dit rien, fixant la bouteille. Il tremblait nerveusement, et tourna à droite et à gauche, avant de poser la main sur son front, réfléchissant intensivement.

« Je... Tout est confus dans ma tête... Écoutez, ce que j’ai fait est illégal, mais... C’était pour l’intérêt commun.
 -  Faire des expériences génétiques sur des cobayes humains ? Les transformer... En monstres ? le railla Nolan.
 -  Non, non...
 -  C’est ça, votre définition de l’intérêt général, Mandus ?
 -  J’ai chargé un associé de réaliser des expériences, oui, mais sûrement pas sur des humains ! Grands Dieux, pour qui me prenez-vous ?! Il... Il devait faire des expériences sur des porcs, afin... Afin de les améliorer, en suivant des formules tekhans. Je ne pouvais pas l’avouer publiquement, car... Et bien, vous le savez... Tekhos désapprouve fortement toute utilisation non approuvée de sa technologie hors de ses frontières. Je ne voulais pas d’un scandale politique qui aurait été un prétexte parfait pour fermer mon abattoir. J’avais... J’avais investi bien trop d’argent et d’espoir, mais... Il y avait tellement de demandes, tellement de gens affamés. J’en fournissais dans les cantines, dans les dispensaires, les hôpitaux, mais la demande augmentait toujours. Vous êtes un marchand, Tromeyn, vous devez bien comprendre ça ! J’ai fait appel à quelqu’un... Je lui ai dit de tester les formules pour améliorer la reproduction des porcs, pour qu’ils soient plus gros, pour qu’il y ait... Plus de viande... Je... Je n’aurais jamais pu me douter que... Qu’il irait jusqu’à... Jusqu’à... »

Sa voix se brisa, comme si Mandus était sous le choc.

« Qui... Qui est votre associé, Mandus ? Qui ?!
 -  Je... Je ne me rappelle pas de son nom. C’est... Le Professeur. On le surnomme ainsi.
 -  Le Professeur ?! Mais... C’est impossible ! »

Mandus releva la tête, en clignant des yeux.

« Vous le connaissez ?!
 -  C’est un universitaire ! Il faisait partie du Centaur Club ! Nous l’avions chargé de se rapprocher de vous, afin de savoir si vous aviez besoin de notre aide...
 -  ...Ou trouver un moyen de profiter de ma dépression pour me voler. »

Mandus secoua la tête, et observa alors un peu mieux la Terranide.

« Vous... Je me souviens de vous avoir vu... Shad ? Vous êtes l’envoyée de la Reine, non ? Est-ce que la Couronne compte venir ? Il faut raser cette place afin que...
 -  Assez, Mandus ! J’en ai assez de vos salades ! »

Nolan le fusillait du regard.

« Vous préparez une invasion ! Cette structure n’est qu’un avant-poste militaire en vue d’envahir Nexus ! »

Oswald ne dit rien... Non pas parce qu’il trouvait l’idée absurde, mais parce que cette accusation lui rappelait des souvenirs... Le mur se mit alors à trembler derrière Nolan. Ce dernier continuait à parler, de plus en plus fort, et, dans l’obscurité, des mains se rapprochèrent. Le temps qu’Oswald puisse agir, il était trop tard. Une énorme main attrapa Nolan au visage, et le renversa sur le sol, tandis qu’une gueule difforme s’enfonça dans le cou de Nolan.

« HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !! NNOOOOOOOOOOOOOOOOOONNN !! »

Le sang fusa, et le monstre se redressa alors, de toute sa hauteur. Mesurant bien deux mètres de haut, une créature grisâtre, semblant sortie d’un cauchemar, se dressa face à eux, tendant ses interminables doigts vers eux.

Ses intentions ne faisaient pas l’ombre d’un doute.
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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 141 vendredi 18 juillet 2014, 18:00:41


Il était toujours quelque peu ennuyeux d’être pris au  cœur d’une conversation où on ne possédait pas tous les aboutissements pour comprendre parfaitement cette dernière. Outre les accusations lancées par la Louve, cette dernière devait à présent écouter attentivement le discours émit par les deux hommes et surtout tenter de le comprendre.  Comparé aux deux humains, elle n’avait aucune connaissance de ce fameux professeur et ne connaissait le Centaur Club que par l’intermédiaire de descriptions qu’on lui avait cédé ces derniers jours.  Soufflant par les naseaux, l’animal continuait sa marche, gardant pour le moment le silence, laissant les deux hommes se quereller.

Tout ce qu’elle put également noter était bel et bien le fait que Mandus semblait être aussi perdu qu’eux. Que lui-même propriétaire de cet endroit ne semblait aucunement savoir ce qui se déroulait ici. Néanmoins, il n’était pas exempt de  toutes fautes. C’est lui qui avait commencé à faire des recherches sur les porcs, c’était donc à partir de cette pensée pour le bien du peuple, pour procurer plus de nourritures, que ces montres avaient vu le jour. Mais à présent, ce n’était plus les porcs qui étaient la principale source mais des êtres humains. A cette pensée, la Louve ne put s’empêcher de se demander si les hommes porcs étaient à la  base des porcins, des humains ou un mélange des deux. Une horrible fusion créant ces monstres.

Puis, elle s’arrêta l’espace de quelques secondes, observant Oswald Mandus s’apprêtant à répondre à son interrogation avant d’être soudainement coupée par Nolan. Il criait, hurlait, maudissait presque Mandus. Mais pouvait-elle le blâmer ? Même elle n’avait encore guère confiance en lui. Pourtant, quelque chose lui disait que cet humain devait sortir sain et sauf de ce cauchemar.  Soudainement, elle eut un mouvement de recul, ses poils s’hérissant et ses crocs se faisant plus apparents. Une menace était proche ! Elle en était sûre mais n’arrivait pas à en définir la source. Maudit endroit !

Tout se passa relativement vite. Le monstre gris et difforme fut à peine aperçu que déjà Nolan Tromeyn était à terre, des dents plantées dans son cou, le sang giclant. La Louve en reçu une bonne quantité sur son pelage et son attention se posa sur la créature. Ce monstre n’avait absolument rien à voir avec les hommes-porcs. Etait-ce le monstre des égouts ou encore une autre engeance ? Dans tous les cas, elle n’allait nullement perdre son temps à le lui demander.  Pour l’heure, l’Okami devait prendre une rapide décision Combattre ou fuir ? La deuxième solution semblait la meilleure. Portant Mandus sur son dos, ce dernier aurait tôt fait de se faire attraper et broyer au simple faux mouvement. De plus, ses pattes antérieures, anciennement ses bras lui faisaient souffrir le martyr. Une douleur avec laquelle elle devrait s’accoutumer.
La bête chargea et au même instant, la lycane fit apparaître une boule de feu par magie, l’envoyant sur le monstre pour le blesser au mieux et l’aveugler.  Cependant, la Louve ne perdit pas de temps à attendre pour savoir si son coup avait porté ses fruits. Elle se campa sur ses pattes et fonça, droit vers le monstre, passant proche de lui pour se faufiler par le couloir où ce dernier était passé.

« Accroches-toi ! » Avait-elle crié à l’attention de Mandus.

Sa course résonnait le long de ce nouveau corridor et l’animal n’avait pas la moindre idée où elle se rendait. Se dirigeait-elle vers une quelconque sortie ou vers une mort certaine ? Derrière elle, en tout cas, c’était la mort qui était à ses trousses. Le monstre difforme s’était élancé et  à chaque seconde qui passait, l’Okami avait l’amère impression de sentir ses longs doigts se refermaient sur elle.

« Pu…putain de l’aide quoi…une sortie…quelque chose ! » supplia t’elle, grondant entre ses crocs tandis qu’elle forçait son pas de course. Mandus allait certainement avoir mal au bassin et à la jambe mais c’était toujours mieux que d’être enterré six pieds sous terre.

Soudainement, une lueur rougeâtre apparue au niveau du collier de la Louve. A l’emplacement même où se trouve le médaillon d’Elise sous sa forme bipède. Comme une réponse à sa supplique, l’artéfact avait réagi et au même instant, les fils de soie d’innombrables araignées, auparavant invisible semblaient briller d’une vive couleur cramoisie.  Ces derniers filaient à travers le dédale vers un chemin bien précis. Shad ne chercha pas à comprendre plus longtemps ou à chercher une raison à ce phénomène, se préoccupant de suivre ce nouveau fil d’Ariane.

La Louve fut menée tout droit vers un mur. Croyant d’abord à une blague, sa première pensée fut de faire marche arrière avant de se raviser. Le monstre n’était pas loin et leur bloquerait sans doute le passage. Frénétiquement, elle se mi t à inspecter le mur, trouvant une dalle légèrement plus rouge. Sans réfléchir, elle appuya dessus à l’aide de son museau à défaut de main, ouvrant un passage secret. L’animal glissa dans cette nouvelle cache qui se referma rapidement derrière eux. Une fois à l’intérieur, l’Okami haletait, reprenant son souffle, sentant  sur elle plusieurs pattes l’effleuraient. Mieux valait ne pas être aracnophobe pour l’heure.

« Je…je n’ai pas été envoyé par la Couronne Mandus, c’était Nolan qui m’avait convoquée mais…ce n’est pas le plus important. Co…comment on sort de cet enfer bon-sang ? «

Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 142 samedi 19 juillet 2014, 21:27:20

Ce monstre semblait être issu d’un sinistre cauchemar, un cauchemar terrifiant, pensé par un esprit malade. Était-ce un humain ? Un monstre ? Il n’y avait aucun mot suffisamment fort pour décrire cette créature. La lampe à huile l’éclaira vivement, et le monstre se rapprocha.

« Grrrruuuuuuuuuuuuuuuu !! » s’exclamait ce dernier.

Une voix profonde et caverneuse, s’échappant de sa bouche difforme et gargantuesque. Sa main se tendit vers Mandus, et effleura sa manche. Dans un hurlement de douleur, l’homme en lâcha sa lampe, qui se brisa sur le sol, et recula. Le Grunt (Mandus ne voyait pas comment l’appeler autrement) s’avança alors, le dominant de toute sa hauteur. Oswald ne pouvait pas le savoir, car il n’y avait pas assisté, mais il s’agissait là de l’un des monstres décrits par Clayton Shaw. Dominant Mandus de toute sa hauteur, le Grunt leva ses lourdes pattes vers lui... Quand une boule de feu jaillit à côté d’Oswald, manquant lui brûler les cheveux. La boule de feu heurta le torse du Grunt, le repoussant. Sa peau aurait du brûler, mais les flammes se contentèrent de rebondir contre sa peau, laissant quelques vaines traces noircies sur les bandages épais qui recouvraient la peau grisâtre et pâle de ce monstre.

*Mon Dieu, mon Dieu, c’est un vrai cauchemar !*

Le Grunt allait l’attaquer, quand Shad jaillit, et l’empoigna. Il se retrouva à nouveau sur elle, et pensa juste à glisser sa canne sous son bras, avant de se tenir à elle. Il avait perdu sa lampe à huile, et suivit la femme, se cramponnant à ses poils. La Louve filait à toute allure le long des couloirs. Ce monstre avait massacré si facilement Nolan... Malgré sa panique, Oswald se rappela de son attaque subite. Ses crocs avaient arraché la moitié du cou de Nolan, et son sang avait taché sa veste. C’était un cauchemar, et il se sentait proche de la rupture nerveuse. Dire que ses enfants étaient piégés là-dedans... Depuis combien de temps erraient-ils dans cette sinistre Machine ? Depuis combien de temps tremblaient-ils en espérant que leur père vienne les sauver ? Ce dernier ne pouvait pas mourir maintenant... Pas avant de les avoir retrouvés. Shad filait le long des couloirs, et, malgré sa vitesse, le Grunt parvenait à les suivre.

Malgré ses jambes craquelées et fissurées, le monstre s’avançait rapidement, poussant ses grognements profonds et terrifiants. Oswald voyait la masse s’avancer quand il tournait la tête. Sa longue gueule béante, éclatée en deux, pendouillait de manière misérable, ses dents ensanglantés saillant devant lui. Oswald ne vit pas les toiles d’araignée. Seule Shad, avec son artefact, pouvait les voir, et les sentir. Il se contentait de se cramponner à elle, indécis, jusqu’à atteindre une impasse. Un mur en béton se tenait devant eux, et le Grunt se rapprochait. Impossible de faire demi-tour. Oswald chercha autour de lui. Il savait que cette Machine recélait de trappes et de passages secrets, qui lui avaient déjà sauvé la vie plus tôt dans son exploration des lieux.

Ce fut Shad qui trouva le passage en question, appuyant avec son museau sur un discret interrupteur. Une partie du mur s’écarta alors, et le duo fila. Le Grunt heurta le mur refermé, et tapa rageusement contre la paroi, mais sans pouvoir la briser. Oswald, soulagé, délaissa le dos de la Terranide, et s’appuya contre le mur. Son cœur bondissait dans sa poitrine, mais, lorsqu’il sentit de petites pattes remuer le long de ses épaules, il s’écarta du mur. Il y avait une multitude d’araignées, et il n’avait plus sa lampe à huile pour s’éclairer. Shad demanda alors comment sortir d’ici. Oswald, en sueur, s’épongea le front d’un revers de sa manche, avant de lui répondre.

« Il faut détruire la Machine... C’est le seul moyen. Nolan n’avait pas tort. J’ignore ce qui se passe là-dedans, mais je sens que de graves évènements se préparent. La Machine est prête... Prête à faire quelque chose. »

Une invasion ? Nolan n’avait peut-être pas tort... Nexus avait bon nombre d’ennemis, et il était tout à fait possible que le Professeur soit un agent secret, envoyé par une quelconque puissance ennemie, pour construire la Machine, et assiéger Nexus de l’intérieur. Ce serait typique des Ashnardiens, voire d’Herzeleid. Est-ce que tout ça était politique ? Oswald ne savait plus quoi en penser... Il n’y avait pas que ça, il y avait aussi les visions qu’il avait... Comme pour les pompes, tantôt. Il avait instinctivement su leur point faible, il avait instinctivement su qu’il fallait fermer des trappes pour les détruire. Il avait des visions... Est-ce qu’elles étaient liées à cette bouteille que Nolan lui avait montré ?

Oswald chercha dans ses poches, et finit par sortir un briquet. Il dut s’y reprendre à plusieurs fois, jusqu’à l’allumer. Un faible éclairage, presque inexistant, lui permit de voir, sur un mur, une grosse araignée noire, qui s’écarta rapidement.

« La Couronne ne viendra pas, hein ? Ou trop tard... J’ai saboté les pompes, mais ce n’est pas suffisant pour détruire la Machine. Il faut aller jusqu’au cœur, là où se trouve son réacteur. Ce n’est qu’en le sabotant que la Machine sera détruite. Je croyais que désactiver les pompes permettrait de surchauffer le réacteur... Mais il doit probablement y avoir d’autres pompes. »

Malheureusement, Oswald ne savait pas où les trouver. Il faudrait retourner dans les égouts, et il n’avait pas spécialement envie de le faire. Il s’avança tout droit, dans un conduit étroit, exigüe. Il ne fallait pas être claustrophobe, et la flamme vacillante du briquet ne permettait pas de voir grand-chose, si ce n’est les araignées qui s’écartaient.

« Iil y a probablement une sortie... »

Il quitta le petit corridor, arrivant dans un tunnel plus espacé, avec des pompes et des tuyaux filant devant eux. Oswald suivit le tunnel, espérant qu’ils s’enfonçaient vers le Cœur de la Machine.

En réalité, leur chemin menait vers la zone des cellules.
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Shad Hoshisora

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 143 mercredi 23 juillet 2014, 00:33:10

Et un nouveau tunnel un ! La lycane avait l’impression de ne marcher que dans ce type de corridor depuis des heures. Le précédent avait été fort étroit mais par chance relativement petit. Et maintenant, Oswald et elle-même suivait un nouveau fil d’ariane composé de tuyaux partant tous vers un point de ralliement. La Terranide n’avait pas réellement parlé pendant que Mandus répondait à ses précédentes questions, elle était restée songeuse, laissant même une des araignées noire se poser sur son épaule pour descendre jusqu’au sol en passant par son dos et ses jambes. Fut une époque où elle aurait crié mais plus maintenant. Surtout que c’était grâce à ces bestioles à huit pattes qu’elle avait pu trouver cette cache et les sauver du grunt, Mandus et elle-même

« Détruire la machine hein ? J’ai tendance à dire que si on arriverait à sortir d’ici vivant pour prévenir la  Couronne de toutes les horreurs qui s’y trame, ce serait déjà un exploit ».


Saboter cet engin du malin ou d’abord penser à sa propre survie ? Pour la Louve, le choix était vite fait. D’abord penser à sortir de cet enfer et après penser à détruire le cœur de la Machine. Bien évidemment si les deux solutions se trouvaient être possibles au même moment, autant faire une pierre de coups. Mais sur ce point de vue-là, la Louve était peu confiante. De plus, cette machinerie regorgeait de monstres prêt à vous étriper. Karl et Nolan en avait déjà fait les frais, d’une manière sanglante qui plus est. En repensant à ces tueries, Shad se mis à avoir un frisson, levant un instant son regard pour observer les épais tuyaux fuyant vers l’inconnu :

« Je me demande même si…s’approcher du cœur de la Machine ne reviendrait pas à s’approcher encore plus de ces….Monstres. »


C’était presque pour la lycane évident. Plus ils s’approcheraient du réacteur principal, plus ce dernier risquait d’être sauvagement gardés par une horde d’abominations.  Si seulement Shaw leur avait mieux expliquer comment il s’était enfuit !  Shad se remémora qu’il était passé par les égouts, dans ce cas, comment avait-il fait pour échapper à ce monstre invisible et impitoyable ? Elle regrettait de plus en plus d’avoir rencontré ce bourgeois, Nolan Tromeyn. Et maintenant, elle se demandait si elle arriverait à sortir de ce lieu maudit avec Mandus.

« Hé…c’était quoi ça ? »

Un râle, une clameur. Elle était sûre de l’avoir parfaitement entendue et cela semblait provenir du fond du corridor. Y aller ou ne pas y aller ? A vrai dire, peu de possibilité s’offrait au duo et plus leurs pas les guidaient vers la fin de ce couloir, plus les râles d’agonies se faisaient entendre. Quand enfin, ils furent  mis face à l’horreur, la Terranide ne sut que dire, restant médusée par ce qu’elle pouvait voir en cet instant. Des dizaines, peut-être même des centaines de cellules étaient là, alignées devant eux ! Et dans ces cellules, des humains en grande partie, attachés à des espèces de tables desquelles on leur enfonçait des seringues dans le dos. En voyant ces scènes immondes, la Louve repensa au cadavre retrouvait dans les égouts. Un autre mystère éclaircit.

Et dire que le trousseau de clefs était détenu par Karl ! La lycane osa s’approcher d’une des cellules, s’en reculant par la suite, faisant un simple signe de négation de la tête.

« Celui-ci est mort…On peut essayer d’en trouver quelques-uns et les aider mais… »

Un autre cri cette fois. Plus rauque, plus animal. Maudit homme-porc.  La Lycane jura pour elle-même,  faisant signe à Mandus de la suivre. Ses oreilles ne cessaient de pivoter dans tous les sens pour réussir à capter le moindre son provenant de ces monstres et surtout, de savoir par quel côté ils pourraient bien débarquer.  Elle courba l’échine, tentant de se faire plus petite pour passer inaperçue, gardant toujours un œil sur Mandus. Cet homme, qu’il soit responsable de ce désastre ou non devait sortir vivant d’ici. Par chance pour la Louve, les râles d’agonies de certains cobayes masquaient les bruits de sa progression. Mais sa chance était leur malchance.

Ses pas se stoppèrent soudaient face à une cellule. La Terranide cligna des yeux croyant que son esprit lui jouer des tours. Pourtant, malgré toutes les horreurs qu’elle avait vu, il était encore parfaitement lucide. La captive à l’intérieur releva difficilement la tête, semblant la reconnaître également à ses yeux qui s’écarquillaient de surprise. Mouvement rapidement de poignée et une lame fut sortie. Cette dernière trancha la serrure de la cellule et la Louve s’y engouffra malgré les protestations de Mandus. Sans attendre une autre seconde, elle délivra la captive de son supplice. Elle était pâle comme un mort, les lèvres bleutées, le corps frêle. Il ne lui restait plus très longtemps à vivre. Son sang recueilli partait à travers de longs tuyaux au plafond.

« Je…c’est….il…il ….c’est lui qui a…. »

Sa voix était hachée, rauque. Parler semblait être un exploit pour la vieille.  La lycane sentait qu’un élément important aller être dévoilé et insista pour qu’Agatha Christie finisse sa phrase, qu’elle dévoile ce qu’elle avait vu.

« Qui ? Qui est derrière tout ça ? »

Elle toussa, cracha du sang, ses yeux se révulsèrent. Non non ! La Louve voulait savoir ! Elle devait savoir ! Peut-être même que cette révélation aiderait Mandus à retrouver sa mémoire ! Elle secoua la dame de façon à la faire revenir à elle-même, insistant à nouveau.

« Qui a fait ça ?! »

Le regard de la vieille croisa celui de la Terranide, un moment de silence s’imposa. Au loin, la Louve pouvait entendre les grognements des hommes-porcs mais elle ne voulait pas quitter cette cellule maintenant, pas si proche d’avoir une information capitale. Un dernier soupir fut expiré avec en son sein un nom.

« Père Lamb »

Agatha Christie n’était maintenant plus qu’un corps sans âme dans les bras de l’Okami. Cette dernière la déposa sur le sol, avant de se tourner vers Mandus, attendant la moindre réaction de sa part. Etait*-il au courant que cet homme d’Eglise faisait partie du projet de la Machine ?


Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 144 dimanche 27 juillet 2014, 02:33:56

Sortir sans détruire la Machine… C’était impossible, pour Mandus, mais il comprenait la peur de cette Terranide. En son sein, un monstre impitoyable et inhumain avait été construit, une bête artificielle aux poumons de sang, et qui avait un cœur de braise. N’importe quelle personne de censée aurait voulu partir d’ici, mais Oswald n’était pas comme eux. Il avait une grosse responsabilité dans la création de cette abomination, et les propos de Nolan ne cessaient de lui revenir en tête. Une invasion… Peut-être qu’involontairement, Nolan avait vu juste, car cette idée d’invasion trottait dans l’esprit d’Oswald. Elle renvoyait à de curieux et lointains échos. L’homme ne disait rien, et suivait la Terranide dans les couloirs de la zone pénitentiaire.

Il y avait des portes lourdes, à gauche comme à droite, donnant dans des cellules hermétiques. Mandus les observait sans rien dire, l’esprit hagard, légèrement perdu. Sa tête tourbillonnait, ses idées étaient confuses, le passé refaisant surface de manière disparate et éclatée. Shad finit par se rapprocher d’une vieille dame, rentrant dans une cellule. La porte n’était pas fermée, et Oswald la suivit, sans rien dire. Il fut médusé devant le spectacle qui s’offrait à ses yeux. Une femme était retenue par des liens, une vieille femme au corps rabougrie, avec des seringues qui se plantaient dans son dos. Elles étaient retirées, mais la femme était en train de mourir. Oswald ne la reconnut pas, mais la Terranide, elle, semblait l’avoir déjà vu. La femme puisa dans ses ultimes ressources pour parvenir, dans un soupir douloureux, à donner le nom de quelqu’un.

Le Père Lamb. Ce nom évoqua dans l’esprit de Mandus plusieurs souvenirs, ceux d’une église, d’un baptême... Et le sentiment âcre et très douloureux de la mort. Oswald soupira lentement, en sentant des spasmes nerveux traverser sa main. Il serra cette dernière.

« Lamb... Ce nom... Il me dit quelque chose. Il m’a aidé à obtenir des ouvriers, à les héberger et à les nourrir. Et... C’est lui qui a baptisé mes enfants. »

Était-il possible que le père Lamb soit de connivence dans ce projet sinistre ? Un homme de Dieu... Ceci semblait à peine croyable ! Il était impensable que Lamb soit derrière tout ça, qu’il soit le Professeur. Non, il s’agissait probablement d’un autre complice... Et encore, c’était à supposer que cette femme disait la vérité. Vu son état de profonde souffrance, elle pouvait tout à fait délirer, et avoir appelé un prêtre pour soulager son tourment. L’odeur de son corps était horrible, insoutenable, une odeur de pourriture et de putréfaction. Les seringues retournèrent s’enfoncer, imperturbables, mais la femme ne réagissait plus. Elle était morte.

Oswald rebroussa chemin, marchant lentement à reculons, jusqu’à sortir de la cellule, retournant dans le couloir. Son cœur s’affolait dans sa poitrine, et il s’épongea le front.

« Mon Dieu... Il est temps de détruire cette aberration... Je comprends que tu souhaites partir, Shad, mais je ne peux plus attendre plus longtemps... »

Oswald s’interrompit alors en entendant un profond râle. Il tourna rapidement la tête en se redressant, et fronça les sourcils. Il dut patienter quelques secondes, avant que le râle ne se répète à nouveau, portant des sons lointains, éteints :

« Au... ‘Cours... »

Un autre prisonnier ! Oswald se dépêcha, et tenta d’ouvrir toutes les portes, jusqu’à ce que l’une d’entre elles cède, donnant sur une pièce similaire à celle où se trouvait la malheureuse personne âgée. Un homme était attaché, plus jeune que la femme, torse nu, et porta un regard affaibli vers Oswald. Il était en sueur, le corps sale... Oswald ne le reconnaîtrait sans doute pas, mais, pour Shad, ce serait différent. Cet homme, en effet, était le lointain avocat qui était venu l’aider, la première fois qu’elle avait vu les hommes-porcs. C’était Jacques de Mallenbraix, mais il n’avait plus rien d’élégant.

Ses cheveux étaient en sueur, collés à son visage.

« Mon Dieu... »

Les seringues étaient repliées en arrière, mais, tôt ou tard, elles reviendraient dans son corps. Oswald regarda autour de lui, cherchant un moyen de stopper cette machine infernale.

« On va vous sortir de là, Monsieur... »

Il se rapprocha de la machine. Les seringues étaient activées par un système de pompes et de pression, avec des câbles permettant de les pousser. Oswald entendit soudain de la pression s’échapper des pompes, et comprit que les seringues allaient revenir. Le dos de ce pauvre homme était un cratère de pointes enfoncées dans son corps. Oswald se dépêcha d’attraper les tuyaux d’alimentation de la machine, et tira sur eux. De la fumée jaillit. Elle était brûlante, et Oswald poussa un cri en se recevant le jet de vapeur en pleine figure. Il en tomba sur le sol, toussant à plusieurs reprises.

Pour le libérer, il fallait trancher les liens qui le retenaient, ce qu’une Okami pourrait sans aucun doute faire sans problème.
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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 145 dimanche 27 juillet 2014, 21:53:36

Le père Lamb était-il réellement complice de tout ceci ? Pourtant, Adamante et elle s’était réfugiées sans son église. S’il était réellement de mèche avec ce Professeur ou s’il était cette même personne, pourquoi les aurait-il aidées dans ce cas ? La réponse était claire comme de l’eau de roche. Pour retirer toute suspicion. Très peu de personnes irait jusqu’à pointer du doigt un homme d’église, à l’accusé de meurtres. Encore plus quand ce dernier ouvrait la maison du Seigneur aux habitants des bas-fonds pour les recueillir. Et pourtant, il arrivait des fois que les apparences étaient trompeuses.  Dans tous les cas, Mandus le connaissait également et pour divers motifs. Pour l’heure, la Louve ne saurait également dire s’il savait réellement tout ce que cet homme manigancé, toutes les horreurs qu’il avait perpétré.

« Nous tirerons cette affaire au clair Mandus… »


Elle le vit reculer, doucement.  A son tour, elle délaissa le corps de la vieille femme, ne pouvant s’empêcher d’afficher une mine de dégoût en voyant les seringues revenir lui pomper jusqu’à la dernière goutte de sang.  A cette vision, elle comprenait encore plus l’importance de réduire en miette la Machine, de l’arrêter à tout prix. Ils pouvaient le faire, mais en étaient-ils simplement capables ? Dans tous les cas, la Terranide comprenait le fait qu’Oswald souhaite détruire le cœur avant de sortir de ce lieu. Et pouvait-elle le blâmer pour cela ? Non, bien sûr que non.  Cependant, quand elle voulut lui répondre, lui dire qu’elle le suivrait pour mettre fin à cette horreur, un nouvel évènement lui empêcha de commençait sa phrase.

Un nouveau râle. Un appel au secours même. Faible mais bien présent. La Louve tendit les oreilles, cherchant la source, suivant Mandus dans ses recherches hâtives. Ces dernières portèrent leur fruit puisqu’ils tombèrent pile sur la cellule de celui qui appeler à l’aide. Au premier regard, la lycane ne reconnut de suite le prisonnier avant de s’en rappeler la seconde suivante.  L’homme faisant office d’espion de la Couronne et jouant le rôle d’un avocat n’était plus que l’ombre de lui-même en cet instant.  Tout comme Agatha Christie, Jacques de Mallenbraix était fort mal en point. Et pour cause ! Ces satanées seringues qui ne cessaient de s’enfoncer dans sa chair, ponctionnant ses fluides vitaux.

Mais pour l’heure, les seringues étaient à l’arrêt, laissant un court répit au malheureux.  Ce but bien avant qu’elle ne soit remise en action. Le propriétaire de l’abattoir essaya en vain de stopper l’infernale progression des seringues, se prenant en pleine figure un jet de vapeur chaude, l’envoyant à terre. De son côté, la Louve ne pouvait rester stoïque à ne rien faire. Elle ne pouvait laisser ces seringues s’enfoncer une nouvelle fois dans le corps de cet homme. Mais pour cela, elle devait les empêcher de progresser. Mandus avait tenté  de tirer sur les tuyaux de la machine pour l’arrêter et avait échoppé d’un jet de vapeur. Comment faire donc pour  arracher ces tuyaux sans être brûlée ?

Pourtant, la Louve ne pouvait passer son temps à réfléchir, les seringues n’étaient plus qu’à quelques centimètres de l’épiderme de Jacques.  Il fallait agir et vite. Tenter le tout pour le tout.  Et pour cela, il fallait couper net tout cet attirail infernal. Sortant l’une de ses dagues, la Terranide courut en direction des tuyaux et abattit rapidement d’un coup rapide et sec son arme. Cette dernière trancha sec les tuyaux, faisant tomber les seringues maintenant inertes au sol. Mais de l’autre côté, plusieurs jets de vapeurs frappèrent la Teranide. Elle cira, croisant ses bras déjà brûlé devant son visage, se mettant à terre presque en boule pour se protéger le plus possible des coups. Une chance encore que l’avocat soit hors de portée de ces fumées brulantes.

Enfin, la vapeur finit par s’estomper, permettant à la Louve de se relever.  Cette dernière laissa ses bras pendre le long de son corps, lâchant un juron avant de s’avancer vers Jacques de Mallenbraix en clopinant légèrement.  Elle tâta la plaque où il était posé, coupant par la suite les liens qui l’entravaient. Pour l’heure, elle espérait également qu’il ne rende pas son dernier soupir. Quelque peu épuisé et ayant besoin de reprendre son souffle, la Terranide se laissa choir sur le sol.

« Mandus…Vous voulez toujours détruire ce cœur n’est-ce pas ? Je vous aiderais…On ne peut aps les laisser continuer…ça. Mais on risque de croiser pas mal de nos «  amis ».

Puis son attention se posa sur le faux avocat. IL était mal en point et avait bien besoin d’aide, et dans un premier temps d’eau pour s’hydrater. A cette pensée, la Louve fut peinée. Elle n’avait ni bouteille, ni gourde, ni sort d’invocation permettant de l’aider dans ce cas présent.  A vrai dire, elle ne pouvait pas réellement lui apporter son soutien et en fut quelques peu gênée.  Sans quitter Jacques du regard, elle l’inspecta de ce dernier, interrogeant par la suite Mandus :

« Par tout hasard, vous n’avez pas d’onguent ou de cataplasme sur vous ? Ou même de l’eau ? »

Bien sûr, l’Okami était également impatiente d’interroger cet homme, d’avoir des nouvelles informations. Mais pour l’heure, lui demander de parole serait une tâche bien trop difficile et fatigante. Elle releva promptement ses oreilles, sautant sur ses deux pieds, entendant au loin un long râle. Un grognement suivit de reniflement.  Ils arrivaient. Parlant à voix basse, la Terranide avertit les deux hommes.

« Il faut partir…  Je prendrais Jacques sur mon dos comme je l’ai fait avec vous avant Mandus. Je suis désolée, mais je ne peux porter tout le monde. Enfin, pour l’heure, il faut se hâter. »


A ces mots, Shad vint se positionner devant l’avocat, faisant en sorte de l’avoir contre son dos avant de se transformer, le laissant reposer contre ce dernier.  Un léger grognement s’extirpa de sa gorge. Il fallait partir et vite ! Mais les sons et les odeurs semblaient venir de toute part. Alors par où passer ?

« Mandus, c’est là peut-être votre œuvre ! Essayer de fouiller votre mémoire et de nous trouver une sortie de secours ! A moins que vous ne souhaitez que ces hommes-porcs ne nous trouvent ! »

Oui, les cartes étaient dans les mains de cet homme quelque peu amnésqiue. La lycane s’assura rapidement entre temps que Jacques tienne bien sur son dos. Il serait fâcheux que ce dernier ne glisse si une course devait avoir lieu. Plusieurs pensées traversaient l’esprit de la jeune Louve mais elles se répétaient sans fin, un simple plan «  sortir d’ici et détruire le cœur de cette putain de Machine ».

Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 146 mercredi 30 juillet 2014, 19:40:04

L’homme qu’ils venaient de sauver était épuisé. Il avait besoin de soins médicaux urgents, mais Oswald ignorait s’il y avait des élixirs à proximité. C’est en pensant à ça qu’il se sermonna lui-même. Il porta la main sous sa veste, et sortit de sa poche intérieure un flacon bleuâtre.

« C’est... C’est de l’Hirondelle. Je... Je l’ai prise sur mon bureau avant de partir à la recherche de mes enfants. »

Jacques, en entendant ce nom, sembla se réveiller, et tendit sa main. Il était trop fébrile pour boire de lui-même, et Oswald, en boitant, décapsula le flacon, et l’aida à boire. L’Hirondelle était un élixir très efficace, qui accélérait la régénération du corps. Vu les graves blessures de Jacques, ce serait insuffisant pour le soigner définitivement, mais Oswald espérait que sa douleur en serait allégée. Le mystérieux homme avala l’intégralité de la potion. Oswald la récupéra, puis sortit de la cellule, avant d eplonger dans ses souvenirs.

Était-il possible qu’il soit lié à la construction de cette Machine ? Il n’osait y croire, mais il n’était pas le genre d’hommes qui mentaient à lui-même. Il avait participé à la construction de cette abomination. Mandus ne voyait aucune autre explication. On accédait à la Machine depuis son manoir, depuis son abattoir. Il savait comment désactiver les pompes, et il avait des visions en se promenant dans cet endroit cauchemardesque... Du déjà-vu. Oswald réfléchissait... Mais rien ne venait. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il fallait aller au Cœur de la Machine. C’était probablement l’endroit le plus dangereux de toute l’installation, mais il savait, sans pouvoir se l’expliquer, qu’il n’y avait que là-bas qu’il était possible de détruire la Machine.

« J’ignore où nous sommes, avoua-t-il. Je forme un bien piètre guide, et je n’ai même plus ma lampe à huile pour nous éclairer. »

Il ne s’écoulait pas une minute sans qu’Oswald n’entende des soupirs et des cris venant de loin. Des grognements et des murmures. Des raclements de chaines se frottant contre les murs, des bruits sinistres, évoquant des tortures indescriptibles. Ils ne pouvaient effectivement pas rester là. Oswald se mit à marcher, se soutenant sur sa canne. Jacques, de son côté, tremblait sur place, semblait toujours comateux. Tant de portes, tant de murs, tant de seringues... Cette création était l’œuvre d’un dément, tout simplement. Oswald ne voyait aucune autre explication possible. Un malade mental qu’il fallait arrêter avant que...

*Avant que quoi ?!*

Oui, avant que quoi ?! Impossible de s’en rappeler, mais il avait le sentiment que le temps pressait. Quelle que soit le plan de la Machine, son exécution était imminente. Le trio s’avançait à travers la prison, filant le long des couloirs en pierre grise. Oswald finit par atteindre un escalier. Il portait toujours son briquet, et, fort heureusement, aucun des gardes de la prison ne leur tomba dessus. L’escalier descendait jusqu’à une porte, que l’homme ouvrit.

Un autre couloir, avec des tuyaux filant le long du plafond. Il continuait sa marche, jusqu’à entendre des grognements qui se rapprochaient. Il s’arrêta sur place, devant une nouvelle porte, et posa un doigt sur ses lèvres. L’homme s’avança ensuite, lentement, vers cette dernière, et l’entrouvrit délicatement, son cœur se mettant à battre bien plus rapidement dans sa poitrine.

Derrière, il y avait de la lumière. La porte menait sur une sorte de plateforme d’observation avec une vitre, et il s’y avança, voyant des fauteuils rouges moelleux et confortables. C’était un nouveau changement de décor, car il y avait désormais, devant eux, un énorme chandelier éclairant une énorme pièce, une salle qui évoquait une sorte de hall de réception. Une énorme table à manger se trouvait au centre... Et les hommes-porcs étaient là, en train de manger.

Ils dévoraient des noyeurs.

« Mon Dieu... Qu’est-ce qui a bien pu leur arriver pour qu’ils soient ainsi ? »

Les hommes-porcs ne savaient pas qu’ils étaient là. Il y en avait bien une vingtaine, arrachant des bras, mangeant des cerveaux, des intestins, des estomacs, sans aucune difficulté. Un porc mangeait tout, après tout, os y compris.

C’était effrayant, tout simplement. Oswald ne pouvait pas se résoudre à se dire qu’il faisait partie de cette sinistre entreprise.

« Un cauchemar... C’est un cauchemar... »
DC d’Alice Korvander.

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Shad Hoshisora

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 147 samedi 02 août 2014, 00:06:12

Le spectacle qui se déroulait devant ses yeux avait de quoi en déconcertés plus d’un. Une vingtaine d’hommes-porcs étaient là,  tous autour d’une table en-train de dévorer les fameux noyeurs rôdant dans les égouts de la cité nexusienne. La  Louve pouvait voir des intestins se faire tirer et engloutir en quelques coups de crocs, des viscères se répandre sur l’imposante table à manger et du sang.  Leur groin en était recouvert ainsi que le reste de leur corps. Un charnier, voilà ce que c’était.  Par chance, la forte odeur de sang et de putréfaction qui les entouraient protégeaient le trio nouvellement formé. Le groupe était relativement proche de ces monstres mais aucun pour le moment ne semblait les avoir remarqués, se préoccupant plutôt de dévorer ce qui lui était proposé.

Pourtant, bien que leur odeur fût masquée par celle du sang, l’Okami se doutait qu’ils pouvaient encore les voir ou les entendre. Et plus ils allaient rester sur place à observer ce spectacle digne d’un festin sanguinaire, plus les probabilités qu’un de ces monstres lèvent son groin immonde et les remarques ne feront qu’empirer. Pour l’heure, même avec  l’espion de la Couronne sur le dos, la lycane tenta de se faire la plus petite possible par instinct de survie. Il ne fallait pas être savant pour savoir que pour sortir d’ici vivant, la discrétion était mère de sûreté.   Face aux paroles de Mandus, elle ne dit rien, se contentant de l’observer. Nul besoin de parler et mieux ne valait ne pas le faire de toute manière. Mais son regard trahissait ses pensées. Oui c’était un cauchemar et elle n’avait qu’une seule et unique envie : Y sortir au plus vite.

C’est ainsi que la Louve se mis à regarder rapidement autours d’eux, cherchant une porte, un couloir, ou tout autre passage pouvant les éloigner de ce danger imminent. La seule issue possible mise à part retourner en arrière fut une porte située sur leur droite. Emettant un léger grognement, la Louve indiqua par la suite cette dernière à Mandus en pointant le museau en sa direction. Bien évidemment, elle n’avait pas la moindre idée de ce qui pouvait se trouvait derrière, mais c’était toujours mieux que de rester ici, à attendre bêtement que les hommes-porcs ne se jettent sur eux après leur festin macabre. Ce fut donc à pas d’humains et à pas de loups qu’ils s’y dirigèrent. La porte n’était pas verrouillée à clef ce qui leur permis de pénétrer dans une nouvelle pièce.

Nouveau changement de décor. Refermant la porte, en silence, derrière eux, le trio put constater qu’ils se trouvaient dans un bureau. Une pièce spacieuse composée d’un imposant bureau en son centre fait de bois massif où trônait un siège en cuir noir ainsi que deux petits fauteuils dans le même ton juste en face. Sur les côtés de la pièce se trouvait  des étagères remplies de dossiers en tout genre.  De la simple petite pochette à l’imposant classeur pour classer des archives.  Sur le mur se trouvaient ici et là des schémas et des croquis. La lycnane fit en sorte de faire glisser Jacques de son dos avant de prendre une forme plus approprié à la recherche de documents. Avant cela, elle permit au faux avocat de s’adosser contre un mur. Par chance le breuvage qui lui avait été administré semblait faire effet. Même si ce dernier n’enrayait en rien la totalité de sa souffrance.

« Désolé… »

La Terranide savait pertinemment que ce qu’elle venait de dire n’était pas réellement nécessaire mais ce simple mot lui était sortie spontanément de la bouche. Elle soupira par la suite,  passant de la position accroupie à debout avant d’observer à nouveau cette pièce de bureau. Quelque chose lui disait qu’une information capitale devait s’y trouvait. Son attention se porta en premier lieu sur les différents schémas et croquis. Ces deniers présentaient à la fois des chiffres liés à l’activité de l’abattoir mais aussi des croquis sur différentes machines qui le composait. Bien qu’intéressant, la lycane s’en détourna, attrapant un classeur, l’ouvrant le feuilletant rapidement. Rapport d’activité, autres chiffres, courbes, camembers….Elle referma  le classeur, soupirant. C’était à ne rien y comprendre. C’était comme si l’homme ou la femme exerçant ici, au milieu de tout cet enfer  se préoccupait principalement de l’abattoir.

Pourtant, cela ne devait pas être le cas. Et pour découvrir le pot aux roses, il fallait continuer à fouiller. Plusieurs classeurs, fiches, dossiers passèrent dans ses mains et pourtant, rien ne semblaient capter son attention.  Nulle trace de la création de ces monstres, nulle traces des cellules, rien, nada.  Fouettant l’air de frustration avec sa queue, Shad s’adossa contre le bureau, sa main posée contre divers feuilles.  Il était fort impossible qu’il ne trouve que des éléments sur l’abattoir en lui-même ! Baissant le regard, la Louve laissa ses yeux virer de gauche à droite rapidement.

« Mandus ! »

La Louve se décolla rapidement du bureau, le papier en main. Ce qu’elle cherchait depuis tout ce temps avait été en réalité là, sous ses yeux depuis le début.   Son contenu n’était autre que la description de la Machine en elle-même. Comment elle était construite, son fonctionnement, absolument tout. Mais le plus intéressant et le plus déroutant dans tout cela était la signature qui marquait le bas de la page. Il s’agissait de celle d’Oswald Mandus. Prise d’un doute, la lycane retourna au bureau, observant les différents feuillets qui y étaient  dispersés. Et les réponses qu’elle cherchait y étaient tous pour la plupart. Elle reconnut même le croquis de la machine à seringues. Tous signés par le même auteur.

« Est-ce que cela…vous permet de retrouver la mémoire ? »

Il en était l’auteur, ou du moins c’est que ces documents voulaient faire croire. Dans tous les cas, ils avaient maintenant en leur possession un plan et peut-être le moyen de trouver comment stopper la Machine. Au dehors de la pièce, les hommes-porcs continuaient leur festin mais ce dernier n’allait sans doute pas tarder à toucher à sa fin.

Elena Ivory

Humain(e)

Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 148 dimanche 03 août 2014, 01:15:38

CLAYTON SHAW

« Allez, allez ! Ouvrez le passage, forcez l’entrée ! »

Le portail en fer couina quand les chaînes réussirent à l’arracher. On fouettait les chevaux pour qu’ils avancent plus vite. Les bêtes tiraient sur leurs muscles en s’avançant, faisant peu à peu grincer le portail. Clayton poussa un hurlement de joie quand le portail se brisa. Les Nexusiens portaient des faux, des torches, un ensemble d’armes artisanales. La Garde civile n’était pas encore arrivée, et ils voulaient profiter de leur avantage.

« Brûlez cette place ! Rasez tous ces bâtiments ! »

Les émeutiers hurlèrent de rage, et balancèrent des pavés à travers les vitres des bâtiments vides, avant d’avancer des tonneaux remplis de brai et d’houille. Ils se ruaient vers les portes d’entrées des bâtiments, faisant sauter les cadenas avec des pied-de-biche ou avec leurs battes improvisées. C’était une démonstration de rage frénétique, et il n’y avait aucun garde pour les repousser. C’était à croire que leur présence avait chassé les mauvais esprits de cet abattoir. Que Mandus se le tienne pour dit : quand on faisait chier Shaw, il ne se terrait pas comme un rat dans son terrier en attendant qu’on vienne le chercher ! Ce maudit abattoir allait brûler, de même que ce qui se trouvait dessous. Putain, on devrait même le récompenser pour ce qu’il s’apprêtait à faire ! Il allait purifier cette ville d’un mal terrifiant qui se dissimulait en son sein. Ce n’était pas ces connards d’avocats endimanchés qui mouilleraient leurs chemises comme lui !

Clayton n’avait pas eu grand-chose à faire pour motiver les habitants du quartier. Il en avait juste parlé au foyer social, et tous avaient convenu qu’il était temps que les disparitions et la propagande cessent... Ainsi que les hurlements nocturnes, et les relents de sang et de pourriture qui émanaient des égouts. La Couronne était incapable de les aider, et ce n’était pas grave : ils se débrouilleraient à sa place. Le pouvoir appartenait au peuple. Shaw était motivé, mais il savait qu’il n’y avait pas que l’abattoir à détruire. Tandis que les émeutiers se déversaient dans l’abattoir, il alla voir un petit groupe d’amis, de camarades. Ensemble, ils avaient déchargé plus de quais et de bateaux que mémoire d’homme pouvait se rappeler.

« On file à l’église ! leur intima Shaw. Il est temps que le bon prêtre paie pour ses sermons ! »

Shaw n’avait jamais fait confiance au Père Lamb, qui avait passé tous ses sermons et ses prêches à vanter les actions d’Oswald Mandus. Lamb était au moins aussi responsable qu’Oswald. Il aurait pu parler des disparitions à ses supérieurs, mais il s’était toujours moqué de ceux venant lui dire que l’abattoir était maléfique, se contentant de leur dire qu’il fallait avoir foi en Dieu, et qu’il ne fallait pas être si hâtif à juger son prochain. Un lâche et un monstre qui se réfugiaient derrière ses Écritures. Clayton lui réservait un coup de pied en pleine figure.

Il sortit précipitamment de l’abattoir, suivi par ses amis, et marcha vers l’église. Il fallait juste remonter la rue pour l’atteindre, mais cette dernière se remplissait de plus en plus. Les riverains regardaient aux fenêtres, les encourageant pour la plupart. Dans la cour commune, les émeutiers venaient de forcer l’entrée de l’échaudoir, et s’y avançaient en hurlant, renversant ce qui était à leur portée, déversant ensuite le contenu des tonneaux.

Shaw, quant à lui, rejoignit l’entrée de l’église. La grille menant au jardin cerclant l’établissement était ouvert. Il grimpa rapidement le petit perron, et ouvrit la porte d’entrée d’un grand coup de pied.

« PÈRE LAMB !! PÈRE LAMB !! Ramenez-vous, fils de pute !! »

Il savait qu’il ne fallait pas jurer dans un lieu saint, mais il s’en foutait. Pour abriter un pervers comme Lamb, cette église ne devait plus être sainte depuis longtemps. Clayton traversa la salle d’entrée, et pénétra dans la nef, le cœur de l’église.

Lui-même n’en crut pas ses yeux en voyant ce qui se dressait devant lui, et s’arrêta devant ce macabre spectacle, interdit. Derrière lui, l’un de ses amis vomit dans le bénitier en sentant son estomac le lâcher.



OSWALD MANDUS

Jacques allait de mieux en mieux. C’était un espion royal, quelqu’un qui savait endurer, et l’Hirondelle devait l’aider à aller mieux. Il restait toujours silencieux, prostré contre le mur. Les pensées d’Oswald pour lui s’effacèrent quand il fouilla dans les papiers du bureau. Était-ce son bureau ? Il n’arrivait pas à y croire, mais il ressentait une étrange impression de familiarité en voyant ces papiers, en voyant ces fauteuils rembourrés, cette bibliothèque... Il consulta les livres. Il s’agissait essentiellement de traités sur l’anatomie. Il en ouvrit un, et vit que, à plusieurs endroits, des notes manuscrites avaient été faites... Et c’était indubitablement son écriture.

*Mon Dieu... C’est...*

Oswald en perdait son latin, n’arrivant plus à penser de manière cohérente. Il reposa maladroitement le livre, tandis que Shad, derrière lui, lui amena des preuves supplémentaires. Ébranlé, en sueur, Oswald s’empara d’un feuillet, tournant les pages, voyant plusieurs schémas :


Oswald les observait sans rien dire, et reposa brutalement les feuillets sur le bureau.

« Je... Je ne peux pas y croire. Ce... Ce sont forcément des faux, c’est...
 -  Non, Mandus..., croassa alors la voix de Jacques. Ces... Ces documents sont... Ils sont authentiques, Mandus. »

Jacques soupirait faiblement, et se décolla tout aussi lentement du mur. Il s’appuya contre le dossier d’une chaise, soupirant lentement. Il semblait aussi solide qu’une biscotte, et Oswald pouvait presque voir ses côtes à travers sa chair inexistante.

« Non... Non !!
 -  Ze... Zerrikania, Mandus... Tout a commencé là-bas, mais... Pas uniquement...
 -  Que... Que voulez-vous dire ?!
 -  Brennenburg, Mandus... Brennenburg ! »

Ce nom sembla terroriser Mandus, qui manqua s’affaler sur le sol en s’appuyant maladroitement sur un fauteuil. Brennenburg... Les images affluèrent immédiatement. La fontaine de sang, les corridors sinistres, le souffle du vent, les hurlements des déments...

« Non ! Non ! Non ! hurla-t-il.
 -  Vous ne pouvez pas... Que s’est-il passé à Brennenburg, Mandus ? Qui... »

Une alarme assourdissante se mit alors à résonner. Oswald profita de cet instant pour repousser Jacques. Ce dernier heurta Shad, et Mandus se mit à s’avancer, en claudiquant rapidement.

« Non, non, nooon !! » hurlait-il.

Il sortit sèchement, et les hommes-porcs se mirent tous à hurler. Jacques s’élança à sa poursuite. Ils retournèrent dans la salle d’observation, et purent voir les hommes-porcs hurler et danser furieusement sur la longue table à manger.

« C’est trop tard... Ils partent à la guerre... » soupira Mandus, les yeux écarquillés.

Les hommes-porcs filèrent dans différents couloirs, avançant rapidement, continuant à hurler furieusement.
DC d’Alice Korvander.

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Shad Hoshisora

Terranide

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Re : A Machine For Pigs [Shad Hoshisora]

Réponse 149 dimanche 03 août 2014, 21:55:16

PERE LAMB

Il les entendait.  Ces maudits manifestants criant leur rage et leur haine. Son église n’était pas exactement à côté de l’abattoir de Mandus, mais il pouvait les entendre. Sans le moindre souci. Aurait-il dû avoir  peur ? Sans l’ombre d’un doute. Mais il ne les craignait pas. Ces déchets allaient connaître la mort sous peu. Lui, ne craignait rien. L’Ancien le protégeait, il servait son œuvre, il lui avait offert de quoi se nourrir, grandir même ! Ces fous arrivaient trop tard. Les saintes créatures que la Machine avait créées allaient bientôt se déverser dans cette ville et y instaurer un climat de terreur. Oh oui, le Père Lamb se délectait déjà des cris d’agonies et de souffrances qui allaient s’élever dans tous les recoins de la capitale. Et la Couronne, trop aveugle pour voir le danger sous leur pied, se fera  écraser comme un vulgaire insecte.

L’homme d’église portait à nouveau le fameux masque de porc. Nul fidèle à ses côtés pour l’heure. Ou plutôt nul fidèle vivant. Tous ceux qui avaient tentés de fuir s’était vu rattrapé par des monstres sortis tout droit de l’imagination d’un dégénéré. Les bras étaient arrachés, les ventres éviscérés, les têtes mises en morceaux. Et tout cela dans une danse macabre d’où s’élevait des grognements inhumains. Et lui, sous son masque porcin, restait là à observer d’un air malsain.  Quand la porte de son église claqua et qu’une voix l’interpella, l’injuriant même, il ne bougea pas.  On l’avait insulté, on avait juré dans son église. Le blasphème serait puni. Un homme-porc se mis à ses côtés, grognant, humant l’air, sentant ses futures victimes.

« Patience….L’Ancien les puniras, laissons-les…approcher »

Le son du vomissement le fit sourire derrière son masque. Ils étaient arrivés dans le nef et le spectacle qui s’y trouvait avait de quoi rendre blafard le plus aguerri des guerriers. Des corps étaient suspendus au plafond, un crochet traversant le dos pour ressortir dans l’abdomen. Des corps mutilés  à moitié dévoré tout autant humain que porc. Des corps où tournoyaient des drosophiles à la recherche de la moindre plaie pour y pondre leurs œufs d’où s’extirperont des larves qui iront dévorés ces chaires en putréfactions.  Au sol, le sang et les entrailles étaient présents. Et dans ce silence infâme, des bruits de craquements et de mastications se faisaient entendre.

La créature dévorait une énième proie. Humain ou autre, elle s’en foutait royalement.  Mais ce qu’elle préférait le plus était l’odeur du sang frais, battant encore dans le corps de sa victime. Relevant son groin immonde, la bête toisa la troupe d’hommes menaient pas Shawn. Elle se releva de toute sa hauteur. Ses petits yeux jaune luisant de malveillance et alors qu’on aurait pu le croire seul, d’autres se mirent à émerger des ténèbres de l’Eglise encerclant le groupe d’humains. Dans un hurlement cauchemardesque, ils chargèrent. Le Père Lamb quant à lui, observait, index tendu en direction de Clayton Shawn. Il le désignait, ordonnant à ces monstres de l’attaquer.  Et ces derniers filaient vers lui, vers sa troupe avec un seul objectif : Les tuer.

Shad

La découverte des plans fit pâlir de terreur Mandus. Et comme la fois après le théâtre, son comportement semblait différé progressivement, comme si la vérité mise sous son nez était dur à entendre. La Louve ne s’interposa pas entre les deux hommes, se doutant qu’un fait important allait être dévoilé sous peu. Surtout qu’avec ses recherches, l’espion de la Couronne avait sans doute plus de cartes à abattre pour interroger le propriétaire de cet abattoir monstrueux. Ce dernier, semblait pris au dépourvu et se mis à crier des négations, à refuser ce qu’il entendait, sortant de la pièce après avoir bousculé la Terranide.

Jacques le suivait et elle fit de même, s’arrêtant pour voir le spectacle macabre et entendre la confirmation de Mandus. Non ! C’était bien trop tôt ! Pas maintenant ! Pouvait-elle entendre dans son esprit. Ses yeux se mirent à balayer rapidement chaque recoin de la pièce à la recherche de la moindre idée. Une autre porte s’était ouverte là où les hommes-porcs festoyaient, leurs permettant de sortir. Le sang allait couler sous peu et ils ne pouvaient rien faire pour l’en empêcher.   Et cette solution devait se trouver dans ce bureau. Son regard se posa sur les schéma que tenaient encore Mandus.

« Mandus ! Les schémas c’est votre œuvre ! Vous connaissez la Machine ! Vous savez comment l’arrêter ! Comment stopper tout cela ! Dites-nous ce qu’il y’a à faire avant que tout Nexus ne soit mise à feu et à sang par votre faute ! »

Détruire la Machine ne permettait pas de tuer immédiatement toutes les abominations qui allaient se déverser sur la cité capitale mais au moins, ces dernières ne verront pas leurs rangs renfloués par la venue de nouveaux soldats.   Mais il fallait également prévenir la Couronne du mal qui allait bientôt se déverser sur la ville.

« Comment faire…Nous sommes ici, bloqué » sous terre, sans aucun moyen de prévenir la Reine…Vous n’avez pas la moindre idée par hasard ? Même la plus saugrenue ? »

Cette question était  posée à Jacques de Mallembraix. En tant qu’espion de la Couronne, la Louve  osait croire qu’il avait un moyen de contacter cette dernière quelques que soit sa situation. Pourtant, si tel était le cas, il l’aurait déjà fait. Les grognements que poussèrent les hommes-porcs partit à la guerre se firent de plus en plus lointain, jusqu’à disparaître complétement. La Terranide avala sa salive, bientôt, d’autres cris animeront Nexus.


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