Question de point de vue, je dirais. Les droits de l'Homme n'ont eu d'impact véritable en Europe que quand les États ont compris que le droit naturel était purement théorique, et que ce serait peut-être bien de l'écrire quelque part, et d'inventer une institution capable de les protéger. On a inventé le Conseil de l'Europe, la Convention des droits de l'Homme, la Cour européenne, etc... Et ça, les Européens l'ont compris quand ils ont réalisé que, le droit naturel, c'est bien beau, mais ça n'a pas empêché les nazis de massacrer des gens par millions, et d'instaurer un système à l'opposé total des droits de l'Homme.
En France, le même constat s'impose ; on a vraiment utilisé la DDHC quand le Conseil constitutionnel a eu l'idée géniale de l'incorporer dans le droit positif en créant le bloc de constitutionnalité. Avant ça, les Droits de l'Homme, c'était un concept fumeux n'ayant aucun impact concret, car il n'y avait aucun mécanisme en assurant la protection. On partait du principe qu'ils étaient acquis dans la conscience collective, et on a fini par comprendre qu'ils ne l'étaient pas, et que notre belle Déclaration de 1789, ben, vu qu'elle avait aucune valeur coercitive, on pouvait s'en servir comme torche-cul.
Le droit naturel, c'est bien gentil, mais ça ne protège personne. Pour moi, c'est un non-sens, car développer des idées et des grands principes, c'est très bien, mais, si on ne les applique pas concrètement, si on instaure pas un système pour les défendre, alors, ce n'est pas du droit. C'est, au mieux, une intention pieuse, au pire un écran de fumée que les dictateurs brandissent hypocritement pour assurer qu'ils respectent les droits de l'Homme, parce qu'ils adhèrent à l'ONU, qu'ils ont signalé la Déclaration universelle... Mais qui, d'un autre côté, ne prennent absolument aucune mesure concrète pour en assurer l'efficacité.
23h08