Effrayant, inquiétant...A quelle sauve comptait-il la manger ? Au vue de ce sourire si singulier qui lui déplaisait encore plus que son habituelle gueule de deux mètres de long, Ophélie ressentit un léger frisson parcourir son pelage, en même temps qu'un courant d'air chaud. Elle préférait le voir faire la tronche, elle était au moins sûre qu'il était dans son état normal. Ce sourire ne voulait certainement pas dire qu'il était dans son état normal, et cela effrayait un peu Ophélie qui plissa les yeux de nouveau, cherchant ce qui pouvait expliquer une telle expression. Il ne pouvait utiliser sa danse que pour un plaisir personnel, ce qui n'était pas non plus très rassurant. La voir bouger les fesses, bouger le ventre, et louvoyer au son d'une musique langoureuse, ne pouvait quand même pas être très utile, si on exceptait le fait que cela pouvait retirer les pulsions du gros matou. Mais ce n'était pas le rôle de la Déesse. Sinon, elle ne voyait décidément pas à quoi sa danse pouvait servir. A part à se trouver un amant dans la minute … La danse ne servait à rien. Elle fronça les sourcils, soupira, respira, pensa et abandonna l'idée de trouver une véritable raison à ce sourire si effrayant qui éclairait d'un air quelques peu intriguant le visage de son garde du corps. Elle se rappellerait juste qu'un sourire chez Shahin voulait dire qu'il était content, et qu'il n'en faisait presque jamais, et que c'était mieux ainsi.
Ils avaient avancer assez vite, un pas rapide de deux félins dans la force de l'âge, deux terranides qu'on regardait avec des yeux un peu méfiants et intrigués. Ophélie était contente d'être partie à la recherche de l'Arche et se promettait de bientôt expliquer à son garde du corps Tigre qu'elle était une vrai Déesse et qu'elle avait donc une super raison d'aller chercher L'Arche des Morts, de l'amener dans une futur merde assez compliquée. Comment lui avouer qu'elle lui avait menti depuis le début ? Elle avait peur qu'il le prenne vachement et décide de la laisser au milieu du voyage. Mais en même temps elle se devait de lui dire la vérité, de lui expliquer qu'elle était la Déesse des Morts et qu'elle n'était pas capable de se déplacer sans lui, qu'elle avait besoin de sa présence. Elle allait devoir être encore plus gentille avec Shahin, parce que le connaissant elle allait sans aucun doute avoir droit à une partie de gueulage. Une Déesse sait se défendre, pourquoi tu m'as mené dans cette merde alors que t'es une putain de Déesse ?! Puis pourquoi tu m'as rien dit ? Elle entendait déjà le Tigrou en train de râler et de pester contre la Mère des Morts-Vivants qui cherchait donc dès maintenant une manière pacifiste de l'avouer à son compagnon de voyage. Puis, bientôtun autre problème allait se présenter. Quel pris devait-elle payer le Tigre ? Ils n'en avaient pas parler. Elle comptait payer à ses frais tout le voyage, bien sûr, mais il fallait bien payer Shahin avec de l'argent, un service, en nature ou quoi. Non. Pas en nature. Elle eut un léger frisson doublé d'un rire. Putain, en nature ? C'était con, comme raisonnement et elle retourna à sa première pensée. Donc, payer Shahin. Il faudrait en parler avec lui.
Elle eut un nouveau frisson quand il soupira. Ah, ça ne lui avait pas plus. Baissant ses oreilles et faisant la moue en attendant la sentence du garde du corps mal léché qui allait raler ou quoi elle lui lança un regard plein de gentillesse.
- D'accord. j'ai rien dit. Oublie, Shahin. Je suis désolée.
Elle poussa un soupir un peu agacé et faillit lui tirer la langue comme la dernière des gamines mal-élevée qu'elle était mais se retint en voyant et en écoutant le ton sérieux de son compagnon. Elle abandonna l'idée de jouer avec lui et laissa sa queue entourer sa taille pendant qu'elle réfléchissait de nouveau, une nouvelle brise venant caresser son beau pelage pendant qu'elle relevait les yeux vers le soleil qui luisait et commençait à décliner à l'horizon. Elle n'était pas vraiment d'accord avec l'avis de son "mentor" du jour. Elle ne s'était pas endormie, elle n'avait pas singé les hommes ! On l'avait obligé à ça. Elle avait subit. Mais elle était toujours assez bonne en chasse, elle avait un instinct qu'on ne trompe pas. Elle trouvait que les Terranides étaient trop souvent utilisés en tant qu'esclaves pour qu'on puisse le dire que c'était leur faute s'ils étaient devenu trop humains. Elle poussa une nouveau soupir un énième soupir alors qu'elle se disait qu'il était quand même assez chiant, son garde du corps et qu'il ne se prenait pas pour une queue de cerise. Elle eut un sourire à cette idée et sa queue se déroula pour venir embêter les jambes de Shahin.
Et là. Là, elle lui en voulu. Mais genre beaucoup, beaucoup, beaucoup. Il la prenait réellement pour une petite pute en manque de sexe ? Enervée, la jolie et frêle Ophélie eut un haut le cœur de colère et se plaça devant le matou en posant sa patte sur son torse. Elle tapota puis tapa presque son torse avec une moue rageuse.
" - Je ne pue pas les hormones. Je ne suis pas en manque de sexe, Shahin. Tu retires ses paroles de ta bouche tout de suite, vieux matou aigri ! Mon cul n'est pas un garage malgré tout ce que tu penses sur moi. "
Elle se détourna, sa queue lui donnant un coup dans les jambes. Non mais oh ! Elle siffla de mécontentement. Vexée, la Déesse ? Si peu ! Elle ne supportait décidément pas qu'on lui parle trop de sa sexualité, et encore moins quand on était un mâle qui faisait une gueule de deux mètres de long 24h sur 24h. Et non, elle ne comptait pas qu'il la viole, non, ça ne faisait pas partie du planning et oui il pouvait dormir par terre si ça le rassurait sur ses instincts animaux. Elle souffla un peu d'air par les narines avec une moue d'enfant gaté. Puis, elle tomba. Elle remarqua aussi le pourléchèment de Shahin qui reçut un regard furieux en échange. Mais décidément .. ! N'empêche qu'il n'avait pas tort sur le fond, elle n'aurait pas du s'avancer sans faire attention sur cette avancée. Elle lui tira la langue. Enfin, elle laissait ses instincts d'enfant prendre le dessus et le bouda un instant alors qu'elle sortait de l'eau, bougeant ses pattes pour que les gouttes d'eau tombent sur le sol. Elle envoya sa queue dans l'air faire quelques tours pendant que l'eau coulait sur le sable vaseux de la rive. Elle attrapa la couverture et s'enroula doucement dedans, frottant sa tête et ses cheveux pour sécher un peu son visage. Elle installa la couverture sur ses épaule, la tenant plus ou moins fermée sur son corps à demi-nu.
- Ça t'apprendra à rester prudente.
Certes. Lachant un soupir elle haussa les épaules. Pendant qu'il s'écartait pour aller chercher une barque qu'il trouva sans tomber, sans aucun problème parce que, lui, n'avait pas à tomber la tête la première dans l'eau comme la dernière des imbéciles, parce que lui il était beaucoup plus dégourdi qu'elle et que c'était comme ça .. ! Bref, pendant qu'il allait trouver la barque et la ramenait comme un athlète sans effort, la féline souffla un rapide :
- Je fais ce que j'veux …
Qui voulait effectivement dire que si elle avait envie de tomber dans l'eau pour jouer à s'noyer elle pouvait le faire parce qu'elle voulait le faire. Ce qui était totalement con, effectivement, aussi. Mais, passons. Elle monta en hocha la tête vigoureusement, se calant dans la barque avec un léger couinement. Elle le regarda prendre les rames et commençait à ramer comme un bon matelot. Un sourire se dessina sur les babines de la Déesse des Morts qui laissa doucement sa patte dans l'eau. Sa patte faisait des petites rides sur l'eau alors qu'elle fixait l'horizon et l'auberge qui avançait vers eux. Elle ne regardait même plus le bon rameur qui restait aussi silencieux qu'une tombe. Ophélie paraissait dans ses pensées et elle commençait doucement à réfléchir à leur route pour le lendemain, comptant en fait sur Shahin pour trouver le meilleur chemin avec le moins d'encombres. Elle lui lança un regard étonné pendant qu'il l'aidait à sortir de la barque et compris à son regard à lui qu'il faisait ça pour éviter un nouveau plongeon qui enlèverait à coup sûr le sérieux du couple de voyageur. Le petit saligaud. Il la croyait si peu dégourdie ? Et il avait raison, en plus ! Elle passa sa langue sur ses babines en lui passant à côté sans un regard pour se venger. Même si elle savait que cela ne ferait rien pour son compagnon de voyage.
N'empêche que d'avoir un si imposant garde du corps évitait tout problème avec la gente masculine et Ophélie remercia mentalement Shahin, oubliant déjà qu'elle voulait être en colère et mode boudeur envers lui. Trop sympathique n'est-ce pas ? Elle resta à quelques pas de lui pendant qu'il prenait la peine de marchander avec l'aubergiste. Marchander. Marchander avec l'aubergiste ?! Mais c'était des prix fixes, normalement, non ? Pourquoi, comment, de quelle manière pouvait-il marchander avec ce bourru d'aubergiste ? Il n'avait rien à lui offrir, non ? Une bagarre pour animer ne plairait sans doute pas au propriétaire de l'auberge et elle ne voyait décidément pas ce qui pourrait faire de l'animation. Puis d'un coup, Ophélie comprit quand avançant pour entendre ce qu'ils se disaient, la main de Shahin retira la couverture qui cachait son corps maintenant sec. Effet de surprise garantie, la Mère des Morts-Vivants retint de râler en s'disant qu'il valait mieux la fermer et engueuler plus tard son compagnon de voyage.
- Danse du cul. Elle remue comme une déesse, mon vieux. Tu pourras te rincer avec la clientèle supplémentaire, c'est pas beau, ça ?
Tu penses pas si bien dire. Elle retint aussi un soupir et serra les dents avec un faux sourire sympatoche pendant qu'elle maudissait mentalement le tigre. Il allait le sentir passer, tiens. Elle se sentit légèrement gênée de se faire ainsi bouffer du regard par l'aubergiste qui profitait de la vue pour commencer à se rincer l'œil. Pourtant, elle ne laissa rien paraître et attendit le verdict de l'homme qui accepta enfin avec un rot tout à fait charmant. Ophélie rejoint rapidement son compagnon dans les escaliers et ne lui répondit pas tout de suite, attendant qu'ils entrent dans la chambre pour laisser éclater sa rage. Elle laissa tomber la couverture sur le sol et posa son baluchon sur le lit, plaçant ses poings sur ses hanches avec un regard coléreux.
" - Tu m'avais dit. Mais tu m'avais pas prévenu comment ! Ca aurait été sympathique de me dire comment tu comptais m'utiliser, hein ! Pas que danser devant des ivrognes ne m'enchante pas, hein, mais ça me donne la légère impression de faire fille de joie à en devenir ! Et pour quelqu'un qui voulait que je garde mon cul pour moi, tu m'aides bien, tiens ! Et puisqu'on y est, puisque tu me fais faire des économies, on pourrait parler de ce que tu demandes comme prix pour m'envoyer faire de la danse orientale dans les auberges !"
Elle n'était pas énervée. Non. C'est pour ça qu'elle parlait sans discontinuer et passant d'un sujet à l'autre avec une rapidité déconcertante. Elle lui fit la gueule une seconde de plus et le fixa. Là, il devait répondre. Parce que soit, elle était en colère, mais elle avait enfin commencé à parler du sujet qui l'intéressait. Mais en fait, elle ne le laissa pas répondre et ressortit de la chambre pour aller accomplir son devoir de danseuse du ventre (oui du ventre ! Du ventre, pas du cul, du veeeeentre). Pour la beauté de la chose et le lectorat nous allons même décrire les actions d'Ophélie qui malgré l'énervement n'était pas mécontente de danser. Avec une disparition de sa timidité naturelle, elle revint dans son bikini habituel, ayant attrapé ses voiles dans son baluchon pour s'en "habiller". Elle chercha une table assez centrale et assez vide pou monter délicatement dessus et claquant des doigts pour trouver un rythme convenable. Son claquement de doigt encourageant l'assemblée à la regarder et à taper dans leur patounes pour scander le rythme sur lequel elle allait danser. Commençant doucement à langoureusement bouger les hanches de droite à gauche dans un même mouvement, ses pieds ancrés dans la table. Elle bougeait seulement le bas de son corps, dont les fesses, effectivement, relevant les mains en dessus de sa tête pour faire voleter ses voiles alors qu'elle prenait un rythme un peu plus soutenu. Tout le bas de sons corps louvoyait dans un même mouvement ample et délicieusement langoureux. Ses jambes commençaient elles aussi à bouger en tapant un peu le rythme, elle tournait sur elle-même.