Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Prise dans la toile [Elise]

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Linda

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Prise dans la toile [Elise]

samedi 07 décembre 2013, 00:14:00

Une silhouette se dessina dans l’aube naissante. Elle n’était pas humaine. Rectification : elle n’était plus humaine. Les deux oreilles de louve qui se dressaient sur la tête de la jeune Chimère lui indiquaient les dangers que ses yeux ne voyaient pas. Et là, alors qu’elle entrait dans ce village inquiétant, Linda pouvait entendre tous les sons qui émanaient de la forêt un peu plus loin. Des sons tout aussi inquiétants que le visuel qui s’offrait à elle, c’est-à-dire vraiment très effrayants.

Pourquoi était-elle ici ? Excellente question… Elle avait entendu parler d’une forêt dans laquelle vivrait une créature terrifiante. Elle avait aussi entendu dire que cette forêt était accessible uniquement par un village surnommé « Village des Toiles ». Et de fait, le village dans lequel elle venait d’entrer méritait bien ce surnom étrange, puisque les toits des maisons étaient recouverts de toiles d’araignée qui donnaient l’impression d’une neige éternelle recouvrant tout le village.

-Quel genre d’araignée monstrueuse peut bien recouvrir une aussi grande surface avec ses toiles...?

Linda avançait prudemment, de peur de marcher sur quelque chose qu’elle n’aurait pas vu ou de faire une mauvaise rencontre. Cet endroit lui faisait froid dans le dos, elle commençait à sérieusement regretter d’être venue… Mais elle continuait d’avancer. Elle traversa lentement le village, évitant de regarder trop autour d’elle. Toutes ces toiles d’araignées la dégoûtaient un peu.

Sans s’en rendre compte, elle se retrouva bientôt dans la forêt. Elle ne s’aperçut du changement de décor que lorsqu’elle trébucha sur une racine et s’étala de tout son long sur le sol couvert de toiles. La jeune Chimère ne bougea pas tout de suite. Elle resta un instant par terre, écoutant tout ce que ses oreilles lui disaient. Elle entendait des bruits inquiétants, plus encore que dans le village. Et ils se rapprochaient d’elle.

Linda voulut se relever, mais la toile sur laquelle elle était tombée collait à sa peau et à ses vêtements et entravait ses mouvements. Elle paniqua, tenta de se libérer, mais elle ne parvint qu’à s’emprisonner encore plus. Seule sa tête était libre désormais, même sa queue féline était coincée.

(Par un anonyme)





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La révolte gronde, la bête hurle à la lune, les guerriers traquent le démon, l’espion cherche la divinité et le chat erre sous l’œil de l’écrivain.

Élise

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Re : Prise dans la toile [Elise]

Réponse 1 samedi 07 décembre 2013, 02:07:05

Indéniablement, le Village des Toiles n’avait rien de très touristique, et personne n’osait s’y attirer. Il avait la réputation d’être un village maudit, hanté, et son caractère isolé du duché dans lequel il s’insérait faisait que même le contrôleur fiscal n’y passait plus, de même que les officiers venant transmettre des annonces officielles. Le Village des Toiles était livré à lui-même, et c’était entièrement suffisant pour ses habitants. Ceux qui n’étaient pas d’accord avec cet état d’esprit étaient libres de partir. Les autres vivaient entre eux, et n’avaient aucune raison de se montrer sympathiques quand des étrangers arrivaient. Le Village des Toiles comprenait bien une auberge, mais elle était généralement vide, et particulièrement sinistre, à l’image de la ville. L’intégralité des maisons étaient recouvertes d’épaisses toiles d’araignées, qui donnaient au village une impression perpétuelle de noirceur, même quand il faisait grand beau. Les araignées grouillaient partout, et on pouvait presque croire que le village était abandonné, avant de voir les mouvements furtifs le long des rideaux, les regards rapides, brefs, précipités, curieux et irrités. Les étrangers n’étaient jamais les bienvenues, mais il ne restait jamais longtemps. S’il réservait une chambre pour la nuit, les villageois venaient les capturer, et les remettaient à la femme qu’ils vénéraient comme si elle était une Déesse... Ce que, à bien des égards, elle était, à l’égard de cette forêt sinistre et terrifiante.

C’était un décor d’horreur, de manière générale. La forêt d’Élise était recouverte de toiles d’araignées, noircissant les arbres, et formant un réseau dense et étroit de fils, qui faisaient que, même en plein jour, il faisait pour ainsi dire nuit, car les toiles étaient si denses, si épaisses, si nombreuses, qu’elles en occultaient la lumière du jour. Toute la forêt n’était pas comme ça, bien entendu, et cette noirceur dissimulait un jardin d’Eden, un jardin foisonnant et luxuriant, mais l’atteindre n’était pas donné à tout le monde. Ainsi, quand la femme entra, les villageois la laissèrent passer, traverser la rue principale, qui menait directement à la forêt.

« Préviens- ! glissa un villageois.
 -  Elle est encore avec Lucy et Hezbel...
 -  Justement ; ce sont tes filles. Elle sera encore plus furieuse si jamais on ne lui disait pas qu’une étrangère venait d’entrer. »

Le père de Lucy et Hezbel, deux jumelles que les habitants du Village, conformément à leurs obligations, avaient remis au milieu de la forêt, à la Plaine Verte, poussa un grognement, et entreprit d’aller prévenir la propriétaire des lieux. Son comparse, un villageois amer avec une longue barbe, dissimulé dans une ruelle, fronça les sourcils en voyant la silhouette de la femme remonter le long de la rue, se perdant au loin.

« ’Lope d’étrangère... », cracha-t-il sur le sol.

La Plaine Verte n’était pas un endroit que la femme trouverait facilement, car il fallait suivre un sentier. Chaque début de semaine, les villageois devaient amener deux femmes à la Plaine Verte. C’était le rituel. La Déesse venait ensuite se manifester devant eux, et personne ne considérait ça comme un sacrifice. C’était maintenant vu comme un grand honneur, et Lucy et Hezbel avaient pleuré de joie en voyant la Déesse s’intéresser à elles. Elles restaient généralement plusieurs jours dans les profondeurs de la forêt, et, certains soirs, quand le peuple se rendait à l’auberge, on pouvait entendre, remontant des profondeurs des grottes où la Déesse avait tissé son nid, les hurlements terribles que les femmes poussaient. Une extase magique, qui durait toute la nuit, durcissant les sexes des hommes

La jeune intruse fut rapidement repérée par les multiples sentinelles, des milliers d’araignées, qui grouillaient le long des arbres. Invisibles et silencieuses, ces créatures voyaient tout, et percevaient tout, car chaque vibration sur une toile se répercutait sur tout le réseau, jusqu’à parvenir dans le nid, où la Reine était justement en train de s’occuper avec deux humaines. Quand les toiles retentirent, Élise se redressa subitement, et lécha ses lèvres légèrement tachetées, délaissant là les deux jeunes femmes, épuisées et en extase.

Ce fut Élise en personne qui apparut devant la femme. Elle s’était affalée sur le sol, et, en essayant de se débattre, les toiles l’avaient immobilisé. Des araignées tournaient autour d’elle, et étaient plus grosses que les simples araignées que la jeune femme pouvait éventuellement apercevoir.

« Tiens, tiens... Qui donc mes tisseuses ont-elles attrapé ? »

Élise était apparue dans le dos de la femme, jaillissant entre plusieurs arbres, et s’avança lentement, d’une démarche élégante et raffinée. Dans son dos, ses pattes remuaient, et elle atterrit juste derrière la femme, avant de poser chacune de ses mains sur ses joues.

« Quelle agréable proie... »

Un sourire naquit sur ses lèvres, alors que ses doigts agrippaient le menton de la femme, le redressant. Elle-même fléchit un peu les genoux, et son regard croisa celui de la femme. Son visage était baigné dans l’obscurité, et, de la face d’Élise, on ne pouvait apercevoir que deux sinistres yeux rouges, tandis que, autour des deux femmes, les araignées continuaient à faire du bruit en marchant sur le sol, provoquant des bruits sourds et des cliquètements.

« Je suis Élise, la Reine de cette forêt... Et personne n’entre dans mon royaume par hasard. Qui es-tu, et que veux-tu ? Des réponses à ces questions, détermineront mon choix de te laisser repartir, ou de te détruire. »

Élise n’était effectivement guère accueillante avec les étrangers... Mais elle avait des raisons personnelles de s’en méfier.

DC d’Alice Korvander.

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Linda

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Re : Prise dans la toile [Elise]

Réponse 2 samedi 07 décembre 2013, 15:59:42

Des araignées d’une taille anormale se rassemblèrent autour de Linda dans une attitude menaçante. Elle n’était pas la bienvenue, elle le savait depuis qu’elle était arrivée au Village des Toiles, mais là elle sentait que le voyage de retour risquait fort de s’effectuer dans un cercueil, s’il restait quelque chose à mettre dans un cercueil à la fin de cette histoire…

Linda avait toujours aimé les araignées. Elle trouvait ces animaux absolument fascinants et passait des heures à les observer. En particulier le tissage des toiles la passionnait au plus haut point. Mais depuis quelques minutes, cette fascination se muait progressivement en terreur, tandis que les araignées se faisaient de plus en plus nombreuses autour d’elle.

Une voix se fit alors entendre. C’était une voix humaine (ou n’importe quelle créature parlant le langage humain) adulte et féminine. La jeune Chimère y percevait une pointe de moquerie. La voici donc, la créature terrifiante qui vivait dans cette forêt… Eh bien ! Ça aurait été rapide de la trouver !

Deux mains se posèrent sur les joues de Linda. Des mains aux ongles longs, très longs. Elles relevèrent la tête de Linda, qui put voir un visage se placer juste en face du sien. Enfin… Elle supposait que c’était un visage, puisqu’avec l’obscurité ambiante tout ce qu’elle parvenait à voir était une paire d’yeux rouges inquiétants.

La créature lui parla à nouveau. Elle lui donna son nom, et lui demanda le sien ainsi que la raison de sa venue dans ce qu’elle appelait son royaume. Elle précisa que les réponses détermineraient la survie ou la mort de la prisonnière. Celle-ci prit donc le temps de réfléchir à ce qu’elle allait dire, ne voulant pas mourir dans ce lieu effrayant et des mains de cette créature.

-Je… Mon nom est Linda. Je vous demande pardon d’être entrée dans votre domaine, mais je voyage beaucoup et…la curiosité m’a poussée à venir ici, pour en savoir plus sur cette forêt. On m’a raconté des histoires assez invraisemblables et je…voulais connaître la vérité.

La jeune Chimère était morte de peur. Elle concentrait toute sa volonté pour ne pas hurler ni se débattre, mais elle ne pouvait s’empêcher de trembler de tous ses membres. Elle espérait que son explication, qui était vraie, convaincrait Elise de lui laisser la vie sauve.

(Par un anonyme)





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Élise

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Re : Prise dans la toile [Elise]

Réponse 3 lundi 09 décembre 2013, 02:55:04

« Je… Mon nom est Linda. Je vous demande pardon d’être entrée dans votre domaine, mais je voyage beaucoup et…la curiosité m’a poussée à venir ici, pour en savoir plus sur cette forêt. On m’a raconté des histoires assez invraisemblables et je…voulais connaître la vérité. »

Des « histoires assez invraisemblables »... Élise médita silencieusement sur ce bout de phrases, tout en relâchant le visage de Linda, et en revenant dans son dos. Elle pensait que la jeune femme disait la vérité. Pour quelle autre raison serait-elle venue ici, de toute manière ? Les étrangers étaient généralement de trois ordres :

  • Ceux voulant la servir, qui étaient tout de même rares, et ressemblaient généralement à des fanatiques et à des cinglés ;
  • Ceux voulant la détruire, et ils ne venaient jamais seuls... Ou alors, ils étaient suicidaires ;
  • Ceux qui s’étaient perdus, et ne savaient pas vraiment ce qu’ils fabriquaient ici.



Élise estima rapidement que Linda appartenait à la troisième catégorie. Elle savait que le Village des Toiles attirait bon nombre de rumeurs au sein des villages à proximité, et les rumeurs avaient naturellement tendance à se répandre. Personne ne venant collecter les impôts, il était de bon ton de se demander pourquoi aucun contrôleur fiscal ne venait, pourquoi le bailli ne cherchait pas à venir, et n’obligeait pas ses mandataires et ses huissiers à diffuser les décisions de justice dans le Village. Dès lors, beaucoup de gens affirmaient connaître la vérité, en inventant différentes histoires. La vérité, très simple, est que les baillis qui venaient par ici avaient parfois tendance à ne pas repartir, et que l’argument officiel, qui justifiait cette situation, était de considérer le village comme abandonné, suite à l’incendie qui avait ravagé le village. Beaucoup de gens avaient fui, et ceux qui étaient restés avaient discrètement reconstruit le Village, avec l’aide des tisseuses d’Élise.

Un léger silence s’installa. Linda avait bien trop peur pour être une fanatique, et, malgré la méfiance que le monde extérieur suscitait aux yeux d’Élise, elle ne pouvait pas non plus tuer de belles femmes. Lentement, ses mains vinrent se déplacer, et ses griffes glissèrent le long des toiles, les coupant. Elle n’avait toujours rien dit, et maintenait le silence, jusqu’à trancher les différentes toiles, avant de tirer sur le cocon, venant ainsi libérer la jeune femme.

« La curiosité est parfois un vilain défaut, jeune femme. Les étrangers ne sont pas les bienvenus ici, car ils ont souvent tendance à avoir des intentions assez hostiles. »

Élise, surtout, se méfiait du dirigeant du duché, William Hamleigh, qui avait failli la tuer, et qui, un jour, tenterait sûrement de reprendre cette forêt. Il était comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête de la Reine. Élise s’avança, se plaçant devant Linda, s’écartant un peu, et croisa les bras.

« Je m’appelle Élise, et ceci est ma forêt. Comme tu peux le voir, elle comprend beaucoup d’araignées. Tant que tu resteras amicale, elles le seront. Elles m’obéissent fidèlement. Mais tu n’as pas à avoir peur, tu es mon invitée, Linda. »

On pouvait considérer qu’Élise avait une drôle de manière de recevoir ses invitées. Ses yeux rougeoyaient moins, et, au fur et à mesure que les yeux s’habituaient à cette obscurité grisâtre, on pouvait discerner les formes d’Élise. Elle était généralement plus attirante à regarder que les araignées.

« Quelles sont ces... Ces ‘‘histoires invraisemblables’’ qu’on t’a dit sur moi ? Le mieux que je puisse faire, maintenant que tu es arrivée, est d’éclaircir tout doute à mon propos. »

DC d’Alice Korvander.

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Re : Prise dans la toile [Elise]

Réponse 4 jeudi 12 décembre 2013, 21:03:37

Linda, le plus immobile possible, osait à peine respirer de peur de froisser la maîtresse des lieux. Celle-ci la lâcha, les deux yeux luisants disparurent. Un temps très court et pourtant infini s’écoula. Le silence s’était installé et rien, ou presque, ne le brisait. Linda supposait qu’Elise était en train d’analyser son affirmation et de peser le pour et le contre pour savoir si elle allait la jeter en pâture à ses araignées géantes.

La jeune Chimère sentit alors les mains d’Elise se déplacer le long de son corps et la libérer lentement des toiles. La « reine » lui reprocha sa curiosité, ajoutant une sorte de justification de l’accueil que l’on pouvait aisément qualifier de très mauvais. Linda faillit pousser un soupir de soulagement : la maîtresse des lieux semblait d’humeur clémente.

Elle se posta ensuite devant Linda, bras croisés, et la toisa. Linda se releva lentement et en profita pour examiner la créature qui se tenait devant elle et qu’elle voyait de mieux en mieux à mesure que ses yeux s’habituaient à la mauvaise luminosité. Il s’agissait d’une femme-araignée d’une beauté à couper le souffle, ou tout du moins à couper le souffle de Linda.

Elise, affirmant que la jeune Chimère était son invitée et qu’à ce titre elle n’avait rien à craindre tant qu’elle ne se montrait pas menaçante, lui demanda de lui conter les rumeurs qu’elle avait entendues. Elle se proposa même de les confirmer ou les infirmer, selon la vérité sans aucun doute.

-Eh bien, commença Linda… Tout d’abord, il y a cette histoire de village abandonné. On raconte que plus personne ne vit ici et que le village n’est que ruines couvertes de toiles d’araignées épaisses.

Elle n’osait pas regarder Elise dans les yeux, ne voulant pas risquer de la froisser.

-J’ai bien vu les toiles, difficile de les manquer, mais les maisons en-dessous m’avaient l’air dans un état tout à fait correct. J’aimerais, si ce n’est pas trop demander, savoir ce qui s’est réellement passé dans le Village des Toiles.

Linda s’arrêta après cette première question. De la réponse dépendrait les questions suivantes, autant ne pas précipiter les choses et risquer de dire une bêtise. Autour d’elle et de la reine, les araignées de toutes tailles les observaient, silencieuses, pas plus bruyantes qu’une feuille dans la brise matinale. Ce silence n’était cependant pas pour rassurer Linda, la peur et l’inquiétude se lisaient toujours sur son visage.

(Par un anonyme)





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Élise

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Re : Prise dans la toile [Elise]

Réponse 5 vendredi 13 décembre 2013, 01:38:04

Linda avait toujours peur, n’osant pas regarder Élise... Et la Reine aimait ça. Elle n’était pas mauvaise, loin de là, mais elle aimait se dire qu’elle suscitait la peur auprès des étrangers. Comme elle pouvait abhorrer ceux qui entraient ici sans être nullement inquiets, ceux qui la toisaient de haut, et se moquaient d’elle. Ces gens-là survivaient rarement. La Forêt des Toiles n’était pas inhospitalière pour ça. L’inconscient qui sifflotait en avançant dans cet endroit était tout simplement quelqu’un qui avait envie de mourir. Élise s’empressait donc, généralement, de les satisfaire, mais, ici, les circonstances étaient différentes. Linda lui montrait le respect auquel Élise pouvait légitimement prétendre. Elle n’avait donc aucune raison de les tuer.

« J’ai bien vu les toiles, difficile de les manquer, mais les maisons en-dessous m’avaient l’air dans un état tout à fait correct. J’aimerais, si ce n’est pas trop demander, savoir ce qui s’est réellement passé dans le Village des Toiles. »

La Reine hocha lentement la tête, et croisa les bras, avant de lentement déambuler, puis de consentir à lui répondre :

« Le Village n’est pas abandonné. C’est juste que nous n’aimons pas les étrangers. »

Élise marcha encore un petit peu, et continua :

« Le Village a été incendié il y a plusieurs années par le seigneur local. Pordruix, c’est ainsi qu’on appelait ce village, jadis... Il se composait de plusieurs hameaux allant jusque dans les collines environnantes. Tout ce qui reste du village, c’est ce que tu as vu en entrant dans ma forêt. Beaucoup des habitants de Pordruix sont partis, et ceux qui sont restés l’ont fait parce qu’ils n’avaient plus confiance envers leur duc, et préféraient prêter allégeance à un nouveau seigneur... Moi. »

Élise le disait sans aucune fierté excessive. Elle acceptait pleinement ce rôle. Le Village des Toiles ne voulait rien du monde extérieur, et ne cherchait pas à s’en rapprocher.

« Ce seigneur a rasé Pordruix pour renforcer son autorité sur la région... C’est également lui qui m’a violée, et laissée pour morte dans cette forêt. William Hamleigh... »

À la simple évocation de ce nom, Élise sentit son souffle lui manquer. Elle poussa un soupir, serrant le poing, et secoua la tête.

« Peu importe. Tu es la bienvenue ici, Linda. J’étais en train de montrer l’affection dont une Reine est capable à l’égard de deux de ses sujets dans mon nid, quand tu es arrivée. Tu es libre de te promener dans cette forêt, ou de me suivre jusqu’au nid... Si l’histoire du Village t’intéresse, rends-toi à l’auberge. Les autochtones ne te feront rien. »

Les habitants savaient que quelqu’un qui revenait indemne de la Forêt ne pouvait que bénéficier de la protection de la maîtresse des lieux. Élise n’avait pas spécialement envie de se replonger dans le passé, car Hamleigh constituait toujours, pour elle, une plaie à ciel ouvert. Cependant, les habitants du Village pourraient se révéler plus loquaces.

DC d’Alice Korvander.

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Re : Prise dans la toile [Elise]

Réponse 6 lundi 30 décembre 2013, 17:26:10

La reine araignée ne répondit pas tout de suite. Elle prit d’abord le temps de réfléchir. Puis elle se lança dans les explications attendues : Pordruix avait été incendié puis reconstruit, et renommé en conséquence. Les habitants qui avaient eu le courage de rester avaient choisi de troquer leur mauvais duc contre une reine. Linda se fit la réflexion qu’un seigneur pareil aurait dû être renversé depuis bien longtemps, mais les gens devaient être trop peureux pour oser le faire.

C’était une histoire tout à fait passionnante du point de vue de la jeune Chimère, qui voulait en savoir plus. Mais avant qu’elle ne puisse poser d’autres questions, Elise reprit la parole. Ce qu’elle dit rentrait cette fois dans le domaine personnel et Linda sentit qu’elle ferait mieux de ne pas en parler. Elle resta donc muette. Mais elle se promit de se renseigner d’une façon ou d’une autre sur ce qui s’était passé.

Sa curiosité fut également captivée par le mot « affection ». Qu’est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ? Linda crut comprendre quand Elise lui proposa de la rejoindre dans son nid. Et elle n’avait pas plus envie que ça de goûter à l’« affection » d’une femme-araignée, si belle et si royale soit-elle. Elle préféra donc s’intéresser à la suite de la phrase, plus précisément à la partie qui mentionnait les habitants du Village des Toiles.

-Je vous remercie, votre Majesté. Je pense que je vais explorer un peu cette forêt, puis je suivrai votre conseil et j’irai à l’auberge pour me renseigner.

Linda s’inclina et partit sur le sentier. Sauf que cette fois, elle regardait autour d’elle. Il faisait un peu plus clair maintenant, elle y voyait mieux. Et même si la jeune femme se sentait toujours épiée, elle se forçait à ne pas y faire attention.

"J’ai l’impression qu’elle me suit. C’est un peu effrayant…"

Linda n’était pas du tout rassurée, paradoxalement, par le fait évident qu’elle bénéficiait de la protection de la reine. Elle marcha au hasard, évitant les chemins trop bien tracés, quoiqu’il y en avait peu avec toutes ces toiles…et finit par se retrouver devant quelque chose qui pouvait s’apparenter à un nid. Elle s’arrêta et soupira.

-Evidemment… Il fallait que j’arrive ici. Je dois avoir un peu la poisse. Je suis arrivée pile à l’endroit où je ne voulais pas aller. Enfin bon ! Maintenant que je suis là, autant regarder à quoi ressemble un nid d’araignée.

(Par un anonyme)





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Re : Prise dans la toile [Elise]

Réponse 7 jeudi 02 janvier 2014, 01:50:29

« Je vous remercie, votre Majesté. Je pense que je vais explorer un peu cette forêt, puis je suivrai votre conseil et j’irai à l’auberge pour me renseigner. »

Élise n’allait pas la forcer. Elle s’écarta, et lui conseilla de faire attention à l’endroit où elle posait ses pieds. Il y avait des toiles d’araignées un peu partout, et la visiteur pouvait encore se retrouver coincée. Les deux femmes se séparèrent ainsi. Cependant, Linda avait raison sur un point : dans cette forêt, on était constamment épiés. N’importe quelle araignée était reliée à Élise, selon un phénomène de connexion formien. La Reine des Araignées avait beau ne pas avoir conscience qu’elle était une sorte d’Annexienne, c’était ainsi que sa forêt fonctionnait, sur les bases d’une Horde formienne.

Les pas de Linda, avec ironie, la conduisirent précisément là où elle n’avait pas envie d’aller. La Reine était alors retournée dans son nid. Ce dernier était reconnaissable à l’extérieur : il était au centre de la forêt, accessible depuis une grotte. De l’extérieur, on pouvait voir l’entrée de la grotte, une bouche noire entourée de toiles d’araignées et d’œufs plus ou moins gros. La luminosité était ici la plus faible, car les toiles recouvraient exclusivement la région. En levant la tête, on ne pouvait guère voir le soleil, simplement un point lumineux brillant au loin, semblait comme étouffé par toute cette toile. Une véritable couche de gris qui donnait à la forêt une atmosphère lugubre et sinistre.

Alors que Linda s’approchait, rien ne semblait sortir de cette grotte, rien d’autre qu’un long silence inquiétant, comme si nulle âme ne vivait ici, comme si cet endroit était abandonné depuis fort longtemps. Le vent qui agitait traditionnellement les branches et les feuilles des arbres était ralentie par la présence de toutes ces toiles. Et pourtant...

Pourtant, cette forêt n’était pas morte. Et cette zone ne l’était pas encore moins. En se concentrant bien, on pouvait entendre des vibrations sonores tout autour de la jeune femme. On ne pouvait pas les voir, mais les araignées patrouillaient, surveillant attentivement leur visiteur. Si elle n’avait pas rencontré auparavant Élise, elle aurait déjà été accostée par les araignées géantes de cette dernière, créature qui veillait scrupuleusement sur leur Reine. Elles étaient massives, mais on ne pouvait guère les voir, car elles évitaient de se montrer, bénéficiant de cet avantage.

Des vibrations sonores remontèrent alors des profondeurs de cette bouche noire, de cette antre qui semblait plongée sur un abîme indéfinissable. Des cris féminins, des soupirs langoureux, des hurlements qui n’exprimaient pas la douleur, mais le plus intense des plaisirs. Là, dans les profondeurs du nid, au milieu de sa toile, Élise s’amusait avec ses deux sujets. Après avoir accueilli l’étrangère, la Reine des Araignées revenait à ses autres occupations royales : contenter ses sujets.

La bouche noire menait sur un long chemin, et Linda avait toutes les chances de se perdre dans ces galeries, dans ces dédales obscurs. La luminosité était faible, et il fallait, tout simplement, suivre le seul chemin de lumière, repérable parce qu’il était le seul à être éclairé, par le biais de cristaux lumineux. Si on s’en écartait, on pouvait se perdre, et ne plus jamais revenir. Les galeries latérales abritaient des toiles faisant office de prison, Élise y enfermant ses opposants, dans des cocons de toile où ils étaient lentement dévorés par les araignées. Une mort guère reluisante, en vérité.

« Haaa... Haaaan, Majesté, hummmm... »

Les soupirs émanaient de deux femmes allongées à gauche et à droite de la Reine, embrassant cette dernière, soupirant contre ses oreilles, se délectant des doigts de la Reine. L’une d’elle était une serveuse à l’auberge du village, Vesna Hood, tandis que l’autre, Félice Namor, travaillait comme fermière dans les champs cultivables du village.

Autant dire que la Reine était plutôt bien entourée, avec ces femmes généreuses et délicieusement perverses.

DC d’Alice Korvander.

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Re : Prise dans la toile [Elise]

Réponse 8 dimanche 05 janvier 2014, 15:04:42

Linda se serait crue dans une histoire d’horreur. Il faisait sombre. Non, pas sombre : noir. Le Soleil ne parvenait pas à éclairer cette zone, les épaisses toiles d’araignées l’en empêchaient. Linda avança dans la grotte tout aussi noire. Des œufs d’araignées de tailles diverses et variées faisaient en quelque sorte la décoration de l’endroit. Les seuls sons audibles, même à ses oreilles surdéveloppées, étaient le bruit de ses propres pas et sa respiration. De quoi faire paniquer une personne un peu sensible et mourir de peur une personne très sensible.
Elle se concentra sur les sons. Impossible que ce silence soit réel ! Et de fait, elle entendit, ou plutôt elle devina, les sons émis par les araignées cachées sûrement partout autour d’elle. Puis d’autres bruits lui parvinrent, beaucoup plus nets. Des cris. Des voix de femmes. Et apparemment, elles appréciaient ce qu’il se passait là où elles étaient. Linda comprit alors mieux ce qu’Elise lui avait dit. Elle recula d’un pas.

"Mieux vaut ne pas les déranger."

Linda fit demi-tour et ressortit. Il y avait des choses qu’elle n’était pas prête à voir, et elle supposait que ce qu’elle aurait vu si elle avait continué en faisait partie. Une fois dehors, elle regarda autour d’elle. On n’y voyait presque rien. Suffisamment pour distinguer le chemin, mais pas assez pour savoir quelle direction menait où. En d’autres termes, elle était perdue. Elle marcha un peu sur le chemin, espérant retrouver un repère, mais les toiles recouvraient tout. Finalement, alors qu’elle avait à peine parcouru une vingtaine de mètres depuis la grotte, elle s’arrêta en soupirant.

Elle réfléchit. Qu’allait-elle faire, une fois sortie ? Se renseigner. D’accord. Mais après ? Son altruisme lui souffla une proposition : pourquoi ne pas aider Elise et les habitants du Village des Toiles en allant…embêter, ce fameux seigneur ?

"Je leur dois bien ça, ils m’ont laissé la vie sauve."

C’était décidé, elle allait rendre ce service aux gens de la région !

-Enfin, dès que j’aurai trouvé comment quitter cette forêt. Au point où j’en suis, autant demander mon chemin aux araignées, elles pourront peut-être me guider.

Ce qu’elle fit :

-Excusez-moi ? L’une d’entre vous accepterait-elle de me guider jusqu’au village ?

Elle se sentait un peu bête de parler dans le vide sans être certaine d’obtenir une réponse.

(Par un anonyme)





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Élise

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Re : Prise dans la toile [Elise]

Réponse 9 lundi 06 janvier 2014, 02:11:49

Les doigts d’Élise remuaient dans le sexe trempé de Vesna Hood. Les deux pauvres filles avaient été bien tristes que leur Reine leur délaisse, mais elles comprenaient tout à fait que ses impératifs la contraignaient à devoir agir à l’extérieur. En attendant son retour, elles s’étaient câlinées ensemble. Comme tous les habitants du Village des Toiles, Vesna et Félice se connaissaient depuis l’enfance, et coucher avec la Reine des Araignées constituait, pour elle, l’aboutissement de toute une vie. Elles avaient joué ensemble, petites, vénérant la gardienne qui les protégeait du monde extérieur, et avaient enfin l’occasion de coucher avec elle. Élise faisait l’amour plusieurs jours avec ses partenaires, généralement, et Vesna et Félice étaient dans le nid depuis maintenant plus d’une journée, jouissant inlassablement, les piqûres de certaines araignées spéciales renforçant leur excitation sexuelle. Élise continuait à remuer ses doigts dans l’intimité de Vesna, et les remontait ensuite, pour qu’elle lèche. Félice, quant à elle se penchait contre le corps d’Élise, et titillait l’intimité de la Reine. Elle savait très bien ce qu’elle voulait provoquer. En soupirant, Élise ferma les yeux, et un sexe masculin sortit de son intimité.

« Pénétrez-là, ma Reine... Hum, si vous saviez...
 -  Hun ?
 -  Ne… Ne l’écoutez pas, Majesté…, gémit Vesna.
 -  Quand elle a couché avec Marc, le meunier, elle ne pouvait s’empêcher de se dire quel effet ça ferait, de sentir le chibre vigoureux de notre Reine en elle... Elle m’en parlait la nuit, en gloussant, et en s’imaginant porter votre enfant... »

Élise esquissa un léger sourire. Le rougissement de Vesna était un aveu. Élise mettait généralement enceinte toutes ses partenaires, qui accouchaient de bébés tout à fait normaux, destinés à les remplacer pour plus tard, et à constituer ses futurs amants. Élise couchait aussi avec des hommes, mais il était plus facile de mettre une femme enceinte qu’un homme. Indiscutablement. Élise se jucha donc sur Vesna, cette généreuse femme au ventre bien garni, et la pénétra tendrement.

« Haaa... Je dois bien avouer, Vesna, que... Tu serais parfaite pour abriter l’un de mes enfants... »

Et cette phrase, indéniablement, fit plaisir à Vesna, qui poussa un hurlement tonitruant, plus fort que les autres, quand le sexe noirâtre d’Élise enfonça son clitoris, écrabouillant son bouton de plaisir.

Dehors, la pauvre Linda, toute désolée, en était réduite à parler aux arbres, lorsqu’une silhouette s’approcha silencieusement :

« Excusez-moi ? L’une d’entre vous accepterait-elle de me guider jusqu’au village ? »

Dans son dos, une silhouette invisible émit un bref soupir, un rire léger qu’on put entendre brièvement. Se découpant alors de l’obscurité, une silhouette s’avança, intégralement recouverte d’araignées... Des araignées qui, peu à peu, se mirent à tomber, à descendre en masse, pour disparaître sur le sol, se dispersant rapidement, grouillant sur le sol en formant un invraisemblable cliquetis de pattes et mandibules. C’est ainsi qu’une silhouette féminine apparut devant la femme perdue : Médonée.

« N’aie pas peur, jeune femme... Je suis Médonée, l’une des prêtresses d’Élise, et je... »

Médonée s’interrompit quand un vif hurlement résonna depuis la forêt, émanant de la grotte. Vesna, assurément. Médonée sourit délicatement, et secoua la tête.

« Je te cherchais, jeune femme. J’ai pour mission de te guider, et de rendre ton séjour ici aussi agréable que possible. »

Élise avait accepté la présence de Médonée, et elle était donc autorisée à séjourner ici. Médonée, qui se reposait dans la forêt, l’avait tout naturellement appris, et était donc partie à sa rencontre. Belle, Médonée ressemblait presque à un fantôme, avec son teint pâle, et sa longue robe blanche. Pourtant, elle n’était pas une hallucination de l’esprit.

Cette femme existait bel et bien.

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Linda

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Re : Prise dans la toile [Elise]

Réponse 10 jeudi 30 janvier 2014, 21:56:46

Un soupir. Puis un léger rire. Linda se retourna d’un coup. Mais il n’y avait personne. Elle se retourna encore, et se figea. Une espèce de masse d’araignées s’avançait vers elle. La jeune chimère ne bougea pas d’un iota. Les araignées tombèrent toutes, laissant voir une silhouette à apparence plus humaine.

Elle était belle. Et elle avait une belle voix, dont elle se servit pour se présenter en tant que prêtresse du nom de Médonée. Linda voulut faire une remarque sur la « divinité » de la reine, mais elle n’en eut pas le temps. Un cri déchira le calme ambiant, venant de la caverne. Médonée sourit.

« Je te cherchais, jeune femme. J’ai pour mission de te guider, et de rendre ton séjour ici aussi agréable que possible. »

Linda s’inclina poliment.

-Je vous remercie. Cette forêt est assez déroutante, je suis bien contente que vous soyez venue m’aider à retrouver mon chemin.

(Par un anonyme)





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Élise

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Re : Prise dans la toile [Elise]

Réponse 11 samedi 01 février 2014, 01:43:04

Le fait que Linda ne soit pas dans la grotte s’interprétait de manière très simple, sans qu’il y avait vraiment besoin de réfléchir longuement sur la question. La Reine Élise était occupée, et Médonée ne comptait pas la déranger. Elle savait que Vesna et Félice attendaient depuis longtemps l’occasion de coucher avec la Reine, et il était donc normal de les laisser en profiter. En attendant, Médonée allait tout simplement s’occuper de leur invitée, afin qu’elle ne panique pas, ou ne se perde pas dans une toile. La forêt était dangereuse, quand on ne la connaissait pas, et Médonée était bien placée pour le savoir. N’était-elle pas née ici, après tout ?

« Je vous remercie. Cette forêt est assez déroutante, je suis bien contente que vous soyez venue m’aider à retrouver mon chemin. »

Médonée lui sourit, en se rapprochant d’elle. Quelques araignées remuaient alors sur son corps, sans que ceci ne semble déranger la belle prêtresse. Elle se rapprocha de Linda, et s’avança un peu, caressant du bout des doigts l’écorce de l’arbre à côté de leur invitée. Elle alla ensuite lui parler :

« Sans quelqu’un de la région, il est très facile de se perdre dans cette forêt, reconnut Médonée. Heureusement, vous ne vous êtes prise dans aucune autre toile. Je vous aurais bien proposé de visiter le nid de la Reine, mais je pense que vous préférerez un autre endroit... Suivez-moi. »

Médonée s’avança lentement, laissant ainsi le temps à Linda de la suivre. Elle ne comptait pas le perdre, et s’éloigna de la grotte. Peu à peu, les cris de la Reine se tarirent, jusqu’à ce qu’on n’entende plus que le silence...L’apaisant silence de la forêt, légèrement troublé par les bruits de pattes des araignées. La prêtresse d’Élise continua à marcher, jusqu’à s’approcher d’une épaisse toile. Elle tendit lentement sa main, et, comme par enchantement, la toile s’ouvrit alors en deux, révélant, derrière les toiles et les arbres, une partie de la forêt très différente.

Il s’agissait du sanctuaire d’Élise, un endroit où, pour préserver l’écosystème de la forêt, et permettre le renouvellement des proies des araignées, aucune toile n’avait été faite. C’était ainsi un endroit où on pouvait croiser des papillons, des biches, des daims, et qui s’étalait sur un ou deux hectares, au sein de la profonde forêt. Une autre grotte permettait d’accéder au nid, mais on n’entendait pas les soupirs de la Reine depuis cette entrée.

En revanche, l’endroit n’était pas totalement vide, car il y avait plusieurs Terranides, qui dormaient, ronflaient, ou se baignaient dans une mare avec une cascade, à côté de l’entrée de la grotte. Médonée s’avança un peu, reniflant, savourant le bon air. Des araignées se trouvaient le long des arbres à l’extérieur de ce sanctuaire, remuant lentement, sans souci. Elles étaient les gardiennes de ce sanctuaire. Médonée leva alors les bras, en se tournant vers la jeune femme.

« Cet endroit te convient-il mieux, jeune femme ? »

Ce sanctuaire était très apaisant, et les Terranides qui se trouvaient ici étaient d’anciens esclaves. Des affranchis qui avaient trouvé refuge chez la Reine des Araignées.

On peut dire qu’ils étaient bien tombés.

DC d’Alice Korvander.

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Re : Prise dans la toile [Elise]

Réponse 12 mardi 25 février 2014, 15:19:51

« Sans quelqu’un de la région, il est très facile de se perdre dans cette forêt. Heureusement, vous ne vous êtes prise dans aucune autre toile. Je vous aurais bien proposé de visiter le nid de la Reine, mais je pense que vous préférerez un autre endroit... Suivez-moi. »

La belle prêtresse couverte d’araignées guida Linda à travers les méandres labyrinthiques de la forêt. En effet, Linda préférait aller à un autre endroit. Elle ne releva pas le passage du tutoiement au vouvoiement et suivit sa guide en silence. Silence qui gagna bientôt la forêt toute entière. Tout était à nouveau calme.

Médonée marcha jusqu’à une toile plus épaisse que les autres…et qu’elle écarta par magie ! Ou en tout cas ça y ressemblait beaucoup. Derrière cette toile, le spectacle qui s’offrait aux yeux de la jeune chimère était à couper le souffle.

Aucune araignée n’était passée ici. C’était un tout autre lieu, Linda se serait crue au paradis. On passait du gris au vert, c’était comme si les deux jeunes femmes avaient changé de monde. Linda, bouche bée, yeux écarquillée, s’avança en regardant tout autour d’elle, tournant plusieurs fois sur elle-même pour bien tout voir.

« Cet endroit te convient-il mieux, jeune femme ? »

-Oui, c’est…c’est merveilleux…

Un peu plus loin, elle vit une cascade avec, à son point de chute, des Terranides endormis ou se baignant tranquillement. D’autres animaux étaient aussi présents. C’était un sanctuaire de vie au milieu de cette forêt morbide. Linda était bluffée. Elle ne pensait pas trouver un tel endroit ici.

-Je n’en reviens pas ! s’exclama-t-elle. Avec le reste de la forêt, on ne s’attend vraiment pas à voir un tel coin de paradis. Enfin, loin de moi l’envie d’offenser qui que ce soit, mais…admettez que ça contraste beaucoup avec tout ce qu’on voit de l’extérieur et quand on n’avance qu’un peu dans la forêt.

Si on lui avait dit cinq minutes plus tôt qu’elle verrait ce qu’elle voyait en ce moment, la jeune femme n’en aurait pas cru un mot. Même maintenant, tout ça lui semblait presque irréel tellement c’était improbable. Elle s’accorda une petite dizaine de secondes pour remettre ses idées en place puis se tourna vers Médonée, un air plus grave sur le visage.

-Bon, hem. Je voulais demander quelque chose aux villageois, mais puisque vous êtes là, je peux vous le demander directement je suppose. En fait je…je voulais savoir où vit le seigneur William Hamleigh. Je n’ai pas trop aimé ce que la reine m’a raconté sur lui, alors j’envisageais d’aller…hem…le lui dire en face.

(Par un anonyme)





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Élise

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Re : Prise dans la toile [Elise]

Réponse 13 jeudi 27 février 2014, 01:42:04

Le contraste était effectivement saisissant. Médonée le savait, et elle s’en amusait. Son invitée était complètement ébahie par ce qu’elle voyait, n’en croyant pas ses yeux. C’était le sanctuaire d’Élise, et elle arrivait à l’heure de la sieste. Tous les Terranides dormaient paisiblement, roulés en boule. Ils étaient d’anciens esclaves, qui avaient été sauvés par Élise, à la suite de longues péripéties*, et ils profitaient pleinement de leur liberté, passant l’essentiel de leur journée à dormir paisiblement. Ils pouvaient aussi vivre dans le village, mais la plupart préféraient le sanctuaire, qui était beaucoup moins austère que le village. Le Village des Toiles portait bien son nom, tout comme la forêt. Tout n’était que faux-semblants et subterfuges. Une araignée dissimulait toujours sa réelle beauté, et il fallait soigneusement observer sa toile pour voir toute la beauté qui émanait de ces tisseuses. Élise était à cette image. Il fallait vivre dans la forêt, vivre auprès des êtres la composant, pour voir toute la beauté qui y figurait. Ce sanctuaire ne serait pas un sanctuaire sans les toiles environnantes, et il ne s’y dégagerait pas la même force, ni la même prestance.

Dans le dos de Médonée, la toile se referma. Depuis ce sanctuaire, plus ou moins grand, qui s’étalait sur une partie de la forêt, il y avait un accès au nid d’Élise, une ouverture près du lac et de la cascade, mais, fort heureusement, on n’entendait pas les gémissements de la Reine d’ici. Il ne fallait pas déranger les Terranides dans leur sommeil. L’invitée d’Élise ne tarda pas à s’adresser à Médonée, afin de se renseigner sur certains points :

« Bon, hem. Je voulais demander quelque chose aux villageois, mais puisque vous êtes là, je peux vous le demander directement je suppose. En fait je…je voulais savoir où vit le seigneur William Hamleigh. Je n’ai pas trop aimé ce que la reine m’a raconté sur lui, alors j’envisageais d’aller…hem…le lui dire en face. »

Médonée ne dit rien pendant quelques secondes, masquant plutôt bien sa surprise. Elle s’avança lentement vers Linda, et, sous l’éclairage du sanctuaire, on pouvait avoir la confirmation que cette femme n’était pas une sorte d’esprit de la forêt, mais bien une humaine. Avec sa robe blanche, le doute était permis, mais on pouvait voir que les pans de sa robe glissaient sur le sol, derrière ses jambes se salissant un peu. Elle marchait pieds nus, en phase avec la nature. Médonée avait toujours été plus proche de la Forêt que du Village. Elle n’était pas la prêtresse d’Élise pour rien, et elle était très respectée au village.

« Hamleigh vit dans son château, tout simplement, à des lieues d’ici. »

William Hamleigh était un homme dangereux, et c’était lui qui avait ravagé le village. Pour les villageois, ça ne faisait pas l’ombre d’un doute. Les bandits qui avaient pillé Pordruix il y a des années avaient été envoyés par lui, et il y avait peu de chances pour qu’il se soit arrangé. Les quelques informations que les villageois glanaient du monde extérieur n’allaient en tout cas pas dans ce sens. Ce seigneur cruel torturait sa femme, et avait été jusqu’à instaurer les droits féodaux anciens, comme le droit de cuissage, une horrible déformation du droit de quittage, un droit qui consistait à payer son seigneur quand un serf voulait marier sa fille à un individu résidant en-dehors de la seigneurie. Le droit de cuissage permettait à un seigneur de vérifier si une jeune mariée était bien vierge, soit de consommer par lui-même le mariage, et de pouvoir châtier la femme, s’il apparaissait qu’elle n’était pas vierge au moment du mariage, en arguant qu’elle était alors impure.

Cette pratique était un abus des droits seigneuriaux, mais William bénéficiait d’une relative impunité, car le prévôt local était un homme corrompu, et personne n’osait se plaindre. Les serfs de William n’étaient rien de plus que des esclaves, et il arrivait parfois que certains viennent jusqu’ici, en voyant cette forêt comme un refuge.

« Il ne m’incombe pas de décider à ta place, mais je te suggère de ne pas y aller, ou de ne pas essayer de te rapprocher. Cet homme est monstrueux, et a essayé, à plusieurs reprises, de nous détruire. Ses tentatives ont toujours échoué, mais nous sommes comme un cheveu dans sa soupe. Souvent, des individus exaspérés par les mauvais traitements qu’ils ont subi préfèrent nous rejoindre, car ils savent qu’ils seront ici protégés de l’influence infernale de ce seigneur. »

Médonée doutait cependant que William ait pu les oublier. L’homme devait toujours ourdir quelque plat pour réussir à se débarrasser d’Élise. La récente attaque des mercenaires de Brahmin en était d’ailleurs une bonne illustration.



* : Cf. RP « Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! »

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Re : Prise dans la toile [Elise]

Réponse 14 dimanche 02 mars 2014, 09:44:34

La jeune femme aperçut une entrée de grotte près de la cascade. Sûrement le chemin vers le nid de la reine, mais on n’entendait rien provenant de l’intérieur, contrairement à tout à l’heure à l’autre entrée.

Médonée était surprise de la question de Linda. La chimère le sentait, même si son visage le cachait assez bien pour qu’un humain normal ne remarque rien. Elle s’approcha à pas lents et lui offrit une réponse qui n’en était pas une. Linda eut une moue déçue. Elle n’aimait pas qu’on ne réponde pas à ses questions.

-Vous essayez de me dissuader, n’est-ce pas ?

Elle se doutait que la prêtresse avait une bonne raison de faire ainsi, mais tout de même… Elle aurait préféré avoir une réponse, même si cette réponse s’accompagnait d’une tentative de dissuasion. Cette tentative vint d’ailleurs :

« Il ne m’incombe pas de décider à ta place, mais je te suggère de ne pas y aller, ou de ne pas essayer de te rapprocher. Cet homme est monstrueux, et a essayé, à plusieurs reprises, de nous détruire. Ses tentatives ont toujours échoué, mais nous sommes comme un cheveu dans sa soupe. Souvent, des individus exaspérés par les mauvais traitements qu’ils ont subis préfèrent nous rejoindre, car ils savent qu’ils seront ici protégés de l’influence infernale de ce seigneur. »

Mais, bien loin de convaincre Linda, ces paroles ne firent qu’attiser sa colère envers cet homme ignoble. Plus Médonée parlait, plus son interlocutrice voulait courir vers le lieu d’où partaient de telles atrocités et les stopper à la source. En d’autres termes, tuer William Hamleigh.

-Et si vous inversiez les rôles, pour une fois ?

Sa voix était très calme, de même que son visage, mais il ne fallait pas s’y tromper. Intérieurement elle bouillait de rage. Elle était à deux doigts d’exploser et d’aller vraiment le tuer.

-Unissez-vous, attaquez-le, et ce sera fini. Je vois mal cet imbécile, tout seigneur qu’il est, résister bien longtemps à une invasion d’araignées et de Terranides en colère. Ses gardes ne sont probablement pas stupides, ils verront bien que c’est une mauvaise idée de rester dans le coin et ils partiront, ou au moins une partie d’entre eux.

Naïve ? Oui, un peu. Mais on dit que la force des convictions peut tout.

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