Y'a des jours où on s'dit qu'on aurait mieux fait de rester dans son lit, dans ses draps, avec son oreiller et ne pas sortir dans la méchante rue violente et dangereuse. Ou ne pas se fourrer (non, y'a pas de sous-entendus) dans de telles situations, avec un Fossoyeur dans un cimetière, sans magie, sans rien, même sans vêtements pour la classe, et dans la boue. En plus, il fait froid, tu te gèles totalement, avec la pluie, la boue, le sang et la fatigue. Franchement, ça fait beaucoup en même temps et tu le sens légèrement passé, ça. Puis, que tu te rassures, ça n'a pas l'air de se finir si rapidement. Les bonnes choses doivent pourtant se terminer vite, d'après la légende. Donc, disons que c'est une bonne chose dans l'ironie de la chose, donc, ça devrait être déjà terminé. En tout cas, lui il avait bien douillé à la vue de son corps cassé en deux, et à l'écoute de ses longs gémissements. Il soufflait, il soufflait comme un vrai boeuf sorti de l'étable.
Puis, là, la fin du monde est arrivé. Il attrape une des colombes mortes (paix à son âme, enfant des ténébres, toi qui servi si fièrement ton pays et ta maîtresse, Amen) et il bouffe ta colombe. Avec les plumes, avec les os et tout ça d'un coup de dents bien placé. Putain, ses dents. Putain. Parfois, vraiment, tu te détestes. Là, tu te hais. Pourquoi t'es pas restée dormir ? Pourquoi ? Comme le youtuber. Et blam, tu te dis que tu es vraiment bête. L'aut'con il se régénère. Comme toi. On l'a pas déjà dit ça ? Bref, la douleur passé, Môsieur se rhabille, malgré le fait que ton bec ai déjà bien déchiré caleçon, et pantalon. Du coup, il se rhabille mais un peu pour rien. Bref. Pendant tout ce temps, tu essais de te lever, je le rappelle. Donc, t'es à quatre pattes comme un animal, parce que là, actuellement, avec la boue, tu ressembles à une moins que rien. Et, Le Fossoyeur te le rappelle avec un coup de pelle sur les fesses, ce qui est quand même vachement douloureux comme fessée ou punition. C'est donc un petit cri qui t'échappe.
Et Blam², ton ventre se retrouve de nouveau sur le sol, la pelle sur ton dos écrasant la peau, ton ventre s'écrasant lui aussi, en un splash majestueux avec jet de boue tout autour. Sex. Franchement, c'est d'une classe terrible. Ton cou se relève un peu, alors qu'il passe cette satanée pelle de malheur comme pour en faire une arme de destruction de vampire massive. Avec une facilité déconcertante, le Fossoyeur te remet à quatre pattes, en pose animal qui ne s'assume pas et te laisse en tête à tête avec sa gueule. D'un, il a pas tort, tu as la porte du sommeil avec toute cette énergie perdue pour rien, et de deux, il a pas tort non plus, il est légèrement effrayant. Légèrement. Je veux, dire le grognement sourd sortant d'outre-tombe doublé au regard noir de la mort qui tue et enterre, ça te laissait quand même pensive. Cinéma, cinéma, film un peu à rallonge et en plus, dans les films d'actions, c'est la gentille qui gagne. Alors, y'aurait un retournement, d'abord. Retournement, effectivement, alors que tu fixes ses yeux d'un air de défi, puisque le film d'action vire au film porno. Tout ton corps se raidit, ton dos se cambrant légèrement (là aussi, c'est léger), alors que tu sens les doigts de cet infâme fossoyeur te pénétrer. Violence. Oh, le con.
<< - Fer..ferme-là. >>
Tu parles d'une lubrification. Ca fait quand même un choc, ça fait quand même mal, et tu t'y attendais quand même pas, parce que même si se balader nue dans la boue avec un psychopathe contre qui te tu te bats, ça peut faire naître des idées pas totalement .... des idées lubriques, dirons-nous.Mais, là, sur le moment, tu aurais juste préféré qu'il essaie de te tuer. Couper ta tête, enfoncer un pieu dans l'coeur, il faut qu'il pense à tout. Mais c'est vrai que là, il fait vraiment peur. Ce regard froid et noir, ce regard de fou, prêt à te couper la tête avec cette putain de pelle. Si tu sors de ce combat vivante, tu deviens phobique des pelles. Et des manches de pelles aussi. Tu inspires longuement, alors qu'il laisse ton intimité en paix, et que. Et que quoi ? Quoi ?
Mais vous déconnez ? Mais vous déconnez ? Je disais un retournement de situation, mais pas avec un gars pareil ! Puis t'es pas une succube ! Il était en train de te violer, l'aut'con. Là, pour une fois, t'es d'accord avec le maigrichon en sombre tenu de costard-cravate. Il est vraiment, vraiment bête ! Donc, avant de voir un canon tuer ton ennemi de ce soir, tu laches amèrement :
<< - Attends, ducon, je ne suis pas une succube. Je suis en train de me faire violer par cet idiot en costume, alors tu te calmes ! Et tu le tues, aussi. RA-Pi-DE-MENT ! >>
Et bam, (oui, j'aime mettre des onomatopées) ton vœu exaucé, fut. L'autre était en train d'insulter ton sauveur, et bam. Un coup de ... boulet de canon ? Bon, pas de commentaire, les super-héros, sont quand même particulier, personne ne dira l'inverse. Je remarque qu'il te tient toujours, au passage, et que vous tombez dans la tombe. Avec l'autre super-héros. Dans une tombe. A trois. Nue. Tu m'étonnes qu'il soit perdue. Il a plus de boule. Enfin, tu sais pas pour ses bourses, vu qu'il se régénère, mais pour sa tête, tu le vois bien puisque le Fossoyeur te tient entre ses bras et qu'il n'y a plus rien au dessus de toi. Et d'un coup...Plus rien ne te tient. Et tu sens un liquide visqueux couler le long de ton corps. Avec la boue, la pluie, le sang, le liquide qui ressemble à du sang et des os, tu te sens un peu. UN PEU. Sale.
Tankman. Ouais, il avait un truc à compenser, c'est pas faux. Elle soupira. Une succube. Elle. Oh, leçon. Mais tu soupires de soulagement. Tu as vaincue. Bon, ok, avec de l'aide, mais tu as vaincue. Et pour être d'accord avec toi, le soleil se dégage des nuages, la pluie s'arrêtant aussi vite qu'elle avait commencé. Phénomène météo pour arranger ce combat épique. Tu regardes la pelle sur le sol, la haïssant de tout ton être. Et alors que Tankman est en train de marmonner que tu vas être jugée, que ton coeur, nianiania, ton soupir de soulagement se meut en ... cri de surprise. Une main. Comme dans les films d'horreurs, la nuit des morts-vivants et tout le tintouain. Tu te plies en deux pour essayer d'attraper la main qui est en train de t'engloutir.
<< - HEY NOON ! >>
Et comme tu crie quand ta tête est en train d'être recouverte par la boue après que la tête de squelette du Fossoyeur se soit collée à la tienne, ta bouche se remplit de terre que tu recraches. Autour de toi, de la terre, des vers, des os parce qu'on était dans un cimetière, rappelons-le, et de la terre encore et toujours. Jusqu'à ce que vous tombiez dans de l'eau. Avant de dire que tu te fais sortir de l'eau par les cheveux, à ta plus grande honte, nous dirons que l'eau te fait du bien. Elle te réveille, parce que t'es quand même épuisée, elle te lave, enlevant la boue, le sang, les os ... Pour ce qui boivent de l'eau des nappes phréatique, rappelez-vous que des fous s'y baignent pour évacuer le sang. Et dans le sang, y'a p'têtre des maladies...Ayez peur... Bref. Passons. Tirée par les cheveux (et ça fait mal, mesdames), il te laisse enfin libre de tes mouvements.
<< - Tu la fermes. Continue de la fermer, je t'en prie. >> Tu préfères quand il a un visage normal. Parler avec une tête de mort, c'est relativement pas cool. << - Des comptes ? On oublie tous les compte que tu veux et tu me ramènes sur terre. Non, parce que ta nappe phréatique, elle est bien jolie en plus elle est sombre, et je me gèle. >> Il a l'air heureux. HEUREUX. << - Non, franchement. En plus tu te régénères, alors tu peux me donner un peu de sang, si t'en as ? Je sais pas, t'as failli me violer, tu m'as quand même bien mise au tapis, tu 'dois des choses, non ? >> Tu essaies quoi, là, en fait ? Lui est heureux, toi t'es morte de fatigue, en plus t'es trempée maintenant. Sans mauvais jeu de mot. Tu soupires et passe une main dans tes cheveux douloureux. << - Franchement, tu méritais que je te tues. >> Tu aimes bien t'enterrer. C'est bien avec un Fossoyeur, t'as bien trouvé. << - Tu me dégoutes, sale cravate. Et ta pelle aussi. Et ton manche de pelle aussi. Et n'importe quel manche. >> Tu te relèves enfin, tes sourcils un peu froncés. << - Attends. Je ... je te suis obligée, là. Je suis en ton pouvoir de costard cravate ? >>
Tu recules d'un pas et trébuche et retombe. Ouais, c'est pas ton jour. Tu n'as pas de dague sur toi, pour te défendre, tu n'as plus rien ... Et tu es nue.
<< - Ecoute, mon vieux. Je te hais encore plus que tout à l'heure. Parce qu'être seule avec toi, dans une nappe phréatique, dans l'noir, ça me fait t'exécrer. Tu es un lache >> Et toi une idiote. T'aurai au moins pu essayer de le complimenter. Tu te relèves une deuxième fois. << - Mais sinon, j'étais déjà du côté obscur de la force. Mais tu aurais été un beau trophée. Par contre, vu ta manie a devenir un squelette, tu ne dois pas souvent baiser. C'est pour ça que tu t'en prends à une femme sans défense ? >> Tu t'enfonces, tu t'enfonces, tu t'enfooooonces !