« Bon, et bien voilà, je crois que j’ai fait le tour…. Ah non, bien sur, j’ai oublié de vous dire qu’il faut dire non à l’alcool et à la cigarette aussi, ça vous tuera à petit feu… »Lui, il s’en foutait, il n’était pas pressé ! Gabriel était aussi content d’être ici qu’un dragueur au festival de la morue… Plus d’enthousiasme tu meurs ! Il arrivait à communiquer à cette bande de morveux décérébré, pas forcément comme il fallait mais il communiquait. Son discours laissait clairement transparaitre son envie très simple de laisser cette bande de mioche crever dans leur merde faute de les avoir changé ou appris à aller aux toilettes comme des grands…
Si ils voulaient fumer, tant mieux pour eux, si ils voulaient boire qu’il s se fassent chier à acheter la bouteille en douce, et si ils voulaient se droguer qu’ils ne viennent pas se plaindre du manque après… oui, la jeune génération ne valait rien aux yeux de Gabriel. Au mieux cela renouvelait la chair fraiche en présence, parce qu’il fallait bien de nouvelles cuisses/fesses/lèvres à faire écarter de temps en temps , mais c’est bien tout ce qui semblait relever le niveau de la masse grouillante aux yeux de Gaby.
« Voilà, je vais aller fumer ma clope et boire mon café avant de retourner faire du vrai travail de flic, c’est-à-dire autre chose que moucher des merdeux. »Emeute générale dans la classe. Celle-ci avait deux récriminations principales. La première, elle lui avait été donnée avant même qu’il entre dans la salle par ceux qui attendaient leur prof dehors, c’était le cours de musique, auquel cas, il fallait savoir que même si la prof était carrément à tomber (terme de jeunes pour baisable sans doute, car assurément elle l’était), ça restait un cours, et plus longtemps passerait Gabriel à parler sécurité, moins longtemps passeraient-ils à bosser (curieuse façon de penser, Gabriel ne se souvenait jamais avoir bossé durant ses cours de musique au lycée… ni au collège d’ailleurs…), donc en fait il fallait vraiment qu’il reste toute l’heure, ou du moins qu’il essaye. Pour répondre à cela, Gabriel avait verrouillé la porte uen fois rentré, et rien que pour les emmerder avait tenu deux heures, sans récré, sans pause pipi. Et surtout, il avait parlé pendant deux heures (au lieu de l’heure prévue à l’origine). Il avait la gorge sèche et il se doutait que les élèves allaient faire la queue aux chiottes. Bien fait pour vous, sales morveux. Quant à la prof… boarf, quelle importance, il n’avait jamais tenu les professeurs en grande estime…
La deuxième récrimination, c’était celle de l’insulte qu’il n’avait même pas cherché à dissimuler. En les traitant de merdeux, ce qu’ils étaient, à n’en point douter… Finalement, il regarda la prof une dernière fois, avant de partir sans un salut ni quoique ce soit… pas de courtoisie, pas de politesse, juste l’efficacité ! C’était déjà pas mal, non ? Il avait pris la peine de venir… bon, il n’avait pas eu le choix, pour tout vous dire, au contraire, personne ne voulait y aller, c’était pour Valmy ! Il avait deux types de boulot : la première catégorie qui était casse-cou et trop dangereuse pour intéresser qui que ce soit, et la deuxième quoi était trop chiante pour le commun du commissariat…
Avant de fermer la porte derrière lui, il jeta un dernier regard perçant à la prof. Son nom lui disait quelque chose…. Il était sur de l’avoir déjà vu quelque part et l’avantage – ou l’inconvénient, c’est selon – d’attirer la curiosité de Gabriel, c’était qu’il ne lâchait le morceau à aucun moment. Un vrai bouledogue pour ça (même si Gabriel était un Apollon en comparaison d’un bouledogue, bien sur !). Dubrinov n’était pas inconnu, il fallait donc qu’il se rappelle où il l’avait entendu, d’autant plus que ce n’était pas courant…
Oh il allait trouver, dusse-t-il y passer son temps libre alors que ce n’était pas dans ses habitudes…
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Il lui] avait fallu une semaine pour trouver le dossier qui avait ensuite été observé de près. Il n’y avait rien qui soit vraiment normal dans ce dossier… mort par suicide faute d’élément pour dire autre chose… mais il était dérangeant, il y avait un mobile pour la compagne, mais rien de plus à part des post-it. Des affaires étranges, sans preuve, sans manque de consentement, comme si il y avait une drogue autour d’elle qui causait des emmerdes. Mi jamais qui n’ait de quoi lui faire le moindre ennui…. Mais elle était toujours au milieu… C’était trop curieux…. Il devait lui parler, son peu d’esprit de flic qui lui restait était en train de sentir le coup fourré à plein nez, et lui-même était particulièrement curieux…
Il lui fit parvenir un courrier la convoquant au commissariat dans son bureau pour la semaine suivante et le jour même, il était làà l’heure, ne sentait pas l’alcool à plein nez comme on aurait pu le croire, il était même rasé ! Ce qui relevait du miracle , et surtout, il pianotait sur un rapport de mission, un vrai ! On lui jetait des regards en coin, pour une fois qu’il bossait celui là… et surtout, depuis quand il recevait des rendez vous ?