Of course… songea la jeune femme n’osant pas lui donner le plaisir de le dire tout haut. De toute manière, c’était évident qu’elle appréciait. Mais c’est d’un œil discret qu’elle observa Stephen, ne pouvant pas monter plus haut que son ventre sans qu’il s’en aperçoive, sans qu’elle en rougisse. Son regard redessinait les formes viriles de son abdomen, tandis que son compagnon défilait les chaînes devant eux. Elle en profita pour le regarder plus attentivement tandis qu’il terminait sa bière d’une traite. À ce propos, elle a dû le mettre au défi de manière innocente, à la vitesse qu’elle avait bu la moitié de sa canette. Une distance infime les séparait et Dylan s’attarda sur le cou appétissant du boxeur, ayant un faible pour cette partie du corps. L’une des choses sur laquelle elle était attentive chez un homme était le cou, car elle prenait plaisir à y enfouir ses lèvres. Celui de Stephen ne lui était pas indifférent.
Ils finirent par tomber sur un film, « la ligne verte » que la psy connaissait très bien. Elle ne put éviter de penser à sa faculté de se régénérer, étant donné que le personnage de John Coffey pouvait guérir les gens autour de lui en aspirant leur maladie. Ça lui rappela qu’à une époque, elle aurait aimé avoir ce don et qu’elle aurait échangé avec le sien si elle avait pu…
Bref, ce film l’avait touchée. Elle reprit quelque gorgée de sa bière, bientôt achevé.
Songeant à aller chercher une autre, elle fut interrompue. Son corps fut secoué de surprise et de frison, alors que Stephen ferma son bras autour de sa nuque. Est-ce qu’il le faisait exprès ? Elle n’arrivait pas à réfléchir correctement, perdant l’équilibre sous le poids de son bras. Le haut de son corps bascula vers lui et sa main alla malencontreusement se poser sur son torse. Il était brûlant, elle qui avait plutôt chaud… Au moins elle savait pourquoi il avait retiré son t-shirt. Ce n’était pas uniquement pour l’aguicher.
Elle n’écoutait plus vraiment le film, ni Stephen. Sa main quitta -avec regret- son torse, s’excusant faiblement. Elle tenta de se remettre droite, en évitant de lui faire croire que son bras la gênait. Pour la peine, elle bu les dernières lampées d’alcool en espérant que ça l’aide dans sa contenance. Son odeur envahissait ses narines, qui s’en délectaient tel un aphrodisiaque. Il troublait son esprit, qui tentait de se concentrer sur la conversation, mais c’est à peine si elle écoutait. Dylan essaya d’assimiler au moins la dernière phrase.
Euh… Hein ? Ah, ben ça va… Jusque là, ça va. La question, la remarque narcissique, tout lui revint d’un seul coup ! J’ai hâte de tout voir, mais en même temps je veux prendre mon temps… Le pays je veux dire !
Comme si elle avait parlé du corps de Stephen, elle avait senti le besoin de le préciser. Dylan voulait disparaître sous les couvertures, dans le fond du matelas. Elle se sentait tellement ridicule qu’elle sentit ses joues s’enflammer de rougissement. Trouve quelque chose Dylan. Ah ! Oui, la bière…
Je vais me resservir ! Tu en veux une autre ?
Elle se leva d’un bond et s’approcha de la glacière pour prendre sa bière à elle. C’était une autre sorte, une importation irlandaise. La glace fondait doucement à l’intérieur du compartiment isolant. Elle imagina ce qui pourrait arriver à l’un des glaçons s’il glissait sur la peau brûlante de Stephen… Il ne ferait pas long feu. Le bout de ses doigts était encore fraîchement marqué par sa chaleur. Les idées atténuées, le rouge quittant ses joues, elle revient près de lui, en s’agenouillant sur le lit.
Peut-être que cette bière sera plus à ton goût… Elle lui tendit la canette à bout de bras, mais avant même qu’il ne la prenne, elle alla le coller brièvement sur le ventre taillé de muscles de son ravisseur pour le surprendre de sa fraîcheur et peut-être ainsi calmer ses ardeurs… Sourire malin aux lèvres, elle regardait sa réaction.