Cyscek employait rarement des rabatteurs, pour deux raisons : la confiance et le prix. Le premier était largement plus important que le second. En effet, tout se monnayait, et il arrivait toujours à un compromis. Par contre, la confiance se gagnait, et ça n'était pas en un jour. Il fallait déjà être sûr que le rabatteur n'allait pas vouloir garder la prise pour lui, et qu'ensuite il sache exactement ce qu'il avait à faire. Parfois, certains revenaient en ayant abîmer une proie. Ce n'était pas admissible, quand on voulait vendre des esclaves de qualité.
Néanmoins, avec le peu de prises qu'il avait en ce moment, il avait demandé les services de deux jeunes hommes, pas encore très aux faits de ce trafic, et qui partaient à la chasse de leurs premières esclaves. Cyscek avait dû tout leur répéter plusieurs fois, pour être certains qu'ils comprennent : pas d'armes blanches, pas de brutalité outre mesure et pas de sévices corporelles.
L'attente avait été dure, car il désespérait qu'ils rentrent bredouille, ou avec une femme ni attirante ni jeune. Ce n'était pas le choix qui manquait, mais encore fallait-il réussir sa prise. De plus, ils leur avaient interdit de profiter sexuellement des proies. Il comptait les former lui même, et pas les brusquer à l'aide de deux lourdeaux prêts à violer tous les orifices qu'ils trouveraient.
Installé chez lui, Cyscek déjeunait. Il entendit bien du bruit au dehors, mais sans s'en soucier au départ. Puis, un cri monta de la rue, et il se mit debout. Qui pouvait bien crier ainsi ? Ouvrant la porte en grand, il tombait face à la carriole utilisée par ses deux commis. Ils venaient de décharger 6 caisses, et Cyscek ne tarda pas à voir la marque rouge sur la fesse d'une ange, en train de chialer toutes les larmes de son corps. Mais son regard se porta bien vite sur ce qu'était en train de faire l'un des deux hommes, essayant de tirer une terranide hors de sa cage.
Est-ce ce que je t'ai demandé ?
Cela eut le don de couper l'homme dans son élan. L'autre le rejoint, aussi fier que le premier.
Vous avez vu patron, 6 d'un coup ! Et pas des moches !
Il avait relâché la terranide, montrant les caisses. Cyscek les passa en revue d'un regard, avant de revenir vers eux, retenant sa colère.
Ca, des bonnes prises ? Celui là et celle la, vous pouvez les relâcher, ils ne valent rien. Ils sont rachitiques et probablement malades ! Et vous avez abîmer une ange ! Les acheteurs font ce qu'ils veulent, vous, vous ne les marquez pas !
Le ton est dur et sans appel. Les deux hommes bredouillent quelque chose d'inaudible, manifestement peu content d'être réprimandés comme deux garçonnets.
Amenez l'ange dans une cage au sous sol, ainsi que ces deux là. Et aucun mauvais traitements ! Vous nettoierez vos bêtises ensuite et vous me rangerez tout ça.
Prêt à écouter, l'un des deux hommes prit pourtant à parti l'esclavagiste, en désignant la neko.
Et celle là ? On en fait quoi ?
A voir le regard lubrique qu'il lançait à l'hybride, il en aurait bien fait son quatre heure. Mais Cyscek coupa court aux idées vicieuses de l'homme, en prenant d'une main l'anneau sur le dessus de la cage et la soulevant de terre.
Celle ci, je m'en occupe.
Il fit volte face, la caisse tenue d'une main, pour entrer dans la demeure. Pour la porter ainsi, il devait avoir sacrément de force. Il la déposa sur le sol, et attendit patiemment que ses hommes descendent les autres esclaves, puis ressortent de la maison. Là, il ouvrit la cage, puis se recula pour se rasseoir dans un fauteuil. Elle pouvait se relever, et même sortir de la cage.
Je m'excuse pour le traitement de ces hommes. Ils ont déchiré tes habits, je t'en donnerai des neufs. Tu peux les enlever s'ils te gênent en attendant. Ce qu'ils ont dit est néanmoins vrai, tu es une esclave à partir de maintenant, et sous mes ordres. Tu peux te montrer docile et avoir une vie douce, ou te rebeller et en subir les conséquences. Libre à toi de choisir.