Okayyy. Rock n roll.Deux piétons surgissant hors de la nuit courent vers l'aventure au galop. Leurs noms ? Sébastien et Bertrand. Respectivement blond comme les blés et ténébreux comme un four à pain. L'un est le copilote de l'autre qui est l'ombre de l'un, l'autre étant un sidekick fantastique, fidèle au premier en toute circonstance, en bon wingman, faux jumeau et vrai poteau. Et vice et versa. Deux aventuriers, deux lascars, qui connaissent Brest comme leurs poches
1. Lorsqu'ils chassent la femelle, leur entente est tacite : ils se déploient tels des loups et fondent tels des vautours. Rare sont celles qui en réchappent. Le duo est synchronisé et ses deux moitiés rompues à l'exercice. Rien ne leur résiste ; ni les femmes ni la vaisselle, ni les rétroviseurs. Ni la narration d'ailleurs
2.
Laissez moi vous décrire ces deux hommes d'exception :Bertrand, du haut de ses 6 pieds et 2 pouces
3 et de ses 20 livres de de force brute, est tel une montagne animée et libidineuse. Il est l'incarnation de la virilité, l'archétype du mâle hypertestostéroné. Les épaules carrées, les bras puissants, le corps athlétique. Un putain de bogoss, pour celles qui aiment le type "rugbyman". Il est toujours habillé simplement, sa seule coquetterie étant de porter un anneau à chaque oreille, parce qu'il trouve que ça fait marin, et que la mer, ça le fascine. Une paire de rouflaquettes, un bouc de temps en temps, et voilà un mec qui a la classe. Un homme, un vrai : fort, simple, qui n'a pas besoin d'artifices pour que sa position de mâle alpha éclabousse les yeux de tout être humain à la ronde. Le narrateur en deviendrait narratrice.
Sébastien lui, est une fiotte en comparaison. Bon d'accord, il a fait de la muscu pour compenser et depuis on pourrait presque le qualifier d'éphèbe, si seulement il avait un visage agréable. Il a le corps svelte et musculeux de l'athlète : 6 pieds de haut pour 16 livres de muscles finement ciselés. Il en est fier d'ailleurs le bougre, et il s'épile le torse pour que les filles puissent en profiter. Ouai, comme une fiotte. Il s'habille d'une manière assez imprévisible d'un jour sur l'autre, pouvant passer de la chemise à la veste en cuir selon les humeurs et les situations. Mais quels que soient les vêtements, ceux-ci ne sont jamais choisi au hasard, non non non. Monsieur fait toujours attention à l'image qu'il renvoie - aux femmes - et ses looks sont toujours cohérents. En somme, il n'est pas un jeune premier gâté par la nature, mais un homme tantôt élégant, parfois à l'air marginal ou rebelle mais toujours plein de prestance et au regard vif.
Et là vous demandez :
"Bon ok c'est bien joli tout ça, mais ils sont comment psychologiquement ?" : J'y viens.
Bertrand n'est pas un mauvais gars, loin de là. Un peu roublard certes, et encore, c'est seulement pour arriver à ses fins avec les femmes qu'il convoite. Et ne pas mentir serait une perte d'efficacité, et par conséquent une plus grande probabilité pour lui et la femelle de passer à côté d'un moment de plaisirs partagés. Car sa plus grande satisfaction est de voir le visage d'une fille déformé par la jouissance ( ainsi que d'ajouter un trait à son tableau de chasse. Ouai, comme un beauf ). En conclusion, si Bertrand ment, c'est pour le bien de tous. CQFD. Lorsqu'il n'a pas pour objectif de pécho à tout prix, il est quelqu'un d'assez franc, sans tact certes, mais sans agressivité. C'est quelqu'un qui aime les plaisirs simples : le sexe, la bouffe, le sport, les bateaux et AC/DC ( ou tout groupe de rock qui n'hésite pas à sacrifier la dentelle pour faire péter les Watts ).
Sébastien pour sa part est loin de l'enfant de chœur. Manipulateur, menteur, agressif parfois, il se met assez facilement en colère. Il ne s'en cache pas vraiment, il drague pour se venger de l'époque où il était moche et gentil. Son carburant, c'est un cocktail 50/50 de libido et de misogynie. Maintenant qu'il connait les femmes ( ou qu'il croit les connaitre, on peut en débattre
4 ! ), il a décidé qu'elles allaient morfler un peu. Il aime les faire jouir, et encore plus les faire pleurer. Égocentrique, il a une très haute opinion de lui-même. C'est que monsieur a de la culture et s'intéresse à la philosophie. Monsieur écoute Led Zep, les Pink Floyd et Beethoven ( fiotte ! ). Tout cela ne l'empêche pas d'être quelqu'un avec qui on peut apprécier passer du temps : c'est qu'il a de l'humour le gaillard. Pas toujours du meilleur goût c'est vrai. Le genre d'humour qui vous fait rire coupablement, caché derrière votre main. Bref : Sébastien c'est le genre de mec avec qui on peut parler de tout, mais surtout de n'importe quoi.
Et là vous vous demandez :
"Bon ok c'est bien joli tout ça, mais ils se sont rencontrés où les deux queutards ?" : Minute papillon !
Leur rencontre a eu lieu en 2006, lors d'un soirée plutôt arrosée
5 entre étudiants, à Brest. Sébastien, un peu pompette, et Bertrand, complètement déchiré, tentent de séduire la même nana, qui les allume tous les deux. À cette époque Sébastien a 19 ans et fait sa troisième année dans une école d'informatique. Autant vous dire qu'il est un peu en chien. Surtout qu'il est encore vraiment maigrichon et d'une maladresse confondante lorsqu'il s'agit de draguer. Bertrand lui a 21 ans et a déjà sa carrure actuelle. Il attend patiemment que ses parents claquent pour profiter de leur héritage. Sébastien se demande d'ailleurs stoïquement, au plus profond de son cerveau imbibé d'alcool, si ce gros balèze avec qui il est en concurrence ne risque pas simplement de lui péter la gueule. Il n'en sera rien, car Bertrand est bon joueur, et cette histoire se terminera autour d'un sandwich du meilleur goût.
Il est difficile d'expliquer ce qu'est un coup de foudre, et d'ailleurs certains n'y croient pas. Pourtant c'est bien un coup de foudre qui frappa les deux garçons, alors qu'ils se trouvaient face à face, leurs sexes encore palpitants, une femme pourfendue par sa propre jouissance haletant à leurs pieds. Comme le fit habilement remarquer Bertrand : "Wow mec, il vient de se passer un truc là". Et ce qui venait d'arriver était une révélation : chacun avait comprit que l'autre était le partenaire idéal, avec qui de grandes choses étaient possibles.
Si les deux larrons n'ont pas retenté d’expérience semblable depuis, cette soirée fut le point de départ d'une amitié forte et virile
(6). Rapidement ils se mirent à errer ensemble, à la recherche de ce qui les obsédait tous les deux : des femmes. Durant cette période, Sébastien poursuivit ses études jusqu'à réaliser une thèse, qu'il boucla en 2012, et dont le sujet pour le moins obscur n’intéresserait pas les non-initiés. Bertrand quant à lui... passa toutes sortes de permis bateaux et obtint son diplôme de maître nageur. Quand on fait pas d'études, on s'occupe.
Leur vie prit un tournant lorsqu'un groupe de recherche japonais, intéressé par les résultats de la thèse de Sébastien, lui proposa de venir intégrer leur équipe ; BIM, voilà Starsky et Hutch en route vers le pays du soleil levant, avec pour seules interrogations "Tu penses que les japonaises sont plus dures à chopper que les françaises ? Et si ça se trouve elle font les mêmes bruits chelous que dans les pornos asiatiques
7".
Et voilà.
"Et sinon, qu'en est-il de leur situation, tout de suite maintenant ?". Eh bien c'est très simple Fred :
En ce moment même, nos deux héros possèdent chacun un appartement à Seikusu et parlent un japonais approximatif ( l'anglais, ça sauve la vie ). Sébastien travaille toujours avec le groupe de recherche qui l'a fait émigrer, et Bertrand travaille en tant que maitre nageur, car selon ses calcules, l'argent amassé par ses parents - dont il n'a pas encore hérité - ne devrait tenir que trois ou quatre décennies.
) Il est arrivé à Bertrand de retrouver des choses étranges dans ses poches après certaines soirées, cette expression est donc à relativiser.
) Et je m'en excuse. je m'emporte toujours un peu quand il s'agit de parler de ces deux là.
) Mais en tant que narrateur omniscient j'aurais raison, sachez le.
) Ceci est un euphémisme. Les toilettes étant constamment réquisitionnés par les "urgences vomi", les "urgences pipi" se réglaient par la fenêtre. Grandiose.
) Bertrand voulait absolument que je précise "virile". Je sais pas pourquoi. Si, je suis narrateur omniscient, mais là c'est pas pareil. Ta gueule.
) Tu sais de quoi je parle.