Alors que je continuais à regarder les enfants de mon air le plus sadique possible, jusqu’au moment où je sentis ma cheville être entrainée par-dessus mon corps, me faisant basculer vers l’arrière.
Complètement immergé, je secouai la tête histoire de reprendre mes esprits, quand je vis une paire de jambes gracieusement onduler, tenant leur propriétaire à la surface. Un petit sourire en coin. Elle voulait s’amuser ? J’allais aussi m’amuser…
J’attrapai soudainement ses deux jambes pour la tirer d’un coup vers moi, enroulant mes jambes autour des siennes, mes bras bloquant les siens. Même si j’avais bien envie de la noyer, l’empêcher de prendre une bonne bouffée d’air, l’humain en moi me disait que ce n’était pas une très bonne idée. Trop de témoins.
Donc, d’un sourire rassurant, je nous laissai flotter jusqu’à la surface, la relâchant au moment où l’air emplissait nos poumons. Reprenant un peu de distance entre nous deux, je laissai échapper un rire faussement gêné de mes lippes, faisant mine de souffler pour reprendre un souffle normal.
- Ha…ha…. Désolé si je t’ai fait peur! J’ai tendance à trop en faire, quand je m’y mets!
Nous restâmes quelques heures, à s’arroser, se tourner autour, jouer le jeu de séduction qu’est le chat et la souris… Quand le soleil fit place à la lune, temps pour moi de conclure ma chasse. Par ailleurs, mis à part les maîtres-nageurs, il n’y avait plus grand monde!
-Je suis content de t’avoir rencontré, Maelie… Mais il se fait tard et j’entends déjà mon rat couiner pour avoir sa nourriture… Peut-être qu’on pourrait se refaire une journée comme ça?
D’un sourire, j’attrapai le dos de sa main, glissant mon autre contre la sienne prise, paume contre paume, mes doigts repliés entre ses jointures. Un doux baiser sur les joues, nos commissures de lèvres se touchant.
Je finis par quitter l’eau, prenant bien soin de regarder la jeune femme derrière mon épaule à quelques reprises. Je fis même exprès d’oublier mes lunettes sur la chaise, tellement mes esprits étaient ailleurs.
Le vestiaire des hommes, enfin seul. Étirant un sourire satisfait, je retirai mon maillot de bain en nylon, le tissu qui colle sur la peau, pour attraper une serviette et une bouteille de shampoing-gel douche, qui traînaient avec mes affaires. Quelques secondes plus tard, j’entrai dans une grande pièce circulaire, faite entièrement avec du carrelage blanc et vert, ornée de plusieurs pommeaux de douche, à un ou deux mètres chacun des autres, sans panneau pour cacher les occupants. Après tout, nous sommes entres hommes… Enfin, grand mot, car j’étais seul.
Je me choisis un emplacement, laissai la serviette sur une petite étagère faite de grillage juste au-dessus du pommeau et actionnai l’arrivée d’eau, la bouteille de gel gisant sur le sol. D’un petit mouvement vers l’avant, je posai mes deux mains sur le mur, la tête entièrement sous l’eau, la grande majorité de l’eau de piscine, pleine de chlore, coulait de mes mèches et de mon visage dans un filet blanchâtre.
L’eau chaude laissait une fumée blanche s’élever au plafond… Enfin, une température confortable pour le sang froid de Zero.