-Hm... ah...! Encore...! Tinuviel... oui...!
Dans les ténèbres de la nuit, dans sa chambre sans fenêtre, seuls les sons des frottements de ses doigts mouillés de sa main droite contre son intimité parvenaient aux oreilles de la Néréide. Sa main gauche, pour sa part, était glissée sous sa robe de chambre et massait délicieusement ses seins en alternance, pinçant par moment ses tétons durcis par l'excitation. Son souffle devenait graduellement plus rauque, ses jambes se resserrant malgré elle sur sa main. Ses doigts quittèrent alors sa petite bille de plaisir pour se glisser plus bas, à l'entrée de son vagin, et elle y glissa ses membres digitaux. Elle lâcha un nouveau soupir, gémissant le nom de son aimée, alors qu'elle continuait de se pénétrer, de plus en plus vivement. Elle pinca les lèvres, ne gémissant que du nez, ses dents se resserrant dans sa bouche alors que son corps se tendait graduellement. Sa main gauche relâcha ses seins et elle se roula sur le ventre, le visage calé contre son oreiller, ses doigts se resserrant sur ses draps. Sa bouche s'ouvrit à nouveau et elle se mit à gémir encore et encore. Finalement, dans un ultime soupir d'extase, elle vint, ses doigts entrant le plus profondément possible dans son intimité maintenant exagérément mouillée. Son vagin était si resserré par l'orgasme qu'elle le sentait pousser contre les deux intrus en elle.
Son désir sexuel plus ou moins satisfait, elle retira ses doigts de son vagin et tenta une nouvelle fois de s'endormir, le souffle court et bruyant. Elle profita des doses d'endorphine et de dopamine qui assaillait son cerveau et son corps de leurs bienfaits, espérant que la fatigue suivrait au tout. Malheureusement, non. Elle ne s'endormit pas davantage. Depuis sa première nuit avec Tinuviel, elle avait tout fait pour éviter de se retrouver dans la présence de l'Elfe, se sachant incapable de s'arrêter au bon moment quand la femme qui faisait battre son coeur était avec elle. Elle avait espéré que Tinuviel serait capable de résister à ses puissantes hormones et leur effet addictif, mais si Tinuviel se rétablissait plus vite que d'autres de ces effets secondaires, ils restaient présents et elle craignait perdre son amante dans le processus si elle tentait encore de coucher avec elle. Pourtant, elle lui manquait. Elle lui manquait horriblement. Elles dînaient régulièrement ensemble, et faisaient des activités de couple par moment, mais dès que venait le moment de se séparer, il lui fallait faire preuve d'une force de volonté surhumaine pour ne pas lui demander de la rejoindre dans sa couche. Une nuit, son désir avait été si fort qu'elle s'était enfoncé les ongles dans les paumes juste pour ne pas s'autoriser à faire la demande. Elle n'avait jamais été aussi violente dans ses séances de plaisir solitaire qu'à ce moment-là... et elle n'avait jamais eu un orgasme aussi puissant.
Incapable de retrouver le sommeil, elle se redressa de son lit. Elle tâta sa table de nuit et chercha ses allumettes, qu'elle gratta avant de s'en servir pour allume une lampe à l'huile.
Je n'arriverai pas à dormir cette nuit... déplora-t-elle avant de retirer les draps souillés de cyprine de son lit, jetant la literie dans un coin pour ensuite les remplacer par d'autres, propre. Elle agrippa ensuite la lampe et la déposa devant sa psyché et observa son corps nu. Depuis qu'elle fréquentait sa nouvelle petite-amie, elle avait remarqué qu'elle avait repris un peu de poids; elle avait enfin une bonne couche de chair sur les os, ses cheveux avaient retrouvé leur lustre. Elle avait même gagné une taille de soutien-gorge et récupéré de bonnes fesses bien charnues. Elle se regardait et ne voyait plus la femme maigrichonne qui avait quitté sa maison natale pour le monde des humains, mais une belle femme, en forme et potentiellement heureuse. Elle admira son corps nu pendant un petit moment et passa ses mains sur ses seins, son ventre, ses hanches, ses fesses et ses cuisses, les tâtant et appréciant la réapparition de la fermeté de ses muscles et le bon gras qui couvrait ceux-ci.
Je suis en pleine santé... enfin, mon corps, du moins... mon esprit... était rempli du visage de Tinuviel, de son corps nu contre le sien, de ses lèvres contre son cou, ses doigts dans son...
Arrête d'y penser... arrête... se rabroua-t-elle avant d'ouvrir un tiroir de sa commode et d'agripper une petite culotte blanche, qu'elle enfila prestement, puis un corset blanc. Elle dut faire appel à sa suivante pour avoir un peu d'aide pour enfiler et attacher celui-ci. Sortant de la chambre voisine, une belle femme de trente ans tout au plus vint la rejoindre. Nathalia était une femme que Tinuviel avait engagé parce que Shion ne savait que très peu voire rien du tout de Terra et qu'elle avait besoin d'une accompagnatrice pour éviter de se mettre les mauvaises personnes à dos, ou alors être piégée. Non seulement Nathalia était-elle habile au travail de maison, mais elle était une experte du combat, une ancienne mercenaire retraitée qui, malgré son jeune âge, avait deux guerres dans son curriculum et plus d'une vingtaine d'assassinats plus incroyables les uns que les autres. Cependant, elle avait un certain racisme, détestant merveilleusement les Elfes pour leur snobisme général. Pour cette raison, au-delà des pièces d'or servant de paiement, Tinuviel et Nathalia n'avaient aucun contact.
-C'est trop serré, Nathalia... gémit la Néréide, le souffle court.
-Respirez avec le torse, pas avec le ventre, grogna la servante.
Obéissant à ce conseil, la jeune femme cessa de respirer par son abdomen et inspira par le torse. Oui, c'était beaucoup mieux. Inconfortable, mais mieux. Cela visait certainement à mettre sa poitrine en valeur. L'esthétique Terran était... abominable. Malgré tout, elle avait déjà porté des corsets... mais jamais aussi serrés! Enfin, elle allait s'habituer, comme tout le monde. Après avoir passé ce corset, sa suivante lui apporta
une belle robe à capuche dotée de couleurs noires et argentées. Une fois enfilée, la tenue lui allait à merveille. La suivante lui remonta le chapeau sur la tête et lui adressa un sourire.
-Vos sorties nocturnes commencent à devenir de plus en plus remarquables, commenta-t-elle. Si votre femme l'apprenait, je doute qu'elle approuverait que vous sortiez sans la prévenir.
-Mon épouse est au courant que je ne suis pas faite pour un endroit aussi reclus, répliqua la Néréide. Je n'ai pas de compte à rendre à qui que ce soit. Je suis ici de mon propre chef, et je peux sortir quand cela me chante.
Enfin, elle devait admettre que si elle ne savait pas que Nathalia la suivait dans l'ombre, elle n'aurait jamais eu même l'idée de se promener à des heures aussi déraisonnables. En silence, elle quitta la chambre et se dirigea vers la sortie du Harem sur la pointe des pieds, faisant très attention de ne pas être repérée par une des épouses de Tinuviel, ne désirant quand même pas causer un sujet de discorde entre elle et son amour. Non pas que sa compagne soit particulièrement possessive et surprotectrice, mais elle détestait quand elle lui faisait des cachotteries et elle pouvait très facilement lui faire le reproche.
La nuit, la température des Landes Dévastées était nettement plus supportable à la condition de porter des vêtements adaptés à cette chute de chaleur. Le Désert n'avait pas ou très peu de faune, et la plupart des prédateurs préféraient éviter de s'en prendre à la Néréide à cause de son ascendance divin. En quittant les dalles de marbre du petit monde de Tinuviel, la demoiselle ne put s'empêcher d'apprécier le sable fin sous ses pieds nus et un petit sourire d'enfant se dessina sur son visage alors qu'elle prenait le chemin de la ville désertique qui se trouvait à quelques kilomètres de sa nouvelle demeure.
Une fois en ville, elle parcourut paresseusement les rares magasins qui restaient encore ouverts à cette heure tardive. Les rues étaient peuplés de voyageurs et de nomades, ou des peuples sans terre. Shion, sous sa capuche, n'attirait l'attention que par la couleur de son vêtement, mais personne ne prenait la peine de s'intéresser plus que cela à elle. Elle appréciait cette passive animation urbaine, et cette nouvelle sortie nocturne lui semblait encore plus prometteuse que la précédente. Cependant, elle ne s'était pas rendue compte que depuis qu'elle avait quitté sa maison, elle avait été suivie... et ce n'était pas par Nathalia.
[Pour cette ville, imaginez les bas-quartiers d'Agrabah et son marché]