Mais je ne suis pas folle ! - Rahemar

Mais où suis-je ? Tout est si grand, tout est si plat ! Il y a de grande tout faites de vitre dont les gens appelaient des "' buildings " . Les fleurs ici ne chantent pas, c'est à peine si l'on peut trouver un espace vert dans cet endroit ! Tout le monde me bouscule, tout le monde me dit de faire attention dans une langue étrangère, je ne comprends rien donc je m'excuse. Mais c'est à peine s'il m'entend ! Tout le monde me regarde bizarrement, je les regarde tout aussi perturbé qu'eux ! Ils portent des complets, certaines femmes me disent qu'elles ne me font cent dollars -d'ailleurs qu'est-ce que des dollars ? - pour une nuit. Mais une nuit de quoi, a joué aux cartes . À prendre le thé ? Joué au croquet ? Peindre les quelques roses blanches de l'espace vert en rouge pour la reine ? J'essaie de crier, tout le monde parle plus fort que moi. Décidément, je suis perdue dans un autre monde . Dans l'espace peut-être ? Mais les voitures ne volent pas comme dans l'histoire que me racontait le lapin blanc. Je passais une main tremblante dans mes cheveux, m'assoyant sur un banc et regarde en haut. La lune en forme de cœur ? Ou est-elle ? Un couple d'amis, après mon arrivée s'en va, me regardant tout sourcils haussés. Je regarde derrière moi, personne. Surement une petite bête à poil qui passait par là ! Je jette un œil à ma robe, elle n'est pas sale : heureusement ! Je ne souhaitais pas allez la laver au lac encore une fois pour rencontrer les poissons mesquins parlants. Je repense à mon monde et à ses personnes si gentille : la reine rouge, le lièvre de mars, le chapelier, le lapin blanc... Le lapin blanc ! Je devais le retrouver ! Déterminé, je ressers mon ruban bleu sur ma tête et me mets à cette recherche, regardant par terre, murmurant son nom, l'appelant. Je continue mes recherches jusqu'à temps qu'on interrompt mes recherches.

- Madame, puis-je savoir ce que vous cherchez ?


Le lapin blanc bien entendu ! Lui dis-je, continuant mes recherches jusqu'à temps que l'on me prenne le bras me disant de les suivres. Je ne bronchais pas, il savait peut-être ou était le lapin blanc à complet et qui tient une montre en main ! Je les suis, nous marchons, nous entrons dans une de ses tours jusqu'à temps que l'on me propulse dans une salle. Il y a un bureau, une ou deux plantes vertes. Enfin un peu de couleur ! Et un homme qui me demande de prendre une place. Je m'assois donc sans broncher.

C-c'est vous qui savez où est le l-lapin ? Demandais-je anxieuse, mes yeux posés contre cette personne devant moi.

« Bureau du cabinet Takawara ! Oui, oui, je place un créneau à 14h00 donc, il sera dans vos locaux à 14H15, cela vous convient-il ? Très bien, bonne journée à vous aussi ! »

Kimiko raccrocha. La police avait récupéré une jeune femme qui semblait complétement folle. C’était le maitre qui allait s’en donner à cœur joie ! Elle le prévint aussitôt par la ligne interne et finalement, il demanda à annuler tous ses rendez-vous de l’après-midi ! Juste pour ça !  En effet, Rahemar, aka Ryo Takawara, avait un attrait tout particulier vis-à-vis des personnes atteintes de folie, elles étaient délicieuses, pas dans le sens gustatif du terme, mais disons plutôt qu’elles étaient capables de faire vivre des instants inoubliables, surtout pour lui, il se riait de la folie, il se riait du monde fantasmagorique que les esprits dérangés créaient dans les affres de leur esprit…

Oui, il comptait passer un bon moment de détente entre deux rendez-vous ennuyeux… des personnes qui venaient pour des problèmes bénins… mais là, de la folie, de la belle folie, de la somptueuse folie, voilà qui avait de quoi ravir plus d’un esprit ! Le dieu avait décidé d’y être en avance, profiter plus longtemps de cette opportunité et se rendit donc d’une traite au commissariat concerné
 Pour s’entretenir avec les responsables avant de s’intéresser à la principale concernée !

Il voulait connaitre un peyu dans quel genre de monde il allait s’infiltrer, histoire de savoir ce qui allait se passer avant de se laisser submerger, toute information sur le monde fantasmagorique serait la bienvenue ! Bon, apparemment c’était quelque chose qui sortait de l’ordinaire ! Il s’agissait à l’en croire, un simili d’Alice, le personnage d’un roman particulièrement connu, Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll.

Elle avait abordé un policier en civil en lui demandant où était le lapin blanc. Ça lui donnait une idée… oui, bien sûr ! Il allait devoir se débrouiller pour que personne ne le voit agir… il soupira et regarda avant de finalement se glisser dans les toilettes et en ressortir en ressemblant à un technicien pour mettre en panne les bonnes caméras et bien saboter le matos, puis, il refit le chemin pour se rechanger, prendre une apparence plus classique, en fait, non, pas classique, une apparence un peu étrange avec en plus des grandes oreilles ! Il entra dans la salle d’interrogatoire avec les caméras hors d’atteinte !

Le Dieu entra, ferma et verrouilla la porte derrière lui avant de darder un regard sur la jeune femme présente ici. Plutôt jolie.

« Tu me cherchais ma petite ? »

Mouais, pas terrible quand même comme entrée en matière, mais bon…

-Tu me cherchais ma petite ?

Cette voix, ce n'était pas celle du lapin blanc ! Mais je me retournais tout de même vers lui après tout, c'était la moindre des choses ... Non ? Je me retournais et plaquais une main devant ma bouche, puis une autre. Mes yeux devinrent emplis d'eau. Ce ... Ce n'était pas possible ! Il était venu me rechercher . Je me levais de cette satanée chaise, manquant de près de trébucher contre la patte de la chaise qui voulait, apparemment, gardé mon fessier sur celle-ci et je me jetais dans ses bras. Il était de retour, c'était super, je posais ma petite tête blonde sur son torse quelque peu musclé.

Oh ... tu es revenu me voir ... Tu es venue me chercher ! C'est horrible ici ! Je veux retourner à Wonderland ! Me lamentais-je sur mon sort, je n'étais pas bien ici !

Ce que j'avais vu, pour moi, c'était horrible ... Les gens qui lançaient leurs déchets en l'air, les laissant tomber sur le sol. Les chiens faisant leurs besoins sur les arbres du parc, les gens qui pelotaient les jeunes prunelles dans le métro ... Toutes des choses trop abominables pour moi ! Je lui expliquais tout, tout à mon cher lapin qui m'avait éduqué, bien élevé. Je lui fis une douce bise sur sa tendre joue de lapin.

Houlà, elle le connaissait bien le lapin blanc, il avait été chaud lapin avec elle ? Eut être, peut être pas, ce n'était pas le plus important... elle se jeta dans ses bras et semblait tellement désemparée, si faible, si vulnérable... Il sourit intérieurement devant la faiblesse qui apparaissait dans cette jeune fille, elle semblait si fragile... elle serait un délice à briser. Avec lenteur, il referma son étreinte sur elle avec une douceur, comme pour la réconforter alors qu'elle racontait ses malheurs. Oui, le lapin blanc l'aurait comprise, il n'avait aucun doute là dessus.Ce qu'il savait par contre, c'était qu'il n'avait aucune raison de lui céder et de l'aider à rentrer chez elle. Le promettre, certes, c'était faisable, mais rien de plus. Oh non, il n'lait pas la remmener dans son univers familier, là elle se renforcerait et cela deviendrait beaucoup moins intéressant...

« Allons, ma petite, calme toi, et assieds toi, il va falloir qu'on parle, c'est très important ! »

Il avait un aior de conspirateur sur le point d'être découvert peit sur le visage.Le dieu à apparence pseudo lapine finit par l'écarter doucement en lui faisant signe de s'asseoir là où elle était avant de se lever pour l'accueillir. Il regarda à gauche et à droite, comme s'il avait peur d'être écouté, puis, finalement, d'une voix presque chuchotante tel un paranoïaque à un non initié il lança.

« C'est dangereux ici... ils nous écoutent peut être... ils nous surveillent... nous ne pouvons pas parler ici...mais j'ai un ami, il va venir te chercher et t'emmènera en sécurité... on ne peut pas rentrer ils nous suiveraient, mais il va nous cacher en attendant que cela passe... il s'appelle, ou plutôt il se fait appeler Ryo Takawara... il est un peu rustre, mais il s'occupera de toi comme tu le mérite, ma petite.Bon, je file, je n'aurai jamais du venir te voir... je repasserai te voir chez lui... c'est promis »

Il s'en fut et quelques minutes plus tard, il revint avec pour apparence celle du psy qui rentra, les mains dans les poches. Il sourit à la personne d'Aliss, les caméras étaient sans doute réparées. Il sourit et s'assit en face d'lle.

« Bonjour mademoiselle, vous êtes Aliss, c'est ça ? Je suis Ryo Takawara.... »a

- Allons, ma petite, calme toi, et assieds-toi, il va falloir qu'on parle, c'est très important !

C'est vraiment horrible, les chiens ici ne parle pas mais en plus de tout cela ils font leurs besoins dans la nature comme des bêtes sans éducation ! Les gens ne prennent pas le thé, ils prennent une bouteille de liquide rouge et marchent bizarrement et déséquilibrés. Un moment venue, ils dégobillent sur le sol comme ça, sans ramasser ! Tout ça est si ... si ... Horrible ! Les gens te regardent pas, ne s'inquiète pas si ça va et tout sauf ceux en casquette qui m'a amené ici ... Ils ressemblaient beaucoup aux gardes de la reine mais sans fourche ni arme comme des gros marteaux et tout, ils sont fort mais moins que ceux de la reine des cœurs bien entendu ! Ici, personne n'a de tatouage comme le mien en haut de ... enfin ... C'est différent de Wonderland ! Je veux y retourner ! Prendre le thé avec le chapelier fou après une douche réconfortante ! Je posais une main sur mon bras, le frottant quelque peu. Cet endroit me donnait étrangement la chair de poule ! Des frissons partout. Tout étais si ... avancé et étrangement technologique. Je m'assoyais de nouveau sur le banc qu'il m'avait pointé. Pourquoi je désobéirais à mon cher lapin blanc ? Hein ? Je venais de parler très vite, ça m'étonnerait grandement qu'il ait compris quelque chose en tout cas ! M'enfin ... Je levais mon regard vers le sien, mon regard d'enfant battue. Je savais que ce regard faisait de l'effet au lapin, donc il me prendrait en pitié et me ramènerait à Wonderland. Non, il se remit à parler. J'avais une confiance aveugle envers lui donc je l'écoutais sagement.

- C'est dangereux ici... ils nous écoutent peut-être. ils nous surveillent... nous ne pouvons pas parler ici...mais j'ai un ami, il va venir te chercher et t'emmènera en sécurité... on ne peut pas rentrer ils nous suivraient, mais il va nous cacher en attendant que cela passe... il s'appelle, ou plutôt il se fait appeler Ryo Takawara... il est un peu rustre, mais il s'occupera de toi comme tu le mérites, ma petite. Bon, je file, je n'aurai jamais dû venir te voir... je repasserai te voir chez lui...

Vraiment ? Je le regardais du coin de mes yeux, pointant mon petit doigt vers lui. Pourquoi mon petit doigt ? C'était quelque peu la tradition, lorsque c'était une promesse, on serrait le petit doigt de l'autre. Comme un petit signe tout mignon quoi ! Eh bien ... Il ne fit que chuchoter.

- C'est promis.

Sans aucun baiser sur le front, il repartit et j'attendais, je jouais avec mes doigts pour faire passer le temps jusqu'à temps que la porte s'ouvre de nouveau et une voix retentit. Une voix grave, profonde qui se présentait "' Ryo Takawara " . Ah ! C'était le nom qu'avait dit le lapin ! Il me faisait un sourire, j'étais trop timide pour faire quelconque sourire ... Je rougis simplement.

Bonjour. Dis-je pour rompre le malaise qui régnait dans cette salle.

Oh, elle rougissait, c’était si beau et si mignon… à en vomir… il s’agissait de ne pas se déconcentrer assez pour oublier ce qui l’avait amené ici. Une folle dans toute sa splendeur aux yeux de la société. Mais lui, il connaissait la vérité, ou du moins il l’entrevoyait, il avait vu tant de choses que les gens de ce monde pitoyable se prétendant évolué refuserait d’admettre… c’était cela qui avait  causé sa classification en tant que folle. Et avec un délice qui l’en faisait frissonner d’avance, il s’apprêtait à enfoncer une nouvelle pièce dans l’échiquier de la vie de cette jeune personne qui lui faisait face.

« Timide n’est-ce pas ? Je comprends tout à fait, ne t’en fais pas –tu permets que je te tutoie, n’est-ce pas - mais tu sais, rien que sourire à un interlocuteur donne d’un seul coup un ton plus chaleureux, même si rougir est un bon moyen de s’embellir… »

Il rit doucement de sa taquinerie. Allez, il fallait la mettre en confiance, la préparer à la chute la plus vertigineuse qu’elle fasse – mentalement parlant bien sur -  afin de la regarder sombrer dans le désespoir. Il lui sourit, gentiment, sans timidité aucune, au contraire, très franc du collier. Et il sortit de sa petite serviette quelques documents qu’il avait préparés et les tendit à la jeune femme.

« Le lapin blanc m’a demandé de t’aider alors je vais le faire, tiens, voilà quelques petites informations sur notre monde, histoire que tu puisses t’y acclimater le temps que l’on trouve une solution qui  te permette de rentrer chez toi ! Je suis désolé, mais d’ici là je ne peux rien faire de mieux que te cacher. J’en suis désolé… »

Il sourit et se leva pour faire le tour de la table. La mettre en confiance, lui faire croire qu’elle était en sécurité ! Il posa doucement ses mains sur ses épaules et les serra dans un geste rassurant et sécuritaire.

« Tout va bien se passer… tu verras. Au début, il y  dix règles de bse pour ne pas avoir d’ennuis, ça t’aidera sans doute, sait-on jamais… »

Tant qu’à faire, énonçons les règles :
N°01 : Ne pas parler aux inconnus
N°02 : Obéir à Ryo en toute circonstance : c’est pour ton bien
N°03 : Ne pas se montrer
N°04 : Quand on est forcé de parler, répondre par monosyllable
N°05 : Ne faire confiance à personne

« Y a-t-il un problème avec ces règles ou est-ce que cela te convient ? Demande maintenant si tu as une question, car je ne t’emmène avec moi en sécurité qu’une fois que tout est clair :  le lapin blanc t’attend à la maison… »