En ces temps ci, une jeune fille s'ennuyait et en déprimait fortement. Alors elle décida d'accomplir un voyage rituel au Cinéma Le Plus Proche de Chez Elle accompagné de son chevalier servant ( qui sert ici de chauffeur, parce que conduire, ça gonfle aussi notre héroïne, faut avouer qu'elle n'aime pas faire grand chose ). Après un long périple d'une demi heure, les voici arrivé. Pénétrant dans le hall, des affiches le long des murs les renseignèrent sur les films diffusés céant."Vois tu Maiffa, le Film est sorti.- Oui mon preux chevalier. Je le vois... Le Film aux multiples surnoms peu flatteurs et tout aussi peu révélateur à la fois. On l'appelle "Le Nanar qui copie Twilight" ou encore "La pâle copie de Meyer avec des zombies.- Enfin... Ma Minette... N'est ce pas dangereux de dépenser nos rares deniers dans un film qui risque d'être aussi mauvais ?- Bon... Tu préfére qu'on aille voir "La vraie Vie Des Profs" peut être ? Hein ? Ou encore Die Hard 5 ? Pire ? Jack Chasseur de Géant ?- Allons donc à l'assaut de Warm Bodies !"Et c'est ainsi que le couple s'en alla braver le film qui tranchait aussi bien les avis qu'une fan de Jacob tombant sur une fan d'Edward.***
Le héros de ce film.
Notez qu'il est tout de même beaucoup plus expressif que 80% des personnages de Twilight,
comme quoi il est injuste de comparer Warm Bodies à l'oeuvre de Stephanie Meyer.Ahhhhhh, que ce film a inquiété. Pendant un long moment, beaucoup sont tombé dans le panneau dés que le pitch est parvenu aux oreilles des journalistes qui se sont empressés de nous crier "C'est le nouveau Twilight ! Allez y jeunes jouvencelles en mal d'amour !". Ensuite, on a quelques images, et on a dit que bon, ça risquait d'être une grosse parodie. Surtout que la bande annonce était pas seulement amusante, elle était même tordante. Et pendant tout le temps des différents teasers et autres news sur ce film, les kevins et autre fan de gore roulaient comme ils le pouvaient dans la boue l'oeuvre avant même sa sortie.
Parce que oui, que les morts reviennent à la vie en courant, se battant et ect, ça marche. Mais qu'ils puissent avoir des sentiments, des souvenirs ou tout simplement des pensées, alors là ! Ah non ça monsieur, c'est pas possible vous comprenez. Faut que les morts puissent juste se relever pour gambader joyeusement pour nous manger un petit morceau de chair, après sinon, on touche aux code du genre et la plupart des geeks ne sont pas contents. Ces mêmes qui déclarent que Twilight, ça sent tout de même le pâté parce que ça rend les vampires et les loups garous kikinous.
Moi, les codes des différents genres, je n'en ai que faire, on peut faire des zombies qui aiment faire des bisous ou des vampires mangeant des champignons et des pizzas, ce n'est pas un problème pour moi. Ce que je veux pas par contre, c'est des acteur ou actrices inexpressifs, des trous dans le scénarios, des incohérences ou des éléments balancé de façon gratuite, que ce soit la violence ou la niaiserie. C'est pour cela que je n'aime guère Twilight. Mais ce n'est pas le sujet de cet article. Ce n'en est que le préambule indispensable. Car Warm Bodies, une fois de plus, une fois et pour toute, n'est pas une copie ou une parodie de Twilight, c'est une romance avec du fantastique certes, mais qui comporte des enjeux bien plus important que l'épanouissement personnelle d'une jeune fille égoïste.
"Tu es seul(e) et tu manque de compagnie ? Alors toi aussi, case toi avec un zombie.
Il manque certes un peu de réactivité et n'a pas trop de conversation, mais il est tout affectueux et trèèèèèès endurant !" Intéressons nous aux personnages puis aux détails techniques.
Il y a tout d'abord R, bien sûr, c'est lui le personnage principal d'ailleurs, ce qui n'est pas un hasard puisque cela nous permet de suivre ses pensés et de nous immerger bien plus que si c'était un survivant qui nous racontait son histoire. Tout d'abord parce que le point de vue est original voir unique ( pas sûr, c'est à vérifier ) et parce qu'il possède un second degré et un humour qui vont droit au but. C'est simple, c'est un zombie... ayant gardé une sensibilité d'un jeune homme sensible et romantique.
De plus, grâce à lui, on nous explique comment fonctionnent ces créatures dans ce film, un bon point car le plus souvent on nous laisse dans le flou en nous balançant le bon vieux : "Ouais mais... C'est pour que le virus se répande tu vois ?"
Moi, je me suis attaché à lui dés qu'il explique qu'il éclate la tête de ses victimes afin que ceux ci évitent de revenir. Ca m'a un peu ému car il suffit que l'on regarde ou que l'on réfléchisse sur la nature même des armes humaines pour se rendre compte à quel point c'est important. Je ne dis pas que la victime de R ne souffre pas, loin de là, mais au moins, il ne reviendra pas errer indéfiniment jusqu'à qu'un humain lui colle une balle dans le front. Nous par contre, on a des mines qu'on colle régulièrement dans les zones de conflits. Ces mines tuent, mais mutilent en premier lieu, et en cas de survie, la victime n'a plus qu'à souffrir de la perte de ses membres et de son traumatisme psychologique jusqu'à sa mort. Cet attention particulière à l'égard de ses victimes ajouté a la conscience du mal qu'il leur fait rend le personnage de R particulièrement attachant.
Le second personnage principal est bien entendu Julie, la fille. Elle est aussi particulièrement bien écrite et ce n'est ( OUF ) pas une Bella bis ( quand je m'en suis rendu compte, j'ai ouvert le champagne, ça a un peu gonflé mon chevalier et les autres pinpins dans la salle mais j'étais heureuse ). Elle possède une certaine force, mais reste aussi fragile. Elle ne cherche pas à se donner de grands air de femme fatale ou de guerrière, c'est juste une adolescente, survivante dans un monde en ruine qui en plus, hélas, a quelques problèmes avec son père, le grand manitou du coin. Contrairement à Pocahontas, elle ne se balade pas sans rien branler de sa journée à travers la plaine pendant que le reste de la troupe bosse, bien au contraire, elle met la main à la pâte et c'est cela qui va démarrer l'intrigue d'ailleurs. Elle ne va pas tomber directement amoureuse de R, elle va même en être effrayé et craintive pendant un bon moment. Même si on pourrait la trouver idiote quand on la voit se mettre en danger plusieurs fois, on ne se dit pas "Mais qu'elle connasse celle là !". Là où Bella pourrait nous énerver quand tout le monde voit le vieux piège au téléphone du premier opus, on ne peut en vouloir à Julie de chercher à fausser compagnie à son geôlier alors qu'il ne veut que son amour et sa sécurité sans pouvoir le lui montrer. On est pas en colère ou frustré quand elle fait tel ou telle action contre le personnage de R. C'est la femme forte comme il faut, sans excès et qui est bien cadré dans le contexte.
Par exemple, elle ne sera pas tout le temps en train de plaindre son ex petit ami décédé.
Par contre, elle sera faché envers R de l'avoir grignoté, ce qui est naturel et logique... mais compte tenu des circonstances, elle aimera cependant encore R. Après tout, il faut se rapeller que c'est la fin du monde et SURTOUT que R a beaucoup plus de personnalité et de sensibilité que son ex petit ami qui semblait surtout et pour tout avoir juste une belle gueule. Il mourra d'ailleurs de sa bêtise en se plantant bien sur une étagère en pensant que c'est un avantage stratégique...
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Les osseux ne payent pas de mine, mais sont bien mise en scène. Ils sont expliqués en quelques instants, mais ils restent une menace à la fois sérieuse et constante. Ils ne semblent pas être en mesure de communiquer mais ils le font bel et bien, tout comme les zombies normaux. De plus, ils représentent bien ce qu'ils sont sensé représenté, ce qui est foutrement bien surtout, c'est que ce n'est pas le MALLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLL à l'état pur. Rien que pour ça, on est content.
Je pense surtout qu'ils représentent la peine d'un zombie ne trouvant rien à manger et n'intégrant donc aucun souvenir ou rêve. Il se défriche donc et devient l'incarnation d'un être dénué de tout ce qui est vivant. D'ailleurs, à la fin, quand l'espoir renaît pour de bon pour les humains et les zombies, ils disparaissent... Purement et simplement. Ils sont un obstacle à la fois physique et métaphorique et on a pas à se plonger dans le bouquin ou à se creuser la tête pendant des semaines pour le comprendre.
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Les humains sont... standard... et pas trop abordé. Tant mieux, car on sait tous comment des humains agissent dans un cadre post apocalyptique zombie, merci bien de ne pas trop nous lourder avec ça, cela aurait été contre productif.
Les zombies par contre... Bien entendu, ils sont assez commun aux zombies contemporains... Sauf qu'ils sont dotés d'émotions et de parole. Ils ne parlent pas comme nous, chaque mot prononcé semble pour eux une douleur et une torture, chaque séquence de dialogue avec eux est donc d'autant plus important. Mais ce qui frappe le plus, c'est quand ils éprouvent des émotions qu'ils avaient oubliés, quand ils commencent à guérir. Ce genre de truc, on le voit assez souvent, quand une masse de personnage prend conscience de quelque chose d'important, généralement, c'est suite à un discours cucu la praline du chef des gentils. Dans ce film, sans vous spoiler, je vous dirait juste que ce n'est pas le cas... Mais que c'est encore plus beau et mieux fichu. Ca a faillit d'ailleurs me pousser aux larmes...
D'ailleurs... mon preux chevalier a osé me prendre en photo à ce moment là... Techniquement, le film n'a pas à rougir. Les acteurs se débrouillent foutrement bien, les filtres pour les souvenirs sont judicieux et la grisaille ambiante n'est pas abusée et injustifiée. Il y a quand mêmes quelques petites incohérences qui m'ont fait tiquer, comme le fait que les zombies en temps normal semblent être condamnés à être tout mous et tout rigides.... sauf quand le scénario le décide autrement.
Autre élément technique très ennuyeux dans le film qui est une mode dans les séries et les films destiné à un public "Jeune" : les morceaux musicaux qui semblent essayer de nous dicter ce que l'on doit ressentir à des moments précis. Je dis bien dicter, car elle est TROP FORTE. Putain, oui je suis triste Film, arrête de me gueuler dans les oreilles un morceau de vieux rock pour qu'on se sentent triste. Merci. Oui je sais, scénaristiquement, ça se vaux, mais moi, ça me casse les ovaires quand même. Dans les Disney, ça se tient vu que le public est enfantin, mais là, c'est bon quoi, le public n'est pas composé de môme entre 5 et 13 ans, on a pas besoin d'une musique beaucoup trop forte pour comprendre que le moment est triste ou joyeux.
Mais sinon, pour moi, le film n'est pas dégueulasse et vaux le coup. De plus, on nous bombarde pas de baston inutile, de séquence extrême gore ou d'autre horreur. On a des scène sanglante et un peu surprenante, mais rien de bien extrême. Les réalisateurs ne sont pas tombé dans le piège facile comme l'ont fait hélas, ceux qui ont produit World War Z ( Où on passe d'une histoire d'un historien de l'ONU qui parcourt le monde pour avoir des témoignages des événements de la WW Z à un banal film de guerre zombie ultra spectaculaire.... Avec Brad Pitt en plus... C'est horrible ) et c'est donc des plus rafraîchissant. Le film en lui même est une ode à la tolérance et à l'ouverture d'esprit, voir même, au défonçage de stéréotype. Ce film est beau, ce film est vivant, ce film m'a emporté comme rarement un film le fait. Je ne pensais pas ressentir d'émotions particulier... j'ai eu des émotions...
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Étendu près du lac, Maiffa ferma les yeux tout en essayant de se pelotonner contre son chevalier. Mais c'était dure et froid. Un désavantage notable des grosses armures. Et là... Un homme passa..."Oh tient... Bonsoir monsieur Carpenter. Que faites vous ici ?"L'homme les observa en dévoilant un sourire sadique."Ah que tu aime briser les stéréotypes ? Je suis venu te défier !"La jeune minette fronça les sourcils avant de sourire malicieusement."Je relève votre défi ! Balancez moi donc votre plus mauvais film ! Je suis prête !"Un autre truc qui rend nos tourteraux attachants : ils ont de très bon goût cinématographique.