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La drogue, c'est le mal. Mais, comme disait Dante : "La volonté absolue ne consent pas au mal ; mais la volonté y consent dans la mesure où elle craint, par refus, de tomber dans un plus grand malheur."Edith acquiesça, tout en s'acharnant à briser d'un coup de dent sa sucette à la cerise. Neena la regarda sans rien ajouter, la serviette de bain serrée autour de sa taille. Elle sortait de la douche, à n'en point douter. Et Edith, sous THC, comatait allègrement en chantonnant du Kyary Pamyu Pamyu. Quelle horreur. Neena alluma son PC, pour mettre
sa musique. Les nippones qui couinaient, non merci. Si, parfois, elle bavait devant quelques clips de K-POP en maudissant à peu près toutes les divinités de ne pas en implanter dans son bahut, elle ne pouvait pas supporter la J-POP et le J-ROCK. Elle maudissait souvent ses parents de ne pas avoir emménagés dans le Bronx. Ses affaires auraient été cent fois plus florissantes, et la marijuana y était, de toute façon, meilleure. S’ébouriffant les cheveux, elle remua son petit corps face à son armoire. Hop, un baggy. Hop, un boxer rayé-marin et son soutien-gorge. Hop, un tee-shirt blanc bien moulant, bien décolleté. Les nourrices*, faut les amadouer. Elle acheva cette tenue avec des bracelets dorés au poignet droit, des anneaux au moins aussi grands pendus aux oreilles, et un sweat à capuche noir.
Bim.
- Tu r'ssembles à une dealeuse.
Neena secoua la tête, jetant au oreiller au visage d'Edith, avant de quitter les lieux. Pills ne la contactait plus depuis un moment. Siegfried, mh, elle espérait juste ne pas le croiser sur le chemin. Ni une, ni deux, elles se rendirent chez ladite nourrice, un type plutôt canon malgré ses tatouages ratés. On ne se fait pas tatouer "St Emilion" au-dessus du sexe.
Les lieux où se déroulaient cette charmante affaire était un appartement miteux, dans les coins oubliés de Seikusu. Les rues étaient aussi sales que les veines des camés qui y squattaient. Neena se recoiffa prestement, avant de jeter un oeil vers Edith. Edith qui comatait encore, se massant le visage en grimaçant. Dieu merci, peu de flics trainaient ici. D'un coup de patte, l'adolescente ouvrit la porte de l'appartement, Edith choisissant de ne pas la suivre. Envie d'aller acheter du krystalmeth à un mec, pas loin, je reviens. Neena la laissa faire. Son fournisseur était là, négligemment habillé, les cheveux noirs en bataille. Un jap' plutôt canon, pour elle qui préférait les occidentaux.
- Neena, Neena ...
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Mh ?- J'entends beaucoup parler de toi.
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Alors ferme tes oreilles, et nourris-moi. Je n'ai plus rien.La nourrice, dont le surnom était St-Emilion depuis l'épisode du tatouage, roula des yeux, et lui fit signe de s'approcher.
- Fumons, avant de commencer.
Elle hocha la tête. Cette journée commencerait à merveille, à n'en point douter.
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nom donné aux "grossistes" des dealers