J'avais le rebord du bureau qui se pressait contre le bas de mon dos, à la naissance de mon fessier. Ainsi placée entre mon professeur et son bureau, je me sentais de plus en plus emprisonnée. Derrière moi, devant moi, autour de moi. J'avais chaud, très chaud; l'air me semblait lourd, malgré l'espace de la pièce. Oui, j'étouffais. J'étouffais, comme elle le décrivait si bien à chacun de ses mots. Des barrières, des barrières.. La première que j'avais franchie n'était pas des moindres; mon dernier cours de sport n'avait pas été le moins épuisant de mon année, ni le plus désagréable. Ces barrières n'étaient pourtant pas que de tissu, non. Il est bien trop aisé de retirer, discrètement sous une jupe plissée, un sous-vêtement, si insignifiant. Non, c'était bien plus compliqué que ça; j'étouffais dans ce cadre bien trop serré, ces règles de normalité, ces devoirs, qui me sciaient à chacun de mes mouvements trop audacieux. Peut-être que les dieux existaient, peut-être n'existaient-ils pas. Ceux qui prônaient les différentes religions, eux, en étaient persuadés, et le faisaient savoir. Et, comme il était coutume dans ma famille, ils le transmettaient à leurs enfants, les tenant dans leur cadre de vie si restreint, comme on attachait un chien à sa niche, comme une oiseau que l'on garde jalousement dans une cage. Mais qui, mais qui étaient-ils pour décider de ce qu'était la normale ? Pourquoi ? Pourquoi j'aurais pas le choix, moi, je refuser tout ce que mon cadre familial, le cadre social m'imposait ? Je ne savais pas, moi. Tout ce que je savais, c'était que dans cette pièce, maintenant, tout de suite, il faisait bien chaud, et que ce que la société pensait de ce qui se passait entre elle et moi, je m'en balançais.
Je m'en balançais, de tout ça, de toutes ces limites, lorsque sa langue vint caresser la mienne, aventureuse. Le baiser humain, c'était doux. Très doux. Un chien, ça lape, ça lèche, bien agréablement, certes, mais sans particulière application volontaire. Un baiser, avec une femme, c'était bien plus.. partagé. J'en avais bien souvent rêvé, de baisers partagés. Un baiser dont la salive est gorgée d'envie, de désir, de venir violer tous les secrets gardés par ma langue bien trop liée. Et je la déliais, au fur et à mesure que ses doigts déliaient les derniers liens, boutons futiles, tenant tissu enserrant ma poitrine, si soudainement déliée. Ses doigts, tentateurs, parcouraient mes flancs, remontant, descendant, comme les flux et reflux de désir qui traversaient mon corps. Je respirais, comme une parcelle de mon épaule qui se dénudait tout en douceur, ma chemise cherchant à s'échapper, sans pour autant découvrir mon timide buste. Et pourtant, cette timidité, dame Isley n'en voulait rien entendre, ses mains volant ce soutien gorge qui n'avait jamais été aussi serré. Le sentir glisser, tomber, déclencha en moi presque autant de frissons que ses doigts qui parcouraient ma peau, sous les pans de ma chemise. J'eus presque du regret lorsqu'ils abandonnèrent ma peau, mais puisque ne n'était que pour mieux la tenter.. le regret n'avait pas sa place. Chaque doigt laissait l'empreinte de sa pression sur le tissu, alors qu'elle prenait soin de cette poitrine qui avait attendu dans une si longue langueur que quelqu'un la remarque, la soulage. Ses pouces passaient sur le sommet de chacun de mes seins, dressés, si sensibles. Oh.. Cette sensation, lorsqu'ils s'écartaient, remontaient, retombaient, mais toujours dans la prise sûre de ces mains qui les cajolaient. Je soupirais. Sans doute cette scène n'aurait jamais été si languissante, si sensuelle, si j'avais déjà dévoilé l'intégralité de ma peau blanche. Sans doute le savait-elle, oui, qu'à chaque seconde de plus qui s'ajoutait au temps que mettrait mon chemiser à quitter totalement mes épaules, laissant enfin mes seins libres se confronter à l'électricité circulant dans l'air. Sans doute, oui, sans doute en jouait-elle, refusant de me débarrasser de ma chemise tant que je ne l'avais pas débarrassée de sa blouse.
- Déshabille-moi... Ôte-moi cette blouse infâme, ma belle, et je te dirais, à mon tour, quel est mon petit secret...
Après avoir fait sauter les boutons de mon haut, c'était à mon tour de faire sauter les siens. Il y avait tant de sensualité dans sa voix.. je ne sais quel élève aurait pu refuser un tel ordre, ni combien d'élèves rêveraient qu'une telle femme leur demande cette faveur. Je décidais de ne pas répondre. Je me contentais de lui jeter un regard troublé, d'envie, mais également de tendresse. Il y avait chez dame Isley cette sensation de protection. Je crois qu'elle aurait pu me demander n'importe quoi, dans l'état dans lequel j'étais, je me serais exécutée. Par ses gestes, par ses mots, j'avais l'impression qu'elle me guidait. Et c'est donc dans ses yeux que je vins puiser la volonté, de la dévêtir. Je pris bien quelques longues secondes pour puiser cette envie dans ses yeux, comme elle avait bien pris de longs instants à enfin caresser mon corps brûlant. Mes yeux redescendirent, au bout d'un moment, sur le premier bouton où je posais mes doigts fins; d'un mouvement un peu tremblant, je détachais le premier lien. Le second. Le troisième... A chaque centimètre de chair et de charme qui se découvrait, c'était un corset verdoyant qui se dévoilait à moi. Quel était donc le secret de ce corps tant gâté par la nature ?