L'étrange soirée de Mlle Kawashima [Satsumy Kawashima]

Bibliothèque du lycée de Seikusu – 19h58

« Nous allons bientôt fermer, prévint l’une des bibliothécaires, une jeune stagiaire avec de belles lunettes et un visage poupon. Nous vous invitons à ranger vos affaires et à retourner chez vous, jeunes gens. »

Dehors, la nuit s’était abattue, les réverbères du lycée éclairant quelques sentiers et autres chemins filant à travers les bâtiments. Planté au milieu du lycée, la bibliothèque accueillait plusieurs individus, et fermait officiellement à 20h. « Officiellement », car elle était tellement grande que s’y dissimuler pour la nuit était facile. La bibliothèque n’était pas surveillée la nuit, et ne disposait pas d’un système de surveillance électronique perfectionné. Bien des lycéens avaient parfois l’habitude d’y rester la nuit, mais ceux qui étaient pris s’exposaient à des sanctions disciplinaires, ce qui incitait généralement les plus studieux à respecter les horaires administratifs. Les étudiants encore en place commencèrent à ranger leurs affaires, bavardant brièvement, prenant des manuels et autres livres, la plupart des lumières de la bibliothèque s’éteignant progressivement. Une journée normale et une soirée normale pour bien des étudiants, qui allaient retourner dans leurs dortoirs… Mais pas pour tous.

A l’heure de la sortie, alors que les ordinateurs portables, servant de support aux recherches, s’éteignaient, ainsi que les cahiers, l’une des étudiants reçut un mail. Il s’agissait d’une très belle lycéenne, très discrète, Satsumy Kawashima, qu’on surnommait « Pas-de-Pot », ou « Triple P », et ce pour une raison simple. Cette fille n’avait pas de pot. Elle apportait la poisse, dans le genre où elle n’intéressait que les mauvais gars, ceux qui étaient perpétuellement exclus du lycée, et son caractère renfermé et solitaire n’incitait pas spécialement les camarades à lui parler. Les rumeurs affirmaient même qu’elle avait été violée par son camarade d’exposé au trimestre dernier, mais il ne s’agissait que de rumeurs. Infondées, naturellement.

Le mail en question était émis depuis une adresse brouillée. L’expéditeur du mail était ainsi l’adresse « 9gc3x@mt.net ». Une adresse cryptée, avec un mail comprenant un fichier joint et un pseudonyme du réseau Intranet du lycée : « M-War ». Le fichier joint en question était un panorama à ouvrir avec PowerPoint, comprenant plusieurs informations. Tout commençait par un écran noir avec les inscriptions suivantes :

« Miss Kawashima,

Nous savons tout de vous.

Nous connaissons vos parents, nous connaissons leur identité, leur adresse, leur profession, et leurs convictions religieuses.

Nous vous rappelons que les murs ont toujours des oreilles.

Nous vous invitons sincèrement à prendre connaissance du contenu de ce courriel dans les plus brefs délais. »

Une flèche permettait d’afficher le diaporama suivant, qui montrait une image éloquente. Satsumy était à moitié nue. On voyait en tout cas son chemisier d’écolière déboutonné, avec la cravate rouge qui pendait, sa jupe descendue, tandis qu’un homme était collé derrière. L’expression facile de cette image instantanée ne laissait aucun doute sur la nature de leurs relations. Une scène de sexe particulièrement intense, avec un membre glissé entre les fesses de Satsumy. Le partenaire masculin ? Celui qui avait justement participé avec Satsumy à un exposé, et qui l’avait violé dans une salle de réflexion fermée de la bibliothèque. Malheureusement pour eux, ils avaient été surpris par les machines.

Une autre flèche menait sur une autre page.

« Nous avons tout le contenu de cette scène, du début à la fin, par le biais d’une vidéo.

Nous avons pris de nombreuses photos.

Avez-vous envie que l’établissement scolaire tout entier reçoive dans leurs mails le contenu de ces images ? Avez-vous envie que vos professeurs voient en vous une dévergondée ? Avez-vous envie que vos parents reçoivent ces images ?

Nous enverrons ces données demain matin, sauf si vous accomplissez ce que nous voulons que vous fassiez.

Il ne tient qu’à vous de rentrer en contact avec nous dans les plus brefs délais.

Veuillez agréer nos salutations les plus sincères.

Cordialement,

Ghost Watcher »

Le message était plutôt simple, et il ne tenait plus qu’à la jeune femme de rentrer en contact, sur le réseau IRC du lycée, avec cette mystérieuse femme. Le réseau IRC était accessible depuis le site Web du lycée, et était une sorte grand Tchat’ générale, avec la possibilité d’ouvrir des fenêtres privées. « M-War » désignait bien entendu « Mélinda Warren », qui était naturellement en ligne, tandis que « Ghost Watcher » était un acronyme désignant un pirate informatique du lycée, un cracker qui s’était fait connaître en parvenant à pirater les ordinateurs personnels de l’administration, en modifiant les emplois du temps, et en parvenant à diffuser sur Internet des examens scolaires importants.

Mélinda avait envie de s’amuser ce soir, et elle avait envie de le faire avec cette jeune lycéenne timide, cette triple P, qui allait passer une soirée d’anthologie. Depuis son lit, couchée dessus, elle consultait cette invention terrienne mystique, l’informatique, qui n’existait que modérément sur Ashnard. Elle attendait, en consultant son écran, qu’une fenêtre de discussion s’ouvre, relativement impatiente à cette idée.

Ce qu’elle pouvait être gamine, parfois !

La bibliothèque du lycée était sans conteste l'un des lieux que la jeune Satsumy avait l'habitude de plus fréquenter, ce qui est parfaitement normal lorsqu'on est, comme elle, une lycéenne sérieuse prenant très a coeur sa réussite scolaire. L'habitude de se noyer dans les livres l'avait prise très tôt, mais d'autant plus à présent que ces évènnements étranges se produisaient autour d'elle. Lire et étudier lui permettaient de ne pas y penser, de ne pas y penser, car autrement Satsumy aurait sans nul doute déjà fait quelque chose de pas très malin pour son intégrité physique.
Quoi qu'il en soit elle avait profité de l'absence de l'un de ses professeurs pour s'offrir une après-midi studieuse à la bibliothèque, le temps avait passé sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte, jusqu'à ce que la bibliothéquaire, qu'elle commençait à connaître à force de fréquenter l'endroit, annonce que la fermeture des lieux était proche.

La plupart des élèves encore présents à cette heure tardive rangeaient leurs affaires, mais pas elle, qui s'était trouvée dans un lieu assez isolé de la bibliothèque, sur l'un des ordinateurs mis à disposition. Elle était figée, son visage rouge de honte, et ses yeux grandis par la stupeur, ainsi que la peur tout court. Peu avant la fermeture, alors qu'elle visitait quelques sites scientifiques, elle avait reçu un e-mail dont le contenu était inquiétant, et fortement compromettant.
Elle se souvenait de cette fois où, sans prévenir, l'un de ses camarades avec qui elle devait faire un exposé, l'avait forcée dans une des salles de travail du lycée, sans que personne ne s'en rende compte. Honteuse elle avait tu l'affaire, mais quelqu'un avait visiblement réussi à obtenir des clichés et une vidéo de ce qui s'était passé.
La perspective que tout ceci soit rendu public la tétanisa pendant un moment, avant qu'elle ne se reprenne tant bien que mal, refoulant les larmes de rage qui menaçaient de couler de ses yeux. Elle ne savait pas qui était derrière tout ça, mais elle avait malheureusement une idée ce que qu'ils ou elles pouvaient attendre d'elle. Cela ne l'enchantait pas, oh que non, mais elle devait se plier à ce chantage, que ses malheurs soient rendus publics était la dernière chose dont elle avait besoin, surtout que personne ne pourrait comprendre sa situation.

Elle ouvrit alors Tchat mis à disposition des élèves, et repéra vite le pseudonyme de la personne qui lui avait envoyée ce mail.
Son message fut clair et conçis:
"Qu'est ce que vous voulez ?"

Tranquillement allongée sur son lit, Mélinda jouait avec ses pieds et son ordinateur portable, écoutant de la musique terrienne. La musique terrienne était indéniablement plus diversifiée que la musique ashnardienne, et elle se passionnait pour le moment à écouter de vieux classiques. Golden Brown répandait sa voix mélodieuse dans les oreilles de Mélinda, quand l’un des onglets du chan IRC clignota. Elle reconnut le pseudonyme de Satsumy, et un sourire ravi se dessina sur les lèvres de Mélinda.

*Exactement comme prévu…*

Mélinda déplaça le curseur de sa souris sur l’onglet, et clique dessus. Dans ce salon privé, elle ne tarda pas à voir le premier message.

« 20:05:23 Satsumy K. Qu’est-ce que vous voulez ? »

Simple, rapide, sommaire, elle n’était pas venue pour discuter, mais ce n’était pas pour déplaire à Mélinda, qui se mit à répondre, alors que « Golden Brown » se terminait, et que sa playlist enchaînait sur un autre grand hit, Here Comes Your Man, musique qui, en la circonstance, paraissait relativement bien adaptée, du point de vue Mélinda. Cette dernière se mit à pianoter rapidement, dansant sur ces petits cubes, jusqu’à envoyer la réponse suivante :

« 20:07:43 M-War Je suis une personne qui est très soucieuse du bien-être des autres gens, Satsumy, et je te suis depuis des mois. Tu veux que je te dise à quoi tu me fais penser ? A une fleur timide, à une fleur ayant de magnifiques pétales, mais refusant de les montrer, par cette crainte futile et infantile qu’on ne cherche qu’à les lui dérober. J’ai décidé de mettre un terme à cette situation, Satsumy, afin de te rendre heureuse. C’est dans cette optique que j’ai décidé de jouer à un jeu avec toi. »

Mélinda s’arrêta brièvement, le temps de reprendre.

« 20:10:36 M-War C’est un jeu qui est relativement simple à comprendre. Si tu y arrives, les photos compromettantes de toi, ainsi que la vidéo, disparaîtront à jamais, et tu auras droit à d’autres récompenses. En revanche, si tu échoues, je peux te promettre que tu t’en mordras les doigts. Voici les règles du jeu. Pour le déroulement… »

Nouvelle pause, le temps d’écrire à nouveau, de laisser le temps à Satsumy d’assimiler les différentes informations qu’elle lisait. Mélinda continua à pianoter rapidement sur son clavier, tout en fredonnant les paroles de la musique, résonnant dans la chambre de son manoir. Dans le fond, elle faisait ce qu’elle savait faire de mieux : chasser des proies. La chasse actuelle était néanmoins relativement différente, et elle envoya un nouveau message.

« 20:12:21 M-War Ce n’est pas très compliqué. J’ai dissimulé les originaux des photos et de la vidéo dans différents endroits du lycée. Pour te le prouver, il y en a une dans la bibliothèque, mais je te conseille de te dépêcher. A mon avis, la bibliothécaire ne va pas tarder à venir te jeter dehors. Tu trouveras la photo dans un manuel que tu affectionnes particulièrement. »

Trouver cette photo ne devrait prendre aucune difficulté, et Mélinda, laissant le temps à la jeune femme de lire, enchaîna finalement.

« 20:13:32 M-War Reviens m’écrire quand tu auras la photo, petit ange. Bisoux. »

Mélinda ferma ensuite la conversation, attendant que la jeune Satsumy parvienne à résoudre son semblant d’énigme. Elle était censée être intelligente, non ? On allait bien voir…

Satsumy fixait l'écran d'ordinateur, à la fois pour regarder l'apparition progressive de messages dans la boite de conversation qu'elle avait ouverte, mais aussi pour regarder l'heure. Elle n'était déjà censée plus se trouver dans la bibliothèque, et cela la stressait d'être potentiellement découverte alors que la personne la faisant chanter était en train de lui expliquer les règles du jeu, un jeu cruel auquel Satsumy allait devoir se plier.
Malgré les belles paroles de cette personne, Satsumy ne sentait que de la rage et de l'impuissance la parcourir, et au fil de ce léger monologue, elle comprit qu'elle allait devoir se mettre à faire une sorte de jeu de piste à travers le lycée. Des photos et la cassette de son viol y étaient disséminés, ce qui n'était nullement pour la rassurer, et si quelqu'un avait déjà mit la mains dessus ? Mais elle n'eut pas le temps de formuler cette question sur la conversation qui se fermait déjà.

Une de ces photos était dans la bibliothèque, dans un "manuel qu'elle affectionnait tout particulièrement". Satsumy se mit à réfléchir un moment, avant de récupérer son sac et de marcher le plus discrètement possible en direction de l'aile de la bibliothèque réservée aux livres scientifiques. Dans l'obscurité il était difficile de s'y retrouver, mais elle remit la main sur un petit livre traitant de l'anatomie humaine et de la chirurgie, et le feuilleta rapidement avant de trouver la dite photo, où était noté un numéro de téléphone...
Décidant de ne pas rester un instant de plus dans la bibliothèque, elle mit la photo dans son sac et parvint à sortir de la bibliothèque, alors que la bibliothéquaire faisait sa ronde pour vérifier que personne ne restait. Si elle était restée quelques instants de plus à cet ordinateur, elle se serait fait prendre. Cela avait été juste, très juste, mais elle avait réussi par miracle. Elle sortit dehors, là où elle ne risquait pas d'ennuis avec les surveillants, sortit son téléphone portable et composa le numéro.
La sonnerie retentit un moment, avant de décrocher.

-J'ai votre photo...

Son ton de voix n'était ni amusé ni doux, elle n'aimait pas que l'on joue ainsi avec elle, mais elle n'avait à vrai dire pas d'autre choix que de s'y plier. Que ces choses soient rendues publiques, ce n'était pas une option pour elle.

Mélinda s’extirpa de son lit, et alla chercher une sucette, commençant à la prendre en avançant près d’une grande baie vitrée. La pièce dans laquelle elle était, sa chambre, était plongée dans la nuit. Elle pouvait voir les lumières de Seikusu, cette grande ville japonaise, briller dehors. Elle continuait à jouer avec sa sucette, se doutant bien que, pendant ce temps, Satsumy devait s’amuser à se promener dans la bibliothèque. La photo en question la représentait au sol, à quatre pattes, tandis que son partenaire la prenait avec un plaisir manifeste. Mélinda avait vu la vidéo, et savait que l’expérience avait été très intense, et que Satsumy avait fini par l’apprécier, même si elle s’était laissée prendre du début à la fin, pleurant silencieusement, avant de se caresser, tandis que son violeur était parti, rouge de honte et de confusion, mais non moins heureux de ce qu’il avait fait. La vampire savait précisément quelle genre de malédiction courait sur Satsumy. Elle venait de la haute société ashnardienne, après tout, et s’était renseignée sur le cas de Satsumy, pour savoir qu’elle était victime inconsciente d’une puissante malédiction divine.

Le téléphone portable de Mélinda, cette petite machine cubique, se mit à sonner sur une table basse en verre. Elle laissa patiemment s’écouler trois ou quatre sonneries, avant de prendre l’appel, voulant voir à quel point Satsumy serait déterminée. Sur un ton froid et neutre, cette dernière lui informa avoir « sa » photo, et un sourire jovial se dessina sur les lèvres de la vampire. Ce qu’elle pouvait s’amuser ! Malheureusement pour Satsumy, elle n’en avait pas encore fini avec elle, loin de là. Sa langue parcourut ses lèvres, alors qu’elle se mit à donner de plus amples instructions.

« Tu as vraiment une voix sexy, mon ange… Avec un peu plus d’efforts, tu serais parfaite au téléphone rose. Mais je tiens à préciser que ce ne sont pas ‘‘mes’’ photos. Ce n’est pas moi qui me dandine en remuant mon petit cul, et en poussant des hurlements à faire rougir une pute. »

Elle parlait rapidement, avançant dans la pièce. Comme elle s’y attendait, Satsumy n’avait plus aucun accès à Internet. Le téléphone portable était une autre précaution, et Mélinda ne s’était pas donnée la peine de brouiller sa voix. Il y avait sans doute des chances que Satsumy reconnaisse sa voix, vu qu’elles suivaient quelques cours ensemble, même si Mélinda n’avait jamais parlé à Satsumy. Néanmoins, Mélinda avait été surprise de voir que bien des personnes qu’elle ne connaissait pas la connaissaient. C’était sans doute ça, la preuve de la gloire…

« Maintenant que tu as ta photo, tu sais que je ne suis pas en train de te faire marcher, bouton d’or. Nous allons donc passer aux choses sérieuses. La prochaine photo… La prochaine photo se trouve dans le dortoir des hommes, sous l’oreiller de l’intéressé. Si j’étais toi, je ferais mieux de me dépêcher. Pendant que les hommes mangent ou regardent la télé, tu as des chances de t’infiltrer… Rappelle-moi quand tu auras vu ta seconde photo. J’espère que l’angle te plaira. Je trouve que les photos ne t’ont pas trop enlaidi, tu me diras quoi… Allez, bisoux ! »

Mélinda raccrocha son portable, puis alla sur son ordinateur. La partie commençait. Pour aller dans le dortoir des hommes, il y avait plusieurs passages. Outre la porte principale, on pouvait aussi passer par des portes annexes, menant dans des locaux de maintenance, ou par les portes de secours. Les dortoirs n’étaient évidemment pas mixtes, et, si jamais on surprenait Satsumy chez les garçons, elle risquait de souffrir. D’un autre côté, si l’homme qui l’avait violé sur ces images allait se coucher, et glissait ses mains sous l’oreiller, il trouverait une image de l’une de ses plus belles aventures sexuelles.

Satsumy resta bouche-bée devant les remarques que faisait cette personne à l'autre bout de la ligne. Même si elle était effectivement dans la même classe que Mélinda pour certains de ses cours, Satsumy ne la reconnu toutefois pas, à la fois parce que sa voix était légèrement modifiée par la qualité douteuse de son téléphone, mais aussi parce que Satsumy n'était pas dans les meilleurs dispositions pour réfléchir à cela.
Ce qu'elle craignait se révéla donc vrai, elle était la joueuse forcée d'un jeu de piste pour retrouver ces preuves compromettantes. Ne répondant pas à Mélinda, car ne voulant pas faire durer ces conversations plus longtemps que nécéssaire, elle écouta jusqu'à ce que son interlocutrice ne raccroche.

Elle était choquée alors qu'elle restait avec le téléphone allumé contre son oreille, sentant progressivement un sentiment de panique s'emparer d'elle. Aller dans le dortoir des garçons pour récupérer cette photo ? La pauvre en était incapable ! Elle ne savait même pas dans quel lit pouvait bien dormir le garçon qui l'avait violée, et il étaient au moins plus de 200 dans ce dortoir !
Il lui fallu du temps, plusieurs minutes, avant de reprendre le contrôle d'elle même, et d'être capable de réfléchir enfin, avant de se relever. Elle se dépêcha d'aller en direction du dortoir des garçons, faisant attention à rester autant que possible dans l'obscurité. Fort heureusement pour elle, elle portait son manteau aux couleurs du lycée, et avec sa teine bleu foncé, elle était ainsi moins visible que si elle n'avaie eu que sa chemise, qui elle était blanche.
Elle rentra par une porte secondaire, et monta avec beaucoup de précautions les marches avant de se mettre à fouiller les différentes salles où de nombreux lits se trouvaient. Elle perdit beaucoup de temps à cherhcer là où il ne fallait pas, et lorsqu'elle arriva enfin vers la dernière salle, là où se trouvait enfin la photo qu'elle cherchait, les lumières du couloir s'allumèrent et des clameurs s'élevèrent. Les garçons arrivaient, paniquée et tétanisée, elle se glissa juste à temps sous l'un des lits et ne bougea alors plus, contrôlant sa respiration pour faire le moins de bruits possible.
Elle resta ainsi un long moment, stressée comme jamais si quelqu'un devait la voir, et en plus en possession de cette photo. Lorsque els lumières s'éteignirent, elle attendit encore un long moment avant d'espérer que les garçons soient tous endormis. Elle glissa alors pour sortir de dessous du lit, et avança à quatre pattes pour faire le moins de bruits et rester discrète. Elle parvint ainsi par miracle à sortir du dortoir, et à se retrouver en extérieur à nouveau, où elle couru pour s'éloigner rapidement de cet endroit.

Regardant sa montre, Satsumy constata qu'il était déjà presque minuit, son dos la faisait souffrir car elle était restée plus de trois heures allongée sur un sol froid et dur, et elle en avait marre...mais vraiment marre.
Combien de photos allait-elle encore devoir récupérer ? Se trouvaient-elles toutes dans un endroit où elle risquait de se faire prendre en flagrant délit ? Si les garçons l'avaient découvert en possession de cette photo...cela aurait été aussi pire que si la personne qui la faisait chanter rendait tout ça public.
Satsumy composa alors le numéro, et parla dès que la personne décrocha.

-Il est hors de question que je continue votre petit jeu, qui que vous soyez. Si vous voulez rendre tout ça public alors allez-y, mais vous n'aurez pas la satisfaction de me voir humiliée d'avantage même si vous faites ça...

Satsumy en subissait tellement ces derniers temps qu'elle avait déjà songée à l'option du suicide pour être honnête, mais ça, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder un vase déjà hautement rempli. Elle avait failli se faire découvrir, et n'avait pas l'intention de continuer ce petit jeu, quoi que celle qui la faisait chanter pouvait lui dire.
Après avoir dit ces mots, elle avait raccorchée le téléphone, et s'était mise en route pour son studio...

Tandis que la brave Satsumy campait sous un lit d’homme, Mélinda, elle, n’était pas totalement inactive. Ignorant ce que Satsumy faisait, elle se demandait si cette dernière n’avait pas finalement renoncé, trop terrorisée à l’idée de s’immiscer dans le dortoir des hommes. Mélinda s’était donc rendue vers le studio de la jeune lycéenne, optant pour son plan B. Dans la vie, et Mélinda le savait bien, il fallait toujours avoir un plan de sortie, une autre option. Elle mit donc en œuvre son plan. Le studio de Satsumy était un petit studio, tout ce qu’il y avait d’honorable pour une célibataire ne pensant qu’au travail. Les classeurs de cours de la lycéenne étaient soigneusement étalés, et Mélinda avait emmené avec elle un ordinateur portable, le raccordant à la télévision du studio pour diffuser en boucle la scène du viol, disponible sur un DVD.

Lorsque Satsumy revint à son studio, ce fut pour y constater deux choses.

La première était que la porte n’était pas fermée. Elle l’avait ouvert avec un lycéen, qui avait comme père un serrurier, et savait donc jouer avec des rossignols pour ouvrir les serrures.

La seconde chose que Satsumy constaterait était que son studio était rempli par plusieurs individus organisant, sans son consentement, une petite sauterie. Assise sur la plus confortable chaise du studio, Mélinda lisait les notes de Satsumy, tandis que, sur son lit, une lycéenne se faisait prendre simultanément par deux hommes, répandant de la sueur, du sperme, et de la cyprine, sur les draps de Satsumy. D’autres se contentaient de regarder la scène de viol, et, lorsque Satsumy ouvrit la porte, ce fut pour voir ça… Entre-temps, elle avait appelé Mélinda pour l’informer qu’elle arrêtait. Cette petite garce arrogante allait toutefois comprendre qu’on ne se débarrassasse pas aussi facilement d’une vampire.

Elle n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu’un esclave de Mélinda jaillit dans son dos, refermant sèchement la porte, avant de glisser un bâillon autour de ses lèvres, et de la pousser par terre. Satsumy s’écrasa aux pieds du lit, tandis que la lycéenne prise hurlait sauvagement, hystérique. La tête de Satsumy fut relevée, afin qu’elle puisse voir Mélinda, jambes croisés, dans sa robe dorée et fine.

« Haaaaaaaaaaa ! Haaaa putain, OUUUIIIIIIII ! » hurlait la lycéenne.

Le lit craquait tendrement, jusqu’à ce qu’elle finisse par jouir. Les trois individus se calmèrent alors petit à petit, et Mélinda put alors parler.

« Ce n’est pas très poli, Satsumy, de me raccrocher ainsi au nez… Des êtres plus susceptibles que moi pourraient en prendre ombrage. »

Mélinda se retourna vers la télévision, et mit l’image sur « Pause ». Bouche grande ouverte, Satsumy était en train de faire une fellation, et on voyait son corps de dos, avec les mains du violeur la forçant plus ou moins à prendre son membre en bouche. Mélinda regarda ensuite Satsumy.

« On ne se débarrasse pas aussi facilement de moi, ma chérie… J’ai pris la liberté d’organiser une petite fête entre compagnons sexuels, vu que tes aventures sexuelles multiples et répétées font largement de toi une dépravée… Une dépravée qui s’ignore, malheureusement. Nous allons donc nous amuser. Quant à cette vidéo, à ces photos, rassure-toi, mon ange, je ne compte pas les envoyer. Si cela devait arriver, tu quitterais sûrement le Japon… Avec qui est-ce que je pourrais jouer, moi, dans ce cas ? »

Mélinda se mit alors à tourner les pages du classeur de Satsumy.

« Quelle belle écriture… Tu notes quasiment tout ce que les profs disent… Je ne doute pas que tu dois passer tes soirées à peaufiner tes notes, à les réécrire… Quelle dévotion, c’est admirable… Aussi louable qu’inutile, de mon humble point de vue, mais je ne suis pas là pour ça… Nous allons continuer à jouer, Satsumy, que tu le veuilles ou non, car tel est mon bon plaisir. Et ce n’est pas une petite pute comme toi qui pourra me dicter sa loi, cracha Mélinda sur un ton sec, ses yeux froids dévisageant Satsumy. Tu as l’air de tenir à tes notes… Alors, si tu ne veux pas que je les arrache toutes, que je les déchiquète, tu vas devoir reproduire ce que tu as fait sur cette vidéo… »

Elle claqua des doigts, et l’esclave tenant Satsumy d’une poigne de fer la força à se relever légèrement. Elle put voir son lit, maculée de sueur, défoncée. Il n’y avait pas eu que ces deux hommes et cette femme à faire l’amour dessus. Le lit avait été intensivement utilisé depuis environ deux heures. Tous les esclaves masculins avaient des cagoules rouges en cuir sur le visage, et des culottes de la même couleur. L’un des esclaves s’approcha de Satsumy, et fit glisser sa culotte, révélant son membre tendu. L’autre esclave commença à relâcher Satsumy.

« Nous allons jouer à un nouveau, Satsumy, un jeu où tu devras, dans ton intérêt. Car, si tu rechignes à m’obéir, si tu te conduis en petite fille capricieuse, alors tu le regretteras amèrement, tu peux me faire confiance. Si tu ne veux pas que je détruise tes notes, prends ce sexe en bouche, fais-le jouir, et bois ce sperme, comme tu l’as fait avec ton camarade d’exposé. »

Satsumy avait donc marchée à vive allure jusqu'à son studio, la personne qui l'avait fait chanter ne l'avait pas rappellée, et divers scénarios tous plus catastrophiques les uns que les autres se faisaient par son imagination malheureusement débordante. Elle était presque certaine que pour se venger, cette personne allait rendre publique ces photos et vidéos, et anticipait déjà le pire. Qu'est-ce qu'elle allait faire ?
L'esprit embrouillé par toutes ces questions et ces incertitudes, elle s'était dirigée de façon presque automatique vers son studio...d'où elle entendit des bruits, et la porte avait été de toute évidence forcée. Sans vraiment réfléchir, elle ouvrit la porte, et vit des choses qu'elle n'aurait jamais imaginée voir dans son studio. La première chose qui lui sauta aux yeux fut le nombre de personnes se trouvant ici, il y en avait bien une bonne dizaine, peut-être plus. Trois étaient en train de faire sauvagement l'amour sur son lit, tandis que les auutres regardaient quelque chose sur la télé, et elle réalisa vite avec effroi qu'il s'agissait de la fameuse vidéo de son viol.
Elle n'eu pas le temps de faire quoi que ce soit, car quelqu'un s'était glissé derrière elle et l'avait baillonée avec du tissu tout en la poussant de façon à ce qu'elle tombe sur le sol. Pour le coup, Satsumy eu cette fois-ci vraiment la peur de sa vie, qu'est-ce que tous ces gens faisaient elle ? Qu'allaient-ils lui faire ?

La réponse lui vint peu de temps après, quand elle entendit une voix malheureusement familière lui parler, elle tourna la tête en sa direction, et reconnu Mélinda. Elle n'avait jamais parlée à cette fille prétentieuse et arrogante, elle la connaissait uniquement parce qu'elles fréquentaient certains cours dans la même classe, mais cela s'arrêtait là. C'était elle qu'elle avait donc eu au bout du fil, elle qui l'avait fait chanter, et elle avait décidée de ne pas la laisser tranquille...voilà qui était bien sa veine.
Le seul aspect à peu près positif de cette rencontre, fût quand Mélinda déclara qu'elle n'avait pas l'intention de rendre public tout cela finalement, mais la brève sensation de soulagement ne suffisait pas à Satsumy pour se sentir rassurée pour autant. Il y avait plein de personnes dans son studio, toutes habillées de façon parfaitement obscène, et Satsumy avait malheureusement une assez bonne idée de quel genre de jeu Mélinda voulait parler.

Résister ? Cela lui traversa l'esprit, mais elle était en sous-nombre évident, et qui pouvait savoir ce que cette sale peste pouvait lui faire. Peut-être même changer d'avis et tout de même diffuser cette vidéo...cette seule idée avait suffit à Satsumy pour se résigner. Elle ne pouvait encore une fois rien faire, si ce n'est subir le moindre mal, elle ne le faisais pas de gaïeté de coeur...mais il fallait croire que servir de jouet à cette peste de Mélinda serait moins douloureux que la honte de voir tout cela rendu public, surtout à l'attention de ses parents.
Elle ne dit pas un mot quans l'homme la maintenant au sol la redressa, avant de défaire son baillon. Satsumy se trouait à genoux, sur le sol, et face au sexe tendu d'un homme qui l'exhibait face à elle. La jeune lycéenne hésita tout en regardant Satsumy d'un regard haineux et mouillé par les larmes qui commençaient à venir, avant que doucement, elle n'avance ses lèvres à hauteur de la verge à proximité d'elle. Elle la prit dans sa bouche, fermant ses lèvres autour et commença un va et viens, mais sans grande conviction.

Jambes croisées, Mélinda ferma pensivement le classeur de la petite Satsumy, lorsque cette dernière se pencha vers le membre tendu de l’esclave. Ce dernier n’avait eu droit à aucun câlin de la soirée, se contentant de regarder en boucle le viol, et on pouvait donc aisément comprendre les élans de désir qui illustraient ses yeux, l’élancement de sa poitrine, alors que Satsumy s’approchait de son sexe, se redressant pour le prendre dans ses lèvres. Un profil de soumise. Elle avait eu son coup d’éclat en raccrochant au nez de Mélinda, mais, sur un téléphone, ce n’était pas compliqué. Un bouton à appuyer, et on se croyait libéré. Satsumy avait sans doute pensé, en revenant vers le studio, à un mauvais rêve. La réalité venait brutalement de la rattraper, et, sur le coup, elle se sentait hagard, et entreprit donc de suivre les ordres de Mélinda, comme une belle petite poupée. Son manque de conviction ne plut toutefois pas au jeune esclave, et la seule forme de résistance de Satsumy fut de regarder Mélinda, ses yeux s’imbibant de larmes, avant d’ouvrir les lèvres, et de commencer sa succion.

« Allons, ma chère, lança Mélinda, tu es le clou de la soirée ! Ce pauvre homme n’attendait que toi, alors, mets-y de la conviction. C’est dingue, d’être à ce point passionnée par les cours, et si peu par ce qui est vraiment intéressant ! Diable, si au moins tu étais laide, je pourrais le comprendre ! Il fallait vraiment qu’on se croise, toi et moi… Montre-lui, mon chéri, comment elle doit s’y prendre… » ajouta-elle à l’intention de son esclave.

Ce dernier ne se fit pas prier, et plaça chacune de ses mains sur la tête de Satsumy. Il portait des mitaines rouges, absorbant la sueur, et enfonça ses doigts dans les cheveux de la lycéenne, les empoignant solidement, avant d’aller vraiment baiser sa belle bouche. Il remua rapidement son bassin en soupirant, tout en bougeant la tête de Satsumy, sans se soucier de ce qu’elle pensait. Il avait un membre assez bien bâti, et se plaisait à le remuer dans sa belle bouche. L’esclave en soupira longuement, mais cette fellation fut malheureusement de courte durée. Le brave avait tellement attendu que son sexe était on ne peut plus prêt, et il lui fallut moins d’une moitié de minute pour jouir dans la bouche de Satsumy, relevant la tête en arrière, fermant les yeux. Des ondes jaillirent de son membre, et le sperme gicla dans la bouche de Satsumy, avant que l’esclave, satisfait, ne se retire.

« Minable commenta Mélinda.
 -  Pa… Pardonnez…
 -  Je ne pardonne pas la nullité, loqueteux ! Dégage ! Hors de ma vue ! Virez-moi ça ! »

Les autres esclaves réagirent rapidement, soulevant l’esclave, ouvrant la porte, avant de le balancer dehors. La porte fut ensuite refermée, et Mélinda, déçue par une prestation aussi médiocre, soupira longuement. Deux esclaves soulevèrent Satsumy par les épaules, et la jetèrent devant Mélinda, plus précisément devant ses pieds.

« Cet esclave a joui bien trop rapidement, mais tu n’es pas infaillible non plus, ma belle. C’était quoi, cette prestation minable ? Tu es beaucoup plus convaincante sur la vidéo ! »

Mélinda tourna sa tête vers l’écran, et la scène de la fellation apparut. On voyait certes le violeur tirer sur les cheveux de Satsumy, mais cette dernière était bien plus énergique qu’avec l’esclave qui avait été jeté dehors. Mélinda arrêta l’écran, avant de regarder Satsumy.

« Mes petits pieds s’impatientent… Qu’attends-tu donc ?! Je ne suis pas très patiente, tu sais ! »

Un esclave leva alors une main, et gifla le cul de Satsumy, tandis que Mélinda remuait légèrement ses doigts de pied.

« Je suis là pour t’aider, Satsumy, même si tu ne le réalises pas encore… Regarde ta vie, ton passé, tes expériences… Dans la vie, il existe deux catégories d’êtres, Satsumy, ceux qui tiennent le fouet, et ceux qui courbent l’échine. Toi, tu es née pour courber l’échine, et suis là pour t’aider à l’admettre. Alors, vas-y, lèche mes pieds, embrasse-les, caresse-les, et dis-moi que tu adores ça. Autrement, je serais forcée de te punir, et cette claque sur ton cul te fera l’effet d’une simple caresse, par rapport à tout ce que je suis capable de te faire. »

Mélinda parlait sur un ton autoritaire et intransigeant, confirmant qu’elle n’avait rien à voir avec une simple lycéenne. Elle ne savait pas ce qu’elle espérait le plus : que Satsumy se rebiffe, pour avoir le plaisir sadique de la punir, tout en sachant qu’en faisant ça, elle serait manipulée par les fluides divins qui s’échappaient du corps de la lycéenne,  ou qu’elle obéisse. Mélinda avait beau être une vampire ashnardienne, elle ne pouvait pas non plus résister à un sortilège divin, surtout quand ce dernier s’attaquait au point faible de la vampire : ses hormones.