Je claque la porte de chez moi et sans prendre le temps de la fermer à clé je pars en courant en direction de mon parc. Je suis énervée à cause du coup de fil que je viens d'avoir de mon père. En effet, celui-ci me demandait de devenir sous directrice à son entreprise.
* Non mais c'est pas possible ça! De quoi il se mele ce vieux crouton? Il disparait de ma vie et revient d'un coup pour me donner des ordres et me retirer ma libre vie? Mais il est dingue! Croit-il vraiment qu'il va réussir à me faire partir d'ici? Lui, père n'ayant jamais été présent, m'ordonner de le rejoindre pour travailler avec lui? Il peut toujours rêver, à ça oui!*
Je me dirigeais vers mon banc face au lac, quand je vois un amas noir au loin. Je décide alors de me rapprocher pour comprendre ce qui se passe. Tous sont vêtus de noir et je comprends alors, à mon plus grand désarrois qu'il s'agit d'un enterrement... Étant, par pur hasard, habillé d'une jupe courte noire, et d'un débardeur très décolleté noir, je décide de m'incruster à la cérémonie et de les suivre, n'ayant rien de prévu en particulier. Toutes ces émotions autour de moi m'attriste et en particulier la veuve, qui se trouve lors de l'enterrement, juste à coté de moi. Je la prends dans mes bras pour l'aider à sécher ses larmes. Mais à mon tour, très sensible, je me mets à pleurer. Je ne connais certe pas cette homme, mais la vie est injuste. Vu la jeunesse de la veuve, je présume que lui aussi était jeune, pas loin des 35 ans. Je lis alors la date de naissance sur la pierre tombale, " 15 octobre 1969", effectivement... pas vieux du tout, l'âge de mon "père".
Ne supportant plus toute cette émotion, je décide de m'écarter et de prendre l'air un petit peu le long des allées du cimetière. Je sèche mes larmes et avance droit vers un inconnu. Mais arrivé à lui le regarde, étonné de voir un individu aussi étrange ici. Je me demande s'il fait parti du groupe étant donné qu'il ne nous a pas quitté des yeux mais qu'il est resté à l'écart. Je l'ai entendu demander des renseignements sur la jeune veuve, mais je fais mine de rien et je reprends ma route l'ignorant. Mais au moment de partir, l'individu se retourne vers moi et me présente ses condoléances. Je me retourne vers lui alors avec un léger sourire de remerciement:
<< Bonjour... Non non, ce n'est pas à moi qu'il faut présenter les condoléances, mais merci bien. Je ne suis que de passage dans ce lieu si sinistre...>>
Je commence à reprendre ma route avant d'être à nouveau arrêtée.