La Satyre avait vite fait de défaillir face au traitement qui lui était infligé. Elle partit en quelques coups dans un orgasme sonore et puissant que Gerd ne prit pas la peine de ménager. Il la soumit à la torture de ses allées et venues alors même que sa petite mort durait, et durait. Il ne se retint pas, constatant avec quelle ardeur elle réagissait à son passage et comment sa jouissance se prolongeait, venant à lui faire se demander, au bout d’un instant, jusqu’à quand elle pourrait tenir ainsi. Dans cette position, dans ces conditions, une minute est presque une éternité ; non pas que le sorceleur ait eu peur de fatiguer.
Car l’homme sentait en lui une énergie qu’il ne se soupçonnait pas. Il faisait cependant le lien avec l’histoire qui lui avait été contée sur les satyres, sur la façon dont elles rendaient vie à la nature, dont elles ravivaient la sève des hommes. Ils faisait le lien avec l’allant presque juvénile de Gustave. Depuis quand cela durait-il, déjà ? Les effets se cumulaient-ils, ou Gerd devait-il s’attendre à se sentir comme un jeune sorceleur de 30 ans après ça ? Il ne le savait pas, et il ne s’interrogeait pas vraiment. Il était concentré sur une chose, en réalité, et c’était le plaisir fou qu’il tirait du corps de la belle.
Quand elle finit par se calmer, il ralentit légèrement le rythme aussi, croisant son regard, la regardant porter les mains à sa poitrine et se toucher, ravie. Leurs regards se croisèrent et il sut parfaitement ce qu’elle voulait : elle voulait qu’il continue. Elle était tout bonnement insatiable, et était sans doute faite pour ça après tout, pour canaliser autant d’énergie sexuelle que possible pour la retransmettre au vivant.
Il voyait bien qu’elle était à bout de forces. La sueur perlait partout sur son corps, se mélangeant par endroits aux gouttes et filets de sperme qu’elle avait reçu à l’issue de sa fellation. Ses muscles étaient relâchés, mous. Elle était toujours réceptive, mais elle n’avait plus la capacité de répondre, était réduite à un réceptacle volontaire.
Il respecta cette fatigue et relâcha doucement ses jambes pour les laisser retomber autour de sa taille, contre ses jambes. Il redescendit, s’allongeant sur elle, son pelvis contre le sien, son sexe profondément fiché dans le sien. Il garda son regard dans le sien en souriant malicieusement. Il ne cessait pas d’être actif, mais il s’était largement calmé sur ses assauts. Au lieu de la rouer de coups de reins encore et encore, il resta là, au fond d’elle, et se mit à rouler du bassin, frottant son gland à la cime de son vagin et son manche contre ses parois humides, sa garde stimulant sa vulve et son pelvis frottant contre son bouton d’amour. Il resta là un moment, à la caresser avec douceur, maintenant le plaisir, le perpétuant, lui permettant de retrouver un peu de ses forces.
Combien de temps passa, il n’en savait rien, mais, au bout d’un moment, le plaisir commença à remonter entre eux, le corps de la créature commença à réagir à nouveau avec de plus en plus de langueur, et les gémissements, les soupirs revinrent doucement. Les roulements de bassin s’amplifièrent, s’accélérèrent, les corps se refermèrent l’un sur l’autre. La jouissance revint et le mâle, aux signaux désireux de son amante, reprit ses coulissements profonds, avec une rapidité et une force croissantes. Ils se perdirent dans un plaisir de plus en plus fort jusqu’à ce que leur frénésie les reconduise à une lutte se terminant à nouveau dans une agonie commune, Gerd se raidissant et se libérant à nouveau au fond d’elle tandis qu’elle retombait dans les abîmes d’un orgasme nouveau.
Ils en profitèrent sans retenue avant de s’arrêter et leurs regards se retrouvèrent, leurs corps toujours joints dans la même position. Le sorceleur sourit et se mit à rire, et il se pencha sur Physalis pour lui voler un baiser.