Peter était en train de renaître. Félicia aimait tant le sentir en elle. Ce qui avait été jadis une amourette un peu dingue s’était transformée en une romance sincère et honnête. En soi, Félicia avait indirectement profité des malheurs de Peter, mais avait toujours veillé à être là pour lui, à mettre fin, autant que possible, à ses mauvais penchants, à sa kleptomanie, à son goût du risque... Même si la Chatte Noire restait toujours la Chatte Noire. Elle était une sorte de Robin des Bois moderne, qui n’hésitait pas à voler des documents comptables dans de grosses compagnies crapuleuses pour les diffuser aux médias, ou à voler des biens mal acquis. Et, quant à sa provocation... Félicia se mettait toujours autant en danger, donnant parfois des sueurs froides à Peter. Mais, indéniablement, elle l’
aimait. La Chatte Noire ne se voyait plus vivre sans Peter. Pour elle, qui avait été profondément déçue des relations amoureuses après avoir été victime d’un viol sur le campus de l’
Empire State University, elle avait finalement réussi à retrouver l’amour... Et elle s’y accrochait fermement, fortement.
Son amant jouit alors en elle, et Félicia se crispa à lui, se pinçant fortement les lèvres, avant de lui sourire quand l’homme prit une fausse voix grave, tout en demandant de retourner à l’hôtel. La Chatte Noire hocha doucement la tête, et sa main gantée caressa son visage. Elle serra ensuite son masque, et le rabaissa sur ses lèvres, puis l’embrassa à travers le masque sur le visage.
«
Vu comment tu prends ta grosse voix, je ne peux que t’obéir, mon chéri... »
Peter l’aida ensuite à se détacher de sa toile, et elle se dépêcha de rejoindre l’hôtel. À Paris, il y avait bien moins de gratte-ciel, mais tout autant de toits. Prenant les devants, Félicia se déplaça donc. Comme toujours, elle avait des marches très sensuels. Ses doigts s’agrippèrent sur le mur, et elle avançait souvent à quatre pattes. La Chatte Noire avançait sensuellement, roulant volontiers des fesses, comme à son habitude. Dans leur stratégie, Peter la suivait souvent, pour mieux la protéger, mais Félicia se disait aussi qu’il en profitait pour se rincer l’œil.
La Chatte Noire rejoignit ainsi l’Avenue Georges V, se tenant sur le toit de la banque Al Khaliji France. Il y avait un carrefour devant elle, et, surtout, le long d’une rangée d’arbres, un élégant hôtel : le
Fouquet’s. Félicia avait réservé
la suite présidentielle, avec un prix défiant toute concurrence. Peter avait cru défaillir en voyant les prix sur Internet, et Félicia lui avait ordonné de ne pas s’en soucier. Des deux, c’était clairement elle qui gérait le budget, et elle lui expliquait souvent qu’elle disposait de forts revenus en faisant pression sur des banquiers ou des hommes d’affaires qui, sans commettre des actes constitutifs d’infractions, violaient le secret des affaires. Elle avait sur eux des éléments qui, si elle les diffusait à leurs concurrents ou à leurs clients, engendrerait de fortes conséquences. Alors, ils lui versaient une rente colossale. C’était un mode de vie radicalement différent pour Peter, habitué à vivre dans les studios, à avoir du mal à boucler les fins de mois. Félicia vivait dans le luxe et dans l’opulence, et, d’ailleurs, quand ils avaient formalisé leur couple, elle avait catégoriquement refusé de vivre dans son studio, et avait ordonné à Peter de venir vivre avec elle dans son luxueux appartement avec vue sur Central Park.
Félicia bondit sur la terrasse, puis ouvrit la porte-fenêtres de la suite présidentielle. Peter entra à son tour, et, au bout de quelques secondes, lorsque les lumières s’allumèrent, un bandeau noir se posa sur ses yeux. Dans son dos, Félicia sourit doucement, et, tout en attachant le bandeau, déplaça son autre main, masturbant l’homme à travers sa combinaison. Elle sentait une légère bosse, mais, avec le trajet jusqu’à l’hôtel, son érection avait quand même décru.
«
Hmmm... Tu ne bandes pas assez, mon chéri. Et tu sais combien j’aime les méchants garçons... »
Elle mordilla doucement le creux de son cou, puis le déplaça, et l’installa sur l’un des luxueux fauteuils de la suite. Elle attacha ensuite fermement ses poignets. En la matière, Peter savait que la femme savait faire de solides nœuds. Elle lui avait avoué qu’elle avait suivi une formation de
shibari, et sifflotait doucement.
«
Voilà... »
Félicia attacha également ses chevilles, puis se déplaça.
«
Je vais me changer, Petey... Je vais réveiller la bête qui est en toi. Tu sais, j’attends depuis des mois qu’on fasse l’amour, et, ce soir, je veux que le garçon timide en toi laisse parler l’homme brutal et violent, celui qui se dévoile quand il s’agit de se battre. Mon corps sera ton champ de bataille ce soir, mon mignon. »
Elle pensait plutôt bien connaître Peter, et elle savait que, avec tout ce que son amant avait vécu, il y avait en lui une violence contenue, une rage qui s’exprimait quand il se battait, et qu’il refoulait autant que possible par l’ humour. Elle prit en tout cas son temps, et Peter put entendre le son de vêtements glissant sur son corps. Au bout de plusieurs minutes, des talons claquèrent sur le sol, et Félicia se nicha dans son dos. Ses seins nus heurtèrent la tête de Peter, et elle glissa ses mains griffues sur son torse, approchant suavement sa bouche de son oreille.
«
Oh, Peter... »
La femme mordilla son costume à hauteur de l’oreille, et glissa ses mains sous sa tenue, venant saisir son sexe, qu’elle serra entre ses doigts, le relevant sur place.
«
Ta queue est déjà bien tendue, mais... Pas encore à son potentiel... »
Elle se déplaça alors lentement, et retira des doigts le bandeau, en se mettant devant lui...
Dans une fine lingerie noire en latex, ne portant que des gants et de longs collants, ainsi qu’un étonnant ruban rouge dissimulant ses formes.
«
Mon pauvre chéri, je te garantis que cette nuit sera la plus belle de ta vie... Mais que tu vas beaucoup souffrir dans la demi-heure qui suit... »
Car Félicia comptait bien le titiller comme il faut, en lui offrant une danse féline des plus sensuelles !