Aleksandra avait fermé les yeux en ne voyant que l’eau au dessus d’elle ainsi que les rayons du soleils qui perçait le liquide. Les secondes paraissaient des minutes et les minutes des heures alors qu’elle s’étouffait et avalait plus d’eau qu’il ne lui en fallait.
Pourtant elle rouvrit les yeux en toussant et en crachant toute l’eau qu’elle avait dans ses poumons. Elle s’agitait, complètement déboussolée. Le soleil forçait ses yeux à se refermer légèrement, ils n’étaient plus habitué à la lumière. Soudain, elle sent une main sur sa bouche, la forçant à faire moins de bruit. Finalement son esprit se remit en phase avec ce qu’il se trouvait autour d’elle et elle remarqua une femme se tenant sur elle, son index dressé devant ses lèvres pour faire signe à l’esclave de se taire. Elle mit encore quelques secondes avant de comprendre.
Ce fut le murmure de la femme au dessus d’elle qui lui fit remarquer les bruits de sabots au dessus de la berge. Son coeur battait terriblement fort et vu la position de la femme, elle devait le sentir. Si se retrouver si proche d’une humaine était terrifiant pour elle, elle comprenait facilement que se retrouver au milieu d’une dizaine d’homme, à cheval, et dont faisait probablement parti le malandrin qui avait décidé de la propulser dans l’eau, n’était guère plus réjouissant.
Mais tout l’eau n’était pas encore sortie de ses poumons et alors que la main relâchait doucement la pression, une nouvelle quinte de toux tentait de sortir. Elle se concentrait alors pour la garder bloquer, pour la retenir le plus longtemps possible. Elle entendait les sabots des chevaux s’éloigner lentement mais ils n’étaient pas encore assez loin, ils l'entendent et elle le savait. Concentrée et stressée, elle attrapait l'herbe sous ses doigts et tirait dessus pour laisser sortir une forme de stress.
Après quelques instants, elle n’entendait plus rien, elle était convaincue que les cavaliers étaient suffisamment loin pour ne pas entendre sa toux. Elle tourna la tête, pour ne pas cracher toute l’eau sur sa sauveuse et pris une grand bouffée d’air. Finalement, elle allait mieux, elle pensait pouvoir respirer normalement. Mais les ennuis n’étaient pas terminé, ce n’était pas le cas pour elle. Elle était trempée, sa tenue était sale et elle avait perdu le linge que le manoir lui avait ordonné de laver. Pire encore, elle se trouvait entre les mains d’une femme, humaine apparement.
Elle parvint à la regarder un instant avant de finalement détourner les yeux, par peur. Elle était un peu coincé. Elle n’était pas assez fort pour la soulever ou pour la repousser, elle n’aurait de toute façon pas eu le courage de le faire. De la même manière elle n’osait pas vraiment ouvrir la bouche pour lui demander de se décaler. Tremblante, de froid et de peur, elle détournait le regard et préférait regarder la rivière. Même si elle venait de manquer de se noyer et même si à cause de cette eau elle se ferait probablement sévèrement punir une fois rentrée, le bruit de la rivière parvenait tout de même à l'apaiser dans une certaine mesure.
-Je… Est-ce que… Excusez… Commença-t-elle en la regardant d’un air gêné et avec une voix tremblante. Pardon…
Elle arrêta de parler, se sentant trop gênée, trop idiote. Elle pensait que continuer de parler ne ferait que lui attirer plus d’ennuie et que pour éviter d’empirer les choses, elle ferait mieux de se taire. Elle détourna complètement le regard, espérant fuir le jugement qu’elle craignait de voir dans les yeux de la fille qui se trouvait au dessus d’elle. Dans son esprit, le monde semblait s’arrêter lorsqu’elle réalisait que cette femme était probablement celle qui l’avait sortie de la rivière et que les choses seraient peut-être pire si elle ne se montrait pas un minimum polie.
- Vous me l’eau je, sauver ? Merci...
Les mots se mélangeaient autant sur sa langue que dans son esprit. Elle se trouvait terriblement idiote, le stress et la peur la poussait à dire merci, a parler a cette femme mais de l’autre côté elle ne voulait plus rien dire, juste s’effacer dans le sol tellement elle avait honte d’elle-même. Pour elle, le plus simple a cet instant, c’était simplement de ne plus rien dire, de regarder la rivière et d’attendre sans bouger que la femme fasse quelque chose.