- Oui, bonjour à vous aussi ! Je suis heureuse de vous revoir. Vous n’êtes pas sans savoir que je me suis blessé hier ? N’avez-vous pas pensé un seul instant que je pouvais encore souffrir ? Il est hors de question que j’aille en cours dans cet état ! De toute façon j’ai bien trop mal au poignet pour écrire. Soyez sans crainte, j’ai fini de lézarder au soleil. Je m’en vais dans ma chambre, et je ne souhaite plus vous revoir de la journée !
- Non mais ...
Il se retint. Rien qu'un instant, il allait perdre son calme, et il n'était pas sur que ce soit la bonne chose à faire. Non seulement cette fille avait du cran, mais il y avait des chances qu'elle n'attende que cela, sure d'elle, et certaine que si Darthestar venait à fauter, elle viendrait sans hésiter faire usage de son contact avec ses parents pour s'assurée qu'elle ne sois plus gardée par le vampiroïde. Non il se devait de la jouer plus fine qu'elle, et alors qu'elle se rhabillait avant de lui passer devant, exagérant clairement ses mouvements alors même qu'elle n'avait aucune idée du passé de l'homme, et de sa capacité de juger d'une blessure, il la laissa remonter sans dire un mot, mais ne quittant pas son air encoleré. Ce n'était que partie remise, et les choses allaient bientôt s'accélérer pour la jeune femme si elle continuait ainsi, si bien que l'homme attendit d'entendre la porte de la chambre de Pauline se fermer à l'étage pour se diriger vers le téléphone, et sortir la petite note que son père avait laissé pour qu'il puisse appeler qui que ce soit selon les besoins. Aujourd'hui, il n'avait qu'un seul numéro à appeler, et commençant donc à pianoter les chiffres sur le clavier de l'étrange appareil terrien, il ne tarda pas à entendre une certaine tonalité, avant qu'une voix féminine un peu âgée ne lui réponde, au bout du fil : Il était temps que cette jeune fille apprenne avec qui elle allait vivre pendant ces quelques jours, et cela allait commencer de suite :
- Lycée Mishima, bonjour.
- Bonjour, je me présente, Darthestar, je suis le tuteur de Pauline Catalino durant l'absence de ses parents.
- Pourquoi nous appelez vous monsieur ?
- Eh bien, je voulais vous prévenir qu'elle seras absente encore deux bonnes journées, le médecin est clair, elle doit se reposer au maximum.
- Très bien monsieur, merci d'avoir appelé.
- De rien, passez une bonne fin de journée, au revoir.
- Au revoir.
Voilà, première étape, faite, maintenant il allait pouvoir passer à la suite. Aucune raison d'attendre plus longtemps, si ce n'est qu'il devait tout faire pour que les événements soient le plus effrayant, le plus marquant possible, et que pour cela, il comptait attendre que la nuit tombe. Il prit donc la poche de sang sur le meuble, et vint la ranger dans le réfrigérateur, il pourra la consommer plus tard ainsi, ça ne pourra lui faire que du bien, mais ayant d'autres projets dans l'immédiat, il n'allait pas se jeter dessus de suite. Non avant tout il allait s'assurer que la jeune fille apprenne qu'il fallait obéir aux adultes, quel qu'il soit, et que ses parents n'étaient pas les seuls personnes dont elle devait craindre le courroux si elle agissait comme une adolescente bornée. Elle avait mal ? La pauvre choupette, soignons-la donc, après tout elle méritait bien un peu d'attention... Sauf quand se nourrissant de cette attention, elle se décide à ne rien faire de la journée qui suit juste parce qu'elle a encore mal ! Elle n'aimait pas l'école peut-être ? C'est très bien, personne à son âge n'aime apprendre, ça il l'avait bien constaté à force de rencontrer des gamins qui faisaient l'école buissonnière, ou des minettes qui, incapable de fermer leurs clapets, se mettaient à médire sur l'ensemble de leurs profs en oubliant qu'ils avaient affaire à des êtres humains, et qu'ils méritaient ainsi un minimum de respect. Bon sang, se calmer et attendre n'était pas facile, mais promis, la fille allait se rappeler longtemps de cette soirée !
Il attendit que la soirée arrive, et commença à se mettre en action. Tout d'abord, il enleva son classique manteau, de manière à ne pas avoir de gêne pour se déplacer dans un milieu autant meublé, puis il vint le placer en haut des escaliers, de manière à faire un peu peur à la jeune fille une fois que sa petite surprise sera enclenché. Vérifiant au passage qu'elle était dans sa chambre, ce qui était le cas, il ne tarda pas à redescendre les escaliers sans attendre, et vint ensuite se diriger en direction de la cave, pour enfin en ouvrir la porte et continuer son petit bout de chemin toujours plus bas. Et le voilà devant ce qui l'intéressait, encore une fois il pouvait remercier les notes du père de Pauline, il ne savait pas du tout que ce genre de dispositif existait à l'intérieur d'une maison terrienne, et il allait du coup s'en servir, même si sûrement pas de la manière dont il aurait originellement du le faire : ouvrant lentement la petite boîte métallique, il eut rapidement accès au disjoncteur, merveille de technologie qui allait couper toute cette électricité qui permettait à l'humanité de connaitre chauffage et éclairage la nuit, étant donné qu'ils n'avaient ni magie, ni réel foyer pour pouvoir produire du feu ou de la lumière. Et il l'activa, plongeant l'intégralité de la maison dans le noir, laissant d'un coup la demoiselle deux étages plus haut dans une pénombre totale... La soirée commençait enfin !
Il fit demi-tour, et remonta prudemment, sans faire le moindre bruit, même l'escalier de bois n'osant grincer sous le pas léger et maîtrisé du vampiroïde. Il était silencieux, méthodique, devenu ce que sont les vampires dans la plus grande partie de leurs temps, des prédateurs froids, monstrueux, d'un caractère de glace, et ce soir, c'est la jeune demoiselle sur qui il devait originellement veillé qui allait en faire les frais. Après tout, après tant d'insolences, de provocations, il fallait bien qu'elle s'y attende, et à tyran, tyran et demi, l'homme avait décidé qu'il était temps de remettre un peu les rôles en place, de manière à ce que la petite demoiselle comprenne que d'eux deux, celui qui allait dicter les règles, et faire à ce que tout se déroule sans accroc, ce n'était pas elle du haut de ses 17 années, mais bien lui. Elle ne semblait pas avoir encore choisie de bouger, mais il savait qu'elle était réveillée, sûrement la surprise qui la rendait si statique, mais c'était parfait en un sens : Atteignant le salon, il vint à s'installer, et prit un livre en main, qu'il vint ouvrir à la dernière page qu'il avait lu, reprenant à ce stade sa lecture méthodique, sa vision nocturne parfaite rendant cette tâche des plus aisés. Et puis, quoi de mieux pour tétaniser une demoiselle que l'incompréhension et la stupeur, le but de Darthestar était de faire une très bonne "première impression", il voulait qu'elle le craigne, qu'elle sente que quelque chose n'allait pas... Lire en pleine nuit serait un petit début, mais il n'allait pas s'arrêter là ... tout ce qui importait désormais, c'est qu'elle se décide à approcher... Et il ne doutait pas qu'elle allait le faire, peut-être armée même, mais qu'elle ne saurait passer outre l'appel de la nécessaire lumière, tout en bas.