Le séjour au sein du «
Terminus » fut une réussite pour elles, et marqua, à sa mesure, toutes les Amazones. Clara avait trouvé une excellente partenaire, et Sélène vit bien, au sourire qu’elle fit à Maven, et à leur étreinte, que Clara était peut-être partie avec une surprise dans son ventre. Après tout, si Sélène n’avait pas le droit d’avoir plus qu’une seule fille, cette règle ne s’imposait évidemment pas pour les autres Amazones, et, après leur séjour à Tetsihéane, elles allaient avoir besoin de repos. Mythilène et Léda, quant à elles, semblaient s’être intimement rapprochées, et, quand elles partirent, Léda offrit à Bauda de longs baisers en public, achevant ainsi de convaincre même les plus indécis, le jeune Wyrd venant à rougir comme une tomate.
Pour leur dernière fois, Ariman avait remis son armure complète, et salua Sélène, en lui disant que ce n’était pas un adieu, mais un au revoir. Sélène ne put que sourire, en ressentant, à sa grande surprise, une sorte de pincement au cœur, comme si l’idée de se séparer de lui allait... Lui
manquer.
*
Et, ma foi, c’est exactement ça... Qui aurait cru que cet homme me marquerait autant que ça ?*
Ils s’embrassèrent une dernière fois, Sélène fermant les yeux en soupirant, puis Ariman se retourna.
«
À une prochaine fois, alors... »
Sélène n’était pas non plus une grande spécialiste des adieux. Elle ne pleura pas, mais fit un geste qui, à sa manière, était sans doute encore plus significatif : elle lui
sourit. Difficile de dire si jamais elle reverrait Ariman, et si l’homme serait toujours sain d’esprit, ou consumé par le Chaos... Mais, quoi qu’il en soit, l’homme retourna dans son vaisseau. Les moteurs sifflèrent, puis la navette s’envola lentement, avant de disparaître, les Amazones assistant à son départ... Jusqu’à ne plus voir que les nuages.
Les Amazones restèrent ensuite là pendant quelques instants, perdues dans leurs pensées... Puis Sélène se rappela à la réalité, et s’avança vers le village.
«
Allons-y, mes sœurs. Il est temps de rentrer à la maison. »
Les Moires avaient été vaincues, Tetsihéane avait été sauvée, après des siècles et des siècles d’une corruption lente et forte. Le marais renaîtrait de ses cendres, l’Arbre-Cœur fleurirait à nouveau.
Alors, Sélène avait toutes les raisons du monde d’espérer pour Ariman. Au-delà du reste, c’était bien de cela qu’il s’agissait.
L’
espoir.
FIN