Au mauvais endroit au mauvais moment [Pv: Tessia]

La petite Kei avait passé quelques jours à chercher l'adresse de Setsuna. Malgré tout, elle se sentait coupable d'avoir été si violente avec elle durant son premier cours, et avait finalement décidé d'aller présenter ses excuses à la pouffe qui ne les méritait probablement pas. Elle était donc venue, après avoir séché ses deux dernières heures de cours, anglais et français, sérieusement, servent à quoi ces matières? Enfin... Elle avait fini par la trouver après qu'un élève ait accepté de la lui donner. Elle avait donc passé deux heures à fouiller tout Seikusu pour trouver un truc à lui offrir pour se faire pardonner, et avait jeté son dévolu sur un paquet de cookies. C'est pas très original mais bon, au moins ça ferait l'affaire.


Elle grimpait donc quatre à quatre les marches de l'immeuble, et toqua à la porte de son "ennemie" de toujours. Enfin si on considère qu'une semaine, c'est toujours. La jeune fille vint lui ouvrir et la regarda un moment avec mépris.

-Euh je... On a... On est pas parties sur de bonnes bases et euh... Fin tu sais je... J'étais venue pour euh... Pour m'excuser pour le judo, fin je... Tiens j... Je t'ai acheté des cookies...

Elle tendit ensuite le paquet de biscuit en fixant le sol. Elle ne vit donc pas la gifle qu'elle reçue au niveau de la joue droite, ni le coup qui fera voler la boite de biscuits, ni la porte qui claquera devant son nez. En fait, elle a juste eu le temps de voir la boite s'écraser au sol et de sentir la douleur sur sa joue. Elle y portera la main sans vraiment comprendre, puis ramassera ses biscuits. Elle les posera sur le pas de la porte, peut être avait elle mal compris? Elle redescendra ensuite lentement les escaliers, le quatrième étage, c'est haut hein... Elle cherchait à comprendre ce qui s'était passé. Elle avait reçu une claque déjà, mais le reste... Elle soupira en relevant la tête. A peine un étage de descendu, encore trois avant de revenir dehors...

Tessia revenait d'une journée plutôt harassante. Elle était d'autant plus ennuyée qu'à sa grande surprise, un élève masculin de sa classe était venu se déclarer amoureux d'elle. Elle était restée un moment surprise qu'il ait eu le culot de lui dire ça dans la salle de cours, même si tout le monde était déjà partit. Il s'attendait à quoi ? Qu'elle lui dise "moi aussi" et qu'ils fassent l'amour sur le parquet de la salle de cours ? Très peu pour elle. La démone lui avait simplement répondue qu'elle était flattée mais qu'elle préférait les femmes. La réaction du jeune homme lui avait donné envie d'éclater de rire tant elle était caricaturale, mais elle avait au final passé une bonne demi-heure de plus à calmer le jeune homme qui souhaitait ardemment comprendre pourquoi son institutrice préférait son propre sexe à celui opposé. La discussion avait été longue, ennuyeuse et à sens unique car son interlocuteur refusait de comprendre.

Finalement agacée, elle l'avait planté au lycée pour rentrer chez elle.

Que les hommes peuvent être lourds quand ils s'y mettent ! Songea-t-elle en escaladant les marches de son immeuble.

C'est en arrivant au troisième étage qu'elle tomba sur la jeune Kei. Elle la reconnu instantanément car elle avait été absente le jour-même à son cour.

- Mademoiselle Mikarato ? Que faites-vous ici ? S'étonna-t-elle avant de remarquer qu'elle se tenait la joue et que celle-ci semblait légèrement rougie. Que c'est-il passé ? Qui vous a frappée ? Demanda-t-elle en s'agenouillant pour venir regarder sa joue de plus près.

L'inconvénient quand on était grande comme Tessia restait indubitablement que simplement pencher le buste n'était pas une position stratégique quand on avait affaire à un partenaire qui faisait facilement entre trente et cinquante centimètres de moins que vous. Surtout avec une poitrine aussi généreuse que la sienne qui avait tendance à faire grandement varier la localisation de son centre de gravité. C'est pourquoi elle avait acquis le geste de se mettre facilement sur un genou pour faire face à ses étudiants ou pour examiner un objet placé bas.

Alors ça c'est ce qu'on appelle la poisse. Fallait il vraiment qu'en descendant les escaliers, la jeune fille tombe sur la prof dont elle venait justement de sécher une heure? Ah lala, vraiment pas de veine pour la petite aux cheveux roses. Elle regarda un moment sa prof, assez hébétée de la croiser par ici.

-Et bien je he... Enfin je... Vous savez en fait je... J'étais venue voir S... Quelqu'un et puis je... J'ai trébuché et je me suis cogné la joue sur euh... Sur la poignée d'une porte du couloir, oui voila une porte du couloir... Et puis je... Tout à l'heure je... Je me sentais pas bien et puis je... Enfin vous voyez quoi je... J'avais mal à l'estomac...

Bon, ça faisait un paquet de mensonges en une phrase... Non, en une tentative de phrase, mais bon, faut bien tenter d'assurer ses arrières non? Elle commençait déjà à rougir, décidemment, crédibilité zéro pour la donzelle... Et voila que sa prof s'agenouille pour voir ce qui a pu marquer la joue de la jeunette. A priori, sa poitrine la gène assez lorsqu'elle veut se pencher. Kei se sentait un minimum complexée par sa poitrine, plate comme une planche à pains... Elle toussa un peu en mettant sa main devant sa bouche et en tournant la tête, tentative stratégique pour détourner la conversation et l'attention.

Tessia fronça les sourcils. Se cogner contre une poignée de porte ? Avec beaucoup de malchance c'était peut-être envisageable. Mais avec les poignes de portes, la marque aurait été long et fine, alors quelle faisait un joli pavé sur sa joue.

- Cognée contre une poignée de porte, hein ? Soupira Tessia. On va dire que je vais vous croire, pour cette fois... Dit la succube de l'air de quelqu'un à qui on ne la fait pas. Quant au cours de tout-à-l'heure...

Elle regarda la jeune fille. Poussa un autre soupir, mais plutôt de compassion.

- Je vous propose un petit marché mademoiselle Mikarato. J'habite juste ici, au quatrième étage. Venez prendre un thé chez moi et voir pour soigner votre... "Accident de poignée de porte"... Et je vous note présente au cours. Ça vous va ? Je pense que nous devrions discuter un peu vous et moi.

Tout en disant cela, la succube se releva et tendit la main à la jeune fille.

- Je vous rassure, je ne mords pas. Vous aimez les gâteaux aux amandes ?

La prof n'avait pas l'air de la croire, et pour cause, elle ne se croirait pas elle même dans un cas pareil. Elle regarda loin de sa professeur puis se gratta l'arrière de la tête.

-E.. Evidemment que vous me croyez je... C'est la vérité...

Dans le jargon, on appelle ça s'enfoncer mais bon... Voila que la professeur lui propose un deal. Si elle vient boire un thé avec elle, elle sera notée présente au cours d'anglais. Dans un sens, elle n'était pas contre, après tout une absence de plus ou de moins sur le cours de français n'allait pas faire la différence, mais il s'agissait de sa première heure manquée en anglais. Cela ne l'intéressait pas outre mesure mais elle venait malgré tout aux heures de cours, si c'est pas du courage ça!

-J.. Je.. Je voudrais pas vous déranger Madame je... Enfin je veux dire je... Il vaudrait mieux discuter au lycée non? Enfin je... Vous... Et puis on pourrait croire que vous... Que vous faites du favoritisme et puis je...

Ou comment tenter de se dépatouiller d'une situation absolument pourrie sans aucun échappatoire. La jeune fille aux cheveux roses prit une inspiration pour tenter de refroidir son visage déjà cramoisi.

-Je... Je... bon je... D'accord...

Elle venait de capituler sans que son interlocutrice n'ait à prononcer le moindre mot. Elle se mit à se gratter l'épaule droite, comme si cela pouvait l'aider à évacuer sa gêne.

-Je... Je n'en sais rien je n'en ai jamais mangé, ma grande soeur est allergique à ce genre de fruits secs...

Tessia hocha la tête et guida la jeune fille jusqu'à la porte de son appartement. Contrairement aux autres portes de son étage, la sienne ne comportait pas de serrure mécanique. À la place, une petite boîte métallique se trouvait dans le mur à côté de la porte, ornée uniquement d'un orifice pour y faire entrer une clé de sécurité ressemblant fort à une clé USB. Tessia sorti la clé et l'inséra dans le boîtier. Celui-ci alluma une diode rouge qui clignota trois fois avant de s'éteindre et d'allumer une diode verte. Un petit cliqueti se fit entendre et le couvercle du boîtier glissa pour révéler un pavé alphanumérique sur lequel Tessia pianota une combinaison de seize chiffres et lettres avant qu'une nouvelle diode verte ne s'allume et que la porte ne se déverrouille avec un claquement sourd.

- Désolée pour tout cela, je suis un peu... Intransigeante, avec la sécurité de mon appartement, depuis que j'ai été cambriolée plusieurs fois quand j'habitais encore en Europe, s'expliqua Tessia. Et je suis d'autant plus désireuse de protéger ma vie privée depuis que ma fille vit avec moi à la maison.

Elle poussa la porte pour inviter la jeune Kei à entrer. L'appartement était grand. Ce critère était l'un des nombreux qui avaient motivé Tessia à l'acheter. L'entrée était très petite et comportait une petite armoire en bois dans laquelle ranger ses chaussures et les vestes sur des ceintres. Tessia se débarassa de la sienne et fit signe à Kei de lui confier celle qu'elle portait. L'institutrice rangea ensuite ses chaussures dans l'armoire et en sortit une paire de chaussons doux. Elle en sortit également une autre paire pour son invitée.

- Désolée s'ils sont un peu grand. Mais je préfère qu'ils soient ainsi plutôt que trop petits.

Le couloir dépassé, le mur de gauche se prolongeais jusqu'à l'espace cuisine, au fond de l'appartement, percé de trois portes dont la dernière portait la mention "bathroom" sur un petit écriteau. Sur la droite, immédiatement après l'entrée s'ouvrait un grand salon meublé de manière assez spartiate au moyen d'un grand canapé de cuir blanc faisant face à deux fauteuils du même type séparés par une table basse en verre transparent. Sous ces meubles se trouvais un tapis de laine noir et épais, très doux au toucher mais ne couvrant que la partie du canapé aux fauteuils, laissant ailleurs le parquet de lattes de bois visible. Un projecteur de type beamer était suspendu au plafond, permettant de transformer l'un des grands murs blanc de la pièce en écran. L'ensemble de l'appartement était brillamenet éclairé au moyen de hautes porte-fenêtres au salon et de fenêtres plus classiques à la cuisine, laissant entrer la chaude lumière du soleil couchant sur les murs blancs de la pièce.

Tessia déposa son sac dans un fauteuil du salon et se dirigea vers la grande pièce du fond, abritant une cuisine spacieuse au mobilier essentiellement composé d'armoires de bois verni fonctionnelles, de surfaces de travail en acier inoxydable et d'un sol carrelé pour rendre plus aisé le nettoyage.

- Asseyez-vous seulement mademoiselle Mikarato, Dit la succube en lui désignant le salon d'un élégant geste de la main. Vous avez une préférence pour le thé ? Je suis plutôt amatrice de thés anglais assez amers, mais j'ai quelques pots de thé vert ou parfumés aux fruits si vous voulez, lui proposa Tessia en mettant de l'eau à bouillir à la cuisine.

Elle revint avec une assiette chargé de sablés aux amandes et aux pépites de chocolat qu'elle déposa sur la petite table du salon, devant son élève, une trousse blanche portant une croix rouge dans l'autre main.

- Alors, voyons cela... Commenta-t-elle en prenant délicatement le menton de son élève pour lui faire tourner la tête et pouvoir regarder sa joue. Ça n'a pas l'air bien méchant... Un peu de pommade cicatrisante et vous irez tout de suite mieux... Dit Tessia en ouvrant sa trousse pour en sortir le tube de pommade en question.

Elle avait suivi sa professeur dans les escaliers jusqu'à sa porte, et était restée plantée bêtement devant son système de sécurité. A tout instant, elle s'était attendue à entendre une voix robotisée lui demander son nom et la raison de sa présence tellement la scène semblait surréaliste. Elle était ensuite entrée, et avait retiré ses chaussures. Elle avait regardé Tessia retirer sa veste. Elle en aurait probablement fait autant si elle avait elle même porté une veste, ce qui n'était pas le cas. En retirant une couche de fringues, elle aurait dévoilé l'absence de son soutien gorge, qui n'aurait servi à rien soit dit en passant, et sa culotte à sa professeur, ce qui n'était pas vraiment dans ses plans. Elle attendra d'être dans le salon pour enfin placer une phrase.

-Vous... Vous avez habité en Europe? Je... C'est.. C'est rigolo je... Je suis espagnole moi...

Bon, techniquement cela n'avait rien d'amusant mais bon cela vaut toujours mieux que de ne rien dire non? Elle s'était installée lorsque Tessia le lui avait demandé.

-Je.. Peu... Peu importe mais je... Je voudrais avoir un peu de sucre et de lait si... Si vous avez... Je... Merci...

Encore une fois elle avait rougi et détourné le regard. Décidemment, pas évident de regarder un prof dont on a séché les cours de l'après midi... Elle regarde quelques secondes l'assiette de biscuits. Non, décidemment, elle n'en prendrait pas. Elle n'était pas très biscuits de toutes façons, à l'exception de ses Pocky... Elle allait dire quelque chose lorsque sa tête fut brusquement tournée au moment où une main attrapait son menton.

-Non mais je.. J'ai juste pris une gi... J'ai juste trébuché sur une poignée c'est... C'est pas dramatique je... J'aurais un bleu c... C'est tout...

Elle n'avait pas l'air de souhaiter de soins particuliers, après tout, une baffe ne risque pas de tuer qui que ce soit... Sauf par Chuck Norris mais bon, Setsuna n'était pas sa fille... Si?...

Tessia ne releva pas le lapsus et prit doucement la main de la jeune fille pour y mettre un peu de crème depuis son tube.

- Tenez, appliquez ça sur votre joue. Je ne voudrais pas vous faire mal en le faisant moi-même. Par contre je suis surprise. Vous avez des origines espagnoles ? Je n'avais pas remarqué.

Tessia s'absenta en entendant l'eau bouillir et fur bientôt de retour avec une théière et deux tasses. Sur le même plateau se trouvait le pot de lait et le sucrier.

Elle se servit son thé et laissa à l'élève le soins de choisir elle-même le thés qui lui convenait le mieux parmi les siens.

- Dites-moi Kei, pourquoi avoir séché mon cours ? Questionna Tessia. Vous êtes plutôt assidue en temps normal. Vous trouvez que je ne propose pas un contenu qui vous soit adapté ?

Tessia évita de mentionner à nouveau la joue de l'élève et attendit sa réponse en se calant dans son fauteuil.

Elle regarda sa main un moment, comme si elle ne savait pas trop ce qu'elle devait en faire, puis appliqua doucement la crème sur sa joue. Cela appaisait un peu la rougeur et la douleur, mais ce n'était vraiment pas indispensable.

-Non je.. Je n'en parle presque jamais...

Et ça c'était véridique. D'ailleurs elle avait insisté à son inscription pour que ce genre d'informations ne soit pas inscrites dans son dossier. Il y avait donc un immense creux au sein de celui ci, qui indiquait qu'elle avait commencé à étudier au Japon, au lycée. Elle avait longuement douté de la possibilité d'accéder à cette demande, un dossier scolaire se doit d'être complet, et pourtant tout s'était fait dans la minute.

-J'ai euh.. J'ai séché parce que... Parce que j'étais pas bien et puis que je... Je devais faire quelque chose de très important.. Et puis euh je... Voila...

C'était très génant à dire, "j'ai séché parce que j'avais un truc important". Ce genre de chose peut sous entendre que le cours passe au second plan dans sa tête, ce qui n'est pas le cas pourtant. Ce n'était pas un cours de français ou d'espagnol, juste de l'anglais. Elle n'aimait pas ça mais y allait tout de même..

-Enfin je.. Jveux pas dire que le cours est pas intéressant hein! Je... C'est juste que je... Fin voila quoi je...

Pour tenter de masquer son embarras naissant, elle attrapa un sachet de thé au hasard et le plongea dans l'eau bouillante de sa tasse et y ajouta pas moins de quatre sucres, ainsi qu'un peu de lait. Elle touilla rapidement avec sa cuillère et but une petite gorgée en regardant aussi loin qu'elle le pouvait de Tessi.

Tessia regarda la jeune Kei bafouiller une explication sur "des choses importantes à faire". En même temps, elle se remémora les informations qu'elle avait sur elle. Dans son souvenir, elle était en pension au lycée. Information facile à vérifier pour elle. Mais pourtant elle se toruvait dans son immeuble et avec une marque de coup récente. Si elle était Espagnole, les chances pour que ce soit sa famille qui soit en compte étaient pratiquement nulle.

De là, il ne restait pas trente-six solution. Elle avait donc vu quelqu'un en-dehors des cours. S'il s'était s'agit d'un autre élève, elle aurait pu le faire au lycée, sauf si la rencontre nécessitait une certaine intimité.

Intimité + chose importante pour une ado + rendez-vous hors de l'école + baffe et pas envie de dénoncer...

- Donc vous avez séché pour aller voir votre petit copain ? Demanda Tessia en mettant les deux pieds dans le plat. Quoique... la marque sur votre joue est assez fine... Votre petite amie plutôt ? Se risqua la succube.

Elle prit une gorgée de thé en attendant la réponse de son élève tout en l'observant attentivement.

Elle avait littéralement sursauté lorsque Tessia lui avait posé sa question. Se faisant, elle avait renversé une partie de son thé sur son uniforme blanc, et n'avait pas semblé s'en rendre compte de suite.

-P.. Pardon? Je... Setsuna n'est pas ma... Euh je veux dire je.. C'est pas du tout ce que vous croyez je...

Non, elle n'avait pas trouvé de mensonge "crédible". Elle avait cherché un moment mais n'avait rien trouvé. Elle avait baissé la tête en soupirant.

-Non ce n'est pas pour voir ma petite amie ou un petit copain...

Elle avait regardé sa tasse un moment, comme si son contenu pouvait l'aider. Le liquide avait diminué non? Elle baissa les yeux sur sa chemise blanche et remarqua l'immense tâche brune à l'intérieur de celle ci.

-Merde...

Elle croisa les bras devant la tâche après avoir posé la tasse, comme si cela pouvait permettre de la faire disparaitre.

- Ainsi donc vous êtes venue voir Setsuna... Commenta Tessia avec un petit sourire. La fille de ma voisine de pallier et votre camarde de classe si je ne m'abuse ?

Elle vit la jeune fille renverser une partie du contenu de sa tasse sur son uniforme blanc et haussa un sourcil surpris. Surtout quand le tissus blanc commença à coller à sa peau alors qu'elle cherchait une excuse. Et que son institutrice put constater sans vraiment le vouloir l'absence d'un sous-vêtement destiné à soutenir la poitrine.

La petite coquine... Songea la succube en déposan sa tasse pour aller prendre un torchon dans la cuisine et le rapporter à l'élève.

- Tenez, mais vous allez devoir laver votre chemise. Vous voulez le faire ici ? Je peux vous prêter un survêtement de sport en attendant. Proposa la démone avec un sourire amical.

-Je... Je suis juste venue lui parler! Je... Pas pour ce que vous pensez! Je...

Elle était rouge écarlate et avait déjà le souffle court. Si on lui avait dit que sa timidité maladive pourrait lui couper le souffle, elle n'y aurait sûrement pas cru. Elle commença à ouer avec ses doigts comme pour tenter d'évacuer sa gêne.

-Je... Non ne vous en faites pas je... Je vais rentrer et... Et nettoyer tout ça... Je... Je voudrais pas m'imposer trop longtemps et puis je... On a un couvre feu à l'internat alors euh...

Bon encore une fois, c'était un semi-mensonge, l'internat avait bien un couvre feu mais se moquait éperdument que qui que ce soit l'enfreigne ou non. Il arrivait même que certains élèves le dénigre pour aller boire un verre avec un surveillant, c'est dire... Elle épongea un peu sa chemise, le liquide était chaud et allait surement marquer sa peau, mais ça c'était peu important. Elle se leva précipitemment, et laissa avec joie son pied gauche croiser celui de la table basse avec force. Elle poussera un petit cri de douleur, suivi d'un juron en espagnol avant de se rasseoir pour masser son pied. Décidemment, la maladresse c'est son truc...

Tessia retint d'extrême justesse un éclat de rire en voyant la jeune fille s'empêtrer dans la table basse et s'y cogner avec allant.

Pauvre petite chose... Songea-t-elle en souriant malgré tout à l'incongruité de la scène.

Tessia constatait la timidité presque maladive de la jeune fille, ainsi que son malaise d'être ici. Tous ses efforts pour être gentille jusque-là avaient été plutôt des échecs, ou du moins n'avaient pas porté les fruits espérés. Faisant rougir toujours plus la jeune fille, la plongeant dans l’embarra. Et donnant aussi l'impression qu'elle se fermait comme une huitre.

Bon, parfois il faut forcer un peu les huitres à s'ouvrir... Songea Tessia en s'asseyant dans le canapé à côté de la petit Kei.

Elle se pencha et sans demander la permission, prit la jambe de la jeune fille pour en poser le pied sur ses genoux.

- Tenez-vous tranquille mademoiselle Mikarato. À force de vouloir raconter n'importe-quoi et chercher des échappatoires, vous allez finir par vous faire vraiment mal, la rabroua-t-elle gentiment mais d'un ton ferme.

Elle retira la chaussette de la jeune demoiselle et inspecta son peton d'un œil critique. Elle aurait sans doute un bleu, vu la force de l'impact, mais dans l'ensemble, rien ne semblait cassé. Par acquis de conscience, et aussi parce que tant qu'a avoir un pied entre les mains, autant en profiter, elle commença à le masser.

- Maintenant mademoiselle Mikarato, soyez honnête. Je vous ai assez écoutée vous enfoncer depuis tout-à-l'heure pour en avoir marre de creuser pour aller vous chercher. Lui dit la succube sans méchanceté. Je ne me fâcherais pas et je vous compterais toujours comme présente, mais je veux la vérité maintenant. Sinon... Et bien j'ai votre pied en otage mademoiselle... Dit Tessia en lui glissant un sourire machiavélique sans préciser plus, laissant la pauvre jeune fille libre de cogiter tout son soûl.