Alice restait toujours aussi silencieuse pendant tout cet échange. Nanami et Mélinda étaient comme deux électrons libres se faisant face, deux femmes ayant un tempérament très proche... Ce qui faisait qu’elles trouveraient n’avoir rien en commun. De fait, Alice voyait tout à fait Nanami devenir une amie de Mélinda, au vu de leur fierté, et de leur propension à la domination et au sexe forcé. Pour autant, Nanami ne voulait pas se risquer, et Mélinda, en toute honnêteté, aurait été surprise que la femme accepte. Elle lui avait donné toutes les billes, tout ce que Nanami avait, pour l’heure, besoin de savoir, et cette dernière déclina son invitation... Non sans s’accorder quelques intéressantes secondes de réflexion. Silencieuse, Mélinda l’écouta parler de sa «
propre famille », se demandant à quoi elle faisait référence par ce terme : sa famille nucléaire... Ou ses propres soumises ? Elle pouvait le sentir dans les yeux de la femme, dans la manière dont elle marchait ou réagissait face à des propositions indécentes, et possiblement illégales ; avec calme, détachement, et avec sérénité. Oui, Nanami lui plaisait beaucoup, et Mélinda se fit la promesse d’approfondir ses recherches sur elle dans les semaines à venir. Et puis, si elle avait tapé dans l’œil d’Alice, c’était forcément qu’elle était douée.
Nanami comptait l’étudier, et Mélinda sourit devant cette promesse, révélant ses belles dents blanches.
«
Et bien... Si tu veux te renseigner sur moi, tu pourras toujours demander à Alice... Mais je te l’ai dit, Nanami... Mes portes te sont grandes ouvertes. Interroge qui tu veux à mon sujet, je n’ai rien à te cacher. Fouille tout ce que tu veux fouiller dans mon manoir, je t’ouvrirais toutes les portes. »
Nanami partait du principe que Mélinda lui mentait, qu’elle essayait de dissimuler son secret... La vérité, c’est que Mélinda dissimulait ses origines vampiriques et ashnardiennes, afin de ne pas effrayer Nanami. Elle marchait encore un peu, et lui sourit à nouveau, résistant encore (difficilement) à l’envie de la caresser et de l’embrasser.
«
N’hésite pas à venir avec toutes tes amies, mais sache qu’il t’est inutile d’harceler mes protégées, ou de les espionner inutilement. Si tu as envie de savoir quelque chose à mon égard, ou à leur égard, il te suffira juste de demander. Elles seront ravies de t’aider, et, moi, je serais ravie que tu reviennes sur ta décision, et que tu amènes autant d’amies que tu le souhaites ici. »
Alice, elle, ne disait rien. Elle avait compris qu’elle resterait encore proche de Nanami, et, en l’état,c ‘était la seule chose qui lui importait.
Quant à Nanami, elle était encore loin de se douter quel était le
terrible secret se dissimulant derrière Alice et Mélinda... Mais, comme le dit le vieux proverbe, tout vient toujours à point à qui sait attendre.
FIN
(Pour le moment...)