Peu à peu, Stephen prend ses quartiers à Seikusu. S’il est toujours un vagabond, au strict sens qu’il n’a pas d’adresse fixe, les seuls endroits abrités où il ait déjà dormi localement étant souvent des squatts, et plus rarement un lit garni d’une femme en manque, il a déjà ses habitudes, néanmoins. Ainsi, passer une ou deux heures au parc est devenu un plaisir quotidien. Nul ne s’intéresse à lui, et c’est tant mieux. Il peut ainsi se fondre dans la masse, ou plutôt dans l’indifférence.
Ca lui donne l’opportunité de mater sans être repéré. Oh, il ne peut même plus dire combien de fessiers de lycéennes de Mishima il a déjà jaugés. La fraîcheur de cette majorité tout juste acquise, savamment recouverte d’une jupette légère qui vole au vent, a de quoi aviver ses désirs. Et il en passe de ces minettes ! Au pire elles le méprisent, au mieux certaines lui lancent de petites œillades. Et celles-là, elle finiront bien par se faire trousser dans un buisson.
Par lui… aussi ! Car il a vite appris à repérer certains signes, et, par moments, il s’est improvisé mateur ; les buissons du parc sont la plus belle preuve que certaines de ces lycéennes sont très délurées. Il en a même repéré plusieurs qui viennent, chaque jour, se faire culbuter dans les fourrés par un mec différent. Si elles sont aussi ouvertes, il doit avoir son tour, lui aussi !
Et il aura sans doute plus de potentiel de ce côté que de celui des femmes plus âgées. Passons sur les femmes mures, trop bien apprêtées, pour lesquelles un vagabond est l’antithèse du prince charmant. Passons aussi sur les mères de famille qui promènent leur progéniture ; aucune chance pour qu’elles reviennent, seules, au parc, faire du gringue à un SDF qu’elles auraient aperçu juste avant.
Mais, parfois, il regarde les 20-30, et notamment celles qui font du sport. Elles sont étranges, ces adeptes de l’effort qui ne remarquent pas à quel point leur poitrine bouge au gré de leur course. Pas plus qu’elles ne réalisent que le legging ou le short leur moulent un tentateur petit cul. Et que dire de celles qui font quelque assouplissement, réalisant un grand écart qui doit faire béer leur sexe.
Pas très sexy une tenue de sport ! Pas très sexy, non plus, une odeur de sueur ! Mais Stephen n’a pas d’a priori ; il verra si l’occasion se présente. Et l’une de celles qu’il piste depuis un certain temps, ce sont deux jeunes femmes qui courent ensemble, toujours à la même heure. Au début, il s’en moquait ; encore deux bureaucrates qui viennent maigrir pour les beaux jours. Puis il se mit à faire attention, une rousse élégante et une brune délicate. De belles plantes, assurément ! Mais, toujours ensemble ? Le cerveau de Stephen avait vite gambergé. Et si elles étaient gouines ? La grossièreté du mot s’adaptait pourtant peu à l’élégance de ces femmes, fussent-elles amoureuses l’une de l’autre. Il avait même essayé de les suivre, espérant qu’elles s’arrêtent un moment pour se cacher dans un buisson. Mais rien de rien ! Soit elles le larguaient à la course, soit elles quittaient le parc sans lui avoir offert le moindre spectacle.
Mais tout est bon à prendre, celles-là comme d’autres. Et il revient chaque jour, pour ça aussi…